La poésie, la philosophie, n’ont plus ces grandes voix qui faisaient naguère tressaillir la terre.
Les bâcleurs de romans le savent bien et lui donnent, de ces choses, l’apparence et la parodie ; mais s’il y trouvait vraiment la poésie de l’aventure et la générosité de l’optimisme, il n’y reconnaîtrait que mieux son âme.
La famille royale et Walpole furent impitoyablement raillés dans cette Rhapsodie sur la poésie 54, qui eut été poursuivie, si les jurisconsultes ne l’eussent jugée inattaquable.
. — Il n’y a rien de plus grand dans aucune poésie humaine, de plus terrible et de plus allier.
Et Heredia qui est là, parlant des poètes de la dernière heure, établit que leurs poésies ne sont que des modulations, sans un sens bien déterminé, et qu’eux-mêmes baptisent du mot de monstres, leurs vers à l’état d’ébauche et de premier jet, et où les trous sont bouchés avant la reprise et le parfait achèvement du travail, par des mots sans signification.
Les Méditations de Lamartine conduisirent aux Poésies de Joseph Delorme.
D’où vient le charme de la poésie ?
Mais il y a loin de cet attachement à la cité, groupement encore placé sous l’invocation du dieu qui l’assistera dans les combats, au patriotisme qui est une vertu de paix autant que de guerre, qui peut se teinter de mysticité mais qui ne mêle à sa religion aucun calcul, qui couvre un grand pays et soulève une nation, qui aspire à lui ce qu’il y a de meilleur dans les âmes, enfin qui s’est composé lentement, pieusement, avec des souvenirs et des espérances, avec de la poésie et de l’amour, avec un peu de toutes les beautés morales qui sont sous le ciel, comme le miel avec les fleurs.
On a de l’Hôpital un recueil entier de poésies latines, écrites d’un style mâle et ferme.
Pour le juger à son prix, il faut fermer les oreilles aux séductions de sa poésie, et chercher sous les grâces de l’exécution ce travail de fondation, qu’il en regardait comme la plus solide partie.
Quelle invention, quelle poésie horrifique dans ces fantaisies animales.
D’après Le Figaro : « C’est une réunion de paradoxes vieillots, si ennuyeux que tout le monde a pris son chapeau » ; d’après La Liberté : « une bouffonnerie à l’esprit de 100 kilos » ; d’après La Libre Parole : « un radotage pénible de vieillard » ; d’après Le National, par la voix du sévère Stoullig : « C’est la prétention dans l’ineptie, la nullité dans l’incohérence, l’absence absolue de toute fantaisie. » Vendredi 20 janvier En lisant le Roman bourgeois de Furetière, je suis étonné de l’originalité de sa définition du roman : « Le roman n’est rien qu’une poésie en prose.
Et cela n’est pas une traduction et pourtant cela a l’air traduit d’une très ancienne poésie, avec, çà et là, des bizarreries voulues qui font douter (comble d’artifice) que le traducteur ait bien compris… La forme est très spéciale : ce ne sont pas des vers ; ce n’est pas non plus de la prose. […] Elle n’a pas de noblesse, mais elle a une dignité touchante ; elle n’a pas de poésie, mais elle indique au moins les parties poétiques du rôle ; elle ne sait pas faire chanter le vers, mais elle le déploie largement et amplement, comme une grande voile qui se gonfle au vent ou qui claque. […] Plus tard, et averti par les insuccès ou, bien plutôt, par la mauvaise et vulgaire qualité du succès de Lucrèce Borgia, de Marie Tudor et d’Angelo, il reviendra, d’un beau coup d’aile, à la « poésie dramatique », au beau drame de fantaisie, d’amour et d’éloquence, par le prestigieux Ruy Blas (1838) — et, plus tard encore, ne se souciant plus, en vérité, du théâtre, n’étant plus théâtreux le moins du monde, n’appartenant plus qu’à lui-même, à son génie propre, il fera, retrouvant le fond même de sa nature, qui est épique, le drame qui n’est plus un drame pour le théâtre, le poème épique dialogué, la grande fresque monumentale : les Burgraves. […] — Le style même, à y regarder de près, n’est pas d’Hugo, il est d’Hugo moins encore que dans Lucrèce Borgia et Marie Tudor ; il est lourd, compact, à gros fracas, déclamatoire sans éloquence et sans être jamais traversé d’un frisson ou d’un sourire de poésie.
Adieu, mon ami ; je vous embrasse bien tendrement… Je me jette dans vos bras comme un homme effrayé ; je tâche en vain de faire de la poésie ; mais cet homme me revient tout à travers mon travail, il me trouble, et je suis comme si j’avais à côté de moi un damné : il est damné, cela est sûr. […] Cette lettre, publiée dans les éditions Belin et Brière, avec les Poésies, semble plutôt un jeu d’esprit qu’une lettre réellement adressée à une femme. […] V. dans les Poésies diverses diverses, t.
Jean-Jacques Rousseau le descriptif, a passé à Venise, sans être plus touché par la féerie du décor et la poésie du milieu, que s’il avait été secrétaire d’ambassade à Pontoise.
Milton, Poésies latines.
Le Blond nous a promis qu’il en naîtrait des merveilles : nous ne demandons qu’à le croire et nous attendons des œuvres avec anxiété… Avec anxiété, car ces jeunes gens, qui s’affirment épris de science, de réel et de simplicité, rénoveront peut-être la poésie française, aujourd’hui passablement cacochyme, radoteuse et podagre. […] Ce n’est peut-être pas possible selon l’astronomie, mais ce l’est selon la poésie.
.) : & quoique les François qui n’élident ordinairement que l’e féminin, se soient fait pour les autres voyelles une regle équivalente à l’élision latine, en proscrivant dans leur poésie la rencontre d’une voyelle finale avec une voyelle initiale ; je ne sai s’il n’est pas entré un peu de prévention dans l’établissement de ces regles, qui donne lieu à une contradiction assez bisarre.
La Poésie est peut-être le seul Art auquel nous soyons redevables de la conservation des Lettres.
Depuis que, laissant la gloire pour la popularité par la politique, il a repris sa voix de tête pour chanter le refrain tout contraire de la haine au prêtre et au roi, je me donne le plaisir mélancolique de relire ses poésies de désillusionné, écrites pour la seule gloire, et que la gloire a consacrées. […] Qu’avons-nous besoin de poésie, d’art, d’esprit, d’œuvres fortes ou charmantes ?
. — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur œuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. — Alors que gardez-vous ?
Une langueur de paresse, une poésie de farniente, se lève dans les senteurs pâmées de ces jardins d’Armide… Sorrente, c’est le Tasse, comme Baïes, la côte de cendres et de cavernes et de terreur : c’est Tacite.
— Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur oeuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style.
C’est une question à poser aux érudits de l’Intermédiaire, qui ont lu tous les vieux auteurs ; je le considère en attendant comme bien caractéristique de la philosophie et de la poésie de l’auteur du Bonheur. […] La poésie, matériellement, c’est la continuité d’un rythme, simple ou complexe, continuité directe ou par reprise.
Voltaire l’en loue, avec raison, selon moi ; mais il a si peu l’oreille rythmique qu’il s’est avisé, lui, dans Tancrède, d’écrire continuellement en vers croisés, de quoi il donne la raison suivante : « Cette sorte de poésie sauve la monotonie de la rime. » Or il n’y a rien, précisément, de plus monotone qu’une tragédie écrite entière en stances de quatre vers à rimes croisées. — Plus avisé, M. […] Maurice Olivaint, dont le public a déjà remarqué deux volumes de poésies : Les Fleurs du Mé-Kong et Les Fleurs de corail, couronnées, en toute justice, par l’Académie française, et qui fit représenter à ce même Odéon une adaptation en vers des Deux Gentilshommes de Vérone de Shakespeare. […] Elle n’a pas de noblesse ; mais elle a une dignité touchante ; elle n’a pas de poésie, mais elle indique au moins les parties poétiques du rôle ; elle ne sait pas faire chanter le vers, mais elle le déploie largement et amplement comme une grande voile qui se gonfle au vent ou qui claque.
Il avait coutume de comparer son cerveau à un vaste casier à tiroirs numérotés qu’il tirait selon le cours de la conversation, pour y puiser les souvenirs d’histoire, de poésie, de philologie et de sciences, qui s’y trouvaient en réserve.
Quand les livres saints et les Pères eurent ôté de ses mains, pour quelques années, les auteurs païens, il continua de les lire dans sa mémoire, entretenant ainsi, parmi ses austères études, des impressions de poésie et d’art qui ne s’effacèrent jamais.