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843. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

. — Enfin, après tant de siècles, voici dans chaque canton des bras armés, une troupe sédentaire, capable de résister à l’invasion nomade ; on ne sera plus en proie à l’étranger ; au bout d’un siècle, cette Europe que saccageaient des flottilles de barques à deux voiles, va jeter deux cent mille hommes armés sur l’Asie, et désormais, au Nord, au Midi, en face des Musulmans, en face des païens, au lieu d’être conquise, elle conquiert. […] En ce temps de guerre permanente, un seul régime est bon, celui d’une compagnie devant l’ennemi, et tel est le régime féodal ; par ce seul trait, jugez des périls auxquels il pare et du service auquel il astreint. « En ce temps-là, dit la chronique générale d’Espagne, les rois, comtes, nobles et tous les chevaliers, afin d’être prêts à toute heure, tenaient leurs chevaux dans la salle où ils couchaient avec leurs femmes. » Le vicomte dans la tour qui défend l’entrée de la vallée ou le passage du gué, le marquis jeté en enfant perdu sur la frontière brûlée, sommeille la main sur son arme, comme le lieutenant américain dans un blockhaus du Far-West, au milieu des Sioux.

844. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Et c’est pourquoi Faustus égorge Secundus dans sa chambre, avec l’assentiment de Marcia qui a surpris le complot, et malgré l’esclave chrétien Théomène, qui se jette au-devant du poignard pour protéger son maître. […] pleurez et jetez des cris, à cause des malheurs qui vont tomber sur vous !

845. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Nul doute qu’il ne fût possédé au plus haut degré de l’espérance messianique, et que son action principale ne fût en ce sens. « Faites pénitence, disait-il, car le royaume de Dieu approche 302. » Il annonçait une « grande colère », c’est-à-dire de terribles catastrophes qui allaient venir 303, et déclarait que la cognée était déjà à la racine de l’arbre, que l’arbre serait bientôt jeté au feu. […] Selon une autre version 335, il aurait pris plaisir à écouter le prisonnier, et ces entretiens l’auraient jeté dans de grandes perplexités.

846. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Il est, ce me semble, curieux de savoir comment l’autorité de la société polie, la considération qu’elle donnait aux personnes qu’elle distinguait, celle qu’elle en recevait, celle qu’y sut acquérir madame de Maintenon, parvinrent, à l’aide des agréments personnels et par la conversation de cette femme célèbre, à opérer un changement total dans les mœurs de la cour ; changement qui eut été trop heureux si l’ambition des ministres n’eut jeté l’esprit du roi dans une extrémité opposée ; je veux dire dans l’aveugle dévotion. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder.

847. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

C’est lui qui, dans la fable du berger devenu ministre, a dit, pour nous expliquer comment le pauvre homme, brusquement jeté du milieu de son troupeau au gouvernail d’un État, s’en tire beaucoup mieux qu’on n’aurait pu croire : Il avait du bon sens, le reste vient ensuite. […] Un des plus heureux passages de l’épisode de Graziella, c’est quand le poète, après la tempête qui l’a jeté dans l’île de Procida, réfugié au sein de cette famille de pêcheurs, se met à lire et à traduire à ces pauvres gens, durant la veillée, quelques-uns des livres qu’il a sauvés du naufrage.

848. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Elle en a fait la coupe versée, remplie jusqu’aux bords, approchée des lèvres, respirée, savourée, et, toute pleine, jetée par la fenêtre ! […] Anxiétés, jalousies, fatigue, désillusion, ennui, ridicules, tout est ici, mais sous un voile de poésie jeté sur tout par une imagination ravissante, et c’est bien le mot, car elle nous ravit aux cruautés de cette comédie du mariage comme nous autres hommes la comprenons et l’écririons.

849. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Quelle lumière cette lanterne sale du pauvre poète peut-elle jeter sur la bonne chanson et sur sagesse ? […] Ils arrachaient l’homme à la terre et le jetaient en pleine métaphysique. » On voit ici que M. 

850. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

L’essieu enflammé dans le moyeu jetait un sifflement ; car il était entraîné par le double tourbillon des roues, tandis que les chevaux précipitaient leur course. […] Jeté en effet parmi ces villes de Sicile que la fertilité du territoire, le commerce, la liberté, livraient à toutes les corruptions du luxe, il en fut l’habile réformateur.

851. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Qu’on me passe encore une comparaison : une nuée de travailleurs s’est abattue sur un terrain où étaient jetés pêle-mêle des matériaux destinés à un vaste bâtiment : les uns ont percé çà et là de grands trous pour éprouver la solidité des couches souterraines ; d’autres ont soigneusement équarri des blocs de pierre pris au hasard ; d’autres ont taillé dans le marbre ou le grès des statues, des colonnes, des moulures.

852. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

Après avoir fait sentir les travers où le défaut de goût a jeté M.

853. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

On ne s’est pas plus empressé de retirer la Veuve de Malabar des flammes où on l’eût jetée, si elle ne se fût pas exécutée d’elle-même.

854. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

L'envie de dominer les Esprits de son temps, de devenir le Législateur du Parnasse, prétention absurde qui ne manque pas d'exemples actuels, le jeta dans le galimatias ; mais les bornes du bon goût sont fixées, & ce ne sont pas des idées particulieres qui décideront les suffrages présens & à venir.

855. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VII. Le Fils. — Gusman. »

(À Montèze, qui se jette à ses pieds.)

856. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XII. Suite des machines poétiques. — Voyages des dieux homériques. Satan allant à la découverte de la création. »

Jeté sur des terres molles et tremblantes, à travers les éléments épais ou subtils, … il marche, il vole, il nage, il rampe.

857. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VIII. Des Églises gothiques. »

Les nations ne jettent pas à l’écart leurs antiques mœurs, comme on se dépouille d’un vieil habit.

858. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Sans s’appesantir, et sans rien perdre de l’élégance attique, il jeta des regards pieux sur le cœur humain, et devint le père de l’histoire morale.

859. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

Cicéron défend un client ; Démosthène combat un adversaire, ou tâche de rallumer l’amour de la patrie chez un peuple dégénéré : l’un et l’autre ne savent que remuer les passions, et fondent leur espérance de succès sur le trouble qu’ils jettent dans les cœurs.

860. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 15, des personnages de scelerats qu’on peut introduire dans les tragedies » pp. 115-119

L’indignation que nous concevons contre Narcisse augmente la compassion et la terreur où nous jettent les malheurs de Britannicus.

861. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Il faut donc qu’il se jette dans des chants, plûtôt nobles et imposans qu’expressifs, et parce que la nature ne lui aide pas à varier ces chants, il faut encore qu’ils deviennent à la fin uniformes.

862. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Troisième journée. Tout s’explique » pp. 234-240

Ils seront cousus dans des sacs et jetés aux requins.

863. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — V. L’avare et l’étranger »

Il saisit le faux cadavre, le jeta dedans et combla la fosse complètement.

864. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Lui, roi d’Espagne, il se jette aux genoux d’une juive, aux genoux d’une femme qui périrait s’il disait un mot. […] Arthur se jette aux genoux du vieillard et confesse son crime. […] Mais le dépit même jette une lumière nouvelle sur la vraie situation de son cœur. […] Il va le jeter à la Seine. […] Est-ce la misère ou l’orgueil qui l’a jetée dans les bras d’Angelo ?

865. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Afin de vous le démontrer, il est indispensable de jeter un coup d’œil, auparavant, sur les poètes qui occupaient alors la scène. […] L’Aurore elle-même, un beau matin, ne vint-elle pas se jeter à sa tête ? […] Chimène Je me jette à vos pieds ! […] Mais que de pierres jetées dans le jardin du Cardinal lui-même ! […] Le pauvre grand homme plia sous l’orage, et, laissant de côté les sujets modernes, revint aux sujets anciens, se jeta dans les bras des Romains.

866. (1896) Le livre des masques

Cette doctrine, que Kant laissa en chemin pour se jeter au secours de la morale naufragée, est si belle et si souple qu’on la transpose sans en froisser la libre logique de la théorie à la pratique, même la plus exigeante, principe universel d’émancipation de tout homme capable de comprendre. […] En œuvrant ainsi, on échappe au bizarre et à l’obscur ; le lecteur n’est pas brusquement jeté dans une forêt dédalienne ; il retrouve son chemin, et sa joie de cueillir des fleurs nouvelles se double de la joie de cueillir des fleurs familières. […] L’ignominie du siècle exaspère le Latin épris de soleil et de parfums, de belles phrases et de beaux gestes et pour qui l’argent est de la joie qu’on jette, comme des fleurs, sous les pas des femmes, et non de la productive graine qu’on enterre pour qu’elle germe. […] Elle va se jeter dans le fleuve. […] Bourget (et jeté depuis parmi les vieux papiers du quai) Laforgue écrivait : « Ceci n’est qu’un intermezzo.

867. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Ce premier coup d’œil jeté sur le monde organisé va nous permettre de déterminer en termes plus précis ce qui unit les deux règnes, et aussi ce qui les sépare. […] Que l’essentiel de la poussée vitale ait passé à la création d’appareils de ce genre, c’est ce que nous paraît montrer un simple coup d’œil jeté sur l’ensemble du monde organisé. […] Il y a une particularité dont on ne peut s’empêcher d’être frappé quand on jette un coup d’œil sur la faune des temps primaires. […] Un coup d’œil jeté sur le système nerveux des Arthropodes et sur celui des Vertébrés nous avertit des différences. […] Une fois dégagées, cette métaphysique et cette critique pourront jeter quelque lumière, à leur tour, sur l’ensemble de l’évolution.

868. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Avant de partir, il « jette, dit-il, un coup d’œil sur les lacs du Canada ». […] Je me jetai aux genoux de madame Ives ; je couvris ses mains de mes baisers et de mes larmes. […] Pour échapper aux agitations et aux déceptions, Sérénus s’est jeté dans la retraite et dans la solitude. […] Et cela le jette dans des inventions glaciales. […] Et c’est pourquoi il se jeta incontinent dans l’opposition de droite.

869. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Il songe d’abord à se jeter à l’eau : il n’en fera rien. […] » Et Mme de Voves lui ouvre ses bras, et Hélène ne s’y jette point : « Ma mère ? […] (Elle se jette à ses genoux. […] Tu séduiras les hommes… Il vaudrait mieux, quand on est belle, se jeter dans les tourbillons, et vite, vite ! […] Kabanov veut aussi se jeter à l’eau : « Se faire périr à cause d’elle !

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