Tite-Live en a fait naïvement l’aveu : « S’il doit être permis à un peuple, dit-il, de rendre son origine plus auguste en la rapportant aux dieux, telle est la gloire militaire du peuple romain, que lorsqu’il lui plaît de se donner le dieu Mars pour père, le genre humain le souffre comme il a souffert sa domination22. » J’admire cette fierté patriotique ; mais le genre humain affranchi de Rome ne s’accommode plus de ce que souffrait le genre humain sujet de Rome, et pour chaque nation, comme pour chaque ville, la seule origine glorieuse est la vraie.
Rome n’échappa aux guerres sociales qu’en ouvrant ses rangs aux alliés, après les avoir vaincus. […] Je le dis avec timidité et avec la certitude que ceux qui liront ces pages ne me prendront pas pour un séditieux, je le dis comme critique pur, en me posant devant les révolutions du présent comme nous sommes devant les révolutions de Rome, par exemple, comme on sera dans cinq cents ans vis-à-vis des nôtres : l’insurrection triomphante est parfois un meilleur critérium du parti qui a raison que la majorité numérique.
Si la Grèce avait eu la couronne obsidionale avant Rome, elle l’aurait posée sur ses cheveux rayonnants. […] Sans parler de l’histoire détournée de son cours normal, des législations abolies, des cités extirpées, des démocraties naissantes enchaînées, des marches en avant immobilisées, de Rome, cette seconde floraison de la Grèce, étouffée en germe, tout art idéal, toute poésie vivante, toute science progressive auraient disparu du monde obscurci.
Une grande destinée militaire, une grande destinée civique, une grande destinée oratoire, ou plutôt toutes ces destinées actives et littéraires à la fois, comme à Rome, auraient été bien plus selon ma nature. […] Le poète, récompensé par le consul, ne fut nullement retenu alors par le royalisme qu’il manifesta depuis pour les Bourbons ; il entra hardiment par un emploi diplomatique à Rome, et ensuite dans le Valais, dans la fortune de Bonaparte.
Aussi est-il partout presque à la fois, et jamais ne vit-on voyageur plus multiplié, plus infatigable : tantôt à la suite du prince de Galles à Bordeaux, tantôt à Melun, tantôt à Milan, à Bologne, à Rome, tantôt à Auch ou à Orthez, puis en Hollande, et à travers tout cela de temps en temps en Hainaut où il obtient une cure ; mais il n’y eut oncques curé moins sédentaire ni qui fît plus gagner les aubergistes et taverniers en tous lieux où il passait.
Cependant la grande passion de Lassay à Rome fut pour la jeune princesse de Hanovre, Sophie-Dorothée, femme du futur électeur de Hanovre et roi d’Angleterre, Georges Ier : on a les lettres qu’il lui écrit et qui prouvent que, malgré les contrariétés, les obstacles et les jalousies qui vinrent à la traverse de cette liaison, il ne s’en trouva pas trop malheureux.
Il vit beaucoup à Rome l’héritier des Stuarts, le prétendant, et sa belle épouse, la reine des cœurs, la comtesse d’Albany, dont il devint même amoureux.
Il y a eu un moment, toutefois, où il s’est vu assez en faveur et où son baromètre académique semblait remonter : c’est quand il donnait dans l’Ami de la Religion ses articles sur Rome et sur le pape.
Il l’accompagna à Rome, la guida dans l’étude des arts, et l’assista pour ses jugements dans ce beau livre de l’Allemagne qui, depuis un demi-siècle, n’a pas été surpassé.
Formé à cette école, nourri et abreuvé de ces sources, faut-il s’étonner que Térence ait fait entendre le premier des accents de bonté et d’humanité universelle à Rome, dans cette dure Rome de Caton l’Ancien ?
Les cartons de Raphaël à Hampton-Court, les fresques du même grand peintre dans les galeries du Vatican, les fameuses statues du Laocoon et de l’Apollon du Belvédère, et l’église de Saint-Pierre à Rome, le plus magnifique édifice qui soit peut-être au monde, produisent également cet effet le plus ordinaire de désappointer le spectateur à première vue.
Que celui qui aurait osé, s’il avait été Romain, reprocher à l’antique Sénat sa politique persévérante, conquérante et assimilatrice à tout prix, cette politique qui agissait et opérait uniquement en vue de la grandeur et des destinées de Rome, que celui-là jette la pierre à Louvois, tout occupé de former et de remparer d’une enceinte infranchissable ce vaste quartier de terre, ce pré carré, comme l’appelait Vauban, ce beau gâteau compacte qui constitua depuis lors l’unité de notre territoire !
Dans Cinna, acte I, scène iii, Cinna, racontant à Émilie comment il s’y est pris pour échauffer les conjurés et les animer contre le tyran, lui redit une partie de son discours et des sanglants griefs qu’il a étalés devant eux : d’abord le tableau des guerres civiles et de ces batailles impies, les horreurs du triumvirat et les listes de proscription, les plus grands personnages de Rome immolés ; puis il a ajouté : « ……… Toutes ces cruautés, La perte de nos biens et de nos libertés, Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter dans le trône et nous donner des lois. » Je vous le demande, suffira-t-il de rétablir « dans le trône », au lieu de « sur le trône », sans dire le pourquoi ?
On dira que Mirabeau, il est vrai, était payé pour ne pas se fier à la justice des pères et pour compter sur leur tyrannie et leur délire ; mais où est-il ailleurs ce modèle de père de famille que l’antique Rome connaissait et subissait avec crainte, et jusqu’à la hache inclusivement ; que l’état patriarcal nous montre de loin dans sa candeur et sa blancheur plusieurs fois séculaire ; que la vénération du Moyen-Age avait retrouvé peut-être ; où est-il présentement, dans la familiarité et dans la facilité de nos mœurs, dans la promiscuité de nos habitudes ?
L’avare Carthage, en son temps, n’était pas plus l’ennemie nécessaire de Rome.
Comme il m’aime plus que ses enfants, je l’ai attaqué du côté de la religion, et lui ai fait sentir si ce mariage (espagnol) n’était pas heureux, on s’en prendrait à lui ; que Rome donnait des dispenses auxquelles bien des honnêtes gens, dans le royaume, ne donnaient pas leur approbation ; enfin je me suis retourné de tant de manières, que le roi m’écrit qu’il a pris son parti, et qu’après avoir vaincu ses ennemis, il faut bien que tout me cède (c’est une galanterie de sa part). » Ainsi le maréchal, qui sous ses airs de soldat a des finesses de négociateur, s’est fait casuiste un moment avec Noailles ; il a eu recours à un ordre d’arguments gallicans et presque jansénistes.
. — Et à ce propos des affaires romaines, il avait une maxime qui résultait sans doute de son expérience, et qui rentre bien dans ce tour de paradoxe sensé qu’il affectionnait : « Pour faire un bon secrétaire d’État à Rome, il faut prendre un mauvais cardinal. » 16.
Jocelyn d’une part, de l’autre les Paroles d’un Croyant et les Affaires de Rome, sont, à ne voir que l’écrivain même, d’admirables et riches preuves de puissance et de fertilité.
Puis il fut attaché en qualité de chapelain à l’ambassade de Rome, ne s’y amusa que médiocrement ; mais, comme Rabelais avait fait, il y attaqua de préférence les choses par le côté de la raillerie.
La justification nécessaire de son livre Rome, à propos duquel on le taxait de compilateur, reste en même temps, un excellent aveu de ses procédés préférés : « Me voilà donc forcé de répéter, une fois de plus, quelle est ma méthode de travail.
En prenant la moyenne proportionnelle de dix années, l’on sait, à Berne, que tous les ans il se fait tant de divorces ; à Rome, que tous les ans il se commet tant d’assassinats ; et l’on ne se trompe point dans ce calcul.
C’est un des ressorts de la nature qui reprend toujours sa force ; c’est lui qui a formé le code des nations, c’est par lui qu’on révère la loi et les ministres de la loi dans le Tunquin et dans l’île Formose comme à Rome. » Ainsi il y a dans l’homme « un principe de raison », c’est-à-dire un « instinct de mécanique » qui lui suggère les idées utiles343, et un instinct de justice qui lui suggère les idées morales.
Maury (1746-1717), né à Valréas (Vaucluse), lauréat académique, académicien, prédicateur, député à l’Assemblée constituante, émigré, rentre en 1804, est fait par Napoléon archevêque de Paris, et meurt à Rome
Les affaires de Rome lui ont aliéné le parti catholique ; le pacte de Londres, le monde du commerce et de l’industrie.
En 1673, Mithridate mit sous les yeux du prince conquérant et galant Le naufrage élevé D’un roi vaillant……………………………… Que Rome et quarante ans ont à peine achevé.
Au départ de l’abbé pour Rome (1706), on remarqua beaucoup « que Mme la duchesse de Bourgogne lui souhaita un heureux voyage d’une tout autre façon qu’elle n’avait coutume de congédier ceux qui prenaient congé d’elle ».
Âgé de près de soixante ans, presque entièrement aveugle, d’une physionomie sérieuse et fine qu’éclairait un demi-sourire, d’une parole facile, claire, élégante et même fleurie, d’une discussion tempérée et lumineuse, d’une vaste mémoire, consulté en sa maison ou apporté au Conseil sur sa chaise curule comme un vieillard homérique, il nous rend avec originalité ces personnages de l’antique Rome dont Cicéron a célébré les noms, les P.
À Rome, Zelmis retrouve Elvire, mais toujours en compagnie de son jaloux et fâcheux mari.
j’y trouve bien un peu mon profit, je l’avoue : quand je marche au soleil, quoique ce soit pour tout autre chose, il arrive pourtant tout naturellement que mon visage prend le hâle : et c’est ainsi que lorsqu’à Misène (car à Rome je n’en ai guère le temps) je me suis mis à lire avec soin ces livres des historiens, je sens, comme à leur contact, que mon langage prend de la couleur (sentio illorum tactu orationem meam quasi colorari).
Tant pis pour ces gens de la vieille mode et de la vieille Rome.
La voici dans toute son éloquence : qu’on en retienne les termes pour les comparer tout à l’heure à ceux du document, officiel celui-là, que je citerai : « En présence des malheurs qui désolent la France, et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore ; « En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’Église et du Saint-Siège, et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ ; « Nous nous humilions devant Dieu et, réunissant dans notre amour l’Église et notre Patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés, « Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l’érection à Paris d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Il n’y a là nulle équivoque possible : le document est nettement catholique et incontestablement papiste.
Madame Gervaisais Qui ne se rappelle Madame Gervaisais, le délicat roman d’Edmond et Jules de Goncourt, cette précieuse étude de Rome en 1866, d’une Rome qui n’est pas bien lointaine par les années, mais que les révolutions mondaines, les modifications sociales semblent avoir rapprochée de celle de Stendhal ? […] Et je la revois encore avant son départ pour Rome, dans un appartement de la rue Tronchet, comme perdue, comme un peu effacée, dans le brouillard d’émanations de plantes médicinales. À Rome le récit de la vie de Mme Gervaisais, de la vie de ma tante, en notre roman mystique, est de la pure et authentique histoire. […] Le volume, se compose de délicats poèmes antiques compris sous ce titre : la Grèce et la Sicile, puis Rome et les Barbares ; viennent ensuite : le Moyen Âge et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques, la Nature et le Rêve, puis le Romancero et les Conquérants de l’or. […] Dès lors, l’École française est fondée et son enseignement se complète par la création de l’École de Rome en 1866 ; les Salons s’ouvrent et l’art entre dans cette magnifique période qui a valu à la France tant de grands artistes.
La philosophie de Montesquieu, plus compliquée, est peut-être encore plus puérile : on ne cite qu’avec une sorte de dégoût un historien qui fait commencer la décadence de Rome à l’aurore des admirables siècles de paix qui furent peut-être la seule époque heureuse de l’humanité civilisée. […] Cette méthode n’est point inédite ; elle fut celle du violent et superbe Tertullien, celle de l’autoritaire et rigoureux saint Bernard, mais jamais celle des papes romains qui firent de Rome la double capitale du christianisme et du paganisme et qui, peut-être dès les temps anciens, rangèrent autour d’eux, témoins de leur double souveraineté, les reliques des saints nouveaux et les effigies des anciens dieux. […] Cependant il est évident que la langue de l’Europe future sera la langue du vainqueur de l’Europe ; et s’il est probable que la Russie soit la Rome de demain, il est probable que le russe soit le latin des prochains siècles. […] La civilisation avait donc reculé vers le sud, Rome était redevenue la vraie capitale du monde, et la Méditerranée avait retrouvé sa primitive splendeur. […] Il y a des renseignements là-dessus, mais pas toujours très sûrs, dans la Lettre écrite de Rome, de Conyers Middleton Amsterdam, 1764.
Anthime Armand Dubois, savant matérialiste et franc maçon, souffrant de rhumatismes et à demi impotent, se rendit à Rome pour consulter un médecin spécialiste. […] Celui-ci part immédiatement pour Rome. […] Amédée arrive à Rome, ahuri, perdu, et il est la proie de la bande qui a organisé l’escroquerie de la délivrance du pape.
On n’étudiait point autre chose à Rome, et chacun sait quelle part elle a dans la philosophie anglaise : Hutcheson, Price, Ferguson, Wollaston, Adam Smith, Bentham, Reid, et tant d’autres, ont rempli le siècle dernier de dissertations et de discussions sur la règle qui fixe nos devoirs, et sur la faculté qui les découvre ; et les Essais de Macaulay sont un nouvel exemple de cette inclination nationale et dominante ; ses biographies sont moins des portraits que des jugements. […] En France et à Rome, chez les races latines, surtout au dix-septième siècle, ils aiment à se tenir au-dessus de la terre, parmi les mots nobles ou dans les considérations générales, dans le style de salon et d’académie. […] On n’a vu jusqu’ici que le raisonneur, le savant, l’orateur et l’homme d’esprit ; il y a encore dans Macaulay un poëte ; et, quand on n’aurait pas lu ses Chants de l’ancienne Rome, il suffirait, pour le deviner, de lire quelques-unes de ses phrases où l’imagination, longtemps contenue par la sévérité de la démonstration, déborde tout d’un coup par des métaphores magnifiques, et se répand en comparaisons splendides, dignes par leur ampleur d’être reçues dans une épopée.
Comparez une maison de Saint-Germain ou de Fontainebleau à une maison de Pompéi ou d’Herculanum, deux jolies villes de province qui jouaient par rapport à Rome le rôle que Saint-Germain ou Fontainebleau jouent aujourd’hui par rapport à Paris ; comptez tout ce qui compose aujourd’hui un logis passable, grande bâtisse de pierre de taille à deux ou trois étages, fenêtres vitrées, papiers, tentures, persiennes, doubles et triples rideaux, calorifères, cheminées, tapis, lits, sièges, meubles de toute espèce, innombrables brimborions et ustensiles de ménage et de luxe, et mettez en regard les frêles murailles d’une maison de Pompéi, ses dix ou douze petits cabinets rangés autour d’une petite cour où bruit un filet d’eau, ses fines peintures, ses petits bronzes ; c’est un abri léger pour dormir la nuit, faire la sieste le jour, goûter la fraîcheur en suivant des yeux des arabesques délicates et de belles harmonies de couleurs ; le climat ne réclame rien de plus. […] Si le personnage se meut énergiquement vers un but, comme le Discobole de Rome, le Combattant du Louvre34 ou le Faune dansant de Pompéi, l’effet tout physique épuise tous les désirs et toutes les idées dont il est capable ; que le disque soit bien lancé, que le coup soit bien porté ou paré, que la danse soit vive et bien rhythmée, il est content ; son âme ne vise pas au-delà. […] En Crète, son nom signifie le jour ; Ennius, plus tard à Rome, dira qu’il est cette « sublime blancheur ardente que tous invoquent sous le nom de Jupiter ». […] A Rome, dans une religion qui avait mieux conservé l’esprit primitif, Camille disait : « Il n’y a pas dans cette ville un lien qui ne soit imprégné de religion et qui ne soit occupé par quelque divinité. » — « Je ne crains pas les dieux de votre pays, dit un personnage d’Eschyle, je ne leur dois rien. » À proprement parler, le dieu est local63 ; car par son origine il n’est que la contrée elle-même ; c’est pourquoi, aux yeux du Grec, sa ville est sainte, et ses divinités ne font qu’un avec sa ville.
Rome, qui a réalisé la plénitude de la vie urbaine, a fondé aussi une poésie urbaine originale, autochtone, la satira, — satira tota nostra , qui s’achève en Perse et Juvénal. […] Il nous fait penser à un grand peintre — peut-être impossible — qui eût été dans la lumière d’Orient comme Claude Lorrain dans la lumière de Rome : « C’est une sorte de clarté intérieure qui demeure, après le soir venu, et se réfracte encore à travers mon sommeil. […] Ils font partie intégrante et harmonieuse d’une conquête ; en accord avec cette prise de possession par l’intelligence française, qui aboutit à la création d’une France d’Afrique, ils annexent de leur côté, pour les lettres françaises, selon une méthode française, un peu à l’exemple de Poussin et de Lorrain à Rome, la lumière et les formes algériennes, prises dans le courant et replacées dans l’unité d’une nature d’Orient, d’une école d’orientalistes. […] Il l’a portée dans sa critique d’art qu’il a localisée sur un point : les maîtres de Belgique et de Hollande, n’ayant connu ni Florence ni Rome, n’ayant rien retenu de Venise, n’ayant jamais formulé la moindre opinion, hasardé Je moindre point de vue sur Raphaël, Michel-Ange, Léonard, Titien. […] Joignez à cela une antipathie profonde contre le catholicisme, une haine de vieux Genevois contre Rome, contre une Rome dont la France figure aux yeux d’Amiel la conquête et la victime, avec sa « fatale notion de la religion, due elle-même à sa vie façonnée par le catholicisme ».
Vers ce temps du colloque de Poissy, quand le cardinal-légat envoyé de Rome n’est reçu qu’avec des risées et des railleries, et se voit exposé en cour aux insultes des pages et laquais, à cette heure où le cardinal de Lorraine lui-même ne serait pas fâché qu’on fît un pas et une pause à mi-chemin du côté de la communion d’Augsbourg, le fond de la population résiste et se porterait à des voies de fait contre les ministres protestants, si on ne les protégeait.
Lorsque Bourdaloue parut dans la chaire (1670), un grand événement excitait au plus haut degré l’intérêt dans l’Église de France : les querelles envenimées entre ceux qu’on appelait jansénistes et le pouvoir temporel et spirituel, l’espèce de proscription qui avait mis quelques-uns des principaux chefs du parti à la Bastille, et qui avait dispersé les autres en tous sens, venaient tout d’un coup de s’apaiser ; Rome elle-même avait donné le signal de cette indulgence ; il y avait la paix de l’Église, qui ne devait être qu’une trêve.
et je suis persuadé que ce qu’elle a approuvé, ce qu’elle a réglé et consenti, et qui n’est point d’ailleurs en contradiction avec ton Écriture, ne peut être rejeté ou changé indifféremment ; mais je suis, d’autre part, effrayé de cette tyrannie ouverte et tout à fait antichrétienne de l’évêque de Rome.
Voilà le second ministre (l’autre était M. de Seignelai) que vous voyez mourir depuis que vous êtes à Rome ; rien n’est plus différent que leur mort, mais rien n’est plus égal que leur fortune et leurs attachements, et les cent mille millions déchaînés qui les attachaient tous deux à la terre. » Elle ne croyait donc pas, quand elle écrivait ceci et qu’elle le montrait si ancré et comme rivé au sommet de la fortune, que cette mort soudaine n’eût fait que le sauver d’une disgrâce.
Les espérances ambitieuses du prélat durent se renouveler pourtant et s’irriter à chaque vacance des Sceaux ; il les convoitait encore de plus belle à la mort de Le Tellier, en 1685, et Saint-Simon, dans la revue qu’il fait à cette occasion des prétendants divers, a dit admirablement de lui45 : « Harlay, archevêque de Paris, né avec tous les talents du corps et de l’esprit, et, s’il n’avait eu que les derniers, le plus grand prélat de l’Église, devait s’être fait tout ce qu’il était ; mais de tels talents poussent toujours leur homme, et, quand les mœurs n’y répondent pas, ils ne font qu’aigrir l’ambition ; sa faveur et sa capacité le faisaient aspirer au ministère ; les affaires du Clergé, d’une part, et du roi, de l’autre, avec Rome, lui avaient donné des espérances ; il comptait que les Sceaux l’y porteraient et combleraient son autorité en attendant ; c’eût été un grand chancelier ; il ne pouvait être médiocre en rien, et cela même était redouté par le roi pour son cabinet, et encore plus par ses ministres. » Tout le portrait de l’homme est dans ces quelques lignes de Saint-Simon ; il y est en germe et ramassé comme tout l’arbre est dans le bourgeon trop plein qui crève de suc et de sève.
» Et voilà notre homme enfermé, dévorant tout ce grimoire sans en rien passer, car il s’agit d’un seul nom propre qui peut vous mettre sur la voie ; et si, après une journée tout entière employée à cette chasse d’un nouveau genre, l’érudit sort tout poudreux, plus couvert de toiles d’araignée que Gabriel Naudé à Rome au sortir de chez les bouquinistes, mais tenant en main l’acte qu’il désirait, qu’il avait flairé et dénoncé à l’avance, quelle joie, quel triomphe !
Il suffisait trop souvent d’un mot, dans le beau temps, pour rendre un personnage ridicule à Paris, à Athènes, à Rome, chez les nations bien disantes, parleuses et railleuses.
Il y eut peut-être un moment où Virgile jeune, dans l’orgueil de ses vastes pensées, méditant une œuvre plus immortelle que Rome elle-même, se croyait au-dessus des lois de la critique et dédaignait de rien puiser qu’à la source directe de la nature ; mais quand il eut tout bien examiné des deux parts, il trouva que la nature et Homère, ce n’était qu’un. » Certes la poésie des seconds âges, des âges polis et adoucis, n’a jamais été mieux exprimée par un exemple.
L’Égypte avait été le pont d’une seule arche qui avait uni intellectuellement la Chine et les Indes littéraires et religieuses à la Grèce ; mais ce pont s’est écroulé dans le Nil, et nous ne connaissons de cette intelligence disparue que ce qui en avait passé en Grèce ou à Rome.
Comme s’il n’y avait pas des moments d’ailleurs où, pour défendre Rome, il faut aller attaquer Carthage !
Le bon sens de Pasquier le préserva, dès le premier jour, de cet excès qui avait accompagné le triomphe de la Renaissance, et qui faisait que les doctes dédaignaient d’employer d’autre langage que celui des anciens Romains : Les dignités de notre France, disait Pasquier, les instruments militaires, les termes de notre pratique, bref la moitié des choses dont nous usons aujourd’hui, sont changées et n’ont aucune communauté avec le langage de Rome.
Ce public d’académie, qui se composait alors, comme aujourd’hui, du beau monde, et qui sentait son faubourg Saint-Germain, avait bien mieux aimé applaudir, dans la première partie de la séance, un passage du discours de Raynouard où, parlant de je ne sais quel poète tragique puni de mort à Rome pour avoir mis dans une pièce d’Atrée des allusions politiques, l’orateur avait ajouté brièvement : « Tibère régnait !
Richelieu pourtant est parvenu à ses fins, il a rempli sa mission, et, à partir de ce jour-là, le roi, pour le payer de ses bons services, demande pour lui à Rome le chapeau de cardinal, qui ne viendra que trois ans plus tard.
Il ne quitta point l’Italie sans avoir fait le pèlerinage de Lorette et sans avoir visité Rome.
Il se rendait à Rome, où il vendait un tableau 25 francs, gagnait Florence, où il n’était sensible qu’à la peinture des Primitifs, attrapait Milan, où sur les 650 francs qui lui restaient, il était volé de 500 francs, dans son auberge, par des voleurs qu’il qualifie de véritables artistes.
Il est toujours inutile, pour les questions de langue ou de littérature, d’en référer à la Grèce, puisque rien ne nous est venu de là que par l’intermédiaire de Rome ; cependant, pour achever cette histoire, il faut donner le patron de l’asclépiade latin : [texte en caractères grecs] (Sapho) Si donc il s’agit de rénover « essentiellement » l’alexandrin, il s’agit de briser une tradition aussi vieille que la civilisation occidentale204, et nous voilà en même temps assez loin de ce que dit trop légèrement Théodore de Banville dans sa Prosodie : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie siècle par un poète normand… » Il ne faut pas citer cela sans correction.
J’ai à présent sous mes yeux un paysage que Vernet fit à Rome pour un habit, veste et culote, et qui vient d’être acheté mille écus.
Une fois seulement avant cette ambassade d’Espagne, vide d’affaires et d’hommes à manier, on l’avait vu arrêter sa pensée sur Saint-Simon et le désigner au Conseil pour l’ambassade de Rome, mais ce choix, qui avait étonné tout le monde, et Saint-Simon lui-même, ne fut jamais officiellement confirmé.
Dès ses premières compositions, qui furent des vers (The last Lays of anciens Rome), Macaulay montra cette imagination docte qui est la vraie imagination du critique, laquelle s’embrase en se ressouvenant et diffère si profondément de l’imagination créatrice du poète.
Il n’est ni d’Utique ni de Rome.
— Les héros de la Grèce et de Rome se vousoyaient et s’appelaient entre eux Seigneurs, tandis qu’on traitait de Mesdames les héroïnes de l’antiquité. […] Rentré en France après le 18 brumaire, il se rapprocha de Napoléon et fut envoyé à Rome en qualité de secrétaire d’ambassade avec le Cardinal Fesch, puis nommé ministre plénipotentiaire en Valais. […] Lorsque les Bourbons revinrent au pouvoir, il fut tour à tour membre de la chambre des pairs, ambassadeur, à Londres, à Berlin, et à Rome, et même ministre des affaires étrangères. […] « Je comprends malheureusement tout, dit Séraphitus, et comme ces empereurs débauchés de la Rome profane, je suis arrivé au dégoût de toutes choses. » Ainsi chez Balzac trouve-t-on mêlées les tortures de René et les visions d’Hoffmann, mais sous une forme toute française, et qui, il faut le dire, ne rappelle que rarement les procédés ou la mise en scène des littératures germaniques. […] Sont-ils à Berlin ou à Rome, parmi ceux qui raisonnent ou parmi ceux qui contemplent, parmi les professeurs d’esthétique ou parmi les joueurs de mandoline ?
Mais, après avoir demeuré à Rome et à Civita-Vecchia et causé avec le petit-fils de Donato Bucci. […] Ainsi Flaubert… Il n’a point démoli Rome ? […] Elle a passé de Grèce à Rome. […] Et Fénelon, pour enchanter les philosophes, avait sa qualité quasi hérétique : il avait pour lui d’avoir été condamné à Rome ; après cela, que vous faut-il ? […] M. de Faverges apprend aux amis l’expédition de Rome : c’est en 1849.
Qu’importe, reprend Voltaire : « On chantait publiquement sur le théâtre de Rome : Post mortem nihil est… et ces sentiments ne rendaient les hommes ni meilleurs ni pires. […] D’ailleurs tout en lisant son « Libéralisme » il nous revenait en tête un mot qu’il a dit avec vivacité dans ses « Questions politiques » à propos de ces vers de Britannicus : Pourvu que dans le cours d’un règne florissant Rome soit toujours libre et César tout-puissant. […] L’antinomie ne serait peut-être pas irréductible avec un César qui ne tiendrait son pouvoir ni de Rome ni des Romains. […] L’aventure de M. de Galandot — ce sage gentilhomme qui sur le tard retrouve à Rome une jolie fille qui lui rappelle impérieusement sa belle cousine Julie, jadis à peu près victorieuse de sévères principes et d’une chaste éducation, et se fait dès lors l’esclave d’une courtisane et d’un ruffian — cette mésaventure, M. de Régnier l’a placée au xviiie siècle, dans le temps où les mœurs furent le plus libres et le plus raffinées : il nous en a donné une image point trop chargée en couleur et d’une amusante variété. […] Il s’agit ici des fontaines de Rome : « On en trouvait de toutes sortes, qui donnaient une nappe, une gerbe, un jet ou un filet.
Naturellement nous doutons en face d’une action atroce ; nous devinons que les fers rougis qui vont brûler les yeux du petit Arthur sont des bâtons peints, et que les six drôles qui font le siége de Rome sont des figurants loués à trente sous par nuit. […] Longtemps ce travail fut considéré comme sa première gloire ; de même à Rome, sous Cicéron, dans la disette originelle de la poésie nationale, les traducteurs des pièces grecques étaient aussi loués que les inventeurs. […] As Hannibal did to the altars come, Sworn by his sire a mortal foe to Rome, So Shadwell swore, nor should his vow be vain, That he, till death, true dulness would maintain ; And, in his father’s right, and realm’s defence, Ne’er to have peace with Wit, nor truce with sense.
Quoi qu’elle pense ou croie penser dans le moment, Bérénice elle-même, dans six mois, ou dans un an, ou dans dix ans, mésestimerait Titus d’avoir lâché Rome pour elle. Tout le long du drame vous entendrez ce nom de Rome sonner au commencement des vers ou à la rime, inexorablement. […] Je suis prête à quitter sans regret la Rome avilie sous le joug des Césars, et je foulerai avec bonheur cette terre gauloise qui porte dam ses flancs les germes de l’avenir… » Elle y est enfin, la terrible « couleur locale », la couleur empire romain. […] A Rome, son favori Séjan conspire. […] Et c’est d’abord, à Rome, la séance du Sénat, la lecture imprévue de la verbosa et grandis epistola, et le retournement subit et furieux des patriciens et de la plèbe.
Elle maudit Rome ; elle la souhaite détruite ; elle souhaite la mort de tous les Romains et mourir de plaisir après l’avoir vue ; elle abhorre Rome, elle exècre l’idée de patrie, elle abomine le sentiment patriotique. […] Parce qu’Albe a voulu conquérir Rome et Rome conquérir Albe, et parce que Rome ne s’est pas laissé tout simplement conquérir par Albe ou Albe tout uniment conquérir par Rome, ou parce qu’on n’a pas tranquillement tiré au sort, deux familles ont été dépeuplées, l’une à Albe et l’autre à Rome ; les trois jeunes Curiaces ont été tués, deux jeunes Horaces et Camille Horace ont été tués. C’est ce qu’exprime avec une grande douleur tragique Horace le père : Rome aujourd’hui m’a vu père de quatre enfants.
En revenant de Rome, je passai par une ville de France ; c’étoit sur la fin de mai, et le soir, prenant le frais dans un jardin où les dames se promenoient, j’en vis une qui me blessa dans la foule, sans dessein de me nuire, car elle ne m’avoit pas regardé, et je ne lui avois pu dire un seul mot. […] Tous vos confrères se mêlent de l’un et de l’autre ; ce sont des vagabonds qui ne vont de çà, de là, que pour apporter du scandale et séduire quelque innocente, et quand on les pense tenir, ils ne manquent jamais de faire un trou à la nuit. — Je lui repartis que j’étois d’un esprit plus modéré, que j’avois passé deux ans et demi chez un gentilhomme de Normandie à élever ses enfants, et que je ne les avois point quittés qu’ils ne fussent bons latins et bons philosophes ; du reste, qu’il n’avoit pas besoin d’un autre que de moi pour apprendre à messieurs ses enfants à faire des armes ni à danser, que je savois tous les exercices, parce que j’avois été cinq ans à Rome auprès d’un jeune homme de qualité qui m’aimoit et me faisoit instruire par ses maîtres ; — et pour lui montrer mon adresse, je me mis en garde avec une canne que j’avois ; j’allongeois et parois, j’avançois et reculois en maître, et puis, ayant quitté ma canne, je fis quelques pas forts de ballet et plusieurs caprioles qui le réjouirent ; mais ce qui lui plut encore, je ne fus pas difficile pour mes appointements.
Puis, trouvant le système du blocus incomplet, il prenait pour le compléter les villes hanséatiques, Brême, Hambourg, Lubeck, et, comme si le lion n’avait pu se reposer qu’en dévorant de nouvelles proies, il y ajoutait le Valais, Florence, Rome, et trouvait étonnant que quelque part on pût s’offusquer de telles entreprises. […] Quel autre que lui pouvait entrer pertinemment dans l’exposition et dans l’analyse intelligente de ces négociations, jusque-là ténébreuses, du Concordat avec la cour de Rome ; du droit ecclésiastique avec le concile de Paris, du droit allemand avec les princes médiatisés de la Confédération du Rhin, des traités de Tilsitt, de Presbourg, des conférences de Dresde, des perfidies diplomatiques de Bayonne, des ultimatum aussitôt retirés qu’avancés du congrès de Dresde ?
Le discours sur les dissensions d’Athènes et de Rome 5, où Swift défendait sous les noms de Miltiades, d’Aristide, de Thémistocle, de Phocion, les illustres accusés, et instruisait le Parlement, par l’exemple des républiques antiques, du péril que fait courir aux États la rupture de l’équilibre entre les pouvoirs publics et l’aveugle acharnement des factions, s’accordait avec le sentiment général aussi bien qu’avec les intérêts du parti Whig. […] A discourse of the contests and dissensions in Athens and Rome.
Je sais bien qu’il y a le mot de César sur la première place dans une bicoque, meilleure que la seconde à Rome, mais je ne suis pas convaincu. […] Quand Werner, l’auteur d’Attila, de Luther, du Vingt-quatre Février, fut percé à Rome du rayon divin, le poète se tut en lui tout à coup.
Un jour à Rome, assis sur les degrés de l’église de San Pietro in Montorio, contemplant un magnifique coucher de soleil, il vint à songer qu’il allait avoir cinquante ans dans trois mois, et il s’en affligea comme d’un soudain malheur.
Ayant adressé ses volumes à la reine Christine qui était alors à Rome, elle accompagna cet envoi d’une lettre latine qui n’est que complimenteuse et emphatique.
Le grand cabinet d’audience, orné de tableaux superbes, tous de piété ou de la cour de Rome et de France, sur des tapisseries de damas violet sans or, est la dernière pièce de ce superbe appartement, destinée aux audiences publiques : des bureaux, des fauteuils, des paravents se voient à l’entour dans un grand ordre, et rien ne manque de ce qui est nécessaire à la propreté et à la magnificence ; et il y avait aussi fort bon feu.
S’il avait moins de goût que les grands hommes de la Grèce et de Rome que nous venons de citer, cela tenait aux inconvénients de son époque, de son éducation, et à un vice aussi de son esprit, atteint d’une sorte de pédantisme : mais s’il péchait dans le détail, il ne se trompait pas dans sa vue publique de la littérature et dans l’institution qu’il en prétendait faire pour le service et l’agrément de tous.
Un jeune peintre, élève de David, avait été présenté à elle et à Alfieri dans les dernières années : Fabre de Montpellier (c’était son nom), grand prix de Rome, s’était arrêté à Florence et avait fait le portrait des deux amis.
Montaigne, qui avait quitté Rome dès le 15 octobre, était de retour dans son château le 30 novembre, juste à temps pour y recevoir cette lettre du roi qui ne lui eût pas laissé la liberté du refus.
Il y rappela par sa simplicité, par sa frugalité par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie.
Il a eu un beau mot pour définir la Société de Jésus, qu’il connaissait bien : « C’est, disait-il, une épée dont la poignée est à Rome, et la pointe partout. » Ce qui ne l’empêcha pas, quand les Jésuites furent supprimés, de se faire honneur de prendre jusqu’à un certain point leur parti.
Dans une série d’articles insérés au Publiciste (pluviose an xii), Mlle de Meulan (depuis Mme Guizot), examinant le discours prononcé par Garat à l’Institut lors de la réception de Parny, a recherché ingénieusement les causes qui, en favorisant l’Élégie à Rome, l’avaient fait négliger chez nous.
La religion sans âme, la beauté vénale et souillée, ce n’est pas seulement Rome ou Venise ; le peuple méprisé et fort, c’est partout la Terre de labour ; Juliette assoupie et non pas morte, Juliette au tombeau, appelant le fiancé, c’est la Vierge palingénésique de Ballanche, la noble Vierge qui, des ombres du caveau, s’en va nous apparaître sur la plate-forme de la tour ; c’est l’avenir du siècle et du monde.
Mathurin Régnier, de Chartres (1573-1613), neveu de Desportes, fit deux voyages à Rome à la suite du cardinal de Joyeuse et de M. de Béthune, ambassadeur du roi.
Il y aura quelque cercle analogue à ceux de Rome, au temps des récitations.
Il y aura quelque cercle analogue à ceux de Rome, au temps des récitations.
Ce n’est pas en vain que le drapeau tricolore a flotté au Kremlin comme à Lisbonne ; que Hambourg a été comme Rome une préfecture française ; que les proscrits de la République, de l’Empire et de la royauté restaurée ont promené en tous pays leur fidélité aux Bourbons, aux Bonapartes ou à la liberté ; que les nations coalisées ont rendu toutes ensemble à la France la visite armée que chacune d’elles en avait reçue.
Les danses des sauvages, accompagnées de chants monotones ; les danses sacrées des Egyptiens, de David devant l’arche, des Lupercales et des Saliens à Rome, l’ode triomphale de Moïse accompagnée de cymbales et de danses ; en voilà quelques exemples entre mille.
En Grèce et à Rome, sa lumière rayonne encore sur toutes les autres divinités.
Ainsi, tour à tour, il est à Rome ou à Carthage, tantôt pour Argos et tantôt pour Ilion.
Aussi, dans le procès de réhabilitation qui se fit depuis, ne trouva-t-on pas Rome aussi empressée, aussi bien disposée qu’on aurait pu croire.
Du moment qu’on admet la branche aînée régnante, le duc de Bordeaux naissant comme par miracle pour la continuer, et l’immense joie qui dut s’en répandre parmi ce qui restait de sujets fidèles, il est tout simple qu’il se soit rencontré quelqu’un, ou fidèle ou zélé, pour avoir l’idée de cette souscription de Chambord ; mais Courier ne croit point à la branche aînée ; il a déjà la branche cadette en vue comme plus à sa portée et à son usage ; il n’aime point les vieux châteaux, soit gothiques, soit de Renaissance ; et lui qui s’affligeait à Rome pour une Vénus ou un Cupidon brisés, il ferait bon marché en France de l’œuvre du Primatice.
Il se dégagea de ses liens, vendit sa charge, fut reçu en 1727 à l’Académie française, bien qu’il s’en fût beaucoup moqué comme tout le monde, avant d’en être, et il entreprit, au printemps de 1728, ses voyages en commençant par l’Allemagne, la Hongrie : à Vienne, il vit assidûment le prince Eugène ; en arrivant à Venise, il eut le plaisir d’y rencontrer Bonneval qui n’était pas encore passé chez les Turcs ; il visita Turin, Rome, l’Italie, revint par la Suisse, les bords du Rhin et la Hollande, et acheva son cours d’observations par l’Angleterre (octobre 1729).
Ainsi nulle tradition en aucun genre, excepté en histoire ecclésiastique : hors de là, on sautait directement de Rome à Louis XIV.
— 1º Orient : naissance de la philosophie. 2º Grèce et Rome : développement de la philosophie, Socrate. 3º Moyen âge : Scolastique. 4º Philosophie moderne : Descartes. 5º État actuel de la philosophie. […] Ainsi, l’histoire moderne a ses racines bien connues dans le monde romain et grec : et avant le monde grec et romain, il est certain qu’il y avait un monde encore qu’a traversé l’humanité avant d’arriver à la Grèce et à Rome. […] En un mot, la légion était une armée organisée pour soumettre le monde et pour le garder ; son caractère est l’ensemble, le poids, la durée, la fixité, c’est-à-dire l’idée même de Rome. […] Le mosaïsme se mêle à l’histoire de l’Égypte, de l’Assyrie, de la Perse, de la Grèce et de Rome, en même temps qu’il s’enfonce jusque dans les racines du genre humain. […] Le premier encore il a discuté les temps primitifs et les lois fondamentales de Rome, et il a indiqué à la critique moderne quelques-uns de ses plus beaux points de vue.
Puis venaient des intelligences appuyées sur les principes religieux et monarchiques, et sur un sentiment élevé du devoir et de l’honneur, comme M. de Chateaubriand qui, à l’époque du meurtre juridique du duc d’Enghien, avait donné sa démission de chargé d’affaires dans le Valais, poste auquel le consul Bonaparte avait appelé l’auteur du Génie du christianisme, qui venait de quitter le cardinal Fesch, ambassadeur à Rome. […] Ils furent, pour nous, comme deux protestations vivantes contre l’oppression de l’âme et du cœur, contre le desséchement et l’avilissement du siècle ; ils furent l’aliment de nos toits solitaires, le pain caché de nos âmes refoulées, et il est peu d’entre nous qui ne leur doive ce qu’il est, ce qu’il fut ou ce qu’il sera. » Telle avait été la vie de M. de Lamartine jusqu’à la restauration : vie de voyage à Rome, à Naples, qui agrandissait la sphère de ses idées ; vie de méditations à Milly, le manoir paternel, où les heures s’écoulaient dans des courses poétiques et solitaires à travers la campagne, et dans la contemplation des magnificences de la nature, ou dans la lecture des auteurs qui l’ont le mieux peinte, parce qu’ils l’ont le plus aimée ; vie d’irritation et d’indignation concentrée pendant les courts séjours qu’il fit à Paris, où son âme, profondément poétique, fut blessée du triomphe du sabre sur toute liberté, du chiffre sur l’idée. […] Malheureusement il est forcé de s’éloigner de France ; j’allais me croire oublié, lorsque je reçois de Rome une procuration pour toucher le traitement de l’Institut, dont M.
Le quinzième jour d’avril de l’an quatorze cent quarante-cinquième de l’Incarnation Dominicale, près de quinze siècles après la mort de Celui qu’on voit encore en image d’Orphée, la lyre en main, sur un mur des catacombes de Rome, on trouva dans l’un des tombeaux de la voie Appienne une jeune fille d’une beauté merveilleuse, et qui était vivante. […] Si la Pléiade a cru conquérir quelque chose, elle s’est trompée ; nous avons tout reçu de Rome et d’Athènes et de l’Italie de la Renaissance, nous ne leur avons rien arraché. […] Comment se produisit cette pénétration de nous par l’esprit d’Italie, héritier de Rome et d’Athènes ? […] Ne nous attardons pas non plus à remarquer que, si la société moderne s’y accordait, la thèse dramatisée par Alfred de Vigny aboutirait peut-être au poète courtisan, au poète parasite ; et même, en mettant les choses au mieux, sans rappeler la tristesse du génie pensionné, il n’en résulterait guère, dans la pratique, que des prix de Rome pour la poésie comme il y en a pour la musique et la peinture. […] Et voici Rome, et voici les Barbares.
Il fut amoureux à Rome d’une Romaine qui s’appelait Colomba, et il la chanta à Rome en vers latins, en distiques élégiaques, et en vers hendécasyllabes. […] « L’histoire romaine à Rome », disait J. […] L’amour romain, à Rome, en vers latins, c’est l’humanisme vécu, c’est l’atavisme amené par les circonstances à son plein effet, c’est l’illusion chère à l’humanisme portée à son dernier point de perfection, jusqu’à une manière d’hallucination charmante. […] Il est vrai qu’au même temps la Rome moderne ne lui plaisait guère et lui faisait regretter son Paris et son Anjou. […] C’est toute Rome et toute la Grèce connue d’eux qu’ils ont voulu nous rendre.
L’âge oratoire qui finit, comme il finissait à Athènes et à Rome, a groupé toutes les idées dans un beau casier commode dont les compartiments conduisent à l’instant les yeux vers l’objet qu’ils veulent définir, en sorte que désormais l’intelligence peut entrer dans des conceptions plus hautes et saisir l’ensemble qu’elle n’avait point encore embrassé. Les peuples isolés, Français, Anglais, Italiens, Allemands, arrivent à se toucher et à se connaître par l’ébranlement de la Révolution et par les guerres de l’Empire, comme jadis les races séparées, Grecs, Syriens, Égyptiens, Gaulois, par les conquêtes d’Alexandre et la domination de Rome : en sorte que désormais chaque civilisation, élargie par le choc des civilisations voisines, peut sortir de ses limites nationales et multiplier ses idées par le mélange des idées d’autrui. […] Nous savons par lui que nous ne sommes plus forcés d’aller chercher en Grèce, à Rome, dans les palais, chez les héros et les académiciens, les objets poétiques.
. ; ainsi, au mot ou d’un dictionnaire, on pourrait dire : les Italiens prononcent ainsi l’u et les Anglais l’w , ou ce qui serait encore plus précis, on pourrait joindre à ou les lettres u et w, en marquant que toutes ces syllabes se prononcent comme ou, la première à Rome, la seconde à Londres ; par ce moyen, les étrangers et les Français apprendraient plus aisément la prononciation de leurs langues réciproques. […] L’action fait plus que d’animer le discours, elle peut même inspirer l’orateur, surtout dans les occasions où il s’agit de traiter sur-le-champ, et sur un grand théâtre, de grands intérêts, comme autrefois à Athènes et à Rome, et quelquefois aujourd’hui en Angleterre. […] Rome triomphe en effet, et Mithridate est mort.
Le plus puissant homme qui ait été depuis cent ans en Europe sans avoir la tête couronnée, a été le cardinal de Richelieu : il a fait trembler toute la terre ; il a fait peur à Rome, il a rudement traité et secoué le roi d’Espagne, et néanmoins il n’a pu faire recevoir dans notre compagnie les deux fils du Gazetier qui étaient licenciés et qui ne seront de longtemps docteurs.
Cette demoiselle de Chausseraye, qui était de l’intimité de la duchesse de Ventadour, y entendit parler, sans en avoir l’air, d’un grave projet, d’une sorte de conjuration ecclésiastique qu’on était parvenu à faire accepter au roi : c’était d’enlever l’archevêque de Paris Noailles pendant qu’il irait à sa maison de Conflans, et de l’expédier tout de suite à Rome pour l’y faire déposer de son siège.
On a de lui des lettres où il célèbre l’âme et le génie de Catherine ; mais ici se trahit un grave défaut de M. de Meilhan, et qui était déjà sensible dans quelques passages de ses Considérations sur l’esprit et les mœurs ; cet homme d’esprit et de conception, qui n’a pas seulement de la finesse, qui y joint des vues et de la portée, n’a pas le goût très sûr : il le prouva bien lorsque étant parti de Rome pour aller en Russie, l’idée lui vint un jour de comparer l’église de Saint-Pierre et Catherine II.
Une fois retiré du service, Saint-Martin vécut dans le monde et dans la belle société du xviiie siècle ; il voyagea en France et à l’étranger, en Angleterre, en Italie ; il vit Rome, mais à son point de vue.
du seul archevêque de Bordeaux, mon oncle, lequel était un petit esprit, taquin et triste, grand économe, homme à vues bourgeoises, aimant sa maison avec orgueil, mais sans générosité, plein de lui et vide des autres, dur et sec, haïssable, et échappant seulement à la haine publique par son économie ; mais mon père et mes aïeux ont toujours passé dans leur temps pour gens francs, nobles, courageux et dignes de l’ancienne Rome, surtout de nulle intrigue à la Cour ; aimant la vie de province, ce qui est la vraie vie de la province ; riches ou pauvres, et cependant s’y faisant d’abord distinguer par les lumières de leur esprit et la bonté de leur cœur.
Le vrai titre et l’idée de l’ouvrage était : Jusques ou la démocratie peut être admise dans le gouvernement monarchique ; avec cette épigraphe tirée de Britannicus et exprimant le vœu de conciliation qui est l’esprit du livre : Que dans le cours d’un règne florissant Rome soit toujours libre, et César tout-puissant D’Argenson conçut l’idée de son ouvrage par opposition à celui de M. de Boulainvilliers, tout en faveur de la féodalité et de la noblesse.
Cette Rome dont la puissance a traversé tant de siècles. qui a tenu si longtemps le sceptre du monde, à quelle cause faut-il attribuer sa prodigieuse durée, si ce n’est peut-être à l’audacieuse, mais admirable confiance qui lui inspira de se saluer elle-même du nom de Ville éternelle ?
Certes j’aurai plus appris pendant les cinq mois qui viennent de s’écouler, qu’en six ans à Rome.
Viollet-Le-Duc : « Montrez-moi l’architecture d’un peuple, et je vous dirai ce qu’il est. » Ou encore : « Les édifices sont l’enveloppe de la société à une époque. » Le Parthénon d’Athènes, le Panthéon de Rome, Sainte-Sophie de Constantinople, et une nef, une façade gothique dans toute sa gloire, Notre-Dame de Paris : voilà les quatre points culminants de l’histoire de l’architecture, en tant que l’invention y préside, que la beauté s’y joint à la sincérité, et que le fond et la forme s’y marient.
Mais, avec David, il se fit une réaction en peinture, un retour au style proprement dit, un effort vers Rome et vers une Grèce de convention.
73 Ses premiers goûts, sa première vocation, le portaient vers la sculpture : il y réussissait et promettait un artiste distingué ; il avait remporté, je ne sais en quelle année au juste, le premier prix dans un des concours pour Rome.
Ces raisons, qu’il indique d’une manière aimable et bien naturelle, je les résume plus au net : dix ans se sont écoulés ; dans l’intervalle, Du Bellay a vieilli ; il a passé à Rome des années qui ont compté double ; les ennuis, les affaires, peut-être les plaisirs, l’ont blanchi ; il allègue pour excuse la diminution de la verve, « de cet enthousiasme qui le faisoit librement courir par la carrière de ses inventions », et en même temps il a conservé, dit-il, son goût de la poésie, « de ce doux labeur, jadis seul enchantement de ses ennuis ».
Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier Consul, trop gêné par le droit, Le front de l’Empereur brisait le masque étroit.
Dans son chapitre sur le semi-pélagianisme, il s’autorise, contre les augustiniens outrés, du livre intitulé Prædestinatus, « et qu’un semi-pélagien, dit-il, a publié en l’accompagnant d’une réfutation. » Mais je trouve, dans les querelles jansénistes du dix-septième siècle, que ce fut le Père Sirmond, docte jésuite, qui eut de Rome une copie de ce manuscrit et la publia.
Après le génie grec, ce fut ce qui s’en rapproche le plus, le goût italien, le soleil d’Italie, l’art de Venise, de Florence, de Rome, qui l’enchantèrent le plus.
Nommé au mois d’avril 91 ambassadeur extraordinaire à Rome en remplacement du cardinal de Bernis, la querelle flagrante avec le Saint-Siège l’empêcha de se rendre à sa destination.
Eynard est dédié A mes amis Alfred de Falloux et Albert de Rességuier , avec une épigraphe tout onctueuse tirée de saint Paul, ce qui semblerait indiquer que la jeune Rome et la jeune Genève ne sont pas si brouillées qu’autrefois ; mais ces exceptions entre natures affables et bienveillantes, ces avances où il entre autant de courtoisie que de christianisme, ne prouvent rien au fond.
Ni le siècle de Périclès à Athènes, ni le siècle de César et d’Octave à Rome, ni le siècle de Charlemagne dans les Gaules et dans la Germanie, ni le siècle de Léon X en Italie, ni le siècle de Louis XIV en France, ni le siècle de Cromwell en Angleterre !
A la fin de chaque division du cours, il soutient des thèses qu’il fait imprimer et distribuer aux ministres, aux principaux magistrats, aux chefs du clergé, à Paris, en province et jusqu’à Rome.
En un mot, que la scène soit à Rome, à Athènes, chez les Barbares ou chez les Turcs, elle est toujours un salon : la politesse y est de rigueur. « La politesse, a dit Alfred de Vigny, est la Muse de la tragédie française. » Gestes et paroles trahissent le perpétuel souci des convenances.
Il a beau fulminer contre Ronsard ; il conserve la moitié de l’idéal de la Renaissance ; il érige en principe l’imitation des auteurs de la Grèce et de Rome ; il maintient les genres littéraires créés par eux ; il prescrit l’emploi de la mythologie ; il en fait une condition vitale du poème épique ; il invite les faiseurs d’odes à prendre Pindare pour modèle et il abritera sous l’autorité du poète thébain les hardiesses prudentes (oh combien prudentes !)
Le programme était celui-ci : Parsifal, 2e tableau du 3e acte ; Tannhæuser, le pèlerinage à Rome ; Gœtterdæmmerung, scène finale, 2e scène du prologue ; Træume ; Rheingold, 1re scène.
Dès 1677, les remontrances de l’assemblée du clergé, ou les jésuites avaient de puissants amis, les sollicitations de la cour de Rome, provoquées par les intrigues de la société, les conseils du chancelier Le Tellier et du marquis de Louvois son fils, tous deux ennemis de Colbert, qui protégeait les protestants comme des sujets utiles, enfin l’intérêt particulier de Louvois, ministre de la guerre, qui était atterré, dit Saint-Simon, par le poids d’un armistice de vingt années, à peine commencées, et qui voulait rendre ses troupes nécessaires par la persécution des huguenots, (elles furent les causes des dragonnades de 1683 et 1684.
Néron — s’il m’est permis de passer du maraud au tyran et des petites maisons de la comédie à la ménagerie de l’histoire — Néron empoisonnera son frère, tuera sa mère, brûlera Rome, mais il jouera de la flûte sur cet amas monstrueux de ruines et de crimes, et le seul remords qu’il éprouvera lorsqu’il saisira, d’une main énervée, l’épée du suicide, ce sera celui de priver le monde d’un virtuose tel que lui : Qualis artifex pereo !
Selon l’abbé Gédoyn, l’urbanité, ce mot tout romain, qui dans l’origine ne signifiait que la douceur et la pureté du langage de la ville par excellence (Urbs), par opposition au langage des provinces, et qui était proprement pour Rome ce que l’atticisme était pour Athènes, ce mot-là en vint à exprimer bientôt un caractère de politesse qui n’était pas seulement dans le parler et dans l’accent, mais dans l’esprit, dans la manière et dans tout l’air des personnes.
M. de Lamennaisi, dans l’écrit intitulé Affaires de Rome, racontant le voyage qu’il y fit en 1832, a dépeint en quelques traits satiriques, et plus fins qu’on ne l’attendrait d’une plume si énergique, le caractère du cardinal de Rohan, qui s’y trouvait alors : Extrêmement frêle de complexion et d’une délicatesse féminine, dit M. de Lamennais, jamais il n’atteignit l’âge viril : la nature l’avait destiné à vieillir dans une longue enfance ; il en avait la faiblesse, les goûts, les petites vanités, l’innocence ; aussi les Romains l’avaient-ils surnommé il Bambino.
C’est ainsi que, dans une autre pièce, représentant l’entrée du Tasse à Rome au milieu d’une pluie de couronnes et de fleurs, il dira : Le pauvre fou sentit, dans la ville papale, Une douche de fleurs inonder son front pâle.
L’âge légendaire de la Grèce est fini ; l’âge républicain de Rome est passé.
Ovide, conjecture Voltaire, fut exilé de Rome pour avoir vu quelque chose de honteux dans la maison d’Auguste.
Pendant que ceci se passe à Londres, le percement de l’isthme de Panama est remplacé par une guerre, la coupure de l’isthme de Suez dépend d’un Ismaïl-Pacha quelconque ; une commandite entreprend la vente de l’eau du Jourdain à un louis la bouteille ; on invente des murailles qui résistent à tous les boulets, après quoi on invente des boulets qui détruisent toutes les murailles ; un coup de canon Armstrong coûte douze cents francs ; Byzance contemple Abdul-Azis, Rome va à confesse ; les grenouilles, mises en goût par la grue, demandent un héron ; la Grèce, après Othon, reveut un roi ; le Mexique, après Iturbide, reveut un empereur ; la Chine en veut deux, le Roi du Milieu, tartare, et le Roi du Ciel (Tien-Wang), chinois… — Ô terre !
On a dû faire du style ce qu’on a fait de l’architecture ; on a entièrement abandonné l’ordre gothique que la barbarie avait introduit pour les palais et pour les temples ; on a rappelé le dorique, l’ionique et le corinthien : ce qu’on ne voyait plus que dans les ruines de l’ancienne Rome et de la vieille Grèce, devenu moderne, éclate dans nos portiques et dans nos péristyle.
C’est un morceau d’enfant, le prix d’un écolier qui veut aller à Rome et qui le mérite.
Mais transportez la scène de Paris à Rome ; de l’hôtel de ville au milieu du sénat ; à ces foutus sacs rouges, noirs, emperruqués, en bas de soie bien tirés, bien roulés sur les genoux, en rabats, en souliers à talon, substituez-moi de graves personnages à longues barbes, à tête, bras et jambes nus, à poitrines découvertes, et longues, fluentes et larges robes consulaires ; donnez ensuite le même sujet au même peintre tout médiocre qu’il est, et vous jugerez de l’intérêt et du parti qu’il en tirera, à condition pourtant qu’il ferait descendre autrement sa paix.
À la fin de 1918, De Chirico arrive à Rome et y fréquente assidûment les musées : il revient alors à la peinture traditionnelle, retour consacré par un article paru dans le numéro de novembre-décembre 1919 de Valori Plastici : « Le retour au métier », où il déclare « Pictor classicus sum ».
Ce plaisir se prend à Rome plus qu’ailleurs, où le murmure de cent mille fontaines distribuées dans les différentes maisons, cause une sensation délicieuse. […] J’ai entendu rapporter au pere Jacquier, minime, qui vit encore, & qui jouit à Rome d’une considération distinguée, que se trouvant chez madame la marquise du Châtelet, il fut témoin de la scene la plus plaisante, que donna notre poëte célebre. […] Cela s’appelle faire des essais de mariage ; & sans doute il est bien étrange que notre Henri VIII, qui éprouva tant de difficultés de la part de Rome, lorsqu’il voulut répudier la reine, n’ait pas eu la même chance qu’un gentilhomme Polonois. […] car vous conviendrez, mylord, que tous ces dehors de Rome & de tant de villes célebres, n’offrent à la vue que de beaux déserts ; où si le peuple y paroît, il ne s’y fait voir que sous des dehors tristes & négligés. […] Mais ils sont comme la cour de Rome, dit celui qui les accusoit, on ne les a jamais vu se retracter.
Vers le seizième siècle, nos écrivains, au lieu de perfectionner les lettres gauloises, se portèrent pour héritiers de la Grèce et de Rome. […] Nous avons bien voulu nous prêter à entendre Achille et Agamemnon parler un langage qui n’est pas le nôtre ; mais l’homme de nos jours qui se transportera à Rome ou dans la Grèce pour décrire ce qu’il éprouve, arrivera difficilement à nous toucher. […] Il n’a pas su voir tout ce que le caractère national a pu présenter de noble et d’honorable durant les anciens temps ; et parce que les compagnons de saint Louis avaient eu pour descendants les courtisans de Louis XV, il a cru ne pouvoir rien trouver d’admirable qu’à Rome ou dans la Grèce. […] Les décemvirs faisaient peser leur tyrannie sur Rome ; un événement particulier la rend tout à fait insupportable, elle est renversée. […] Telle fut la convulsion qui conduisit Rome du gouvernement républicain à la domination des empereurs ; à travers les proscriptions et les guerres civiles ; telle fut la longue agitation qu’éprouva l’Europe lors de l’établissement de la réforme : sanglante période qui fut le passage des mœurs et des constitutions anciennes à un ordre tout nouveau.
La Germanie avec la Gaule se confond Dans cette antique Europe où s’ébauche l’histoire… Si Rome osait risquer ses aigles dans nos landes. […] Jour sur Londres, sur Rome, Survienne, et tous ouvraient les yeux, hormis cet homme ; Et Berlin souriait et le guettait sans bruit. […] Dans le Corneille des demoiselles de pension, on imprime : Rome, unique objet de mon juste courroux Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon époux, au lieu de : mon amant ; car de jeunes demoiselles ne doivent pas connaître seulement le nom de l’amour, d’un si gros péché. […] Vitet le remarque avec profondeur, ne s’est jamais permis de célébrer les revers de la patrie, même les plus sublimes revers ; les Thermopyles n’ont point eu leur Homère, et Rome n’a donné que des pleurs à ses trois cents Fabius. […] Raphaël improvisait quelquefois, le soir, sous les pins de la villa Pamphili, en présence du soleil couchant et des ossements de Rome épars dans la plaine, des stances qui me faisaient pleurer !
Et celui-ci, de son côté, jouit de faire pièce au prétendant : « C’est une chose très agréable à voir, digne de l’observation d’un connaisseur, un homme s’efforçant à plaire, inventieux [la lettre est écrite en français], soigneux, toujours sur ses pieds, sans en remporter aucun fruit, qui donnerait pour chaque baiser deux louis aux pauvres et qui n’en aura jamais, et de voir, après cela, moi immobile dans un coin, sans lui faisant quelque galanterie, sans dire une seule fleurette, regardé de l’autre comme un stupide qui ne sait pas vivre, et de voir à la fin apporter à ce stupide des dons pour lesquels l’autre ferait un voyage à Rome… » — Ailleurs, c’est le récit de l’aventure de son ami Jérusalem, destiné à donner le change sur la véritable origine de Werther : interprétation trompeuse, que démentent ces lamentables lettres adressées à Kestner après la publication du livre, gauches excuses d’un homme qui vient de commettre une double indélicatesse, contre lui-même et contre des amis. […] Une louve allaita les jumeaux, et Rome s’appela la reine du monde. […] » À Rome, il avait pu lire une œuvre toute récente, qu’il étudia avec soin, la « biographie » de l’abbé Serassi45, beaucoup plus complète et critique que celle de Manso : « Je lis maintenant la vie de Tasse, de l’abbé Serassi, écrivait-il à Charles-Auguste en date du 28 mars 1788. […] Une œuvre nouvelle était une arme nouvelle, pour Rome ou contre Rome : l’unique problème qu’elle pût soulever, c’était celui de son orthodoxie ; on la jugeait selon qu’elle semblait utile ou nuisible aux plans de la défense catholique ; il n’y avait même guère de chances pour que, considérée à ce point de vue, elle pût paraître simplement indifférente. […] I En rentrant à Weimar, Goethe trouva la cour et la ville telles à peu près qu’il les avait quittées : Charles-Auguste menait de front des combinaisons politiques et des galanteries qui assombrissaient l’humeur plutôt mélancolique de la duchesse Louise ; la duchesse-mère était « radicalement brouillée » — radicaliter brouillirt, écrit Goethe à Knebel — avec Mlle de Göchhausen : événement considérable ; Wieland poursuivait la publication du Mercure allemand, dont les 2 000 abonnés ne suffisaient point à nourrir sa nombreuse famille : il écrivait abondamment, et aurait bien voulu quitter Weimar ; Herder roulait de grandes idées, partait pour Rome, obtenait une augmentation d’honoraires qui devait lui permettre de payer ses dettes, et, fidèle à son caractère, restait mécontent.
« Le sens commun, qui était toute ma règle, m’avait donné assez d’aversion pour cet horrible dérèglement qui mettait Paris, Rome et Constantinople sur le même théâtre, pour réduire le mien dans une seule ville… » Il faudra prendre désormais ce passage à la lettre, comme aussi bien quelques passages analogues de d’Aubignac et de La Mesnardière. […] Avec infiniment d’habileté, Pascal se jette ici sur ceux de nos péchés qui sont des vices ou des crimes, qui le sont partout, en Chine comme à Rome, qui le seront toujours, tels que, par exemple, le vol ou l’impudicité ! […] Si même ils l’avaient osé, c’est ce qu’ils auraient réclamé comme leur droit, plutôt que d’obéir aux préceptes d’une religion qui, née en Galilée, perfectionnée à Constantinople, et constituée finalement à Rome, n’avait donc pas été faite pour eux. […] Fénelon, à la fin du siècle, n’en peut contenir son indignation ; dans des lettres et dans des Mémoires qu’il fait passer à Rome par l’intermédiaire du père Le Tellier, confesseur du roi — et qui ressemblent à des notes ou à des rapports de police, — il dénonce nommément les personnes : princes et princesses du sang, cardinaux, évêques, magistrats, et réclame contre elles, pour en finir, des mesures de violence20. […] Partout donc où Montesquieu parle de Despotisme, c’est la Perse antique, la Turquie moderne, ou la régence d’Alger qu’il faudrait entendre ; lorsqu’il écrit Démocratie, ce serait tantôt Rome et tantôt l’Angleterre ; et enfin et surtout ce qu’il dit de la Monarchie, il faudrait constamment le prendre de la France du xviiie siècle, la France du Régent et celle de Louis XV.
Brue, son frère, en l’envoyant à la Cour, pour passer ensuite en Italie, afin de jeter à Rome les premières dispositions de son dessein de parvenir à la pourpre romaine. C’est pour cela que Mme de Ferriol, qui savoit que son beau-frère étoit dans le même dessein plus fort que jamais, et qu’au lieu de revenir en France il méditoit d’aborder en Italie et de se rendre à Rome, étoit venue trouver M.
« Lorsqu’en présence des trônes chancelants, au sein d’assemblées ébranlées par l’accent de tribuns puissants ou menacées par la multitude, il me restait un instant pour la réflexion, je voyais moins tel ou tel individu passager, portant un nom de notre époque, que les éternelles figures de tous les lieux et de tous les temps, qui à Athènes, à Rome, à Florence, avaient agi autrefois comme celles que je voyais se mouvoir sous mes yeux… « L’observation assidue des hommes et des événements, ou, comme disent les peintres, l’observation de la nature, ne suffit pas ; il faut un certain don pour bien écrire l’histoire. […] Le public était tout entier au spectacle des travaux immenses qui avaient procuré à la France la victoire et la paix continentale, et qui devaient lui procurer bientôt la paix maritime. » La mort de Paul Ier, empereur de Russie, est un récit digne des annales de Rome.
Dupin comme des réminiscences de la jovialité gauloise dans un sénat de Rome, M. […] Thiers, qui mena la France à deux doigts d’une guerre universelle, à propos d’un pacha d’Égypte révolté contre son maître, cause de guerre aussi absurde que celle qu’on a inventée aujourd’hui pour satisfaire la fantaisie d’un roi des Alpes qui veut régner à Florence, à Naples, à Palerme, à Venise, à Rome, sans avoir ni droit ni force pour s’y maintenir sans la France.
Il fut un temps où le vieux Juvénal, pour stigmatiser le vice débordé qui submergeait le monde, pressait d’une main puissante les plaies qui saignaient dans Rome. […] et Juvénal, le peintre hardi des débauches de la Rome impériale !
En Angleterre, Coleridge, Charles Lamb, Southey, Wordsworth, Walter-Scott, rompaient avec la tradition, dédaignaient la civilisation classique et préféraient une vieille ballade à l’Enéide, le moyen-âge à Rome. […] Il satirisa les religieux, la magistrature, l’université, les protestants, les rois, les pontifes, Rome ; et tout cela sans souffrir de bien cruelles persécutions. […] Il nous transporte à Carthage parmi les contemporains d’Hamilcar, durant les révoltes des troupes mercenaires, que la République africaine entretenait à sa solde pour la servir contre Rome ; et l’héroïne du roman est la vierge Salammbô, prêtresse de la Lune. […] Il suivait toute la gamme du rouge, des mercures sulfurés, carmins et saignants, jusqu’au rouge noir de l’hématite, et rêvait à l’omatito, la couleur perdue du xvie siècle, la couleur cardinale, la vraie pourpre de Rome….
S’il y a des pères de l’Église qui condamnent la comédie, il y en a d’autres qui l’approuvent ; — les philosophes de l’antiquité, Aristote lui-même, ont été ses apôtres ; que si la Rome des empereurs, la Rome débauchée a proscrit la comédie, en revanche elle a été en grand honneur dans la Rome disciplinée, sous la sagesse des consuls et dans le temps de la vigueur de la vertu romaine. — En même temps, il combat pour l’emploi des passions au théâtre, et il ne voit pas quel grand crime ce peut être que de s’attendrir à la vue d’une passion honnête. […] Il faut donc que l’inflexible Géronimo lui fasse son compte : — Vous aviez vingt ans avant d’aller à Rome ; vous y êtes resté huit ans, sept en Angleterre, cinq en Hollande, etc., total cinquante-deux !
La Grèce et Rome ont connu ces orgies saisonnières. […] Qu’ai-je vu à Rome ? Ils ouvrent à la page marquée. « Rome, Rome ? […] Le cheval prend réellement part aux courses, où il semble qu’il ne soit qu’un instrument ; des courses de chevaux sans cavaliers, comme cela se pratique peut-être encore à Rome, montrent cela très nettement.
L’ennui régnait sur la Grèce et sur Rome. […] Ils ont séparé la Grèce et Rome. […] La Villula résume à peu près ce que Friedländera a dit, d’après Pline le Jeune, sur les villégiatures des Romains ; et l’on voudrait vivre, sinon avec Gallus, au penchant du coteau cisalpin, du moins dans ce doux pays de Tibur, où Suetonius Tranquillus se plaisait à venir chaque automne, Loin de Rome, aux rayons des derniers ciels d’azur, Vendanger ses ormeaux qu’alourdit le cep mûr… Les « sonnets épigraphiques » par où se termine la série intitulée Rome et les Barbares sont sortis par hasard d’un petit ouvrage que les lettrés devront dorénavant révérer à l’égal d’une relique. […] Vers le Gar éclatant aux sept pointes calcaires, Les aigles attardés qui regagnent leurs aires Emportent en leur vol tes rêves familiers ; Et seule, sans désirs, n’espérant rien de l’homme, Tu dresses des autels aux monts hospitaliers Dont les dieux plus prochains te consolent de Rome. […] Le diplomate Olivier Du Prat, étant attaché à l’ambassade de Rome, aima la baronne de Carlsberg et en fut aimé.
On y voit l’histoire de ce qui s’est passé, pendant cette longue période, dans toutes les provinces du royaume de France ; ce qui est arrivé de considérable en Angleterre, en Écosse, en Irlande, en Flandre : une infinité de particularités touchant les affaires des papes de Rome et d’Avignon, touchant celles d’Espagne, de Portugal, d’Allemagne, d’Italie et quelquefois même de pays plus lointains, tels que Hongrie, Turquie, et des pays d’outre-mer.
Il désavoue toute autre passion antérieure récente, et celle même de Rome qui a fait de l’éclat : « Ne soyez plus jalouse de la princesse de Hanovre, je n’ai jamais rien senti pour elle qui approche de ce que je sens pour vous. » Si on avait à être jalouse de quelqu’un, ce serait du seul souvenir et de l’ombre de Marianne : La mort et bien des années ne pouvaient, sans vous, effacer de mon cœur le seul amour qu’il ait jamais senti avant que de vous aimer ; il durerait encore si je ne vous avais point connue : je ne sais pas même si tout celui que j’ai pour vous l’a bien éteint ; et, si vous avez à être jalouse, c’est de cet amour que vous devez l’être.
Ampère, absent et pour lors à Rome, faisait le sujet naturel de la conversation.
« Ainsi mourut cette duchesse avec une fermeté digne vraiment de l’ancienne Rome, mais qui n’est pas aussi du goût de la nouvelle162. » Or Saint-Évremond, dans sa lettre au marquis de Canaples sur la mort même de la duchesse, disait : « Vous ne pouviez pas, Monsieur, me donner de meilleures marques de votre amitié qu’en une occasion où j’ai besoin de la tendresse de mes amis et de la force de mon esprit pour me consoler.
Proscrit quelques mois après et ayant dû quitter la France, il envoya de Rome sa procuration pour le payement de cette pension que Béranger toucha jusqu’en 1812.
si Perse avait vécu, s’il avait songé à critiquer les auteurs plutôt qu’à être stoïcien, comme il aurait noté, dans sa vengeance, d’un vers un peu obscur mais pressant, le critique de sa connaissance, Papirius Enisus, qui, après avoir quelque temps écouté, chez Labéon ou autre, les lectures de vers d’après Accius et Pacuvius, et s’être efforcé tant bien que mal de les célébrer, s’aperçoit un matin que toutes les places sont prises, qu’il n’aura jamais de ce côté celle qui lui est due, que cette Rome turbulente et volage veut tout à l’heure autre chose, que surtout les rhéteurs de cour, les arbitres du goût officiel, ne favorisent pas ce genre-là, et qui… ?
Que l’on vienne, dans une bibliothèque populaire, distribuer à des lecteurs inexpérimentés des aliments ou malsains, ou trop forts et d’une digestion intellectuelle difficile, ce n’est pas, vous le sentez bien, ce que je m’efforcerai de justifier ; mais ce qui me paraît d’autre part excessif, injustifiable, c’est qu’on prenne occasion de ce qui peut être un fait controversable ou blâmable, pour venir afficher une sorte de jugement public et officiel d’ouvrages et de noms livrés à la dispute des hommes, établir contre eux une sorte de sentence définitive et sans appel, les frapper d’une note odieuse de censure, et instituer dans notre libre France une sorte d’index des livres condamnés, comme à Rome.
. — Plusieurs ouvrages de très bons auteurs renferment des raisons en faveur de l’hérédité modifiée, ou comme en Angleterre, c’est-à-dire, composant deux branches du gouvernement, dont le troisième pouvoir est purement représentatif ; ou comme à Rome, lorsque la puissance politique était divisée entre la démocratie et l’aristocratie, le peuple et le sénat ; il faudrait donc déduire tous les motifs qui ont fait croire que la balance de ces intérêts opposés, pouvait seule donner de la stabilité aux gouvernements ; que l’homme qui se croit des talents, ou se voit de l’autorité, tendant naturellement, d’abord aux distinctions personnelles, et ensuite aux distinctions héréditaires, il vaut mieux créer légalement ce qu’il conquerra de force.
Mais la seconde est encore plus absolue que la première, et, dans le couvent démocratique que Rousseau construit sur le modèle de Sparte et de Rome, l’individu n’est rien, l’État est tout.
Ne semble-t-il pas ainsi instituer en face du vicaire de Jésus-Christ, qui siège à Rome, un autre vicaire divin qui réside en chacun de nous, et dont les commandements intérieurs pourront faire échec aux commandements de l’Église romaine ?
Une Nativité, jouée à Rouen en 1474, exigeait, entre le Paradis et l’Enfer, vingt-deux lieux différents de Nazareth, Jérusalem, Bethléem et Rome.
Il écrit en 1746 une Lettre à M. de Machault sur l’impôt du vingtième (imprimée seulement en 1829) ; il fait imprimer, en 1750, le Remerciement sincère à un homme charitable, contre les Nouvelles ecclésiastiques, puis la Voix du sage et du peuple (condamnée en cour de Rome et par arrêt du Conseil, en 1751, Voltaire étant déjà en Prusse).
Le poète nous explique en cinq ou six cents vers que la Révolution ne pouvait se faire que par l’échafaud, mais que, maintenant qu’elle est faite, il ne faut plus verser de sang Il croit au progrès, à la future fraternité des hommes Il maudit les rois et les empereurs Cela ne l’empêche pas de dire ensuite à Dieu : « Seigneur, expliquons-nous tous deux », et de lui demander pourquoi « il laisse mourir Rome », c’est-à-dire la civilisation latine, et grandir « l’Amérique sans âme, ouvrière glacée ».
À Rome autrefois, on n’aurait osé écrire en latin qu’en s’abritant sous l’autorité d’un Grec.
Les zélés qui, en ces derniers temps, ont parlé de remplacer les Pères par les auteurs païens, ne se doutent guère que l’idée était venue à Diderot de mettre aux mains des enfants de dix à onze ans des extraits des Pères, « comme ayant autant d’esprit que les plus beaux esprits d’Athènes et de Rome. » Et poussant sa pointe, il voulait qu’on fît argumenter les enfants de douze ou treize ans sur les preuves métaphysiques de la religion.
J’en parlerai à Néron. » Certes, si les esclaves, prenant à la lettre et comme immédiatement applicable la parole de saint Paul, avaient établi leur domination sur les ruines fumantes de Rome et de l’Italie et privé le monde des bienfaits qu’il devait retirer de la domination romaine, Sénèque aurait eu quelque raison.
C’est uniquement pour la reine qu’il est venu en Egypte ; il se soucie peu d’être le premier de Rome et du monde, s’il n’ennoblit ce titre par celui de captif de Cléopâtre.
Violent en paroles avec une grande faiblesse de caractère, avec des désespoirs enfantins à propos de rien, lui faisant monter les larmes aux yeux, traversé de caprices, de boutades, d’humeurs qui ont quelque chose de malaises physiques, — et souvent s’absorbant en des enfoncements qui lui viennent, m’a-t-il dit, d’un an de solitude passé à Rome, à l’âge de treize ans, époque où toute sa vivacité expansive d’enfant, est rentrée chez lui comme une gourme… Un garçon paraissant avoir toujours vécu seul, tant son corps est égoïste, et qui prend tout le trottoir s’il marche avec vous, et vous entre, en chemin de fer, les coudes dans les côtes.
Lundi 16 juin Chez Auguste Sichel, Castellani, l’antiquaire de Rome, parle pittoresquement de ce lit du Tibre, de ce limon qui enferme dans une succession de couches, semblables aux tiroirs superposés d’un médaillier, des pièces de monnaie commençant à Pie IX, descendant jusqu’au xe siècle.
Si vous êtes curieux au point de lui demander comment s’appelait le marchand anglais qui le premier en 1612 est entré en Chine par le Nord, et l’ouvrier verrier qui le premier en 1663 a établi en France une manufacture de cristal, et le bourgeois qui a fait prévaloir aux états-généraux de Tours sous Charles VIII le fécond principe de la magistrature élective, adroitement raturé depuis, et le pilote qui en 1405 a découvert les îles Canaries, et le luthier byzantin qui, au huitième siècle, a inventé l’orgue et donné à la musique sa plus grande voix, et le maçon campanien qui a inventé l’horloge en plaçant à Rome sur le temple de Quirinus le premier cadran solaire, et le pontonnier romain qui a inventé le pavage des villes par la construction de la voie Appienne l’an 312 avant l’ère chrétienne, et le charpentier égyptien qui a imaginé la queue d’aronde trouvée sous l’obélisque de Louqsor et l’une des clefs de l’architecture, et le gardeur de chèvres chaldéen qui a fondé l’astronomie par l’observation des signes du zodiaque, point de départ d’Anaximène, et le calfat corinthien qui, neuf ans avant la première olympiade, a calculé la puissance du triple levier et imaginé la trirème, et créé un remorqueur antérieur de deux mille six cents ans au bateau à vapeur, et le laboureur macédonien qui a découvert la première mine d’or dans le mont Pangée, l’histoire ne sait que vous dire.
Plus tard les poètes, les historiens, les orateurs, les grammairiens, les sophistes, les auteurs de tout genre nous présentent, tant dans la Grèce qu’à Rome, des analogies moins paradoxales et non moins honorables avec ce que nous appelons aujourd’hui homme de lettres.
Brennus jetant son épée dans la balance où se pèse le tribut libérateur de Rome et Noménoé faisant le poids avec la tête de l’envoyé du roi frank.
Nous vivons dans un siècle où il faut répéter certaines banalités, dans un siècle orgueilleux qui se croit au-dessus des mésaventures de la Grèce et de Rome.
Ce n’est point-là cependant l’apothéose servile que Rome prodigua plus tard, de Virgile à Lucain.
Prêtres égyptiens, Mages de la Perse, Hiérophantes des mystères helléniques, Patriciat pontifical de Rome, Collège des Druides de la Gaule, nulle part il n’apparaîtra moins de superstition et plus de grandeur, un dégagement aussi complet de toute fraude, de tout intérêt, de toute faiblesse, que chez les prophètes hébreux, saintes victimes de la patrie judaïque, consacrés au Dieu de vérité, nourris dans l’étude de sa loi, venant, en son nom, avertir les rois coupables, instruire le peuple égaré, se jeter entre lui et ses oppresseurs, et mourir sous les instruments de torture de ses ennemis.
Joignons-y l’enthousiasme pour Chateaubriand et Michelet, le goût passionné du moyen âge d’une part, de la Rome impériale, celle de Néron et d’Héliogabale, d’autre part. […] J’ai été batelier sur le Nil, leno à Rome du temps des guerres puniques, puis rhéteur grec dans Suburre où j’étais dévoré des punaises. […] On se surprend, en lisant Salammbô, à s’intéresser à ce dont il n’y est nullement question, c’est-à-dire à Rome. On se surprend à dire : Rome à la fin interviendra, et ce sera intéressant, parce que nous connaissons assez d’histoire pour savoir que la clef des destinées du monde est à Rome, et que, si Rome intervenait, le roman rentrerait dans les conditions du roman historique tel que nous le comprenons, tel qu’il faut qu’il soit pour nous prendre85. » Flaubert ne s’est nullement soucié de passionner son lecteur. […] Si purement carthaginoise que soit Salammbô, si absente qu’en soit Rome, la Grèce y est pourtant représentée.
Il y a à l’origine de chaque peuple une période légendaire : en Grèce, à Rome, chez tous les peuples germaniques et slaves, les souvenirs les plus anciens du peuple forment une couche de légendes. […] Dans un cadre réduit aux faits généraux de la vie politique il n’y aurait pas place pour la victoire de Pharsale ou la prise de la Bastille, faits accidentels et passagers, mais sans lesquels l’histoire des institutions de Rome ou de la France ne serait pas intelligible. […] On pourrait imaginer une méthode plus concrète qui, au lieu de fragments, comparerait des ensembles, c’est-à-dire des sociétés tout entières, soit la même société à deux moments de son évolution (l’Angleterre au XVIe et au xixe siècle), soit des évolutions d’ensemble de plusieurs sociétés, contemporaines l’une de l’autre (Angleterre et France) ou d’époques différentes (Rome et l’Angleterre). […] La Rome au siècle d’Auguste de Dezobry, les Récits mérovingiens d’Augustin Thierry, et d’autres « tableaux » esquissés à la même époque ont été faits d’après le principe, et offrent les inconvénients des romans historiques proprement dits222.
Saluce, un de ses camarades de régiment, est amoureux à Rome, et lui raconte jour par jour toutes les joies, toutes les tristesses de sa passion. […] Pour sauver sa liberté, elle quitte Rome et vient en France. […] S’il a raison de se déguiser pour sortir de Rome avec Régina et l’emmener dans un chariot de paysan, il est impossible d’admettre qu’il revienne seul à Rome sans reprendre les vêtements qui lui appartiennent. […] Le procès s’engage à Rome. […] Que Saluce quitte l’Italie et que Régina revienne à Rome, telle est la transaction que proposent les hommes de loi.
Une longue redingote bleue boutonnée à la poitrine, ayant une coupe de soutane, faisait ressortir la grâce un peu gauche, mais non sans élégance du jeune artiste timide qui devait ressembler aux peintres néo-chrétiens allemands, élèves d’Overbeck et soutenant à Rome la théorie de l’art catholique primitif. […] Son romantisme n’empêchait donc pas Hector Berlioz de mériter le prix de composition et d’obtenir le grand prix de Rome pour sa cantate de Sardanapale, un magnifique sujet traité en tragédie par lord Byron et en tableau par Eugène Delacroix. […] Cependant les œuvres qu’il écrivit à Rome montrent que ses préoccupations étaient ailleurs. […] Aux représentations des acteurs anglais, qu’il suivait en admirateur passionné de Shakespeare, à force de lui voir représenter Ophélie, Cordélia, Portia, et toutes ces charmantes héroïnes si tendres et si romanesques ; il s’éprit de miss Smithson, une actrice de grand talent et de grande beauté, qu’il épousa, et dont la maladie, à son retour de Rome, l’empêcha de visiter la patrie de Bach, de Mozart, d’Haydn et de Beethoven. […] Elle était chez elle à Venise et à Ferrare comme à Rome ou à Mycènes, et en venant de l’antiquité dans le moyen âge, elle ressemblait à Hélène dans le château gothique de Faust.
Théocrite, Virgile, Le Tasse, Guarini, auront plu dans la Grèce, à Rome et dans l’Italie ; d’Urfé, Racan, Segrais, Deshoulières et Fontenelle [oh !] […] Rome, n’écoute point leur séduisant langage : Tout art t’est étranger ; combattre est ton partage : Confonds tes ennemis, de ta gloire irrités ; Tombe, ou punis les rois : ce sont là tes traités. […] Il nous rend ses serments lorsqu’il trahit le sien, Et, dès qu’aux lois de Rome il devient infidèle, Rome n’est plus sujette et lui seul est rebelle. […] De l’Etat et de toi, je sens que je suis père ; Donne ton sang à Rome et n’en exige rien. […] Rome, la liberté demandent leur supplice, Et qui pardonne au crime en devient le complice.
L’Énéide fut d’abord le poème de la grandeur romaine ; et les adolescents de Rome y découvrirent les motifs de leur juste orgueil. […] Nous avons mille ans de littérature derrière nous, sans compter les siècles de Rome et d’Athènes que nous continuons. […] Alfred Capus, le bon Plutarque, et Stobée, Aulu-Gelle et enfin les anecdotiers d’Athènes et de Rome. […] Elle méprisera l’autorité de l’évêque, l’autorité de Rome. […] Et il n’est pas jusqu’à nos républicains de 48 qui n’aient subi l’influence d’une Rome inexacte et d’une Athènes fallacieuse.
La Fontaine, qui débute, achève son éducation littéraire dans le Décaméron ; Molière donne son Étourdi ; Boileau gronde et s’écrie, dans une tirade qui plus tard a disparu de sa première satire : Qui pourrait aujourd’hui, sans un juste mépris, Voir l’Italie en France, et Rome dans Paris ! […] Nous n’avons pas le droit d’en appeler des décisions de Rome en matière de foi, ni celui de rouvrir la querelle, ni celui de prétendre qu’à défaut du jansénisme une autre cause n’en eût pas opéré les effets ; mais nous avons le droit de lui rapporter ces effets, s’ils sont siens ; et d’affirmer que, dans l’histoire de notre littérature, la victoire de l’idée janséniste a été le triomphe de l’idée chrétienne. […] Son air de hauteur et d’« estime de soi », qu’aucune familiarité désormais ne tempère et qui l’immobilise dans une attitude de solennité ; ses abus de pouvoir ; ses chambres de réunion, sa grande querelle avec la cour de Rome, la révocation de l’Édit de Nantes ; son intervention dans les choses d’Angleterre, la politique brutale et despotique de Louvois indisposent, inquiètent, irritent l’opinion, soulèvent contre lui les armes de l’Europe entière. […] et d’autant que le maître lui-même est au-dessus d’Auguste et de Périclès, d’autant Bossuet, par exemple, est-il au-dessus de Démosthène, Molière au-dessus de Plaute ou de Térence, Racine au-dessus d’Euripide, la France au-dessus d’Athènes ou de Rome ; et généralement les modernes au-dessus des anciens. […] Albert Le Roy, La France et Rome de 1700 à 1715, Paris, 1892.
Il ne le figure pas, il le sent ; sa religion est déjà intérieure, comme elle le sera lorsqu’au seizième siècle il rejettera le culte sensible importé de Rome, et consacrera la foi du cœur39. […] En tout cas, jusqu’ici, la race est intacte, intacte dans sa grossièreté primitive ; la culture qui lui est venue de Rome, n’a pu ni la développer, ni la déformer.
. — Et cependant il paraissait plus affairé qu’il n’était201. » — Ses trois bourgeois, « pour la sagesse qu’ils ont, sont bien capables d’être aldermen, car ils ont force bétail et rentes » ; et croyez que « leurs femmes y auraient bien consenti. » — Le quêteur marche portant devant lui sa valise, « elle est pleine de pardons venus de Rome tout chauds. » La moquerie ici coule de source, à la française, sans effort, ni calcul, ni violence. […] Nower so besy a man as he ther n’as, And yet he semed besier than he was… His wallet lay beforne him in his lappe, Bret-ful of pardon come from Rome al hote… Everich, for the wisdom that he can, Was shapelich for to be an alderman.
Et depuis, on l’a vu riche et illustre par son labeur, président de la Société des gens de Lettres, représentant notre esprit national à Londres et à Rome ; plus tard on l’a vu même assis au banc de la cour d’assises, mais jamais on ne le vit renoncer à ses rêves, toujours plus grand, toujours plus farouche, tandis que sa gloire augmente et grandit, d’heure en heure. […] Enfin dans ses dernières œuvres, comme Rome ou Paris, nous pourrons constater que l’intrigue s’atténue, disparaît peu à peu, pour devenir le roman grandiose de cet organisme monstrueux que demeure une cité moderne.
C’est très probablement ce qui s’est vu de mieux depuis les temps de l’ancienne Rome. […] Les patriciens de l’ancienne Rome et aussi les seigneurs féodaux, rois sur leurs terres, vivaient « artistement » sans y songer. […] Il résulte évidemment des lettres de l’archevêque et de Pie IX, et d’autres documents officiels, que Darboy a été le plus décidé des gallicans ; que, ayant nié la juridiction ordinaire et immédiate du pape sur le diocèse, il ne s’est jamais rétracté formellement ; « qu’il a toujours été du côté du gouvernement contre le pape, contre le concile, contre l’Église, à l’archevêché, aux Tuileries, au Sénat, à Rome comme à Paris ». […] « La grande préoccupation de cet évêque, nous dit-il en rapportant les propres expressions de Darboy, est de former un épiscopat et, par conséquent, un clergé compact, unanime et marchant d’un même pas dans le sens de son époque et de son pays, et qui surtout ne soit pas trop dépendant de la cour de Rome, parce que ç’a été la cause du schisme religieuse du seizième siècle. » Une autre fois, Darboy a osé écrire, à propos de la nomination d’un évêque : « Ceux-là doivent être préférés, toutes choses égales d’ailleurs, qui croient que la société n’a pas moins besoin d’être consolée que d’être instruite, qu’il faut la plaindre et la servir encore plus que la blâmer et la craindre… » De telles paroles scandalisent l’auteur de la brochure.
C’était un mouvement piétiste venant des gens d’en bas, pêcheurs, péagers, femmes, malades, puis tourbe plébéienne d’Antioche, de Corinthe, de Rome, des villes africaines, de toutes les capitales, de toutes les grandes villes. […] Barbares et prêtres chrétiens étaient également ennemis de l’ancienne Rome. […] Des sociétés ont vécu ainsi et ont été les plus grandes de l’humanité et ont fait avancer l’humanité : Athènes, Grèce d’Alexandre, Rome, France de Louis XIV. […] Le raisonnement ou plutôt la constatation des faits serait exactement la même pour Rome. […] De là tendance énergique à se ramasser fortement autour des chefs désignés, soit par la naissance, qui n’est pas du tout le hasard, soit par l’élection à instinct aristocratique, c’est-à-dire allant toujours chercher les chefs dans la classe élevée (Rome très longtemps fort remarquable à cet égard).
Il avait perdu un premier enfant de Mary en Angleterre ; il perdit sa petite fille à Venise, son petit William à Rome. […] Mais je ne m’attarderai pas aux incidents des différents séjours de Shelley à Rome, à Naples, à Livourne, à Florence, à Lucques, à Pise. […] On proposa alors de les brûler et de transporter les cendres du poète au cimetière de Rome, ou reposait déjà son fils. […] Qu’avons-nous gagné à passer du Paradis à la Rome des Césars ? […] Les autres eussent préféré qu’on les débarrassât, une fois pour toutes, de la religion chrétienne ; mais ils auraient accepté ce pis-aller qui, aux yeux des ennemis de Rome, avait bien ses charmes.
Je vais faire l’arlequin, — les cajoler, escroquer leur faveur, et revenir le bien-aimé — de tous les métiers de Rome. […] Le voilà maintenant devant Rome avec l’armée volsque. […] I’ll mountebank their loves, Cog their hearts from them, and come home belov’d Of all the trades in Rome.
Le Times, c’est la montagne en travail ; elle mugit, elle rugit, elle se démène, elle n’accouche guère, pendant que le journal français va droit son chemin et tient le monde attentif, grâce à l’art d’écrire, qui est aussi répandu à Paris que la musique à Milan, la statuaire à Carrare, les eaux des fontaines à Rome, la neige à Moscou, la fumée à Manchester, le fracas des marteaux à Saint-Étienne, la peinture au Louvre, le bruit aux écoles, la gaieté chez les jeunes, l’avarice au vieillard, la douce odeur des roses naissantes dans les jardins fleuris de l’Été ! […] Bulwer aurait bien dû interroger le premier écolier venu ; celui-ci lui eût rappelé la conduite du roi, quand M. de Créqui, notre ambassadeur à Rome, fut insulté par la populace. […] « Il fut forcé, dit Voltaire, d’exiler de Rome son propre frère, d’envoyer à Versailles son neveu, le cardinal Chighi, faire satisfaction à Sa Majesté, de casser la garde corse, qui avait tiré sur notre ambassadeur, et d’élever une pyramide qui contenait l’injure avec la réparation. » Voilà un poète anglais bien venu à faire dire à Louis XIV : On n’a jamais dit que Louis XIV n’eût pas abaissé son sceptre devant la crosse de l’Église.
Vous inscrivez cela dans la loi : c’était la loi aussi sous l’ancien régime ; mais alors, comme sous l’ancien régime aussi, gare les nouvelles à la main, gare les pasquinades comme à Rome !
Sortis de la noblesse féodale du Tyrol, illustres dans la chevalerie tudesque de la Souabe, ils étaient devenus patriciens de Berne, et s’étaient alliés à Rome avec la maison princière des Ludovisi, démembrée en branches éparses entre Schaffhouse, Lyon, Genève.
Cette Hippolyte qui le voit d’un œil sec brûler sans espoir, c’est Néron contemplant froidement l’incendie de Rome.
Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161.
La Chine, l’Inde, l’Arabie, la Syrie, la Grèce, Rome, les nations modernes ont connu ce moment où le travail intellectuel de spontané devient savant et ne procède plus sans consulter ses archives déposées dans les musées et les bibliothèques.
C’est l’Olophryme ou la Nénie funèbre, perpétuée dans la Grèce moderne, par les Myriologues qui en sont l’écho direct et vibrant ; à Rome, par les Praeficae des obsèques ; en Espagne, par les Endechaderas de los muertos ; par les Voceratrices en Corse et en Sicile.
Un autre poisson à gros yeux est appelé par Pline, oculata ; c’est l’ochiado du populaire, à Rome, et le nigr’oil du même populaire, à Marseille où l’on appelait aussi dans le même temps (au xvie siècle) la torpille172 une dormiliouse, ce qui traduit délicieusement torpedo.
Hennequin, que l’influence du milieu social n’existe point pour la plupart des grands génies, comme Eschyle, Michel-Ange, Rembrandt, Balzac, Beethoven : c’est là un paradoxe ; mais nous accorderons que cette influence cesse d’être prédéterminante dans les communautés extrêmement civilisées, telle que l’Athènes des sophistes, la Rome des empereurs, l’Italie de la Renaissance, la France et l’Angleterre contemporaines.
Werner, connu, même en France, par le succès mérité de sa tragédie de Luther, et qui réunit au plus haut degré deux qualités inconciliables en apparence, l’observation spirituelle et souvent plaisante du cœur humain, et une mélancolie enthousiaste et rêveuse, Werner, dans son Attila, présente à nos regards la cour nombreuse de Valentinien, se livrant aux danses, aux concerts, à tous les plaisirs, tandis que le fléau de Dieu est aux portes de Rome.
Voyez-le, quand il veut exprimer le double caractère et comme la double personnalité d’un de ces Flamands qui avaient étudié en Italie, d’un de ces romanistes, comme on disait, qui allaient apprendre la peinture à Rome, à Florence, à Venise, et puis, de retour au pays natal, ressaisis par le génie si profond et si particulier de la race, finissaient par triompher de leurs maîtres latins, et par plier leur éducation méridionale aux rêves d’un idéal qui n’avait pas changé.
Nous avons vu combien l’Italie a souffert des « erreurs » répétées de ses envahisseurs ; d’autres exemples sont faciles à trouver : alors que la liberté de conscience est garantie par toutes les Constitutions, comment qualifier le dogme de l’infaillibilité du pape proclamé en 1870, l’année même où Victor-Emmanuel entrait à Rome ?
Un autre pèlerin romantique, qui a écrit peut-être le livre-type du genre, et qui l’a semé depuis à une étape dépassée, l’auteur des Nourritures Terrestres, dit, en parlant de Rome : « J’ai découvert le secret de mon ennui à Rome, c’est que je ne m’y trouve pas intéressant. » Avec sa franchise ordinaire, il mange ici le morceau, je veux dire le pèlerinage classique. […] La mollesse du participe présent se faisant sentir quand il commence et surtout quand il finit une phrase (à moins qu’il ne s’agisse du participe absolu, comme celui que j’emploie précisément ici), une construction naturelle à la langue consiste à encadrer cette valeur faible du participe, comme dans une cordée, entre deux valeurs fortes, entre deux verbes qui le soutiennent : Non, princes, ce n’est point au bord de l’univers Que Rome fait sentir tout le poids de ses fers, Et, de près inspirant les haines les plus fortes, Tes plus grands ennemis, Rome, sont à tes portes ! […] Carrère écrit de Rome et prend un peu son rêve latin pour une réalité. […] Quant au grand Midi solaire qui illumine les intelligences, dissipe les erreurs, enfante les chefs-d’œuvre, restaure la tradition civilisatrice de la Grèce et de Rome, il reste un mythe oratoire pour les banquets de la Sainte-Estelle et les articles de journaux. […] Il fallait probablement tout cela pour donner un Hugo, il fallait tous ces aliments humains à ces fameuses cent vingt-huit dents, ces métaux pour forger cet airain de Corinthe : Et, rapportant ce bronze à la Rome française, Il disait aux fondeurs penchés sur la fournaise : En avez-vous assez ?
Et, sous les retentissements des gongs, sous les miaulements de rebecs, sous les éternuements de cymbales fêlées de ses phrases, l’esprit le plus étriqué qui fût, une vision bornée de professeur, une esthétique de Prix de Rome, un asservissement à tous les préjugés, à toutes les routines, aux pires conventions, un rabâchage exaspérant de tous les clichés bourgeois. […] Mais il est impossible que personne ne soit frappé par la puissance de vision humaine, d’hallucination historique, avec laquelle ce cerveau de plébéien a conçu, a reproduit les civilisations pourries de Rome, sous Héliogabale, et de Byzance. […] L’Agonie, c’est Rome envahie, polluée par les voluptueux et féroces cultes d’Asie, c’est l’entrée, obscène et triomphale, du bel Héliogabale, mitré d’or, les joues fardées de vermillon, entouré de ses prêtres syriens, de ses eunuques, de ses femmes nues, de ses mignons ; c’est l’adoration de la Pierre noire, de l’icône unisexuelle, du phallus géant, intronisé dans les palais et les temples, avec d’étonnantes prostitutions des impératrices et des princesses ; tout le rut forcené d’un peuple en délire, toute une colossale et fracassante et ironique folie, sombrant en des massacres de chrétiens, et l’incendie des quartiers de Rome. […] Et combien l’on regrette que ce visionnaire qui lit leurs secrets sur les pierres effacées des temples, aussi bien que dans le cœur des hommes, n’ait pu achever L’Affamé, ce livre social, où il aurait fixé, avec des couleurs terribles, l’histoire de notre époque comme il a fixé celle de la Rome décadente.
Rome n’a pas eu deux Cicéron, deux Horace, deux Virgile. […] Sa pensée, habituée au spectacle de la nature, prend aisément un tour rêveur et contemplatif ; mais l’auteur des Bœufs n’est pas seulement un poëte bucolique qui, dans son vallon de Tempé, reste étranger aux agitations des villes ou n’en perçoit que de lointaines rumeurs, comme les bergers de Virgile se demandant sous l’ombrage ce que peut bien être cette Rome dont on parle tant. […] L’auteur se promène dans la Rome des empereurs sans hésiter un instant, du quartier de Suburre au mont Capitolin. […] La Décadence de Rome semble un chapitre de Tacite versifié par Juvénal. […] Stockholm, Fontainebleau et Rome.
Il a pu quelque peu rejoindre Rome par l’hérédité gauloise, les affinités d’atavisme. […] C’est la muse même de l’histoire avec ses larmes, son rire vengeur, ses balances homériques et son glaive caché sous les fleurs, comme aux Panathénées l’histoire qui n’a jamais été plus grande qu’en étant franchement et hardiment poétique, deux fois à travers les siècles, à Rome avec Tacite, avec Michelet à Paris ! […] Notez que Michelet, comme tous les bons esprits, ne veut rien retrancher à notre enseignement classique, à l’institution de l’Attique, au noviciat de Rome. […] Est-ce dans les doctes poèmes de Rome, de l’lialie, de l’Angleterre, de l’Allemagne ? […] Il aimait la France comme Thraséas aimait Rome, avec trop d’attache au passé.
Il m’arrivera plus d’une fois au cours de ces notes de développer cette idée qu’après la chute de Rome, l’Europe s’est partagée indéfiniment entre deux tendances contraires. […] À la conception de l’Empire, héritée de Rome, s’est opposée une conception que j’appellerais celle des Royaumes, — je veux dire d’une mosaïque d’États indépendants, s’équilibrant les uns les autres, constitués chacun par une unité non plus ethnique, mais politique. […] … » Traduisons ces vers en les commentant : « Ton génie, à toi, peuple romain, ta mission propre, consiste à gouverner les autres peuples et à leur imposer des mœurs dans la paix, une fois soumis à ton Empire. » Trois affirmations sont enveloppées dans ce vigoureux raccourci : le première, que Rome représente un degré de civilisation supérieur à celui des autres peuples ; la seconde, que l’intérêt de ces autres peuples est de recevoir le bienfait de cette civilisation ; la troisième, que ce bienfait doit être imposé par la force. […] C’est ainsi qu’en face de l’idée d’Empire s’est élaboré et a grandi, dans le monde occidental, ce que j’appellerai l’idée de Royaume. — Je prends ce mot comme synonyme, non pas de monarchie, mais d’État modéré, se suffisant à lui-même dans des limites géographiques bien définies par la nature, et respectant l’indépendance des États voisins. — Si Rome nous a laissé le type achevé de l’Empire, la France peut être considérée comme ayant représenté de la manière la plus accomplie le type du Royaume. […] Les Barbares ne l’ont pas conquise, comme Rome.
Alors Spuller de s’écrier d’un air triomphant, que maintenant la République dispose pour ses fêtes, d’un public d’un million des spectateurs, à peu près le chiffre des pèlerins, que les fêtes catholiques de Rome, y attiraient au xve siècle. […] Et toutes les semaines, tombe dans la maison un gendre marseillais, avec du poil jusque dans les yeux, un Marseillais qui a la tête rasée d’un bourreau arabe, dans un tableau d’un élève de l’École de Rome, un Marseillais qui entre comme un ouragan, en criant dans son patois : Fan de brut !
En tout cas, chez tous ceux d’outre-Ardennes qui s’occupent de Rome et de Grèce, il me semble sentir fortement son influence. […] Il vécut à Londres, à Dresde, à Munich, à Rome, à Florence (sans parler des fugues en France), observa les différentes civilisations et s’enrichit à leur contact. […] Nous vécûmes là tout le bel été de 1901, après avoir vécu ensemble à Rome, tout le printemps précédent. […] Louis Chatelain, ancien membre de l’École française de Rome, attaché à la Bibliothèque nationale, qui a bien voulu se charger de certaines recherches.
Ce que le poète exilé à Rome désire, c’est de rentrer, pour vieillir parmi les siens, dans la demeure héréditaire, en repos, « plein d’usage et raison ». […] Le resserrement de Florence a fait d’elle un des chefs-d’œuvre de la nature politique, une réussite quasi sans pareille dans l’histoire moderne et qui la rapproche des cités antiques, Athènes et la Rome d’avant l’Empire, où l’unité des morts et des vivants donnait un caractère de personne à l’organisme collectif élaboré sur un tout petit coin de terre. […] Il suffit de la comparer à la Rome actuelle ou à Paris pour le constater. […] Cette cause ici n’est pas une idée, c’est un sentiment, celui de la valeur que représente cette commune de Sienne, que ses habitants appellent Sena Vetus, la vieille Sienne, et dont une légende fait remonter l’origine à celle même de Rome.
Oui : tel à peu près que l’imagine ou l’apprécie, avec une loyauté parfaite, un épicurien d’Athènes ou de Rome, soudain ressuscité en notre temps et qui, dès son arrivée, n’est pas au fait d’une angoisse, d’une logique et d’une consolation nouvelles. […] Or, un tel idéal de pensée et d’art vient de l’antiquité grecque et, par l’intermédiaire de Rome, il s’est répandu dans l’univers. […] Les anciens, toujours vivants, nous enseignent encore. » Ils nous enseignent encore ; et nous avons à enseigner le genre humain : cette admirable mission, Rome qui l’avait reçue d’Athènes l’a confiée à la France. […] Pareillement, à Rome, sous le règne de Tibère, Sénèque se plaint d’« un excès de littérature » : il aurait maintenant à blâmer tout le contraire et dirait que nous souffrons d’un trop grand nombre d’illettrés. […] À la Rotonda, qui est le séjour de ce toqué, Tito est César toute la journée : il en a le costume ; et il a aussi l’emphase qu’on prête aux héros de l’ancienne Rome depuis que sa grandeur est passée.
Les illustres Mémoires produiront une lettre tout affectueuse, tout empressée, qu’elle lui adressait à Rome sur la nouvelle de la mort de Mme de Beaumont.
Il publie, en 1817, Rome, Naples et Florence, et une Histoire de la peinture en Italie ; en 1822, son Essai sur l’Amour, et sa brochure sur Racine et Shakespeare ; en 1827, Armance, son premier roman ; en 1831, le Rouge et le Noir ; en 1838, les Mémoires d’un touriste ; en 1839, la Chartreuse de Parme.Éditions : Calmann Lévy, 22 vol. in-18 (Corresp. inédite, 2 vol.).
Nous nous transporterons à Athènes, à Rome, partout où la gloire des lettres brillera à nos yeux d’un plus vif éclat, afin d’en mieux pénétrer les mystérieuses inspirations.
Il leur apprend, par le détail approfondi et le tableau expressif des fautes qui minaient le gouvernement aristocratique à Rome, qu’il faut ne pas s’entêter ni s’opiniâtrer ; savoir ne garder du passé que ce qui en est vivant, et rompre avec ce qui en est caduc ; apercevoir de loin à l’horizon les intérêts nouveaux, et, le moment venu, leur faire leur juste part ; se convaincre enfin qu’au milieu des idées qui changent, des mœurs qui se renouvellent, des souffrances et des espérances qui travaillent les sociétés humaines, un gouvernement est tenu de ne pas vieillir.
Mots qui à force d’être savants deviennent barbares et sont en certains cas de vrais monstres ; tel le mot potassium, qui, semi-germanique et semi-romain, ressemble aux fabuleux centaures ; tel le mot centimètre, qui est le résultat d’un alliage imprévu entre Rome et la Grèce ; tels les mots kilomètre et myriamètre, enfants mal venus, estropiés en naissant par des accoucheurs maladroits.
Ainsi il est appelé à rendre, dans le public, le plus grand service à la cause Wagnérienne Beethoven — sua vita e sue opere, par Léopoldo MasTrigli (un vol. à 3 fr. 50) doit paraître très prochainement à Rome ; sera un événement Wagnérien.
C’est du Brutus renversé, mais nous ne sommes point dans la Rome antique.
Des gens se mirent à lire qui n’avaient jamais lu ; Rome expédiait le pour et le contre dans tout le monde civilisé.
Ces collines, par leur engencement, leur étagement, la mobilité des ombres qu’elles se renvoient les unes les autres sur leurs flancs, du jour qu’elles se reflètent, par leur transparence au sommet, et les couches d’or que les rayons glissants du soleil y mêlent à la fleur déjà dorée des genêts, m’ont toujours rappelé les montagnes de la Sabine près de Rome, qu’aimait tant Horace ; depuis que j’ai vu la Grèce, elles me représentent davantage les cimes rondes et à grandes échancrures des montagnes de la Laconie et de l’Arcadie.
Tour à tour apostat de l’une et l’autre loi, Admirant l’Évangile, et réprouvant la foi, Chrétien, déiste, armé contre Genève et Rome, Il épuise à lui seul l’inconstance de l’homme, Demande une statue, implore une prison ; Et l’amour-propre enfin, égarant sa raison, Frappe ses derniers ans du plus triste délire : Il fuit le monde entier qui contre lui conspire, Il se confesse au monde, et, toujours plein de soi, Dit hautement à Dieu : Nul n’est meilleur que moi.
Cécilius, le plus grand de tous de l’aveu de Cicéron et de César, Cécilius était un ancien esclave gaulois (et je m’en réjouis), venu à Rome on ne sait comment. […] Je vous rappelle qu’une représentation à Rome, au temps des Scipions, n’avait pas grand’chose de commun avec une représentation du Vaudeville ou des Variétés. […] La Grèce, le long de ses côtes, a laissé ses colonies, nichées que bercent les ondes ; et Rome, sa marraine et vieille gouvernante, Rome y domine encore par ses monuments fauves. […] Combine, triture, alambique, décompose, précipite tous ces éléments, et, si tu y trouves un atome d’estime, un milligramme d’amour, une vapeur de dignité, je vais le dire à Rome sur les mains. […] Or, elle vient de découvrir qu’elle s’est trompée sur sa vocation ; elle a demandé à être relevée de ses vœux ( « il en a fallu des démarches à Rome !
Les Germains qui avaient envahi l’empire, Goths, Franks et Bourguignons, ces Germains, si aisément vaincus par le spectacle de Rome agonisante, si aisément convertis et baptisés, si vite circonvenus par les évêques et les moines, étaient des prodiges d’humanité et avaient une aptitude merveilleuse à la civilisation, si on les compare à ces hommes sortis des bruyères du Holstein et des sables du Jutland. […] De là la complication ou plutôt le gâchis confus des premiers siècles qui suivirent la conquête, ces imitations maladroites de Rome, ces puériles singeries de grandes choses imparfaitement comprises, et cette corruption réciproque de la civilisation romaine par la barbarie, des instincts barbares par la civilisation. […] Le pape saint Grégoire, au commencement du viie siècle, rencontra dans les rues de Rome de jeunes captifs angles d’une beauté si merveilleuse, qu’il les bénit avec cette jolie parole : Non Angli, sed angeli. […] Rien ne l’arrête, ni le rang, ni la condition, ni la robe ; il se querelle avec des gens d’armes, des ambassadeurs, des aventuriers équivoques, des favoris de rois, des moines et des grands seigneurs, toujours et en tout lieu, au camp, dans la rue, à la cour, à Londres, à Rome, à Lyon, à Paris. […] Il resta peu de temps à Rome, jugeant avec sagesse que son protestantisme trop loquace et trop irrévérencieux ne manquerait pas de le mettre mal avec les autorités ecclésiastiques, contre lesquelles son épée ne lui serait cette fois d’aucun secours.
Et certes dans l’ouverture de mon esprit et peut-être dans la formation de mon talent futur, elle a fait cent fois plus que les illustres maîtres qu’on veut bien me donner… À Rome, le récit de la vie de Mme Gervaisais, de la vie de ma tante, en notre roman mystique, est de la pure et authentique histoire. […] Quand elle meurt au seuil de la chambre papale, cette femme infortunée, Rome meurt en elle à nouveau. […] Maintenant Rome et les barbares, un cliquetis d’armures que rythme toujours l’élégance païenne. […] Sommes-nous assez, nous tous, petits-fils de Rome et d’Athènes, et quelle folie de vouloir exclure de nos études nos livres de raison, nos répondants et nos garants ? […] Il va à Rome.
Voici comment, à Rome, il Pavait racontée dans l’Amphitryon de Plaute : L’airain sonne : à la fois tout s’émeut ; le sol tremble. […] Rome sait, pour tout art, faire au monde la loi, Adoucir aux vaincus la hauteur de son verbe, Mais de qui lui résiste écraser la superbe381 ?
Rejeté vers la politique, il écrivit un pamphlet whig, les Dissensions d’Athènes et de Rome, reçut de lord Halifax et des chefs du parti vingt belles promesses, et fut planté là. […] Au contraire, les partis anglais furent toujours des corps compacts et vivants, liés par des intérêts d’argent, de rang et de conscience, ne prenant les théories que pour drapeau ou pour appoint, sortes d’États secondaires qui, comme jadis les deux ordres de Rome, essayaient légalement d’accaparer l’État.
Oublie-t-on que les citoyens de Sparte, d’Athènes ou de Rome étaient nourris par des troupeaux d’esclaves ! […] cette parodie de la Rome républicaine fraya la route à un nouveau César.
Il n’y a qu’à Rome que nous trouvons le gras des contours. » Celui-là était Carpeaux5, un jeune sculpteur de grand talent. […] » Nous remontons avec Hébert qui nous parle de Rome, de l’Académie, des lignes de la campagne de là-bas avec une voix amoureuse et émue d’un homme qui y aurait là, la patrie de son talent, de ses goûts, de ses bonheurs.
Heureux ceux qui, à Rome, au Vatican120, dans les solennités du culte catholique, ont entendu les mélodies de Leo, de Durante, de Pergolèse sur le vieux texte consacré ! […] Ce que nous demandons aux diverses écoles, sans distinction de temps ni de lieu, ce que nous cherchons au midi comme au nord, à Florence, à Rome, à Venise et à Séville, comme à Anvers, à Amsterdam et à Paris, partout où il y a des hommes, c’est quelque chose d’humain, c’est l’expression d’un sentiment ou d’une idée. […] L’école flamande et l’école vénitienne prennent de plus en plus le pas sur la grande école de Florence et de Rome. […] Il a beaucoup vécu à Rome, il est vrai, et il y est mort ; mais il a aussi travaillé en France, et presque toujours pour la France. […] C’est encore à la France, à son ami M. de Chanteloup, que de Rome il a adressé Le Ravissement de saint Paul, ainsi que la seconde suite des Sept Sacrements, composition immense qui, pour la grandeur des pensées, peut rivaliser avec les Stanze de Raphaël.
Quoiqu’il n’y ait pas entre les diverses parties de ce poème un enchaînement évident et rigoureux, cependant il est facile de concevoir comment le poète passe de l’art catholique de Pise aux ruines païennes de Rome ; comment le spectacle de l’art dégradé le conduit à méditer sur la liberté déchue, sur Naples insouciante et asservie, et enfin à s’apitoyer sur la profanation de l’amour dans les orgies vénitiennes. […] Par une transition naturelle, il va des ruines romaines aux grandes morts qui ont affligé le domaine de l’art ; il passe de Rome à Goetheb et cette comparaison concilie par un admirable accord la justesse et la vivacité. […] Barbier a eu raison de confondre dans un commun regret les ruines de Rome et la mort de Goethe. […] Puisque chacun de ces hommes illustres représente une face, un moment de l’art italien, et que chacun de ces moments appartient tantôt à une ville, tantôt à une autre, n’eût-il pas été simple et naturel de rattacher Raphaël et Michel-Ange à Rome, Titien et le Véronèse à Venise ?
L’enthousiasme fluant et refluant sans cesse dans cette âme avec des bruits immenses, des clameurs de multitude, des tocsins, des cantiques, des grondements souterrains ou des hosannahs dans les espaces lumineux du ciel ; l’enthousiasme de l’orgueil et l’enthousiasme de l’humilité ; l’enthousiasme pour Marie-Antoinette la Guillotinée ; l’enthousiasme pour Benjamin Constant, ce Trissotin du jacobinisme tempéré ; l’enthousiasme contre Napoléon, ce Dieu mortel des Méprisants invincibles ; l’enthousiasme pour Rousseau, ce cuistre de mélancolie et de paternité ; l’enthousiasme pour Necker, ce clair de lune de la face obscène de Gibbon ou de Beccaria ; l’enthousiasme pour Rome ou pour l’Angleterre, pour l’Allemagne ou pour la Russie, pour la Révolution ou pour les monarchies, pour les hommes et pour les choses, pour les idées et pour les sensations ; l’enthousiasme à propos de tout, incompressible, inétouffable, éternel ! […] « Le genre humain, disait le plus grand des orateurs modernes, se serait indigné contre Rome, si elle avait permis à César de mourir comme les autres hommes la gloire de César est si grande qu’elle méritait la couronne d’une grande infortune. […] Cela s’appelle : le Parfum de Rome, Çà et là, Historiettes et fantaisies, Corbin et d’Aubecourt, etc. […] Il y a eu diverses ères dans ce monde : l’ère des juifs, l’ère chrétienne, l’ère des Olympiades, l’ère de la fondation de Rome, l’ère de Nabonassar, l’ère de Mahomet, l’ère de la République française.
Vous savez tous les droits dont le père de famille était investi à Rome : droit de vie et de mort, complet, absolu, réel, sur tous les membres de la famille. […] — Cicéron, — mari de Terentia, laquelle mène comme elle l’entend la maison de Cicéron ; Antoine, — mari de Fulvie, qui portait des bottes, qui voulut passer des revues et en passa ; Metellus, — mari de Claudia, qui, à chaque nouvelle saison, donnait à Rome un nouveau scandale, bravant son mari, tout consul et presque dictateur qu’il était ; César lui-même, dont vous savez toutes les aventures, qui conquit toutes les femmes de Rome et qui ne put pas garder la sienne ; quand on songe à ces choses-là, on ne peut pas s’empêcher de se dire qu’avec leur droit de vie et de mort, ces fiers et féroces quirites en supportaient quelquefois de cruelles. […] J’étais tout-puissant à Rome ; mes ennemis répandent le bruit que je veux me faire roi, et je péris.
Du Bellay, dans son séjour à Rome, et déjà découragé, a fait d’excellentes et de savoureuses poésies ; Ronsard déjà lassé, et sur une corde un peu détendue, a trouvé ses meilleurs accents ; il a composé après 1555 mainte pièce qui échappe presque entièrement à tous les reproches que l’on continue de lui adresser et qu’il ne mérita qu’à ses débuts.
« Je rencontrais à Paris les d’Alembert, les Marmontel, les Bailly chez les duchesses ; c’était un immense avantage pour eux et pour elles… Quand un homme chez nous se met à faire des livres, on le considère comme renonçant également à la société des gens qui gouvernent et des gens qui rient… À la vanité littéraire près, la vie de vos d’Alembert et de vos Bailly était aussi gaie que celle de vos seigneurs. » (Stendhal, Rome, Naples et Florence, 377, récit du colonel Forsyth.)
Je ne sais au fond ce qu’était Cornélie, cette mère des Gracques qui élevait des conspirateurs contre le sénat de Rome et qui les formait à la sédition, vertu des ambitieux populaires.
Des Celtes, ou des Francs, qui sont avec Rome les facteurs de notre nation ?
Et je relis avec mélancolie cette page de M. de Vogüé, dans la préface de son Roman russe : « Il se crée de nos jours, au-dessus des préférences de coteries et de nationalité, un esprit européen, un fond de culture, un fond d’idées et d’inclinations communs à toutes les sociétés intelligentes ; comme l’habit partout uniforme, on retrouve cet esprit assez semblable et docile aux mêmes influences, à Londres, à Pétersbourg, à Rome ou à Berlin… Cet esprit nous échappe ; la philosophie et la littérature de nos rivaux font lentement sa conquête ; nous ne le communiquons pas, nous le suivons à la remorque ; avec succès parfois, mais suivre n’est pas guider… Les idées générales qui transforment l’Europe ne sortent plus de l’âme française. » C’est peut-être qu’elles en sont sorties il y a cinquante ans.
La France, qui trouve tout simple qu’une loi émanée de Paris devienne à l’instant applicable au paysan breton, à l’ouvrier alsacien, au pasteur nomade des Landes, devait trouver tout naturel aussi qu’il y eût à Rome un infaillible qui réglât la croyance du monde.
C’est ainsi, notamment, qu’on explique comment le développement des lettres et des arts a été si rapide et si intense à Athènes, si lent et si médiocre à Rome.
Si on lui demandait ce qu’il croit, il dirait peut-être comme Brunetière : « Allez le demander à Rome. » Et si on lui demandait ce qu’il est, il répondrait : un simple fidèle. […] Il semble qu’il y ait eu au xviie siècle un classicisme pur, brisé et dispersé dans l’espace en trois morceaux ou en trois langues : avec Claude Lorrain à Rome, avec Milton en Angleterre, avec Racine en France. […] De son voyage d’Italie, il a coupé le plus beau morceau pour en faire la Lettre à Fontanes sur la campagne de Rome. […] Tous les chemins mènent à Rome, le diable porte pierre, l’échancrure de Genève et de Coppet conduit à Maillane : conclusion bien inattendue d’un chapitre sur la Romantique schlegelienne. […] D’abord par l’effet d’une force naturelle, parce que le romantisme est la jeunesse, — ensuite parce qu’il est allié aux trois ennemis naturels du classique, du classique français, du classique des « genres communs », du classique de la bonne compagnie, soit 1º l’étranger (les littératures du Nord et du Midi encadrent et aident le romantisme comme les littératures de Rome et du xviie siècle encadraient les classiques) 2º le solitaire (l’isolement est la première attitude du poète romantique comme l’Isolement est la première pièce des Méditations) 3º le populaire, (les références au théâtre et à la poésie populaire, l’appel au peuple comme source et public, le genre populaire du roman donnant au romantisme ses forces d’expansion).
Hallam a remarqué que le pape Nicolas V, honnête homme, protecteur des lettres, est estimé ; mais que Grégoire Ier, violent persécuteur de la raison humaine et si ennemi de toute culture libérale qu’on a pu l’accuser avec vraisemblance d’avoir, par fanatisme, brûlé une foule d’ouvrages de la littérature païenne et dégradé les monuments antiques de Rome, — est Grégoire le Grand. […] Même absurdité chez les éducateurs de Port-Royal, où l’on étudie, où l’on traduit avec zèle les auteurs dramatiques de la Grèce et de Rome, pendant qu’un des maîtres, Lancelot, aime mieux renoncer au préceptorat des princes de Conti que de les accompagner au théâtre11. […] Il constate, avec juste raison, que « la critique a son rôle dans la production même de l’œuvre d’art », qu’à l’exception des épopées primitives ou plutôt de leur matière première, « nous trouvons une opinion, un jugement critique à la base de toute œuvre d’art », et il allègue, à Rome, Cicéron et Catulle ; en Allemagne, Lessing, Herder et Gœthe ; en France, Ronsard, Malherbe, Racine, Molière, Boileau, Voltaire, Rousseau, Chateaubriand, Victor Hugo, comme exemples de cette primauté de la critique. […] Il avait été second prix de Rome, et ses amis lui reconnaissaient du talent. […] Sainte Véronique a sa statue, dans une place d’honneur, sous le dôme de Saint-Pierre, à Rome.
Va, je ne le hais point, dit Chimène à Rodrigue ; et Agrippine, dans Britannicus ; Et ce même Sénèque, et ce même Burrhus Qui depuis… Rome alors estimait leurs vertus. […] Mais, avant d’y venir, il faut encore noter, qu’en dépit de l’Espagne et de l’Italie, comme en dépit de la Pléiade, ni la préciosité ni le cultisme n’avaient triomphé d’un vieux fonds gaulois, qui subsistait donc toujours, et qui s’épanouissait librement en inventions burlesques, ou grotesques, ou peut-être tout simplement grossières, telles que l’Histoire comique de Francion de Charles Sorel (1632), la Rome ridicule du sieur de Saint-Amant (1643), ou le Virgile travesti de Scarron, (1648). […] Cela veut dire, en second lieu, que nous n’imiterons la nature qu’en tant que nous la trouverons conforme ou identique à elle-même dans l’espace et le temps ; de Paris au Pérou, du Japon jusqu’à Rome ; en tant qu’universelle et en tant qu’éternelle. […] Or, de nos jours mêmes, s’il vous plaît, quand vous discutez la question du latin, ou la question plus générale des réformes de l’enseignement ; quand on discute dans les journaux s’il faut ou non maintenir l’Académie de France à Rome, ou le Conservatoire, ou la subvention de la Comédie-Française, qu’est-ce que l’on fait, qu’est-ce que vous discutez ? […] Car, d’abord, ils sont plus ignorants, moins grécaniseurs et moins latiniseurs, moins respectueux d’Aristote et d’Horace, qu’ils considèrent toujours un peu comme des bourgeois de Rome et d’Athènes ; encore moins respectueux de Voltaire, de Marmontel ou de Laharpe, qu’ils ont connus, dont ils ont raillé les ridicules, dont ils estiment peu la personne.
La philologie latine et hellénique n’appartient à personne en particulier, date de Rome et d’Athènes. […] Puis Rome a l’hégémonie et conquiert à sa discipline l’Europe et l’Orient ; elle « enrichit la philosophie ancienne par le développement du droit » : elle instaure une splendide « unité de civilisation ». […] « S’il n’avait tenu qu’à Rome et à la France, aux deux plus hautes autorités de la civilisation européenne, la puissance prussienne eût été étouffée au berceau, le monde n’eût pas connu le fléau prussien. » Et : « C’est un fait que le sombre avenir réservé par la Prusse au monde européen aura été entrevu par la monarchie française et par la papauté. » Restons en France : Louis XIV avait vu juste. […] Soudain nous enchante un peintre moins habile et qui, avant le déploiement de l’art le plus magnifique, ou seul, loin de Rome et de Venise et de Florence, loin des maîtres qui enseignaient la perfection comme un absolu, peignit joliment son rêve modeste, son lent rêve et celui de son village. […] Il a cherché dix ans et n’a été content qu’après avoir trouvé à Rome, dans une vente, la Philosophia naturalis de Roger-Joseph Boscovich, natif de Raguse et qui mourut à Milan l’année 1787, jésuite il est vrai, mais un de ces jésuites « fort libres » qu’il n’a point envie de dénigrer.
Heureuse, jeune et belle, elle est morte, plains-la… Cette expérience que la fantaisie d’une excursion en Elide m’a permis de faire involontairement pour les sonnets d’ouverture de ce recueil de vers, les souvenirs d’autres voyages et des inductions aisées me la démontrent également possible pour les poèmes des Trophées qui suivent ces Essais grecs : Rome et les Barbares, le Moyen Age et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques, la Mer de Bretagne, le Romancero. […] Quand Shakespeare évoquait la Rome de l’antiquité, il en ignorait presque tout. […] Elle a lu et compris les grands maîtres de la psychologie moderne, depuis les candides et sincères Ecossais, Dugald-Stewart et Reid, jusqu’au terrible Kant the world-shattering, comme l’appelle Quincey, « le briseur de mondes. » Elle est libre penseuse, comme pouvait l’être Théodore Jouffroy, sans fanatisme de haine et par honnêteté d’esprit Elle arrive à Rome, et voici que l’atmosphère de la vieille cité catholique l’enveloppe, la pénètre, l’enivre. […] Rome la conquiert, et non pas la Rome humaine, mais la ville, mais les pierres des chapelles, mais la flamme des cierges sous l’ombre froide des cryptes.
Aller à Rome, préter de l’argent à usure, à gros intérét. […] Il est à Rome. […] C’est ainsi qu’on dit, ab urbe conditâ, depuis la fondation de Rome : à coenâ, après souper : secundus à Rege, le premier après le Roi. […] Il commença à enseigner ses erreurs en Egypte, & passa ensuite à Rome où il se fit des disciples appellés Valentiniens. […] Mon petit livre, dit Ovide, tu iras donc à Rome sans moi ?
Il a longtemps vécu à Rome, puis à Munich, dans une solitude complète. […] Elle dit, en parlant de Placide : Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encor le courage et le sang ; Dans mon sort ravalé je sais vivre en princesse. […] Dans un drame en vers et dont l’action a pour théâtre la Rome impériale, cela ne saurait manquer. […] Et elle lui a répondu qu’elle le suivrait partout, car « elle étouffe à Rome… » Mais, au moment où ils vont être heureux, un traître, l’intendant Phormion, un mauvais Grec, affranchi de Métella et qui avait formé le projet insolent d’épouser sa patronne, fait assassiner Gallus par des gladiateurs. […] Des amis intimes de Marcel, M. et Mme Guérin, reviennent de Rome, après une absence de trois ans.
Il faut être raisonnable. » À l’inverse, mais exactement de même, au fond, Pauline, à Rome, il y a deux ans, disait à Sévère : « Si, je vous aime ! […] D’une intrigue de sérail il fait, dans une pièce mal composée du reste, cette histoire romanesque de la mort de Mithridate, le vieux roi, vaincu sur le champ de bataille, trahi dans sa maison, toujours, non seulement indomptable, ce qui est cornélien, mais toujours tout entier, gardant tous les penchants de sa nature complexe, grand roi et sultan, héroïque et perfide, généreux et sensuel et cruel, marchant à Rome et étranglant une sultane infidèle. […] Il va réunir toutes les forces de l’Orient et les lancer contre Rome. […] La haine contre Rome occupe beaucoup de vers dans l’ouvrage, elle tient peu de place dans une analyse si consciencieuse qu’on la fasse, de la pièce. […] Mithridate patriote dit deux ou trois grandes paroles : « Je suis vaincu. » — « Je vais à Rome » ; et, quelque soin qu’ait pris Racine d’insister, et de ralentir le mouvement toutes les fois qu’il est question de ces choses, cela ne peut aller très loin ; tandis que Mithridate amoureux et qui semble ne plus songer à Rome, c’est Mithridate interrogeant ses fils, interrogeant Monime, interrogeant Arbate, et c’est encore toutes les scènes entre Pharnace, Xipharès et Monime. — Et les deux drames vont ainsi, paraissant indépendants l’un de l’autre, et le drame politique beaucoup moins important que le drame d’amour, jusqu’à ce que, au quatrième acte, Mithridate se trouve enfin, non plus occupé tantôt d’amour et tantôt de guerre, mais bien réellement partagé entre ses deux passions, parce que sacrifier Xipharès à sa jalousie, c’est se priver d’un allié dont son patriotisme a besoin.
Prononcerions-nous donc par hasard le latin comme à Rome, ou mettrions-nous sur le grec l’accent des fruitières d’Athènes ? […] De même, à Rome, les premiers historiens semblent avoir été des poètes, et la primitive histoire semble s’y être constituée d’une sorte d’agglomération et d’arrangement des fragments dispersés de l’épopée populaire. […] « En ce pays-là, nous dit-il, elles vont de Tours à Angers, d’Angers à La Flèche, de La Flèche au Mans, du Mans à Alençon, d’Alençon à Argentan ou à Laval99. » Évidemment ce n’est pas un itinéraire que les comédiens soient tenus de respecter ; tout chemin mène au Mans comme à Rome ; il n’y a pas commandement exprès de suivre l’un plutôt que l’autre, mais enfin il est à remarquer que sur aucun point de ce parcours on n’a signalé jusqu’ici le passage de la troupe de Molière100.
Pour se perfectionner dans son art, il faisait un séjour de quatorze mois à Rome, d’où revenant en France, au mois de janvier 1660, émerveillé des beaux pois en cosse, qu’il trouvait aux environs de Gênes, il en faisait cueillir deux paniers par les paysans, qui lui apportaient avec quantité de boutons de roses, dont le tour de leurs champs est garni, et certaines herbes propres à les conserver dans leur fraîcheur. […] Guillaume, le directeur de l’École de Rome, de retour depuis trois jours de Paris, avant le départ de Zola, voulait improviser un dîner.
» Villers, pour mieux démontrer les bienfaits de la Réformation, s’était posé à lui-même la question suivante : Que serait-il arrivé en Europe, et en quel sens auraient marché les choses et les esprits, si la Réformation n’avait pas eu lieu et si Rome avait triomphé de Luther ? […] C’est pour moi le voyage de Rome. […] « L’apparition d’Anaxagore à Athènes est un événement très-analogue à l’ambassade de Carnéade à Rome, par les conséquences qu’elles eurent pour la culture de l’un et l’autre de ces peuples. » 61.
Il la connaissait presque tout entière et avait séjourné à Rome, à Florence et à Venise. […] Laissons-les dire et suivons M.Barrès quand il nous montre le Crétois Théotocopuli, ayant passé par les écoles de peinture de Venise et de Rome et façonné à leurs magnificences de couleurs, prenant soudain contact avec un milieu nouveau pour lui et qui devait bientôt le dominer entièrement au point qu’il devint, comme le dit M. […] Lucien Corpechot et aux chapitres élégants et substantiels où il nous montre ce que fut, chez divers peuples de divers époques, le jeu magnifique et charmant qui consisté à disposer les arbres, les fleurs et les eaux en vue d’une satisfaction esthétique, aussi bien en Perse qu’à Rome ou à Byzance.
Il s’agit pour lui de « réaliser sur la France du dix-neuvième siècle ce livre que nous regrettons tous que Rome, Athènes, Tyr, Memphis, l’Inde ne nous aient pas laissé sur leurs civilisations… » Pensant de la sorte, avec quelle tension sérieuse de toutes ses facultés il aborde des sujets où il distingue, où il nous force à distinguer le jeu des toutes-puissantes forces supérieures, dont nos destinées individuelles ne sont qu’un accident ! […] Pour Paul de Saint-Victor, cette éducation classique avait été reçue à Rome même, sous la direction de son père, un poète délicat du premier Empire, connu par une traduction d’Anacréon. […] … » Pour le dénonciateur du Mirage oriental, la défense de la croix veut que le croyant sache tenir l’épée, parce qu’il est sous le coup d’une menace perpétuelle et que cette civilisation traditionnelle, dont la France a été, après Rome, le meilleur soldat, pourrait être ruinée demain par l’invasion des races inférieures que travaille en Orient une sourde et constante fermentation de révolte contre nous. […] Je les entends, l’un et l’autre, discuter sur Platon et sur Aristote, puis Richepin parler des poètes de Rome et réciter, avec cette mémoire infaillible qu’il conserva jusqu’à la fin, des morceaux de Juvénal et de Claudien.
Je sais que Voltaire (préface de Rome sauvée) a pu plaider avec avantage la cause de cet autre talent universel, et citer de fort beaux vers sur le combat de l’aigle et du serpent, qu’il a lui-même à merveille traduits.
vous faites l’expédition de Rome ; il était à deux doigts de sa perte : vous le sauvez au temporel ; le lendemain vous lui demandez pour cardinal le plus raisonnable, le plus sage ecclésiastique de France ; vous son sauveur (après Dieu), vous le lui demandez par vos ministres, par vos ambassadeurs, — par un mot de votre main : il vous le refuse avec délices.
Ce Marcellus romain, au lieu de mourir comme Caton ou Brutus, ou de plier de mauvaise grâce comme Cicéron, avait pris l’exil comme un intermédiaire entre la persécution et l’abjection ; il s’était retiré volontairement dans l’île de Mytilène ; il y vivait d’études compatibles avec la tyrannie et avec la liberté ; il avait conservé ses amis à Rome, et entre autres Cicéron qui lui écrivait sans cesse d’y rentrer afin d’avoir un complice de sa faiblesse.
Les correspondances avec Rome, découvertes par d’infidèles agents, furent les preuves de la conspiration ; Norfolk monta sur l’échafaud ; Marie fut resserrée dans une captivité plus étroite.
Personne ne les y avait introduites, sinon cette douce autorité qu’exerçaient les arts de la Grèce vaincue sur Rome victorieuse : Græcia capta ferum victorem cepit… et que sentirent, quinze siècles plus tard, ces vieillards de la Renaissance, qui venaient s’asseoir sur les bancs des écoles pour y apprendre la langue de l’Iliade.
Comme la plupart des phénomènes de ce siècle, qui sont des exemples de dégénération, comme les a appelés Ray-Lankester, la mimique de nos opéras et nos opéras eux-mêmes en sont au même point qu’au dix-huitième siècle, lors de la splendeur de ce genre de spectacles, quand ce n’était qu’une série de tableaux vivants exécutés à Vienne, à Rome ou à Paris, pour un public blasé et riche.
Il obtint le Grand Prix de Rome en 1872 avec sa cantate Calypso et il composa plusieurs opéras.
Souvent, à Rome, en voyant une de ces madones merveilleuses auxquelles la dévotion du Midi fait des toilettes d’idole péruvienne, je me suis demandé si le groupe fervent des fidèles agenouillés autour de sa niche adorait en elle, la robe ou l’image.
La langue qu’il avait à sa disposition était presque entièrement formée à l’image de celle d’Athènes ou de Rome, saturée d’images antiques, encombrée de mythologie.
Jadis à Rome les orateurs faisaient leurs débuts en accusant les citoyens les plus illustres ; mais s’ils étaient des agresseurs, du moins ils n’étaient pas des juges.
Ainsi, à Rome, avant le Christianisme, il n’était pas permis à la courtisane de porter des cheveux noirs, — les cheveux de la race, — portés seulement par les matrones romaines.
Il y prit aussi des scrupules ; lui si prompt a juger, si violent, si libre quand il faut railler « un cuistre violet », transpercer les jésuites ou démasquer la cour de Rome, il s’arrête au seuil de l’histoire, inquiet, n’osant avancer, craignant de blesser la charité chrétienne, ayant presque envie d’imiter les deux ducs « qu’elle tient enfermés dans une bouteille », s’autorisant du Saint-Esprit qui a daigné écrire l’histoire, à peu près comme Pascal qui justifiait ses ironies par l’exemple de Dieu.
Il ne s’agit pas du fond de la pensée, qui est de faire entendre que César n’avoit exercé aucune cruauté dans la ville de Rome ».
Ils furent ensemble à Rome, où Rabelais obtint du Saint-Père le pardon de ses anciens égarements. On a de lui quelques lettres, écrites de Rome à l’évêque de Maillezais, l’un de ses protecteurs. […] Ainsi la lettre de bourgeoisie offerte à l’auteur par la ville de Rome, et insérée tout au long dans son troisième livre : exemple des puérilités qu’un esprit supérieur peut mêler à des pensées d’un ordre tout opposé. […] Il insiste pour que ce pouvoir soit restitué aux parents dans toute son étendue, tel que l’ordonnait l’ancienne loi de Rome, y compris le droit de vie et de mort : « Tout ce que j’ay dit servira pour monstrer qu’il est besoin en la Republique bien ordonnee rendre aux pères la puissance de la vie et de la mort, que la loy de Dieu et de nature leur donne127. » Charron, comme nous l’avons vu, ne va pas si loin que Bodin ; il reste même en arrière de Montaigne. […] Son esprit propre, ce qu’il a d’incompatible avec Rome, ne s’était pas encore nettement dégagé.
Il lie ses idées ; il redouble ses expressions ; il mesure et prolonge les crescendo ; il construit les périodes ; il équilibre sa phrase ; il atteint naturellement au rythme et à l’ampleur ; il est orateur dans le vrai et noble sens du mot ; car il démontre et il explique, et quoiqu’on le considère le plus souvent comme un esprit foncièrement moderne et foncièrement coloriste, j’ose dire que par la logique naturelle, par le développement progressif, par les symétries involontaires de ses idées et de son style, il est Latin, Italien, Français si l’on veut, en tout cas partisan et admirateur involontaire de cette grande école de rhétorique et d’éloquence qui, née à Athènes et à Rome, s’est transmise à travers le xviie siècle jusqu’à nous. […] Tout gratuit ; le Louvre, le Luxembourg et le Cabinet des estampes, à deux pas ; une bibliothèque spéciale de dessins et de livres sur les arts ; huit cours d’histoire et de science générale ; quatorze maîtres, architectes, peintres, sculpteurs, graveurs, choisis parmi les plus renommés, devant qui, le soir, les jeunes gens dessinent, modèlent ou tirent leurs lignes ; des modèles, hommes et femmes, sous la main ; onze cents élèves ; des concours d’élèves peintres et sculpteurs tous les six mois ; les travaux des élèves architectes jugés tous les deux mois ; chaque année les prix de Rome, et le droit pour les premiers élèves de passer quatre ans en Italie avec une pension ; la théorie et la pratique, l’enseignement et l’émulation, les maîtres et les documents, toutes les puissances et toutes les ressources rassemblées eu un centre, comme en une fontaine qu’on érige au milieu d’une place pour recueillir les eaux lointaines, et qui, par une suite ménagée de canaux et de descentes, les verse sans perte à la portée de tous. […] Le génie a maintenant plus d’espace qu’autrefois ; il est moins étroitement confiné dans sa nation et dans son temps ; il peut, à force de patience et d’énergie, s’en retirer, habiter ailleurs, se faire un asile et un cloître. — Vous trouveriez ici un homme qui, pendant soixante ans, n’a regardé que votre ciel ; à Rome ou à Paris, absent, présent, il le voyait toujours, et il le voyait avec des yeux du xvie siècle. […] Autant vaudrait demander a nos villageois s’ils sont whigs ou tories, s’ils préfèrent la constitution de Rome à celle d’Athènes. […] Pendant quatre ans, à Rome, il avait regardé et rêvé, disant « que les maîtres anciens ont tout pris et qu’après « eux il n’y a plus rien à faire. » Il peignait des portraits, des tableaux de genre qui ne lui plaisaient pas ; s’il produisait, c’était à contre-cœur et pour vivre.
Les légats (nous dirions aujourd’hui les résidents) de Syrie le surveillaient, le remerciaient officiellement lorsqu’il élevait des autels à César et à la « déesse Rome », dirigeaient sa politique extérieure et lui laissaient faire, dans les limites de ses frontières, à peu près tout ce qui lui plaisait. […] Les deux jeunes princes Alexandre et Aristobule, fils d’Hérode, avaient étudié à Rome, dans la maison d’Asinius Pollion où ils avaient pu connaître Horace et Virgile. […] « Un penchant mélancolique l’entraînait, lui aussi, au fond des bois… Il a prêté l’oreille au sourd mugissement de l’orage et regardé l’arc-en-ciel sur les collines pluvieuses… » Comme eux aussi, comme leur maître à tous, le mélancolique René, avec autant de piété, moins d’emphase, et plus de science, « il a visité les peuples qui ne sont plus ; il est allé, s’asseyant sur les débris de Rome et de la Grèce, pays de forte et d’ingénieuse mémoire, où les palais sont ensevelis dans la poudre et les mausolées des rois cachés sous les ronces ». […] Il étudia les genèses, il fit le tour des mythologies, s’arrêtant à Rome où le Crucifié ouvre sur le monde ses bras navrés et ses mains clouées ; aux berges du Gange, où les ascètes laissent errer leur vue sur la fantasmagorie de l’être. […] Les lettrés de Rome, au temps des mauvais empereurs, auraient peut-être savouré cette forme délicieuse du suicide.
Rajeunie par la sève d’une race neuve, l’idée impériale se fixait sur un sol nouveau, poussait des rejets en tous sens, étendait ses rameaux vers Constantinople, vers Rome, vers les cités glorieuses où son germe avait levé, où ses premières floraisons s’étaient épanouies. […] Il était accompagné par l’abbé Duchesne, qui est maintenant directeur de l’École française de Rome. […] En général, les monuments de Rome et de Byzance nous ont coûté d’inestimables trésors. […] Heureusement, Rome, Byzance et lord Elgin n’ont pas tout pris.
» Longuement, douloureusement, il marque les étapes du suprême voyage de la mourante, en train d’aller, contre toute prudence humaine, du Mont-Dore à Rome afin d’entendre encore la voix de René. Il a lui-même accompli le pèlerinage de Rome pour visiter dans l’église de Saint-Louis le tombeau de Pauline. « Il nous semblait », dit-il, « qu’après nous être incliné sur ses cendres, nous serions plus digne de parler d’elle. » Il a contemplé le bas-relief dont M. […] Quand Pauline de Beaumont mourut à Rome, elle ne put se retenir d’avouer à Chateaubriand qu’elle ne s’était pas sentie aimée par lui. […] On l’a remarqué souvent : deux milieux sont particulièrement favorables à la production poétique ceux qui sont raffinés au plus haut point, comme l’Athènes du siècle de Périclès, comme la Rome du siècle d’Auguste ; ceux qui sont incultes et rudes comme la Grèce des poèmes homériques, comme les campagnes où grandit même aujourd’hui la charmante fleur des chansons populaires. […] Alphonse Daudet, attestent cette préoccupation, que Balzac avait exprimée déjà dans la préface de la Comédie humaine : « En lisant les sèches et rebutantes nomenclatures de faits appelées histoires, qui ne s’est aperçu que les écrivains ont oublié dans tous les temps, en Egypte, en Perse, en Grèce, à Rome, de nous donner l’histoire des mœurs ?
Tout ainsi donc que la vérité serait de tous les temps et de tous les lieux, la même à Paris qu’à Rome, et telle enfin, selon le mot de Malebranche, que l’on ne puisse pas concevoir qu’un Chinois refusât d’en tomber d’accord « après l’avoir bien considérée » ; tout de même, la beauté serait universelle et se réduirait pour nos classiques du xviie siècle au peu qui subsiste de l’homme ou des choses, quand on en a successivement éliminé, par analyse et par abstraction, toutes les particularités qui déforment l’idéal lui-même en le caractérisant. […] En effet, premièrement, il n’est pas prouvé que le christianisme contemporain — celui de la Rome catholique ou celui de la Rome protestante — soit identiquement le même que celui de Pascal ; et, en second lieu, le christianisme n’est plus pour nous l’unique religion qui rende raison, en les conciliant dans une synthèse supérieure, des contrariétés de la nature humaine : il y en a d’autres. […] On raconte à ce propos que Prévost avait sollicité sa translation de la congrégation de Saint-Maur à celle de Cluny, moins sévère, que la cour de Rome la lui avait accordée, et que l’évêque d’Amiens allait la « fulminer », quand le pénitencier du diocèse, alléguant les désordres et la frivolité notoires du requérant, en aurait arrêté les effets. […] Réciproquement, l’influence que Rousseau continue d’exercer sur les prédicants de la Rome protestante est une autre raison pour Voltaire.
» On le promène invisible par tout l’univers, puis à Rome, parmi les cérémonies de la cour du pape. […] — Une maison de catins repentantes. — Est-ce que les nobles de Rome l’ont bâtie pour leurs femmes, qu’on m’envoie loger là ?
Mais, à la différence de la Grèce, qui renvoyait les fils de Rome dans leur pays, policés par ses philosophes et ses poètes, et conquis au goût des lettres et des arts, l’Italie du seizième siècle renvoyait en Espagne ses élèves espagnols, gâtés par le bel esprit, qu’elle tenait plus en honneur que le génie. […] Mais Chapelain faisait alors partie de l’ambassade de M. de Noailles à Rome.
L’homme et Rome. […] Ainsi le monde chrétien allait rejeter Zeus mais n’allait pas rejeter Platon, ni Homère ; ni peut-être même assez Aristote. — Et encore, dans ce Polyeucte, naïvement et je dirai presque délicieusement Rome et la province : Gendre du gouverneur de toute la province . — Et l’œuvre est aussi parfaite, aussi irréprochable, aussi irrécusable, aussi impeccable en théologie qu’en poétique. […] De Jérusalem à Paris (Athènes, Rome, Florence, jalonnent cette voie), un seul geste spirituel traverse l’humanité, long soulèvement sacré qui louche au loin les races lentes ou basses, les étonne, les irrite, et bon gré mal gré les élève. […] Il savait trop qu’il y avait eu Rome et la Grèce. […] (Le centre est Rome).
Milan, Florence, Bologne, Rome, Naples, ont déjà subi tant de littérature, qu’on n’a plus le courage de les coucher encore sur le papier et qu’on laisse volontiers dormir, en de vieux cartonniers, les notes qu’on a prises, avec une ferveur adolescente, dans les trattorie du cours Magenta, dans la Loggia dei Lanzi, sur la place d’Espagne, et sur cette Strada della Marinella, où se dresse, si farouche, la silhouette du château Saint-Elme. […] À Rome, près de cette vieille forteresse triste, qui s’appelle le palais de Venise, il y a un vicolo di Madama Lucrezia, qui est la plus belle entrée de coupe-gorge que l’on puisse rêver, et où le souvenir obsédant des tueries vous guette au passage. […] L’histoire de la fondation de Rome apparut soudain plus claire à l’explorateur de l’Asie centrale, lorsqu’il arriva à Tcharkalik, et qu’il vit naître presque sous ses yeux une ville nouvelle.