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486. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

C’était un esprit et une âme d’un charme robuste, dans un corps qui, bien loin d’être rachitique et malingre, avait le défaut opposé, — l’embonpoint un peu trop développé des Bourbons de ces derniers âges… Dans un portrait où elle s’est sabrée plus qu’elle ne s’y est peinte, elle s’est comparée « à une boule », avec l’insouciance de la force qui fait bon marché de la beauté, et ce feu de gaieté gauloise — car c’est une gauloise, Madame Louise !  […] Même le feu du ciel de l’amour de Dieu, ne put pas absorber cette flamme de l’esprit dans sa flamme !

487. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Ce qu’était Réa Delcroix avant de rencontrer l’homme qu’elle a éperdument aimé, nous ne le savons pas… mais certainement elle était quelqu’un par la tête, en attendant qu’elle fût plus que quelqu’un par le cœur… Et si, dans ses lettres embrasées du double feu de l’esprit et de l’amour, elle parle par hasard — comme elle y a parlé — de quelques poètes ou de quelques artistes contemporains avec une justesse qui est un éclair, allez ! […] C’est madame de Staël qui a dit, je crois, au nom de toutes les femmes, que l’homme aimé d’elles est toujours l’Ange exterminateur qui vient les punir de leurs fautes… Eh bien, pour Réa Delcroix, Virgile d’Oult fut cet Ange exterminateur, qui ne vient pas toujours le glaive de feu à la main et les ailes étendues, mais qui n’en fait pas moins souffrir !

488. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

On donne volontiers raison au prince de Ligne, lorsqu’il disait : « Dans les pensées de M. de Meilhan, il y a des traits de feu qui éclairent toujours, et des fusées qui vont plus haut qu’elles ne font de bruit. » M. de Meilhan s’était exercé, dans la première partie de sa vie, à traduire les Annales de Tacite, une double école de politique et de style.

489. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 311-314

Des feux de mon bûcher, j’irai jusqu’en l’abîme Allumer dans ton cœur les remords de ton crime ; Et mon ombre par-tout te suivant pas à pas, Te montrera par-tout ton crime & ton trépas ; Et jusque dans l’Enfer faisant vivre ma haine, Mon ame, chez les Morts, jouira de ta peine, Ceux qui connoissent les vers Latins, verront qu’il seroit difficile de les rendre plus fidélement.

490. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 2-5

Tout est peint avec un feu, un génie & une fraîcheur d’expression qui étonnent.

491. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

J’aime à trouver, quand il fait froid, Grand feu dans un petit endroit ; Les délicats font grande chere, Quand on leur sert, dans un repas, De grand vin dans un petit verre, De grands mets dans de petits plats.

492. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

La duchesse avait été remarquablement belle ; en dépit d’une maigreur qui donnait à sa personne un faux air d’apparition, elle conservait des traces d’une régularité fine et noble, des yeux magnifiques et pleins de feu. […] Pour la trouver douce il faut la voir à distance, comme le feu. […] Charles X voulut vider la question dans une bataille au lieu de périr à petit feu sous la mitraille de ses ennemis. […] Reconnu dans la rue par la jeunesse des Écoles, qui saluait en lui le génie dans l’opposition, il fut conduit jusqu’à sa porte par des acclamations qui n’étaient qu’une bouffée de vent tiède dans une tempête de feu. […] Rousseau chez madame d’Épinay ou chez madame de Luxembourg, de Vergniaud chez madame Rolland, de Chateaubriand chez madame Récamier, partout c’est du coin du feu d’une femme lettrée, politique ou enthousiaste, que rayonne un siècle ou que surgit une éloquence.

493. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Mais j’écoutais déjà venir des clameurs confuses, et quand je pénétrai dans tes murs, je reçus en moi la lumière de ta beauté, ô ville radieuse et violente, intarissable source de naissances et de joies, femelle aux seins de soleil et d’amour, aux entrailles ivres et palpitantes et torturées de remous passionnées, ville au sexe de feu !  […] — Jules Garat (La Sonate de Hændel). — Alexandre Macedonski (Le Calvaire de Feu). […] Victor Barrucand dans la littérature exotique est considérable non seulement par son roman occidental Avec le Feu, mais parce qu’il dirige l’Akbar où il traite avec une grande force de dialectique les questions de l’assimilation des races en Algérie et de la pénétration française au Maroc. […] Arnaud, le poète des Feux dans la Brousse, M.  […] Qu’elles paressent quand le dîner est en retard, ou qu’elles songent devant le premier feu, qu’elles s’effarent pendant le voyage ou qu’elles échangent de puériles sentimentalités, elles disent les choses les plus exquises et les plus émouvantes.

494. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Oui, cette nuit, Catilina, c’est dans la maison de Lecca que tu as distribué les postes de l’Italie, que tu as nommé ceux des tiens que tu amènerais avec toi, ceux que tu laisserais dans ces murs, que tu as désigné les quartiers de la ville où il faudrait mettre le feu. […] Les innombrables citations que nous pourrions en faire vous montreraient dans tous les genres de discours ce feu, ce débordement, cet ordre, cette majesté, cette véhémence, cette haute convenance dominant la passion elle-même, cette habileté instinctive qui dit tout ce qu’il faut dire et qui fait penser ce qui ne peut être dit, enfin cette vigueur de l’honnête homme qui prête le nerf de la conscience aux formes les plus académiques de l’art. […] « Crassus n’a point vu l’Italie en proie aux feux de la guerre civile ; il n’a point vu le deuil de sa fille, l’exil de son gendre, la fuite désastreuse de Marius, le carnage qui suivit son retour ; enfin il n’a point vu flétrir et dégrader de toutes les manières cette république qui l’avait fait le premier de ses citoyens, lorsque elle-même était la première des républiques. […] « Les Cimmériens (peuples voisins du pôle) à qui la vue du soleil est dérobée ou par un dieu, ou par quelque phénomène de la nature, ou plutôt par la position de la terre qu’ils habitent, ont cependant des feux à la lueur desquels ils peuvent se conduire ; mais ces philosophes du doute, dont vous vous déclarez les sectateurs, après nous avoir enveloppés de si épaisses ténèbres, ne nous laissent pas même une dernière étincelle pour éclairer nos regards et nos pas ! […] Il n’y a rien dans l’eau, dans l’air, dans le feu, dans ce que les éléments offrent de plus subtil et de plus délié, qui présente l’idée du moindre rapport quelconque avec la faculté que nous avons de percevoir les idées du passé, du présent et de l’avenir.

495. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Goriot s’installa chez elle, Mme Vauquer se coucha le soir en rôtissant, comme une perdrix dans sa barde, au feu du désir qui la saisit de quitter le suaire du Vauquer pour renaître en Goriot. […] Mme Vauquer soigna sa table, fit du feu dans les salons pendant près de six mois, et tint si bien les promesses de son prospectus qu’elle y mit du sien. […] Quel poète nous dira les douleurs de l’enfant dont les lèvres sucent un sein amer, et dont les sourires sont réprimés par le feu dévorant d’un œil sévère ? […] Sa figure est une de celles dont la ressemblance exige l’introuvable artiste de qui la main sait peindre le reflet des feux intérieurs, et sait rendre cette vapeur lumineuse que nie la science, que la parole ne traduit pas, mais que voit un amant. […] Cette révélation involontaire rendait pensifs ceux qui ne sentaient pas une larme intérieure séchée par le feu des désirs.

496. (1887) Discours et conférences « Préface »

quel profond penseur était ce juif du vie  siècle avant Jésus-Christ, qui, à la vue des écroulements d’empires de son temps, s’écriait : « Et voilà comme les nations se fatiguent pour le néant, s’exténuent au profit du feu !

497. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Ne doit-on pas conclure, d’après l’inanition dans laquelle ils nous laissent, qu’ils ressemblent à ces feux errans, que le vent entraîne indifféremment de tous côtés, sans laisser aucune trace de lumiere après leur passage ?

498. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 497-500

On assure que ce Poëte avoit traduit en Vers tout le Poëme de Lucrece, & qu’il le mit au feu par des motifs de conscience.

499. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 448-452

Tel Jupiter, du haut de la voûte azurée, Fait part de sa puissance aux Dieux de l’Empirée : Pouvant d’un seul regard éclairer l’Univers, Il cede à d’autres mains le Char de la lumiere, Qui doit, dans sa carriere, Féconder de ses feux & la terre & les mers.

500. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Le poète, le soir, à son feu qui s’éteint, dans sa chambre obscure, mystère de peine, de froid, d’attente. […] … Ne mouvant astres ni feux au doigt. […] Ainsi que Shelley chanta l’hymne de feu à la Vie de la Vie, Mallarmé sur lui-même cherche un thème pour la Mort de la Mort. […] D’un bout à l’autre il est tissé d’images motrices, splendides de raccourci et de feu. […] La chevelure est un feu qui, du front, son foyer et son Orient, doit épanouir sa courbe splendide, crouler en achevant sa révolution dans sa gloire occidentale.

501. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Elle courait après lui, l’appelait gamin boiteux, vociférait et lui lançait à la tête la pelle à feu et les pincettes. […] Elles y ont fondu sous l’effort de la chaleur intense ; elles y ont mêlé leurs laves avec des frémissements et des explosions, et voilà qu’enfin la porte s’ouvre : un lourd ruisseau de feu descend dans le canal ménagé d’avance, embrasant l’air qui frissonne, et ses teintes flamboyantes brûlent les yeux qui s’obstinent à le regarder. […] Alp avance sur la grève, jusqu’au pied du bastion, sous le feu des sentinelles : il n’y songe guère […] Ce rêve est ici comme dans l’Edda, presque aussi grandiose. « J’eus un songe qui n’était pas tout entier un songe. —  Le clair soleil était éteint, et les étoiles — erraient dans les ténèbres de l’éternel espace, —  sans rayons, ne voyant plus leur route, et la terre froide — se balançait aveugle et noircissante dans l’air sans lune. —  Le matin venait, s’en allait et venait encore, mais n’apportait point de jour… —  Les hommes mirent le feu aux forêts pour s’éclairer ; mais heure par heure — elles tombaient et se consumaient ; les troncs pétillants — s’éteignaient avec un craquement, puis tout était noir. —  Ils vivaient près de ces feux nocturnes, et les trônes, —  les palais des rois couronnés, les cabanes, les habitations de tous les êtres qui vivent sous un toit — flambèrent en guise de torches. […] » Admirables moralistes, vous êtes devant ces deux fleurs, en jardiniers patentés, tenant en main le modèle de floraison visé par votre société d’horticulture, prouvant que le modèle n’a point été suivi, et décidant que les deux mauvaises herbes doivent être jetées dans « le feu » que vous entretenez pour brûler les pousses irrégulières.

502. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Vois-tu ces feux lointains ? […] A peine le jugement est-il prononcé, que ceux qu’il condamne sont exposés en masse au feu du canon chargé à mitraille. […] » Contraste à relever entre ce feu poétique ardent et ce que de loin on s’est figuré de la veine pure et un peu froide de Fontanes !   […] Il était bien disciple de celui qui vouait au feu l’Énéide. […] Le noir Chaos s’ébranle, et, de ses flancs ouverts, Tout écumant de feux, tu jaillis dans les airs.

503. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Les Comédiens voulaient mettre un char de feu et des diables a dans la pièce, mais Molière a déclaré qu’on ne la jouerait plutôt pas. […] En attendant, rentrons au logis, faisons grand feu et grande chère, et vive la joie ! […] Pendant que Molière croit à Don Juan, à son impiété, à ses crimes, à son châtiment dans les flammes éternelles, Thomas Corneille joue avec le feu éternel ; il croyait en Molière, et toute sa croyance s’arrêtait là. […] À peine si Don Juan, revoyant Elvire dans ses longs habits de deuil, trouve en lui-même quelques petits restes d’un feu éteint. — Ce festin des morts et de ceux qui doivent mourir, est d’un effet terrible. […] Le sang revient à sa joue pâlie ; le feu à son regard !

504. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

C’est pourquoi, quand on veut empêcher les Italiens d’uriner en un lieu, on y peint saint Antoine avec sa lance de feu. […] Outre cela six seront brûlés vifs, et les enfants de l’un d’eux, John Scrivener, sont obligés de mettre eux-mêmes le feu au bûcher de leur père. […] —  Là-dessus, sa mère s’agenouilla, en disant : Je prie Dieu de te fortifier, mon fils, jusqu’à la fin ; oui, et je pense ta part aussi bonne que celle d’aucun des enfants que j’ai portés… Aussitôt le feu fut fait. […] L’évêque Hooper fut brûlé jusqu’à trois fois dans un petit feu de bois vert. […] Effrayé, il se lève parmi les railleries de ses voisins et part pour n’être point dévoré par le feu qui consumera les criminels.

505. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Portraits contemporains, Feux tournants. […] Parce qu’il vient d’achever un émouvant discours sur Pascal et que vous le voyez qui montre un feu presque pareil à combattre pour Anatole France, dont les ambitions sont profanes ? […] Non, c’est parce que j’y vois luire, par éclairs, le feu divin de l’âme… Je ne sais pas ce qu’il adviendra de cette force qui est en vous. […] Le Feu a paru, à Aix-en-Provence, entre 1905 et 1937. […] Les Joues en feu, poèmes anciens et poèmes inédits, 1917-1921, Grasset, 1925.

506. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nodier, Charles (1780-1844) »

C’était un de ces hommes du coin du feu, un génie familier, un confident de toutes les âmes dont la perte ne paraît pas faire un si grand vide que les grandes renommées.

507. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

En général, il paroît animé du feu de son Modele.

508. (1893) Thème à variations. Notes sur un art futur (L’Académie française) pp. 10-13

Le maître Paul Verlaine, qui écrivit de si prodigieux poèmes de chair de feu, demeure le seul grand poète catholique du siècle.

509. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre II. Du Chant grégorien. »

Lorsque, arrêtée sur les plaines de Lens ou de Fontenoy, au milieu des foudres et du sang fumant encore, aux fanfares des clairons et des trompettes, une armée française, sillonnée des feux de la guerre, fléchissait le genou, et entonnait l’hymne au Dieu des batailles ; ou bien, lorsqu’au milieu des lampes, des masses d’or, des flambeaux, des parfums, aux soupirs de l’orgue, au balancement des cloches, au frémissement des serpents et des basses, cette hymne faisait résonner les vitraux, les souterrains et les dômes d’une basilique, alors il n’y avait point d’homme qui ne se sentît transporté, point d’homme qui n’éprouvât quelque mouvement de ce délire que faisait éclater Pindare aux bois d’Olympie, ou David au torrent de Cédron.

510. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « Appendice »

De même que l’Epoux de Hèrè lance la foudre, ce grand brui précurseur des batailles amères, ou de la pluie abondante, ou de la grêle pressée, ou de la neige qui blanchit les campagnes ; de même Agamemnôn poussait de nombreux soupirs du fond de sa poitrine, et tout son coeur tremblait quand il contemplait le camp des Troiens (sic) et la multitude des feux qui brûlaient devant Ilios, etc.‌

511. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

C’étaient, ces villas, un amas de bâtisses variées, où, à côté de la demeure du maître, s’entassaient des centaines de feux de serviteurs, ouvriers agricoles, et, notez bien ceci, ouvriers industriels. […] La marchande de la rue est heureuse de tenir la boutique du feu. […] Comme elle attise le feu du réchaud, et retourne à pleines mains sur la tôle les marrons qui roussissent et crépitent ! […] D’ailleurs, toute la tragédie ne brûle-t-elle pas d’un feu farouche ? […] Le monde repose sur des idées et non sur du fer et du coton, et le fer du fer, le feu du feu, l’éther et la source de tous les éléments, c’est la force morale.

512. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

« Puis je reviens à la maison où je soupe sans bruit, l’été au frais, l’hiver près du feu. […] Le métal dans la forge semble feu et non métal ; mais il en sort mieux trempé, et c’est un instrument propre à mille opérations utiles. […] Elle le porte et le sent en elle, et le sent en outre dans tous les êtres, chez ceux qui lui ressemblent et chez ceux qui ne lui ressemblent pas, chez les êtres animés et chez les êtres inanimés, Ce feu, que l’âme reçoit de Dieu et ne perd plus, est un feu de charité : c’est l’amour par amour de Dieu, qui vainc en violence et en activité utile, tout autre amour de but profane. […] QUATRIÈME VALET Et le feu de ses rougeurs ? […] … S’il était ici, le jeune homme, je ne pourrais me sevrer de ses baisers de feu.

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