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690. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Le dernier volume qui comprend bien des périodes, bien des successions d’écoles et des révolutions de goût, depuis la fin du xviie  siècle jusques et y compris le commencement du xixe , offre un intérêt très vif : la manière seule dont les questions sont posées pique mon attention et m’arrête à chaque pas. […] Il a aimé la liberté, il l’a voulue et comprise au sein de l’ordre ; il l’a défendue de sa plume avec habileté, vigueur et courage ; il est mort sur l’échafaud en la confessant, et non sans avoir auparavant transpercé les bourreaux barbouilleurs de loix de son ïambe vengeur.

691. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Il serait bien long et bien fastidieux de rétablir ici dans leurs termes nos propres idées si souvent exposées et pourtant si mal comprises ; il est à la fois plus simple et plus utile d’attaquer à notre tour la question traitée pat M.  […] On a osé comprendre que dans le genre secondaire de la comédie-vaudeville, il y avait de nos jours plus de vérité piquante et de nouveauté qu’en de froides et ennuyeuses comédies de caractères ou qu’en des compositions trivialement sentimentales et romanesques ; on a osé le dire d’abord à l’oreille, puis haut, et en conséquence on n’a pas cru déroger en laissant la rue de Richelieu pour le boulevard. […] On comprend que nous n’ayons pas eu à répéter ici les articles que l’auteur lui-même a recueillis, dès ce temps-là ; dans le premier de ces deux ouvrages, et qui avaient paru, en 1827, dans le Globe. — Et à ce propos d’omissions volontaires, qu’il nous soit encore permis de répondre d’avance à une objection qui ne manquera pas de nous être faite par les curieux : pourquoi ne retrouve-t-on pas ici quelques autres articles dont la signature saute çà et là aux yeux dans le Globe d’avant 1830 ?

692. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Il en est résulté chez quelques-uns un contentement précoce, un mépris du grand public, des formes étranges et maniérées qui ne sont pas comprises hors du cercle, et, pour ainsi dire, une sorte d’argot maçonnique qui souvent fait tort à leur pensée. […] Je lui reprocherai encore dans ses contes, où l’imagination et l’originalité se font jour, cette incroyable profusion d’épigraphes, de titres et d’étiquettes en toutes langues, sans traduction ; moi, par exemple, qui ne suis pas un Panurge, et qui n’entends que deux langues d’Europe, outre la française, il y a, je le confesse, les deux tiers de ces têtes de chapitre que je n’ai pas compris. […] Le jury l’a compris de la sorte.

693. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Le genre humain misérable et damné, comme le peuple de France déguenillé et hâve, doit se résigner à sa condition, obéir avec amour, s’oublier dans la contemplation de la splendeur royale et du pompeux établissement où il est compris. […] Si étrange que soit l’objet, si éloigné des goûts contemporains, si trivial ou si sublime, il le goûte et le comprend. […] C’est par cette sensibilité universelle et imitative qu’il voit et nous fait voir les choses ; c’est par elle que La Fontaine est capable, en dépit de son siècle, de comprendre les dieux comme les bêtes et de nous les rendre présents.

694. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

On comprend dès lors aisément pourquoi les sociologues, partisans de l’uniformisation intellectuelle et sentimentale, sont généralement des intellectualistes. […] Les intellectualistes oublient que les idées n’ont d’influence que si elles tombent sur un sol favorable ; si elles ont une résonance dans l’organisme, que si elles ne sont pas seulement apprises et comprises, mais senties. […] Et dans la mesure où elle dépend de ces causes et conditions sociales, on peut admettre aussi que cette désharmonie peut être diminuée par une organisation sociale meilleure, par une intégration plus parfaite, par une éducation mieux comprise.

695. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Mais les autres danses des anciens, où l’on imitoit l’action des gens qui ne sautent pas, et, pour parler à notre maniere, qui ne dansent point, n’étoit qu’une imitation des démarches, des attitudes du corps, des gestes, en un mot de toutes les démonstrations dont les hommes accompagnent ordinairement leurs discours, où dont ils se servent quelquefois pour donner leurs sentimens à comprendre sans parler. […] Le geste des peuples qui sont à notre midi étant plus marqué que le nôtre, il est beaucoup plus facile de comprendre son langage quand on le voit sans rien entendre, qu’il ne l’est de concevoir en une pareille circonstance, ce que notre geste signifie. […] Nos ancêtres, dit Cassiodore, ont appellé musique muette celui des arts musicaux, qui montre à parler sans ouvrir la bouche, à dire tout avec les gestes, et qui enseigne même à faire entendre par certains mouvemens des mains comme par differentes attitudes du corps, ce qu’on auroit bien de la peine à faire comprendre par un discours suivi ou par une page d’écriture.

696. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Les philosophes qui dans cette question ont pris pour cause initiative, pour impulsion originaire, la révélation de la parole, ont toujours été mal compris, ou se sont mal expliqués, ce qui a donné lieu à de trop faciles accusations de paralogisme. […] Plusieurs ont compris qu’il s’agissait de savoir s’il y avait simultanéité dans la manifestation des facultés humaines, ou s’il y avait succession. […] Par tout ce qui a été dit plus haut, il est facile de comprendre que l’infini, ou le spontané, ou l’intuition, ou la forme primitive de l’intelligence humaine, ou la parole, sont ce que j’appelais la révélation.

697. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Et même une histoire générale des peuples disait davantage, car elle comprenait aussi les barbaries, et l’histoire des civilisations ne comprend, comme le mot le dit, que les Civilisations… Les Études de Louis Faliés, dont le mot de civilisation, plus hardiment employé, aurait pu faire la fortune, ne sont donc un livre ni d’idée ni de forme nouvelles. […] III On comprend qu’il le soit, du reste.

698. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Il s’est rappelé le mot de Montesquieu, que « qui comprend tout peut tout abréger ». Il a tout abrégé ; mais a-t-il compris tout ? […] Et je le comprends bien, du reste !

699. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

C’est, encore plus que son talent, l’originalité de son christianisme absolu, trop sublime pour intéresser la masse impie d’une époque qui ne comprend plus rien à l’enthousiasme d’une foi comme la sienne. Le génie tout seul, quand il se manifeste » sous quelque forme et sous quelque influence que ce soit, a toujours contre lui, de cela seul qu’il est le génie, toute la foule des médiocres et des imbéciles, qui n’en comprennent pas la beauté. […] Et en le lisant, ce chapitre, on comprendra enfin que ce qui semblait un vulgaire sentiment humain, traînant encore dans une grande âme dévorée de Christianisme, était, au contraire, tout ce qu’il y avait au monde de plus chrétien, puisque c’était le sentiment exaspéré d’un apostolat impossible !

700. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Et cet enseignement, c’est (du moins en partie) ce que nous disions plus haut sur les fascinations et les égarements produits, dans les meilleurs esprits, par l’Histoire mal étudiée ou mal comprise. […] Partout, sur ce sol fragmenté par des institutions diverses, vous chercheriez en vain la famille, la famille comme nous la comprenons et qui est l’âme de la vie moderne. […] Cette religion du vrai a été chez eux soumise aux profanations de l’amour artistique du beau, et Thucydide et Hérodote lui-même, l’Homère en prose, comme on l’a dit, nous ont parlé de la Grèce bien plus comme ils la comprenaient que comme elle fut.

701. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Michelet avait bien entrepris à sa façon une Histoire de France, mais c’était moins une histoire que de brillantes échappées sur l’histoire, et pour bien comprendre les unes, il fallait déjà savoir l’autre. […] S’il n’était doublé que d’insignifiances et de platitudes, que de faits plus ou moins bien racontés et même plus ou moins bien compris, mon Dieu ! […] vous comprenez, n’est-ce pas ?

702. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

s’organiser dans des institutions qui furent aux mœurs de ce pays ce que le fourreau est à l’épée, cet esprit si antipathique à nos idées actuelles et qui épouvante à la fois et nos théories et nos cœurs, nous ne l’estimons pas assez pour chercher à le bien comprendre ; et voilà, en un mot, pourquoi le sens de tant de faits de l’histoire d’Espagne nous échappe ! […] Philippe II, Charles-Quint, resteront toujours, par un côté, plus ou moins obscurs et inintelligibles, si on n’étudie pas l’Espagne elle-même qui les a produits et si on ne la comprend pas, elle, dans le fond intime de sa propre personnalité. […] Grâce aux renseignements qu’on y trouve, nous savons à présent, avec plus de détails que jamais, l’heure officielle et la date précise de l’abdication du grand homme, mais les motifs décisifs et suprêmes de cette abdication, qui fut un long dessein dans cette méditative pensée, nous ne les savons pas plus que nous ne les savions hier, en lisant Robertson ; et nous voilà presque tenté, pour y comprendre quelque chose, de retourner à l’hypothétique dialogue de Sylla et d’Eucrate, cette stérile partie de raquette jouée par le génie jongleur de Montesquieu !

703. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Il l’eût été mieux que personne avec ce sang-froid, ce machiavélisme et ce diabolisme d’esprit auxquels son ministre, Guizot, qui ne fît de lui qu’un consul, évidemment ne comprenait rien. […] Ce sont des historiens non plus de derrière les faits, mais du fond des faits ; des historiens qui osent faire penser et écrire l’Histoire par ceux mêmes qui l’ont faite ; qui, par une merveilleuse intuition rétrospective, la prennent à la source humaine dont elle est sortie, — dans la conscience révélée de ceux qui l’ont créée ; qui se mettent enfin, sans façon, sur les épaules, la tête de Sylla ou de Richard III, et parlent par leur bouche comme ils auraient parlé eux-mêmes, s’ils avaient voulu se faire comprendre et expliquer leurs actes à la Postérité… Ah ! […] Pour se faire bien comprendre, il faut en revenir sans cesse à l’image de la glace, de cette glace d’une si belle eau et dont le seul enchantement — comme pour les cœurs — est d’être très pure et très fidèle.

704. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

son peuple même qui entourait le roi de sa complicité, qui lui souriait, l’encourageait, comme si, habituée par les Bourbons à la jolie gloire de la galanterie, la France ne pouvait comprendre un jeune souverain sans une Gabrielle, et comme si, dans l’amour de ses maîtres, elle trouvait une flatterie et une satisfaction de son orgueil national !  […] Et, à présent qu’on le sait, ceux qui ne le comprenaient pas comprendront, sans doute, que la guillotine d’une révolution expiatrice ait abattu, relativement, en plus grand nombre que des têtes de nobles, des têtes de bourgeois !

705. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Et il l’a bien compris, le fin biographe ! […] Flourens, et il en comprenait l’importance ». C’était l’habitude de son esprit, et c’en était aussi la force, de comprendre, de féconder, d’élargir les faits qu’il n’avait pas découverts.

706. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

… Franchement, c’est à n’y rien comprendre ! […] Ainsi, on pourrait trouver qu’il manque d’ensemble et de méthode sévère, et on le comprend, si on se reporte aux circonstances dans lesquelles Brucker récrivit. […] Il mit, pour la première fois, devant les enfants, un père supérieur à ses enfants de toutes les manières, et par la raison, et par le caractère, et par la majesté de l’une et de l’autre, et par les grâces de l’esprit, et par la bonté, cette grâce des grâces, et on put comprendre, en le voyant, que la Famille, même atteinte par de fausses doctrines, pouvait se refaire, de par l’ascendant et l’influence de son chef, et rentrer noblement dans la vérité du respect et de l’obéissance.

707. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Elle aurait fait saigner cette ophtalmie… De peur de l’exposer à cela, Le Sage imita ces traducteurs (il en était un) qui francisaient, comme ils disaient, l’œuvre par trop étrangère, pour la faire mieux comprendre dans leur pays. […] Boileau, qu’il appelle « un vieux critique » qui ne comprenait rien aux talents de la belle jeunesse, jeta le livre par la fenêtre et menaça son valet de le mettre à la porte. […] Le feuilleton, c’est le fait-Paris qui vient souffleter l’idée, le sentiment, l’observation, au nom de l’amusement des imbéciles qui ne comprennent ni l’observation, ni le sentiment, ni l’idée, et qui ne se passionnent puérilement que pour l’inattendu des circonstances et le hasard bête des événements.

708. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Théophile Gautier est parfaitement doué pour comprendre de semblables natures. […] Tout le monde a de l’esprit, chacun devient artiste comique ; Marseille et Bordeaux pourraient peut-être nous donner des échantillons de ces tempéraments. — Il faut voir, dans la Princesse Brambilla, comme Hoffmann a bien compris le caractère italien, et comme les artistes allemands qui boivent au café Greco en parlent délicatement. […] Je ne puis le comprendre ni en déterminer positivement la raison ; mais souvent nous trouvons dans l’histoire, et même dans plus d’une partie moderne de l’histoire, la preuve de l’immense puissance des contagions, de l’empoisonnement par l’atmosphère morale, et je ne puis m’empêcher de remarquer (mais sans affectation, sans pédantisme, sans visée positive comme de prouver que Brueghel a pu voir le diable en personne) que cette prodigieuse floraison de monstruosités coïncide de la manière la plus singulière avec la fameuse et historique épidémie des sorciers.

709. (1887) George Sand

Elle avait fini par comprendre, à force de douloureuses expériences, ce qu’il y a d’égoïsme implacable dans la passion. […] Elle ne comprend rien d’abord à ce qu’on lui raconte. Quand elle a compris, elle frémit d’un pareil accident ; une telle déception la bouleverse, elle se désespère. […] D’abord elle ne comprenait rien du tout. […] Personne n’a mieux compris qu’elle et mieux exprimé la nécessité de l’étude pour l’art.

710. (1903) Le problème de l’avenir latin

Je comprends et j’admire cette soif de certitude. […] Nous ne comprenons pas la nécessité ni la vertu de l’action. […] Comprenons par là que notre mal est héréditaire. […] Dans cet entraînement physique serait compris l’enseignement d’un métier. […] L’élite et la masse, séparées par des abîmes ne se comprennent plus.

711. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

C’est le génie d’où elle émane, c’est le goût qui la comprend et qui la sent. […] Nous ne le comprenons que par un effort d’érudition archéologique. […] Mais vous comprenez l’état d’esprit où est Clitandre. […] Delaunay comprend-il son contresens ? […] Elle l’écoute ; elle force les autres à l’écouter et à le comprendre.

712. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Elle est toujours remuante, avec toujours les mains derrière le clos, et sans avoir l’air de bien comprendre. […] — N’est-ce pas, vous comprenez tout ce qu’on souffre dans ces moments-là ? […] Bagrianof comprit qu’il ne rêvait pas et que le jour était venu. […] Je crois vous comprendre, mais je n’arracherai pas à votre sensibilité, à votre attendrissement un sacrifice que vous regretteriez demain. […] On commence, maintenant qu’il n’est plus, à comprendre toute sa valeur.

713. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Certes, je comprends, à tout prendre, que l’on fasse une collection de beaux papillons ou de beaux insectes ; je comprends que l’on se forme un herbier. […] Comprenne, qui pourra, tous ces contrastes. […] — Elle n’ose pas oser, on voit qu’elle comprend, ou tout au moins qu’elle devine. […] Comprenne qui pourra. […] À vrai dire, en ceci, nous comprenons mieux La Bruyère et Le Sage que nous ne comprenons Molière.

714. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Littré l’a retrouvée, et il la rend à son tour, en y joignant la connaissance plus précise qui caractérise les modernes : « On prétend, dit-il, que Virgile, interrogé sur les choses qui ne causent jamais ni dégoût ni satiété, répondit qu’on se lassait de tout, excepté de comprendre (præter intelligere). […] C’est ainsi que ce philosophe, au cœur doux autant qu’à l’esprit élevé, comprend la tolérance et l’exerce autour de lui. […] Littré : intelligence approfondie du grec, lecture des manuscrits, collation des textes et détermination du dialecte ; intelligence et reconstitution des doctrines au point de vue médical ancien, examen critique en tous sens, interprétation et traduction à notre usage, tellement que les traités hippocratiques, en définitive, « pussent être lus et compris désormais comme un livre contemporain. […] Ce fait essentiel, bien compris et bien appliqué, devient une clef pour l’étymologie et sert de fil conducteur ou de sauvetage dans le naufrage des mots de l’ancien latin, au moment où ils passèrent au roman ou vieux français. […] Je dis les deux Dictionnaires ; car l’Académie a le Dictionnaire de l’usage qui comprend les termes et acceptions légitimes qui ont cours et vogue depuis deux siècles et de nos jours ; elle a, de plus, commencé un Dictionnaire tout historique, qui va rechercher les termes et mots de la langue aussi loin qu’il se peut dans le passé et en les suivant par une série d’exemples ininterrompus dans toute leur vie et leurs vicissitudes.

715. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

On comprend le génie qui est personnel ou qui n’est pas dans un seul homme ; mais on ne le comprend pas dans deux hommes égaux en facultés et en aptitudes. […] » Alors je comprenais ce qu’il voulait dire, et je lui répondais : « Peut-être qu’ils rentrent par Mayence ou par une autre route… Ça n’est pas possible autrement !  […] bon, bon, dit-il, maintenant je comprends, c’est demain la fête de Catherine ! […] Il paraît que ces bonnes gens le virent, car la femme me dit : « Avant de manger, mon enfant, il faut sortir vos pieds de l’eau. » Elle se baissa et m’essuya les pieds avec son tablier, avant que j’eusse compris ce qu’elle voulait faire. […] C’est alors que je me rappelai ces pauvres femmes de Phalsbourg qui priaient dans l’église à la grande retraite de Russie, et que je compris ce qui se passait dans leur âme !

716. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Arnault, respirent un sentiment de dépit facile à comprendre, après un échec aussi considérable pour leurs opinions. […] Or, le Créateur étant à la fois éminemment sage et éminemment bon, les vérités nécessaires à l’intelligence humaine se trouvaient comprises dans cette révélation. […] Il y avait peu de place pour l’histoire dans l’enseignement, on le comprend à la manière dont l’empereur entendait qu’elle fût écrite. […] On comprend que M.  […] Il faut, pour bien comprendre cette influence de lord Byron, rappeler quelques traits de sa physionomie morale et littéraire.

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