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1585. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

J’entends par la fin comique l’art de tirer le ridicule de l’observation, plutôt que de certains contrastes inattendus d’où naît le plaisir fugitif de la surprise.

1586. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Parce que chaque action, vue, pour ainsi dire, de dedans, est Volonté ; et qu’étendant cette observation de nous-mêmes à ce qui nous entoure, nous arrivons nécessairement à reconnaître en toute chose, en les montagnes, les fleuves et les forêts, l’expression d’une Volonté.

1587. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Préface de la seconde édition (1883) Aujourd’hui que la reprise d’Henriette Maréchal a réussi, que la pièce est écoutée, est applaudie, applaudie « avec un parti pris d’applaudir », impriment ceux qui eussent désiré qu’elle fût ressifflée, je demande au public la permission de compléter la préface en tête de notre Théâtre par quelques observations, quelques anecdotes, et quelques idées sur l’art théâtral de l’heure présente.

1588. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Dans l’état actuel de l’ethnographie, il n’est aucun ensemble d’observations sérieuses, aucune loi, qui permettent de connaître l’influence que les caractères climatériques, géographiques ou pittoresques d’un lieu peuvent avoir sur ses habitants16.

1589. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

VII Ces observations sont justifiées dans les Indes comme dans l’Europe par le caractère gigantesque des poésies primitives, comparé à la dégénération des poésies des époques plus récentes.

1590. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Windsor Earl a fait quelques observations remarquables sur ce sujet dans le grand archipel Malais, traversé vers Célèbes par un détroit profond qui sépare deux faunes mammifères très distinctes.

1591. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Le roi Victor-Amé lui donna pour mission à Lausanne de correspondre avec le bureau des affaires étrangères ; et de transmettre ses observations sur la marche des événements en France et alentour. […] Je n’ai pas assez lu ni étudié Bacon pour avoir droit d’exprimer sur son compte une idée complète ; mais toutes les fois que dans ma jeunesse curieuse, provoqué, harcelé par les éloges en quelque sorte fanatiques que je voyais décerner invariablement à Bacon en tête de chaque préface, dans tout livre de physique, de physiologie et de philosophie, j’essayai de l’aborder, je fus assez surpris d’y trouver un tout autre homme que celui de la méthode expérimentale stricte et simple qu’on préconisait213 ; j’y trouvai un heureux, abondant et un peu confus écrivain, plein d’idées et de vues dont quelques-unes hasardées et même superstitieuses, mais surtout riche de projets ingénieux, d’aperçus attrayants (hints, impetus), d’observations morales revêtues d’une belle forme, dorées d’une belle veine, et capables de faire axiome avec éclat.

1592. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

« D’après ses premières observations, l’artiste a fait l’Apollon du Belvédère. […] Les éclectiques n’ont pas songé que l’attention humaine est d’autant plus intense qu’elle est bornée et qu’elle limite elle-même son champ d’observations.

1593. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

On mettrait bien du temps à devenir misanthrope si l’on s’en tenait à l’observation d’autrui. […] Le résultat de cette observation est net : c’est pour des sociétés simples et closes que la structure morale, originelle et fondamentale de l’homme, est faite.

1594. (1923) Paul Valéry

Le prétendu mystère de la Joconde vient de toute autre chose que du mystère, « Ce n’est pas d’imprécises observations et de signes arbitraires que se servait Léonard. […] Si les Observations de l’Académie sur le Cid avaient eu une postérité, les Chapelains de 1673 auraient rapproché ce vers du Il en rougit le traître !

1595. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Rimbaud probablement pénétré, intuitivement, de cette idée que nous ne savons nullement quelle est l’importance de cet agent dans les combinaisons mécaniques ou humaines, organiques des choses, s’abstient de croire au progrès ; le monde lui apparut cyclique ainsi que sa destination, et nul doute pour lui qu’à travers les atavismes, les tâtonnements, l’homme reviendra par l’observation des lois scientifiques et de la morale de solidarité qui en découlera, à régir le chaos humain et ses forces utilisables, d’après les féeries des premiers paysages et la franchise des premières races, entre individus infiniment moins nombreux.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

C’est ce nerf héroïque, cette veine de sentiments énergiques déjà anciens, cette lutte prolongée du moral et du physique, qui mérite étude et qui offre à l’observation un intérêt puissant.

1597. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

H…, qui ayant vu venir des soldats se ranger sur la place avait voulu aussi savoir ce qui se passait, et avait choisi ce poste d’observation, s’y croyant parfaitement en sûreté et espérant bien de là juger de la situation.

1598. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche, quoique né à Lyon, et malgré ses inclinations mystiques et ses dispositions magnétiques, resta étranger, et à l’école mystique qui avait dû laisser quelques traditions depuis Martinez Pasqualis, et à l’école magnétique que l’exaltation des esprits, pendant le siége, enrichissait d’observations extraordinaires.

1599. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Qu’on me permette de hasarder une toute petite observation encore : Virgile, dans sa comparaison, dit lumen aquæ, une lumière d’eau répercutée par le soleil… ; c’est une figure, un hypallage, je crois.

1600. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Duméril, loin de s’emparer de l’observation de son devancier, l’avait négligée et n’en avait pas tenu compte.

1601. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

. — Si parfois cette harmonie manque, c’est quand il s’agit d’objets ou de circonstances sur lesquels l’observation antérieure n’a pas fourni assez d’indices.

1602. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Il s’agit ici comme ailleurs de faire voir et comprendre l’objet, c’est-à-dire de marquer les petites circonstances par lesquelles notre observation le découvre, et de les rassembler sous une impression dominante par laquelle notre raison le concevra.

1603. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Là, tout étant prévu, l’achat, la vente, le profit, les commerçants se trouvent avoir dix heures sur douze à employer en joyeuses parties, en observations, commentaires, espionnages continuels.

1604. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Le cardinal (Maury) ayant approfondi toutes ces observations, chercha de son côté comment on parviendrait à faire goûter au chef du parti Mattei et le plan qu’il venait d’imaginer et Chiaramonti, l’objet de ce plan.

1605. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Draghicesco que l’école crée la faculté d’attention, c’est méconnaître ce simple fait d’observation courante chez ceux qui ont la pratique de renseignement : l’énorme différence dans la puissance d’attention qu’on peut remarquer chez les enfants, différence qui a sans aucun doute sa racine dans l’organisation native, nerveuse et même musculaire de l’enfant.

1606. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Il faudrait mettre tout cela en regard des services éminents que Paris a rendus et rend encore en affinant les esprits, en émancipant la pensée, en grossissant par la liberté de mœurs qu’il permet à ses hôtes et à ses habitants les types offerts à l’observation, en y rassemblant sur un même point tant de personnes originales et intelligentes que les idées se respirent, pour ainsi dire, dans l’air ambiant.

1607. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Il me parle aussi de l’espèce de vacillement, que le bromure apporte à sa mémoire, le forçant, dit-il, de se raccrocher à des jambages de souvenirs ; et à ce propos, il émet une observation curieuse, il affirme que la lutte de Flaubert avec les mots, a dû venir de la masse énorme de bromure qu’il avait absorbée.

1608. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il s’anima sur cette réflexion ; et comme, dans les sujets qui l’animaient, il entrait dans cet enthousiasme dont j’ai parlé, qui lui inspirait une éloquence agréable, il charma madame de Maintenon, qui lui dit que, puisqu’il faisait des observations si justes sur-le-champ, il devait les méditer encore, et les lui donner par écrit, bien assuré que l’écrit ne sortirait pas de ses mains.

1609. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Dépourvu de l’intérêt dramatique de Madame Bovary, dépourvu de l’intérêt archéologique et tout spécial de Salammbô, cet ouvrage n’en offre pas d’autre que celui de l’observation et du style. […] Quelques années plus tard, bien affermi en Normandie, redouté de tous ses voisins et quand on pouvait déjà pressentir son dessein sur l’Angleterre, il renouvela en Flandre sa poursuite conjugale, mais avec un procédé si étrange que, malgré les témoignages contemporains, plusieurs des historiens modernes, jaloux, même dans un passé si lointain, de l’observation des convenances, repoussent comme une fable le fait que je vais vous raconter, mes enfants, d’après la plus détaillée des chroniques qui le contiennent. « Un peu après que le duc Guillaume sut comment la demoiselle avait répondu, il prit de ses gens et s’en alla privément à Lille, où le comte de Flandre, sa femme et sa fille étaient pour lors. […] Ce sont des réflexions un peu trop générales extraites d’observations particulières.

1610. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Aucun travail de révision n’aurait réussi à transformer cette collection d’observations et de critiques, faites au jour le jour, en un livre symétrique et coordonné, et il lui aurait, sans contredit, fait perdre sa physionomie et son seul mérite. […] C’est un homme qui, après avoir écouté à la porte, entre au salon pour redire à la compagnie ce qu’il a entendu, en y ajoutant ses observations. […] Et qu’on me permette ici une petite observation incidente : il serait sage, je pense, de laisser de côté, une fois pour toutes, les femmes philosophes. […] Dans le drame, dans le roman et jusque dans la poésie, c’est toujours ce même esprit essentiellement français, net, brillant et un peu positif, chez lequel l’observation l’emporte sur l’imagination, et l’ironie sur l’enthousiasme. […] Ruffini des chapitres remplis d’observations fines et d’analyses délicates, et il y a de certaines échappées de vue sur la vie italienne, au début du roman, qui sont charmantes ; mais, malgré tout, Lavinia me plaît moins que ses devanciers.

1611. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Figurons-nous un esprit parent de celui de Shakspeare, devenu érudit et observateur au lieu d’être acteur et poëte, qui, au lieu de créer, s’occupe à comprendre, mais qui, comme Shakspeare, s’applique aux choses vivantes, pénètre leur structure intime, s’attache à leurs lois réelles, imprime passionnément et scrupuleusement en lui-même les moindres linéaments de leur figure ; qui en même temps projette au-delà de l’observation positive ses divinations pénétrantes, entrevoit derrière les apparences sensibles je ne sais quel monde obscur et sublime, et tressaille avec une sorte de vénération devant la grande noirceur vague et peuplée à la surface de laquelle tremblote notre petit univers. […] Jugez de son style par un seul exemple : « Comme l’eau, dit-il, soit qu’elle vienne de la rosée du ciel, soit qu’elle sorte des sources de la terre, se disperse et se perd dans le sol, à moins qu’elle ne soit rassemblée dans quelque réceptacle où par son union elle peut se conserver et s’entretenir, d’où il est arrivé que l’industrie de l’homme a construit et disposé des bassins, des conduits, des citernes et des étangs que l’on s’est accoutumé à parer et à embellir pour la magnificence et l’apparat, comme pour l’usage et la nécessité ; ainsi la science, soit qu’elle descende de l’inspiration divine, soit qu’elle jaillisse de l’observation humaine, périrait bientôt et s’évanouirait dans l’oubli, si elle n’était point conservée dans des livres, dans des traditions, dans des assemblées, dans des endroits disposés comme les universités, les écoles et les colléges, pour sa réception et son entretien354. » C’est de cette façon qu’il pense, par des symboles, non par des analyses ; au lieu d’expliquer son idée, il la transpose et la traduit, et il la traduit entière, jusque dans ses moindres parcelles, enfermant tout dans la majesté d’une période grandiose ou dans la brièveté d’une sentence frappante. […] those pleasant itineraries of Paulus Hentzerus, Jodocus Sincerus, Dux Polonus, etc., to read Bellonius’s observations, P.

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