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952. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Cependant on peut s’y reconnaître à peu près. […] A la vérité Fourier reconnaît qu’il y a eu, avant la civilisation, quatre états : édenisme, sauvagerie, patriarcat, barbarie, sur lesquels la civilisation constitue un progrès. […] Et l’on trouvera que cela ne signifie rien du tout ; et je reconnais qu’en effet il n’y a pas de système plus superficiel. […] Rien ne défigure l’histoire comme cela, et rien n’empêche autant de la reconnaître quand on est véritablement en face d’elle. […] L’exaspération est de trop ; mais je reconnais que la logique robuste du Jurassien devait quelquefois souffrir.

953. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Angellier, Auguste (1848-1911) »

Il faudrait avoir le goût très blasé par les grosses nourritures pour n’y pas reconnaître d’abord quelque chose de délicat, de subtil et de rare, dont la ténuité si frêle et si pénétrante résiste à l’oubli.

954. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre premier. La question de fait et la question de goût » pp. 30-31

Comment nous y reconnaître ?

955. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre premier. Musique. — De l’influence du Christianisme dans la musique. »

Frères de la poésie, les beaux-arts vont être maintenant l’objet de nos études : attachés aux pas de la religion chrétienne, ils la reconnurent pour leur mère aussitôt qu’elle parut au monde ; ils lui prêtèrent leurs charmes terrestres, elle leur donna sa divinité ; la musique nota ses chants, la peinture la représenta dans ses douloureux triomphes, la sculpture se plut à rêver avec elle sur les tombeaux, et l’architecture lui bâtit des temples sublimes et mystérieux comme sa pensée.

956. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

On ne les reconnaît plus ni les uns ni les autres. […] C’est ici qu’il faut reconnaître la principale vertu de Tocqueville, qui était d’avoir le courage de ses idées. […] C’est cette façon de concevoir les choses qui a amené sans doute Proudhon à reconnaître le droit de la force. […] C’est pour pouvoir aimer Dieu que les hommes l’ont imaginé si précisément personnel, au risque, je le reconnais, de le faire trop semblable à eux. […] Et ici il faut reconnaître que Tocqueville appuie Proudhon par un exemple moderne.

957. (1802) Études sur Molière pp. -355

et les mères, accoutumées à conduire leurs filles au spectacle, reconnaissent-elles l’Isabelle de Molière, cette jeune personne honnête, intéressante, que la crainte d’être à jamais malheureuse force à une démarche qu’elle se reproche ? […] Contentons-nous d’indiquer les endroits de ces trois pièces qu’on pourra reconnaître dans celle de notre auteur. […] Baron, reconnaît ses torts, il ne cesse de répéter qu’il ne cherche pas à se rapprocher de Molière, parce qu’il se croit indigne de ses bontés. […] Carlos est reconnu pour prince d’Aragon, il s’unit à la reine de Castille. […] Demiphon veut plaider, Chremès consent à donner la somme exigée par le parasite, à peine l’a-t-on remise, et soudain cette Phanie est reconnue pour l’épouse que Chremès destinait à son neveu.

958. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Hormis M. de Chateaubriand, qui encore ne les reconnaissait pas bien authentiquement. […] avant la fin du paragraphe, il se trouve être lieutenant, non pas dans la ligne, mais dans la garde, et par conséquent très-sujet à être vu et reconnu de Napoléon. […]  — On peut dire encore de la manière et du ton du poëte ce que Reynolds a écrit de certains peintres : « J’ai rencontré une fois N… depuis votre départ ; j’ai bien reconnu cette conversation que vous m’indiquiez, toute fine et pointillée ; tout parle en lui quand il vous décrit quelque objet : son geste, son ongle élégant, sa paupière soyeuse qui se plisse, sa lèvre discrète qui sourit en s’amincissant. […] Alfred de Vigny, en ceci et ce jour-là supérieur par le cœur (je me plais à le reconnaître), m’écrivait : « Je rentre ce soir : j’étais sorti après avoir lu et relu votre poëme tout haut… Je viens de lire votre préface : elle m’a profondément affligé pour vous.

959. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Il est « velouté, marqueté, longue queue, une humble contenance, un modeste regard, et pourtant l’oeil luisant »117 Tout le monde reconnaît le maintien dévot de la prudente bête. […] Il est trop coquet pour être sentimental, et personne ne le reconnaîtrait dans ces vers :     Unis dès leurs plus jeunes ans     D’une amitié fraternelle,     Un lapin, une sarcelle,     Vivaient heureux et contents Le terrier du lapin était sur la lisière     D’un parc bordé d’une rivière. […] Il est touchant de voir la brebis accourir au cri plaintif de son petit, le reconnaître dans cette multitude, se tenir immobile sur la terre froide et fangeuse jusqu’à ce qu’il ait tété, l’air résigné, regardant vaguement devant elle. […] « Ces plaines immenses de blé où se promène de grand matin le maître, et où l’alouette cache son nid ; ces bruyères et ces buissons où fourmille un petit monde ; ces jolies garennes dont les hôtes étourdis font la cour à l’aurore dans la rosée, et parfument de thym leur banquet, c’est la Bauce, la Sologne, la Champagne, la Picardie ; j’en reconnais les fermes avec leurs mares, avec les basses-cours et les colombiers. » (Sainte-Beuve.)

960. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

ne mourons pas sans avoir échangé deux anneaux de fiançailles ou de mariage que nous nous rendrons après la mort pour nous reconnaître entre toutes ces âmes qui habitent là-haut, dans le bleu, au-dessus des montagnes. […] Tiens la fenêtre de ta lucarne ouverte, et prie Dieu pour notre salut, contre les vitres ; si tu ne vois rien venir avant la nuit sur le bord de la tour, c’est qu’il n’y aura point d’espoir pour nous, et que je n’aurai point pu fléchir le frère ; mais, si je suis parvenu à le fléchir ou à l’incliner seulement à notre union avant la mort, je lâcherai la colombe, et elle ira, comme celle de l’arche, te porter la bonne nouvelle avant la nuit : une paille de ma couche, attachée à sa patte, sera le signe auquel tu reconnaîtras qu’il y a une terre ou un paradis devant nous. […] Je sentis fléchir mes jambes sous moi, et, sans l’épaule de mon frère, à laquelle je me retins, je serais tombée à terre ; le petit chien Zampogna, qui l’avait reconnue avant nous, jappa de joie en voulant s’élancer vers elle, mais je le retins par sa chaîne, et nous fûmes bientôt devant la grille ouverte du cachot d’Hyeronimo. […] Le petit chien, qui avait reconnu son ami, secouait sa chaîne pour s’élancer sur Hyeronimo, jappait de toute sa joie, et, ne pouvant s’appuyer, pour le lécher, sur ses deux pattes, roulait sur nos jambes en recommençant toujours à s’élancer vainement, jusqu’à ce que Hyeronimo l’eût embrassé aussi, à son tour, en pleurant.

961. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Necker, l’histoire doit le reconnaître, était en même temps un honnête homme : en trompant le roi, la cour et la nation, il se trompait lui-même. […] On reconnut dans le portrait la manière du modèle ; on y reconnut surtout une certaine audace d’idées et une certaine indépendance de jugements qui rappelaient la séve étrangère et qui marquaient alors toutes les œuvres écrites au bord du lac de Genève. […] Ignorant les fatales nouvelles de ce jour épouvantable, on la força, par un barbare silence, à contempler longtemps des traits ensanglantés qu’elle reconnaissait à peine à travers l’horreur et l’effroi.

962. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

L’histoire de Clovis, de ses ancêtres et de ses descendants, dans Grégoire de Tours et dans Frédégaire, est en grande partie poétique12, et l’on y reconnaît les débris d’une épopée mérovingienne. […] Paris a reconnu dans un curieux fragment de chronique latine du xe  siècle20 la traduction d’un morceau d’une chanson du cycle de Guillaume : trois fils et un petit-fils d’Aimeri de Narbonne y paraissent autour de l’empereur Charles. […] C’est le Fragment de la Haye, publié par Pertz qui n’en avait pas reconnu le caractère, réédité et expliqué par G. […] , III, 209, une autre scène d’amour maternel ; Renaud est reconnu par sa mère à une cicatrice qu’il porte au front ; la scène est plus sèche, plus fruste, d’un beau sentiment encore et sans verbiage ; elle a bien l’air de remonter aux temps épiques.

963. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Dans une fête où je me suis trouvé il y a deux jours, j’ai aperçu, parmi les gens qui se tenaient à la porte, un homme que j’ai cru reconnaître. […] Cet homme s’est approché de moi, et j’ai reconnu Bouvier. […] Je reconnais notre Docteur à son bon cœur, qui l’emporte sur sa prévoyance. […] Une des prières les plus fréquentes que j’aie faites à Dieu a été de vous en récompenser et de me faire la grâce de les reconnaître ; mais la fortune que j’attendais par le crédit des grands m’a toujours été contraire.

964. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Rousseau, et à la fin du dix-huitième siècle quelques grands lambeaux lyriques de Lebrun, remarquables par l’éclat et l’élégance, mais glacés de mythologie, de faux sublime et de vieilles périphrases ; d’un autre côté, les Élégies exclusivement érotiques de Bertin et de Parny, où l’on trouve sans doute de la mollesse, de la grâce, de la volupté, de la passion même, mais tout cela dans les proportions du boudoir… telles étaient les richesses lyriques et élégiaques de nos devanciers, et malgré tout l’esprit et le talent qu’on doit reconnaître aux auteurs dont nous venons de parler, on sentait que l’Ode inspirée et la grande Élégie n’avaient pas eu leurs poètes, comme l’Épître, la Satyre, la Fable. […] Au total, malgré de nombreux vices d’exécution et une débilité de style qui contraste trop souvent avec la hardiesse des idées, Voltaire a dû produire tout l’effet qu’il a produit, et il est impossible de ne pas reconnaître qu’il a étendu, sinon agrandi notre scène tragique, et qu’il a passionné encore le dialogue et les situations ; enfin il a ouvert une source nouvelle et abondante de pathétique, et on lui doit de fortes et nobles émotions qu’on n’avait pais éprouvées au même degré avant lui. […] Tout sera décidé en une soirée, et un parterre intelligent et impartial reconnaîtra sur-le-champ, que la question n’est pas dans la coupe matérielle des scènes et des actes, dans les passages subits d’une forêt à un château, et d’une province à une autre, toutes choses dont on fait aussi bien de se passer quand on le peut, et qu’on ne doit ni repousser ni rechercher, mais qu’elle est réellement dans la peinture individualisée des caractères, dans le remplacement continuel du récit par l’action, dans la naïveté du langage ou le coloris poétique, dans un style enfin tout moderne. […] Taylor, (si elle sait y reconnaître sa providence) la Comédie Française reprendrait bientôt cet éclat et cette popularité qui s’effacent et se perdent de jour en jour dans les pâleurs de l’imitation et dans les déviations de la routine.

965. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

En effet, le lien de solidarité qui unit la cause à l’effet a un caractère de réciprocité qui n’a pas été assez reconnu. […] Il n’est pas nécessaire de montrer combien un pareil simplisme est aujourd’hui inconciliable avec la variété et la complexité reconnues des formes sociales. […] Mais, s’ils lui confèrent ce caractère, ce n’est pas qu’ils lui reconnaissent une nature spécifique ; c’est qu’ils lui trouvent une base dans la nature de l’individu. […] Si donc nous reconnaissons avec les uns qu’elle se présente à l’individu sous l’aspect de la contrainte, nous admettons avec les autres qu’elle est un produit spontané de la réalité ; et ce qui relie logiquement ces deux éléments, contradictoires en apparence, c’est que cette réalité d’où elle émane dépasse l’individu.

966. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Quoi de moins philosophique que de n’avoir pas su au moins, en vieillissant, reconnaître l’éternelle nécessité en fait, de quelque religion positive dans les sociétés humaines et, au lieu de faire la part de cette nécessité en la conciliant avec la justice, d’avoir voulu entraîner le peuple à écraser l’infâme ? […] Dans le petit nombre des maîtres universellement salués et reconnus qui tiennent, à leur époque, le sceptre de l’esprit et qui pourraient être dans tous les sens les arbitres des grâces, il s’en est rencontré un (chose rare !)

967. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Au reste, quelque temps après, Rancé pris pour juge reçut la Relation manuscrite de son ami ; il la lut sans dégoût, et il lui en écrivit agréablement et assez au long, non sans y insinuer quelques conseils qui ont probablement été suivis : « J’ai lu avec plaisir, disait-il, les marques de votre estime et de votre amitié ; vous m’y faites, à la vérité, jouer un personnage que je ne mérite point, et on auroit peine à m’y reconnoître. […] Toutes les espèces fabuleuses se sont réveillées, et j’ai reconnu que je n’étois pas encore autant mort que je le devrois être.

968. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

L’imagination et la sensibilité, quand on les possède, ont vite reconnu leurs traces, et la vraie poétique est trouvée. […] Fortoul a dû éprouver que tout n’est pas vain dans ces efforts pittoresques qu’il a dénoncés quelquefois comme arriérés, et qu’il y a un art propre, constamment digne du plus sérieux souci, dans cette reproduction précise et splendide de la nature, dans cette transparence limpide de couleur, dans ces coups de pinceau du génie, que toutes les théories du monde ne donnent pas sans doute, mais qu’elles doivent reconnaître, saluer et cultiver.

969. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Il reconnaît que Jupiter à « mis deux tables au monde ; que l’adroit, le fort, le vigilant sont assis à la première, et que les petits mangent leurs restes à la seconde. » Bien pis, le plus souvent les petits servent de festin aux autres. […] Nous reconnaissons « que notre ennemi c’est notre maître » ; nous nous moquons de lui, et, l’amour-propre ainsi satisfait, nous nous laissons docilement conduire.

970. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

Lisons un petit fragment, le n°29 de l’édition de M. de Chénier : rien dans le ton ni la couleur ne le distingue des imitations de Théocrite ou de Moschus ; on reconnaîtrait dans ces huit gracieux vers une inspiration antique, sans cette note autographe du manuscrit : « Vu et fait à Catillon près Forges le 4 août 1792, et écrit à Gournay le lendemain ». […] On peut reconnaître à chaque moment dans son style, dans le choix d’une épithète, dans certaines métaphores et figures, un emploi systématique des procédés d’élocution qui sont familiers aux poètes grecs et latins.

971. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Tout clairvoyant reconnaîtra la vertu de ses sensations, de ses associations, de ses formules. […] Mais un âne vivant vaut mieux, non seulement qu’un lion mort, mais même qu’un lion à naître, éventuel et douteux… Et jusqu’à ce qu’un mien livre ait prouvé le contraire, je n’ai pas le droit de ne pas reconnaître qu’Oscar Méténier, par exemple, dont cependant l’écriture est hâtive et la pensée de court vol, vaut mieux que moi-même.

972. (1890) L’avenir de la science « Préface »

On sourira en maint endroit ; peu m’importe, si l’on veut bien reconnaître en ces pages l’expression d’une grande honnêteté intellectuelle et d’une parfaite sincérité. […] Le processus de la civilisation est reconnu dans ses lois générales.

973. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

On s’accorde assez à reconnaître, en théorie du moins, que la moyenne des Français se distingue de la moyenne des Espagnols ou des Allemands par la taille, la complexion, le visage, la constitution physique ou morale ; même dans la pratique, à qui de nous n’est-il pas arrivé, en présence d’un inconnu, de dire au premier abord, sans qu’il ait eu besoin d’ouvrir la bouche : « Cet homme est Italien ! […] Le climat, la langue, l’éducation façonnent et transforment les gens avec une telle puissance qu’on s’expose à de singulières erreurs, lorsqu’on prétend reconnaître en eux ce qu’ils doivent uniquement à leurs ancêtres. « Nourriture passe nature » ?

974. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Il est juste de reconnaître que les positivistes contemporains ne semblent pas adopter la doctrine d’Aug. […] Les positivistes ne reconnaissent pas en elle une science première (ou abstraite) : ils la font rentrer dans la biologie.

975. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Sully dit un jour au prince de Condé qui se plaignait du roi : « Je vous ai entendu reconnaître plusieurs fois que vous tenez de sa bonté tout ce que vous êtes. » Sully, édition de Petitot, t.  […] V, pag. 282, cite en note une réponse du roi au reproche la tyrannie que lui faisait le prince de Condé : « Je n’ai fait en ma vie acte de tyrannie que quand je vous ai fait reconnaître pour ce que vous n’étiez point. » Ces paroles se rapportent à la cassation ordonnée par le roi, d’un arrêt qui déclarait enfant adultérin le prince de Condé.

976. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Toutes les fois que l’occasion s’est présentée, nous nous sommes fait un devoir de rendre justice aux talens de cette Société Religieuse, si long-temps la dépositaire de la source des Sciences, & de reconnoître ses services, aujourd’hui si méconnus par nos petits Savans. […] A quels traits a-t-il été permis de reconnoître cette malignité qu’on nous impute ?

977. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

Il faut donc reconnaître que, pour la plus grande part de l’humanité, les joies et les souffrances attachées à la sensation et à ses dérivés sont si fortes qu’elles expliquent tous les efforts tentés pour augmenter et fixer les états de joie, pour diminuer et abolir les états de souffrance. […] Pour fausses qu’elles aient été reconnues depuis, elles n’en ont pas moins été les moyens par lesquels s’est constitué le savoir.

978. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

le triste empire des lettres, pour manquer d’empereur reconnu et de princes, n’est point davantage une république ! […] Ceux-là même qui devraient se rejoindre, se retrouver, s’unir, dans l’immense foule médiocre, ceux-là, ne se connaissant pas, ne se peuvent donc reconnaître ; — et puis, chacun d’eux a sa langue.

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