Enfin, tel qu’il est, Cruikshank est un artiste doué de riches facultés comiques, et qui restera dans toutes les collections.
Le périlleux équilibre de deux facultés contraires qui nous avait émerveillés se rompit. […] Les facultés intellectuelles, si riches dans cette nature, se développèrent avec une puissance tyrannique. […] Elle exige, pour être bien traitée, des facultés rares et une culture savante. […] Antoine possédait ces facultés au plus haut degré. […] Gazier, maître de conférences à la faculté des lettres de Paris.
Un préjugé indestructible et qui subsiste encore de nos jours, s’enracine dès le principe dans la conscience universelle : c’est que les rois, les héros, les grands hommes, peuvent seuls être proposés en exemple à l’humanité ; que les infortunes princières et les exploits héroïques ont seuls le droit et la faculté d’intéresser les multitudes, et qu’il faut leur en laisser exclusivement le privilège. […] Il est de force — je me plais à le reconnaître — à tripler en peu temps la valeur de la succession ; à moins qu’il ne préfère tirer sérieusement parti des brillantes facultés qu’il a reçues, et qui peuvent faire de lui — dès qu’il le voudra — un romancier digne de ce nom. […] Et bien malavisés, ce me semble, seraient ceux qui dénieraient à la poésie le droit et la faculté d’aller se retremper dans une interprétation ainsi conçue des forces de la nature. […] un premier aveu en amène un second : en ce qui touche l’invention, l’étude approfondie des phénomènes de l’âme, l’observation de la vie réelle et cette faculté de divination, signe distinctif des cerveaux puissants, M. […] De ces trois nouvelles, — Thérèse Lemajeur, l’Assassinat du Pont-Rouge, le Billet de mille francs, — les deux dernières surtout attestaient cette faculté si précieuse et si peu commune.
Au contraire, nul n’a une plus large faculté de compréhension et de sympathie objective. […] Tel peut disposer d’une grande variété d’aptitudes, chez qui prédominent pourtant certaines facultés définies. […] On trouvera donc dans cet ouvrage, comme dans tous les autres, un aperçu caractéristique de ses facultés imprécatoires. […] « La faculté de voir mentalement l’invisible, de percevoir la présence du surnaturel était inhérente à cet esprit. […] Il commença par se lancer dans le naturalisme, où il trouvait remploi de ses facultés sensorielles.
Ses premiers écrits pourtant, qui datent de l’année suivante, furent des écrits d’opposition, destinés à signaler la triste inauguration de l’Église constitutionnelle et inspirés par cette faculté d’indignation en présence de l’injustice, généreuse faculté qui ne devait jamais se refroidir en lui et qu’il garda intacte jusqu’à son dernier soupir. […] Il me semblait que la mort menaçait mon père, mes enfants, mes amis, et ce sont des sensations de ce genre qui doivent préparer le désordre des facultés morales. […] Chaque faculté est un devoir de plus, et les vôtres sont en rapport avec le monde.
Écrire, c’est très différent de peindre ou de modeler ; écrire ou parler, c’est user d’une faculté nécessairement commune à tous les hommes, d’une faculté primordiale et inconsciente. […] Plus tôt un homme s’instruit, plus tôt il apprend qu’il y a un métier, un art qui va lui fournir les moyens d’atteindre au développement régulier de ses facultés naturelles ; ce qu’il acquiert ne saurait jamais nuire en quoi que ce soit à son individualité originelle. […] En principe, l’homme est un automate, et il semble que dans l’homme la conscience soit un gain, une faculté surajoutée. […] L’œuvre d’art tient des discours qui s’adressent au sens esthétique et à lui seul ; ce qu’elle peut dire par surcroît de perceptible pour nos autres facultés ne vaut pas la peine d’être écouté. […] Ce serait sa réhabilitation que de tenir désormais la chandelle conjugale et de donner aux époux, sur l’avis de la Faculté, le signal du départ.
L’imagination est la faculté que nous avons d’évoquer des images et des séries associées d’images, auxquelles correspondent des idées et des séries associées d’idées, et qui toutes sont reliées par un lien de contiguïté sérielle, sinon immédiate, au moins saisissable et certaine. […] La difficulté est d’ailleurs moins grande quand le chœur est eu majorité composé de femmes ; car la femme a une faculté d’assimilation et d’imitation très supérieure à celle de l’homme. […] On se heurte en quelque sorte à des impossibilités, car on n’a pas la faculté de donner à ses figurants la jeunesse, la beauté et la distinction des manières. […] C’est là que la faculté maîtresse se dévoile ou se montre décidément absente. […] Il arrive même un moment où l’acteur a perdu toute faculté de création nouvelle, et semble absorbé dans un rôle unique dont il ne pourra désormais se débarrasser, car il en a pris définitivement la ressemblance, la voix, le port, les allures, les manières et jusqu’aux tics particuliers.
L’antiquité est mieux étudiée de nos jours en France, au sein des écoles, qu’elle ne l’était et vers la fin du xviiie siècle et à aucun moment depuis ; le nombre fet grand des jeunes esprits qui à un talent suffisant d’écrire unissent beaucoup de savoir et d’érudition ; les thèses seules soutenues à la Faculté des lettres eraient foi de ce progrès continu, et attesteraient à les deugré le niveau monte. Et pourtant il est vrai de dire que, hors de l’enceinte des Facultés, et dans ce qu’on peut appeler le grand milieu de la littérature courante, ce progrès des lettres anciennes se marque assez peu et ne se produit par aucun représentant notable, par aucune œuvre lue de tous.
Rousseau aussi est un artisan, un homme du peuple mal adapté au monde élégant et délicat, hors de chez lui dans un salon, de plus mal né, mal élevé, sali par sa vilaine et précoce expérience, d’une sensualité échauffée et déplaisante, malade d’âme et de corps, tourmenté par des facultés supérieures et discordantes, dépourvu de tact, et portant les souillures de son imagination, de son tempérament et de son passé jusque dans sa morale la plus austère et dans ses idylles481 les plus pures ; sans verve d’ailleurs, et en cela le contraire parfait de Diderot, avouant lui-même « que ses idées s’arrangent dans sa tête avec la plus incroyable difficulté, que telle de ses périodes a été tournée et retournée cinq ou six nuits dans sa tête avant qu’elle fût en état d’être mise sur le papier, qu’une lettre sur les moindres sujets lui coûte des heures de fatigue », qu’il ne peut attraper le ton agréable et léger, ni réussir ailleurs que « dans les ouvrages qui demandent du travail482 » Par contre, dans ce foyer brûlant, sous les prises de cette méditation prolongée et intense, le style, incessamment forgé et reforgé, prend une densité et une trempe qu’il n’a pas ailleurs. […] Quel débouché pour les facultés comprimées, pour la riche et large source qui coule toujours au fond de l’homme et à qui ce joli monde ne laisse pas d’issue Une femme de la cour a vu près d’elle l’amour tel qu’on le pratique alors, simple goût, parfois simple passe-temps, pure galanterie, dont la politesse exquise recouvre mal la faiblesse, la froideur et parfois la méchanceté, bref des aventures, des amusements et des personnages comme en décrit Crébillon fils.
Il avait une redoutable faculté d’analyse, qu’il exerçait sur lui comme sur les autres : il est impossible de s’observer soi-même plus exactement, de se juger d’une vue plus nette qu’il n’a fait dans son Journal intime et dans ce roman d’Adolphe qui est un des chefs-d’œuvre du roman psychologique. […] La révolution de Juillet le fit pair de France, membre du conseil supérieur de l’instruction publique, directeur de l’École normale, ministre de l’instruction publique.Éditions : Cours de philosophie professé à la Faculté des Lettres pendant l’année 1818, 1836, in-8 (Du vrai, du beau et du bien, 1853, in-8) ; Cours d’histoire de la philosophie, 1826 (revu 1810 et 1863) ; Cours d’hist. de la phil. moderne, 1841, in-8 ; Cours d’hist. de la phil. morale au xviiie s., 1810-41 ; Fragments philosophiques, 1826, in-8 ; édition de Descartes, 11 vol. in-8, 1826 ; traduction de Platon, 1825-1840, 13 vol. in-8.
On est aujourd’hui bien convaincu que toutes les échelles encyclopédiques construites, comme celles de Bacon et de d’Alembert, d’après une distinction quelconque des diverses facultés de l’esprit humain, sont par cela seul radicalement vicieuses, même quand cette distinction n’est pas, comme il arrive souvent, plus subtile que réelle ; car, dans, chacune de ses sphères d’activité, notre entendement emploie simultanément toutes ses facultés principales.
Mais La Fontaine nous montre par là qu’il aime à discuter on le sait par ailleurs qu’il aime à exposer des thèses philosophiques ou scientifiques, et que peut-être il y avait un peu trop d’inclination même, puisqu’il s’attarde tellement sur de pareilles choses, qui parfois ne sont pas précisément très agréables pour le lecteur ; mais là où il montre que cette faculté de dialecticien il l’avait, éminemment et avec une souplesse, une aisance, avec une grâce tout à fait extraordinaires, c’est dans le passage suivant, que l’on trouve dans le Discours à Madame de La Sablière et que je vais vous lire. […] Ailleurs, il félicite La Fontaine de cet instinct poétique et il a bien raison c’est-à-dire de cette spontanéité poétique qui, dit Voltaire, à tort, ne semble devoir rien à l’art et qui est comme une faculté de la nature.
Esprits de portée et auxquels l’histoire, étudiée avec persévérance, a communiqué le sens politique, ils ont été naturellement frappés des immenses facultés que les Jésuites ont déployées pendant tout le temps de leur grande et salutaire action sur le monde. […] La soumission engendre dans les âmes une paix féconde pour les facultés de l’esprit.
Or, ce style, c’est la description, une description infinie, éternelle, atomistique, aveuglante, qui tient toute la place dans son livre et remplace toutes les facultés dans sa tête. […] Et quand je dis nous, c’est quelques-uns qu’il faut entendre, quelques-uns qui tiennent encore pour la faculté innée du talent !
Avec infiniment plus de moralité assurément que Bussy-Rabutin ou que Bonneval, il a comme eux une faculté de satire et de riposte dont il abuse ; sa réplique a volontiers un air de défi qu’il vous jette à la tête, en sous-entendant à peine : « Prenez-le comme vous voudrez. » Et puisque j’en suis à rassembler autour de lui les noms qui peuvent servir à le mesurer et à le définir, je dirai encore qu’il participe à cette démangeaison de Henri Estienne et de ces gens d’esprit pétulants qui se donnent avant tout la satisfaction d’imprimer leurs fantaisies, sauf à s’attirer bientôt des affaires sur les bras et à ne trop savoir comment en sortir.
Hier un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (et en s’en prenant à Vauvenargues il se trompait, il faut lire La Rochefoucauld), pour avoir dit que ce n’est pas assez d’avoir de grandes facultés, qu’il faut en avoir encore l’économie, etc. » Au tome IX, page 155, à la note, le mot de M. de Barante sur Benjamin Constant doit être rétabli ainsi : « C’est une fille qui a été jolie, et qui mourra à l’hôpital. »
Mais si l’on considère de l’humanité son âme, son intelligence, sa moralité, sa destinée évidemment supérieure à cette vie et à cette mort entre lesquelles elle s’agite, sa connaissance de Dieu, l’hommage qu’elle rend à ce maître suprême de ses destinées individuelles ou collectives, la transition entre le fini et l’infini dont elle paraît être le nœud par sa double nature de corps et de pensée, sa conscience, faculté involontaire, révélation, non de la vérité, mais de la justice, son instinct évidemment religieux, son inquiétude sacrée qui lui fait chercher son Dieu, avant tout créature sacerdotale, chargée spécialement par l’Auteur des êtres de lui rapporter en holocauste les prémices de ce globe, la dîme de l’intelligence, la gerbe de l’autel, l’encens des choses créées, la foi, l’amour, l’hymne des créations muettes, la parole qui révèle, le cri qui implore, l’obéissance qui anéantit le néant devant l’Être unique, le chant intérieur qui célèbre l’enthousiasme, qui soulève comme une aile divine l’humanité alourdie par le poids de la matière, et qui la précipite dans le foyer de sa spiritualité pour y déposer son principe de mort et pour y revêtir d’échelons en échelons sa vraie vie, son immortalité dans son union à son principe immortel !
Une idée seulement de Ramus le rattache à notre sujet : sa Dialectique, opposée à la Logique d’Aristote, fonde le raisonnement oratoire, qui se forme moins par l’exacte application de règles rigoureuses, que par le commerce et l’imitation des chefs-d’œuvre antiques, par le contact en quelque sorte des réalités concrètes où s’est manifestée la faculté discursive de l’esprit humain.
Caro (1826-18S7), professeur à la Faculté des Lettres de Paris en 1864. — Édition : Œuvres, Hachette, 17 vol. in-16 (Études morales sur le temps présent, 2 vol.
Or, quoi qu’en puissent dire les fanatiques des défauts de Musset, ce charmant génie, c’est cette faculté de dédoublement, cette surveillance perpétuelle de la réflexion sur la sensation, qui fait la véritable inspiration.
Le principe ainsi entendu pourra tout expliquer, puisque, quels que soient les mouvements visibles, on aura toujours la faculté d’imaginer des mouvements hypothétiques qui les compensent.
Ils sont d’un autre monde, ils ne méritent pas le nom d’hommes, puisqu’ils n’ont pas la faculté qui fait la noble prérogative de l’humanité.
La psychologie à priori soutient que dans tout acte de pensée, même le plus élémentaire, il y a un élément qui n’est pas donné à l’esprit, mais qui est fourni par l’esprit en vertu de ses facultés propres.
Non, ta quantité ne décroît pas ; non, ton épaisseur ne s’amincit pas ; non, ta faculté n’avorte pas ; non, il n’est pas vrai qu’on, commence à apercevoir dans ta toute-puissance cette transparence qui annonce la fin et à entrevoir derrière lui autre chose que toi.
Entre les maîtres point de prêtres, si ce n’est dans les écoles de la faculté de théologie.
M. de Laprade (dont je suis loin de nier les facultés poétiques) est bien un des prophètes — un prophète sans le savoir, peut-être — de votre Décentralisation.
Ce génie qui vous échappe déjà par en haut, de cela seul qu’il est un génie, vous échappe encore par tous les autres côtés, en raison de cette ondoyance de facultés, qui va du Childe-Harold au Don Juan.