Ainsi, toute la force que perdent les nobles, le peuple la gagne, jusqu’à ce qu’il devienne libre ; toute celle que perd le peuple libre tourne au profit des rois, qui finissent par acquérir un pouvoir monarchique. Le droit naturel des moralistes est celui de la raison ; le droit naturel des gens est celui de l’utilité et de la force.
Ces enfants de ses sœurs montrent bien de quelle race fortement constituée et prédestinée à l’action il était issu ; la plupart des nièces nous représentent bien cette race en tout ce qu'elle avait de non altéré et de genuine, comme disent les Anglais, la force sacrée du sang, comme diraient les Grecs, la noblesse naturelle avec de terribles instincts d’aventures. […] Elles ont presque toutes, beauté, force, hardiesse et adresse, — des scrupules médiocrement, quoiqu’il y ait eu dans le nombre (ne l’oublions pas) deux vertueuses et une sainte. […] Pradon, qui l’avait vu faire, eut pourtant assez de force et de discrétion pour ne pas nommer Mme Des Houlières ; et l’on a été dix ou douze ans sans savoir que ce fut elle qui l’avait composé. […] Je n’ai pas oublié que madame Geoffrin, dans son bon sens bourgeois aiguisé de malice, disait de lui : « Il est manqué de partout, guerrier manqué, ambassadeur manqué, homme dJaffaires manqué, et auteur manqué. » — « Non, reprenait Horace Walpole qui cite le mot, il n’est pas homme de naissance manqué. » — « Non, dirai-je à mon tour plus fermement encore après cette épreuve où on le verra en 93, il n’est pas un homme comme il faut manqué, puisqu’il sut rester tel, si convenable, si décent, si souriant, et prêt à devenir laborieux dans la mesure de ses forces, à demander à sa plume une ressource honnête, à l’heure de l’adversité extrême. » Nivernais, en son beau moment et avant que le siècle tournât décidément au sérieux, avait ses admirateurs et son école mondaine. […] Puis il se mit à publier une édition de ses Œuvres : « J’ai longtemps résisté, disait-il dans sa préface, aux sollicitations d’amis trop prévenus en ma faveur, qui me pressaient de faire imprimer ces mélanges ; mais à mon âge de quatre-vingts ans, on perd la force de résistance comme toutes les autres, et je me suis laissé persuader. » On put mieux juger de ses Fables, lorsqu’on les lut enfin recueillies.
C’était la grande vogue alors des romans anglais, avec force événements et émotions. […] On ne conquiert, on n’occupe si intimement un esprit de la force de Mlle de Meulan, qu’en modifiant le sien propre et en l’assouplissant sur bien des points. […] Son sentiment filial avait été très-ardent, très-pieux ; son amour maternel fut au delà de tout, comme d’une personne mariée tard, s’attachant d’une force sans pareille à un fils qu’elle n’avait pas espéré, et sur lequel, selon l’heureuse expression d’un père, elle a laissé toute son empreinte99. […] Au reste, la raison de Mme Guizot, qui a pied dans le fait même, admet, pressent les cas d’insuffisance et en avertit : « Je le vois plus clairement chaque jour, dit Mme d’Attilly, la jeunesse est de tous les âges de la vie celui que l’enfance nous révèle le moins ; une influence indépendante du caractère la domine avec un empire contre lequel on peut d’avance lui donner des forces, mais sans prévoir de quelle manière elle aura à s’en servir. » Mme Guizot relève en un endroit une assertion de mistress Hannah More sur la nature déjà corrompue des enfants, et elle la combat. […] « Une femme arrivée au terme de la jeunesse ne doit plus supposer qu’elle puisse avoir commerce avec les passions, fût-ce même pour les vaincre ; on sent que sa force doit être dans le calme, et non dans le courage. » (19 avril 1806.)
Par ma race, j’étais partagé et comme écartelé entre les forces contraires. […] La grande bonne foi de l’ancien enseignement ecclésiastique consistait à ne rien dissimuler de la force des objections ; comme les réponses étaient très faibles, un bon esprit pouvait faire son profit de la vérité où il la trouvait. […] Paris y entrait à pleins bords par les portes et les fenêtres, Paris tout entier, moins la corruption, je me hâte de le dire, Paris avec ses petitesses et ses grandeurs, ses hardiesses et ses chiffons, sa force révolutionnaire et ses mollesses flasques. […] Ma force de raisonnement ne se révéla que plus tard, en philosophie, à Issy. […] Pour moi, je ne crois pas qu’à aucune époque de ma vie j’aie obéi ; oui, j’ai été docile, soumis, mais à un principe spirituel, jamais à une force matérielle procédant par la crainte du châtiment.
Puisqu’il a la prétention d’être un métaphysicien et qu’il nous force à lui parler métaphysique, il ne veut pas voir que Religion révélée ou Justice innée, c’est toujours la question du Juste vivant, du verbe Justice, fait chair par Miséricorde. […] Le génie du style n’est pas fait que de force et de correction ; il a de plus l’idéalité et la grâce. […] Mais la sincérité n’est pas tout le génie ; Proudhon, malgré la puissance de son intellect, n’avait pas l’ensemble inspiré, harmonieux et grandiose qui constitue le génie, cette rareté de l’esprit humain, impossible, d’ailleurs, en dehors de la vérité Proudhon n’était qu’un esprit de grande force, mais c’était assez pour l’emporter sur Rousseau, esprit maladif et inflammatoire, qui fît croire à ses muscles parce qu’il convulsait ses nerfs. […] Et notez bien qu’en caractérisant ainsi la force destructrice de cette machine, de cette locomotive à raisonnements qu’on appelle Proudhon, je n’exagère point jusqu’à la grandeur une destinée qui aurait pu être grande si une telle force avait été mise au service d’une autre métaphysique, si le raisonneur formidable avait choisi d’autres points de départ que les siens. […] C’est une question qu’on peut débattre, mais cette moralité est indéniable, et c’est elle qui l’a fait, un jour de sa vie, moraliste de fonction, et lui a inspiré ce livre de la Pornocratie, dans lequel il a piétiné (mais avec la force d’un éléphant, par exemple !!)
Cette espèce d’illusion que le livre détruirait à coup sûr, pour peu qu’on lût le livre, pour peu qu’on eût la force d’absorber ces huit cents pages de vers qui n’ont pas d’autre raison d’existence que le moi de M. […] Hugo écrit ces barbaries de langage, qui n’ont pas même la force brutale de la Barbarie, sautent aux yeux du connaisseur le moins avisé. […] Victor Hugo est, pour qui se connaît en poètes, un poète primitif, attardé dans une décadence, aimant tout ce qui est primitif, comme la force, par exemple, et ses manifestations les plus physiques et les plus terribles. […] Par la conformation de la tête, par la violence de la sensation, par l’admiration naïve et involontaire de la force, cet homme est éternellement de l’an 1000. […] Hugo doit au monde moderne dont il veut être à toute force, au lieu de rester simplement et fièrement soi ; telles sont les éclatantes beautés qu’il doit aux opinions de son siècle, devenues les religions de son cœur et de sa pensée !
Délabrement déjà entrevu d’un talent qui n’avait pas assurément l’organisation dans la force, mais qui n’en a pas moins, quelquefois, une force admirable par éclairs ! […] Courbé, aplati, stupéfié sous l’ascendant de ces calomnies, le clergé, il faut bien le dire, a laissé imbécillement établir aux ennemis de l’Église — car ils l’ont établi — qu’Alexandre VI était la Trinité de l’inceste, de la fornication et de l’empoisonnement sur le trône pontifical de saint Pierre, et, chose inouïe et particulièrement lamentable ‘ il a fallu attendre jusqu’à ces derniers temps pour qu’un protestant — Roscoe — eût un doute sur ces monstruosités fabuleuses, pour que le doux Audin, qui n’était pas un prêtre, mais un laïque, s’inscrivît hardiment en faux contre elles, et pour que Rohrbacher, qui n’y croyait pas et qui les discuta en passant, avec une force de bon sens herculéenne, dans sa grande Histoire de l’Église, écrivît ce mot, qui sent la vieille épouvante, incorrigible, du prêtre : « Il faudrait, pour bien faire, qu’un protestant honnête homme allât jusqu’au fond de cette question d’Alexandre VI », — comme si ce n’était pas plutôt à un prêtre catholique que l’honneur d’un pareil sujet incombait ! […] L’historien que voici est revenu, lorsque les faits lui ont manqué, aux considérations du bon sens, à l’argumentation, à la force de l’induction ou à celle des choses déduites ; mais il est d’abord et surtout entré dans les faits, jusqu’à ce que les faits manquassent non pas sous sa main, mais sous toute main. […] L’impossible est le gouffre qui l’attire… C’est la force contre laquelle il lutte et qui le brise toujours, et c’est là même le secret et l’explication de tant de choses fausses, disproportionnées, incompréhensibles, qu’on rencontre dans ses écrits. […] Ce n’est pas respectueux, j’en conviens, de le dire d’Hugo ; mais il y force, parce qu’il l’est !
Tension et élasticité, voilà deux forces complémentaires l’une de l’autre que la vie met en jeu. […] Il réalise des disproportions et des déformations qui ont dû exister dans la nature à l’état de velléité, mais qui n’ont pu aboutir, refoulées par une force meilleure. […] Dans le mouvement par lequel elle a fendu cette bouche, rétréci ce menton, gonflé cette joue, il semble qu’elle ait réussi à aller jusqu’au bout de sa grimace, trompant la surveillance modératrice d’une force plus raisonnable. […] Le difficile est de donner au mot sa force de suggestion, c’est-à-dire de le rendre acceptable. […] Mais quelle est la force qui divise et subdivise les branches de l’arbre en rameaux, la racine en radicelles ?
Avec la Foule, ce trésor de forces instinctives, la Foule, capable d’erreurs, elle aussi, aisément séduite à ce qui luit — mais à ce qui luit ! […] N’est-il pas pour la patience et la longueur de temps contre la Force qu’il accouple naturellement à la « rage » ? […] Les forces, les années, les loisirs manquent. […] La Beauté qui console par sa seule présence, ou qui du moins donne encore la force de vivre, n’est-ce pas déjà une Religion ? […] Sarrazin a la force parce qu’il a la foi.
Quelle précision dans ces êtres qui s’étudient à user si heureusement de leurs forces moelleuses ! […] Entre la force de désintégration de son esprit et cette désagrégation des données premières qui caractérise notre époque il existait un accord singulier. […] Elle l’admirait autant que le premier jour ; en lui seul elle sentait une force sur laquelle elle pouvait s’appuyer. Mais quelque chose d’indéfinissable faisait que cette force ne s’exerçait jamais au profit de Shelley lui-même. […] Ainsi qu’il est naturel et logique (et dans ce domaine de la logique de quelle force et de quelle vaillance ne témoigna pas notre ami !
Le jeu, le trente par force, la prime, les alburs, le chilindron, la triomphe, le reynado, les dés prirent le reste. […] La besogne a été rude et beaucoup d’ouvriers y ont dépensé leurs forces. […] Veber ne manquent point de force. […] Tour de poitrine, capacité des poumons, force des bras, force du dos, profondeur de la poitrine, largeur des épaules et des hanches, dimensions des jambes, tout est noté, catalogué, classé. […] La profusion des trésors étalés n’accable point l’esprit par un excès de grandeur ni de force.
La Rochefoucauld a dit : « Nous avons tous assez de force en nous pour supporter le malheur des autres. » C’est vrai. […] Il a encore la force d’écrire à celle qui va lui donner le plus grand bonheur de son existence, de venir sans tarder d’une heure. […] C’était la Force, c’était le Mystère ! […] » tout cela est d’un mouvement endiablé qui force l’attention et appelle souvent le rire. […] J’entendis un de ces massacreurs, qu’ils voulaient faire boire de force, leur dire : » Eh !
C’est cette unité vivante qui est la grande force de l’art wagnérien, c’est elle qui explique la prodigieuse puissance d’expansion dont il est animé. […] Comme les sèves, les forces, les saisons, les climats y sont mêlés ! […] « L’essentiel, c’est le sentiment de la force accrue et de la plénitude. […] » La pensée de Nietzsche n’a pas la force d’aller au-delà de cette raillerie. […] Aussi le rythme est-il la force élémentaire de la musique.
Cette exécution du 4 décembre 1591 eut un plein effet : les Seize y perdirent désormais leur autorité et leur force, le parti des honnêtes gens reprit décidément courage ; les colonels de la garde bourgeoise de Paris, dont la grande majorité était modérée, s’entendirent pour désarmer la portion de population qui était au service des Seize. […] Mansfeld, en force, s’avança au secours de la place ; il pouvait en faire lever le siège, pour peu qu’il reçût des Pays-Bas de nouveaux renforts. […] Cependant les secours manquant et Mansfeld ayant été obligé à la retraite, force fut à la ville, après trois assauts, de capituler.
C’était un original de première force. […] Cette similitude du Français et de l’enfant, qui ne se bornait pas à un simple aperçu comme en ont les gens d’esprit, mais qui était l’idée favorite de l’abbé, revient continuellement dans ces notes de Rousseau : « Il était mal reçu des ministres et, sans vouloir s’apercevoir de leur mauvais accueil, il allait toujours à ses fins ; c’est alors surtout qu’il avait besoin de se souvenir qu’il parlait à des enfants très fiers de jouer avec de grandes poupées. » — « En s’adressant aux princes, il ne devait pas ignorer qu’il parlait à des enfants beaucoup plus enfants que les autres, et il ne laissait pas de leur parler raison, comme à des sages. » Rousseau, à qui tant de gens feront la leçon pour sa politique trop logique et ses théories toutes rationnelles, sent très bien le défaut de l’abbé de Saint-Pierre et insiste sur la plus frappante de ses inconséquences : « Les hommes, disait l’abbé, sont comme des enfants ; il faut leur répéter cent fois la même chose pour qu’ils la retiennent. » — « Mais, remarquait Rousseau, un enfant à qui on dit la même chose deux fois, bâille la seconde et n’écoute plus si on ne l’y force. Or comment force-t-on les grands enfants d’écouter, si ce n’est par le plaisir de la lecture ?
C’est à ce moment de satisfaction légitime et de plénitude, comme il arrive trop souvent, que sa destinée est venue se rompre : une maladie cruelle a, durant des mois, épuisé ses forces et usé son organisation avant l’heure, mais sans altérer en rien la sérénité de ses pensées et la vivacité de ses affections. […] Son ambition n’était pas de proposer une nouvelle théorie après toutes celles des philosophes ; c’était en peintre et pour sa satisfaction comme tel, et pour l’intelligence de son art adoré, qu’il s’appliquait depuis des années à ce genre d’écrits, y revenant chaque fois avec une force d’application nouvelle. […] Bernier, lorsque, tout sanglant de la chute qu’il vient de faire, il monte, de force et d’adresse, dans la voiture où le baron de Bulow enlevait les deux amies.
Légende divine, d’un prix inestimable sous le règne universel de la force brutale, quand, pour supporter la vie, il fallait en imaginer une autre et rendre la seconde aussi visible aux yeux de l’âme que la première l’était aux yeux du corps. […] Jusqu’ici, contre la force des francisques et des glaives, on n’a trouvé de secours que dans la persuasion et dans la patience. […] Tous, par une vague tradition, par un respect immémorial, sentent que la France est un vaisseau construit par ses mains et par les mains de ses ancêtres, qu’à ce titre le bâtiment est à lui, qu’il y a droit comme chaque passager à sa pacotille, et que son seul devoir est d’être expert et vigilant pour bien conduire sur la mer le magnifique navire où toute la fortune publique vogue sous son pavillon. — Sous l’ascendant d’une pareille idée, on l’a laissé tout faire ; de force ou de gré, il a réduit les anciennes autorités à n’être plus qu’un débris, un simulacre, un souvenir.
Ce qui peut arriver de plus heureux, c’est qu’on prenne pour nouveautés des vieilleries hors d’usage, qu’on répare et qu’on revernit, ou des banalités publiques, dont on obscurcit ou force l’expression. […] Mais ils ne l’augmentent pas ; ils ne fécondent pas l’enseignement qu’ils reçoivent, ils n’en tirent pas de quoi se nourrir et se développer : c’est un dépôt qu’ils gardent, non un aliment substantiel qu’ils s’assimilent et dont ils feront de la force. […] S’il est excellent de se mesurer avec certaines opinions hautaines, extrêmes, injustes, proclamées par des esprits puissants et sincères en un bon style, on ne saurait trop éviter l’erreur terne et sans relief, capable de s’insinuer parce qu’elle n’a pas la force de choquer, les demi-vérités dont les esprits vulgaires et laborieux, cherchant la gloire du paradoxe, font de pleines et plates erreurs.
Il y a quelque chose que le Cid, Phèdre, les Méditations, la Légende des Siècles, les Forces tumultueuses, disent également pour tout le monde : celui qui ne l’entend pas est un sourd ; au moins est-il atteint de surdité partielle et momentanée. […] L’Art d’écrire de Condillac est tout plein de passages expliqués, où l’auteur démontre par des analyses minutieuses à quoi tient la force ou la faiblesse d’un style. […] Ils n’eurent qu’à interroger leurs élèves ; et ils constatèrent que le don de réfléchir sur les impressions d’une lecture, d’aller au-delà du sens littéral pour jouir de toute la force d’une pensée ou de toute la beauté d’une forme, n’était pas un don inné chez la plupart, que, dans la lecture, comme en tout, la nature humaine fuyait la peine, et qu’il fallait exercer les enfants et les jeunes gens à user de toute leur intelligence.
Il « règne par les airs », comme d’autres par les talents, par la force, par la richesse. […] Je crois que ce qu’il y a de sincère en lui, c’est le goût de la grandeur, de la force, de l’héroïsme, et la joie de se sentir « différent » de ses contemporains. […] Quelle force d’âme, quand on y songe, dans cet acharnement à garder jusqu’au bout, en présence des autres hommes, l’apparence et la forme extérieure du personnage spécial qu’on a rêvé d’être et qu’on a été !
Un Socrate instinctif, ou mieux, un faune, un satyre, un être à demi brute, à demi dieu, qui s’effraye comme une force naturelle qui n’est soumise à aucune loi connue. […] Ce dernier livre contient peut-être les plus belles pièces du poète, celles où son vers — qui n’a pas toujours cette assurance — a le plus d’élan, de force et de vigueur. […] Mais inconscient et magnifique ainsi qu’une force naturelle, il chantait ses vers parce qu’il ne pouvait pas faire autrement.
Cette étendue d’esprit, cette force d’imagination, cette activité d’ame, ne donnent-elles pas plus de prise à ce feu qui semble d’autant plus redoutable qu’on ose le combattre, & ne voila-t-il pas cet homme si orgueil, leux de sa sagesse, esclave comme un autre ; non. […] Tel est le partage de celui qui a médité sur l’art de changer les maux en biens, d’opposer la patience aux coups du sort, & de le dompter par la force & l’étendue de son esprit. […] Elles se sont avilies à nos yeux à force d’être l’instrument du crime, & d’appartenir à des hommes méprisables ; que l’or, germe de tous les maux, soit pour eux, la médiocrité & la gloire seront pour nous.
Une fois engagé dans la voie préférée, l’emploi légitime de ses forces suffirait à l’occuper. […] Si elle eût pleuré, il était sauvé ; mais elle a vu sa douleur sans la partager, elle l’a jugé, elle a mesuré sa force : il est perdu. […] Le qui-vive perpétuel de cette intimité vigilante épuise enfin les dernières forces des deux adversaires.
Une institution n’a sa force que quand elle correspond au besoin vrai et actuellement senti qui l’a fait établir. […] Erreur : les petits perfectionnements gâtent l’œuvre ; la force native disparaît ; tout se pétrifie. […] La force de traction de l’humanité a résidé jusqu’ici dans la minorité.
… Madame de Molènes a fait comme le Charles Moor des Brigands de Schiller, qui se lie un bras à un arbre pour combattre et mieux prouver sa force… Mais la force, chez les femmes, c’est la grâce, et pour avoir toute leur grâce il leur faut les deux bras… Que dis-je ? […] Il y a enlèvement, non de vive force, mais de volonté, de complicité, d’arrangement calculé.
Mais le sénat conserva son empire souverain sur toutes les terres de la république, et le maintint jusqu’à la fin par la force des armes. […] Néanmoins il avoue son ignorance sur trois circonstances essentielles : d’abord il ne sait sous quels consuls, Annibal, vainqueur de Sagonte, quitta l’Espagne pour aller en Italie, ni par quelle partie des Alpes il exécuta son passage, ni quelles étaient alors ses forces ; il trouve sur ce dernier article la plus grande diversité d’opinions dans les anciennes annales. […] Elles s’appliquent, pour la plupart, avec la même force à Hercule, à Hermès et à Zoroastre.À ces difficultés chronologiques, joignez-en d’autres, morales ou politiques.
La force se révèle dans l’acte, l’originalité dans les mœurs, la sensibilité dans le pathétique. La force ou l’héroïsme ne se trouve que dans l’acte. […] Il voulait la préparer peu à peu au malheur qu’il devait lui faire connaître, mais ses forces le trahirent. […] D’abord, on convint qu’on en finirait de toutes ces difficultés si l’on voulait employer la force… Mais du bruit, des rumeurs ! […] Il a conservé sa force et son ardeur pour le travail, son caractère grave et réservé.