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742. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Et l’on raconte qu’il fait des vers latins, à ses moments perdus, pour se distraire. […] Il blâme l’abus du discours latin ou français, non l’usage. […] Il a sa théorie de cette Afrique du nord, une théorie toute classique et traditionaliste : pour lui, l’empreinte romaine y reste partout visible, les Arabes n’ont rien su fonder et ne comptent pas, un peuple nouveau se crée, sous la domination politique de la France, peuple essentiellement latin et qui continuera l’ancienne histoire de cette Afrique, province latine. […] Au point de vue esthétique, il nous dit bien que l’influence de la lumière latine clarifie l’art de Jean-Christophe. […] Il y a des gens très raisonnables qui montrent dans le retour au latin un remède à l’abaissement trop prouvé de la culture française, mais qui n’en font point une panacée.

743. (1914) Boulevard et coulisses

Il y avait le Paris d’entre la Madeleine et le boulevard des Capucines, et puis il y avait l’autre, celui du Quartier Latin, celui de la Sorbonne et du Collège de France, où l’on avait le mépris de notre existence frivole. […] Nous étions des isolés dans ce Quartier Latin qui achevait alors ce qu’on pourrait appeler son cycle de bohème ; et la légende qui planait encore sur lui contribuait à en faire une petite cité indépendante, autonome et fantaisiste. […] Ce n’est plus le Quartier Latin ?

744. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

les Grecs & les Latins sortirent, pour ainsi dire, de leurs tombeaux & revinrent nous donner des leçons. […] Ce mêlange de mots grecs & latins avec le jargon barbare qu’on parloit alors, produisoit des sons aussi aigres que ceux dont les onagres font retentir les montagnes des Pyrénées. […] L’on a déja fait connoître Phédre qui l’imita parmi les Latins dans l’article des Poëtes que Rome a produits.

745. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Les historiens latins n’ont point à cet égard une autre méthode que les Grecs. Sans parler des récits fabuleux sur les origines de Rome, auxquels il n’a manqué, pour en faire un véritable poëme à la façon de l’Iliade, que le génie, la langue et les chants de la Grèce primitive, il faut voir Tite-Live raconter les guerres de Rome contre les cités latines et les peuples italiens ou étrangers, les luttes entre les classes et les partis sur le forum où au sénat. […] Tous les historiens latins, Salluste et Tacite comme Tite-Live, n’ont qu’un mot pour l’expliquer : la vertu républicaine perdue dans le luxe.

746. (1930) Le roman français pp. 1-197

Et il n’y eut pas que ceux-ci, que je cite parce que tout le monde les connaît, au moins de nom ; des centaines d’autres dont un assez grand nombre se peuvent lire encore, écrits primitivement en grec, mais qui ne nous sont parvenus qu’à travers des traductions latines, d’un latin de basse époque, d’époque chrétienne et même chrétienne du moyen âge, ce qui prouve la durée de l’intérêt qu’on leur a longtemps porté. […] Avec la Renaissance et la découverte, la fréquentation assidue des auteurs grecs et latins, latins surtout, notre langue vise au synthétisme des langues antiques, de plus au style oratoire, à la période, justement, à la cadence. […] Enlevez tout cela, qui n’est pas du « roman » : il reste et demeure le romancier de l’Algérie, l’écrivain qui, le premier a su montrer l’Algérie telle qu’elle est : un phénomène immense dans l’histoire contemporaine, le creuset où sont déjà venus se mêler, se métisser pour créer une race nouvelle, huit cent mille Européens de race latine, Français, Espagnols, Italiens : douze cents si l’on y joint ceux du Maroc et de Tunisie : une espèce d’« Amérique blanche », et latine encore une fois, tandis que l’autre est germano-anglaise. […] Et quand Bertrand s’est proclamé catholique, il m’est venu le soupçon que sa sympathie enthousiaste pour l’œuvre latine en Afrique du Nord y était pour quelque chose. […] Rêve aussi chez Paul Adam d’une sorte d’impérialisme latin.

747. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Je ne vous parlerai pas des comiques latins. […] N’oublions pas que la comédie latine n’est qu’une image effacée et défigurée de la comédie grecque86. […] Le plan de l’auteur ou plutôt de l’imitateur latin est extrêmement simple. […] Nous aurons toujours présent à l’esprit que la comédie latine n’offre qu’une image effacée et peut-être défigurée de la comédie attique, afin de pouvoir juger si l’auteur français aurait surpassé les Grecs eux-mêmes, supposé que leurs ouvrages fussent parvenus jusqu’à nous.

748. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

II « Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans, tient à Paris une pension bourgeoise établie rue Neuve-Sainte-Geneviève, entre le quartier latin et le faubourg Saint-Marceau. […] “C’était, disait-elle, une des plus anciennes et des plus estimées pensions bourgeoises du pays latin. […] Dès que je sus écrire et lire, ma mère me fit exporter à Pont-Levoy, collège dirigé par les Oratoriens, qui recevaient les enfants de mon âge dans une classe nommée la classe des Pas latins, où restaient aussi les écoliers de qui l’intelligence tardive se refusait au rudiment. […] Quand mes parents savaient que je pouvais être nourri, vêtu, gorgé de latin, bourré de grec, tout était résolu.

749. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Aux inspirations, que le théâtre français, dit Bauër, a tirées de la tragédie grecque, de la comédie latine, des pièces espagnoles, et du bénéfice qu’il y aurait pour notre théâtre d’emprunter des inspirations au Nord, j’aurais voulu répondre que les inspirations grecques, latines, espagnoles étaient des inspirations de cervelles de la même famille, aux circonvolutions identiques, de cervelles latines et non hyperboréennes. […] Il célèbre leur discrétion à l’égard de votre vie, de vos opinions, de vos lectures, de vos journaux, et ne trouve dans sa mémoire comme blâme de ses relations, quand il recevait la visite des actrices du Théâtre-Libre, ou de femmes du quartier Latin, en toilette exubérante, que ce rappel ironique du frère qui le soignait, jetant à haute voix dans ce monde féminin : « C’est l’heure de prendre votre lavement ! 

750. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Tout d’abord il donna des leçons de latin à ses fils. […] L’enfant, très gentille, me dévisageait en dessous, se demandant certainement comment pouvait être fabriqué un monstre qui venait là tout exprès pour lui enseigner le latin. […] La pauvre petite est déjà assez malheureuse d’être obligée de se fourrer du latin dans la tête. […] Là, en effet, plus qu’ailleurs, et en vertu de nos affinités latines, il se produit à chaque instant quelqu’un de ces faits et quelqu’une de ces impressions qui sont comme un signal pour la pensée. […] Il est vrai que les régicides étaient les favorisés, et que Louis XVIII épuisait pour eux ses sourires, son latin, ses faveurs et ses pensions.

751. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Lefèvre (1842) les Odes d’Anacréon, et pour le volume des Romans grecs, publié par le même éditeur, ce joli conte de L’Âne, attribué à Lucius de Patras ; il a traduit Properce en prose dans la collection des Auteurs latins, dirigée par M. 

752. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Il a poussé un cri d’alarme, — des cris d’aigle, — comme s’il s’agissait de sauver le Capitole ; il a eu même des paroles légères pour « les étudiantes » (style du quartier Latin) ; ç’a été surtout, le dirai-je ?

753. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Il peut m’arriver, en lisant les vers ou la prose d’un Grec ou d’un Latin, d’être ému d’autant de tendresse ou d’admiration que lorsque je lis mes plus aimés contemporains ; mais jamais, au grand jamais, d’éclater de rire.

754. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

Il ne dut ses progrès dans la Poésie qu’à l’étude des Auteurs Grecs & Latins, qu’il commença par traduire & apprendre par cœur, afin de se former le goût en se nourrissant de leur substance.

755. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Balzac composa là-dessus un poëme latin, intitulé Crudelis umbra, ombre cruelle, avec une lettre dans laquelle il applique à son ennemi ces vers d’Ovide* : Hé quoi !

756. (1865) Du sentiment de l’admiration

des esprits toujours en exploration, ardents aux longues lectures à travers les grands auteurs, curieux des investigations philosophiques, enflammés pour le grec, idolâtres des vers latins, en un mot ne faisant la part de l’utile que pour réserver plus sûrement et plus largement la part du Beau !

757. (1762) Réflexions sur l’ode

Après cela amusons-nous à faire des odes latines.

758. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Si Junius, ce masque de fer épistolaire de la littérature anglaise, cet impatientant inconnu, qui avait pour devise les mots latins : Nominis umbra, n’était pas un magnifique écrivain politique ; si, par le talent à la changeante physionomie, il n’avait pas désespéré l’hypothèse, et fait dire tour à tour : « Serait-ce Burke ?

759. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Il est à remarquer que dans ces temps-là, on ne trouve plus de traces de l’éloquence latine, que dans les Gaules.

760. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Ensuite il adresse une prière à l’auteur de l’univers, il le conjure de conserver Constantin pour tous les siècles, et l’on espère qu’il voudra bien accorder cette faveur au monde, parce qu’étant Dieu, il doit vouloir tout ce qui est juste ; et tout-puissant, il ne peut avoir aucune raison pour refuser ; ainsi et l’orateur et l’univers comptent sur l’éternité de Constantin : on peut juger à peu près de tous les panégyriques latins de ce prince, par celui-là.

761. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Les traductions d’Ampère sont des à peu près ; on a de la peine à y reconnaître le génie du Nord, comme on a de la peine à saisir le génie hébraïque dans la traduction latine de la Vulgate. […] Ses traductions sont faites avec des traductions latines ou allemandes : elles reproduisent les études telles qu’elles étaient entre 1815-1830 en Allemagne et dans le Nord. » Cette date représente en effet celle du voyage d’Ampère et de son érudition scandinave, à laquelle dès lors il mit le signet et qu’il ne poussa point plus avant. […] Il lui fut donné pendant des années, et sauf quelques intervalles de congé et d’école buissonnière qu’il avait besoin de s’accorder de temps en temps88, de parcourir en entier plusieurs fois toutes les périodes, tous les stades de notre histoire littéraire depuis les origines latines et romanes jusqu’au xviiie  siècle. […] Rien de plus naturel en effet, si on les prend chacun en soi : l’un adonné tout entier avec une passion exclusive à la grande littérature française du xviie siècle ou à la littérature latine cicéronienne, ne louant, ne connaissant que ses chers classiques et bouchant volontiers ses oreilles à tout le reste ; l’autre, toujours à la découverte, par voies et par chemins, toujours ailleurs, soucieux et amoureux avant tout de ce qui était nouveau et différent. […] Ampère, en insistant sur les traces du latin populaire, tenait la piste.

762. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Combien ces nobles et généreuses pages ne s’élèvent-elles pas au-dessus des plaisanteries superficielles de Montaigne sur ces rats de bibliothèque qu’on voit mourir à la tâche afin d’apprendre à la postérité « la mesure des vers de Plaute et la vraie orthographe d’un mot latin » ! […] Euphorion, mort deux fois, puisque Gallus, son imitateur latin, en qui il put espérer revivre, comme Ménandre revit chez Térence, a, lui aussi, péri tout entier ? […] Sur fins de seize livres que comptait le Satyricon de Pétrone, il n’en reste que deux, le vénérable chef des poètes latins, summus poeta natter, comme l’appelait Cicéron, Ennius, a péri, avec Nœvius, avec Cinna, avec Varron de Narbonne, avec tant d’autres, et toute l’ancienne tragédie latine est perdue. En somme, quand on évalue aux trois quarts de son riche bagage le naufrage littéraire de l’antiquité grecque et latine, il est probable qu’on exagère beaucoup… la portion sauvée. […] Il semble dater de l’âge où le latin était l’unique langue littéraire, où Pétrarque comptait pour devenir immortel beaucoup moins sur ses sonnets que sur ses poésies latines, et où le Pogge regrettait que Dante eût composé la Divine Comédie en italien.

763. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ainsi chaque regard que nous jetons sur la carrière épique nous fait voir qu’elle nous était fermée : une barrière trop forte nous empêchait d’y suivre les muses grecques et latines. […] Mais qu’on ne s’y méprenne plus, ces deux faits, nationaux à l’égard du chantre grec et du chantre latin, sont plus grands qu’on ne les croit en les regardant superficiellement. […] Le Virgile français est en ceci, à peu près fidèle au texte latin : « Ô muse ! […] Aussi crierait-on justement au blasphème, si le rapprochement que je fais de la composition latine et de la française ne s’arrêtait à ce qui concerne la loi de l’unité. […] Les Grecs, les Latins, tressaillaient au mouvement des sourcils du Dieu qui détrôna Saturne : une sainte terreur se joignait à leur admiration.

764. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

La langue roumaine offre des analogies avec le latin. […] Il représentait « exactement le type du goût et du talent poétique français dans leur pureté et leur atticisme, sans mélange de rien d’étranger, goût racinien, fénelonien, grec par instants, toutefois bien plus latin que grec d’habitude, grec par Horace, latin du temps d’Auguste, voltairien du siècle de Louis XIV ». […] Léon Bérard que l’obligation d’apprendre le latin, emblème d’une aristocratie désuète, apanage d’une Église toujours agressive. […] Léon Bérard n’a nullement abrogé le décret du 3 mai 1923 sur l’enseignement secondaire ; il n’a fait qu’y adjoindre une section sans latin adventice, mais les programmes de M.  […] R. de Traz avait d’abord dirigé, en 1906, La Voile latine qui cessa de paraître en 1910, puis Les Feuillets de 1911 à 1913.

765. (1940) Quatre études pp. -154

Hérédité latine ? […] Dans le lyrisme, expression plus spontanée de sa conscience profonde, il est resté fidèle à cette forme de l’esprit latin qui répugne au dilettantisme et qui considère qu’aucun citoyen n’a le droit de se soustraire aux devoirs qu’exige la cité, aucun homme aux devoirs qu’impose l’humanité. […] La poétique romantique française a eu, au contraire, un immense retentissement dans toute l’Amérique latine. […] Car il se jette à corps perdu dans l’érudition, apprenant tout ce que les hommes ont appris, les Grecs, les Latins, les Français, les Anglais, les Allemands. […] Le génie latin a passé deux siècles à méconnaître le genre d’imagination et de sensibilité qui inspire cette poésie.

766. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Dans le même temps, l’enfant traduisait les Hymnes du bréviaire romain en vers français, que, plus tard, il retoucha notablement ou que, même, je pense, il refit tout entiers. — Il fait aussi beaucoup de vers latins, élégants et faciles. […] Et il commence un prodigieux travail d’annotations, souvent page par page, sur la presque totalité de la littérature grecque et sur une bonne partie de la latine. […] C’est un poème latin — fort élégant — du médecin Claude Quillet, publié en 1655, sur les moyens d’avoir de beaux enfants : Callipedia, sive de pulchræ prolis habendæ ratione. […] C’est ce toqué qui, par son Traité des poètes grecs et latins, allumera la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. […] C’est une sorte de jeune moine chasseur, de jeune Templier qui a consacré sa virginité à la déesse Artémis (la Diane des Latins).

767. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

On voit, Lettre LVIII, que la langue latine s’était appauvrie, comme la nôtre, en se polissant : effet de l’ignorance et d’une fausse délicatesse ; de l’ignorance, qui laisse tomber en désuétude des mots utiles ; d’une fausse délicatesse, qui proscrit ceux qui blessent l’oreille ou gênent la prononciation. […] Polybe y est placé à côté des hommes du premier ordre : les écrits de Polybe brilleront aussi longtemps que la puissance de la langue latine durera, que les grâces de la langue grecque subsisteront ; son nom passera à la postérité la plus reculée, aussi célèbre que le nom des auteurs qu’il a égalés, ou, si sa modestie s’y refuse, auxquels il s’est associé. […] Maintenant que la langue latine est morte, et que nous n’en pouvons être que de mauvais écrivains et de médiocres juges, même après y avoir donné un aussi grand nombre d’années qu’Érasme, Meursius, Sadolet, Sannazar et Muret346, je demanderai si c’est le fond des choses ou le style qui doit nous attacher, surtout dans les auteurs en prose. […] Il sait le latin, bien qu’il ait passé dans les écoles de la Compagnie de Jésus, ainsi que beaucoup d’autres, sans en excepter les censeurs, cinq ou six années à l’étudier, sans l’avoir appris. Si celui qui aurait fait un contre-sens ignorait le latin, personne ne le saurait.

768. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Cela est grec ou latin, cela n’est pas français5. […] La langue que parlèrent les Docteurs resta marquée par l’éducation antique, fut grecque et latine ; l’imagination des Poëtes resta marquée par l’éducation moderne, fut chrétienne. […] (Ou peut-être aussi serait-ce le tempérament français, latin, qui rélucte contre cette arbitraire ordonnance du Maître allemand ?) […] Baudelaire est un sensuel condamné au mysticisme, étranger à toute explication scientifique et, perdu sur les flots du vice moderne, les considérant avec un regard sévère de prêtre latin, — sans doute de mauvais prêtre, d’autant plus sévère, — latin et traditionnel par son haut goût de moraliste, par la logique de sa pensée en plein rêve, latin et romain par la force carrée de son génie bref, — non pas court, — très sûr, riche, sombre, par sa poétique même et surtout par sa rhétorique, par l’incisive concision de son style. […] Leconte de Lisle interroge l’Art védhique et les religions de l’Antiquité grecque et latine.

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