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1202. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

C’est l’histoire d’une belle jeune fille, qui a beaucoup d’amoureux et les perd, et d’une fille laide, qui n’a qu’un amoureux et le garde. […] L’expression, qu’elle applique à l’infortunée Reine d’Écosse, « fille de la Discorde » a naturellement passé depuis longtemps dans la littérature. […] Les filles du Soleil et de la Lune sont assises sur les bords écarlates des nuages et tissent les rayons de lumière en une toile brillante. […] Elle est pauvre, mais bien née, car elle est la fille unique de M.  […] Moi, la fille du Grand-Pin… Moi, une Micmac, montrer la peine que j’ai au cœur !

1203. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

C’est le prêtre qui, parlant de la parure des filles, reproche aux hommes de transporter les ornements que le temple de Dieu devrait avoir seul « à ces cadavres ornés, à ces sépulcres blanchis114 » ; c’est l’homme qui s’attendrit sur les grâces de la duchesse d’Orléans, sur ces charmes de l’esprit et du cœur, sur cette fleur sitôt desséchée ; c’est l’homme qui nous tire des larmes sur l’iniquité de la mort. […] Il ne croit pas s’abaisser quand il prépare des enfants à la première communion, ou qu’il rassure, au fond d’un cloître, de pauvres filles agitées par des scrupules de conscience, ou qu’il pénètre dans les misères de notre foyer domestique. […] « Vous croyez, dit-il aux pieuses filles, que j’irai résoudre tous les doutes et contenter vos désirs curieux. […] Là il trouvait abondamment matière à ces peintures de la vie qui remplissent tous ses écrits ; mais, écrivant pour des filles séparées du monde, il les adoucit et les atténue, afin de les approprier à la chasteté de la vie cloîtrée, où l’on ne voit le monde qu’à travers les efforts de détachement pour l’oublier. […] Intéresser l’esprit de pieuses filles à tout ce qui dans la religion est sensible ; ne point s’acharner aux choses inexplicables ; omettre les questions qui ne sont que de l’école : voilà le plan de Bossuet dans ses Méditations.

1204. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

J’ai vu le triomphe réel de ces idées et de ces sentiments dans l’apparente ruine de leurs droits, quand, tout à l’heure, le chef-d’œuvre de Sophocle et de la tragédie me montrait le duel à mort de deux vérités morales, sacrées en elles-mêmes, mais partielles, exclusives et contradictoires, filles de l’Absolu, mais détachées et précipitées de son sein sur la scène du monde, et, depuis cette chute, fatalement destinées à lutter l’une contre l’autre et à périr toutes deux, afin que la mort venant anéantir le néant de leur existence finie, et les délivrer de la contradiction qui les mettait aux prises, leur permît de reprendre leur vol, libres et réconciliées, vers le royaume de leur Père. […] À partir du moment où les lois, dans leur forme prosaïque, se sont constituées et commencent à prévaloir, l’aventureuse liberté des personnages chevaleresques se trouve jetée en dehors des mœurs, et si elle ne renonce pas à sa mission céleste de faire régner la justice, de venger les opprimés, de défendre les orphelins, les filles et les veuves, elle tombe dans le ridicule, et finit en prison ou à l’hôpital234. […] Agamemnon sacrifice, comme roi et comme chef de l’armée, sa fille à l’intérêt des Grecs et du succès de l’expédition contre Troie.

1205. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

À Versailles, où l’on est plus modéré, il n’y a que deux spectacles et un bal par semaine ; mais tous les soirs il y a appartement et jeu chez le roi, chez ses filles, chez sa maîtresse, chez sa bru, outre les chasses et trois petits voyages par semaine. […] D’ailleurs la règle est que, lorsqu’ils se retirent, le roi leur fait une pension de 20 000 livres et donne 200 000 francs de dot à leur fille  Ce n’est pas trop pour leur train. « Ils sont obligés de tenir un si grand état de maison, qu’ils ne peuvent guère s’enrichir dans leur place ; ils ont tous table ouverte à Paris au moins trois fois par semaine, et à Versailles, à Fontainebleau, table ouverte tous les jours205. » M. de Lamoignon étant nommé chancelier avec 100 000 livres d’appointements, on juge tout de suite qu’il se ruinera206 ; « car il a pris tous les officiers de cuisine de M. d’Aguesseau, dont la table seule allait à 80 000 livres. […] Quantité de couvents sont des asiles agréables et décents pour des dames veuves, pour de jeunes femmes dont les maris sont à l’armée, pour des filles de condition, et la supérieure, qui le plus souvent est demoiselle, tient avec aisance et dextérité le sceptre de ce joli monde féminin  Mais nulle part la pompe, l’hospitalité, la foule ne sont plus grandes que dans les palais épiscopaux.

1206. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Seulement, en ceci contente mon désir145. » Mosca va dire à Corvino que l’huile d’un charlatan a guéri son maître, qu’on cherche quelque jolie fille pour achever la cure. « N’avez-vous pas quelque parente ? un des docteurs a offert sa fille. —  Le misérable ! […] le laquais qu’il charge de ses commissions, qui, de sa langue bien pendue, va chuchoter des messages d’amour aux oreilles des filles libres de leurs corps ?

1207. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le Tasse n’écouta rien ; il arriva inopinément et inopportunément à Florence, la veille du jour où Alphonse allait épouser, en troisièmes noces, Marguerite de Gonzague, fille du duc de Mantoue. […] En vérité, si ce n’était la crainte de paraître trop impressionnable ou trop inconstant en faisant un nouveau choix, j’aurais réfléchi sur laquelle de ces beautés je devais porter mes pensées. » La grande-duchesse de Toscane, sans doute à l’instigation de la jeune princesse de Mantoue sa fille, envoya au poète un riche présent en argent, pour payer le voyage qu’il se proposait de faire à Florence. […] « Ensuite il la console et l’accueille avec la tendresse d’un père ; il la conduit sous sa chaumière auprès d’une vieille épouse à qui le ciel fit un cœur comme le sien ; la fille des rois revêt de rustiques habits ; un voile grossier couvre ses cheveux ; mais son regard, son maintien, tout dit qu’elle n’est point une habitante des bois.

1208. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Arrivés sur les terres de Ruedigêr, ils y sont reçus en frères par cet ancien ami ; il donne la main de la princesse sa fille à Gîselher, fils de Gunther. […] « Non, douce fille de Roi, je ne désire point cet honneur, que vous portiez au logis mon bouclier et les autres pièces de mon armure. […] XXVIII Le loyal Ruedigêr, qui avait si bien reçu les Burgondes à leur passage et donné sa fille en mariage au fils du roi de Worms, se croit engagé d’honneurs envers Etzel son souverain et combat ses anciens amis ; il le leur déclare avec franchise, et meurt sur le corps du second fils du roi de Worms tombé sous ses coups: il fut pleuré par les deux partis.

1209. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Il amuse dans le sens que l’imagination qui n’est pas très exigeante, que l’imagination bonne fille donne à ce mot-là. […] Le chevalier de Kéramour, un Breton du temps de Louis XV, ruiné de mère en fille par la plus singulière des combinaisons, s’en va chercher fortune loin de son pays, et, après des complications diverses et des péripéties de toute espèce, il finit par épouser sa petite femme d’enfance, — sa cousine Vivette, — avec laquelle il est heureux et à qui il fait deux enfants, garçon et fille : le souhait du Roi !

1210. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Il laissait une veuve encore jeune et trois enfants, deux fils et une fille ; ils furent bientôt après orphelins ; Louis de Ronchaud, qui était l’aîné, n’usa de ses droits que pour prodiguer à son frère et à sa sœur les sacrifices que son père aurait faits à ses enfants. […] Qu’on l’adore à Paris, mais non à Smyrne. » Et les jolies filles grecques, nièces de M. 

1211. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Une fille doit être si douce à son père ! […] « La Vialarette ne te portera plus des marrons et des échaudés de Cordes ; la pauvre fille !

1212. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Ses lettres, le plus aimable et peut-être le plus original de ses ouvrages, ont révélé dans ce penseur absolu, dans ce logicien inexorable, un père presque plus père que les plus tendres ; car tout ce que ceux-ci ont d’entrailles pour l’enfant qui vit sous leur toit, tout près de leur cœur, de Maistre l’avait pour une fille née le jour même où il quittait son pays, et dont il cherchait « à se représenter la figure », entrevue et devinée par le cœur dans les tristesses de l’exil, et embellie par l’orgueil paternel. […] Dans sa trop vaste galerie, parmi une multitude d’ébauches excessives, mais vivantes, il y a deux portraits achevés, ceux du père Grandet et de sa fille, dans le roman durable d’Eugénie Grandet.

1213. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Othon est amoureux de Plautine, fille de Vinius, consul, et ministre de Galba. […] Harpagon, père d’Élise et amoureux de Marianne, embrasse les deux intrigues, l’une de Valère amant de sa fille, et l’autre de son fils Cléante amoureux de Marianne.

1214. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Enfin j’ai prévu que ce Théâtre-Français jadis si noble, si élégant, si épuré, deviendrait plus tard un mauvais lieu où tout honnête homme craindrait de conduire, certains jours, ou sa femme ou sa fille. […] Je n’aurais pu comme vous, comme tous vos imitateurs, offrir ces hardiesses dramatiques qui font reculer d’horreur, ces héros de potence, ces tueurs du moyen âge, ces brigands de nos révolutions, ces assassins, ces voleurs de nos jours, ces prostitutions de filles publiques, ces viols accomplis presque sur la scène.

1215. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

On a dit son naïf travaillé comme un ouvrage de serrurier, et cette monstrueuse préciosité à faire revenir au naturel par l’épouvante les honnêtes filles de Gorgibus. […] Les Misérables, tisonnés, récemment, pour les faire reflamber et revivre dans un drame filialement mauvais, et dont tout le succès venait d’une petite fille qui jouait bien.

1216. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

La famille régnante fut parfaite en ces années pour la fille des Napoléon : la princesse Mathilde ne l’a jamais oublié ; et depuis, dans une circonstance pénible où la politique impériale eut à exercer sur les biens de la maison déchue une de ces mesures d’État, commandées sans doute et nécessaires, elle et la duchesse d’Hamilton, n’écoutant que leurs sentiments particuliers et de leur propre mouvement, s’honorèrent par une démarche dont l’intention doit leur être comptée.

1217. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

. — Musset, au contraire, a eu de bonne heure pour idéal l’orgie, la bacchanale éclatante et sacrée ; son groupe est celui de la duchesse de Berry (fille du Régent), et de cette petite Aristion de l’Anthologie qui dansait si bien et qui vidait trois coupes de suite, le front tout chargé de couronnes : “κώμοι και μανίαι, μέγα χαίρετε…” (Anthol. palat.

1218. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Cicéron, tendre père d’une fille charmante, père désespéré quand il perdit Tullie, en est meilleur citoyen, plus attaché à ses amis, plus épris de la vérité, laquelle devient plus chère à l’homme chez qui la tendresse de cœur se communique à l’esprit, et qui aime la vérité à la fois comme une lumière et comme un sentiment. — J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit… Il ne serait pas besoin d’avoir beaucoup vu M. 

1219. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Écoutez-le : sans morgue, sans emphase, et tout en badinant, il va insinuer l’égalité de l’esprit en face des puissances ; il va, sans dire les grands mots, avertir qu’il y a là aussi un ministère de la pensée à respecter, et, comme nous dirions, un sacerdoce : « Mais, madame, faut-il que la fille d’Ernest-le-Pieux veuille par ses générosités me faire tomber dans le péché de la simonie ?

1220. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Mais la jeunesse, la nouveauté vive triomphe à tout moment par la pensée même ; la franchise du sentiment crée la beauté : ainsi, dans le chapitre de l’Exilé : « J’ai vu des jeunes hommes, poitrine contre poitrine, s’étreindre comme s’ils avaient voulu de deux vies ne faire qu’une vie, mais pas un ne m’a serré la main : l’Exilé partout est seul. » Le chapitre de la mère et de la fille n’offre pas une seule couleur nouvelle ; mais Celui qui donne aux fleurs leur aimable peinture, et qui inspira la simplicité de Ruth et de Noémi, a envoyé son sourire sur ces pages.

1221. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

comme pour se rassurer dans les ténèbres et se fortifier contre lui-même ; vainement il montre de loin à son amie, dans le ciel sombre, la double étoile de l’Âme immortelle et de l’Éternité de Dieu ; vainement il fait agenouiller sa petite fille aînée devant le Père des hommes, et lui joint ses petites mains pour prier, et lui pose sur sa lèvre d’enfant le psaume enflammé du prophète : ni la Prière pour Tous si sublime, ni l’Aumône si chrétienne, ne peuvent couvrir l’amère réalité ; le poëte ne croit plus.

1222. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Milton, vieux, aveugle et sans gloire, se faisant lire Homère ou la Bible par la douce voix de ses filles, ne se croyait pas seul, et conversait de longues heures avec les antiques génies.

1223. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Puisque je viens de citer Martial, je le citerai encore ; j’y pensais involontairement, tandis qu’on célébrait et (qui plus est) qu’on récitait avec sensibilité les vers touchants de la Pauvre fille ; ce n’est qu’une courte idylle, et voilà qu’entre toutes les œuvres du poëte elle a eu la meilleure part des honneurs de la séance.

1224. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Un épisode romanesque vient rompre le sanglant récit : Andry, étant encore au séminaire de Kiew, a eu occasion de voir une belle jeune fille, une Polonaise, la fille d’un vaïvode, il l’aime ; or, elle est dans la place avec son père ; elle a reconnu Andry du haut du parapet, elle le lui fait dire.

1225. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Sully-Prudhomme écrit : Les villages sont pleins de ces petites filles Roses avec des yeux rafraîchissants à voir, Qui jasent en courant sous le toit du lavoir ; Leur enfance joyeuse enrichit leurs guenilles, il exclut, par le choix et la combinaison des mots, toutes les images désagréables ou répugnantes que la misère et les guenilles peuvent suggérer : s’il en surgissait une seule, tout le morceau en serait gâté et manquerait son effet.

1226. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

S’il vient à parler des petites filles qui, l’été, vendent des fleurs aux terrasses des cafés et vendraient volontiers autre chose, il sait qu’il faut s’indigner, et il s’indigne.

1227. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

répliquent les Aquicoles, s’il ne s’agit que de raison, nous avons aussi des sages parmi nous… Voilà la première fois que nous voyons un prêtre ne pas pousser aux sacrifices… Antistius, resté seul, se désespère, et voilà que Carmenta, sa sibylle, sa fille spirituelle, vient à lui, découragée.

1228. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Notre fille de France n’est pas l’ouvrage d’un romancier de métier.

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