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1548. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

C’est un dérangement de l’ordre que ce philosophe voudroit établir dans les actions de l’homme qui, selon lui, doivent être reglées par son intelligence, et non pas gouvernées par les appetits de l’ame sensitive.

1549. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

D’ailleurs ses trois dernieres comedies, du moins suivant l’ordre où elles sont arrangées, ont pour sujet une action humaine et vrai-semblable.

1550. (1898) Essai sur Goethe

C’est à coup sûr dans l’ordre sentimental que ce « dédoublement » et cet « olympisme » que nous avons constatés sont le plus frappants. […] L’horreur s’approche-t-elle de moi, qu’on accomplit au loin, sur mon ordre ? […] Jamais il n’a plus heureusement « consolidé par de solides pensées » les fantômes inconscients qui se meuvent dans l’ordre inférieur de la réalité. […] » Mariage de raison, que la jeune femme avait accepté pour des considérations d’ordre pratique, et qui ne devait guère être heureux. […] Les mécontents s’agitèrent : « Goethe cause ici un grand bouleversement, écrivait l’un d’eux, en français du cru ; s’il sait y remettre ordre, tant mieux pour son génie.

1551. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

L’ordre astral où nous vivons est une exception ; cet ordre, de même que la durée passable qui en est la condition, a de son côté rendu possible l’exception des exceptions : la formation de ce qui est organique… Gardons-nous encore de dire qu’il y a des lois dans la nature. […] Dans l’ordre des idées générales, qu’en savez-vous ? […] « Tu peux prêter l’oreille à son commandement comme un brave soldat qui entend les ordres de son officier. […] Ou bien comme un sot qui obéit parce qu’il n’a rien à répliquer à l’ordre donné. […] Mesures de divers ordres.

1552. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

L’abbé Pouget obtint sa soumission aux ordres de l’Eglise, mais humainement ne le persuada pas. […] Tous les détails d’ordre littéraire, volontiers retranchés par Striyenski, comptent dans la vie de ce passionné littérateur. […] « L’art est le recours suprême de l’ordre contre l’anarchie. […] Ce pourrait être un grand saint, mais pas tout à fait du même ordre. […] Jacques Maritain, mais au moins avec des théologiens de cet ordre on a la satisfaction de parler la même langue.

1553. (1864) Le roman contemporain

Nous n’avons pas moins raison dans l’ordre logique. […] des sentinelles en faction l’obligeait à s’avancer à l’ordre et à produire son permis de circulation. […] Ne comprenez-vous pas que le roman se soit sauvé de la maison conjugale, où la réalité entrait avec l’ordre et la régularité ? […] Je ne prétends pas dire que les lecteurs délicats se plaisent à ces sortes d’ouvrages qui leur causent à peu près l’épouvante qu’une émeute dans la rue cause aux hommes d’ordre. […] Paul Féval, ce n’est pas à coup sûr en rangeant les noms par ordre de mérite.

1554. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Et tout d’abord, quand on présente un tableau des progrès de la langue dans la première moitié du xviie  siècle, on rencontre au seuil l’écrivain qui a fait école et qui a marqué un temps décisif de réforme dans l’ordre de la langue et du goût : c’est un poète, c’est Malherbe, l’inévitable. […] N’importe, cette première réserve faite et cette précaution prise avec nous-même, nous reconnaîtrons en lui un poète digne de Henri IV, de cet Henri avec qui un nouvel ordre commence. […] Malherbe est le type de ces honnêtes gens poètes, et sensés bien que poètes, qui savaient à la fois rester à leur place, modestes en cela, et aussi se mettre à leur place dans leur ordre, fiers et indépendants, comme pas un. […] Malherbe est monarchique ; il est par nature homme d’ordre et d’autorité ; il est d’avis qu’il faut laisser les affaires d’État à ceux qui y sont commis ; et ce n’est pas seulement dans une Épître dédicatoire qu’il disait : « Pour moi qui ai toujours gardé cette discrétion de me taire de la conduite d’un vaisseau où je n’ai autre qualité que de simple passager, le meilleur avis que je puisse donner à ceux qui n’y sont que ce que je suis, c’est de s’en rapporter aux mariniers et se représenter que la voie ordinaire que tiennent les factieux pour exciter les peuples à mal obéir, c’est de leur faire entendre qu’ils ne sont pas bien commandés. » Il pensait et s’exprimait ainsi en toute circonstance. […] La lettre de Malherbe, animée d’une égale admiration, porte le cachet particulier à une génération différente : on y trouve rendu, dans une grande énergie et vivacité d’impression, le sentiment de ceux qui, ayant joui du bienfait de l’ordre et de la paix intérieure sous le régime de Henri IV, estimaient tout perdu ou au hasard de l’être pendant les quatorze ans d’interrègne réel, et qui virent enfin reparaître en Richelieu un pilote inespéré et un sauveur.

1555. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Tel est le propre du sublime, que l’esprit ne conçoit rien au-delà dans l’ordre des choses qui sont de l’homme, et c’est pour en exprimer le sentiment qu’il a imaginé le mot de sublime, le plus haut de la langue des choses humaines, et le plus près de la langue des choses divines. […] Les ouvrages de sentiment ont seuls le privilège de nous toucher ; et s’ils sont les premiers dans l’ordre des productions de l’esprit humain, c’est que de tous les effets des lettres et des arts ils produisent le plus grand, qui est de tirer des larmes du cœur de l’homme. […] L’intérêt de l’Etat est de n’avoir qu’un roi, Qui, d’un ordre constant gouvernant ses provinces, Accoutume à ses lois et le peuple et les princes. […] Monime, une fois sa vertu satisfaite, redevient femme et amante ; elle pense à Xipharès, dont elle a trahi le secret : Et quand il n’en perdrait que l’amour de son père, Il en mourra, seigneur32… Mot sublime, dans cet ordre de pensées délicates et de vérités de cœur, où Racine est sans égal comme sans modèle. […] Cette qualité suprême n’appartient qu’aux génies du premier ordre.

1556. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Mésalliances interdites aux nobles des deux sexes ; défense aux acquéreurs des terres nobles d’en prendre les noms ; aucun ordre pour les militaires sans naissance proportionnée. […] Ces exemples d’inversions gracieuses, tirées de Virgile, ne prouvent rien ; car que voulait Virgile par l’inversion, sinon ce que veulent, en menant leurs lecteurs droit au sens par l’ordre naturel et logique des mots, Corneille, Racine et Molière ? […] A la vérité Fénelon ne demande pas qu’on substitue tout à coup l’inversion à l’ordre direct ; il veut seulement un mélange insensible des deux procédés. […] Dans tous les ordres d’idées où l’on a vu la part du chimérique, il y a la part des réalités, des vérités pratiques et bienfait santés. […] Fénelon le premier y mit du prix dans l’ordre de la société, au point de vue des biens et des maux de la vie présente.

1557. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Il n’y a pas de beauté particulière, et cette beauté ne consiste pas à aligner des mots dans un certain ordre ; il n’y a que des phénomènes humains, venant en leur temps et ayant la beauté de leur temps. […] En même temps, il exige des scènes dramatiques, attendu que là où il n’y a de drame d’aucun ordre, il n’y a rien à raconter : une eau dormante ne nous occupe pas longtemps, et la psychologie des esprits que rien n’émeut est vite faite. […] Le moi de ses héros n’est qu’une « collection de petits faits », une « série de faits mentaux », une association d’idées et d’images qui défilent dans un certain ordre. […] Seulement, au lieu d’éliminer le concret laid, comme les idéalistes classiques, on élimine le concret beau, ou simplement d’ordre intellectuel et psychique, pour ne laisser que le bestial et le matériel. […] … » « Froide et fixe, la Niobé se redresse, sans espérance, et les yeux fixés au ciel, les flèches inévitables, et l’implacable sérénité des dieux… » Pour Taine, la « raison et la santé sont des accidents heureux » ; « le meilleur fruit de la science est la résignation froide, qui, pacifiant et préparant l’âme, réduit la souffrance à la douleur du corps… » … Après avoir montré que l’imperfection humaine est dans l’ordre, comme l’irrégularité foncière des facettes dans un cristal.

1558. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Nous voyons, par une de ses lettres, que si la nature du « bénéfice » obtenu l’eût exigé, Racine se fût résigné à entrer dans les ordres. […] Évidemment le jeune Racine est plus intéressé par des faits de cet ordre que par les paysages où les objets pittoresques. […] Et c’est une des choses par où Racine plut à Louis XIV, homme de bon sens, grand amateur d’ordre, et qui se souvenait que la Fronde avait fort aimé le romanesque en littérature. […] Roxane, souveraine maîtresse au sérail, a reçu l’ordre de faire tuer Bajazet : mais Acomat lui montre ce brave jeune homme, et elle prend feu. […] Ses incertitudes remplissent trois actes ; et, quand elle se décide, il est trop tard : Suréna vient d’être assassiné par l’ordre du roi.

1559. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Je suis à vos ordres. […] Le mariage, par exemple, est d’ordre moral. […] Brunetière n’accorde aux vérités de l’ordre scientifique qu’une confiance très médiocre. […] J’ai été intérieurement grand maître de l’ordre de Malte et roi de Grèce. […] Ayant demandé à Dieu de mourir, il veut laisser ses affaires en ordre.

1560. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Les trois Parties distinctes mais s’entrepénétrant (évolution de l’être et ses phénomènes de tous ordres, du Passé au Présent et au Futur), qui composent mon œuvre, dès lors s’inscrivaient. […] Jusqu’à nouvel ordre, ils ont l’air convaincu, et le mal qu’ils se donnent semblerait prouver qu’en effet la conviction leur est venue peu à peu. […] »… Les uns et les autres, par des extraits pris au hasard et mêlant les questions de tous ordres, s’ingénient avec superbe et malveillance à donner des explications (si l’on peut dire !) […] Les adeptes se pressent autour de lui, et naît l’Ordre de la Rose-Croix (qui aura même son Salon de peinture). […] Dites-vous qu’en créant de la Beauté ou en étant sur la voie d’une découverte d’ordre de science, nous ne travaillons pas pour la société, pour l’Humanité ?

1561. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Mais déjà la nation élevait la voix, les questions les plus sérieuses de l’ordre social étaient soulevées, et les réformes réclamées hautement.

1562. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Parmi les raisons nombreuses et d’ordre divers qu’on peut mettre en avant contre ces patelines espérances, la sienne n’est pas la moins convaincante à mon gré, et elle a l’avantage d’être courte : « L’image de Napoléon, dit-il, est revenue après quinze ans, et les Bourbons resteront à jamais bannis. — Bien certainement à jamais : car, à la troisième attaque d’apoplexie, l’homme meurt, fût-il roi. »

1563. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

Ce suffrage libre des égaux auquel il attache, et avec raison, tant de prix, lui a fait dire que les trois honneurs qu’il se glorifiait le plus d’avoir reçus dans sa vie étaient : 1° sa charge de bâtonnier de l’ordre des avocats, après trente ans de profession ; 2° sa mission de député du département qui l’avait vu naître ; 3° sa qualité enfin de membre de l’Académie française.

1564. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Il est, dans tous les cas, d’un ordre inférieur, il est bas ; il n’intéresse ni ne fait rire à aucun moment ; c’est un piètre casuiste qui ne saurait, se duper lui-même, à moins d’être par trop sot.

1565. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Ce qui ne l’empêchait pas de fournir au Journal officiel, des Études et des Critiques d’art de premier ordre.

1566. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

La duchesse de Bragance, qui parut si digne du trône que son époux lui dut en partie ; le brave Almeida, véritable chef de l’entreprise, et qui, bien plus que Pinto, en détermina le succès ; le cardinal de Richelieu la favorisait de loin, non pour servir la nation portugaise, mais pour affaiblir la monarchie espagnole ; des noms, des caractères, des motifs, des résultats d’un tel ordre, étaient dignes de la tragédie.

1567. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Ils expriment bien un des caractères essentiels de notre race, ce goût que nous avons de l’ordre et de l’achevé, cet amour de la clarté.

1568. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Je songe souvent que c’est votre adhésion, en apparence tardive, qui donnera l’existence définitive à ces délicates choses que l’on perd par trop de zèle : un état légal, où l’ordre soit aussi assuré que la liberté ; un état social, où la justice ne soit pas trop violée ; un état religieux, qui donne à l’âme humaine son aliment idéal, sans contrainte officielle ni chimères superstitieuses.

1569. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

EON DE BEAUMONT, [Charlotte-Genevieve-Louise-Auguste-Andrée- Thimo-thée d’] Censeur Royal, Docteur en Droit civil & en Droit canon, Avocat au Parlement, ancien Capitaine des Dragons & des Volontaires de l’armée, Aide-de-camp de M. le Maréchal & de M. le Comte de Broglie, Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de S.

1570. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Il étoit trop ami de l’ordre établi dans toute société, pour se permettre aucune de ces déclamations indécentes que ses prétendus Imitateurs se sont si souvent permises.

1571. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Préface » pp. -

Renan appartient à la famille des grands penseurs, des contempteurs de beaucoup de conventions humaines, que des esprits plus humbles, des gens comme moi, manquant « d’idées générales » vénèrent encore, et nul n’ignore qu’il y a une tendance chez ces grands penseurs, à voir, en cette heure, dans la religion de la Patrie, une chose presque aussi démodée que la religion du Roi sous l’ancienne monarchie, une tendance à mettre l’Humanité au-dessus de la France : des idées qui ne sont pas encore les miennes, mais qui sont incontestablement dans l’ordre philosophique et humanitaire, des idées supérieures à mes idées bourgeoises.

1572. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Sophocle vint, qui corrigea ces mêmes défauts, qui ramena tout à l’ordre, au vraisemblable, à la décence.

1573. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

D’autres l’ont pu… Elle le peut aussi, j’en suis certain et je le lui affirme loyalement, sans flatterie, ni arrière-pensée… Un plan de travail et de vie, un ordre systématique d’études, de recherches, saisit l’esprit comme un engrenage. ‌

1574. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre premier. Sujet de ce livre » pp. 101-107

Le second motif fut leur juste admiration pour l’ordre social qui en est résulté et qui ne pouvait être que l’ouvrage d’une sagesse surnaturelle.

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