Et la profanation, c’était qu’un romancier, qu’un journaliste, ou qu’un poète se permît d’écrire une pièce qui ne fût pas conforme aux règles de l’art.
Et je me rappelle ma propre surprise à moi-même lorsque, interrogeant un poète illustre sur M. de Maistre qu’il avait fort connu, il m’en parla d’abord comme d’un conteur presque facétieux et de belle humeur. […] Un soir, à Pétersbourg, le prince Viasemski entra chez M. de Maistre, qu’il trouva dormant en famille, et M. de Tourguenef, qui était venu en visite, voyant ce sommeil, avait pris le parti de dormir aussi ; le prince, homme d’esprit et poëte, rendit ce concert d’un trait : « De Maistre dort, lui quatrième (à quatre), et Tourguenef à lui tout seul. » Cela fait une jolie épigramme russe, mais les épigrammes sont intraduisibles ; il faut nous en tenir à notre La Fontaine : Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette.
Il ne voit de l’émeute que ce que la déportation lui en a jeté de débris, « mélange d’artisans et d’instruments de désordre : journalistes, poètes, maçons, instituteurs, peintres, puis des échappés de prison ».
Ampère Le vrai savant, l’inventeur, dans les lois de l’univers et dans les choses naturelles, en venant au monde est doué d’une organisation particulière comme le poëte, le musicien.
Blake, le poète et le dessinateur72 qui évoquait les morts illustres, causait avec eux « d’âme à âme » et, comme il disait, « par intuition et magnétisme ». — On reconnaît aisément que ces idées qu’ils attribuent à autrui leur appartiennent.
Thiers n’est pas le premier des poètes historiques de cette époque, mais il est le premier des compositeurs.
Il ne veut voir que les aspects généraux et les lois abstraites de la vie psychologique ; il veut ignorer les profondeurs et les intimités du moi telles qu’elles se révèlent dans les consciences très individualisées, telles que celles des grands méditateurs, des grands poètes, des grands artistes, un Pascal, un Vigny, un Amiel.
verrait-il, l’artiste poète et musicien, qu’à dire ces pensées excellerait encore le langage de Gœthe ?
Corneille est le dernier héraut de la noblesse ; Molière est le premier poète des bourgeois.
Et là-dessus, il se mettait à nous parler de son procédé de travail, de ce facile labeur de poète méridional, qui consiste dans la confection de quelques vers, fabriqués aux heures crépusculaires, à l’heure de l’endormement de la nature : le matin, dans les champs, selon Mistral, étant trop plein du bruyant éveil de l’animalité.
La poésie, consacrée à chanter les croyances, les sentimens, les évènemens nés d’une forme religieuse et politique qui n’était plus, cessa d’être populaire ; et comme une révolution n’est pas une situation, et que la poésie vit de formes déterminées, cette absence de formes ne fit pas éclore de poètes, et c’en fut fait de la poésie allemande.
Boulanger — après en avoir perdu tant d’autres — c’est le poëte qui a fait tomber le peintre dans la fosse.
3°. en ii, comme dans cet autre passage du même poëte, munera laetitiam que dii ; quod imperitiores dei legunt, dit Aulu-Gelle, lib. jx. cap. xjv. […] que ce sont des licences autorisées par l’usage en faveur de la difficulté, ou suggérées par le goût pour donner au vers une mollesse relative au sens qu’il exprime, ou même échappées au poëte par inadvertance ou par nécessité ; mais que comme licences ce sont encore des témoignages rendus en faveur de la loi qui proscrit l’hiatus. […] Je ne prétends pas dire que le poëte ait eu explicitement cette intention : mais il est certain que le fondement des beautés qu’on admire avec enthousiasme dans le procumbit humi bos, n’a pas plus de solidité ; peut-être même en a-t-il moins. […] Le même poëte, parlant d’Enée & de la sibylle qui conduisit ce héros dans les enfers, dit, Æneid. […] C’est se méprendre pareillement, que de voir une hypallage dans Horace, quand il dit : Pocula lethoeos ut si ducentia somnos arente fauce traxerim : il est aisé de voir que le poëte compare l’état actuel où il se trouve, avec celui d’un homme qui a bu une coupe empoisonnée, un breuvage qui cause un sommeil éternel & semblable au sommeil de ceux qui passent le fleuve Léthé.
II C’est ainsi que le comte de Maistre nous apparaît aujourd’hui, à trente-sept ans de distance du temps où nous nous promenions ensemble sous les châtaigniers de la vallée de Chambéry, lui me récitant ses vers sur le Caucase et sur le Phâse, deux excellentes rimes pour un vieux poète revenant de Russie, moi lui récitant les premières stances des Méditations, sans penser qu’un jour il serait divinisé et moi lapidé pour de la prose ou pour des vers.
Je remercie, et regarde cent fois ma belle fortune : les poésies créoles, à moi adressées par un poète de l’Île de France.
Ils pondent de quatre à six œufs, d’une forme ovale, et d’un blanc pur, avec quelques points rougeâtres près du gros bout. » V Quand il quitte l’homme pour décrire et colorier l’oiseau, Audubon surpasse Chateaubriand dans Atala, ce poète qui ne fut que le précurseur du naturaliste dans les forêts de l’Amérique et qui introduisit cependant une note nouvelle dans la gamme de la poésie en France.
C’est une opinion que Cicéron rapporte, comme ayant été la croyance d’anciens poètes, ou de certains interprètes de la pensée divine.
Wilder comme poète et bon traducteur, sans doute dans le regret qu’on y a de ne pouvoir traduire Wagner en allemand.
* * * — Lu, dans le bain, un joli vers d’un poète entre Ronsard et Corneille, de l’inconnu Pager : « Je crains ce que j’espère. » * * * — Que n’avons-nous écrit, jour par jour, au début de notre carrière, ce rude et horrible débat contre l’anonyme, toutes ces stations dans l’indifférence ou l’injure, ce public cherché et vous échappant, cet avenir vers lequel nous marchions résignés, mais souvent désespérés, cette lutte de la volonté impatiente et fiévreuse contre le temps et l’ancienneté, un des grands privilèges de la littérature.
L’homme le plus près d’accomplir cet acte d’adhésion à tout le réel, qui est le principe de tout grand poète et de tout grand penseur, est aujourd’hui le plus loin de cette soumission : il n’a souci que de réformer l’homme et la société, mettant en balance nos innombrables siècles de souffrances, de leçons, de règles lentement acquises, chimériques inspirations dont s’est consolée son âme inquiète.
Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. […] Le poète est ce révélateur. […] Par un certain côté d’eux-mêmes, soit par leur conscience soit par un de leurs sens, ils naissent détachés ; et, selon que ce détachement est celui de tel ou tel sens, ou de la conscience, ils sont peintres ou sculpteurs, musiciens ou poètes.
Le chevalier ne commence à poindre dans les Lettres de Balzac qu’en l’année 1646 ; c’est bien à lui que ce grand complimenteur écrivait : « La solitude est véritablement une belle chose ; mais il y auroit plaisir d’avoir un ami fait comme vous, à qui l’on pût dire quelquefois que c’est une belle chose27. » Et encore : « Si je vous dis que votre laquais m’a trouvé malade, et que votre lettre ma guéri, je ne suis ni poëte qui invente, ni orateur qui exagère ; je suis moi-même mon historien qui vous rend fidèle compte de ce qui se passe dans ma chambre28. » Le chevalier, dans cette lettre, est traité comme un brave et comme un philosophe tout ensemble ; il avait servi avec honneur sur terre et sur mer29.
L’art suprême de la nature ressemble à celui du poète selon Boileau : c’est « l’art des transitions ».
Les anciens l’ont bien connu ; ils adoraient la patrie, et c’est un de leurs poètes qui a dit qu’il était doux de mourir pour elle.
« Les Lacédémoniens prétendent, et en cela ils ne sont d’accord avec aucun poëte, que ce ne furent pas les fils d’Aristodémus, mais Aristodémus lui-même, fils d’Aristomachus, petit-fils de Cléodéus, et arrière-petit-fils d’Hyllus, qui les conduisit dans la contrée qu’ils possèdent aujourd’hui.
21 mai Quand le passé, religieux et monarchique sera entièrement détruit, peut-être commencera-t-on à juger le passé littéraire, et peut-être arrivera-t-il qu’on trouvera qu’un Balzac vaut Molière, et que Victor Hugo est le plus grand de tous les poètes français.
J’ai vu un beau jeune homme, dans l’enroulement d’un caban à broderies d’argent, la tête penchée sur une main gantée de jaune, qu’on m’a dit être le poète Déroulède.