. — Le Fils de Coralie, roman (1879). — Le Mariage d’Odette (1880). — Les Dieux qu’on brise, poème (1881). — Le Père de Martial (1881). — La Marquise, pièce en 4 actes (1882). — Les Amours cruelles (1884). — Solange de Croix-Saint-Luc (1885). — Mademoiselle de Bressier (1886). — Thérésine (1888). — Disparu (1888). — Passionnément, comédie en 4 actes (1891).
Amyot, [Jacques] fils d’un Boucher de Melun, où il naquit en 1513, mort en 1593.
Les Avis d’une mere à son fils, ceux d’une mere à sa fille, sont d’une instruction saine, tendre & remplie d’aménité.
Vouloir des lois d’un détail infini, attachées à tous les mouvements de l’homme comme les fils à tous les membres de l’automate, élever des murailles d’airain non seulement dans la société entre les diverses classes, mais dans l’homme entre ses diverses facultés ; vouloir la vie, et prescrire l’immobilité ; établir le commerce, et prohiber le luxe ; allumer le flambeau des arts et des sciences, et en empêcher le rayonnement avec la main ; permettre la gloire, et châtier le triomphe : tout cela n’est pas d’un grand législateur, mais d’un rêveur ingénieux et, selon le mot de Louis XIV, d’un bel esprit chimérique. […] J’en vois une vive image dans la comparaison du fils d’Ulysse à un coursier fougueux « qui ne connaît que la voix et la main d’un seul homme capable de le dompter. » On en disait autant de l’influence extraordinaire de Fénelon sur son élève. […] Calypso s’entend moins à aimer que Didon abandonnée, et le fils d’Ulysse est plus tiède encore que le fils d’Anchise. […] Quoi de plus ingénieux que de donner pour modèle de conduite au petit-fils de Louis XIV le fils d’un des plus grands rois de la Grèce héroïque ? Quel dessein plus élevé, plus religieux, que de montrer dans l’élève de Mentor, quoique si bien doué par les dieux, fils d’une telle mère et d’un tel père, si accoutumé aux grands exemples, combien le secours des dieux lui est nécessaire pour ne point manquer à sa naissance ni à ses devoirs, et quel peu de mérite nous avons dans les actions qui nous honorent le plus aux yeux des hommes ?
Brienne, [Henri-Louis de Lomenie, Comte de] fils du précédent, mort en 1698, cultiva les Lettres avec des talens propres à le distinguer, si les fréquens voyages, ses aventures & la tournure de son esprit un peu romanesque, n’eussent trop favorisé les écarts de son imagination.
Jean-François Felibien, son fils, Historiographe des Bâtimens du Roi, Membre de l’Académie des Inscriptions, mort en 1733, est Auteur d’un Recueil historique de la Vie & des Ouvrages des plus célebres Architectes, qui est estimé des Artistes.
Alors, il déclara qu’il était chevalier du Saint-Graal, Lohengrin, fils de Parsifal. […] Zola aime la nature, comme le fils de Sycorax aimait son île, d’un amour morose, obscur et profond. […] Fils d’un professeur, M. […] Son fils, en quittant Nantes avec lui, emportait le cabinet de lecture dans sa tête. […] Mille choses agréables au cher fils de la part de ses deux colombes.
Gaston est-il le fils du comte de Flamarande, ou celui de M. de Salcède qui a aimé passionnément la comtesse ? […] Comme son fils, elle est impénétrable. […] Qu’importe à l’étude de ce type que l’amant dont elle torture le cœur soit le fils d’un exilé ? […] C’est ainsi que dans Un Châtiment, la plus récente de ses œuvres, elle met en présence, comme précepteur du fils légitime, le fils naturel. […] Les deux frères, le fils légitime et le fils que longtemps on croit un bâtard, sont en présence.
C’est en France, pays de l’égalité précoce et des révolutions complètes, qu’il faut observer ce nouveau personnage, le plébéien occupé à parvenir : Augereau, fils d’une fruitière ; Marceau, fils d’un procureur ; Murat, fils d’un aubergiste ; Ney, fils d’un tonnelier ; Hoche, ancien sergent, qui le soir dans sa tente lit le Traité des Sensations de Condillac, et surtout ce jeune homme maigre, aux cheveux plats, aux joues creuses, desséché d’ambition, le cœur rempli d’imaginations romanesques et de grandes idées ébauchées, qui, lieutenant sept années durant, a lu deux fois à Valence tout le magasin d’un libraire, qui en ce moment en Italie, ayant la gale, vient de détruire cinq armées avec une troupe de va-nu-pieds héroïques, et rend compte à son gouvernement de ses victoires avec des fautes d’orthographe et de français. […] « Si Satan, comme aux anciens jours, se présentait ici parmi les fils de Dieu, cette vue suffirait pour le renvoyer chez lui plein d’effroi1157. » — « Comme sa voix ronfle, et comme il cogne ! […] L’auteur, né à Édimbourg, était fils d’un avoué1206, savant dans le droit féodal et dans l’histoire de l’Église, lui-même avocat, puis shériff, et toujours grand amateur d’antiquités, surtout d’antiquités nationales, en sorte que, dans sa famille, dans son éducation, dans sa personne, il trouvait les matériaux de son œuvre et les aiguillons de son talent. […] En attendant, le réseau de fils imperceptibles par lesquels Wordsworth essaye de relier tous les sentiments et d’embrasser toute la nature casse sous mes doigts : il est trop frêle ; c’est une toile d’araignée tissée, étirée par une imagination métaphysique, et qui se déchiré sitôt qu’une main solide essaye de la palper. […] Celui-ci, un des plus grands poëtes du siècle, fils d’un riche baronnet, beau comme un ange, d’une précocité extraordinaire, doux, généreux1228, tendre, comblé de tous les dons du cœur, de l’esprit, de la naissance et de la fortune, gâta sa vie comme à plaisir, en portant dans sa conduite l’imagination enthousiaste qu’il eût dû garder pour ses vers.
Dumas fils. […] Dumas fils. […] Dumas fils. […] Dumas fils. […] Dumas fils comme trop chargé en couleurs, en voici bien d’une autre !
. — Le Fils de la veuve, récit de Bretagne (1896). — Celui qui frappe, légende bretonne (1897)
Le chef-d’œuvre, la merveille des chansons rustiques, n’est-ce pas la complainte de Jean Renaud, qui revient de la guerre, tenant ses entrailles dans ses mains : — Bonjour, Renaud ; bonjour, mon fils, Ta femme est accouchée d’un fils — Ni de ma femm’ ni de mon fils Je ne saurais me réjouir. […] Ces fils superbes de l’Église veulent pour ornements à leurs fautes la foudre du ciel et les larmes des anges. […] Ils donnèrent à l’enfant prédestiné le nom de Schnoudi, qui veux dire fils de Dieu. […] La terre n’a pas partout le sein et l’haleine d’une amante ; partout elle a pour ses fils la beauté d’une mère. […] Ouvre ton sein au fils prodigue et las.
La réponse ne se fit pas attendre, dit le comte Ouvaroff (auteur d’une spirituelle notice sur le prince de Ligne) ; elle était conçue en ces termes : Monsieur, Après le malheur de vous avoir pour fils, rien ne pouvait m’être plus sensible que le malheur de vous avoir pour colonel. […] Le prince de Ligne eut un fils qu’il aima tendrement, dont il fut le camarade et l’ami, qu’il conduisit au feu dès qu’il en eut l’occasion, et dont la mort, dans la première guerre de la Révolution, brisa son cœur33. […] [NdA] Voici une lettre de ce fils du prince à son père, dans la guerre des Turcs, après la prise de Sabacz (avril 1788), où il venait d’être nommé lieutenant-colonel et de recevoir l’ordre de Marie-Thérèse ; elle contraste par le ton avec la correspondance du père et de l’aïeul : Nous avons Sabacz.
Gibbon déclare qu’il ne reconnaît avoir aucune obligation à l’université d’Oxford, et il en parle en effet comme le fils le moins reconnaissant. […] Le père de Gibbon prit un prompt parti, il résolut de dépayser son fils, et l’envoya pour quelques années sur le continent, à Lausanne, dans la maison d’un honnête ministre du pays, le pasteur Pavilliard. […] Il le fit imprimer deux ans après (1761), en le dédiant respectueusement à son père et en le plaçant sous les auspices d’un estimable écrivain, fils de réfugié, Maty, qui y mit une lettre d’introduction.
Fils de l’ami le plus intime du cardinal de Retz et de sa seconde femme, Mlle de Verthamon, de celle sous les auspices et d’après l’inspiration de laquelle Fléchier écrivit ses Grands Jours de Clermont, il avait vu la grâce et l’ingénieuse ironie présider à son berceau. […] Nous connaissons ce sang illustre en qui toutes les grandeurs de la terre se trouvent assemblées, et qui tient par tant d’endroits à tant de maisons souveraines ; nous vous voyons revêtu du titre auguste qu’un de nos rois a dit être le plus glorieux qu’on pût donner à un fils de France (le titre de pair) ; nous respectons en vous le sacré caractère que le fils de Dieu a laissé dans son Église comme le plus grand de ses bienfaits ; et cependant, monsieur, ce n’est pas à toutes ces qualités éclatantes que vous devez les suffrages de notre compagnie ; c’est à un esprit plus noble encore que votre sang, plus élevé que votre rang.
Le manuscrit (dont un cahier malheureusement s’est perdu) légué par Méric ou Émery Casaubon, son fils, à la Bibliothèque de l’Église de Cantorbéry, s’y était conservé et n’a été mis en lumière qu’il y a dix ans ; on ne le connaissait jusqu’alors que par des fragments. […] Et c’est toi, ô Dieu tout-puissant, qui par les miséricordes de ton fils, etc. […] Il est vrai qu’il n’avait pas également sauvé tous les siens, et, avant de quitter la France, il avait eu le chagrin de voir son fils aîné converti, et qui se fera même Capucin. « Ô race de vipères !
C’est ainsi qu’il l’entend, et il le confesse : « Je suis beaucoup plus chrétien qu’on ne le suppose, écrivait-il un jour à l’abbé de Pradt (un prélat très coulant, il est vrai) ; on ne me traiterait pas d’antichrétien, si on ne faisait du christianisme un moyen politique. » — « Pour douter de ce que beaucoup de gens croient, disait-il encore, il n’en résulte pas que je ne croie à rien. » A vingt ans, il faisait maigre le vendredi saint, quoique le maigre l’incommodât ; non pas qu’il s’en tînt à la conclusion un peu vague du Vicaire savoyard, qui laisse la porte entr’ouverte à l’idée de révélation, mais il rendait hommage à la mort la plus touchante du meilleur d’entre les fils des hommes. […] Oh sait que, jeune, il avait eu un fils naturel qu’il éleva, et auquel il était disposé à donner son nom, mais qui se montra peu digne de lui en tout, et qui alla mourir à l’île Bourbon. Ses lettres de reproches et de conseils à ce fils sont sensées, tendres et tout à fait paternelles.
La Noblesse crut dans le premier instant à un triomphe ; les gentilshommes, en quittant la séance, allèrent chez la reine qui leur présenta son dernier fils, le nouveau Dauphin, et leur dit : « Je le confie à la Noblesse ; je lui apprendrai à la chérir, à la regarder toujours comme le plus ferme appui du trône. » Cependant, après que le roi était sorti, suivi de la Noblesse et d’une partie du Clergé, la séance continuait ; Mirabeau lançait à M. de Dreux-Brézé le mot mémorable ; l’Assemblée s’enhardissait, s’investissait du pouvoir et faisait acte de souveraineté. […] La gloire du roi, celle de son fils et le bonheur de cette ingrate nation, voilà tout ce que je peux, tout ce que je dois désirer ; car, pour votre amitié, mon cher cœur, j’y compte toujours : elle fait ma consolation… » On voit par cette lettre tout le cœur de la reine avec ses bonnes intentions, et aussi les incertitudes de son esprit. […] Elle ajoutait dans tout le feu de son indignation et l’ardeur profonde de son mépris : « Je ne vous charge pas de faire mon apologie ; vous connaissez depuis longtemps le fond de toute mon âme, et jamais le malheur n’y pourra faire entrer la moindre idée vile ni basse ; mais aussi ce n’est que pour la gloire du roi et de son fils que je veux me livrer en entier, car tout le reste que je vois ici m’est en horreur, et il n’y en a pas un, dans aucun parti, dans aucune classe, qui mérite qu’on fasse la moindre chose pour lui. » Voilà les accents du cœur, l’âme même qui déborde.
Fournier cherche à ce fait des raisons et des enchaînements qui bien probablement ne s’y trouvaient pas : « En mettant son fils à l’Oratoire, le père de La Bruyère n’aurait fait que suivre l’exemple du fameux Senault, collègue de son père dans le gouvernement de la Ligue, dont le fils était supérieur de la Congrégation, à l’époque même où La Bruyère s’y serait trouvé comme novice. […] M. le Prince (le fils du grand Condé), quand il ne s’agissait que de se divertir, préférait Santeul et lui donnait place dans son carrosse plutôt qu’à La Bruyère.
» Mais lorsqu’on lui eut porté, quelque temps après, le Dithyrambe sur la Naissance du Roi de Rome : « Allons, dit-il, amenez-le-moi ; aussi bien on voudrait l’empêcher qu’il ne ferait jamais autre chose que des vers. » Et le jeune Casimir lui ayant été présenté, il le reçut comme un fils, lui donna des conseils particuliers, lui fit suivre son cours, le lia avec son autre lui-même, Picard, et insensiblement, bien peu d’années après, Casimir Delavigne, encore très-jeune, était devenu à son tour le conseiller de ses premiers maîtres, surtout de Picard qui lui lisait ses comédies : naïve et touchante réciprocité ! […] Il fit précéder sa pièce, à l’impression, d’une charmante dédicace à son jeune fils, et qui rappelle pour le ton ces autres vers délicieux que chacun sait, adressés à sa campagne de la Madeleine. […] Décrirai-je cette journée du 19 décembre, ces funérailles immenses du simple homme de lettres, ce cortége mené par le jeune fils orphelin, et où se pressaient les représentants de l’État, de la société, toute la littérature ?
Écoutons Tacite, c’est ainsi qu’il commence son premier livre : XI « J’entreprends une œuvre riche en vicissitudes, atroce en batailles, déchirée en séditions, sinistre même dans la paix : « Quatre empereurs tranchés successivement par le glaive, trois guerres civiles, plusieurs guerres extérieures, quelques autres tout à la fois civiles et étrangères ; « Nos armes, prospères en Orient, malheureuses en Occident ; l’Illyrie troublée, les Gaules mobiles, la Grande-Bretagne conquise et perdue presque au même moment ; les races suèves et sarmates se ruant contre nous ; les Daces illustrés par des défaites et par des victoires alternatives ; l’Italie elle-même affligée de calamités nouvelles ou renouvelées des calamités déjà éprouvées par elle dans la série des siècles précédents ; des villes englouties ou secouées par les tremblements de terre sur les confins de la fertile Campanie ; Rome dévastée par les flammes ; nos plus anciens temples consumés ; le Capitole lui-même incendié par la main de ses concitoyens ; nos saintes cérémonies profanées ; des adultères souillant nos plus grandes familles ; les îles de la mer pleines d’exilés ; ses écueils ensanglantés de meurtres ; des atrocités plus sanguinaires encore dans le sein de nos villes ; noblesse, dignités, acceptées ou refusées, imputées à crime ; le supplice devenu le prix inévitable de toute vertu ; l’émulation entre les délateurs, non-seulement pour le prix, mais pour l’horreur de leurs forfaits ; ceux-ci revêtus comme dépouilles des consulats et des sacerdoces, ceux-là de l’administration et de la puissance de l’État dans les provinces, afin qu’elles supportassent tout de leur violence et de leur rapacité ; les esclaves corrompus contre leurs maîtres, les affranchis contre leurs patrons, et ceux à qui il manquait des ennemis pour les perdre, perdus par la trahison de leurs amis. » XII « Toutefois le siècle n’est pas assez tari de toute vertu pour ne pas fournir encore de grands exemples : « Des mères accompagnant leurs fils poursuivis, dans leur fuite ; des femmes s’exilant volontairement avec leurs maris ; des proches courageux ; des gendres dévoués ; la fidélité des serviteurs résistant même aux tortures ; des hommes illustres bravant les dernières extrémités de l’infortune ; l’indigence elle-même héroïquement supportée ; des sorties volontaires de la vie comparables aux morts les plus louées de nos ancêtres. […] Puissant en influence et en séduction sur ses subordonnés, sur ses proches, sur ses collègues ; homme à qui il était plus facile de décerner l’empire par son crédit que de l’obtenir pour lui-même. » En Judée, Vespasien et son fils Titus commandaient trois légions ; ils étaient pleins de déférence pour Mucien, leur collègue le plus rapproché, et se concertaient entièrement avec lui. […] Pison, son fils adoptif, veut opposer sa popularité d’estime à la popularité démagogique d’Othon ; il rassemble les troupes de garde au palais et les harangue : « Camarades, leur dit Pison, il n’y a pas encore six jours qu’ignorant ce que nous dérobe l’avenir, et ne sachant s’il fallait désirer ou redouter davantage ce nom d’héritier de Galba, j’ai été adjoint par lui à l’empire.
Quand j’ai vu tout à coup cet Auvergnat éclater d’indignation parce que son fils doit épouser une femme qui a vingt ans de plus que lui et qui a eu un amant, mais qui est duchesse, très belle, influente et prodigieusement riche, ma surprise n’a pas été mince. […] Il n’est pas non plus difficile de reconnaître que l’histoire du fils se rattache à celle du père par un effet de contraste. Même il y a, dans les rencontres de ce père et de ce fils, qui n’ont pas une idée en commun, un dramatique froid navrant qui serre le cœur (et qui serait peut-être doublé si l’auteur semblait moins persuadé qu’Astier-Réhu n’est qu’une horrible vieille bête)… Mais enfin cette unité secrète, intérieure du livre, M.
« Or, ça n’était pas un peintre-verrier, mais le fils de monseigneur l’évêque. « Parce que monseigneur, avant d’être évêque, avait été marié et avait eu un fils. […] « Et monseigneur promit que, si elle guérissait, il lui donnerait son fils.
Montégut a trop de respect pour le positivisme — mais par une étrange taquinerie scientifique qui s’appelle, paraît-il, la télégonie : il a un fils qui ressemble au premier mari et il se tourmente jusqu’à en mourir de la présence de ce spectre approuvé par l’Académie de Médecine. […] Et puis, vous savez, ici l’épisode fleurit librement et les aventures de Brout de Chandeilles, dit Bout-de-Chandelle, et de Mlle Mouche font des lignes parmi les aventures d’Hartevel, de Soulières, et du fils à Soulières, et de la fille à Hartevel. […] Je ne sais quelle héroïne « filait sur l’Espagne, où jadis elle s’était compliquée d’une seconde fille, après la Russie, dont elle gardait un fils ».
Mme Du Deffand lui portait envie de ce qu’il ne s’ennuyait jamais dans la solitude ; mais, avec son goût sévère, elle ne comprenait pas qu’on aimât pêle-mêle tant de choses, qu’on pût lire à la fois Shakespeare et La Guerre de Genève de Voltaire, admirer Mme de Sévigné et se plaire aux romans d’un Crébillon fils. […] Mme Du Deffand regrette à un certain endroit que Walpole n’ait pas été son fils, ce qui eût été possible à la rigueur d’après les âges. […] Elle aime Walpole comme la plus tendre des mères aurait aimé un fils longtemps perdu et tout à coup retrouvé.
Ce titre, cette qualification de roi qui ne fut donnée qu’au fils du Grand Électeur, et comme par grâce, semblait plutôt avoir diminué le nom prussien qu’elle ne l’avait rehaussé. […] Ce premier roi de Prusse, par toute sa vie de vaine pompe et d’apparat, disait, sans le savoir, à sa postérité : « J’ai acquis le titre, et j’en suis fier ; c’est à vous de vous en rendre dignes. » Le père de Frédéric, dont son fils, si maltraité par lui, a si admirablement parlé, et dans un sentiment non pas filial, mais vraiment royal et magnanime, ce père grossier, économe, avare, bourreau des siens et idolâtre de la discipline, cet homme de mérite pourtant, qui « avait une âme laborieuse dans un corps robuste », avait rendu à l’État prussien la solidité que l’enflure et la vanité du premier roi lui avaient fait perdre. […] Dans le portrait de son aïeul, le premier Frédéric, fils du Grand Électeur, et si peu semblable à son père, il dira pour marquer le faste de ce roi de la veille, qui n’avait pas moins de cent chambellans : « Ses ambassades étaient aussi magnifiques que celles des Portugais. » Son jugement des hommes est profond et décisif.
Alfred de Martonne, fils d’un père connu par des études sur la littérature du Moyen Âge, et qui n’y est pas étranger lui-même, a publié, sous le titre d’Offrandes (1851), une cinquantaine de sonnets qui attestent le commerce des maîtres en ce genre. […] En avançant dans la vie, il a pu ressentir de plus en plus les douleurs et goûter les affections légitimes : le fils qui pleure une mère, l’époux qui va s’attendrir sur le berceau d’un enfant, c’est là de quoi animer raisonnablement le platonicien, et de quoi achever l’homme dans le poète65. […] Jeune, et déjà fait aux épreuves de la vie, il prend l’homme avec tous ses sentiments de père, de fils, d’époux, d’ami, et il le place dans le cadre éblouissant des Tropiques.