Laboulaye aurait pu faire quelque chose de plus utile encore que ce qu’il a fait, c’eût été de montrer l’homme complet en Benjamin Constant, de nous expliquer en quoi il avait de belles lumières et de grandes faiblesses ; en quoi il faillit ou varia même dans la défense des idées justes ; comment il manqua toujours d’autorité et d’une certaine considération qui ne suit pas toujours la popularité ; quelles circonstances indépendantes de sa volonté, et quels incidents (il y a toujours des incidents) reculèrent l’application de ses théories générales et absolues. […] Le savant éditeur et commentateur a trouvé moyen de nous rendre la plupart des écrits et de ne pas nous montrer l’homme. […] Il me suffit de montrer à M. […] Il en avait cependant assez pour sentir le besoin d’en montrer de temps en temps.
Gœthe, à cette époque où Eckermann commence à nous le montrer (juin 1823), était âgé de soixante-quatorze ans, et il devait vivre près de neuf années encore. […] Je le voyais de nouveau, le soir, avec son étoile sur son habit noir, dans son salon brillamment éclairé, plaisanter au milieu de son cercle, rire et causer gaiement. — Je le voyais un autre jour par un beau temps, à côté de moi, dans sa voiture, en par-dessus brun, en casquette bleue, son manteau gris clair étendu sur les genoux : son teint brun est frais comme le temps, ses paroles jaillissent spirituelles et se perdent dans l’air, mêlées au roulement de la voiture qu’elles dominent. — Ou bien, je me voyais encore le soir, dans son cabinet d’étude éclairé par la tranquille lumière de la bougie : il était assis à la table en face de moi, en robe de chambre de flanelle blanche ; la douce émotion que l’on ressent au soir d’une journée bien employée respirait sur ses traits ; notre conversation roulait sur de grands et nobles sujets ; je voyais alors se montrer tout ce que sa nature renfermait de plus élevé, et mon âme s’enflammait à la sienne. […] Ne déracinez pas les pensées sous prétexte de les montrer plus nettes et plus dégagées ; elles y perdent de leur sève et de leur fraîcheur. — Je reviens à la poésie d’après Gœthe, et à ce qui la fait naître et l’alimente : « Que l’on ne dise pas, ajoutait-il, que l’intérêt poétique manque à la vie réelle, car justement on prouve que l’on est poëte lorsque l’on a l’esprit de découvrir un aspect intéressant dans un objet vulgaire. […] C’était une manière de montrer le duc d’Albe insatiable de vengeance et de joies cruelles.
Moi-même, bien que je n’aie d’autre but ici que de montrer l’homme, je dois avertir que je supprime, tantôt avec regret, tantôt sans regret, bien des petites choses. […] Ses relations anciennes avec la famille d’Orléans, ses obligations particulières et connues envers le prince auquel le tzar se montrait personnellement si contraire, ne rendaient pas son rôle plus aisé ; de plus diplomates que lui se seraient trouvés embarrassés en sa place : il s’en tira à merveille, avec droiture, loyauté et bon sens. […] Mais une telle faveur déclarée, au moment où l’on était le plus mal avec la Cour des Tuileries et où elle se montrait irritée autant qu’elle en était capable, imposait à celui qui en était l’objet bien des délicatesses. Horace avait à ne pas se montrer ingrat envers l’empereur, et à ne pas trahir sa qualité de Français : il sut tout concilier.
Il y voit à nu et y éprouve la bassesse, la cupidité humaine, les plus viles passions, telles qu’elles se montrent sans pudeur et sans honte lorsqu’elles ne sont corrigées et averties par rien, ni par l’honneur, ni par les lois. […] Parmi les Grecs, à peine ai-je trouvé un homme qui en fût révolté, et les prêtres, dont le fanatisme égale l’ignorance, se montraient nos plus grands ennemis. » À un moment où l’on apprend qu’ils ont reçu de leurs amis de Constantinople quelque somme d’argent, on semble changer de procédés à leur égard, ou plutôt la vexation se déplace ; les croyant riches, au lieu de les charger de pierres on les poursuit, on les agonise de demandes exigeantes ; c’est à qui mendiera près d’eux et leur arrachera quelques pièces de monnaie. […] Signé : Villaret-Joyeuse. » Il est plus que prouvé, d’après ces extraits officiels, que le suffrage de Villaret-Joyeuse est irrévocablement acquis à Jean-Bon Saint-André et que le rôle du représentant à bord a bien été tel que nous l’avons montré. […] Beugnot, en effet, était d’une tout autre origine politique que Jean-Bon, et d’inclinations primitivement royalistes ; mais il faut voir en quels termes francs et nets il parle de l’homme qu’il eut l’occasion de connaître personnellement à Mayence pendant l’armistice de 1813 : « Il s’y montrait sous beaucoup de rapports, dit-il, le préfet modèle.
Par ce simple aperçu, que je ne me flatte pas d’avoir su rendre complet, j’ai tenu à bien montrer du moins l’ensemble du mouvement qui s’est produit, depuis une trentaine d’années, autour de cette famille particulière de vieux poètes. […] Or il n’y a rien de plus simple et de plus décisif, pour montrer avec netteté l’état des choses à la veille de la seconde moitié du siècle et pour faire comprendre l’esprit de conquête et d’innovation qui animait à cette heure les jeunes intelligences, que de dérouler de nouveau le manifeste publié par Joachim Du Bellay, ce brillant programme qu’il a daté de Paris, du 15 février 1549. […] Il est dommage que ce mode d’épopée n’ait pu être fixé et consacré à temps chez nous par un grand poète en une œuvre mémorable et durable qui eût montré dans un immortel exemple ce qu’était, ce que pouvait être la langue française poétique entre Philippe-Auguste et saint Louis. Au lieu de cela, faute d’un grand poète comme Homère ou comme le puissant rhapsode qui de loin nous donne l’idée d’un Homère, faute d’un poète supérieur qui pût, sinon fixer la langue, du moins la montrer et l’attester à jamais par une œuvre vivante, et solenniser ce noble et simple genre en l’attachant dans la mémoire des hommes avec des clous d’airain et de diamant, on alla à la dérive, selon le cours des temps et la dégénérescence des choses ; on en vint par degrés au dégoût et au mépris pour un genre usé qui tombait dans un romanesque affadissant ; puis l’oubli arriva.
Mais sous cette coupe un peu longue et ces manches qui dépassent, prenez garde, l’ongle s’est montré, non pas du tout un ongle de pédant, il a la finesse. […] Simple auditeur au Conseil d’État vers 1805, s’il se sentait peu favorable d’affection au gouvernement impérial, il ne s’en montra que plus strict dans l’accomplissement de ses devoirs. […] M. de Barante, dès son premier coup-d’œil, s’était montré choqué des abus de la méthode dite philosophique en histoire ; il fut conduit au désir d’en purger absolument le noble genre, et de lui rendre, s’il se pouvait, son antique sincérité. […] En tout cela encore il s’est montré partisan et organe d’une réforme supérieure et modérée.
Corneille s’en montra reconnaissant au point de donner à son jeune ami le nom touchant de père ; et certes s’il nous fallait indiquer, dans cette période de sa vie, le trait le plus caractéristique de son génie et de son âme, nous dirions que ce fut cette amitié tendrement filiale pour l’honnête Rotrou, comme, dans la période précédente, ç’avait été son pur et respectueux amour pour la femme dont nous avons parlé. […] Apprenez leur langue, elle est aisée ; je m’offre de vous montrer ce que j’en sais, et, jusqu’à ce que vous soyez en état de lire par vous-même, de vous traduire quelques endroits de Guillen de Castro. » Ce fut une bonne fortune pour Corneille que cette rencontre ; et dès qu’il eut mis le pied sur cette noble poésie d’Espagne, il s’y sentit à l’aise comme en une patrie. […] Voltaire, dans son commentaire, a montré sur ce point comme sur d’autres une souveraine injustice et une assez grande ignorance des vraies origines de notre langue. […] Les succès de ses jeunes rivaux l’importunaient ; il s’en montrait affligé et noblement jaloux, comme un taureau vaincu ou un vieil athlète.
Nous n’avions pas prétendu retracer toute l’histoire de cette femme brillante et diversement célèbre ; nous ne nous étions attaché qu’à bien saisir l’expression de sa physionomie en deux ou trois circonstances principales, et à la montrer sous son vrai jour. […] Dès l’instant où vous lui seriez moins cher, elle ne serait plus pour moi qu’une femme ordinaire, et je cesserais de l’aimer. » M. de Krüdner, touché de cette lettre comme un galant homme pouvait l’être, fit avec gravité une chose imprudente : il montra cette déclaration à sa femme ; et, en croyant stimuler sa vertu, il ne fit qu’irriter sa coquetterie. […] Eynard, très-différent en cela du vulgaire des biographes, n’a nullement flatté son héroïne ; il ne craint pas de nous la montrer dans la contradiction et le désordre des sentiments qui l’agitent et qui, plus d’une fois, l’égarent. […] Puisque j’en suis aux sévérités et à montrer que M.
Baudouin VI, que Villehardouin va nous montrer élevé au trône de Constantinople, en sont les premiers monuments. […] L’adresse est de ne montrer que cette face des choses : mais cette adresse, il ne l’aurait pas, si lui-même ne les voyait déjà ainsi. […] Très exactement informé, religieusement attaché à la vérité et aux documents qui la montrent, bon écrivain dont le style a de la solidité et du relief, ce clerc errant, de vie assez libre, est intraitable sur les privilèges et la mission du clergé ; c’est un de ces enfants perdus, de ces polémistes que rien n’effraie, qui, de leur autorité privée, se font défenseurs et régents de l’Église, aussi prompts à en invectiver la corruption qu’à réclamer pour elle toute la puissance : l’Eglise, de tout temps, a eu de ces serviteurs zélés, brutaux, indociles, qui la gênent, la compromettent autant qu’ils la servent, et, somme toute, lui font payer cher leurs services. […] De retour en France, il était venu fréquemment à Paris, toujours bien accueilli de Louis IX, qui lui montrait une amicale confiance.
On n’a donc pas démontré qu’il était déraisonnable d’appeler droites les côtés des triangles non-euclidiens ; on a démontré seulement que cela serait déraisonnable si on continuait d’appeler mouvements sans déformation les mouvements euclidiens ; mais on aurait montré tout aussi bien qu’il serait déraisonnable d’appeler droites les côtés des triangles euclidiens si l’on appelait mouvements sans déformation les mouvements non-euclidiens. […] J’ai montré dans Science et Hypothèse qu’à cette question il faut répondre oui. […] § 5. — La notion du déplacement J’ai montré dans Science et Hypothèse le rôle prépondérant joué par les mouvements de notre corps dans la genèse de la notion d’espace. […] Elle m’a montré qu’une certaine loi se vérifie approximativement.
En quelle mesure se montraient-ils partisans de l’autorité ou de la liberté ? […] D’autre part, la tendresse des parents pour les enfants ne peut se montrer en public, surtout s’ils sont de condition noble, et il est bien remarquable que, dans l’Andromaque de Racine, le petit Astyanax, autour duquel pivote toute l’action, n’apparaît pas un seul instant. […] Ils dureront jusqu’au moment où le xviiie siècle (dans sa seconde moitié principalement) viendra rendre à la sensibilité, au Moi, au monde extérieur la part d’attention qu’ils méritent… Certes, je ne prétends pas que les quatre caractères, dont je viens de montrer la coexistence, suffisent à exprimer dans sa complexité la littérature de l’époque choisie comme champ d’études. […] Il faut, à côté d’eux, placer les hommes et les ouvrages secondaires, qui a défaut d’autre mérite servent du moins à montrer, soit réduites au niveau moyen les qualités, soit portés à outrance les défauts des maîtres et de leurs productions géniales.
Élien raconte que le poète, traduit devant l’Aréopage, allait être condamné par son arrêt sans appel, si Amynias, qui assistait son grand frère, fendant sa tunique, n’avait montré aux juges le bras mutilé du soldat de Platée et de Marathon. […] On sait le lourd bâton de censeur que Solon leva sur Thespis, coupable d’avoir montré des fictions au peuple. […] Mais le ton de ces narrations est d’une énergie si précise, d’une véhémence si brûlante, d’un relief si saisissant et si fort, qu’elles équivalent à l’action montrée. […] Apparent dirae facies, inimicaque Trojae Numina magna Deum… De même, des fables terribles, des drames inouïs, des groupes tragiques de trilogies enlacées, comme celui du Laocoon, d’une même chaîne de douleur, apparaissent confusément dans les flammes qui dévorèrent l’œuvre d’Eschyle : Niobé, la Lycurgie, Penthée, les Prêtresses, l’Éthiopide, les Égyptiens, Memnon, le Rachat d’Hector, Prométhée porteur de feu et Prométhée délivré. — Des fantômes comiques s’y montrent aussi, riant à vide d’un énorme rire, comme des masques dont les visages se sont retirés.
M. de Broglie eut les Affaires étrangères ; les dépêches, aujourd’hui publiées, montrent qu’eu égard aux circonstances d’alors et aux termes dans lesquels le problème était posé, il ne les dirigea point sans fermeté, ni sans un juste sentiment de la dignité de la France. […] M. de Broglie reçut cette communication qui lui fut faite par les ambassadeurs des trois cours, et par chacun sur un ton un peu différent ; il y répondit en des termes parfaitement assortis : De même, disait-il dans sa circulaire destinée à informer nos agents du dehors, de même que j’avais parlé à M. de Hügel (chargé d’affaires d’Autriche) un langage roide et haut, je me suis montré bienveillant et amical à l’égard de la Prusse, un peu dédaigneux envers le cabinet de Saint-Pétersbourg. […] De tels rôles à la longue sont plus honorifiques qu’efficaces, et une lettre de M. de Broglie, publiée dans la Revue rétrospective (nº 7), a pu montrer que ces conseilse, au moment utile, étaient plus sincères qu’écoutés. […] [1re éd.] a pu montrer que ses conseils
L’année suivante (1788), il publia un écrit de circonstance, des Considérations sur la guerre des Turcs, dans lesquelles il parlait de ces peuples d’Orient en connaissance de cause et ne se montrait point défavorable aux projets de Catherine ; il exposait les chances probables de la guerre comme étant tout à l’avantage de la Russie. […] Sa renommée de voyageur et la confiance qu’inspiraient alors les hommes de lettres le portèrent aux États généraux en 1789 : il y fut nommé par ses compatriotes de l’Anjou, et, comme tant de philosophes et, de littérateurs, il s’y montra au-dessous de sa réputation. […] « Montrez-moi, lui dit Mirabeau qui y montait, ce que vous avez à dire. » Et jetant les yeux sur le discours, il y saisit une phrase dont il tira parti l’instant d’après, et qui est devenue le mouvement célèbre : « Je vois d’ici cette fenêtre d’où partit l’arquebuse fatale qui a donné le signal du massacre de la Saint-Barthélemy. » Il paraît que l’idée première était de Volney : Mirabeau, s’en emparant et la mettant en situation, en fit un foudre oratoire. […] Necker a dit de cette affaire quelques mots qui la montrent sans exagération et sous son vrai jour : parlant des diverses tentatives qui furent faites par ses collègues pour adoucir et désarmer quelques députés : On eut une fois l’idée, dit M.
Un autre poète aurait montré peut-être quelque point de vue inconnu, tout en restant ancré et solide dans le dogme : Jésus-Christ, par exemple, s’effaçant devant les saints parvis, mais les coupables n’osant entrer dans l’effrayante lumière, et se damnant eux-mêmes comme ils l’ont fait pendant la vie, se précipitant en enfer pour se cacher à leurs propres yeux, et criant : « Plus noir ! […] Il avait toute sa vie assez montré ce qu’il pouvait faire dans l’ordre de la pensée poétique, et il y reviendra bientôt encore. Il montrera qu’il y a toujours, quand on est né poète, un bout de cœur à donner à l’éternel vautour. Mais aujourd’hui il s’est comme un peu détourné de lui-même ; il a plus songé à l’honneur de l’expression qu’à l’honneur de la pensée, ce vieux penseur, virtuose de l’expression aussi, et il a voulu montrer ce que la langue française, notre adorable langue française, insultée par des prosateurs qui l’appellent une gueuse fière parce qu’ils sont indigents, eux, et par des étrangers qui ne la savent pas, pouvait devenir dans les mains d’un homme qui la sait et qui l’aime.
Toute la première partie du livre est consacrée à montrer que Rousseau « est le Romantisme intégral » (Première partie, chap. […] La folle dialectique de Voltaire ne montrait que la verve de Voltaire. […] Je crois avoir montré que le roman est étroitement engagé dans les principes. […] Il aboutit à nous montrer un réfractaire ou un déchu. […] Des criminels horribles touchés de quelque émotion angélique et qui la montrent du doigt et qui disent « Est-ce énorme !
J’admets et je montrerai que l’artiste est un peu tout cela. […] C’est donc que dans ce marbre vous apercevez autre chose que ce que vos yeux vous montrent positivement. […] Le charme opérera ; et l’œuvre nous apparaîtra enfin, telle que l’artiste a voulu nous la montrer. […] Maintenant montrez votre feuille à qui n’aurait pas le texte sous les yeux. […] Comme l’a compris et montré un William Morris, elle assigne aux artisans du décor une véritable fonction sociale.
L’opinion qui domine est un centre avec lequel les individus conservent toujours de certains rapports ; et l’esprit général du siècle, s’il ne change pas le caractère, modifie les formes que l’on choisit pour le montrer. […] Vainement la plupart des féroces empereurs de Rome montrèrent-ils un goût excessif pour les jeux et pour les spectacles ; aucune pièce de théâtre digne d’un succès durable ne parut sous leur règne, aucun chant poétique ne nous est resté des honteux loisirs de la servitude.
L’ambition, et j’ai montré quelle noble ambition, l’emporta. […] Il ne sait pas montrer Dieu comme tout-puissant. […] L’espèce humaine paraissant dans le monde se montrait vicieuse. […] Et le moyen de se montrer anti-papiste ne serait-il pas de faire différemment ? […] Rien n’est plus conciliable ; mais il fallait montrer le moyen de conciliation, ce que du Bellay n’a pas fait assez.
PYRRHON. — Au contraire, tu m’as montré la porte par où je dois passer. […] « Montrer de la compassion à quelqu’un, c’est montrer qu’on a cessé de le craindre, qu’on n’est plus sur le même niveau que lui, en un mot, qu’on le méprise. […] On me l’a montré un jour, dans une rue de Londres. […] Et jamais peut-être un biographe n’a montré plus d’antipathie pour l’homme dont il avait entrepris de raconter la vie. […] C’est qu’elles étaient trop bien traduites, et que leur étrangeté se montrait ainsi plus que leur beauté.
Les récentes recherches de Geiger sur les conditions mécaniques de la distribution du sang dans le cerveau montrent que la dilatation des capillaires, qui produit l’hypérémie, implique une moindre rapidité du cours. […] Pierre Janet a excellemment montré. […] Delbœuf a montré qu’en réveillant une personne endormie au milieu même de l’accomplissement de quelque suggestion, par exemple se lever et présenter une chaise, l’hypnotisé a le souvenir conscient de la suggestion qui lui a été faite. […] Pierre Janet a fort bien montré. […] Il montrera en son absence un malaise particulier.
Ces espèces représentatives se rencontrent souvent et s’entremêlent sur les limites communes de leurs stations ; et, à mesure que les unes deviennent de plus en plus rares, les autres se montrent de plus en plus communes, jusqu’à ce que l’une remplace complétement l’autre. […] Dans le cas où nous ne connaissons aucun de ces états intermédiaires, nous devrons mettre la plus grande réserve à conclure qu’ils ne peuvent avoir existé ; car les homologies de beaucoup d’organes et leurs états intermédiaires montrent qu’il peut se produire d’étonnantes métamorphoses dans les fonctions. […] Nos poissons volants actuels, Exocets, Dactyloptères, Pégases, Trigles, ne sont probablement pas les débris dégénérés et en voie d’extinction de formes autrefois beaucoup plus nombreuses, mais ils nous montrent comment certains poissons ont pu s’adapter au vol et peut-être servir de souche à des formes plus élevées, plus parfaites et beaucoup mieux organisées pour un milieu aérien. […] De même, ce ne sont point les reptiles parfaits comme type qui les premiers montrèrent quelque tendance à se modifier pour le vol aérien, mais plutôt, comme nous l’avons dit, des reptiles encore ichthyomorphes. […] Dans une classe d’êtres qui ont vécu depuis les temps géologiques les plus anciens, qui, par conséquent, ont varié en sens divers et souffert beaucoup d’extinctions et plusieurs renouvellements complets à travers la série des âges, les groupes doivent nécessairement se montrer reliés les uns aux autres par des affinités tortueuses et inexplicables pour nos moyens actuels d’observation.
Au milieu des douleurs et dans ses peines continuelles, il se montra détaché de la terre et de moi-même, qui lui étais néanmoins si cher. […] Il crut malséant de montrer aux Romains l’ami de Pie VII en relation avec le remplaçant temporel de son souverain emprisonné. […] Au lieu donc de me montrer touché et reconnaissant de sa bonté et de cet aveu si extraordinaire et tellement significatif sur les lèvres d’un pareil homme, aveu fait en s’accusant d’avoir eu le tort de m’écarter du ministère, je me vis dans la dure nécessité de riposter à une assertion des plus obligeantes de sa part par une phrase des plus fortes et des plus énergiques. […] Partout où ces gouvernements lui montraient une vertu, il disait et il faisait dire au Pape : « C’est une partie de mon Église, et c’est ainsi que je la reçois et que je la conserve universelle. » Aussi ne peut-on, malgré tous les efforts contraires, montrer sous Pie VII la semence d’un schisme qui ait fructifié dans le monde.
Elle aurait en même temps « plusieurs des caractères que connote ce mot dereligion : grâce à la naturesurnaturelledes objets de son culte ; à son règlement universel de vie ; à la rigueur de sa discipline morale ; et à la forme réellement extatique et mystiquement inspirée de sa production. » L’énumération n’est pas complète : ces caractères ne sont pas les seuls qui distinguent la religion positiviste de tant d’autres essais de religion rationnelle ; et je me propose de le montrer dans une prochaine étude sur La Religion comme sociologie. […] Et les accusât-on d’avoir manqué de logique, il faudrait d’abord, cela va sans dire, prouver la vérité de l’accusation ; mais il faudrait aussi, et surtout, montrer comment et en quel point de leurs déductions ils se sont trompés. C’est ce que l’on n’a pas fait ; et, à mon tour, je voudrais montrer que c’est ce que l’on ne fera pas. […] On y montrerait qu’au temps de la Renaissance, — car on pourrait sans scrupule négliger tout le moyen âge et toute l’antiquité, — le mot de « Science » était synonyme de « savoir » ou d’« érudition. » Les Philelphe et les Pogge, les Reuchlin, les Erasme, les Budé, les Scaliger étaient des « savans », et jusqu’au milieu du XVIIe siècle, c’est le nom que l’on a continué de donner à des théologiens, comme le P. […] J’ai tâché de montrer, dans une précédente étude3, en combien de sens différens peuvent s’interpréter ces mots de « relatif » et d’« absolu » ; comment Comte n’avait eu garde de confondre le « relativisme » avec le « subjectivisme » ; et qu’enfin la doctrine de la « relativité de la connaissance, « bien comprise, n’est à vrai dire que l’expression même des conditions objectives de la connaissance.
Il serait aisé de montrer que, dans chacun des problèmes particuliers qu’il aborde, sa méthode reste la même. […] Par conséquent, la matière de l’économie politique, ainsi comprise, est faite non de réalités qui peuvent être montrées du doigt, mais de simples possibles, de pures conceptions de l’esprit ; à savoir, des faits que l’économiste conçoit comme se rapportant à la fin considérée, et tels qu’il les conçoit. […] II Mais l’expérience de nos devanciers nous a montré que, pour assurer la réalisation pratique de la vérité qui vient d’être établie, il ne suffit pas d’en donner une démonstration théorique ni même de s’en pénétrer. […] Le signe qui les fait ranger dans telle ou telle catégorie peut être montré à tout le monde, reconnu de tout le monde et les affirmations d’un observateur peuvent être contrôlées par les autres. […] Par conséquent, si superficielles qu’elles soient, ces propriétés, pourvu qu’elles aient été méthodiquement observées, montrent bien au savant la voie qu’il doit suivre pour pénétrer plus au fond des choses ; elles sont le premier et indispensable anneau de la chaîne que la science déroulera ensuite au cours de ses explications.
Le Destin se montra soigneux de la pourvoir : Il vint des partis d’importance. […] « Vous le voyez bien, disait-on, il aime les jardins, le parc de Versailles, il l’a montré dans Psyché. […] La Fontaine montrera encore un grand amour pour les jardins qui sont des parcs et pour les parcs qui sont de véritables forêts, où l’on trouve l’ombre et le frais, comme il dit, et où l’on trouve une solitude peuplée de véritables ténèbres ; il montrera encore cet amour, lorsqu’il parlera des jardins qui entourent le château de Richelieu. […] La pauvre fille, croyant bien faire, alla quérir aussitôt sa cale de cérémonie pour me la montrer.
De là son cri, quand la guerre éclate et qu’il vient de rejoindre à Gérardmer son régiment : « Si je tombe, ce sera en bon Français, en bon catholique, en bon Vendéen… La mobilisation dans les Vosges a été splendide… Nous avons coupé le poteau frontière de la Schlucht, nous le replanterons au Rhin… Absolument calme, j’espère avec la grâce de Dieu montrer l’exemple que je dois par mon grade infime (il était caporal), par ma situation sociale et par mon titre de petit-fils des Géants du Bocage. » Tout tient dans ces quelques lignes : l’hommage à la Lorraine, bastion de la France, la définition en trois étages de son patriotisme, son but de guerre. […] Je note cet état d’esprit profondément religieux pour donner toute sa vérité à cette jeune figure et montrer les sources de sa vertu. […] Le 11 janvier 1915, il écrivait du dépôt : Je n’aurais pas été le Lagrange de l’Action Française, qui a tant fait pour montrer le péril à ses camarades, si je n’avais pas demandé à partir en Alsace. […] Je trouve dans ses lettres plusieurs notes qui montrent soit les progrès naturels de son âme sous l’impulsion des événements, soit sa nature généreuse d’adolescent. […] En apprenant la mort de Guy de Cassagnac, il écrit : « Guy et Paul de Cassagnac ont montré qu’ils étaient de bon sang français et on ne peut que déplorer à leur égard comme à mille autres la folie diviseuse qui anima tous les Français depuis les Cassagnac jusqu’à moi-même… » Et cette autre note encore : « Que de jeunes juifs auxquels je refusais absolument la solidarité française sont tombés au champ d’honneur après s’être héroïquement comportés !