Sa critique est d’une sincérité grave qui convainquit, et elle parut toute nouvelle et forte parce qu’elle exprimait avec un dogmatisme professoral des préférences assez modernes. […] Mais, ni par l’érudition, ni par le sens historique, ni par le don si rare de connaissance, d’expertise littéraire, ni par le prix de son style, il ne fut un grand critique. […] L’an passé, en une maîtresse page de sa Critique des mœurs, notre Paul Adam disait leur fait à ces pucelles décorsetées dont la bouche se prête aux complaisances, et le sexe aux caresses, sauf à celles qui endommagent ce qu’elles réservent — quelques mois ou quelques jours — pour l’épouseur.
Or il s’agissoit de savoir par où Corneille & Racine devoient être caractérisés ; & après avoir vu ce que les Critiques ont pensé sur ce sujet, j’en suis revenu au mot de M. le Duc de Bourgogne ». Une observation qui a échappé aux Critiques, c’est que, dans tous les siecles littéraires, la marche de l’esprit humain a toujours été la même dans tous les genres. […] A cette sage conduite, il joignit la plus grande docilité à profiter des critiques de ses amis, à se régler sur leurs observations, & à bannir de ses Tragédies les défauts qu’ils y reprenoient.
À coup sûr, si la Critique indépendante n’intervenait pas au plus vite, Alexandre Dumas fils a un si grand crédit sur la place qu’on le croirait. […] La Critique pourrait donc admettre, même en l’admirant, l’idée commune, comme dans César Birotteau, par exemple, où elle est relevée par des détails tels qu’au lieu d’être une infériorité, elle devient un mérite de plus. D’un autre côté, la Critique pourrait admettre encore que si Alexandre Dumas fils n’avait pas cette puissance de détails qu’ont les grands inventeurs dans l’ordre du roman comme Balzac, il était bien capable — lui qui passe pour l’esprit le plus dramatique de notre temps quand il s’agit de mettre en œuvre une idée quelconque, lui qui fait de l’arrangement d’un drame une espèce de création, lui, enfin, l’orthopédiste dramatique qui redresse les enfants mal venus, mal bâtis, bossus ou bancroches, et qui dernièrement a failli faire de ce talent-là une industrie, — de tailler quelque chose de grand, de profond et de nouveau, dans l’idée commune de son roman que lui ont soufflée ses habitudes de théâtre, et de se rattraper de son impuissance radicale de romancier sur son habileté de grand poète dramatique, puisqu’on dit qu’il l’est ?
La traduction est trop réussie pour que, malgré ses qualités de critique pénétrantes et raffinées, il ne nous ait pas surfait de beaucoup les mérites d’Avellaneda. […] Le livre oublié d’Avellaneda remis en lumière par un homme qui porte à la main un flambeau, la grande affaire pour la Critique est dans l’appréciation du livre qu’il éclaire, quel que soit cet Avellaneda qui l’a signé ; car avant de discuter le livre, on en a discuté l’auteur. Un des critiques de France, qui remue le plus de faits et d’idées, Philarète Chasles, avait déjà voulu percer l’obscurité qui couvre ce personnage littéraire, réel ou fictif, d’Avellaneda, et il a entassé une science énorme sur la pointe d’aiguille d’une sagacité par trop fine peut-être… Selon nous, c’était une peine de trop.
Pierre Dupont en avait beaucoup… en puissance ; mais, quoi qu’il lui en reste encore, la Critique est cependant en droit de lui demander ce qu’il en a t’ait. […] Un critique célèbre, il est vrai, mais pour qui le succès souvent voile le fait5, a prétendu, je le sais bien, que l’influence des chansons de M. […] Que la Critique le rappelle à ceux qui l’oublient !
Mais c’est peut-être, comme Oscar Wilde, dans la critique et dans les provinces voisines qu’il me paraît supérieur. […] Pour un critique, la question ne se pose même pas. […] Sa critique n’est pas objective, mais égotiste. […] Sa critique de l’esthétique wagnérienne reste bien sommaire. […] Tout ouvrage de l’esprit livré au public relève de la critique, en vertu des lois sur la liberté de la presse.
Connu déjà en littérature, comme critique et comme poète, il prenait, d’emblée, l’un des premiers rangs, parmi les romanciers espagnols. […] « Quand il est purement plastique, dit un jeune critique de talent, M. […] Des coups redoublés attirèrent sur lui l’attention de la critique. […] M. de Pereda a conquis son public comme le critique que je viens de citer. […] De là ce qu’il y a peut-être d’un peu sévère et de trop vétilleux dans notre critique.
La critique les emploie aujourd’hui couramment. […] Il ne suffit pas, comme ont fait certains critiques et quelques-uns de premier ordre, ainsi M. […] Pourtant les romantiques se croient des créateurs et non pas des critiques. […] La critique historique a seule qualité pour répondre. […] Les critiques lui ont reproché de négliger sa forme.
En supposant même qu’une pareille critique soit injuste (car on reconnaît généralement chez M. […] Que de justes critiques ne pourrait-on pas faire encore ! […] Ricard unit une connaissance très-vaste de l’histoire de son art, un esprit critique plein de finesse, et il n’y a pas un seul ouvrage de lui où toutes ces qualités ne se fassent deviner. […] Cette figure, généralement remarquée, a suscité quelques critiques selon nous trop faciles. […] Mais quand même il aurait emprunté son inspiration au passé, j’y verrais un motif d’éloge plutôt que de critique ; il n’est pas donné à tout le monde d’imiter ce qui est grand, et quand ces imitations sont le fait d’un jeune homme, qui a naturellement un grand espace de vie ouvert devant lui, c’est bien plutôt pour la critique une raison d’espérance que de défiance.
Il s’éveille avec le sens critique, à l’âge critique des sociétés, pour brider en elles la spontanéité de la faculté créatrice. […] Bourget est encore un très important critique, bien inspiré, de Sainte-Beuve et de M. […] Un autre critique a écrit aussi des vers. […] Un troisième critique m’intéresse davantage : M. […] La critique littéraire est un peu dédaignée par la critique scientifique.
Il ne critique point ; il anathématise sans haine. […] Brunetière est un critique guerrier d’une intrépidité rare. […] Et c’est pourquoi la critique objective est la seule bonne. […] C’est tout ce qu’il faut pour fonder les sciences, les arts, les morales, la critique impressionniste et, si l’on veut, la critique objective. […] Je n’entrerai pas dans le détail de son livre et ne ferai pas la critique de sa critique.
quel est donc le critique qui souffre d’égorger les gens ? […] La critique aurait fort à faire ! […] Ils ont eu, sans doute, en ceci, une pensée de haute moralité ou de critique incisive ; mais cette pensée n’était pas la pensée fondamentale de leur œuvre, comme il a plu à la critique moderne de le croire. […] Ici la critique serait facile, trop facile même. […] Armand Baschet, le biographe et le critique de Balzac.
La réponse même de Pénélope réfute suffisamment cette critique ; elle admire la sagesse de son fils. […] M. de Chateaubriand l’observe lui-même avec d’autres critiques. […] Les critiques remarquèrent justement l’emphase et l’obscurité de quelques phrases de cet éloge. […] Thomas n’avait point oublié cette critique, et même il en parlait de temps en temps avec quelque humeur. […] Sa réputation s’établit très vite, mais elle ne fut pas épargnée par la critique.
Tristan et Isolde, et la critique en 1860 et en 1865. […] Documents de critique expérimentale : le motif-organe des Maîtres Chanteurs, par Pierre Bonnier avec un tableau de l’orientation des 83 principaux aspects du motif-organe.
Quand la première saison est passée, quand le front se penche, quand on sent le besoin de faire autre chose que des histoires curieuses pour effrayer les vieilles femmes et les petits enfants, quand on a usé au frottement de la vie les aspérités de sa jeunesse, on reconnaît que toute invention, toute création, toute divination de l’art doit avoir pour base l’étude, l’observation, le recueillement, la science, la mesure, la comparaison, la méditation sérieuse, le dessin attentif et continuel de chaque chose d’après nature, la critique consciencieuse de soi-même ; et l’inspiration qui se dégage selon ces nouvelles conditions, loin d’y rien perdre, y gagne un plus large souffle et de plus fortes ailes. […] D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.
— Ô critique zoïle ! […] Ô critique zoïle ! […] La critique a souvent et justement été rigoureuse envers M. […] Les efforts de la critique ne furent pas stériles. […] Si, persistant dans son réquisitoire, le malheureux critique s’écriait : « Mais la raison !
Sa critique était accueillante, indulgente. […] Il avait échappé ainsi à mille critiques. […] Zola, comme critique, n’était cependant pas sans originalité. […] L’esprit critique est accueillant et hospitalier. […] Jules Lemaître, en abordant la critique dramatique, a remporté dès le premier jour d’aussi éclatants succès que d’abord sur le terrain de la critique littéraire.
J’ose croire que l’éminent critique ne parle pas bien sérieusement. […] Une critique européenne, non pas. […] Georges Brandes est un critique européen. […] Enfin, Geoffroy, qui ne possède que peu la sensibilité inventive des critiques impressionnistes, n’a pas non plus l’imagination constructive des critiques philosophes. […] Geoffroy est, en quelques points, un critique novateur : un critique créateur, pas tout à fait.
Bulwer appelle nation de penseurs et de critiques. Le roman que nous venons de lire s’adresse donc aux penseurs et aux critiques, et si M. […] Dans le premier, Bulwer explique sa pensée sur les directeurs de théâtres, et dans le second sa pensée sur la critique. […] Bulwer, que je sache, n’a rendu aucun service à la critique. […] Le critique français ne partage pas l’enthousiasme des critiques anglais pour ces ouvrages si populaires au-delà de la Manche, et je m’associe pleinement à ses réserves.
Ce n’est pas sans avoir eu à vaincre quelque pudeur que je me suis décidé à dévoiler ainsi mes pensées de jeunesse, pour lesquelles peut-être à un autre âge je me ferai critique, et qui auront sans doute bien peu de valeur aux yeux des personnes avancées dans la carrière scientifique. […] J’ai voulu aussi professer, à mon début dans la science, ma foi profonde à la raison et à l’esprit moderne, dans un moment où tant d’âmes affaissées se laissent défaillir entre les bras de ceux qui regrettent l’ignorance et maudissent la critique.
On conviendra peut-être qu’il y a quelque bonne foi, quelque désintéressement à faciliter de cette façon les dissections de la critique. […] En attendant, il appelle sur ces questions l’attention de tous les critiques qui comprennent quelque chose au mouvement progressif de la pensée humaine, qui ne cloîtrent pas l’art dans les poétiques et les règles, et qui ne concentrent pas toute la poésie d’une nation dans un genre, dans une école, dans un siècle hermétiquement fermé.
Qu’on joigne, à cet exemple, les suivans ; & l’on verra quel glaive c’est que la satyre, & la critique poussée trop loin. […] Un jeune homme, arrivé de Languedoc, trouva le coup de la mort dans une critique vive que lui fit l’Etoile d’une tragédie qu’il avoit apportée de sa province, & qu’il croyoit un chef-d’œuvre.
On ne les trouvera pas tous dans ce cadre étroit d’un volume ; mais j’ai besoin de rappeler une conception sur laquelle la Critique s’est volontairement ou involontairement trompée. […] Mais ce n’est pas tout pour la Critique.
Deux choses alors remplissent le moment présent : la foi sans la science de la religion, sans l’intelligence de ses rapports avec la civilisation ; la critique, qui n’a pas d’idées générales, et n’est guère que l’impression vive d’un malaise actuel. Hors des croyances et de la critique des abus présents, il n’y a pas de sujets. […] Tantôt Corneille commente en homme de génie les règles de la critique ancienne ; tantôt il en établit lui-même de nouvelles, tirées d’une connaissance encore plus profonde de l’homme. […] Aucun écrivain ne s’est examiné avec plus de désir véritable de connaître ses défauts, et d’en faire tourner la critique à la gloire de l’art. […] Corneille d’ailleurs ne fut pas longtemps sans contenter ses critiques.
Les critiques de Desmarets contre les anciens méritent un regard de l’histoire, à titre de préjugés littéraires propres à une époque, et de travers d’esprit intermittents. […] Au lieu des bravades de Desmarets et des légèretés de Perrault, on croyait avoir de la vraie critique. […] S’il tient à nous persuader que tout le mérite du critique est de voir les défauts partout où ils sont, c’est pour rehausser ce qu’il croit avoir eu de mérite à découvrit ceux d’Homère. […] C’est la frivolité de ses critiques qui la trahira. […] Il y a là ce qu’une critique indulgente appellerait un premier Fontenelle.
Le Hir, les seuls maîtres éminents que l’école catholique en France ait produits dans le champ de la critique sacrée. […] Sa critique était sûre dans les limites d’une orthodoxie dont il ne discuta jamais sérieusement les titres ; sa placidité, absolue. […] Ce n’est point par un raisonnement à priori que nous repoussons le miracle, c’est par un raisonnement critique ou historique. […] Parce que j’étais jeune, inconséquent, et que la critique me manquait. […] Ma foi a été détruite par la critique historique, non par la scolastique ni par la philosophie.
Et cependant, quoique tous reconnaissent cette vérité, la plupart des critiques de théâtre acceptent ces spectacles qu’on devrait supprimer au nom de la salubrité publique et avec ce monument impropre à toute audition musicale. […] Après avoir exposé les critiques de Wagner sur la mimique moderne, il nous faut maintenant étudier la mimique telle qu’elle se pratique à Bayreuth. […] Edouard Fétis marque une conversion dont il y a lieu de féliciter l’éminent critique de l’indépendance. […] Maus, contenant d’intéressantes remarques sur les évolutions de la critique au sujet des œuvres de Wagner et citant l’ouvrage récemment paru de MM. […] Adolphe Jullien, critique parisien et grand wagnérien, y participa entre 1878 et 1883.