Il y a donc des idées et des désirs qui commencent absolument ; il y a des vagues qui naissent tout d’un coup dans la mer intérieure, sans être formées par les gouttes d’eau précédentes, sans s’expliquer par la combinaison, l’intensité, la durée, la direction finale des mouvements inhérents aux particules d’eau.
Je rêvais, que venant de je ne sais où, et me rendant à Paris, je m’arrêtais à Nancy, pour voir la plaque, récemment mise dans la maison, où je suis né.
Je sais bien que c’est une des tendances d’à présent d’envisager sous les plus noires couleurs les vingt-cinq dernières années de notre histoire, et le monde est plein de gens qui ne se consolent pas d’y être nés.
Né dans les rangs de l’aristocratie helvétique, élevé dans les préjugés et dans les intrigues des réfugiés français en Allemagne pendant l’émigration, familier du duc de Brunswick, généralissime de l’armée prussienne en 1792 ; rédacteur présumé du fameux manifeste de la coalition contre la France2, rentré en France grâce à un nom cosmopolite, après la terreur ; zélateur ardent des modérés contre les terroristes, publiciste attaché au Directoire, auteur, après le 18 fructidor, d’une adresse aux Français pour rappeler les terroristes au secours du coup d’État contre les royalistes, nommé tribun après la constitution nouvelle pour contrôler le gouvernement des consuls, lié avec les aristocrates par sa naissance, avec les républicains par ses services, avec les consuls par ses espérances, avec les hommes de lettres par sa littérature, avec les révolutionnaires par la tribune où rien ne résonne mieux que l’opposition, affamé de bruit, nécessiteux de fortune, sceptique d’idées, homme à tout comprendre, à tout dire et à tout contredire, il avait, par le charme de sa conversation, séduit madame de Staël.
Nous sommes donc dans une période de transition et deux mondes sont aujourd’hui en présence : le monde ancien, qui repose sur nos traditions, sur nos habitudes et en vérité sur ce que nous avons appris ; le monde nouveau qui naît spontanément de notre intuition particulière.
Les malheureux, ils ne se sont pas aperçus à l’heure qu’il est que tout l’impressionnisme est né de la contemplation et de l’imitation des impressions claires du Japon.
Ainsi finit la lutte d’un cœur indomptable et d’un esprit inflexible. ô bienheureux mortels, inertes, imbécilles, engourdis ; vous buvez, vous mangez, vous dormez, vous vieillissez, et vous mourez sans avoir joui, sans avoir souffert, sans qu’aucune secousse ait fait osciller le poids qui vous pressait sur le sol où vous êtes nés.
Et il nous a cité la page la plus exquise qu’ait fait naître un roman royal, la lettre étrangement surannée et tendre que Charles XII écrivait à cette « noble demoiselle et chère parente de son cœur » qu’il appelait « ma bien-aimée ». […] Repris par ses funestes habitudes, devenu pour sa jeune femme un objet de dégoût, peut-être même de terreur, subjugué par la tyrannie de ce cynique et formidable adolescent, Arthur Rimbaud, qui « né pour l’action », comme l’a dit un bon apologiste de Verlaine18, prit sur « un être tout de sensation » l’influence de ce qui est « simple » sur ce qui est « subtil, compliqué et flottant », ne trouvant plus, d’ailleurs, dans son propre foyer qu’intimes ennemis et que sujets d’affliction, préoccupé sans doute aussi — on l’oublie un peu trop — de ne pas rester à portée des conseils de guerre et des magistrats enquêteurs instruisant, à ce moment-là, sans beaucoup de pitié, le procès de tous ceux qui, de près ou de loin, avaient pris part à l’insurrection de la Commune de Paris, le poète à la « tête folle », aux « allures de hanneton » eut, un beau jour, comme un accès de manie impulsive, et il s’enfuit avec ce douteux compagnon, dont le génie, problématique et très peu démontré depuis, l’éblouissait. […] Et, dans le même temps, sous ce titre : La Chanson de Gaspard Hauser, il résume, dans trois quatrains, tout étriqués, sa pauvre vie, puis, en manière de conclusion, il retrouve le cri : « Pourquoi suis-je né ?
Chacune d’elles naît accompagnée de mille autres, dont la moindre l’altère entièrement ; les exceptions s’accumulent sur les exceptions, et réduisent la prétendue loi fondamentale à n’être plus que l’expérience de quelques cas particuliers320 ».
Elle dirait presque d’un ton demi-sérieux, demi-badin, avec Voltaire, « que les dieux n’ont établi les rois que pour donner tous les jours des fêtes, pourvu qu’elles soient diversifiées ; que la vie est trop courte pour en user autrement ; que les procès, les intrigues, la guerre, les disputes des prêtres, qui consument la vie humaine, sont des choses absurdes et horribles, que l’homme n’est né que pour la joie », et que, parmi les choses nécessaires, il faut mettre au premier rang « le superflu ».
C’est pourquoi la solitude, le silence, l’obscurité, le manque d’attention, toutes les circonstances qui suppriment ou diminuent la sensation correctrice, facilitent ou provoquent l’hallucination ; et, réciproquement, la compagnie, la lumière, la conversation, l’éveil de l’attention, toutes les circonstances qui font naître ou qui accroissent la sensation correctrice, détruisent ou affaiblissent l’hallucination34.
Les flots semblent inspirer plus d’héroïsme que la terre aux peuples nés au sein des mers.
VIII Revoyez l’aigle dans une autre scène : L’aigle est né sublime.
Ils sont nés dans un jour malheureux, ceux qui viennent à Berrathon braver la force d’Uthal : il ne prépare point des fêtes dans son palais pour recevoir les étrangers ; mais leur sang rougit les ondes de ses torrents.
…………………………………………………………………………………………… Ce soir nous nous traînons péniblement à Saint-Gratien, où le salon de la princesse a le contrecoup des inquiétudes politiques du moment… Le docteur Philips se met à parler de certaines maladies toutes modernes, de maladies nerveuses comme celles qui naissent de certains travaux mécaniques, des mêmes mouvements répétés, de seconde en seconde, pendant sept heures, ainsi que dans la machine à coudre, puis d’une maladie particulière de la moelle épinière, produite chez les chauffeurs, par le tremblement perpétuel de la machine, enfin des nécroses venant à la mâchoire inférieure des jeunes filles, fabriquant des allumettes.
Il ne naît pas, tous les jours, pour écrire l’histoire d’une école de peinture, deux hommes ayant fait de sérieuses études de peinture, deux hommes qui, indépendamment de cette compétence, se trouvent être à la fois des érudits et des stylistes.
Et jusqu’à quel point peut-on s’en rapporter à des descriptions, où l’emploi forcé de termes généraux fait naître dans l’esprit de celui qui écoute ou qui lit une idée non adéquate à la pensée de celui qui décrit, et toujours un peu plus générale ?
Lorsqu’il s’agit de former une maison à Madame Royale, âgée d’un mois, « la reine, écrit l’ambassadeur d’Autriche, veut supprimer une mollesse nuisible, une affluence inutile de gens de service, et tout usage propre à faire naître des sentiments d’orgueil.
Un nouveau sens politique ou moral est-il né en vous ?
Né d’une race qui avait été souveraine d’une province de France avant l’unité du royaume, et qui maintenant décorait la royauté, M. de Talleyrand avait été jeté dans l’Église, comme un rebut indigne de la cour, pour y attendre les plus hautes dignités de l’épiscopat et du cardinalat.
Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, dite d’abord Mlle d’Heilly, maîtresse de François Ier, née vers 1508, était fille d’honneur de Louise de Savoie, duchesse d’Angoulême, mère de François Ier, et avait dix-huit ans lorsque ce prince en devint éperdument amoureux.
Le chemin qu’il a fait mérite d’être apprécié dans les difficultés qu’il a surmontées, et ces difficultés né sont peut-être pas, quand on y réfléchit, là où l’imagination a coutume de les chercher.
III L’étonnement qu’aura fait naître, chez quelques lecteurs, cette appréciation nouvelle du rôle d’un homme aussi communément vanté que Bossuet, ne me surprend qu’à demi. « Eh quoi, s’écriera-t-on peut-être, nierez-vous, après tout, sa légitime gloire ?
Une célébrité médicale que ce Procureur, une de ces lumières de la science de guérir inofficielles et populaires à la façon des rebouteux, un de ces hommes sans études, sans lectures, mais qui semblent nés dans les secrets de la nature, qui soignent par instinct, qui sauvent par illumination, qui ont le miracle en main.
Il est difficile de déterminer quels sont les organes qui naissent.
Et pourtant il ne faudrait pas tirer parti de ce contraste pour déprécier des religions qui, nées du mysticisme, ont généralisé l’usage de ses formules sans pouvoir pénétrer l’humanité entière de la totalité de son esprit.
De cette impossibilité à embrasser le champ illimité de l’océan de mystère qui mugit au bord de notre vie, de cette impuissance à éteindre notre flamme de curiosité dévorante dans chaque vague de l’être, sont nés les innombrables idéals humains.