Le soutenu comprenait les pièces de théâtre, les poèmes descriptifs, les épopées, fort communes alors. […] Plus d’une pièce nous le montre atteint du mal dont il voulait guérir les autres. […] Ne pouvait-il pas être tenté par la gloire, plus commode, des deux mille pièces de Lope de Vega ? […] Tel est Dom Japhet d’Arménie, pièce en vers, un moment célèbre, que l’indulgence des histoires littéraires appelle une comédie, et la plus comique des pièces de Scarron. […] S’agit-il donc d’une certaine soudure artificielle pour dissimuler le décousu d’une pièce de poésie !
Usage perfide, qui suspend un moment la chûte d’un emauvaise pièce, pour la rendre ensuite plus certaine & plus éclatante. […] La Comédie de la Mère Coquette de Quinault, pièce régulière, modèle même, si l’on veut, d’intrigue, existoit vainement. […] Quelle pièce enfin peut-on lui comparer, où le vis Comica brille davantage & à moins de frais ? […] Style, coloris, situations, traits Comiques, tout dans cette pièce annonce un Maître élevé dans les bonnes lettres & dans l’Ecole de Thalie. […] Ce Ministre s’étant retiré seul à Ruel le soit même du mauvais succès de sa pièce, envoya chercher Desmarests qui soupoit avec Petit son ami.
Deux pièces satiriques circulèrent sous son nom. […] Il a chez lui un théâtre où il essaie ses pièces : c’est là qu’il découvre Lekain, le grand tragédien du temps. […] Il y avait aussi la comédie, où l’on jouait les pièces de Voltaire ; et les acteurs étaient les frères, les sœurs du roi. […] Toutes les pièces du règne de Louis XIV sont dans les tiroirs de l’historien : il ouvre chaque tiroir à son tour, et nous en détaille le contenu. […] Il fut arrêté le 16 mai ; cette fois, la pièce coupable n’était réellement pas de lui.
Durant notre époque classique, il domine au théâtre ; il est le thème principal ou l’accessoire obligé de presque toutes les pièces ; il est le roi et souvent le tyran de la scène. […] On peut compter les pièces où elle manque : Athalie, la Mort de César, quelques tragédies de Marie-Joseph Chénier font exception à la règle générale ; mais ces exceptions sont bien rares. […] Vous plaît-il de le revoir au théâtre : on joue alors une petite pièce intitulée : Le préjugé à la mode, et savez-vous quel est ce préjugé, d’ailleurs combattu par l’auteur85 ? […] Quel est, dans son Cinna, l’homme de la pièce ? […] Il faudrait rechercher si l’amour romanesque, aventureux, fantasque, n’a pas envahi certains romans et certaines pièces.
Témoin cette pièce de M. […] Et même en France, il faudrait citer quelques pièces de M. […] Dans le Corbeau, qui a des analogies avec cette pièce, Edgar Poe avait su s’arrêter aux limites du connu. […] Je n’ai pas à rechercher maintenant tous les mérites et les défauts de cette pièce, mais à en indiquer seulement la méthode. […] Mais, je l’ajoute bien vite, rien dans ses vers ne fait songer à la « pièce à thèse » dont je parlais tout-à-l’heure.
L’éditeur a pris soin de rassembler, à la suite, les témoignages des historiens et chroniqueurs du temps sur la Pucelle, et toutes les pièces accessoires que les curieux peuvent désirer. […] Par malheur, une pièce essentielle, celle même qui, si elle existait, serait le document capital pour bien juger du point de départ de Jeanne d’Arc et de ses dispositions primitives, cette pièce manque et ne s’est jamais retrouvée. […] Dans le récit du procès, il crée, d’un interrogatoire à l’autre, des péripéties qui ne ressortent pas de la lecture des pièces mêmes. […] Il en reste, je crois, une dernière à dégager des pièces aujourd’hui publiées par M. […] Shakespeare fait dire admirablement à son Hamlet : « Il y a plus de choses au ciel et sur la terre qu’il n’en est rêvé dans votre philosophie. » Mais, à lire attentivement les pièces, et même en tenant compte des difficultés constatées par M.
Ce café de la veuve Laurens était donc une espèce de café Procope du temps ; on y politiquait ; on y jugeait la pièce nouvelle ; on s’y récitait à l’oreille l’épigramme de Gacon sur l’Athénaïs de La Grange-Chancel, le huitain de La Grange en réponse aux critiques de M. […] Rousseau calque le dessein de la pièce et tâche d’en reproduire le mouvement. […] Une jolie comparaison du poëte avec l’abeille, vers la fin de la pièce, est empruntée et affaiblie d’Horace. […] On doit désirer (sans toutefois en être bien certain) qu’ils aient plus raison que Lenglet-Dufresnoy dans ses Pièces curieuses sur Rousseau. — Contradiction des jugements humains, même chez les plus compétents ! […] Rousseau est peut-être encore celle de Le Franc sur sa mort ; la meilleure pièce lyrique du genre en est l’épitaphe.
Les dernières pièces du recueil indiquent une croissance, une épuration et une acquisition de force incontestables dans le genre de talent qu’il a, et quoique les défauts de ce talent, que nous allons caractériser tout à l’heure, tiennent bien plus à des indigences qu’à des abus de facultés, qui sait ? […] Les Œuvres complètes qu’il offre à la postérité avec une coquetterie sans courage, — car, de toutes ces pièces, il pouvait en oublier quelques-unes, et le livre y aurait gagné ; les Œuvres complètes ne changent rien à l’opinion exprimée par nous sur les Odelettes, ici retrouvées, et les Odes funambulesques, qu’on n’y retrouve pas. […] Nous indiquerons le grand morceau : Le triomphe de Bacchus à son retour des Indes, pris, sauf erreur, au vieux Baïf : Le chant de l’Orgie avec des cris au loin proclame Le beau Lyœus, le Dieu paré comme une femme, Qui, le thyrse en main, passe rêveur et triomphant, A demi couché sur le dos nu d’un éléphant, etc., etc, et, avec plus d’éloges encore, la pièce appelée Désespérance, où l’assonance la plus inattendue a presque sur l’esprit puissance de pensée, et dissout les nerfs dans la plus noble des mélancolies : Tombez dans mon cœur, souvenirs confus, Du haut des branches touffues ! […] Nous regrettons de ne pouvoir citer tout entière cette pièce singulière et délicieuse ; mais, nous ne craignons pas de le répéter, de tels prestiges par les mots, leur choix, leur distribution et leur place, cette espèce d’harmonica littéraire joué sur des verres (ou vers, pardon !) à moitié vides ou tout à fait vides, comme l’autre harmonica, ne peuvent pas constituer cette chose émue et puissante, intimement puissante, qui s’appelle un livre de poésie pour les esprits mâles et bien faits, même quand toutes les pièces du recueil ressembleraient à celle que nous venons de signaler, quand toutes seraient d’un timbre aussi mélodieux et aussi pur !
Plus les pièces sont courtes, plus elles valent, et le progrès pour lui et pour elles sera toujours en raison directe de leur brièveté. […] Nous n’avons pas assez de terrain pour citer toutes les pièces qui expriment ce que nous disons là sous les formes les plus variées. […] La pièce en question est intitulée : On meurt de loin. […] IV Nous avons cité une des pièces qui feront connaître le mieux aux instincts poétiques le genre de talent de M. de Gères quand il est essuyé de tout souvenir.
… On prépare, dit-on, une nouvelle édition des œuvres de ce poète, que plusieurs pièces inédites ont rendue nécessaire. […] En admirant ses poésies, où l’on aperçoit plusieurs des parties des grands poètes, on y verra aussi la marque de l’inexpérience et de l’inachèvement ; on les regardera, non comme des pièces accomplies, mais comme des fragments, des ébauches, qui ne présentent guère, si ce n’est dans une ou deux pièces, une page entière où l’on ne reconnaisse, à côté des plus heureuses qualités de l’harmonie, de la sensibilité, de la grâce, les traces de l’affectation et de faux goût.
La première partie de la pièce est un tissu mystérieux de rêves. […] La pièce est à relire tout entière, une fois de plus, à ce point de vue spécial. […] Rachel lui avait demandé une pièce. […] Paul de Musset dit, dans Lui et Elle, que la pièce fut écrite en Italie. […] Quelques jours après, le dialogue était écrit et toute la pièce en sortait.
Dans chaque pièce, et dans chaque partie, la pensée est génératrice du rythme, qui s’y colle étroitement, se resserrant, s’étendant, variant avec elle. […] aimons donc, aimons vite. » Et ainsi de toutes les pièces : ont-elles un sujet ? […] Il n’y a guère que deux ou trois pièces où il s’exprime sans l’aide d’une fiction. […] Il en avait toujours usé avec goût et succès : il en composa (sauf deux pièces) tout son recueil d’Émaux et Camées. […] Par la structure de ses chansons, Béranger est artiste, comme Scribe par la structure de ses pièces.
Dans la pièce russe, Damis s’appelle Borodkine. […] Ce pionnier joue dans la pièce le rôle du bon Dieu. […] Il ne me reste donc qu’à résumer sa pièce. […] Mais est-ce ma faute, à moi, si la pièce de M. […] Voici la pièce.
Girodie parle la langue du Jules Laforgue des Complaintes, dans ses fantaisies d’amoureux, lettré, prudent, compliqué… De jolies pièces dans la série Tendresses, une bonne pièce à Paul Verlaine, un amusant Départ pour Cythère, ironique et familier comme il convient.
On peut supposer que Fléchier eut l’idée de cette pièce après quelque maladie qu’il avait faite ; il se supposait ressuscité. […] : On me fait remarquer que la pièce attribuée dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale à Fléchier, se trouve imprimée dans le recueil de poésies d’Étienne Pavillon. Mais cela ne prouve rien : on sait que quantité de pièces insérées dans le recueil de Pavillon ne sont pas de lui.
Je traduis littéralement cette dernière pièce. […] Bulwer composât une pièce vraiment poétique. […] Écrite en prose, la pièce de M. […] Une pièce qui ne peut être ni jouée, ni comprise, ressemble beaucoup à une mauvaise pièce. […] Ceux qui n’admirent pas les pièces de M.
Talent à part, ce sont là pièces rapportées et qui font penser : à quoi bon ! […] Des dragons et des serpents mettaient en pièces leur chair. […] Les pièces de vers que lord Byron, M. de Lamartine et M. […] Une petite pièce de vers accompagnait chaque apparition. […] Il avait fini par agacer jusqu’aux cygnes d’une grande pièce d’eau.
Sainte-Beuve Quelles sont, dans les pièces de poésie composées depuis 1819 jusqu’en 1830, celles qui se peuvent relire aujourd’hui avec émotion, avec plaisir ? […] Ses poésies sont décousues ; on les dirait faites de pièces et de morceaux ! […] Gustave Larroumet Il n’y a pas une pièce de Scribe qui ne soit supérieure comme conduite et tour de main aux meilleures comédies de Musset. […] C’est, du reste, Musset qui, dans Une soirée perdue, à propos du Misanthrope, a le mieux marqué la différence essentielle des deux théâtres, le théâtre d’intrigue et le théâtre de pensée, le théâtre qui amuse et celui qui émeut, en montrant le prix d’une pièce comme le Misanthrope au regard de celles qui visent avant tout à « servir à point un dénouement bien écrit », du théâtre qui se tient au niveau de la vie ou s’élève au-dessus d’elle, en comparaison de celui qui atteint son but : Si l’intrigue, enlacée et roulée en feston, Tourne comme un rébus autour d’un mirliton.
Une pièce récente intitulée La Maison des juges 97 décrit la mentalité juridique représentée en quatre générations de magistrats. Dans cette pièce, l’ancêtre, le vieux juge Petrus représente la raison d’État et le dogme de l’infaillibilité juridique. […] Elles ne sont qu’une pièce dans un système de servitude, et l’individu, pour bénéficier de cette loi, doit se plier aux formalités obligatoires. […] Tout individu sans importance ou ennemi du pouvoir sera qualifié « grosse pièce » et renvoyé devant les tribunaux ; au contraire, celui qui aura l’avantage d’être protégé par une haute situation ou une parenté puissante sera rangé dans le “menu fretin” que le parquet néglige.
Sa première poésie fut une traduction ou imitation de Hèro et Lèandre, le poème de Musée ; une autre de ses pièces de vers avait pour sujet Calirhoè offrant sa virginité au fleuve Scamandre, d’après un tableau de Lancrenon. […] Ce petit volume, dans sa première forme, dans son ordre naturel où les pièces se présentent selon l’heure et l’instant où elles sont nées, a pour moi du charme ; il nous offre un Gautier jeune, enfant, « sous une blonde auréole d’adolescence » qu’il ne garda pas longtemps. […] Deux ou trois pièces à peine, le Cauchemar, la Tête de mort, présagent le besoin de sensations plus fortes : elles viendront assez tôt. […] Vos discours sont très beaux, mais j’aime mieux des roses… Voyez toute la pièce. […] Il nous a donné toute sa poétique dans une de ses plus belles pièces, le Triomphe de Pétrarque, où il s’adresse, en finissant, aux initiés et aux poètes : Sur l’autel idéal entretenez la flamme.
On y recommence sans cesse des procès vidés ; on y refait des objections réfutées déjà et qu’on exhume ; si l’on y répond, ce n’est qu’imparfaitement et sans user de tous les moyens de démonstration qu’on pourrait avoir : on n’a presque jamais toutes les pièces sous la main à la fois. […] Je faisais ces réflexions en repassant depuis lundi dernier quelques-unes des versions qui ont été données de la glorieuse bataille du 1er juin 1794, et je me prenais à désirer que parmi les compatriotes montalbanais de Jean-Bon qui ont déjà tant fait pour sa biographie, il y en eût un qui prit soin de former et de réimprimer un dossier complet des pièces qui peuvent mettre en pleine lumière ce point éclatant dans l’histoire de la Révolution et capital dans la vie du vaillant conventionnel. […] Michel Nicolas ne me suffit pas, et je voudrais voir rassemblées les pièces mêmes qui sont éparses, et dont quelques-unes peuvent se perdre. […] Thiers, celui de Louis Blanc, et les rapports mêmes à la Convention, soit de Jean-Bon, soit de Barère, mais surtout une pièce qui est plus simple, moins officielle et dès lors plus probante, le Journal sommaire de la croisière de la flotte de la République commandée par le contre-amiral Villaret, tenu jour par jour par le représentant du peuple Jean-Bon Saint-André, embarqué sur le vaisseau la Montagne . […] Bref, il convient de lire tout ce vivant et fin portrait, à côté duquel celui que j’ai tracé ne peut plus guère paraître qu’un ensemble de pièces à l’appui.
Une pièce de lui sur le Bonheur de l’Étude eut un accessit à l’Académie française ; il la publia avec d’autres poésies en 1817. […] Elle renferme les meilleurs écrits de ceux à qui le lieu est dédié : le choix a été fait sévèrement ; Loyson avoue, et nous devons avouer avec lui, qu’il retranche plus d’une pièce à Chénier141. […] Une pièce de lui, le Luth abandonné, exprime avec mélodie cette disposition touchante : ……………. […] Ces vers sont dans la pièce sur le Bonheur de l’Étude. […] La plus remarquable de ces pièces est (tome II, page 51) l’élégie imitée de l’allemand de Grillpanzer, l’Enfant heureux, dont l’idée refleurie avec grâce a fait depuis le plus frais bouton d’or de la couronne poétique de Reboul.
Et Zola répète dans un grand affaissement de corps : « Tu sais, moi je suis superstitieux, si je l’avais commandé, je crois que la pièce serait tombée ! […] J’étais monté prendre une pièce de cinq francs, pour que la bonne vieille femme fit un joyeux mardi-gras, puis j’ai réfléchi, que si je donnais à son fils ces cent sous, il les garderait pour quelque chose de sérieux, et j’ai fait acheter des choses à boire et à manger. […] On déjeune gaiement, et l’on va après déjeuner, dans l’île, dont il possède cinquante arpents, et où il fait bâtir un chalet, auquel travaillent encore les peintres, et qui contient une grande pièce, tout en sapin, au monumental poêle de faïence, d’une belle simplicité et d’un grand goût. […] * * * — Au fond, Racine et Corneille n’ont jamais été que des arrangeurs en vers, de pièces grecques, latines, espagnoles. […] Il racontait, aujourd’hui, qu’avec la première pièce de vingt sous de son enfance, il avait acheté une bourse de dix-neuf sous, dans laquelle il avait mis le sou qui lui restait.
il répondit : « Nous sommes trois frères, adorateurs de la vérité et de la justice : le premier la prêche, le second l’écrit, et moi je la soutiendrai jusqu’au dernier soupir. » Le nom de Mézeray était celui d’un canton, d’un réage, selon l’expression du pays, où la famille Eudes possédait quelque pièce de terre26. […] Cette pièce de terre semble être ainsi taillée pour être le siège du plus heureux et du plus solide empire du monde, si la prudence l’avait pu étendre jusqu’aux limites que la nature lui a posées. […] , écarta bien inconsidérément les pièces de cet assemblage. […] Ce n’est pas en des temps de Fronde qu’il eût appris à les concevoir, et c’est pour avoir, en ses jeunes années, en sa saison de verve et d’entreprise, vu réunies entre les mains de Richelieu les pièces merveilleuses de cet assemblage, c’est pour lui avoir vu reconquérir ce Roussillon aliéné depuis un siècle et demi, et lui avoir vu refaire en tous sens une France, qu’il a su mêler lui-même à son Histoire cet esprit français étendu, cette intelligence d’ensemble qui y subsiste à travers les remarques plus ou moins libres et les réflexions conformes à notre vieux génie populaire. […] Ne vous en étonnez pas, lecteur ; notre histoire n’est pas l’entreprise d’un homme seul, ni d’un homme privé : la monarchie française est une pièce de trop grande étendue et de trop longue durée.
Il fut très remarqué de ce dernier, qui l’encouragea fort, admira ses premiers essais de vers latins (la pièce sur la Bulle de savon), et lui donna, à travers ses louanges, toutes sortes de conseils qu’il ne suivit qu’à demi. […] Il passe par la place Maubert, et les harengères du lieu, qui le connaissent et qui aiment à l’attaquer, ont quelquefois les prémices de la pièce de vers du matin. […] Il va par la rue Saint-Jacques chez ses amis les jésuites ; il s’arrête aux environs dans la boutique des libraires Thierry ou Cramoisy, chez qui sont en vente quelques-unes de ses pièces de vers publiées séparément en feuilles volantes avec images et vignettes : il expliquerait volontiers aux passants tout cela. […] Mais la Cour ne lit plus les rythmes d’Ausonie… C’était certes un barbare, celui qui le premier me convia à parler comme un Grec, à parler comme un Romain… L’ambition de Santeul, il le confesse dans cette pièce de vers, ce serait d’être connu du grand mécène Colbert, de lui être présenté, et d’avoir part à ses attentions, à ses munificences. […] C’est ainsi du moins que Santeul se fait adresser la parole élégamment par Pellisson, dans une pièce en tête des hymnes, qui lui est consacrée : « Pone, inquis, falsas musarum et Apollinis artes.
Il a adressé une épître en vers à Dangeau, toute pleine de louanges ; il était lui-même, à son degré, de cette race des Dangeau, et bon nombre de ses pièces (ce ne sont pas les meilleures) annoncent simplement en lui un poète suivant la Cour. […] Il fit certaine pièce nommée Athalie, dont le sujet est tiré des livres saints, pour récompense de laquelle il fut gratifié d’une charge de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. […] Je sais que, parlant ailleurs de Racine dans une épigramme ou épitaphe, Sénecé l’appelle le grand Racine ; mais ce qui lui est propre et ce qui est unique, c’est une certaine pièce nommée Athalie ; voilà le mot décisif qui juge à jamais le goût de Sénecé et qui le classe, lui l’agréable auteur, à côté de Mme Des Houlières, de Fontenelle et autres qui ont traversé le grand siècle par la lisière, en ayant assurément beaucoup d’esprit, mais pas le meilleur en tout ce qui touche au grand goût ou au goût solide. […] Sénecé publia, en 1695, un petit volume anonyme intitulé Satires nouvelles, et qui ne contient que trois pièces. […] Sa mère, de fureurs par vengeance agitée, Sentit Junon jalouse et Lucine irritée ; La terre la refuse en son vaste contour, Le dieu de la lumière a peine à voir le jour… Cette fermeté de ton ne se soutiendra pas ; la pièce est trop longue.
C’est ainsi que quelques pièces latines, composées à l’imitation de Térence, mais sur des sujets d’édification, par Hrotsvitha, une religieuse allemande du xe siècle, du monastère de Gandersheim en Saxe, lui paraissent avoir dû être représentées en effet, et il y voit un fait considérable. […] C’étaient de véritables mystères de Pâques, des commencements et des velléités de pièces saintes. […] La scène représente d’abord le Paradis, et le livret donne à cet égard des indications précises : « Que le Paradis soit établi sur un lieu élevé, nous dit l’auteur ou l’ordonnateur du jeu dans le cas prévu où nous voudrions monter la pièce ; qu’on tende tout autour des courtines et des étoffes de soie à une hauteur telle que les personnages qui seront dans le Paradis ne puissent être vus qu’à partir et au-dessus des épaules. […] Qu’Adam soit vêtu d’une tunique rouge, mais Ève d’un vêtement de femme blanc, avec un voile de soie blanc, et que tous deux se tiennent debout devant la Figure (la Figure, c’est le nom par lequel Dieu est habituellement désigné dans le courant de la pièce), Adam plus rapproché pourtant, le visage respectueux, Ève la tête un peu plus inclinée. » Tout ceci est pour la mise en scène ; ce qui suit est pour la récitation ; écoutez ! […] Le meilleur endroit de la pièce est le dialogue entre Ève et Satan ; et en général, dans cet Adam primitif, il y a le sentiment du dialogue, assez de rapidité, de brièveté : « Je vais cherchant ton profit, ton honneur, dit Satan. — Ève : Que Dieu le donne !