C’était vraiment d’une opposition charmante, sur l’antiquaille des murs, et pour ainsi dire, sur la pourriture des tapisseries, ces deux frais enfants, assis sur deux petites chaises, l’un en face de l’autre, le petit garçon avec son visage et son teint à la Murillo, la petite fille sous son petit bonnet blanc : tous deux entourés des jeux de petits chiens, qui semblaient former avec eux une famille du même âge.
Le survivant Rochefort est mort à l’âge de quatre-vingt trois ans et il écrivait encore le mois dernier sa chronique quotidienne, toujours la même, à cela près que, jadis hérissée de piquants acérés, ces piquants s’étaient peu à peu émoussés, puis flétris, mais ils y étaient.
Tout âge, dit Elisabeth Browning, eu raison même de sa perspective trop rapprochée, est mal aperçu de ses contemporains.
… Elle n’est pas grande pour son Mais elle est faite âge, comme une petite caille Et légère comme un pinson !
C’est qu’un mythe est le miroir toujours lucide où se reflètent les idées, les croyances, l’âme des peuples ; la source éternellement vive qui fuse les pensées essentielles dont s’abreuve l’homme quotidien ; son actualité ne tarira jamais, chaque âge y puise sans l’épuiser la ferveur de son inspiration50.
Des siècles se sont écoulés, en des âges de civilisation brillante, avant que les premières lueurs de Critique se soient manifestées parmi les peuples les plus intelligents de la terre. […] Mais la crainte du contrôle n’est qu’un frein intermittent, contrarié par l’intérêt sur tous les points où l’auteur a un motif de tromper ; elle agit inégalement sur les esprits, fortement sur les hommes cultivés et calmes qui se représentent clairement leur public, faiblement dans les âges barbares et sur les gens passionnés169. […] Démographie (nombre, sexe, âge, naissance, mort, maladies). — 2° Étude du milieu : A.
Elle exige qu’il soit toujours prêt, quel que soit son âge, à se refaire étudiant. […] De bonne heure sans doute, car dès l’âge de seize ou dix-sept ans il exécutait des copies du Titien.
Mais quel que soit son âge et son avenir, la Russie n’avait avant lui rien qui lui ressemblât.
I « Monsieur, « … Après cet article, il y en aura dans les parlements qui vous traiteront de clérical, et dans les sacristies qui vous attendront à confesse, mais il y en aura aussi quelques-uns du clergé… qui vous en sauront gré, non pas mesquinement pour leur parti, mais généreusement, pour la cause de la pacification des âmes… « … Nous qui, croyant au Christ, croyons que sa morale est divine et par conséquent adéquate à la morale absolue ; nous qui croyant à l’Église, prolongement et organe du Christ, croyons qu’elle a la charge d’adapter incessamment à travers les âges cette immuable morale aux besoins nouveaux des hommes et aux nouvelles conditions de la vie ; comment ne nous sentirions-nous pas le cœur bien fraternel à l’égard des sincères qui, sans avoir notre foi, jugent, pour d’autres et plus justes raisons, que relativement au moins, relativement au point d’évolution où nous sommes parvenus, le monde ne peut se passer de la morale catholique… » II « Monsieur, « J’ai lu avec le plus grand intérêt votre article du dernier numéro de la Revue des Deux-Mondes.
L’idéal, comme un phare resplendissant, apparaît sur l’océan des âges et marque le but de l’évolution humaine.
Voilà un second âge, un second degré de complication. […] Ranvier a constaté dans les globules lymphatiques de l’axolotl un bourgeonnement véritable du noyau qui, primitivement arrondi, pousse en différents points des prolongements autour desquels se groupe la substance protoplasmique ; de telle sorte que chacun de ces prolongements apparaît bientôt comme le début d’une organisation nouvelle et comme le premier âge d’un globule lymphatique de seconde génération.
Les effets qui résultent de la lésion du cerveau ont quelque analogie avec ceux qu’amène le progrès de l’âge ; le malade ne conserve que le souvenir des impressions récentes, et oublie celles qui sont d’une date plus ancienne… Parmi les malades, les uns ont toujours par la suite la mémoire imparfaite… Dans certains cas particuliers, les malades ne peuvent plus se servir du mot propre pour exprimer leurs idées ; souvent le jugement est affaibli ». — D’autres atteintes portées au cerveau par un intermédiaire produisent des effets semblables ; on connaît l’évanouissement qui suit les grandes pertes de sang, le désordre d’idées qu’entraîne l’ivresse, la stupeur qu’engendrent les narcotiques, les hallucinations qu’amène le haschich, l’excitation d’esprit que développe le café, l’insensibilité que provoquent le chloroforme et l’éther130. — En résumé, l’altération des lobes cérébraux a pour contrecoup l’altération proportionnée de nos images.
Au bord de l’aile, on trouve souvent chez les oiseaux un petit os inutile, muni d’un ongle chez quelques jeunes, sans emploi, sauf celui de représenter un doigt dégradé ; le boa qui rampe a des vestiges de membres, et l’on rencontre dans l’orvet une petite épaule, un sternum et un bassin rudimentaire ; ce même orvet, dans le jeune âge, possède deux petits tubercules saillants, reliquats survivants et temporaires des membres postérieurs rabougris.
Dimanche 30 décembre … Au moment, où Léon Daudet arbore pour sortir une toque en velours noir, la nouvelle coiffure chic de l’étudiant, son père nous conte, qu’à l’âge d’à peu près quatorze ans, une société de garçonnets comme lui, avait loué à Lyon, une chambre au quatrième, une chambre donnant sur la Saône et son brouillard, une chambre louée à un pauvre ménage d’ouvriers dans la débine, et chez lequel il y avait une femme qui pleurait toujours, et dans une cage en osier, une colombe gémissante, à l’instar de la femme.
Même en dehors de la lecture et de l’écriture, dans le jeune âge et chez les esprits peu exercés, encore enfants à cet égard, la parole intérieure « réclame », pour avoir quelque suite et nous tenir « isolés des causes de distraction, un plus grand effort d’attention » que la parole extérieure.
Daudet débute en 1858 par un volume de vers, Amoureuses ; c’est encore du romantisme, et c’est bien de son âge ; qui de nous ne fut pas romantique à 18 ans ?
Dumas avance en âge, un autre côté de sa nature se dessine qui, avec le temps, s’accentue et s’accuse. […] Toutefois, et en dépit de ces « liens mystérieux », de ces « attaches psychiques », de ces « atomes crochus de natures jumelles81 », les Goncourt étaient très différents d’âge et très différents de caractère. […] De là cette conception d’une société où ceux de toutes les classés, et presque de tous les âges, ont le même souci constant et la même préoccupation qui domine toutes les autres : c’est de se ruer aux plaisirs des sens et de s’y vautrer.
Il n’y a pas de ces paroles de feu qui restent, de ces flèches aiguës qui traversent les âges et atteignent au cœur de la postérité.
Les architectures de tous les âges mêlaient leurs ogives et leurs trèfles, leurs statues et leurs colonnes ; le temps avait fondu leurs teintes ; le soleil les unissait dans sa lumière, et la vieille cité semblait un écrin où tous les siècles et tous les génies avaient pris soin tour à tour d’apporter et de ciseler leur joyau.
Ce procédé dogmatique, souvenir du Moyen âge, me fait penser à la « question » qui permettait, à l’aide de pressions savantes sur un individu, d’obtenir l’aveu de crimes qu’il n’avait jamais commis.
Il s’agit enfin de tous les soi-disant spiritualistes de notre âge, qui ont fait une pelure à leurs pauvres idées avec ce spiritualisme qui double si magnifiquement la religion chrétienne, comme l’hermine double un manteau royal !
Les architectures de tous les âges mêlaient leurs ogives et leurs trèfles, leurs statues et leurs colonnes ; le temps avait fondu leurs teintes ; le soleil les unissait dans sa lumière, et la vieille cité semblait un écrin où tous les siècles et tous les génies avaient pris soin tour à tour d’apporter et de ciseler leur joyau.
Elle débutait d’ordinaire, de la part de Leconte de Lisle, par des lamentations mi-sérieuses et mi-plaisantes sur son âge et ses infirmités, sur la stupidité humaine et la bassesse de l’époque. […] L’âge, jusqu’alors, semblait avoir épargné à Leconte de Lisle ses infirmités et ses déchéances.
Émile Goudeau est l’amant heureux et successivement éperdu de chacune des minutes de sa propre existence, ce qui lui fait à l’âge de trente-quatre ans, quinze millions de maîtresses follement adorées. […] J’ai passé l’âge d’être éducable et j’arrive de diablement loin.
Voilà pourquoi trois siècles durant, pendant tout le premier âge féodal, la littérature des Normands d’Angleterre, composée d’imitations, de traductions, de copies maladroites, est vide.
Ils ont tous raison ceux qui ont du talent. » Adversaire de toutes écoles ou chapelles, il espère que les poètes vont se mettre à s’aimer entre eux et que l’âge d’or de la Poésie va renaître ; aussi prévoit-il pour celle-ci un avenir admirable, grâce aux outranciers qui ont affranchi le Vers.
Seul, le son cheval est relié arbitrairement, par une simple convention, au groupe dont il semble faire partie ; c’est là ce qui le distingue des autres images ; c’est par là qu’il est un signe262 ; le propre d’une convention, c’est de pouvoir être soit modifiée dans certains détails, soit abrogée et remplacée par une autre ; si nous modifions le bruit spécifique et la forme visible du cheval, ce n’est plus un cheval, c’est un autre animal, son voisin dans la classification naturelle : l’idée n’est plus la même ; si nous fusionnons le groupe principal et le groupe accessoire, le cheval devient centaure : encore une idée nouvelle ; mais l’idée ne change pas si nous convenons de remplacer le son cheval par ses abrégés populaires ou enfantins, chval, sval, sual, ou même par dada, coursier, equus, hippos ; avec les prosateurs de mon pays et de mon âge, je dis cheval, avec les enfants dada, avec les poètes français coursier, avec les auteurs latins equus, avec les auteurs grecs hippos ; c’est ainsi que des conventions différentes régissent les rapports commerciaux et judiciaires d’un état donné avec les états voisins.