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506. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 3, de la musique organique ou instrumentale » pp. 42-53

La matiere a été comme épuisée, soit par Bartholin le fils dans son traité des instrumens à vent de l’antiquité, soit par d’autres sçavans. […] Quelques modernes, comme Monsieur Meibomius et Monsieur Bartholin le fils, ont même ramassé ces faits dans leurs ouvrages.

507. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Chaque jour nous sommes envahis par des générations nouvelles de Jean-Jeannot, fils de Jean-Jacques. […] Ces dix mille Adams se donnèrent, spontanément, bien entendu, un rendez-vous commun, on ne sait quand (la date est restée supra-historique et métaphysique, comme il convient à une bonne philosophie de l’histoire), on ne sait comment (car alors il n’y avait ni courriers ni télégraphie : on a mis quatre mille ans, dit Jean-Jeannot Fourier, l’aîné des fils de Jean-Jacques, pour inventer l’étrier), on ne sait où (le point est resté vague sur la mappe monde, et si ce fut partout, ce fut difficile à trouver), et enfin pourquoi ?

508. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

L’idéal, c’est que le paysan puisse manger de la viande et que mon cordonnier, ayant amassé trois mille francs de rente, puisse envoyer son fils à l’École de Droit… »‌ Voilà quelques extraits des trente-trois premières pages ; il y en a trois cent cinquante de ce ton.‌ Ce livre est un réquisitoire terrible contre les Français de 1865, et comme ils ne sont pas morts ou que leurs fils leur sont identiques, c’est, on en juge, une lecture assez stimulante.‌

509. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »

Il alla souvent à la cour de Hiéron, roi de Syracuse, et sans doute aussi à celle de ses fils, souverains moins puissants de villes fondées par eux. […] Il avait, de son union avec Mégaclée, un fils du nom de Daïphante, inconnu dans l’histoire, et deux filles, Protomaque et Eumétis.

510. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

De ce jour commence le rêve de la jeune fille ; elle aime un jeune artiste qu’elle ne sait pas être le fils de l’évêque. […] a dit l’évêque à son fils en venant chez la mourante. […] Donc, son fils embarqua sur un navire le cadavre de son père et se dirigea vers l’Italie. […] Le père était mort, le fils était mort. […] Son fils, un de nos crevés pris sur le vif, se compromet dangereusement.

511. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Alexandre Dumas fils. […] Il m’assure qu’il était honnête homme et bon fils. […] Qu’il préférât son fils, rien de plus naturel. […] Ce Saniel, fils d’un rude paysan d’Auvergne, ignore la haine comme l’amour. […] Et pourtant Satan était un fils de Dieu.

512. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

J’ai tué mon père, mais en légitime défense et sans savoir que j’étais son fils. J’ai épousé ma mère, mais sans savoir que j’étais son fils. […] Créon, d’abord accablé, songe à sauver son fils en le faisant fuir. […] — Mais il ne sait pas que son fils connaît l’oracle. […] parfaitement, et y compris sinon Augier, du moins une partie de Dumas fils).

513. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Les filles de Céléos l’amènent à leur mère Métanire, qui lui confie son fils Triptolème. […] Son fils mourra, puisqu’elle a manqué de foi. […] Alexandre VI tremblait devant son terrible fils. […] C’est, dit-on, à l’Inquisition qu’il sacrifia son fils don Carlos. […] si j’avais un fils !

514. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Dans le Phormion de Térence, Démophon apprend que son fils est marié sans son aveu. […] « Un père de famille, dit Scapin, qui a été absent de chez lui, doit se figurer sa maison brûlée, son argent dérobé, sa femme morte, son fils estropié, sa fille subornée ; et ce qu’il trouve qui ne lui en est point arrivé, l’imputer à sa bonne fortune. […] Cléante (le fils de l’Avare), à Mariane. […] Harpagon, bas à son fils. […] C’est que le fils de l’Avare fait des cadeaux à sa maîtresse aux frais de son père ; c’est que l’Avare est amoureux, et qu’il ne sait ni reprendre ni laisser à Mariane son diamant ; c’est que Pantalon est généreux, et qu’Harpagon est avare.

515. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Sort dont son fils était menacé. […] « Votre fils est mort trop tôt ? […] Érixon, chevalier romain, fait périr son fils à coups de fouet. […] Mon fils ? […] C’est qu’il lui restait un second fils.

516. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

afin que Dieu, qui dote les familles, Donne à vos fils la force et la grâce à vos filles. […] Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse, Et se remit à fuir, sinistre, dans l’espace. […] — Cachez-moi, cria-t-il ; et le doigt sur la bouche, Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche. […] Pour la couronne, c’est un fils qui, pour la patrie, pour l’honneur, est obligé de tuer son père. […] De sorte que, d’un côté de la Seine, le fils tuait le père, de l’autre côté, le père tuait le fils, et cela donnait une idée de la famille française… Enfin, François Coppée a écrit, dans le genre de la Légende des siècles et des Trophées, de beaux morceaux, de beaux fragments épiques.

517. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

lui dit son fils. […] C’est aussi Werlé qui a aidé le fils du bonhomme à s’établir photographe. […] Un apôtre, un croyant, presque un saint : Grégers, le fils du vieux Werlé. […] Il est débonnaire avec son fils et lui donne tout l’argent qu’il veut. […] Alexandre Dumas fils (reprise).

518. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Le jeune Jérusalem, fils d’un théologien connu, et secrétaire de légation, qui se trouvait à Wetzlar en même temps que Goethe, jeune homme romanesque et lettré, épris d’une passion malheureuse pour la femme d’un de ses collègues, se tua d’un coup de pistolet à la fin d’octobre 1772. […] Arrivés au Mein, nous y trouvons mon fils qui patinait : il volait comme une flèche à travers la foule des patineurs ; ses joues étaient rougies par l’air vif, et ses cheveux châtains tout à fait dépoudrés. […] — Allons, me voilà ôtant ma bonne pelisse chaude ; il la met, jette la queue sur son bras, et s’élance sur la glace comme un fils des dieux. […] C’est peut-être ce même jour où il comparait ses rapides patins aux semelles d’or de Mercure, que sa mère aussi le comparait, lui, à un fils des dieux. […] Au moment de les publier lui-même, ce fils de Charlotte mourut, mais les autres membres de la famille ont voulu accomplir son vœu, et c’est ainsi que l’ouvrage a paru l’année dernière en Allemagne.

519. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Antoine de Latour, précepteur d’abord, puis secrétaire des commandements du plus jeune fils de Louis-Philippe, le duc de Montpensier. […] Dans une lettre à son fils, l’année d’après, Mme Valmore dépeignait cette même vie provinciale et rurale à sa manière : « (Octobre 1852)… Hier avec Langlais, nous avons fait le tour de la ville (je crois qu’ils disent la ville). […] Les poètes n’y font pas de nids, et les tourterelles mangent comme des ogres… » L’état d’Ondine, à ce second automne passé aux champs, était déjà devenu un sujet d’alarme, et les yeux d’une mère, si crédule qu’elle fût à l’espérance, ne s’y trompaient pas : « … Hors de là, mon cher fils, il faut rentrer dans les détails douloureux, t’avouer que je souffre toujours dans ce même amour de mère, te dire que vingt fois dans un jour une terreur se glisse entre elle et mon regard. […] Je trouve dans une lettre de ce temps-là, adressée par un père à son fils âgé de quatorze ans, un tableau des mêmes scènes, qui est une pièce poignante à l’appui. […] Valmore écrivant à son fils Hippolyte, alors en pension à Grenoble.) — Lorsque cet article parut dans le Temps, il s’éleva à Lyon une polémique dans le journal le Salut public (n° du 7 juin 1869), au sujet de ces souvenirs sanglants et néfastes de l’insurrection de 1834.

520. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

… » Elle passait ses journées à chanter les cantiques de Marseille, qui étaient son livre de prédilection 24, surtout le cantique de joseph : Ô Joseph, ô mon aimable, Fils affable, Les bêtes t’ont dévoré Je perds avec toi l’envie D’être en vie ; Le Seigneur soit adoré ! […] Je m’ingéniais alors à inventer des moyens pour lui prouver que j’étais toujours le même « fils affable » que par le passé. […] Il fit la carrière scientifique de son fils en lui permettant de se livrer, jusqu’à l’âge de plus de trente ans, à ses recherches spéculatives, sans fonction, ni concours, ni école, ni travail rémunérateur. […] Si les gens de goût me reprochent de m’être montré fils de mon siècle en prétendant ne pas l’être, je les prie d’être bien persuadés au moins que cela ne m’arrivera plus. […] Malgré de sensibles défauts, malgré l’humilité de son origine, ce fils de paysans et de pauvres marins, couvert du triple ridicule d’échappé de séminaire, de clerc défroqué, de cuistre endurci, on l’a tout d’abord accueilli, écouté, choyé même, uniquement parce qu’on trouvait dans sa voix des accents sincères.

521. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Une théodicée est poétiquement enseignée dans Jocelyn : c’est la Religion de Racine fils, avec des traits de génie en plus :                                     Je suis celui qui suis. […] Lamartine reprend plus tard la question : Le sage en sa pensée a dit un jour : « Pourquoi, Si je suis fils de Dieu, le mal est-il en moi ? […] Ainsi le divin Fils parlait au divin Père. […] S’il est vrai qu’au jardin des saintes Ecritures Le fils de l’homme ait dit ce qu’on voit rapporté, Muet, aveugle et sourd aux cris des créatures. […] … Marchant à la mort, il meurt à chaque pas Il meurt dans ses amis, dans son fils, dans son père ; Il meurt dans ce qu’il pleure et dans ce qu’il espère ; Et, sans parler du corps qu’il faut ensevelir, Qu’est-ce donc qu’oublier, si ce n’est pas mourir ?

522. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Et d’autre part, on nous assure que Sorel aurait eu comme second fils spirituel. […] Quelques amis conseillèrent à l’avocat de dater, dans sa déclaration, la naissance de son fils du 1er janvier. […] C’est l’histoire du fils d’un négociant en soierie, seul survivant des enfants que cet homme, un M.  […] Il l’avait été comme fils. […] Il était le fils d’un professeur de rhétorique qui avait été un condisciple de M. 

523. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Déjà le devin Tirésias est venu l’avertir que tous les autels étaient souillés des lambeaux arrachés par les oiseaux et les chiens au cadavre de l’infortuné fils d’Œdipe. Sous les yeux mêmes du roi, son fils Hémon, fidèle amant d’Antigone, se perce de son épée, et quelques instants après on lui annonce qu’Eurydice sa femme a suivi Hémon aux enfers. […] Elles font valoir avec force les liens de la parenté naturelle, les liens qui attachent un fils à sa mère. […] Mais ce n’est pas le Danemark qui m’intéresse, c’est Hamlet ; et dans Hamlet, ce n’est pas le devoir terrible et sanglant du fils comme dans Oreste, c’est Hamlet lui-même. […] Il est vrai que l’homme moderne put être pathétique autrement qu’en sa qualité de citoyen, de roi, de père, de fils ou d’époux ; l’ambition, l’amour, la grandeur personnelle, voilà ce qui fit de lui un héros tragique ; mais, de même que l’homme antique, il parut sur la scène en qualité d’époux, de fils, de père, de citoyen ou de roi.

524. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Aujourd’hui le fils du comte Roederer a pensé que le plus digne hommage à rendre à la mémoire de son père était de recueillir ses œuvres, en les présentant sous la même forme d’une demi-publicité qui leur laissât un caractère d’amitié et de famille. […] L’économie politique ensuite aura sa place ; mais ce qui donnera à cette collection un prix tout particulier, ce seront les mémoires du comte Roederer, composés tant des notices mêmes rédigées par l’auteur en vue de sa famille, que d’un choix entre les notes et lettres nombreuses qu’il a laissées à son fils. […] Il rendit de notables services à la cité, et s’attira le respect même de son père qui, par un touchant retour, honorait en lui le fils qui s’était si généreusement émancipé. […] Quarante-huit ans après, c’était le même homme qui publiait son Mémoire sur la société polie ; ce qui faisait dire à M. de Talleyrand, parlant au fils de l’auteur : « Il y a une chose remarquable dans la vie de votre père, et qui n’est peut-être arrivée à personne avant lui, c’est qu’à cinquante ans de distance il a publié deux ouvrages, dont le premier a fondé sa réputation, et dont le second vient de la couronner. » En même temps et aux approches de 89, Roederer avait l’habitude et le besoin d’écrire sous forme plus courante et plus brève sur toutes les questions du jour, sur les événements ou conflits qui occupaient à Metz l’attention publique : en un mot, comme Franklin, il était par nature et par goût journaliste ; il le sera pendant une grande partie de sa vie, et conciliera, tant qu’il y aura moyen, ce genre de publication avec les hauts emplois et les dignités même de l’État.

525. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Quelque chose de ce sentiment austère et contristé se réfléchit dans la page suivante, où M. de Rohan, après avoir raconté la reddition de La Rochelle le 28 octobre (1628), ajoute du ton de fermeté et de fierté qui lui est propre : La mère du duc de Rohan et sa sœur4 ne voulurent point être nommées particulièrement dans la capitulation, afin que l’on n’attribuât cette reddition à leur persuasion et pour leur respect, croyant néanmoins qu’elles en jouiraient comme tous les autres ; mais comme l’interprétation des capitulations se fait par le victorieux, aussi le conseil du roi jugea qu’elles n’y étaient point comprises, puisqu’elles n’y étaient point nommées : rigueur hors d’exemple, qu’une personne de cette qualité, en l’âge de soixante-dix ans (et plus), sortant d’un siège où elle et sa fille avaient vécu trois mois durant de chair de cheval et de quatre ou cinq onces de pain par jour, soient retenues captives sans exercice de leur religion, et si étroitement qu’elles n’avaient qu’un domestique pour les servir, ce qui, néanmoins, ne leur ôta ni le courage ni le zèle accoutumé au bien de leur parti ; et la mère manda au duc de Rohan, son fils, qu’il n’ajoutât aucune foi à ses lettres, pource que l’on pourrait les lui faire écrire par force, et que la considération de sa misérable condition ne le fît relâcher au préjudice de son parti, quelque mal qu’on lui fît souffrir. […] Voilà comme cette pauvre ville, qui fut autrefois la retraite et les délices du roi Henri IV, est devenue depuis l’ire et la gloire de son fils Louis XIII. […] On y voit que, pendant le siège, Mme de Rohan, dans une lettre qui fut interceptée, proposait à son fils la devise qu’elle disait être de la reine de Navarre (sans doute Jeanne d’Albret) : « Paix assurée, victoire entière et mort honnête ! » Envoyée prisonnière à Niort, on essaya d’agir sur elle dans le cours de l’année suivante pour lui faire écrire à M. de Rohan de rentrer dans le devoir ; on mit en avant des tiers, qui, sans employer le nom du roi, l’exhortaient comme d’eux-mêmes et comme s’ils étaient mus par la seule considération de son intérêt et de celui de ses enfants : « Mais cette femme maligne jusques au dernier point, dit Richelieu, ne voulut jamais condescendre à s’y entremettre par lettres, disant pour prétexte que ce n’était pas un moyen assez puissant et qu’il fallait qu'elle y allât elle-même, ce que Sa Majesté refusa, sachant qu’elle ne le désirait que pour rendre le mal plus irrémédiable, et affermir son fils et ceux de son parti dans la rébellion jusqu’à l’extrémité. » Telle était cette mère invincible, qui portait dans la défense de sa foi l’âme des Porcia, des Cornélie, et des anciens Romains.

526. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Parmi ses neveux, il en avait un qu’il aimait, qu’il admirait presque en un âge encore tendre, et qu’il s’était accoutumé à considérer comme son propre enfant : c’était un prince Henri aussi, le second fils de ce prince Guillaume qu’on a vu mourir après sa disgrâce. L’aîné des fils du prince Guillaume était l’héritier présomptif du trône, et celui qui succédera en effet à Frédéric ; mais ce cadet aimable et charmant avait séduit le héros par les plus heureuses qualités naturelles, et faisait sa secrète joie… Tu Marcellus eris ! […] J’ai aimé cet enfant comme mon propre fils. […] Je n’ai jamais été père, mais je me persuade qu’un père ne regrette pas autrement un fils unique que je regrette cet aimable enfant.

527. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Gabriel Lucas-Montigny, fils de l’homme honorable qui a si bien mérité de l’illustre souche des Mirabeau. […] Il était bien le fils de l’homme qui, revenant à la tête de sa compagnie le jour de l’inauguration de la statue érigée à Louis XIV par le duc de La Feuillade sur la place des Victoires, s’arrêta au Pont-Neuf devant la statue de Henri IV, et dit en se retournant vers sa troupe : « Mes amis, saluons celui-ci ; il en vaut bien un autre !  […] Tous les écrits de Mirabeau père, à les considérer par cet aspect, n’allaient à rien moins qu’à rendre son fils inutile. C’est parce que Mirabeau père (en ce qu’il avait de commun dans ses vœux patriotiques avec les Vauban, les d’Argenson, les Turgot) n’a pas réussi, que Mirabeau fils parut un jour, avec sa crinière de lion et sa voix de tonnerre, et monta le premier à l’assaut.

528. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Elle rencontre sur le bateau un marquis et son fils ; c’est précisément un ami de son père, qui, la voyant seule et triste, lie conversation avec elle. […] Son fils, Emmanuel, un jeune homme charmant, se montre, au premier coup d’œil, touché de la beauté d’Aurélie, comme elle-même est touchée de ses attentions. […] Une châtelaine voisine, des plus méchantes, qui a jeté ses vues sur le fils du marquis, Emmanuel, pour en faire son gendre, et qui entrevoit une rivale à sa fille dans la jeune Parisienne, sème les propos, les calomnies ; pour les faire cesser, le marquis, accompagné de son fils, vient demander Aurélie en mariage à son père.

529. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

De son côté, don Diègue, après être allé se jeter aux pieds du roi pour conjurer la vengeance de Chimène et implorer la grâce de son fils, cherche partout ce fils devenu tout d’un coup invisible. […] Dans l’auteur espagnol, c’est mieux : le père a indiqué un rendez-vous exact à son fils dans un lieu écarté : ce qui est tout naturel. […] Il a mieux aimé mettre vaguement son don Diègue en quête par les rues et cherchant son fils presque à tâtons.

530. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

La famille était assez nombreuse : trois filles et un fils. […] On conçoit que, sous l’impression que laissent de pareils élans, Michelet ait pu lui écrire un jour : « Le sublime est votre nature… » ; et qu’ayant sous les yeux son dernier recueil, il ait écrit à son fils (25 décembre 1859) : « Mon cœur est plein d’elle. […] Bien peu de familles auraient eu, comme vous, cette manière élevée et noble de penser et de sentir, qui met la plus grande gloire d’une personne si chère, dans l’expression la plus intime de la vérité. — Vous et votre excellent fils, vous êtes pour moi, à cet égard, des modèles, et tels que je n’en ai pas rencontré deux fois dans ma carrière de critique littéraire et de biographe. […] Il était fils d’un père comédien qui avait pris le nom de Valmore. — Il est fait mention dans la Correspondance de Napoléon Ier , au tome XXII, page 283, d’un général Lanchantin, que Napoléon met à la tête d’une 2me brigade destinée à la formation d’un corps d’observation de l’Italie méridionale, après la dissolution de l’armée de Naples (24 juin 1811).

531. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Il y a bien quelque quarante ans aussi que la rénovation poétique, qui est en pleine vogue à cette heure, a débuté chez nous dans les vers d’André Chénier, et à fait route latéralement dans la prose des Études, des Harmonies de la Nature, dans celle de Corinne, René, Oberman et des romans de Nodier, tous ces fils des Rêveries, toute cette postérité de Jean-Jacques. […] Entre ces deux divins maîtres, Crébillon fils se glissa en marquis par ses jolies fantaisies libertines, Ah ! […] C’est ce qui a fait dire à quelqu’un de plus sévère que nous : « Musset a un merveilleux talent de pastiche : tout jeune, il faisait des vers comme Casimir Delavigne, des élégies à l’André Chénier, des ballades à la Victor Hugo ; ensuite il est passé au Crébillon fils. […] De nos jours, quand il a abordé certaines parties du règne de Napoléon, ç’a été la critique et l’ironie qui ont prévalu ; il nous a peint des lieutenants de la vieille armée espions, de jeunes fils de famille bonapartistes grossiers ; et sa sublime Prise d’une Redoute n’est que le côté lugubre de la gloire militaire : il n’a pas embrassé, dans les peintures détachées qu’il en a données, l’harmonie de ce grand règne.

532. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

La fermière Rose Chandoux vend sa ferme, s’installe en ville, veut que son fils soit notaire. […] Morale : si Rose Chandoux avait gardé sa ferme, son fils serait riche et n’irait pas en prison. […] En réalité, à moins d’une vocation spéciale et de circonstances exceptionnelles, un fils de paysan qui se fait bourgeois et qui embrasse, comme on dit, les professions libérales, y perd presque toujours, et de plusieurs façons. […] Je laisse même de côté des figures vivantes, mais d’une invention facile, telles que la fermière Rose Chandoux, la terrible mère qui veut faire un notaire de son fils, et Geneviève Bourgeois, la vieille fille héroïque, gardienne jalouse de la terre familiale, dont la vie n’est qu’un amer et silencieux sacrifice aux derniers du nom, et qui meurt sur ce cri : « Il n’y a plus de Cassoire ! 

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