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658. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

La fierté nationale des Anglais, ce sentiment développé par un amour jaloux de la liberté, se prête moins que l’esprit chevaleresque de la monarchie française au fanatisme pour quelques chefs. […] comme il sait imprimer son âme du Nord à la peinture de l’amour ! Dans Othello, l’amour est caractérisé sous des traits bien différents que dans Roméo et Juliette. […] Le rang des femmes, dans les tragédies, était donc absolument livré à la volonté de l’auteur : aussi Shakespeare, en parlant d’elles, se sert, tantôt de la plus noble langue que puisse inspirer l’amour, tantôt du mauvais goût le plus populaire. […] Ajax est un furieux, Oreste est poursuivi par la colère des dieux, Phèdre est dévorée par la fièvre de l’amour.

659. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Je pourrais en détacher des tableaux pleins de suavité et d’éblouissement : Les Amours de Léda et du Cygne sur l’Eurotas, Le Jugement de Pâris sur l’Ida, Entre les trois déesses ; mais j’aime mieux, comme indication originale, donner la pièce intitulée : Midi. […] Alexandre Dumas fils Si vous prenez Le Lac de Lamartine, la Tristesse d’Olympio de Victor Hugo, le Souvenir ou une des Nuits, celle que vous voudrez de Musset, vous aurez avec les chœurs d’Athalie, d’Esther et de Polyeucte, avec l’admirable traduction en vers de l’Imitation par Corneille, vous aurez à peu près le dernier mot de notre poésie d’amour terrestre et divin. […] Vous voulez rendre la vie à la poésie, et vous lui retirez ce qui est la vie même de l’Univers : l’amour, l’éternel amour. […] Puis, l’amour des anciens le reprit, et, en relativement peu d’années, il dota la littérature française d’immortelles traductions d’

660. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Cette fois ce n’était pas la jalousie seulement qui faisait le tourment de la reine, c’était une fort légitime inquiétude sur son sort, sur le sort de son fils ; et comme Henri IV avait répudié Marguerite de Valois pour l’épouser, elle craignait d’être répudiée à son tour pour faire place à la princesse de Condé : ainsi, au supplice de l’amour négligé se joignaient le tourment de l’orgueil profondément blessé, le sentiment des droits les plus sacrés, outrageusement menacés, un esprit de vengeance sans retenue. […] En pleurant ce prince, on lui reprocha sa mort même ; ce furent en effet son malheureux amour pour la femme de son neveu, la persécution du jeune époux, et les préparatifs d’une guerre sans autre objet que celui de tirer la belle Charlotte de la cour de Bruxelles où le prince de Condé l’avait conduite, qui rallumèrent cet esprit de la Ligue que Henri alors dans sa sagesse et dans sa vertu avait pris tant de soin à calmer et à éteindre, cet esprit qui arma un bras fanatique contre lui4. […] Il était d’ailleurs naturel à une jeune femme élevée dans une famille de mœurs pures et décentes, de partager le dégoût général pour les amours du roi, qui n’avaient plus l’excuse de la jeunesse. […] Il peignit dans une pièce de théâtre et sa passion et l’indifférence de celle qui en était l’objet ; mais il supprima ensuite les deux premiers actes, pour ne pas donner, dit-il, à la marquise le plaisir de voir ses malheureux amours décrits par lui-même. […] « Je voudrais, dit-il, être capable d’en faire durer la mémoire aussi longtemps que mon amour pour elle. » L’anagramme du nom de Catherine avait été trouvée par Malherbe.

661. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Il s’agissoit de prouver que les Trois Siecles, où l’on rend par-tout justice au vrai génie, où l’on tâche d’inspirer l’amour des regles, l’amour des devoirs, l’amour de la Patrie, l’amour de la Religion, devoit être soustrait aux mains des Lecteurs, pour y laisser de préférence l’Evangile du jour, le Bon Sens, le Systême de la Nature, le Systême Social, & tant d’autres systêmes qui ont déjà produit de si heureux effets parmi nous. […] Ignore-t-il donc que tout ce que l’amour du bien fait entreprendre, n’est jamais payé ; que c’est de la Cabale seule & de ses partisans, qu’on peut exiger une solde & attendre un salaire ?

662. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

C’est pour le réaliser dans le sens de la vertu, de la justice, de la fraternité et de l’amour, que nous composerons des odes comme Pindare, des symphonies comme Beethoven, des théogonies comme Hésiode et comme le Dante. […] Et quand le bon et charmant Magre déclare, dans la préface de la Chanson des Hommes : « À vingt ans, j’ai voulu traduire mon rêve d’amour. […] Eugène Montfort a prononcé des mots d’une force et d’une tendresse peut-être plus pures encore : « Puisqu’on ne se plaît plus à l’église, a-t-il écrit au cours de l’Essai sur l’amour, je voudrais qu’aujourd’hui la voix du poète — comme autrefois celle des cloches — sonnât dans toutes les âmes ; je voudrais qu’elle les réunît, elle aussi, dans un vol unanime ; je voudrais qu’elle les fît vivre ensemble dans ce temple incommensurable qu’est le monde. » Voilà l’expression positive de nos pensées. […] Ne serait-ce pas une injustice que de leur refuser l’amour, la force, l’ardeur et la patience indispensables ? […] si nous ne brûlions pas d’amour pour toutes les choses ?

663. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Il est indifférent à ce qu’il décrit avec le scrupule de l’amour. […] Mais ce premier amour, qui lui fait descendre les premières marches de l’escalier de l’infamie, la jette aux secondes, qui la rouleront sur les dernières. Et elle ne s’en relèvera plus, parce qu’il faut que le roman finisse, car les femmes comme madame Bovary ne s’arrêtent pas à un second amour. […] Ce second amour, admirablement caractérisé par M.  […] Elle ressent pour lui un peu de ce mépris sous lequel elle a enterré Bovary dans son cœur, mais ce mépris qui profane l’amour ne l’éteint pas.

664. (1924) Critiques et romanciers

Mais peu d’amour ? […] Est-ce l’amour, est-ce la haine ? […] L’amour en est le sujet, le motif, l’amour si varié ; l’amour tel que le pratiquent, au siècle de M. de Bréot, les libertins, railleurs désespérés ; l’amour à Venise, hier et maintenant ; le grand amour et l’amour futile, à Paris et dans la province ; l’amour qui rend brutal et repentant M.  […] Amour ! […] Gustave Geffroy lui offre, pour la consoler de son amour perdu, le cadeau d’un autre amour.

665. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Son Georges Ancelys et sa Jeanne de Courtisols sont cet éternel sujet, repris par tous les poètes : la mort dans l’amour et par l’amour. […] C’est l’Amour aveugle qui s’étrangle avec son bandeau… C’est un peu trop ingénieux, peut-être ; c’est, qu’on me passe le mot ! […] Mais il se glisse, au fond et le long de tout cela : L’histoire des amours que je n’aurai pas eus !

666. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Assurément nous ne comparerons pas à l’auteur de Marianne, des fausses Confidences, des Jeux de l’Amour et du Hasard et de tant de chefs-d’œuvre où l’art est retors jusqu’à l’artifice, un auteur à l’aurore de ses premières pages, qui a du sentiment comme Chérubin dans sa romance, et qui, comme Chérubin, est très-joli garçon en femme, ainsi qu’il l’a prouvé dans sa Confession d’Antoinette, dont tout à l’heure nous allons vous parler. […] Antoinette, elle, n’est qu’une femme du monde qui est restée parfaitement tranquille et heureuse dans l’immaculé manteau d’hermine de son écusson, tout le temps qu’elle a été jeune et belle, mais qui, précisément, le jour où sa beauté décline, sent l’amour monter dans son cœur. Antoinette, la spirituelle, la raisonnable, la vertueuse Antoinette, s’éprend d’un adolescent de l’âge de sa fille, qui commence, à son tour, la vie, et c’est cet amour tardif, ce contresens du cœur et de la destinée, ces curiosités d’Eve condamnée à mourir, les espoirs fous qui unissent par une douleur folle, les pudeurs qui deviennent des hontes de toute cette passion forcenée et vulgaire, que M.  […] La vieille fille de La Famille Percier, qui perd un mari qu’elle adore avec la fureur d’un amour attendu trente-neuf ans, et qui le perd par un de ces dévouements mêlés de faiblesse à une famille qui la tyrannise, est la vieille fille, pur et vieux sang, sublime et ridicule tour à tour.

667. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Tous deux sont inspirés par l’amour. Mais, dans Chénier, ce sentiment est toujours profane ; dans l’auteur que je lui compare, la passion terrestre est presque toujours épurée par l’amour divin. […] L’amour et la mort sont deux grandes muses ; grâce à leur inspiration réunie, la manière trop attique d’André Chénier était devenue du pathétique.

668. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dupont, Pierre (1821-1870) »

Armand Silvestre Pierre Dupont ce n’est pas seulement un poète, mais un très grand poète ayant, pour frère, dans nos lettres et l’amour de la nature, notre La Fontaine qui, d’ailleurs, n’était pas un rimeur plus sévère que lui. […] Oui, Dupont est de la même famille, avec un ardent amour de l’humanité et de la misère, qui ne me paraît pas moralement inférieur à l’égoïsme épicurien du familier de Mme de La Sablière et de Fouquet. […] Le « nom infini de l’amour » sort toujours de ses lèvres.

669. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre II. Des Époux. — Ulysse et Pénélope. »

Les transports qui suivent la reconnaissance des deux époux ; cette comparaison si touchante d’une veuve qui retrouve son époux, à un matelot qui découvre la terre au moment du naufrage ; le couple conduit au flambeau dans son appartement ; les plaisirs de l’amour, suivis des joies de la douleur ou de la confidence des peines passées ; la double volupté du bonheur présent, et du malheur en souvenir ; le sommeil qui vient par degrés fermer les yeux et la bouche d’Ulysse, tandis qu’il raconte ses aventures à Pénélope attentive, ce sont autant de traits du grand maître ; on ne les saurait trop admirer. […] Voyons maintenant le tableau des amours de nos premiers pères : Ève et Adam, par l’aveugle d’Albion, feront un assez beau pendant à Ulysse et Pénélope, par l’aveugle de Smyrne. […] Ainsi, trouvant qu’Ulysse reçoit trop froidement les caresses de Pénélope, elle ajoute, avec une grande naïveté, qu’il répondait à ces marques d’amour avec toutes les marques de la plus grande tendresse .

670. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

— « Pour une lettre d’amour, c’est une lettre d’amour, hein ?  […] Quelles amours, et j’en appelle à ceux qui ont le plus souffert de passions folles, quelles amours ressemblent à celles de ces deux insensés ? […] Mais le repos qu’il espérait trouver dans l’amour lui manque aussi. […] Amours et Haines. — 1888. […] Il est atteint dans son amour paternel.

671. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Kerguen ne peut s’y tromper : c’est bien d’amour qu’il aime son enfant d’adoption. […] Il meurt d’amour plusieurs fois par an, et enchâsse ses désespoirs en des rondels précieux. […] Et il prend cette jeune mère par ce qu’il y a de meilleur en elle, par l’amour maternel. […] Qu’advint-il de ces amours ? […] … Le véritable amour ne connaît pas ces obstacles.

672. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Ce sage couronné, qui, par amour de la pensée, a vécu en ascète, est, comme M.  […] Zola a été entraîné par son grand amour de la science à se figurer qu’il la possédait. […] Ce goût lui est aussi naturel que l’amour du bien. […] L’amour bien compris, c’est-à-dire celui qui repose sur le sentiment et sur le devoir, favorise la poursuite du progrès ; l’amour mal compris, c’est-à-dire celui qui recherche la sensation, en éloigne. […] Elle peut avoir commis une faute par ignorance ou par amour, par amour vrai, s’entend, par cet amour « qui excuse tout » et qui réhabilite celles qui réprouvent, fussent-elles des Marguerite Gautier.

673. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

On peut néanmoins concevoir d’autres excitants d’une vraie charité, d’un sincère amour des hommes. […] Roger a pour marotte la loyauté en amour. « Tu es libre, dit-il à Antonia ; et, le jour où tu ne m’aimeras plus, dis-le-moi franchement ; je ne te ferai aucun reproche. […] Il en a encore mis une dans Mariage bourgeois, qui est exquise. — Enfin, le mariage, trop souvent, se passant d’amour et n’étant qu’un marché, M.  […] Une pièce pour Mme Réjane, c’est d’abord une histoire d’amour brutalement sensuel. […] … Comme il sut préserver son cœur des basses corruptions de l’amour, son esprit des pestilences de l’art !

674. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

vous m’avez blessé d’amour. […] Un amour. […] que le sont parfois les amours des vilains. […] Le Français est sensible à l’amour de la gloire, à l’amour de la patrie, à l’amour de la vérité et de la beauté. […] Il met toujours de l’amour dans sa vertu.

675. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Mais, en bafouant cet amour incongru, il l’exprime toutefois avec une sincérité entière. […] Quand Louis XIV (comme Auguste) eut tout « pacifié », la seule affaire des courtisans, après le soin de plaire au roi, fut l’amour, « non plus l’amour romanesque, source d’actions sublimes ; mais l’amour délicieux, source de plaisirs et de crimes », et Racine fut le peintre véridique et hardi de cet amour-là… Vivante aussi, du moins en quelques-unes de ses parties, la tragédie même de Pradon, de Genest ou de Longepierre. […] Il arrive « nécessairement » que l’intrigue d’amour devient l’objet principal du poète. […] Et, voyez-vous, dans cette pièce-là, personne ne prend l’amour au tragique, oh ! […] Restez à l’Odéon, pour l’amour de Dieu !

676. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Côté canaque de l’amour jeune. […] L’amour légal n’est pas très gênant. […] Il ne fut amoureux qu’au temps des amours. […] C’est un amour rétrospectif et rétroactif. […] ces amours qui ont un goût de cendre mâchée et remâchée !

677. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jaloux, Edmond (1878-1949) »

. — L’Agonie de l’Amour (1899). […] Edmond Jaloux, dont les charmants poèmes nous avaient laissés pleins d’une espérance attentive, nous montre aujourd’hui, dans l’Agonie de l’Amour, ses dons multiples et divers.

678. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Cette comédie est sans rapport direct avec notre vieille farce française : les jeunes filles et l’amour, avec le dénouement du mariage, y tiennent une telle place que cela seul suffit à séparer les deux genres. […] Il la prend telle quelle la plupart du temps, hardiment banale et conventionnelle, l’éternelle intrigue de la comédie antique et italienne, les amours de deux jeunes gens, servis par un valet ou une suivante, traversés par un père, un tuteur, une mère, un rival ridicules : ce n’est que le cadre où s’étale la comédie, qui est toute dans les caractères. […] Ainsi les jeunes gens qui suivent la loi naturelle de l’amour ont raison contre les pères et tous ceux qui les entravent : c’est par raison philosophique, et non seulement par tradition comique, que Molière prend vigoureusement leur parti. […] Où l’amour existe, la raison existe, et rien n’a droit de résister. […] Henriette est amoureuse sans roman ni romantisme, d’un bon et solide amour qui fera une éternelle amitié conjugale ; elle a l’esprit cultivé, lumineux, net ; elle est pratique, elle sait la vie, ne lui demande en fait de bonheur que ce qu’elle peut donner ; elle s’en contente, mais elle y tient, et le réclame énergiquement.

679. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Un bel amour de l’art le tenait comme nous tous et contribuait à resserrer les liens d’amitié avec lui. […] C’est ce qu’il faut voir à travers les mots religieux de péché, de Satan, et les apostrophes à un Dieu ; Baudelaire n’a rien d’un croyant, il était au contraire plein d’amour, et l’amour dut se taire devant les voix indifférentes ou mauvaises des choses. […] Il lui reste l’inconnu, soit l’amour à rencontrer. […] Pour différencier la passion et l’amour, Poe évoque les images de la Vénus Uranienne et de la Vénus Dionéenne. […] Ce sont narrés semblables à celui des amours de Borluut et de Godelieve.

680. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Là, malgré la rigueur du sort, Les amants se content fleurettes, Et font revivre après leur mort Leurs amours et leurs amourettes. Arrivé dans ce bas séjour, Comme j’ai le cœur assez tendre, Je résolus d’abord d’apprendre Comment on y traitait l’amour. […] Te voilà peut-être forcée De venir payer à l’amour Ton indifférence passée.

681. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Il a confiance en son rythme au point d’y enclore, de mille ingénieuses correspondances, son âme tout entière, telle qu’elle s’éveille aux souffles de la nature et de l’amour. […] Signoret sont toutes pénétrées de cet amour intense de la nature qui fait qu’on s’identifie avec elle, qu’on la sent vivante et qu’on prête une âme, comme les anciens, aux vieux chênes, aux sources, aux rochers… Les divinités mythologiques sont ici bien chez elles, dans leurs paysages familiers ; on les y attend, et l’on serait étonné de ne pas les y voir. […] Ils expriment bien un des caractères essentiels de notre race, ce goût que nous avons de l’ordre et de l’achevé, cet amour de la clarté.

682. (1888) Portraits de maîtres

« L’amour dans le mariage », comme eût parlé M.  […] Oui, passagères amours de l’humanité, marquées, hélas de la fatalité des deuils précoces. […] C’est de l’amour, c’est bien mieux que de l’amour, c’est de l’admiration la mieux sentie et la plus méritée qui fut jamais. […] Quant à la fièvre d’amour qui circule dans cet ouvrage, ne nous en étonnons pas. […] Crois, pleure, abîme-toi dans l’insondable amour.

683. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il vient de publier il y a peu de jours un de ces timides aveux de talent qui ressemblent à une première confidence d’amour confessé en rougissant, à demi-voix et dans le demi-jour, à l’oreille de la première personne aimée. […] Même au sein des loisirs, de l’amour, de la famille, l’âme ne perd pas son activité ; seulement son activité est volontaire. […] C’est la loi du pays, c’est de ce qu’ils appellent la spécialité : retire-toi de notre soleil, chante quand il faut parler, cache-toi quand il faut combattre, et fais l’amour en cheveux blancs !  […] Le pauvre malade mourait d’amour contenu, pour ne pas faillir à l’amitié et à la vertu ; que l’éternité lui soit douce ! […] Cette âme de vieillard, qu’on disait de glace, avait brûlé toute une nuit d’un enthousiasme de vingt ans, et ce feu avait été rallumé par quelques pages de vers imparfaits, mais de vers d’amour.

684. (1904) En méthode à l’œuvre

Et qui est en Un-seul deux-désirs dont un autre s’engendre, son Amour immanent et qui la meut détermine son devenir, — et, qui intégrale ne s’aimera que si intégrale elle se sait, elle devient à se savoir. […] L’Amour, sa Force-immanente (c’est-à-dire la propension à l’harmonie de tous les éléments et toutes propriétés), l’Amour meut la Matière. […] Lorsque toute connaissance individuelle dépend, pour la plus grande part, des puissances d’âmes ataviquement transmises, l’homme doit gratitude et amour au Passé qui l’aida des sommes de son évolution. […] Tendresse, amour et leurs doutes. […] Volupté, amour, passion, douleur.

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