Le premier groupe se dérobe derrière les saillies et revient, comme composé de fleurs, et tourne autour du jeune homme sur un rythme lent et voluptueux.
Il est vrai que la moitié seule de cette dette est réelle ; l’autre moitié rentre dans l’histoire naturelle : elle se compose de ces lézards empaillés qui pondent depuis si longtemps des œufs d’or dans les basses-cours de l’usure.
Quand il peint les liaisons de Fénelon et de madame Guyon, en disant que « leur sublime s’amalgama », cette courte image, empruntée à la singularité et à la violence des affinités chimiques est un éclair ; quand il montre les courtisans joyeux de la mort de Monseigneur, « un je ne sais quoi de plus libre en toute la personne, à travers le soin de se tenir et de se composer, un vif, une sorte d’étincelant autour d’eux qui les distinguait malgré qu’ils en eussent », cette expression folle est le cri d’une sensation ; s’il eût mis « un air vif, des regards étincelants », il eût effacé toute la vérité de son image ; dans sa fougue, le personnage entier lui semble pétillant, entouré par la joie d’une sorte d’auréole.
Elle se composait d’un petit poème à la gloire de Molière, La Revanche de Diafoirus, des Fourberies de Scapin et de Tartuffe. […] Comment peut-il le composer ? […] lui répondais-je, puisque c’est un diptyque, composez-le en diptyque. […] Oui ; mais, pourtant, c’est aussi une comédie qu’il joue en même temps qu’il la compose, et c’est l’auteur dramatique qui est pour moitié dans l’affaire. […] C’est-à-dire que, le plan étant fait, il composait telle ou telle scène, soit du premier acte, soit du cinquième acte, selon l’inspiration du moment, la scène sérieuse s’il était mélancolique, la scène bouffe s’il était gai.
Heywood, qui joue presque tous les jours, s’impose, en outre, pendant plusieurs années, l’obligation d’écrire un feuillet chaque jour, compose à la diable dans les tavernes, peine et sue en vrai manœuvre littéraire30, et meurt laissant deux cent vingt pièces, dont la plupart se perdront. […] Ainsi composé et ainsi muni, ce théâtre a pu mettre au jour le plus intime fonds de l’homme, et mettre en jeu les plus puissantes émotions humaines, amener sur la scène Hamlet et Lear, Ophélie et Cordélia, la mort de Desdémone, et les meurtres de Macbeth.
Phébé, ô Cynthia, dès sa saison première, Mon ami fut épris de ta belle lumière ; Dans leur cercle observant tes visages divers, Sous ta douce influence il composait ses vers. […] Apprenez à l’enfant à prier toutes choses : L’abeille de l’esprit compose un miel de jour Sur les vivants ave du rosaire des roses, Chapelet de parfums aux dizaines d’amour… En somme, M. de Montesquiou existe : hortensia bleu, rose verte ou pivoine blanche, il est de ces fleurs qu’on regarde avec curiosité dans un parterre, dont on demande le nom et dont on garde le souvenir.
L’idée d’une science et d’une expérience toutes relatives à l’entendement humain est donc implicitement contenue dans la conception d’une science une et intégrale qui se composerait de lois : Kant n’a fait que la dégager. […] Ainsi, dans des organismes rudimentaires faits d’une cellule unique, nous constatons déjà que l’individualité apparente du tout est le composé d’un nombre non défini d’individualités virtuelles, virtuellement associées.
C’est aussi qu’Aristide Bruant a su donner à sa poésie et à sa personne un caractère soutenu, une physionomie originale et se composer tout entier corps et âme, en grand style canaille, avec une perfection qu’atteignirent seuls avant lui quelques cyniques grecs et, mieux que tout autre, ce Diogène qui fut, vivant, la plus amusante des œuvres d’art. […] Voici l’Allée des Saules, où je compose mes chansons et ma musique. […] « En Afrique, il y a deux légions, en dehors du cadre régulier de l’armée : la légion étrangère composée de déserteurs et de malheureux de toutes les nations du monde, et les compagnies de discipline, qui représentent le niveau le plus bas auquel un homme puisse arriver. […] Mais, réfléchissant à ce qu’il avait dit et mettant sur le papier ses souvenirs, il composa un essai entièrement différent. […] Un tout composé de simplicité et de vigueur avec une petite, mais très petite pointe de fatuité.
Les vers composés antérieurement à la présente loi seront retirés de la circulation et mis dans des tiroirs cadenassés et scellés. […] Paul Delaroche a beaucoup travaillé ; c’est un mauvais peintre ; toute sa peinture peut s’expliquer par l’étrange manière dont il composait ses tableaux. […] Enfin tout un petit inonde de province parfaitement observé à ce microscope dont l’auteur a tant abusé depuis et s’agitant autour de ces millions accumulés avec ce procédé d’exagération qui se révélait déjà : le tout compose un tableau tour à tour comique et émouvant qu’on ne saurait assez louer, mais ce n’est qu’un beau tableau de genre. » Une œuvre qui se résume aussi nettement dans l’esprit du lecteur vaut Adolphe, bien certainement, et exige un talent plus varié ; mais Adolphe est un ouvrage où l’on s’occupe de la philosophie des convenances.
Des compagnies composées de vieillards en cheveux blancs, et de garçonnets qui semblent des enfants. […] » Dimanche 7 mai Aujourd’hui, dans ces cruels jours, je repasse ma triste vie et les jours de douleur qui la composent. […] Le dur, le pénible, c’est le métier d’agent de police et de mouchard qu’il faut faire, pour ramasser, — et cela la plupart du temps dans des milieux répugnants, — pour ramasser la vérité vraie, avec laquelle se compose le roman contemporain.
Ne sortent-ils pas plutôt de ces farces qu’il composait aussi en province, et dont quelques titres et canevas nous sont connus.
Des livres ont été écrits, des traités composés pour célébrer les merveilleuses harmonies de ce monde.
La résolution finale sera donc déterminée en raison composée de toutes les causes internes et externes saisies par l’intelligence, plus les mobiles subconscients et inconscients.
Un fin dîner, composé d’un potage au blé vert, de langues de rennes de Laponie, de surmulets à la provençale, d’une pintade truffée.
Elle m’enseignait à lire et à former une à une ces lettres mystérieuses qui en s’assemblant composent la syllabe, puis, en rassemblant encore davantage, le mot ; puis, en se coordonnant d’après certaines règles, la phrase ; puis, en liant la phrase à la phrase, finissent par produire, ô prodige de transformation !
À chanceler sans équilibre et à balbutier sans parole pendant les premières années, qu’on appelle heureuses parce qu’elles sont celles où l’homme a le moins conscience de son être, et qu’elles ressemblent, en effet, le plus au néant ; à grandir pendant quelques autres années, et à recevoir, par transmission de ses parents, une certaine dose d’idées reçues, les unes sagesse, les autres sottises, dont se compose, pour l’homme, la pensée de sa tribu, ce qu’on appelle la civilisation, s’il est civilisé, ou la barbarie, s’il ne l’est pas : la différence n’est pas très sensible à qui contemple de très haut et des sommets de la vérité éternelle ces deux conditions de l’espèce humaine.
Une censure composée d’amateurs polis et lettrés, à l’abri des coteries, dépourvus de la morgue officielle et opérant en pleine lumière et non dans la poussière des bureaux, pourrait jouer dans cette besogne un rôle capital.
Mais nous voyons par là quelle est la difficulté insurmontable qu’il y a et qu’il y aura peut-être toujours à comparer avec une parfaite exactitude, à travers des rapports aussi complexes, le degré de supériorité relative des organismes imparfaitement connus qui ont composé les faunes des périodes successives de l’histoire de la terre.
Abandonnée par son chef naturel qui devrait être l’Académie, si l’Académie était intelligente et composée d’hommes à la hauteur d’une mission quelconque, tourmentée par les regrets d’un passé illusoire, troublée par les angoisses d’une rénovation qui s’approche, luttant comme une insensée contre les éléments qui l’entourent et par lesquels, loin de se fortifier, elle ne fait que s’affaiblir, la littérature actuelle n’est plus que la science des mots ; elle ne donne naissance à aucune idée, elle n’en féconde aucune, elle n’en défend aucune.
Addison compose la Défense du Christianisme, Locke la Conformité du Christianisme et de la Raison, Ray la Sagesse de Dieu manifestée dans les œuvres de la création. […] Il dira, en parlant de ces prêts usuraires à quarante-huit pour cent et à intérêts composés par lesquels les Anglais ont dévasté l’Inde, que « cette dette forme l’ignoble sanie putride dans laquelle s’est engendrée toute cette couvée rampante d’ascarides, avec les replis infinis insatiablement noués nœuds sur nœuds de ces ténias invincibles qui dévorent la nourriture et rongent les entrailles de l’Inde870. » Rien ne lui paraîtra excessif, ni la description des supplices, ni l’atrocité des images, ni le cliquetis assourdissant des antithèses, ni la fanfare prolongée des malédictions, ni la gigantesque bizarrerie des bouffonneries.
D’abord s’altèrent les mouvements les plus délicats, ceux de la parole qui s’embarrasse, des doigts qui perdent leur précision ; plus tard, les mouvements semi-automatiques qui composent la marche, le corps titube ; plus tard encore, l’ivrogne n’est pas même capable de se tenir assis, il tombe à terre ; enfin, perte des réflexes, il est ivre mort ; à l’extrême, perte des mouvements respiratoires. […] Coleridge compose un poème, mais il ne résout pas des problèmes d’algèbre ; Tartini achève sa sonate, mais il n’invente pas une combinaison financière.
Telles ces jeunes filles s’élançaient à travers la ville : et les peuples alentour faisaient place, évitant de rencontrer les regards de la vierge royale. » A peine arrivée au temple, Médée s’adresse à ses compagnes, toujours avec le même composé de charme et de ruse : « J’ai commis une imprudence, leur dit-elle, de vous amener ici, tout près de ces étrangers nouvellement débarqués ; aucune femme de la ville n’ose plus y venir.
Toutes les forêts s’inclinent, tous les saules blanchissent, tous les ruisseaux se rident, et tous les échos soupirent. » De plus en plus, en avançant, le style de Nodier, avec une grâce et une souplesse qui ne seront qu’à lui et qui composeront son caractère, atteindra à peindre de la sorte les mouvements prompts, les reflets soudains, les chatoiements infinis de la verdure et des eaux, moins sans doute, dans toute scène, les grands traits saillants et simples qu’une multitude de surfaces nuancées et d’intervalles qui semblaient indéfinissables et qu’il exprime.
Beugnot, la plus spirituelle des chroniques vivantes de la Révolution et de l’Empire ; les amis de M. de Talleyrand ; la belle duchesse de Dino, sa nièce ; quelques Orléanistes du Palais-Royal, beaucoup de libéraux, un groupe de doctrinaires cherchant les recoins dans les salons comme dans la nation, et méditant de refaire en politique une secte au lieu d’une religion : voilà, avec un grand nombre de femmes jeunes, belles, lettrées, et élégantes, ce qui composait ce salon.
Ici, dans une revue satirique très plaisante de toutes les folies de l’espèce humaine, l’Arioste énumère les inanités de ce bas monde et les illusions dont se composent nos passions ; des montagnes de sottises s’élèvent sous ses yeux.
C’est là que, caché dans la montagne, il compose, à l’exemple de Boëce, en prose et en vers, ses Consolations.
Avec les idées sociales discordantes chaque esprit ne se compose-t-il pas une unité mentale originale qui diffère de celle du voisin ?