Il faut voir de quel ton tranchant il fait table rase de toutes les idées morales, artistiques, historiques, sociales ou littéraires !
Brunetière, Auguste Comte a survécu. » Sans doute, Auguste Comte et bien d’autres ont survécu ; et une foule d’ouvrages scientifiques, politiques, philosophiques, historiques ou documentaires ont survécu aussi et dureront longtemps, peut-être toujours.
Nous nous efforcerons de la faire rentrer dans sa double tradition morale et historique.
Et pourtant Auguste et Périclès sont, à part leur grandeur historique et la poésie de l’éloignement, bien moins intéressants pour nous que Louis XVI, auquel nous touchons et dont nous sommes sortis, notre aïeul direct en histoire !
L’exactitude historique, la seule chose qui soit peut-être à respecter de toutes les choses qui ne sont pas l’intérêt de l’émotion et l’intensité de la vie, Shakespeare y arrivait… mais c’était à force d’être humain !
En plaçant l’examen de la doctrine de saint Thomas d’Aquin parmi les examens de son programme, l’Académie a obéi, volontairement ou involontairement, à cet esprit historique qui est la force de cette époque sans invention et livrée à tous les rabâchages de la vieillesse !
Et pour légitimer cette affirmation qui, vous le voyez, se détruit seulement en s’exprimant, et prouver qu’il est de l’essence de la vérité éternelle d’être moins forte que le temps et de changer avec lui, après avoir posé le principe faux du changement nécessaire, il le complète en l’appuyant sur des affirmations historiques d’une égale fausseté.
Ils donnent le nom de théologie naturelle à la métaphysique, dans laquelle ils étudient cet attribut de Dieu, et ils appuient leurs raisonnements d’observations tirées du monde matériel ; mais c’était surtout dans l’économie du monde civil qu’ils auraient dû chercher les preuves de la Providence… La Science nouvelle sera, pour ainsi parler, une démonstration de fait, une démonstration historique de la Providence, puisqu’elle doit être une histoire des décrets par lesquels cette Providence a gouverné, à l’insu des hommes, et souvent malgré eux, la grande cité du genre humain.
Jules Lemaître n’est ni un roman, ni un récit historique, ni une fantaisie, bien qu’il se compose d’un peu de tout cela. […] Évidemment, il n’y a pas là de grandes révélations historiques, mais ce sont des traits qui viennent compléter la ressemblance d’un portrait. […] Barbey d’Aurevilly, un volume contenant un certain nombre d’études sur « les Mémoires historiques et littéraires ». […] C’est la partie historique du livre ; la seconde moitié nous initie à la vie privée de l’Impératrice, nous en présente le portrait moral et physique, nous fait assister aux drames et comédies qui se jouent, mais de l’autre coté de la toile. […] Comme si l’évolution historique ne se serait pas poursuivie sans cette épilepsie sanguinaire !
Je ferais plaisir peut-être à votre esprit de délicate observation, si je vous disais le secret historique de certains défauts de mon style et même de certaines erreurs de mon jugement. […] Quant au secret historique de certains défauts de son style, ou même de certaines erreurs de jugement dont il s’accuse, on aimerait assez qu’il nous l’eût révélé. […] Au lieu d’un rapport purement historique entre cet amour et les chutes d’Amaury, uniquement rapportées à une tentation accidentelle, il eût été plus moral, il eût été, sans doute, plus vrai d’observer qu’Amaury était déjà tombé, qu’il avait cessé de surveiller son cœur, qu’il avait donné au mal une prise terrible, et qu’un tel amour, bien loin de le préserver comme le premier, devait le préparer à des fautes, non pas peut-être plus graves, mais plus grossières et plus humiliantes. […] Bossuet, à sa manière, et dans un autre genre, est ainsi : il a souci de cette terre, de la réalisation historique des grandes vérités chrétiennes ; il s’en occupe dans l’histoire qu’il écrit, il s’en souvient près des princes et seigneurs qu’il dirige ; il loue ces puissants de la terre en vue de certaines fins, hautes et désirables sans doute ; mais pourtant, en vue de ces fins, il fait un peu fléchir la parole et l’action, — il les loue. […] Bien que ce drame embrasse, et par-delà, la durée entière du globe et de l’humanité, et que tous les grands empires y apparaissent comme personnages, l’auteur ne fait ressortir de cette revue rapide aucune marche réglée des événements, aucune loi historique, aucun plan providentiel.
— Un autre bijou historique, Tarass Boulba, fut serti par Gogol. […] Telle quelle, cette épopée carthaginoise témoigne d’un don prodigieux d’évocation historique. […] Mais à côté de l’œuvre d’intelligence et d’art se dresse maintenant l’œuvre historique. […] Et le sonnet prend comme un goût nouveau, par cette étrange métamorphose historique. […] Non, elle n’était pas morte ; mais de ce jour elle devait se restreindre, quitter les grands souvenirs historiques d’Alexandre et de Tamerlan, chercher du nouveau.
Ce récit, en tout cas, est le plus décisif triomphe de la méthode historique, patiemment constituée, malgré la fougue oratoire des apologistes officiels, par les philologues dont Renan a recueilli l’héritage et continué le sillon. […] Cette ville de pierre grise, où les maisons couvertes d’ardoises se pressent, comme un troupeau d’ouailles, autour d’une invraisemblable flèche de granit, est un monument historique et un musée. […] J’ai peu de goût pour les épées historiques, sauf quand elles ont resplendi pour la cause de la justice et du droit. […] La critique historique, qui avait, depuis assez longtemps, déserté la France, et qui avait fait la force et la vie de l’érudition allemande, était enfin revenue au pays de Tillemont, de dom Mabillon, de dom Bouquet, de Baluze, de Du Cange. […] L’auteur nous eût donné ainsi, à la suite de son exposé historique, une consultation de politique générale, quelque chose de comparable au Tractatus politicus de Spinoza.
C’est le récit d’un fait historique, d’une tentative au xviie siècle du renversement du troisième shôgoun par Shôsétsou. […] 1800 Une série de quinze sourimonos : L’Enfance des personnages historiques. […] Une série de petites femmes modernes ayant à leurs pieds des vieillards historiques d’autres siècles. […] Le prix convenu de ce curieux historique de la vie japonaise était de 150 rios d’or (le rio d’or vaut une livre sterling). […] En tête de la table des matières est représenté, ainsi que c’est l’habitude dans les romans quasi historiques de Bakin, le paysage sur la rive de la Soumida où se trouvait le tombeau des deux frères.
Les Turcs ont une expression historique par laquelle ils définissent vaguement, mais heureusement, certaines natures et certains hommes qui ne trouvent pas leur définition juste dans les catégories de la vie sociale, et qui donnent cependant une dénomination très honorable et très distincte aux individualités éminentes de leur civilisation. […] Mais en 1827 Walter Scott, l’Arioste sérieux, mais l’Arioste en prose, de l’Écosse, remplissait l’Europe entière de ses romans historiques. […] Le roman historique est un mensonge, et le plus dangereux de tous, puisque l’histoire ici ne sert que de faux témoin à l’invention ; c’est mentir avec vraisemblance, c’est tromper avec autorité. […] En bonne police littéraire, ce devrait être interdit : Dieu et les hommes n’ont pas livré la vérité historique, héritage du genre humain, au caprice adultère de l’imagination des hommes.
Aujourd’hui, dans cet appendice historique de 1814-1815, qui va former une sorte de second ouvrage ajouté au premier, c’est décidément encore un nouveau régime qui s’inaugure, et M.
Ce second Empire, qui fut si court et comme étranglé par les événements, avait toujours été d’une extrême importance historique à étudier ; mais la renaissance et le rétablissement de l’Empire, il y a dix ans, lui a rendu un intérêt d’à-propos et de vie, puisqu’il reparaissait en quelque sorte sous les yeux comme un problème actuel et toujours pendant.
Mais dès qu’en ouvrant le livre on s’est vu introduit dans un monde vrai, vivant, nôtre, à cent lieues des scènes historiques et des lambeaux de moyen âge, dont tant de faiseurs nous ont repus jusqu’à satiété ; quand on a trouvé des mœurs, des personnages comme il en existe autour de nous, un langage naturel, des scènes d’un encadrement familier, des passions violentes, non communes, mais sincèrement éprouvées ou observées, telles qu’il s’en développe encore dans bien des cœurs sous l’uniformité apparente et la régularité frivole de notre vie ; quand Indiana, Noun, Raymon de Ramière, la mère de Raymon, M.
J’en ai dit assez pour signaler aux curieux l’espèce d’intérêt philosophique et historique qui s’attache aux recherches philologiques de M.
sur tous les points on est à l’œuvre ; en physique, en chimie, en zoologie, en botanique, dans toutes les branches de l’histoire naturelle, en critique historique, philosophique, en études orientales, en archéologie, tout insensiblement change de face ; et le jour où le siècle prendra la peine de tirer ses conclusions, on verra qu’il est à cent lieues, à mille lieues de son point de départ.
6° Question historique.
Par un motif contraire, nous nous sommes attachés à réduire à leur juste valeur certains Ecrivains trop indiscrétement qualifiés de Grands Hommes dans les Dictionnaires historiques.
Les Fidèles Ronins, roman historique japonais, par Tamenaga Shounsoui, traduit sur la version anglaise de MM.
Ils désignent seulement des haches humaines dont le manche est dans la main de Dieu… Témoin plus que personne, par ses voyages et ses études, de cette stérilité historique dont l’Asie est frappée, Huc, qui n’est ni un panthéiste ni un matérialiste, puisqu’il est prêtre, a dédaigné de refaire sur des proportions sans justesse une histoire qu’on pourrait bloquer en quelques pages, tant elle est monotone et bornée, et il a choisi pour nous la raconter la seule chose qui soit vraiment digne d’une histoire, cette transfusion tant de fois essayée du Christianisme dans les veines du monde oriental, cette transfusion qui n’a pas réussi encore, mais qui doit réussir, si l’Asie n’est pas irrémissiblement condamnée !
Le désespéré, c’était Donoso, le plus ardent, le plus religieux, le plus saint des deux, que Guizot, qui avait ses raisons pour ne pas vouloir de prophètes, appelait, par dérision, un Jérémie ; et l’espérant, c’était Raczynski, lequel persiste (dit-il dans sa Correspondance) à croire « que le jour viendra où la France tendra les mains vers Henri V », mais sans donner de cette foi une seule raison historique, et qui a espéré non pas jusqu’à la fin, mais sans fin, et qui a vu la fin de sa vie avant la fin de son opiniâtre espérance !
qui ne tendait la main qu’au renseignement historique et non pas, comme Homère, au morceau de pain ; malgré même ce sourire malin dans sa barbe, quand il dit ce joli mot naïf et fin dont il excusait ses commérages : « Je suis tenu de conter ce que l’on dit et non pas de le croire du tout !
Son livre a donc remonté, à travers les filiations interrompues, cette longue file historique de d’Orléans funestes, depuis le premier, qui, en 1336, s’enfuit devant le Prince Noir, à la bataille de Poitiers, jusqu’au dernier, qui, en 1848, s’enfuit en fiacre devant des vainqueurs qui n’étaient pas des princes, de quelque couleur que ce pût être !
Quand elle s’est servie de ce vague mot de société, c’est évidemment de nous qu’elle voulait parler, et Armand Hayem l’a bien compris ainsi, malgré les bouffées de métaphysique qui offusquent parfois son esprit, et qui embrouillent un livre qui pouvait être fort et rester sobrement et simplement un livre d’observation historique, sans mélange affaiblissant ou énervant d’aucune sorte.