La clôture de planches s’ouvrit. […] On ouvrit le sac. […] Il faut être robuste pour ouvrir Jérémie, Ézéchiel, Job, Pindare, Lucrèce, et cet Alighieri, et ce Shakespeare.
Ce n’est pas un art fermé, ni un art à longue échéance, mais un art ouvert, immédiat. […] C’est grâce à son bon sens supérieur que le poète d’Andromaque demeure ouvert à tous. […] La tradition du théâtre ouvert et qui ne tend aucunement à se fermer se perdrait-elle au moment où l’art dramatique atteint à la perfection ? […] J’ouvre ici une parenthèse. […] Lié au culte chez les Grecs, il s’ouvrait périodiquement à l’occasion des grandes fêtes du culte.
Plusieurs Ouvrages de différens genres, en vers, ainsi qu’en prose, lui ont acquis de la réputation, & ouvert l’entrée d’un grand nombre d’Académies.
Il a suffi de l’ouvrir pour voir qu’il n’en était rien. […] Le théâtre de la Nation est ouvert comme de coutume. […] Ouvrez la porte. […] — Ouvrez ! Il fallut descendre et ouvrir.
Royer-Collard ouvrit son cours le 4 décembre de la même année. […] Frayssinous, qui avait alors trente-deux ans, pour ouvrir des conférences dans l’église des Carmes. […] Frayssinous ouvre sans obstacle ses conférences. […] Stapfer lui ouvrit l’entrée du salon de M. […] M. de Béranger lui-même, quoique leur aîné, n’avait point encore ouvert son sillon dans le champ de la littérature.
Un restaurant est ouvert tout auprès du théâtre, où l’on trouve, avec les mets les plus délicats de cette fine cuisine allemande, — saucisses bouillies, choucroute, lard cru de Mayence avec ou sans trichines, etc., des journaux français spirituellement rédigés, la Revue wagnérienne, par exemple. […] Quant au deuxième acte, qui s’ouvre par une scène charmante entre Iseult et la douce Brangœne, où les voix se détachent si bien sur les fanfares de la chasse et les infinis bruissements de la forêt pendant la nuit ; ce deuxième acte, qui finit d’une façon si grandiose sur les paternels reproches du roi Marke à Tristan, renferme aussi ce long duo d’amour — mieux qu’un duo, tout un poème et tout un drame — qui est certainement la conception musicale et dramatique la plus extraordinaire. […] Voici encore quelques maîtres allemands, en premier lieu Mendelssohn, qui non seulement a assigné dans sa Cantate-Symphonie de Lobgesang un rôle assez significatif par moments au thème large et pompeux exposé par les trombones seuls au début de l’œuvre, mais qui s’est encore servi à deux reprises, dans son chef-d’œuvre Elie (1846), que Berlioz a loué en termes enthousiastes, d’une phrasé empruntée au récitatif au prophète qui ouvre cet oratorio, comme d’une sorte de « motif de malédiction citons encore deux courts retours expressifs de thèmes antérieurs dans des récitatifs d’EIie. […] Signalons enfin, dans le féérique chant du cygne de Weber, le rôle si varié du motif en trois notes du cor enchanté d’obéron, entre autres dans la Vision de Rézia au premier acte, dans le premier choeur des esprits, mais renversé ici, dans la phrase d’accompagnement si rêveusement romantique du chant de la Sirène, et jusque dans le commencement du choeur des esclaves qui ouvre le second acte, etc. […] Remarquez le rôle du Motif de réminiscence, confié à plusieurs thèmes, surtout au motif en ré bémol des harpes qui ouvre la célébré ouverture, et qui réapparaît, comme thème caractéristique — Andantino religioso — du pasteur Struensée, entre autres dans le premier Mélodrame, dans le Rêve de Struensée, et au dernier moment, pendant que le pasteur bénit son fils et qu’ils se jettent silencieusement dans les bras l’un de l’autre.
Ce matin, le Dieu d’ombre et de douceur m’a dit… Je greffe avec des chants sur les tendresses mortes, La tendresse des soirs où vivent les parfums, Et quand sonnent mes pas, les vergers un à un, Ouvrent pour m’appeler la candeur de leurs portes. […] Ouvrons le livre : chaque mot — plus exactement, chaque épithète — vise à la détermination d’un détail réaliste : Dans un angle, le bloc d’argent de la cascade Avec le jour blafard qui tombe du ciel bleu Se mêlent aux changeants et chauds reflets du feu, Comme un couchant fondu dans l’éclat des nuits noires. […] L’insatiable feu des voluptés l’altère, Il ouvre son cœur vide à, la gloire ; il attend Comme une église où va tonner l’orgue éclatant : Il espère, il a soif d’aimer, il aime, il doute Et, buttant la fatigue, il traîne sur sa route L’effroi des jours qu’il faut pour atteindre en marchant Le bas du ciel rougi par le soleil couchant. […] Un matin de printemps, nous courûmes les bois Où les bourgeons ouvraient au jour toutes leurs lèvres. […] c’est, cette fois, pour ouvrir le siècle neuf, une femme de vingt ans. » Depuis elle a donné Ferveur et Horizons.
Il est le représentant, comme Frédéric Bataille chez nous, de ces natures naïves et fortes, nées parmi les pasteurs et les villageois, qui s’élèvent peu à peu par le travail et la méditation jusqu’aux plus hautes régions de la pensée, et à qui la poésie ouvre son domaine enchanté, trop souvent fermé aux heureux de ce monde… [La Revue bleue (17 août 1895).]
Si la foule qui s’ouvre devant l’homme fier qui passe, s’inclinait ou se prosternait et qu’on remarquât un seul homme debout, on dirait, voilà Mardochée.
le panier ouvert entre eux deux, qui promettait à son appétit quelques reliefs. […] On eût dit qu’il allait ouvrir ses ailes gigantesques et s’envoler vers de fabuleuses contrées. […] Il accourt sur les pas de Henri, se figurant déjà voir s’ouvrir les portes de sa chère Florence. […] Il a ouvert ses grands yeux profonds au spectacle de la nature. […] La grande période généreuse de sa vie va s’ouvrir.
Il avait senti la foi de sa jeunesse se réveiller ; Port-Royal avait ouvert les bras à l’enfant prodigue. […] S’agit-il de tragédies saintes, Corneille ouvre Surius ; Racine, la Bible. […] Mais j’ai dit aussi qu’il y a des vers, des couplets de poète dans Racine ; la traduction serrée de l’idée que commande la psychologie dramatique, s’achève sans cesse en images, en tableaux qui la dépassent infiniment, et qui ouvrent soudain de larges échappées à l’imagination. […] Deux vers ou trois plus bas, Monime ouvre la bouche, et son premier mot, c’est : Èphèse et l’Ionie ; une soudaine et lumineuse évocation de la Grèce asiatique, avec tout ce qu’elle contient pour nous de prestigieux souvenirs.
Mais si, dans cet orgueil de la vie, il en est un qui, par désœuvrement ou par fatigue des plaisirs, ouvre le livre dédaigné, quelle n’est pas sa surprise, en se retrouvant parmi ces animaux auxquels il s’était intéressé enfant, de reconnaître par sa propre réflexion, non plus sur la parole du maître ou du père, la ressemblance de leurs aventures avec la vie, et la vérité des leçons que le fabuliste en a tirées ! […] L’impartialité de cette morale lui ouvre toutes les consciences. […] On sait comment il se tourna tout à coup vers « ces sources éternelles d’instruction et de vie79. » Esprit charmant par son ouverture et son abandon, qui ne cherche pas à se connaître, pour n’avoir pas à se gouverner, et qui se laisse avertir de lui par les autres ; pieux, s’il vient à ouvrir un livre de piété ; galant et presque précieux, quand il lit Voiture ; un ancien, quand il lit les anciens. […] Il aimait trop les livres, et trop toutes sortes de livres, pour faire des réserves théoriques en les lisant, ou pour être prévenu contre eux, par quelque principe hautain, avant de les ouvrir.
Sans doute plusieurs des philologues, dont les savantes études nous ont ouvert l’antiquité, n’ont rien vu au-delà du texte qu’ils interprétaient et autour duquel ils groupaient les mille paillettes de leur érudition. […] N’est-ce pas l’érudition qui a ouvert devant nous ces mondes de l’Orient, dont la connaissance a rendu possible la science comparée des développements de l’esprit humain ? […] Auguste Comte est d’avoir un système et de ne pas se poser assez largement dans le plein milieu de l’esprit humain, ouvert à toutes les aires de vents. […] Proudhon, bien qu’ouvert à toute idée, grâce à l’extrême souplesse de son esprit, et capable de comprendre tour à tour les aspects les plus divers des choses, ne me semble pas non plus par moments avoir conçu la science d’une manière assez large.
Hier il a ouvert son secrétaire devant des amis, leur a montré quinze cents vrais billets de cent francs, les a feuilletés plusieurs fois, a soupiré… et les a fait rentrer dans le tiroir où ils étaient, en disant : « Je sais que je vous dois à tous de l’argent, mais c’est une drôle de chose, ça m’ennuie de vous le rendre ! […] Puis la conversation s’élevant peu à peu, atteint, comme un ballon qui aurait jeté tout son lest, ce panthéon de lumière et de sérénité, cette haute demeure où la place est marquée pour tous ceux qui conservent ou augmentent la patrie, ce temple de l’astronomie antique, cette architecture d’un supra-monde que nous ouvre le Songe de Scipion l’Africain, quand détonne dans la grande évocation, un rappel du présent, le : « Ohé, les petits agneaux ! […] » Octobre Ayant ouvert un livre de Gerdy : Physiologie philosophique des sensations, je pense au beau travail qu’il y aurait pour un Michelet, au lieu de mettre sa pensée sur l’Insecte ou l’Oiseau, de prendre, comme sujet d’étude, ce petit monde inconnu : l’Enfant, et de raconter, avec des observations mitoyennes à la médecine, mais planant au-dessus, l’éveil successif de ses sensations et l’éclairage, petit à petit, de la rose intellectuelle de son cerveau. […] La Thessalie de Smarra, la patrie nouvelle du fantastique s’ouvre devant son âne.
Armand Silvestre La caractéristique de son talent n’échappera à aucun de ceux qui ouvriront son livre (L’Éternel féminin).
Ou plutôt, n'est-ce pas ouvrir cent bouches au persiflage ou à la calomnie ?
George Sand, Valentine (1832) Ce n’est pas sans quelque sentiment de crainte, et même, l’avouerai-je, sans quelque prévention défavorable, que j’ai ouvert Valentine. […] Sand cachait un de ces maîtres à qui la baguette et le miroir d’enchanteur ont été donnés, à qui le monde est ouvert pour qu’ils s’y promènent, et qui, s’ils veulent faire de leur art un juste emploi, peuvent nous entraîner sur leurs traces et nous retenir longtemps.
Deux grands génies que nous aimons à citer ensemble et à embrasser dans une égale admiration, M. de Chateaubriand et madame de Staël ouvrirent cette révolution au début, par des côtés assez éloignés, et selon des directions un peu différentes, mais qui ont fini par converger et se confondre. […] Aujourd’hui que la Restauration n’est plus, que la terrasse si laborieusement construite a croulé, et que peuple et poètes vont marcher ensemble, une période nouvelle s’ouvre pour la poésie ; l’art est désormais sur le pied commun, dans l’arène avec tous, côte à côte avec l’infatigable humanité.
Nous avons vu depuis 1645 jusqu’en 1660, quelles maisons s’ouvriront à la haute société, quand la maison de Rambouillet commença à se désunir. […] Durant la période de 1660 à 1670, plusieurs des personnes que nous avons citées, d’autres encore, ouvrirent elles-mêmes leur maison.
Tout doucement venoit La Mothe Houdard, lequel disoit, d’un ton de papelard : Ouvrez, Messieurs, c’est mon Œdipe en prose. Mes vers sont durs, d’accord, mais forts de chose, De grace, ouvrez, je veux, à Despréaux, Contre les vers, dire avec goût deux mots.
Elle a, je crois, et sauf erreur, débuté dans la Revue des Deux-Mondes, cette portière qui n’ouvre pas sa porte, mais toutes les portes de la publicité, et même celle de l’Académie et de la Revue des Deux-Mondes, Mme Gréville est allée… où elle a voulu, et elle s’est mise à écrire comme une femme qui s’est tue longtemps, se met à parler, sous l’impulsion d’une effroyable indigestion de paroles accumulées. […] Le roman s’ouvre par un punch d’officiers, qui est une merveille d’entrain et d’entrain d’officiers !
Ils ne l’ont vu qu’aux approches de la Révolution, quand il éclatait déjà jusque dans les yeux des plus aveugles, et qu’il les leur ouvrait, en éclatant ! […] Je suis allé à son livre qui m’a pipé avec son titre, et je l’ai ouvert par respect pour une grosseur qui témoignait de longues études.
Avec ceux qu’on égare par des analogies menteuses, il n’y a, en effet, qu’à ouvrir l’Évangile et en étudier la doctrine. […] Aussi, faut-il le reconnaître, dans les circonstances qui nous entourent, en face des monstrueuses comparaisons qu’on se permet, essayer de rendre plus populaire et plus facile cette étude de l’Évangile qui nous élèverait la tête et nous ouvrirait le cœur si nous savions y revenir, c’est là une tentative d’esprit pénétrant qui voit les maux de ce temps et leur remède, c’est une noble et touchante entreprise d’intelligence et de charité.
Des mœurs simples & pleines d’honnêteté, un cœur sans cesse ouvert à la bienfaisance, des procédés pleins de droiture & de candeur, une conversation animée par la franchise & la vivacité, formoient les principaux traits de son caractere, & rendront sa mémoire toujours chere à ceux qui savent apprécier l’homme honnête, le vrai Citoyen, le Savant modeste, & le sage Littérateur.
Huysmans Les 24 coups de sonnets : Ce livre, composé de quelques feuilles de papier chamois, reliées entre elles par une couverture d’un rose qui se meurt, et imprimé avec une heureuse alternance de fleurons et de culs-de-lampe par le Jouaust du Brabant, Félix Collewaert, s’ouvre sur une belle eau-forte enlevée à la manière de Rops, par le sonneur de ces clochettes d’or, Théodore Hannon.
Le recueil s’ouvre par une ode à Dieu.
Une tête féconde et hardie aurait ouvert le gouffre de feu au bas de son tableau.