En regard de ces misérables billets écrits en zigzag après boire, et signés Tourlourirette, mettez donc le portrait de cette Louise-Bénédicte, dont Mlle de Launay, qui ne la flatte pas, disait : « Personne n’a jamais parlé avec plus de justesse, de netteté et de rapidité, ni d’une manière plus noble et plus naturelle… Sa plaisanterie est noble, vive et légère. » — Et sans remonter aux autres petites Cours d’une date antérieure, si l’on compare seulement Berny à ses rivales contemporaines, à la Cour du prince de Conti à l’Isle-Adam, à celle du duc d’Orléans à Villers-Cotterets, quelle différence encore, quelle distance !
Avec le même fonds intérieur, il dut y avoir des différences ; l’intérêt l’aiguillonnait : il n’était pas tout à fait le même homme avant sa fortune faite qu’après.
Ne vous permettez jamais une action que la morale puisse réprouver ; n’écoutez point ce que vous diront quelques raisonneurs misérables sur la différence qu’on doit établir entre la morale des particuliers et celle des hommes publics.
Si, au contraire, il a existé dans la vie un heureux moment où l’on était aimé ; si l’être qu’on avait choisi était sensible, était généreux, était semblable à ce qu’on croit être, et que le temps, l’inconstance de l’imagination, qui détache même le cœur, un autre objet, moins digne de sa tendresse, vous ait ravi cet amour dont dépendait toute votre existence, qu’il est dévorant le malheur qu’une telle destruction de la vie fait éprouver ; le premier instant où ces caractères, qui tant de fois avaient tracé les serments les plus sacrés de l’amour, gravent en traits d’airain que vous avez cessé d’être aimé ; alors, que comparant ensemble les lettres de la même main, vos yeux peuvent à peine croire que l’époque, elle seule, en explique la différence, lorsque cette voix, dont les accents vous suivaient dans la solitude, retentissaient à votre âme ébranlée, et semblaient rendre présents encore les plus doux souvenirs ; lorsque cette voix vous parle, sans émotion, sans être brisée, sans trahir un mouvement du cœur, ah !
Selon Herbert Spencer, pour l’empêcher de s’établir, il suffirait d’une différence initiale quelconque, inhérente ou adventice, aussi petite que l’on voudra, introduite ou innée dans les éléments d’ailleurs aussi homogènes que l’on voudra.
Au reste, la plus mince et imperceptible différence suffit.
C’est aussi la différence des décors : l’un de songe, l’autre de vie mouvante.
À la différence de celle de Scala dont la scène est à Pesaro, elle transportait l’action dans l’antiquité comme le prouve son second titre, La Finta Pazza o Achille in Sciro : elle avait, du reste, été antérieurement jouée à Venise, en 1641, sur le Teatro novissimo della cavalerizza.
Il opère ou tente une quadruple révolution : une révolution économique, liée aux découvertes maritimes qui transportent du bassin de la Méditerranée aux bords de l’Atlantique le siège du grand commerce, qui ouvrent d’immenses débouchés à l’Europe soit aux Indes soit en Amérique, qui accélèrent la substitution de la richesse mobilière à la richesse terrienne, base du régime féodal ; une révolution intellectuelle qu’on a baptisée la Renaissance et qui n’est pas seulement la résurrection de l’antiquité classique, qui est aussi le réveil de l’esprit d’examen, l’essor de la pensée moderne, le point de départ d’une activité féconde dans les sciences, les lettres, la philosophie ; une révolution religieuse qu’on appelle la Réformation et qui, séparant l’Europe occidentale en deux confessions rivales, cause les guerres les plus atroces dont la différence de croyance ait jamais ensanglanté le monde ; enfin une révolution politique, conséquence des trois autres, qui ébranle les bases de la royauté, suscite des théories libérales et républicaines, des soulèvements populaires et même des appels au régicide.
Je voudrais essayer de le sauver en rendant consciente la différence de sens que les premiers à l’employer sentirent vaguement entre lui et le mot « style ».
Les différences avec le sujet présent se marquent d’elles-mêmes.
Mais il y a ici cette différence que la poésie seule s’est chargée de la tradition d’Andromaque et d’Hécube, et qu’on n’a pas les mémoires de la cour de Priam, au lieu qu’on a ceux de la cour de Louis XVI, et qu’il n’y a pas moyen de n’en pas tenir compte.
Il suffit de dire que presque toutes ces Pages retrouvées, sont des morceaux de bonne ou de haute littérature, pour marquer la différence entre les feuilles d’il y a une trentaine d’années et celles de la nôtre.
Leur éloquence même, bien loin d’être simple, uniforme, a toujours porté l’empreinte de la différence de leur caractère personnel, de celle des mœurs générales & de l’esprit dominant de leur siècle.
Il y a, entre ce morceau et les deux que je cite, la même différence qui se trouve entre l’intérêt d’une société aimable et le charme d’une amitié parfaite.
Le nu tout seul, qui ne fut jamais dans les convenances de nos mœurs modernes, établit une grande différence pour la sphère d’inspiration ; et je remarquerai, à ce sujet, que les traditions classiques nous avaient égarés aussi dans la carrière des arts ; nous avions renié nos mœurs, et oublié notre climat, nous voulions à toute force nous transporter sur les bords de l’Ilissus et sous le ciel de la Grèce.
Tout cela, du reste, n’est que différence de détails dans des opinions isolées ; mais le grand courant intellectuel n’en demeure pas moins entre nous.
Ce contraste, c’est la différence qu’il y a entre le lyrisme et l’épopée, entre l’idéal et la réalisation, réalisation d’autant plus brusque qu’elle fut plus longtemps retardée.
À la cristallisation, je suis enclin à substituer la polarisation… etc. " il y a pourtant cette différence que la cristallisation est une idée fort claire parce qu’elle ne veut être qu’une métaphore, tandis que la polarisation de M.
Cette différence ne tenait pas à une infériorité native, à l’inégalité de l’Italie devant la Grèce, mais surtout à l’âge de civilisation différent des deux peuples.
Ne pensez pas que le philosophe Diderot, quoi qu’il en dise, s’il ne pouvait supporter la chaise, courût de sa vie après celle de personne ; cependant il y aurait du moins cette différence qu’il aurait de bons bas drapés, de bons souliers, une bonne camisole ; qu’il aurait bien soupé la veille et se serait bien chauffé eh partant, au moyen de quoi l’on est plus fort pour courir que celui qui n’a pas de quoi payer le souper, ni la fourrure, ni les fagots13. […] Il ne se satisferait pas de « houris. » La différence entre la sensibilité de son martre et la sienne, c’est celle d’un apprenti gâté par le plus mauvais romanesque à un adolescent de très bonne naissance, énervé par le mysticisme. […] Avant de montrer Faust rentrant dans la réalité humaine, attachons-nous à un épisode d’où ressort la différence, si nécessaire à observer, entre ces imaginations de tristesse et de défaillance, nobles, parce qu’elles demeurent ingénues, qui inspirent les dangereux chefs-d’œuvre de Schumann et de Chopin, et ces émotions frelatées et grimaçantes du romantisme, où l’orgueil exploite le désarroi du cœur. […] Suivant l’illustre critique, il y aurait donc entre les deux ouvrages simple différence de couleur. […] La différence d’habitudes entre les interlocuteurs qu’on s’imagine est assez grande.
On remarque dans le siècle de Louis XIV autant de mauvais goût que dans le nôtre ; la différence est qu’il n’a pas prévalu. […] Mais il est le seul dans cette tirade ; et la grande différence entre Racine et les modernes, c’est qu’on s’estime heureux de rencontrer un ou deux beaux vers dans leurs plus longs couplets, au lieu qu’on est surpris et indigné d’en trouver un ou deux de faibles dans ceux de Racine : Indignor quandoque bonus dormitet Homerus. […] Ce n’est pas là le vertueux et sensible Hippolyte qui veut aller chercher son père, qui se reproche de n’avoir encore rien fait pour la gloire : entre l’Hippolyte grec et l’Hippolyte français, il y a la même différence qui se trouvait autrefois entre un hobereau de Basse-Bretagne et un seigneur de la cour. […] C’est le même dénouement dans les deux pièces, mieux motivé cependant et mieux préparé dans celle de Quinault ; mais la grande différence est celle du style : Quinault est plus élégant et de meilleur goût. […] On peut les comparer à deux sœurs jumelles, dont la taille et les traits sont parfaitement semblables, avec cette différence que l’une a le teint beaucoup plus frais et de plus belles couleurs que l’autre.
Différence de la comédie antique et de la moderne. […] Cette seule pièce, déposant contre les mœurs grecques, atteste en notre honneur la différence des Athéniennes et des Françaises. […] La différence des jugements de ce poète et de ceux du public éclairé lui fera penser que l’excellence du comique tient à des opinions si variables qu’elle n’est pas absolue, positive, et que l’art dans cette partie de la littérature est aussi conjectural que dans les autres qu’on accuse de l’être. […] Cependant il faut se garder de confondre leurs différences convenables et nécessaires avec leurs variations capricieuses. […] Ce sont là, je le répète, les différences à considérer entre le burlesque et le ridicule, entre le plaisant et le comique.
Dans cet interminable Salon, où plus que jamais les différences sont effacées, où chacun dessine et peint un peu, mais pas assez pour mériter même d’être classé, — c’est une grande joie de rencontrer un franc et vrai peintre, comme M. […] Il y a du reste entre leurs compositions la même différence qu’entre la galanterie sucrée du temps de Louis XV et la galanterie loyale du siècle de Louis XIII. […] Toute la différence, c’est qu’en faisant tout d’une venue les bras et les jambes de leurs figures, ce n’étaient pas eux qui fuyaient les détails, mais les détails qui les fuyaient ; car pour choisir il faut posséder. […] Comparez l’époque présente aux époques passées ; au sortir du Salon ou d’une église nouvellement décorée, allez reposer vos yeux dans un musée ancien, et analysez les différences.
He must be blind indeed- il n’entend rien à nos mystères, celui qui ne voit pas qu’entre le vrai, qui est l’objet de la raison, et le poétique, il y a un mur, un abîme de différences — who does not perceive the radical and chasmal differences between the truthful and the poetical modes of inculcation… « les marginalia redisent, de vingt façons, les mêmes choses… II. […] Cette question des rapports ou différences du vers à la prose est peut-être le problème qui revient le plus souvent dans les lettres que je reçois. […] Chabaud, — je ne vois, pour ma part, aucune différence entre la poésie et la peinture. […] Dans ma lecture à l’institut, et depuis le début de ces éclaircissements, dans chacun des précédents chapitres, j’ai cherché à rendre toujours présente la différence profonde de l’esprit et de l’âme, puis j’ai montré la nécessité de leur accord contre les obstructions que l’on doit à l’une des facultés trop exclusive de l’esprit, celle de l’analyse rationnelle, si limitée lorsqu’elle s’applique à ce qui comporte tant d’inconnu et d’infini : l’œuvre d’art.
Louis Bertrand avait eu raison de signaler des différences profondes entre la version de 1856 et celle de 1874. […] La grande différence entre Jules et Frédéric Moreau, le trait qui indique une forte aggravation de pessimisme, c’est que Flaubert a refusé à Frédéric ce moyen de libération : il n’a pas voulu en faire un homme de lettres véritable ; il ne lui a prêté que des velléités littéraires. […] On perdrait son temps à subtiliser sur les différences qui séparent la Normandie de l’Ile-de-France : ou la Touraine de l’Orléanais. […] … Sur ce point, sur la conception première de l’idée, pas de différence entre nous : nous avons souhaité tous les deux la mort d’un être sacré !… Moi, je m’en suis tenu à ce vœu, je me suis arrêté, et lui, du point de départ commun, il a continué à avancer, jusqu’à l’accomplissement. » Il en conclut que la différence n’est pas si grande : il considère comme une injustice, comme le bénéfice d’une véritable imposture, d’être entouré d’estime et de sympathie, alors que l’autre ira à l’échafaud.
On y jetta ensuite la même bigarure, avec cette différence que les Poëtes payens étaient plus souvent cités dans la Chaire, & les PP. de l’Eglise au Barreau. […] Ce fut en vain qu’ils se rejetterent sur la différence du caractere des Langues, &, encore plus, sur la difficulté de notre Poésie. […] Mais ces derniers s’excuserent sur la différence des tems qui en avait apporté dans leur conduite. […] Il est le Racine de son théâtre, avec cette différence même qu’il n’eut pas de Corneille pour prédécesseur.