. — Enfin, après tant de siècles, voici dans chaque canton des bras armés, une troupe sédentaire, capable de résister à l’invasion nomade ; on ne sera plus en proie à l’étranger ; au bout d’un siècle, cette Europe que saccageaient des flottilles de barques à deux voiles, va jeter deux cent mille hommes armés sur l’Asie, et désormais, au Nord, au Midi, en face des Musulmans, en face des païens, au lieu d’être conquise, elle conquiert. […] En ce temps de guerre permanente, un seul régime est bon, celui d’une compagnie devant l’ennemi, et tel est le régime féodal ; par ce seul trait, jugez des périls auxquels il pare et du service auquel il astreint. « En ce temps-là, dit la chronique générale d’Espagne, les rois, comtes, nobles et tous les chevaliers, afin d’être prêts à toute heure, tenaient leurs chevaux dans la salle où ils couchaient avec leurs femmes. » Le vicomte dans la tour qui défend l’entrée de la vallée ou le passage du gué, le marquis jeté en enfant perdu sur la frontière brûlée, sommeille la main sur son arme, comme le lieutenant américain dans un blockhaus du Far-West, au milieu des Sioux.
Et c’est pourquoi Faustus égorge Secundus dans sa chambre, avec l’assentiment de Marcia qui a surpris le complot, et malgré l’esclave chrétien Théomène, qui se jette au-devant du poignard pour protéger son maître. […] pleurez et jetez des cris, à cause des malheurs qui vont tomber sur vous !
Nul doute qu’il ne fût possédé au plus haut degré de l’espérance messianique, et que son action principale ne fût en ce sens. « Faites pénitence, disait-il, car le royaume de Dieu approche 302. » Il annonçait une « grande colère », c’est-à-dire de terribles catastrophes qui allaient venir 303, et déclarait que la cognée était déjà à la racine de l’arbre, que l’arbre serait bientôt jeté au feu. […] Selon une autre version 335, il aurait pris plaisir à écouter le prisonnier, et ces entretiens l’auraient jeté dans de grandes perplexités.
Il est, ce me semble, curieux de savoir comment l’autorité de la société polie, la considération qu’elle donnait aux personnes qu’elle distinguait, celle qu’elle en recevait, celle qu’y sut acquérir madame de Maintenon, parvinrent, à l’aide des agréments personnels et par la conversation de cette femme célèbre, à opérer un changement total dans les mœurs de la cour ; changement qui eut été trop heureux si l’ambition des ministres n’eut jeté l’esprit du roi dans une extrémité opposée ; je veux dire dans l’aveugle dévotion. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder.
C’est lui qui, dans la fable du berger devenu ministre, a dit, pour nous expliquer comment le pauvre homme, brusquement jeté du milieu de son troupeau au gouvernail d’un État, s’en tire beaucoup mieux qu’on n’aurait pu croire : Il avait du bon sens, le reste vient ensuite. […] Un des plus heureux passages de l’épisode de Graziella, c’est quand le poète, après la tempête qui l’a jeté dans l’île de Procida, réfugié au sein de cette famille de pêcheurs, se met à lire et à traduire à ces pauvres gens, durant la veillée, quelques-uns des livres qu’il a sauvés du naufrage.
Elle en a fait la coupe versée, remplie jusqu’aux bords, approchée des lèvres, respirée, savourée, et, toute pleine, jetée par la fenêtre ! […] Anxiétés, jalousies, fatigue, désillusion, ennui, ridicules, tout est ici, mais sous un voile de poésie jeté sur tout par une imagination ravissante, et c’est bien le mot, car elle nous ravit aux cruautés de cette comédie du mariage comme nous autres hommes la comprenons et l’écririons.
Quelle lumière cette lanterne sale du pauvre poète peut-elle jeter sur la bonne chanson et sur sagesse ? […] Ils arrachaient l’homme à la terre et le jetaient en pleine métaphysique. » On voit ici que M.
L’essieu enflammé dans le moyeu jetait un sifflement ; car il était entraîné par le double tourbillon des roues, tandis que les chevaux précipitaient leur course. […] Jeté en effet parmi ces villes de Sicile que la fertilité du territoire, le commerce, la liberté, livraient à toutes les corruptions du luxe, il en fut l’habile réformateur.
Qu’on me passe encore une comparaison : une nuée de travailleurs s’est abattue sur un terrain où étaient jetés pêle-mêle des matériaux destinés à un vaste bâtiment : les uns ont percé çà et là de grands trous pour éprouver la solidité des couches souterraines ; d’autres ont soigneusement équarri des blocs de pierre pris au hasard ; d’autres ont taillé dans le marbre ou le grès des statues, des colonnes, des moulures.
Après avoir fait sentir les travers où le défaut de goût a jeté M.
On ne s’est pas plus empressé de retirer la Veuve de Malabar des flammes où on l’eût jetée, si elle ne se fût pas exécutée d’elle-même.
L'envie de dominer les Esprits de son temps, de devenir le Législateur du Parnasse, prétention absurde qui ne manque pas d'exemples actuels, le jeta dans le galimatias ; mais les bornes du bon goût sont fixées, & ce ne sont pas des idées particulieres qui décideront les suffrages présens & à venir.
(À Montèze, qui se jette à ses pieds.)
Jeté sur des terres molles et tremblantes, à travers les éléments épais ou subtils, … il marche, il vole, il nage, il rampe.
Les nations ne jettent pas à l’écart leurs antiques mœurs, comme on se dépouille d’un vieil habit.
Sans s’appesantir, et sans rien perdre de l’élégance attique, il jeta des regards pieux sur le cœur humain, et devint le père de l’histoire morale.
Cicéron défend un client ; Démosthène combat un adversaire, ou tâche de rallumer l’amour de la patrie chez un peuple dégénéré : l’un et l’autre ne savent que remuer les passions, et fondent leur espérance de succès sur le trouble qu’ils jettent dans les cœurs.
L’indignation que nous concevons contre Narcisse augmente la compassion et la terreur où nous jettent les malheurs de Britannicus.
Il faut donc qu’il se jette dans des chants, plûtôt nobles et imposans qu’expressifs, et parce que la nature ne lui aide pas à varier ces chants, il faut encore qu’ils deviennent à la fin uniformes.
Ils seront cousus dans des sacs et jetés aux requins.
Il saisit le faux cadavre, le jeta dedans et combla la fosse complètement.
Lui, roi d’Espagne, il se jette aux genoux d’une juive, aux genoux d’une femme qui périrait s’il disait un mot. […] Arthur se jette aux genoux du vieillard et confesse son crime. […] Mais le dépit même jette une lumière nouvelle sur la vraie situation de son cœur. […] Il va le jeter à la Seine. […] Est-ce la misère ou l’orgueil qui l’a jetée dans les bras d’Angelo ?
Afin de vous le démontrer, il est indispensable de jeter un coup d’œil, auparavant, sur les poètes qui occupaient alors la scène. […] L’Aurore elle-même, un beau matin, ne vint-elle pas se jeter à sa tête ? […] Chimène Je me jette à vos pieds ! […] Mais que de pierres jetées dans le jardin du Cardinal lui-même ! […] Le pauvre grand homme plia sous l’orage, et, laissant de côté les sujets modernes, revint aux sujets anciens, se jeta dans les bras des Romains.
Cette doctrine, que Kant laissa en chemin pour se jeter au secours de la morale naufragée, est si belle et si souple qu’on la transpose sans en froisser la libre logique de la théorie à la pratique, même la plus exigeante, principe universel d’émancipation de tout homme capable de comprendre. […] En œuvrant ainsi, on échappe au bizarre et à l’obscur ; le lecteur n’est pas brusquement jeté dans une forêt dédalienne ; il retrouve son chemin, et sa joie de cueillir des fleurs nouvelles se double de la joie de cueillir des fleurs familières. […] L’ignominie du siècle exaspère le Latin épris de soleil et de parfums, de belles phrases et de beaux gestes et pour qui l’argent est de la joie qu’on jette, comme des fleurs, sous les pas des femmes, et non de la productive graine qu’on enterre pour qu’elle germe. […] Elle va se jeter dans le fleuve. […] Bourget (et jeté depuis parmi les vieux papiers du quai) Laforgue écrivait : « Ceci n’est qu’un intermezzo.
Ce premier coup d’œil jeté sur le monde organisé va nous permettre de déterminer en termes plus précis ce qui unit les deux règnes, et aussi ce qui les sépare. […] Que l’essentiel de la poussée vitale ait passé à la création d’appareils de ce genre, c’est ce que nous paraît montrer un simple coup d’œil jeté sur l’ensemble du monde organisé. […] Il y a une particularité dont on ne peut s’empêcher d’être frappé quand on jette un coup d’œil sur la faune des temps primaires. […] Un coup d’œil jeté sur le système nerveux des Arthropodes et sur celui des Vertébrés nous avertit des différences. […] Une fois dégagées, cette métaphysique et cette critique pourront jeter quelque lumière, à leur tour, sur l’ensemble de l’évolution.
Avant de partir, il « jette, dit-il, un coup d’œil sur les lacs du Canada ». […] Je me jetai aux genoux de madame Ives ; je couvris ses mains de mes baisers et de mes larmes. […] Pour échapper aux agitations et aux déceptions, Sérénus s’est jeté dans la retraite et dans la solitude. […] Et cela le jette dans des inventions glaciales. […] Et c’est pourquoi il se jeta incontinent dans l’opposition de droite.
Il songe d’abord à se jeter à l’eau : il n’en fera rien. […] » Et Mme de Voves lui ouvre ses bras, et Hélène ne s’y jette point : « Ma mère ? […] (Elle se jette à ses genoux. […] Tu séduiras les hommes… Il vaudrait mieux, quand on est belle, se jeter dans les tourbillons, et vite, vite ! […] Kabanov veut aussi se jeter à l’eau : « Se faire périr à cause d’elle !