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1834. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Malheureusement, comme il ne traduit pas, une partie de sa nomenclature, dialectes étrangers et « petites langues », est souvent inutilisable dans un travail de sémantique. — Au cours d’une excellente notice sur cette Flore, M. 

1835. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

De nos jours, les étrangers se feraient une étrange idée de la France à la juger d’après le succès de M. 

1836. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Contrairement aux idées courantes, le criminel n’apparaît plus comme un être radicalement insociable, comme une sorte d’élément parasitaire, de corps étranger et inassimilable, introduit au sein de la société44 ; c’est un agent régulier de la vie sociale.

1837. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

…” » — Et, touchant toujours au blasphème, qui est le pôle de sa pensée : — « Jésus — continue-t-il — ne fut pas étranger à ce sentiment EXQUIS… Paul, au contraire, crut lourdement… Notre race seule est capable de réaliser la vertu sans la foi, d’unir le doute à l’espérance. » Évidemment, c’est insensé !

1838. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Hamilton, quoiqu’étranger, manioit notre langue avec une facilité bien rare jusqu’ alors.

1839. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Pour peu que don Juan connaisse sa langue, il doit prendre le nouveau venu pour un étranger, car il ne peut soupçonner le roi d’Espagne de porter un nom aussi barbare à Madrid qu’à Florence. […] Je l’avouerai, je ne devine pas comment une mère espère qu’un étranger obtiendra de sa fille une confidence qu’elle a inutilement demandée. […] Pour Byron, on le comprend de reste, la difficulté n’était pas moins sérieuse ; il s’agissait d’un poète étranger dont le nom retentissait partout et dont les œuvres n’étaient familières ni à son pays ni au nôtre ; il s’agissait de mettre à sa place et à son rang un homme plus célèbre encore par les malheurs de sa vie que par la grandeur de ses œuvres.

1840. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Réfléchir librement, c’est se soustraire quand on réfléchit à toute influence étrangère à la logique. […] Par cela même que la chose expliquée et comprise est devenue [illisible] nous nous en servons beaucoup mieux que d’une chose étrangère. […] Ils ne font rien que par une impulsion étrangère.

1841. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Enfin, les éléments anatomiques eux-mêmes, qui sont les principes les plus altérables et les plus instables, sont encore inertes, c’est-à-dire qu’ils n’entreront jamais en activité vitale, si quelque influence étrangère ne les y sollicite. […] Après tout cela, faudra-t-il se laisser émouvoir par les cris de sensibilité qu’ont pu pousser les gens du monde ou par les objections qu’ont pu faire les hommes étrangers aux idées scientifiques ? […] Je n’essayerai donc pas, à l’exemple de Le Gallois27, de justifier les physiologistes du reproche de cruauté que leur adressent les gens étrangers à la science ; la différence des idées explique tout. […] L’appréciation d’un phénomène par kilos du corps de l’animal me paraît tout à fait inexacte, quand on y comprend des tissus de toute nature et étrangers à la production du phénomène sur lequel on calcule. […] Cette particularité imprévue me frappa et je fis ainsi l’observation d’un fait nouveau qu’avait engendré l’expérience et qui était étranger au but expérimental que je poursuivais dans cette même expérience.

1842. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

On raconte qu’un jour le ministre avait chargé Maginard d’une mission spéciale, à laquelle la politique était tout à fait étrangère. […] Le monde parisien, dont on a vanté toujours, par un reste d’habitude, d’entraînement, les politesses, les délicatesses, et, Dieu me pardonne, l’esprit aussi, ne se compose plus guère que d’étrangers venus de tous les coins de l’Orient se ruer à la curée française, sans autres préoccupations que les affaires d’argent et les conquêtes de la vanité en étalant un grand faste, semant l’or à pleines mains, décorés de titres bizarres et de renommées douteuses, parfois sanglantes. […] Car, depuis, nos pauvres noms français font bien piteuse mine et sont en quelque sorte perdus au milieu de ces noms étrangers, à désinences barbares. […] Or il ne faut pas se dissimuler qu’il existe en France plus de trente-quatre millions de gens indélébilement tarés : situation morale qui doit réjouir l’étranger, ainsi que disent les graves écrivains qui dissertent, chaque jour, sur les événements européens. […] Et cette réclame savante, raffinée, ne portera pas directement sur les livres, ce qui serait grossier et ne contenterait personne ; elle englobera les choses étrangères au travail littéraire et se diffusera, de préférence, sur les sports qu’un homme bien né est susceptible de pratiquer.

1843. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Villemain ou M. de Jouy avaient reçu par la petite poste le manuscrit de la Vie de Rossini, ils l’auraient considéré comme un écrit en langue étrangère, et l’auraient traduit en beau style académique, dans le goût de la préface de la République de Cicéron, par M.  […] XIVe liv. des Théâtres étrangers, pag. 325.

1844. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Une pression exercée sur le cerveau proprement dit amène toujours le délire ou la stupeur, suivant qu’elle a lieu avec ou sans irritation, et le résultat est le même, qu’elle soit déterminée par une pièce d’os enfoncée, ou par un corps étranger, ou par de la sérosité, du sang, du pus. […] L’oubli complet de quelque langue étrangère est un des effets les plus ordinaires de la commotion… Les malades ne se souviennent jamais de la manière dont leur accident leur est survenu ; s’ils sont tombés de cheval, ils se souviennent bien qu’ils sont montés et descendus, mais ils ne se rappellent pas les circonstances de leur chute.

1845. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Celui de Black-Friars était particulièrement fréquenté par lord Southampton, qui devint le protecteur du jeune et pauvre étranger. […] On sentit d’instinct dans les deux débuts l’hésitation d’un homme qui imite des théâtres étrangers et la confiance d’un homme qui croit en lui-même.

1846. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Il était facile de deviner, en effet, sous la pâte douce et tranquille cette confidence, un levain de liberté donnant lieu à des intuitions de l’intelligence, à des étincellements de l’esprit, à des boutades de l’imagination auxquels les nouveaux romanciers, orientés vers une sorte d’élégie sociale, étaient étrangers. […] Il est notamment l’auteur de L’Étranger (1907).

1847. (1913) Poètes et critiques

* * * Mais une tentative plus hardie, c’était de sortir de France et de publier, dès le début de cette collection, un chef-d’œuvre étranger. […] Martin Hartmann, et j’en détache encore cette image, qui prête aux sentiments de gratitude du pays étranger comme une sorte de grandeur : « Il a rayonné vraiment sur l’Allemagne entière. » Ces aspects si divers, si dignes de retenir notre attention, n’expriment pas toute cette physionomie morale. […] Son imagination s’est imprégnée de ces couleurs, et, cessant d’être un étranger, les sentiments dont avaient vécu, dont vivent encore les habitants de ce pays qu’il visitait, se sont, au fil de l’heure, insinués jusqu’au fond de lui-même. […] Ils aiment mieux faire cinq lieues dans la neige que de se rendre en vingt minutes à l’église d’une commune voisine, mais étrangère.

1848. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Les fréquentatifs étrangers dans la langue françoise lui viennent de la langue latine, & ont seulement pris un air françois par la terminaison en er : tels sont habiter, dicter, agiter, qui ne sont que les fréquentatifs latins habitare, dictare, agitare. […] C’est sur-tout dans cette distinction délicate de sons approchés, que consiste la grande difficulté de la prononciation de la langue chinoise pour les étrangers. […] Si l’usage particulier d’une langue autorise l’altération du sens propre de quelques mots, & la substitution d’un sens étranger, c’est alors une figure de mots que l’on appelle […] Cependant comme la maniere la plus courte pour faire entendre la façon de s’habiller des étrangers, c’est de faire voir leurs habits tels qu’ils sont, & non pas d’habiller un étranger à la françoise ; de même la meilleure méthode pour apprendre les langues étrangeres, c’est de s’instruire du tour original, ce qu’on ne peut faire que par la traduction littérale. […] Dire que dans j’obéis au roi, au roi est au datif, c’est introduire dans notre langue un jargon qui lui est étranger, & y supposer une analogie qu’elle ne connoît pas, βαρβαρίζειν.

1849. (1924) Critiques et romanciers

Il lui sembla que sa qualité, premièrement défavorable, d’étranger tournerait à son avantage : à mesure qu’il serait un étranger qui s’acclimate, il garderait la fraîcheur d’observation libre, mais de mieux en mieux pénétrerait dans le secret d’une âme très différente de la nôtre. […] C’est la vérité même, et telle au surplus que Darwin l’a formulée : il a protesté bien des fois contre les imprudents qui étendaient, comme il disait, son hypothèse d’histoire naturelle à des domaines étrangers. […] Cette ingratitude pour leur patrie était si farouche qu’un étranger a pu dire que leur histoire semblait écrite par leurs propres ennemis. […] Descartes croyait à l’identité des esprits : nous avons découvert, nous, la variété des intelligences ; la connaissance des littératures étrangères nous a menés à cette découverte. […] Elle se répartirait en cinq groupes ou « vingtaines » : la vingtaine politique, la vingtaine des relations étrangères, celle des artistes, celle des savants, celle des financiers.

1850. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Mon doigt sur mon manteau lui dévoile à l’instant La couture invisible et qui va serpentant, Pour joindre à mon étoffe une pourpre étrangère… Eh bien !

1851. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Leurs figures hâlées, leurs physionomies martiales, leurs yeux de feu, leurs uniformes couverts de poussière des routes, leur coiffure phrygienne, leurs armes bizarres, les canons qu’ils traînaient à leur suite, les branches de verdure dont ils ombrageaient leurs bonnets rouges, leurs langages étrangers mêlés de jurements et accentués de gestes féroces, tout cela frappait vivement l’imagination de la multitude.

1852. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Les chênes de ce bouquet d’arbres de Saint-Point ne s’étonneront pas d’entendre les bénédictions d’un étranger sur leur tête et sur leurs racines. » Comme pour lui répondre, les arbres frémirent par hasard d’un coup de vent du midi qui passait sur leurs feuilles.

1853. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Livré à ses déportements privés, marchandé par les puissances étrangères, vendu à la cour pour satisfaire ses goûts dispendieux, il garde dans ce trafic honteux de son caractère l’incorruptibilité de son génie.

1854. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Un certain tact m’avertit, me donne le sens des choses et des airs d’habitude là où je me trouve le plus souvent étrangère… » Le 20 avril, retour de jeunesse aussi : son oiseau favori est revenu chanter sur le genévrier, sous sa fenêtre.

1855. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Plusieurs arrestations de voyageurs étrangers et plusieurs coups de tromblon tirés sur les chevaux pour rançonner les voitures avaient signalé la présence d’un brigand, posté dans les cavernes de ces broussailles.

1856. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Cela était d’autant plus nécessaire, que des affaires d’argent perdu dans des affaires de bourses étrangères avaient, disait-on, compliqué et aggravé des affaires de cœur entre M. de Chateaubriand et une des personnes, objet de ses nombreux attachements.

1857. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

En somme, il ne fut jamais qu’un étranger de passage dans les salons : il y était infiniment moins chez lui que les Voiture et les Chapelain dans les réduits des Précieuses.

1858. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

. — Lettres à l’Etrangère (Mme Hanska, qui devint Mme de Balzac), Revue de Paris, 1er et 15 février, 1er mars 1894, 1er déc. 1894, 1er janv., 1er févr., 1er mars 1895.A consulter : Vicomte de Spoelberch de Lovenjoul,Histoire des œuvres de Balzac, 3e éd., in-8, Calmann Lévy.

1859. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Etre convaincu que toute émotion est vaine ou malfaisante, sinon celle qui procède de l’idée de la beauté extérieure ; regarder et traduire de préférence les formes de la Nature inconsciente ou l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage qu’elles ont dû avoir et sans jamais y mettre, comme fait le poète tragique, une part de son cœur, si bien que leurs discours gardent quelque chose de lointain et que le fond nous en reste étranger ; considérer le monde comme un déroulement de tableaux vivants ; se désintéresser de ce qui peut être dessous et en même temps, ironie singulière, s’attacher (toujours par le dehors) aux drames provoqués par les diverses explications de ce « dessous » mystérieux ; n’extraire de la « nuance » des phénomènes que la beauté qui résulte du jeu des forces et de la combinaison des lignes et des couleurs ; planer au-dessus de tout cela comme un dieu à qui cela est égal et qui connaît le néant du monde : savez-vous bien que cela n’est point dépourvu d’intérêt, que l’effort en est sublime, que cet orgueil est bien d’un homme, qu’on le comprend et qu’on s’y associe ?

1860. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Comment supposer qu’un écrivain, au moment où il prend la plume, puisse se dépouiller des pensées qui l’agitent, des passions qui le dominent, pour revêtir des idées, des sentiments qui lui sont étrangers ?

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