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411. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

En lisant ces pages de M. de Lamartine et en trouvant à chaque instant des expressions heureuses, larges, élevées et même fines (car il y a du fin et du spirituel proprement dit chez lui bien plus qu’on ne le croirait, il y a même de la malice en quelques endroits), on éprouve un vif regret : c’est que la rhétorique, l’habitude et le besoin d’étendre, de forcer et de délayer, le conduisent à compromettre ces pensées et ces touches excellentes : « Depuis deux ans, dit-il de Napoléon, son retour à Paris, autrefois triomphal, était soudain, nocturne, triste. […] D’ailleurs, la nature supérieure et d’elle-même généreuse de M. de Lamartine se fait jour dans l’impartialité de quelques appréciations : il rend à Marmont, duc de Raguse, la justice qui lui est due pour sa défense de Paris, et il le lave du reproche de trahison en déterminant la part d’erreur et de faiblesse, commune alors à bien d’autres moins accusés. Quand arrive l’heure de la Restauration, M. de Lamartine pourtant ne peut s’empêcher de redevenir l’homme de 1814, et de saluer l’ère véritable de laquelle il date et où il a reçu, lui et nous tous, le baptême de l’esprit : « Le règne des épées finissait, dit-il, celui des idées allait commencer. » Les hommes politiques encore existants qui ont vu de près ces grandes choses de 1814, l’arrivée des Alliés devant Paris, les négociations d’où sortit le rétablissement des Bourbons, et qui ont assisté ou qui ont été immiscés à quelque degré à ces conseils des souverains, en laisseront sans doute des récits dignes de foi et circonstanciés ; ces hommes trouveront immanquablement à redire en bien des points aux vastes exposés de M. de Lamartine. […] Ainsi, dans ce premier retour de Louis XVIII, dans ce voyage de Calais à Compiègne, il montre le pays oubliant volontiers ses droits au milieu de l’attendrissement, et se donnant tout entier, tandis que les politiques à Paris stipulent et marchandent encore : Il (Louis XVIII) sentit, au tressaillement universel et spontané de sa patrie, qu’il était maître de ce peuple, et qu’on ne lui marchanderait pas sérieusement le règne à Paris. […] Et lorsqu’il a dépeint la première entrée des troupes alliées dans Paris le 31 mars 1814, M. de Lamartine, montrant la curiosité succédant à la douleur à mesure qu’on avançait dans les quartiers brillants et le long des boulevards, avait dit : « Tout est spectacle pour une telle ville, même sa propre humiliation. » Quand on a écrit et pensé de telles paroles, on devrait être guéri, ce semble, du rôle de tribun, d’orateur populaire et ambitieux.

412. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 172

Astruc, [Jean] Docteur de la Faculté de Montpellier & de celle de Paris, Professeur de Médecine au Collége Royal, né à Sauve dans le Diocese d’Alais, mort à Paris en 1766.

413. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 367

Bourzeis, [Amable de] Abbé de Saint Martin, de l’Académie Françoise, né près de Riom en Auvergne en 1606, mort à Paris en 1672. […] Boutard, [François] Abbé de Bois-Groland, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Troie, mort à Paris en 1729, âgé de 75 ans.

414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 325

Thevenot, [Melchissedec] Garde de la Bibliotheque du Roi, mort à Paris en 1692, âgé de 71 ans. […] On lui doit un Recueil précieux de Livres Chinois, & la premiere Traduction des principaux Ouvrages de Confucius, qu'il fit faire sous ses yeux, par un homme de cette Nation, qu'il attira à Paris dans cette vûe.

415. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure. […] Madame de Sévigné écrit, le 2 octobre, à sa fille « que la veille l’ami et l’amie (le roi et madame de Montespan) avaient passé toute la journée ensemble, La femme (la reine) était venue à Paris ; on dîna ensemble. […] Le 15 du même mois, elle adressait à sa fille ces réflexions d’une profonde sagesse et d’une parfaite honnêteté : « Si Quanto avait bridé sa coiffe à Pâques de l’année qu’elle revint à Paris, elle ne serait pas dans l’agitation où elle est.

416. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

in-4°. de plus de douze cens pages, imprimé à Paris en 1644. […] in-8°., réimprimé à Rouen en 1769., & dont on va donner deux éditions à Paris in-4°. […] Ainsi ce lexique peut suffire, mais il faut avoir attention d’acheter l’édition de Paris, 1771., augmentée d’un très grand nombre d’articles nouveaux, & revue avec beaucoup de soin.

417. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 50

CORROZET, [Gilles] Imprimeur-Libraire, né à Paris en 1510, mort dans la même ville en 1558. […] Ce que cet Auteur a fait de plus utile, est un Ouvrage sur les Antiquités de Paris ; on estime les lumieres qu’il y donne sur plusieurs monumens de cette Capitale.

418. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 501

HÉNAULT, [Charles-Jean-François] Président Honoraire au Parlement de Paris, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, mort à Paris, sa patrie, en 1770.

419. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 539

JOUVENCY, [Joseph] Jésuite, né à Paris en 1643, mort à Rome en 1719. […] Nous ne parlerons pas de sa Continuation de l’Histoire de sa Société, où la richesse de l’imagination & l’élégance de l’expression se font autant sentir, que les préjugés ultramontains qui lui attirerent la condamnation du Parlement de Paris.

420. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 206

MARCA, [Pierre de] Archevêque de Toulouse, né à Gand dans le Béarn en 1594, mort à Paris en 1662. […] M. de Marca fut nommé à l’Archevêché de Paris, sur la démission du Cardinal de Retz ; mais il mourut au moment qu’il alloit en prendre possession, ce qui donna lieu à cette mauvaise épitaphe qu’on se plaît trop souvent à répéter : Ci-gît Monsieur de Marca, Que le Roi sagement marqua Pour le Prélat de son Eglise ; Mais la Mort qui le remarqua, Et qui se plaît à la surprise, Tout aussi-tôt le démarqua.

421. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

L’Abbé Aubert.ABCD Paris, Février 1773. […] Fréron.ABCD Paris, 22 Mai 1773. […] Marc.ABCD Paris, 1774. […] Paris, 9 Mars 1773. […] Paris, 3 Avril 1773.

422. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Ils étaient déjà connus depuis longtemps ailleurs, loin de Paris, hors de France ; et en France, et à Paris qui est toute la France (au moins en littérature), on ne fait attention qu’à ce qui revient sans cesse sous les yeux, à ce qui résonne de près aux oreilles. […] On me dit qu’il se rapproche en ce moment de Paris, et qu’il va habiter ou Paris même, ou Versailles. […] Illustre de Maistre, qui vous occupiez de Paris et des Parisiens plus que vous n’en vouliez convenir, vous voilà cependant devenu Français et des nôtres, plus encore que vous n’auriez voulu !

423. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

J’avois espéré, mon Révérend Père, que la grâce que vous m’aviez faite de m’appeler à Paris pourrait effacer des préventions si injustes, ou qu’elle les empêcheroit du moins d’éclater. […] « Mon Révérend Père, Comme mon changement ne regarde que l’enveloppe et qu’il n’y en a aucun dans mes sentiments ni dans le fond de mon caractère, je conserve toujours chèrement la mémoire de mes anciens amis, et je suis en Hollande le même qu’à Paris à l’égard de tous ceux à qui je dois de l’estime et de la reconnoissance. […] Je vis, grâce au ciel, sans reproche ; tel en Hollande qu’à Paris, point dévot, mais réglé dans ma conduite et dans mes mœurs, et toujours inviolablement attaché à mes vieilles maximes de droiture et d’honneur. […] J’ai travaillé mes notes avec beaucoup de soin, et je me flatte que cela donnera quelque avantage à ma traduction sur celle dont on nous menace à Paris. […] Ce Français de Berlin, qui visita en 1733 Paris et Londres, rencontra dans cette dernière ville Prévost, et avec son style plat il le peint sous des traits assez fidèles : « Je trouvai ce même jour, dit-il, M. 

424. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 368

Boyer, [Claude] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Alby en 1618, mort à Paris en 1698. […] L’Abbé Boyer, pour éprouver si la chute de ses Pieces ne devoit pas être imputée à la mauvaise humeur du Parterre, fit afficher la Tragédie de Judith sous le nom de Pader d’Affezan, jeune Gascon nouvellement arrivé à Paris.

425. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 459

Caussin, [Nicolas] Jésuite, né à Troies en Champagne en 1580, mort à Paris en 1651, se conduisit dans la place de Confesseur de Louis XIII, avec des sentimens & une probité qui donnerent de l’ombrage au Cardinal de Richelieu. […] Ce Jésuite n’obtint qu’après la mort du Cardinal de permission de revenir à Paris.

426. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 513

JACOB, [Louis] Carme, Bibliothécaire du Cardinal de Retz, né à Châlons-sur-Saone, en 1608, mort à Paris en 1670 ; un de ces Ecrivains laborieux, qui n’ont d’autre mérite que celui des recherches, & dont les Ouvrages ne laissent pas d’être quelquefois très-utiles. […] On prétend que sa Bibliographie Parisienne, dans laquelle il rendoit compte de tous les Livres qui s’imprimoient à Paris, a donné la premiere idée des Journaux, & que ce ne fut que d’après cette espece de Catalogue que M.

427. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

En arrivant à Paris, il trouva dans le cœur et dans la bourse de ses amis les premiers vingt-cinq louis, base d’une fortune princière. […] Sa seule présence à Paris était une réaction ; elle y symbolisait le retour à l’aristocratie révolutionnaire, à la liberté intellectuelle, à la paix possible entre la république et l’Europe. […] Il rentrait presque seul à Paris de ces deux campagnes. […] Entre des mains moins délicates et moins expérimentées, ce fil pouvait se rompre, on peut même dire qu’il était déjà rompu par la révolution de Belgique, contrecoup de la révolution de Paris. […] Casimir Périer, qui contenait à Paris la turbulence du parti de la guerre, que le prince de Talleyrand contenait à Londres, « Connaissez-vous M. 

428. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463

PASQUIER, [Etienne] d’abord Avocat, puis Conseiller au Parlement de Paris, ensuite Avocat-Général de la Chambre des Comptes, né à Paris en 1528, mort dans la même ville en 1615.

429. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Travailleurs de la mer » (1866) »

Roman, tome VII, Paris, Imprimerie nationale, Librairie Ollendorff, 1911, p.  […] Dans Notre-Dame de Paris, l’auteur a dénoncé le premier ; dans les Misérables, il a signalé le second ; dans ce livre, il indique le troisième.

430. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Mauperin vient à Paris pour faire exécuter une ordonnance du médecin. […] Il était comme un mort sur lequel eût passé l’activité de Paris. […] Ta domestique est sortie, je l’ai envoyée à l’autre bout de Paris. […] C’était l’archevêque de Paris, accompagné de deux assistants. […] André amène son harem à Paris.

431. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Enfant perdu de Paris, élevé par charité dans une famille d’ouvriers, il est, à quatorze ans, entré comme apprenti dans une maison d’horlogerie. […] Depuis sa femme est morte, et il s’est retiré, riche de 300,000 francs, aux environs de Paris. […] Zola, les lavoirs de Paris n’ont plus de mystères, la profession de zingueur et celle de soudeur en métaux n’ont plus de secrets, comme depuis Le Ventre de Paris l’arrière-boutique du charcutier où l’on fait le boudin, et le sous-sol du coin des Halles où l’on plume la volaille, n’en avaient plus. […] Quand on nous aura, par le menu, fait connaître la fabrication de tous les articles de Paris, quand on aura passé en revue tous les travailleurs du jour et de la nuit, il faudra cependant trouver autre chose en fait de « documents humains », à moins qu’on n’aime mieux se redire. […] Maxime Du Camp sur Paris et ses organes.

432. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Enfin, en lisant la description fidèle que Jean de Salisbury nous donne de l’état de l’enseignement à Paris au milieu du xiie  siècle, de la multitude des maîtres et de la diversité des opinions, il est impossible de ne pas espérer qu’avec des recherches patientes et bien dirigées, on arriverait à retrouver beaucoup de choses précieuses et nouvelles. […] On a donc moins à espérer de retrouver beaucoup d’ouvrages inédits des maîtres de ces époques ; cependant, il y a lieu de rechercher si l’on ne découvrirait pas quelques fragments de professeurs célèbres, tels par exemple qu’Occam, qui a enseigné à Paris, et qui, ayant été mal avec l’autorité ecclésiastique, n’a pas eu le bonheur de la plupart des autres maîtres, dont leurs ordres ont recueilli avec soin les ouvrages. Nous signalons Occam, bien qu’il n’appartienne pas à la France, mais comme ayant professé à Paris. Il faut dire la même chose de Roger Bacon, qui a étudié et professé longtemps à Paris.

433. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

A Paris, le résumé du monde, à Paris plus qu’ailleurs, cette double cité se dessine, et M.  […] L’auteur du Juif Errant et des Mystères de Paris commença par être antiphilanthrope, aristocratique à se faire lapider par les égalitaires ; artiste, oh ! […] L’argot des tapis-francs, qui parut si savoureux à nos goûts écœurés, quand nous l’entendîmes pour la première fois, ne sauvera point Les Mystères de Paris, car on retrouve cet argot curieux et horrible flans des livres auprès desquels on peut dire que ceux de M. 

434. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

… Le dix-neuvième siècle de l’en-bas, du petit journal bien infect, de l’homme de lettres plus ou moins avarié, de l’actrice, de l’atelier, du café et des divers argots que l’on parle en ces endroits-là ; le dix-neuvième siècle qui n’existe qu’à Paris, et encore à cinq ou six places dans Paris, entre quinze cents drôles et quinze cents drôlesses à peu près, le dix-neuvième siècle qui, par ses affinités et ses ressemblances morales avec le dix-huitième siècle, attire le plus l’imagination de MM. de Goncourt. […] Comparez, en effet, Les Hommes de Lettres de MM. de Goncourt au Grand Homme de province à Paris, qui est le même sujet, avec des idées de plus et une distribution différente. […] Comparez, dans le Grand Homme de province à Paris, les conversations qui s’y font, — mais à temps, mais amenées par les nécessités du récit et ses transitions, — ces conversations à points de vue supérieurs, à mots mordants ou profonds, à soudainetés renversantes, et placez-les en regard de ce ramassis foisonnant, qu’on nous jette à brûle-pourpoint, de mots qu’il semble que l’on ait entendus déjà, et il vous sera bien démontré, par tous ces rapprochements utiles, que l’imitation n’a pu être volontaire, tant elle eût été imprudente !

435. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Il laisse ses ouailles, vole à Rome, où il est volé, détail délicat, par un monsignore italien qui lui fait payer des audiences qu’il ne lui livre pas, brise une grille de l’église du couvent où sa sœur est enfermée, la délivre, après des aventures que j’ose supprimer, de contrebandits honnêtes et de policiers scélérats, revient à Paris avec elle et fonde un journal à la barbe de ces Révérends Pères, qui n’en auront pas le démenti pourtant, car ils le font renvoyer du diocèse de Paris, puis interdire, puis maudire dans un concile provincial, et enfin crever de désespoir, puisqu’il faut que tout finisse, dans un hôpital des Pyrénées ! […] Eugène Sue, l’écrivain des Mystères du Peuple, plus bas de ton que les Mystères de Paris, Eugène Sue, qui, au début de sa vie littéraire, se vantait d’être anti-canaille, et qui a fini par effacer l’anti dans ce mot, a travaillé, en badigeon grossier, pour cette littérature. […] Parce que sur les murs de Paris on lisait alors : Barbey d’Aurevilly idiot, réponse à sa critique des Misérables.

436. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Cet esprit français dont j’ai essayé de marquer les principaux traits, est né comme la patrie, comme la langue, entre Loire et Meuse, dans ce que Michelet appelle les « plaines décolorées du centre6 » : presque aucune particularité n’en modifie la définition générale dans cet ancien duché de France, qui en donne comme l’exacte moyenne, dans ce Paris surtout, qui, comme la première des bonnes villes, doit à ses marchands, ses étudiants, et, bientôt ses gens de palais, de paraître la propre et naturelle patrie de l’esprit bourgeois. […] Paris fait tout, produit tout, profite de tout ; bientôt tout y afflue. Rutebeuf, Jean de Meung quittent l’un sa Champagne et l’autre son Orléanais, et écrivent à Paris.

437. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Paris, 8 mai 1885. […] … » Telle a été, à Paris, la suite des jugements touchant l’œuvre Wagnérienne. […] Un étranger de passage, un jeune artiste, — (affamé, comme de raison), — sans ressources, abandonné « même de son chien », se trouvait perdu dans Paris en un taudis glacé de la rue St-Roch. […] Wagner y est décrit dans ses années de misère à Paris. […] Charles Nuitter, en collaboration avec Wagner, a proposé des traductions destinées aux représentations de l’opéra de Paris.

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