Ces deux Ouvrages sont farcis de citations latines.
Ce ne sera pas la lecture de ses Poésies qui donnera une grande idée de ses talens ; elles font seulement juger qu’il étoit fort versé dans la Littérature Grecque & Latine, & c’étoit beaucoup pour un temps où notre Poésie n’étoit pas encore formée par de grands Modeles.
La Traduction des Colloques d’Erasme, celle de l’Economique de Xénophon, & de son Traité des revenus de la Grece, font honneur à sa plume, & prouvent qu’il est en état de former la jeunesse dans la Langue des Grecs & des Latins, aussi bien que dans la nôtre.
Ses Ouvrages, presque tous en Latin, forment une immensité de volumes in-folio.
Autels, [Guillaume des] né à Charolles vers l’an 1529, mort vers l’an 1570, Poëte Latin & François, dont les Poésies sont oubliées, & à qui le P.
Dans son Histoire des Traductions Françoises de l’Ecriture-Sainte, & dans son Histoire & Abrégé des Ouvrages Latins, Italiens & François, publiés pour & contre la Comédie & l’Opéra, on rencontre des choses instructives & curieuses, qui doivent faire pardonner les défauts du style, dont ces deux Ouvrages ne sont pas exempts.
Richard, dans un poème liminaire, prie le critique d’être indulgent ; on n’a besoin que d’être juste avec un poète qui sut trouver ces très beaux vers français (il s’agit d’un lion) : Les larges gouttes d’or qui forment ses prunelles Semblent vouloir saisir et renfermer en elles L’image du soleil à son dernier rayon et une délicieuse ballade latine où je note ceci : Vita fugacior rosâ Quae floret mysteriosa In valle Tempe frondosâ.
Or il existe, parmi les œuvres de l’historien ecclésiastique Eusèbe, un discours grec qui passe pour la traduction d’un discours latin attribué à Constantin, et dans ce discours, qui n’est qu’une démonstration du Christianisme, l’Empereur s’appuie sur le témoignage des Sibylles, et particulièrement sur la IVe églogue qu’il produit et commente. […] Mais la traduction diffère notablement de l’églogue latine, et en altère plus d’une fois le sens en le tirant vers le but nouveau qu’on se propose.
On nous apprend à aimer le beau, l’agréable, à avoir de la gentillesse en vers latins, en compositions latines et françaises, à priser avant tout le style, le talent, l’esprit frappé en médailles, en beaux mots, ou jaillissant en traits vifs, la passion s’épanchant du cœur en accents brûlants ou se retraçant en de nobles peintures ; et l’on veut qu’au sortir de ce régime excitant, après des succès flatteurs pour l’amour-propre et qui nous ont mis en vue entre tous nos condisciples, après nous être longtemps nourris de la fleur des choses, nous allions, du jour au lendemain, renoncer à ces charmants exercices et nous confiner à des titres de Code, à des dossiers, à des discussions d’intérêt ou d’affaires, ou nous livrer à de longues études anatomiques, à l’autopsie cadavérique ou à l’autopsie physiologique (comme l’appelle l’illustre Claude Bernard) !
Les villes d’université comme Bologne enfantèrent tout naturellement le docteur, le pédant ridicule, dont chaque mot est une délicieuse ânerie ; les modèles n’étaient pas rares dans un temps où l’engouement pour les lettres grecques et latines dégénérait aisément en folie ; c’était l’époque où Philelphe le Florentin et Timothée entamaient, à propos de la force d’une syllabe grecque, une querelle acharnée, dans laquelle le dernier jouait et perdait sa grande barbe et en mourait de chagrin. […] La robe noire du docteur apparaît-elle, on doit s’attendre à le voir appliquer des sentences à tort et à travers et estropier du latin.
Le pédant semble encore plus ancien et plus indispensable ; il écorche déjà du latin dans les comédies de l’Arioste (par exemple Cleandro des Suppositi) ; il ne cessera de lâcher la bride à sa sottise intempérante pendant plus de deux cents ans. […] Elle vient, comme les valets ses camarades, en droite ligne des esclaves cyniques de la comédie latine.
Elles forment un recueil instructif, une petite histoire anecdotique des mœurs des Cénacles du Quartier Latin. […] Café du Quartier Latin, aujourd’hui disparu, où fréquentaient Verlaine et ses amis, alors au coin du boulevard Saint-Michel et de la rue Royer Collard.
Lucrece a suivi la même route, sans que sa réputation s’en soit moins étendue chez les Latins. […] Tibere s’étant servi de quelques expressions peu conformes à la pureté du langage, voulut s’en excuser, en disant que si les mots dont il s’étoit servi n’étoient pas latins, ils pouvoient le devenir, par la raison même qu’il en avoit fait usage : Vous pouvez bien, César, lui répondit Pomponius-Marcellus, donner le droit de Bourgeoisie aux hommes, mais vous ne pouvez pas le donner aux mots.
En effet, comme ce poëte latin l’expose très-bien, mettre les pieds dans l’olimpe, entrer dans les projets des dieux, et donner des fêtes aux déesses ; ce n’est point la besogne d’un mal vêtu, qui ne sçait point où il pourra souper. […] Il faut, disoit ce prince, en se servant de la langue latine, dont le bel usage permettoit alors aux personnes polies, de mêler quelques mots dans la conversation.
Dès le seizième siècle nous eûmes des éloges des savants, mais écrits en latin : c’était alors, comme nous l’avons déjà vu, la langue universelle des arts. […] Des savants dans les langues, tels qu’Adrien Turnèbe, un des critiques les plus éclairés de son siècle, Guillaume Budé, qu’Érasme nommait le prodige de la France, et dont il eut la faiblesse ou l’orgueil d’être jaloux, qui passait pour écrire en grec à Paris comme on eût écrit à Athènes, et qui, malgré ce tort ou ce mérite, fut ambassadeur, maître des requêtes et prévôt des marchands ; Longueil, aussi éloquent en latin que les Bembe et les Sadolet, et mort à trente-deux ans, comme un voyageur tranquille qui annonce son départ à ses amis ; Robert et Henri Étienne, qui ne se bornaient pas, dans leur commerce, à trafiquer des pensées des hommes, mais qui instruisaient eux-mêmes leur siècle ; Muret exilé de France, et comblé d’honneurs en Italie ; Jules Scaliger, qui, descendu d’une famille de souverain, exerça la médecine, embrassa toutes les sciences, fut naturaliste, physicien, poète et orateur, et soutint plusieurs démêlés avec ce célèbre Cardan, tour à tour philosophe hardi et superstitieux imbécile ; Joseph Scaliger sort fils, qui fut distingué de son père, comme l’érudition l’est du génie ; et ce Ramus, condamne par arrêt du parlement, parce qu’il avait le courage et l’esprit de ne pas penser comme Aristote, et assassiné à la Saint-Barthélemi, parce qu’il était célèbre, et que ses ennemis ou ses rivaux ne l’étaient pas.
La loi reconnaissant libre quiconque naissait dans la cité ; sous de telles circonstances, le droit naturel changea de dénomination ; dans les aristocraties, il était appelé droit des gens, dans le sens du latin gentes, maisons nobles [pour lesquelles ce droit était une sorte de propriété] ; mais lorsque s’établirent les démocraties, où les nations entières sont souveraines, et ensuite les monarchies, où les monarques représentent les nations entières dont leurs sujets sont les membres, il fut nommé droit naturel des nations. […] C’est ce qui explique comment furent en quelque sorte ensevelies dans l’oubli chez les Latins les lois de Justinien, chez les Grecs les Basiliques.
Il étudie le traité de Cicéron sur l’Amitié ; il cherche à pénétrer le sens difficile des auteurs latins. […] C’est alors que Dante refait et achève en italien l’Enfer commencé en langue latine ; c’est alors qu’il écrit il Convito, le Banquet. […] Elle était catholique et particulièrement latine. […] Ce fut à la prière du concile qui condamnait Jean Huss, qu’un évêque italien, Giovanni da Serravalle, entreprit une version latine de la Comédie. […] Il vient probablement du Dis des Latins qui était le Jupiter infernal.
Abram,[Nicolas] Jésuite, né en Lorraine en 1589, mort à Pont-à-Mousson en 1655 ; Auteur du Commentaire latin sur les Oraisons de Cicéron, où le texte est noyé dans la multitude & la longueur des notes ; défaut assez ordinaire à ces sortes d’Ouvrages, où la forme emporte le fond.
Savin, avec des changemens, est une espece de Roman à allusions, écrit en latin, en prose & en vers, d’un style plus boursoufflé que noble.
Son petit Dictionnaire de la Fable, celui de la Bible, le Vocabulaire universel, l’Introduction à la Langue Latine & à la Langue Grecque, sont autant de productions de M.
Armand Silvestre Dans le Psautier du Barde, je retrouve l’art très délicat dont la première impression me vint des Fêtes galantes et que certains poèmes de mon ami Laurent Tailhade m’ont rendue, depuis, avec une intensité de grâce latine dont j’ai toujours été puissamment charmé.
l’Abbé Boileau est Auteur de plusieurs Ouvrages, soit en Latin, soit en François, qui annoncent un homme savant & de beaucoup d’esprit.
Sa Traduction en vers de l’Ode Latine de l’Abbé Boutard, qui a pour titre Description de Trianon, conserve encore quelques suffrages.
M. l’Abbé Collet n’a pas le mérite d’écrire élégamment, ni en Latin, ni en François ; mais il a dans l’une & l’autre langue celui de la clarté, de la netteté, de la méthode, qui convient parfaitement aux Ouvrages d’instruction.
Doissin & des autres Poëtes que nous venons de citer, ils n’auroient pas assuré si décidément que les François ne sauroient faire de bons Vers Latins.
Les Vies d’Horace, d’Ovide, & de Pline le jeune, écrites en latin, sont dans le même goût, quoiqu’on les regarde comme ce qu’il a fait de mieux.
Peu de Savans ont autant écrit en Latin & en François.