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403. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Fénelon, plus difficile que ses autres précepteurs et plus clairvoyant, voudrait le voir un homme, un grand prince, ouvert, sociable, accessible à tous, non étroit ni particulier, ni renfermé et borné à un petit nombre de gens qui l’obsèdent et qui l’admirent, à une coterie, comme nous dirions ; ayant de la religion la moelle et l’esprit, non pas les simples pratiques minutieuses et les scrupules (comme de ne pas savoir pendant une marche en campagne, s’il peut, en conscience, loger dans les dehors d’une abbaye de filles), s’inspirant de lui-même dans les occasions, prenant sur lui, brave à la guerre, sachant y acquérir de la gloire, sinon par des succès éclatants qui peuvent manquer, par sa fermeté du moins, son génie et son esprit de ressource jusque dans les tristes événements. […] Ce qu’il écrit à ce sujet est remarquable : « Par un préjugé que la vanité des gens de Lettres met en vogue disait-il, on s’imagine qu’un des premiers soins qui doivent occuper un roi, c’est de peupler ses États de savants. […] Pour moi, je me suis persuadé, par l’expérience autant que par la réflexion, que ce serait une très mauvaise politique d’augmenter sans discrétion la classe des gens de Lettres. […] » — « Bien des gens, répondit le prince, prétendent que, s’il n’y en avait point, il y aurait encore de plus grands désordres à Paris : j’examinerais, je pèserais mûrement le pour et le contre, et je m’en tiendrais au parti qui aurait le moins d’inconvénients. » Et son biographe ajoute que ce parti eût été sans douté celui de laisser subsister le théâtre, en le réformant sur le modèle des pièces composées pour Saint-Cyr.

404. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

mon cher Cideville, écrivait-il à cet autre ami si cher, que ce serait une vie délicieuse de se trouver logés ensemble trois ou quatre gens de lettres, avec des talents et point de jalousie, de s’aimer, de vivre doucement, de cultiver son art, d’en parler, de s’éclairer mutuellement ! […] J’ai dit que Mme de Graffigny, en vraie curieuse et caillette, écrivait tout ce qu’elle voyait et entendait à son ami Devaux, autre caillette, qui en parlait, de son côté, aux gens de Lorraine. […] Je ne puis vous donner l’idée de cette sottise qu’en vous disant qu’elle est plus forte et plus misérable que son esprit n’est grand et étendu… Jugez du bonheur de ces gens que nous croyions avoir atteint à la félicité suprême ! […] Si l’on se souciait de savoir comment Turgot connaissait si intimement Mme de Graffigny, l’abbé Morellet nous apprend que Turgot, du temps qu’il était en Sorbonne et abbé, s’était fait présenter chez elle, car elle réunissait beaucoup de gens de lettres.

405. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Les gens de bien l’asseyent, à leur insu, sur la sellette. […] Comme ces gens-ci sont ignorants, et qu’ils ne savent point garder de mesure, si vous leur jetez la bride sur le col, je ne désespère pas qu’ils n’en viennent à mettre un plumet sur la tête d’un soldat romain. […] À les entendre, ce sont gens à petits sujets mesquins, à petites scènes domestiques prises du coin des rues, à qui l’on ne peut rien accorder au-delà du mécanique du métier, et qui ne sont rien quand ils n’ont pas porté ce mérite au dernier degré. […] Et si l’on ressuscitait les héros de nos tragédies, ils auraient bien de la peine à se reconnaître sur notre scène, et placés devant nos tableaux historiques, Brutus, Catilina, César, Auguste, Caton demanderaient infailliblement qui sont ces gens-là.

406. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Et les gens de s’écrier : Voyez la hardiesse ! […] Ô les intrépides gens ! […] Il y a des gens dont la contradiction ne nous a pas étonnés. […] On ne peut remuer ces gens-là.

407. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Il ignore les Grecs, et méprise Pindare ; il est plutôt latin ; ou mieux il est tout français, et donne autorité à ceux des Latins qui lui offrent des modèles de son goût intime : aux orateurs tels que Tite-Live, aux moralistes tels que Sénèque, aux gens de savoir et d’esprit tels que Stace. […] Non, et bien au contraire ; car sa règle était l’usage, l’usage présent et vivant sans doute, non pas l’usage des gens qui étaient morts depuis trois quarts de siècle. […] … Belle chose vraiment, pour tant de personnes qui ne savent que les mots, s’ils savent persuader au public qu’en leur distribution gise l’essence et la qualité d’un écrivain… Eux et leurs imitateurs ressemblent le renard qui, voyant qu’on lui avait coupé la queue, conseillait à tous ses compagnons qu’ils s’en tissent faire autant pour s’embellir, disait-il, et se mettre à l’aise… Ils ont vraiment trouvé la fève au gâteau d’avoir su faire de leur faiblesse une règle et rencontrer des gens qui les en crussent. » Elle criait que cette poésie correcte et populaire était trop facile à faire, trop facile à comprendre.

408. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

. — Braves gens (1888). — Le Flibustier, drame en 3 actes, en vers (1888). — Le Cadet, roman (1890). — Truandailles (1898). — Le Mage, drame lyrique avec musique de Massenet (1891). — Par le glaive, en 5 actes et en vers (1892) […] Cela me désoriente et me scandalise que le poète des Blasphèmes ait eu le front de nous montrer de si braves gens, des âmes si vraiment religieuses et si entièrement soumises à la loi du devoir. […] Romain Coolus Si, pour mon humble part, je n’aime guère le Chemineau dont le romantisme conventionnel, le touranisme d’imagerie et les paradoxes ruraux me déconcertent, je ne puis m’empêcher d’être joyeux du succès qu’il a obtenu, parce que les pires erreurs de Richepin sont encore des erreurs de poète, d’emballé, d’homme capable de se passionner pour un tas de choses indifférentes à un tas de gens ; et cela est extrêmement sympathique.

409. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Vous nous montrez des gens qui courent. […] La maison tient divers articles : on y trouve des aventures enfantines de petits garçons, de petites filles ou de grandes personnes ; on y fournit aussi le roman-pétition contre les lois mal faites (car, pour ces braves gens, il y a des lois qui sont bien faites.) […] Il affirme : « Partout ailleurs, les gens sont honnêtes ou canailles à peu près de la même façon.

410. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Tout se passa, de part & d’autre, avec une politesse & des égards qu’il est bien rare de voir parmi les gens de lettres d’un sentiment opposé. […] par tel homme qui n’entend pas mieux le François que le Latin ; par tel rimailleur, le mépris & l’effroi des gens sensés ; par beaucoup de ces auteurs condamnés à subsister de leur plume, à enfanter livre sur livre, non pour l’honneur, mais pour le gain. […] En Italie, en Angleterre, les peintres & les gens de lettres, excellens copistes, sont mis à côté des originaux : mais, en France, un copiste en peinture, comme en toute autre chose, seroit réputé n’avoir aucun talent.

411. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Touché et séduit par l’idée qu’il eût pu, s’il avait vécu de son temps, étaler ses aiguillettes et ses canons à côté de la robe bouffante de madame de Fiesque ou de la marquise de Sablé, Paulin Paris n’a pas un mot profond, grave et vrai, sur ce xviie  siècle qui attend toujours son juge, et qui, pour des raisons diverses, impose à tant de gens, tous plus ou moins compromis dans cette conspiration contre l’Histoire qui dure depuis deux cents ans et que de Maistre a dénoncée, mais sans pouvoir la faire condamner. […] Il écrit partout dans son livre : les gens du peuple et les gens du monde comme si les gens du peuple n’étaient pas du monde, et les gens du monde n’étaient pas du peuple !

412. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

I En voyant ce titre singulier et piquant sur la couverture de ces deux volumes qu’on vient de publier, les braves gens naïfs, qui se prennent au titre des livres, et qui ne sont pas, d’ailleurs, très au courant de la littérature de Russie, ne se douteront guère, à distance, de ce qu’exprime un titre pareil. […] Le tendre Mâniloff, à qui « on voudrait voir une passion, une manie, un vice, afin de lui savoir quelque chose », Mme Koroboutchine, Nozdref le hâbleur, Pluchkine l’avare, — ces tics plutôt que ces passions, — ne peuvent pas être mis à côté de la magnifique variété d’individualités qui foisonne dans La Comédie humaine, et qui sont taillées si profond que les gens qui ne voient pas à une certaine profondeur ne les croient plus vrais, les pauvres myopes ! […] Insupportable, nous l’avons dit déjà, par le sujet et la manière ; insupportable par la monotonie de son trait, qui est toujours le même ; insupportable par la vulgarité de son observation, qui ne s’élève jamais, quoiqu’il ait essayé, dans la seconde partie des Ames mortes, de peindre des gens qui ne sont pas simplement des radoteurs ou des imbéciles ; insupportable enfin par sa description de la nature, qui nous reposerait du moins de cette indigne société de crétins nuancés dans laquelle il nous fait vivre, et qu’il nous peint toujours à l’aide du même procédé : la comparaison de l’objet naturel avec le premier engin de civilisation venu.

413. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Une légende pleine d’irrévérences de toutes sortes prévalut et fit le tour du monde, légende où les autorités constituées jouent un rôle odieux, où c’est l’accusé qui a raison, où les juges et les gens de police se liguent contre la vérité. […] Comment prendre à l’égard des pauvres gens des airs d’infaillibilité, quand on a sur la conscience la grande méprise de Gethsémani 1231 ?

414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

Il n'en est pas ainsi de ces Gens austeres, qui, par un changement d'esprit, viennent goûter les voluptés. […] Mecenas , dit-il, étoit homme de bien, de ces gens de bien néanmoins doux, tendres, plus sensibles aux agrémens de la vie, que touchés de ces fortes vertus qu'on estimoit dans la République.

415. (1923) Au service de la déesse

La lutte des fous et des gens raisonnables ? […] L’humeur des gens varie ainsi ; et leur philosophie est fille de leur impatience ou de leur mansuétude. […] Ensuite les gens s’aperçurent que, si peut-être Guivard était aussi fort que Feinaigle, celui-ci n’était pas fort. […] Et ils ont l’arrogance de gens qui, en réclamant leurs droits, revendiquent la liberté d’accomplir leurs devoirs. […] Terribles gens !

416. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Tenez, mon chien Mopsel, par exemple, est très-bon pour aboyer contre les gens ; mais si quelqu’un voulait en faire un chien de chasse, il ne serait plus bon à rien. […] Ces gens n’étaient pas venus pour danser, ils étaient venus pour voir, et se tenaient au dernier rang de la foule. […] Ces gens tournèrent la tête et dirent : « Bonjour, monsieur Kobus !  […] Vous en savez plus que nous, monsieur Kobus ; nous sommes de pauvres gens sans instruction. […] » Alors tous ces gens qui pleuraient se mirent à rire, et la petite Sûzel, souriant à travers ses larmes, cacha sa jolie figure dans le sein de Kobus.

417. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

c’était un égorgement, un massacre ; toute la critique hurlant à ses trousses, une bordée d’imprécations comme s’il eût assassiné les gens. […] si les gens de la Beauce le savaient, M.  […] Zola, qui est un habile homme, a compris tout cela et le parti qu’il pouvait en tirer et il a trouvé des gens qui, sans le savoir, ont conspiré avec lui. […] Tous gens tarés qui étaient venus se repaître, sans jamais se rassasier, à cette bombance byzantine. […] J’ai vu des gens maigres comme des clous manger comme des ogres.

418. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Buloz, avec le grognement qui lui est habituel, et que les gens qui ont affaire à lui sont forcés d’accepter pour un langage. […] Buloz, pareil à ces gens dont parle l’Évangile, qui ont des yeux et qui ne voient point, qui ont des oreilles et qui n’entendent point, M.  […] Il y a des gens qui, confondant l’argent qu’on gagne avec l’argent qu’on mendie ou qu’on extorque, m’accusent d’être un homme d’argent : ces gens-là me font bien rire. […] Mais il y a des gens qui ne respectent rien. Heureux ceux que ces gens-là cessent d’appeler leur ami !

419. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Il se représenta la parodie sous un autre aspect, & la décida directement opposée aux bonnes mœurs, au bon goût, au progrès de l’esprit humain, à la gloire des gens de lettres. […] Il parle de ce ton de force & de véhémence qu’il n’appartient qu’aux gens persuadés d’avoir. […] On a vu des religieuses, à Rome, exécuter elles-mêmes la pièce de George Dandin, en présence de beaucoup de gens qui en furent très-satisfaits. […] Mais ici les gens en place se taisent, ou approuvent & autorisent, par leur exemple, la comédie ; princes, magistrats, évêques. […] Il discuta cette matière en théologien, & les deux religieux l’ont traitée en gens de lettres.

420. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Les gens d’esprit. —  Différence entre l’esprit des raisonneurs et l’esprit des artistes. —  Mercutio, Béatrice, Rosalinde, Bénédict, les clowns. —  Falstaff. […] C’est peu d’avilir les gens vertueux, il avilit la vertu même. […] Nos gens songent à s’amuser, rien de plus. […] Falstaff a les passions des bêtes et l’imagination des gens d’esprit. […] Il ne parle que par sarcasmes ; il en a contre tout le monde, même contre les gens qu’il ne connaît pas.

421. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

» Et les gens de répondre : « C’est M.  […] … Et où nous mènent-ils, ces gens-là ! […] Comment des gens — si bas soient-ils, et si sots — peuvent-ils en arriver là ? […] Tout y est à sa place, les choses, les paysages, les gens. […] monsieur, les idées ne servent qu’à pervertir les gens, ou bien à les ennuyer.

422. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Il avoit jusques-là très-bien joué le héros, l’auteur qui méprise sa gloire particulière, qui n’aime que le progrès de l’art, son repos & sa liberté, la paix & l’union entre les gens de lettres. […] Ce prince avoit la plus grande considération pour les gens de lettres.

423. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 11, les romains partageoient souvent la déclamation théatrale entre deux acteurs, dont l’un prononçoit tandis que l’autre faisoit des gestes » pp. 174-184

Mais d’autant qu’il est impossible que bien des gens ne la trouvent pas étrange, je crois à propos de rapporter encore quelques passages des auteurs anciens, qui disent la même chose que Tite-Live. […] Enfin Isidore De Seville, qui du moins a pû voir des gens qui eussent vû représenter sur les anciens théatres de Rome, fait mention de ce partage de la déclamation entre deux acteurs.

424. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Philosophie de la propriété, histoire des idées humaines, critique philosophique, histoire idéale éternelle, système du droit naturel des gens, origines de l’histoire universelle. […] Corollaire : c’est la divine Providence qui règle les sociétés, et qui a ordonné le droit naturel des gens.

425. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Nous faisons ensemble des découvertes sur le caractère des hommes : par exemple, nous nous sommes finement aperçues qu’il y a dans ce monde beaucoup de vanité, et que la plupart des gens en ont. […] J’ai demandé à mon patron si tous ces gens-là étaient parents, il m’a répondu qu’oui en quelque sorte : cela m’a fait plaisir. […] Il ne doit point y avoir entre ces gens-là la même hauteur ni la même triste humilité que j’ai vue ailleurs. […] J’entrevois des gens qui me protégent, d’autres qui me nuisent ; c’est un chaos, en un mot, que ma tête et mon cœur. […] si, dans tous ces gens d’esprit à foison, il y avait au cœur un endroit sain, une once, un grain d’honnêteté, un seul dans chacun, que ce serait beaucoup !

426. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Tous ces personnages nous font chercher et ramener dans leurs voitures et avec leurs gens. […] Que pensez-vous qu’ont dit tous ces gens, et quel vacarme n’ont-ils pas fait ! […] J’évitai toute connaissance, et surtout toute espèce de familiarité avec les gens de notre profession. […] Je ne cherchais la connaissance et l’amitié que des gens d’un haut rang, et de ceux-là seulement qui étaient posés ; jamais de jeunes hommes, quand ils eussent été de la plus haute volée. […] En ai-je jeté ainsi par les rues, de l’argent, dans les commencements, le plus souvent sans même connaître les gens !

427. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Il avait déjà perdu plusieurs de ses gens, et le combat y était terrible. […] Ces gens le crurent, et, après beaucoup d’efforts, firent rentrer cet animal dans la maison. […] Deux de mes gens restaient dans mon antichambre, et mon chien sous mon lit ; car il ne me quittait point. […] Le capitaine me dit : Nous venons ici beaucoup de gens armés, et avec grand bruit ; et vous ne daignez pas nous regarder ! […] vous avez payé toutes nos dettes sur votre croix ; pourquoi faut-il que mon innocence paye celles de gens qui me sont inconnus ?

428. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Honteux de ce qui s’était passé, le châtelain ordonna de m’obéir dans la suite, à un autre de ses gens qu’il m’envoya, et cet homme ne s’y refusa pas. […] J’en fus accueilli avec beaucoup de bonté ; je le remerciai de m’avoir fait sortir de prison, en lui disant qu’il était digne d’un grand monarque comme lui de protéger l’innocence, et que ses bienfaits étaient écrits au ciel et dans le cœur de tous les gens de bien. […] J’avais défendu à mes gens de faire entrer des filles dans ma maison ; mais cet ordre était mal exécuté. […] Bientôt après, les gens de Pierre Strozzi ayant fait une incursion dans le comté de Prato, l’alarme y fut si grande que tous les habitants chargeaient leurs charrettes de leurs effets, et les portaient dans la ville. […] J’avais beau m’humilier, leurs compliments ne finissaient pas ; et, comme il s’assemblait une grande quantité de gens autour de nous, j’en étais si confus que je les priai de faire trêve à tant de cérémonies, et de nous éloigner.

429. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Ne faut-il pas une religion nominale parmi nous pour exercer l’activité belliqueuse des gens d’esprit ? […] On assure, il est vrai, que le revenu d’environ 10,000 gens d’église dans le royaume, joint à celui des évoques, entretiendrait convenablement au moins 200 élégants libres penseurs21 qui seraient l’ornement de la cour et du pays. […] Mais est-ce bien le christianisme qui fait des fanatiques, des fondateurs de sectes, des gens avides de se singulariser ? […] Ouvrez toute grande la porte de la croyance publique, il y aura toujours des gens qui se piqueront de rester dehors. […] Il écrivait, dans ce précieux journal qu’il rédigeait pour Stella : « Les Whigs s’accrochent à moi comme des gens qui se noient, à une branche, et tous leurs grands hommes me font de plates excuses.

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