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1752. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Or l’humanité cultivée n’est pas seulement morale ; elle est encore savante, curieuse, poétique, passionnée… » Il est là tout entier. […] Imitez les maîtres ; ils vous enseigneront les beautés de l’Art poétique, de Mérope, de la Henriade, et surtout l’art, si difficile, d’écrire en français. » Taine crut devoir présenter les cinq volumes de son Histoire au concours pour le prix Bordin, lequel est réservé, selon les intentions du testateur, à la « haute littérature ». […] Les vieux poètes qui ont marqué dans quelque changement poétique ne veulent plus qu’on change rien.

1753. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Remarquez, nous dit-il très agréablement, dans On ne badine pas avec l’amour « la grâce toute poétique de ce milieu de convention » qui vous maintient « dans une région intermédiaire entre la réalité et le pays du rêve, et, en face de paysans si délicats, de prairies si fraîches, de sentiers et de fontaines si pénétrés de charme, vous vous sentirez bien loin des vulgarités terrestres ». […] Donc je ne suis pas ébahi que Planche n’ait pas été frappé de la grandeur de conception poétique de Claudie ; mais que Gautier, si grand artiste, n’y semble pas avoir été sensible non plus, cela me surprend et cela me fâche. […] Cécile, qui cependant reste pour nous un peu indécise, ou, si vous aimez mieux, mystérieuse, écoute au moins avec tendresse les propos — qui deviennent littéraires et poétiques — de Soindres.

1754. (1933) De mon temps…

Cet état d’âme et de corps, Verhaeren l’avait exprimé avec une âpre et sombre amertume dans la trilogie poétique qui lui avait valu une place prépondérante parmi les poètes qui, groupés dans la revue La Jeune Belgique, y annonçaient la brillante renaissance des Lettres belges.

1755. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

C’est un style dont nos ancêtres ne se sont pas doutés, mais qui n’a pas non plus un nom connu dans la poétique de notre âge ; qui n’est ni tempéré, ni sublime, ni romantique, ni lyrique, ni mystique ; qui n’est rien de ce que nous connaissons, qui n’est pas même le style de M. 

1756. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

C’est ainsi que d’un sentiment poétique s’explicitant en strophes distinctes, en vers distincts, en mots distincts, on pourra dire qu’il contenait cette multiplicité d’éléments individués et que pourtant c’est la matérialité du langage qui la crée.

1757. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Car ce sentiment d’une communion avec tous les êtres est par excellence un. sentiment poétique, et celui-là même qui défraie une bonne partie de la poésie des anciens. […] Il a semblé très poétique.

1758. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Dans cette espèce d’épithalame adressé au père et au roi au moment du mariage de son fils Charles-Emmanuel avec Clotilde de France et pour fêter leur voyage en Savoie, le jeune substitut épanche en prose poétique sa fidélité exaltée envers son souverain.

1759. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

De la narration Il y a deux sortes de narrations ; l’une simple et purement historique, où l’écrivain ne se propose que de rendre témoignage à la vérité, sans aucune vûe de la rendre agréable : l’autre ornée et poétique, où l’écrivain doit plaire en instruisant, et qui demande par conséquent un art dont la premiere peut se passer.

1760. (1842) Discours sur l’esprit positif

., ni celle des fées orientales ou des diverses créations poétiques ; ce qui n’a nullement empêché l’esprit humain d’abandonner irrévocablement les dogmes antiques, quand ils ont enfin cessé de convenir à l’ensemble de sa situation.

1761. (1902) Propos littéraires. Première série

« Il était né écorché » et d’une sensibilité si frémissante que ses soupirs étaient des cris, et, grâce à son imagination, des cris infiniment poétiques autant que pitoyables. […] C’est là que l’on voit dans leur mesure juste, c’est-à-dire dans leur air naturel, sentiment poétique, passion élégiaque, instinct de raillerie et instinct de bouffonnerie. […] que Henri Heine enfin exprime le frisson poétique, timide et discret, de l’Allemagne sentimentale, tandis que Musset incarne la tradition française, copieuse et sonore, dans les guirlandes interminables de ses harmonieux développements ? 

1762. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Si, après avoir entendu une belle œuvre poétique ou musicale, admiré une statue, un tableau, vous pouvez vous représenter ce que vos sens ont perçu, voir encore le tableau absent, entendre les sons qui ne retentissent plus, en un mot, si vous avez de l’imagination, vous possédez une des conditions sans lesquelles il n’y a pas de vrai goût. […] Ils la proclament eux-mêmes, car ils prennent la poésie pour la mesure de la beauté de leurs œuvres ; ils les estiment à proportion qu’elles se rapprochent davantage de l’idéal poétique. […] Et il ne faut pas oublier que Shakspeare est à peu près seul dans son temps, tandis qu’après Corneille vient Racine, qui pourrait suffire à la gloire poétique d’une nation. […] Molière n’a point d’aussi grandes conceptions poétiques ; il a mieux peut-être, il a des caractères.

1763. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Avec Voltaire, elle croyait, à cette époque, que le théâtre doit se proposer un dessein moralisateur : « Un écrivain ne mérite de gloire véritable que lorsqu’il fait servir l’émotion à quelques grandes vérités morales », Déjà, dans Corinne elle abandonne cette idée, qui tenait à sa conception vague de l’art antique et étroit de l’art moderne : « Alfieri a voulu marcher par la littérature à un but politique… ce but était noble ; mais n’importe, rien ne dénature les ouvrages d’imagination comme d’en avoir un. » Enfin, dans l’Allemagne, elle donne la véritable règle en cette affaire, la règle ancienne et moderne, et qui se tire aussi bien de la Poétique d’Aristote que du théâtre de Corneille : « Le but est d’émouvoir l’âme en l’ennoblissant. » Tout son livre de la Littérature était plein de l’idée de la supériorité du xviiie  siècle sur le xviie . […] Ce qui manque à ce roman, a-t-on dit, c’est l’imagination poétique, c’est le don d’émouvoir, c’est celui de composer et de faire voir des scènes, c’est celui de voir les choses et d’en faire un cadre à l’histoire du cœur.

1764. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Toutes ces considérations sont en partie poétiques et religieuses.

1765. (1929) Amiel ou la part du rêve

Le lendemain du jour où elle avait envoyé le poétique cahier au 16 de la rue des Belles-Filles, elle recevait sur papier jonquille une réponse en vers.

1766. (1923) Au service de la déesse

Mais il y a ainsi, par le monde, les tombeaux de maintes héroïnes poétiques et filles de l’imagination, cénotaphes de souvenirs ; et le tombeau de Manon ne prouve pas que cette folle ait existé. […] Giraudoux, Simon le pathétique, raconte ses années de collège et se souvient de ses camarades : « Ceux qui avec moi discutaient acceptèrent en réponse mes arguments somptueux, mes comparaisons parfois un peu éclatantes ; pêcheurs mesquins et minutieux, ils se mirent à respecter mes filets à si larges mailles C’est moi qui dus combattre ma tendance à parler par métaphores, par paraboles, par prophéties, la grammaire et la poétique des apôtres… » Ailleurs, M. 

1767. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Cela lui paraissait infiniment poétique et ingénieux, et tendre, et touchant. […] Et par malheur, l’auteur a cru devoir joindre à son livre une préface qui devrait faciliter la tâche du lecteur et achève de troubler son entendement : Le présent recueil (dit M. de Montesquiou) représente une concentration du mystère nocturne (ainsi l’insinue son assimilation du ZAÏMPH dont puisse-t-il revêtir obscurément l’appellation poétique et la formule descriptive !)

1768. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

On s’endormirait sans regret dans sa froideur poétique.

1769. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Autre remarque par quoi l’on verra que le sens musical et le sens poétique sont très différents : M. 

1770. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Du Marsais Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL A A, a & a s.m. (ordre Encyclopéd. Entend.

1771. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Depuis Smetius, on divisait en classes, c’est-à-dire qu’on distinguait selon leur contenu, et sans égard à leur provenance, les inscriptions religieuses, sépulcrales, militaires, poétiques, celles qui ont un caractère public et d’autres qui ne concernent que des particuliers, etc. […] Sous l’influence du mouvement romantique, les historiens cherchèrent des procédés d’exposition plus vivants que ceux de leurs prédécesseurs, propres à frapper, à « émouvoir » le public, à lui donner une impression poétique des réalités disparues. — Les uns s’efforcèrent de conserver la couleur des documents originaux, en les adaptant : « Charmé des récits contemporains, dit Barante, j’ai tâché de composer une narration suivie qui leur empruntât l’intérêt dont ils sont animés » ; cela mène directement à supprimer toute critique, et à reproduire ce qui fait bien. — Les autres professèrent qu’il faut présenter les faits passés avec l’émotion d’un spectateur.

1772. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Et j’ai vu, dans une Revue hebdomadaire, que la Princesse de Bagdad était précisément le contraire d’un mélodrame, car, disait-on, le mélodrame se compose de « faits vraisemblables, — relativement et selon la poétique du genre, — et de sentiments inexplicables », au lieu que, dans la Princesse de Bagdad, les événements sont extraordinaires et les sentiments faciles à comprendre, sinon à expliquer.

1773. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

La religiosité que cherche à soutenir le christianisme par son côté pittoresque et poétique n’y trouverait aucun thème à descriptions dans le genre de Chateaubriand.

1774. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Leurs entretiens sont poétiques, tant elles y mettent d’agrémens & d’imagination, & il n’est point étonnant que dans la société, l’on prolonge à Rome comme à Madrid, les conversations du soir, jusqu’à deux heures après minuit, surtout l’été, où débarrassé de la chaleur, l’on goûte une fraîcheur délicieuse, sous le dais du plus beau ciel.

1775. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il ne trouvait l’émotion véritable et la véritable grandeur poétique que parmi les visages humains, autour de lui, et parmi les choses familières qu’il savait douer d’une existence réelle, intime, profonde, adorable.

1776. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ce n’étaient sans doute ni d’autres Maximes, ri d’autres Phèdres, ni même d’autres Alaric que : Herménégilde, tragédie, par Gaspard Olivier (1601) ; les Poétiques Trophés par Jean Figon de Montélimart (1556) ou le Courtisan amoureux (1582), ou le Friant Dessert des femmes mondaines (1643).

1777. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Vertus d’intelligence : le penser médical n’est ni le penser mathématique, ni le penser poétique. — Vertus de caractère : le médecin n’est-il pas l’altruiste par excellence, le secours prêt à se dresser au chevet de tous les lits de douleur ?

1778. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Une première carrière, la grande, la plus grande de toutes les carrières tragiques, la plus grande de toutes les carrières dramatiques, la plus grande assurément de toutes les carrières poétiques mêmes venait de s’achever, de se couronner en Polyeucte.

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