« Je ne me permets qu’un mot, dit-il dans les Contemporaines, sa Comédie Humaine, pour achever de répondre à l’éternelle critique de la vulgarité des Personnages. […] Après une longue et complaisante énumération de tous les personnages de la comédie italienne, description de gestes, de personnages, pour ainsi dire pris sur une peinture ou une gravure, il en arrive, comme toujours, au moment où il faut exprimer un sentiment : la fête est finie, on s’en va. […] Cela s’appelle allonger la sauce, * * * La Comédie parisienne, dirigée par M. […] Gozlan, « tout ce qu’il écrivait, livres, articles, romans, drames, comédies, n’était que la préface de ce qu’il comptait écrire ». […] À la Comédie-Française on mettra bien une comédie à la hauteur des tragédies, mais en peinture, la gaieté est répudiée par les idéalistes qui diront toujours du mal des faiseurs de magots.
Il fait jouer de gaies comédies et des drames larmoyants. […] Satiriques et bouffonnes en apparence, elles sont parmi les rares comédies poétiques du dix-huitième siècle. […] Aussi sa comédie s’approprie-t-elle à la musique. […] Il est l’âme alerte, ironique, endiablée de toute cette comédie. […] Il assista, chef-d’œuvre par chef-d’œuvre, à la naissance de la Comédie humaine, et il signala à peine au passage ce prodigieux événement littéraire.
Le Coupable C’est d’abord un tableau très lumineux, très enlevé de la vie de jeunesse, puis une comédie sociale, puis un drame terrible et sombre que M. […] Quoi de plus charmant que ce quatrain dit par « une bergère » dans la comédie jouée au Mont-de-Marsan ? […] Une trentaine de nouvelles composent ce volume, qui contient, résumés en une forme claire, avec une verve toujours rajeunie, les sujets de très amusants vaudevilles, de fines comédies et de drames émouvants. […] Ces nouvelles ou saynètes, car elles sont toutes dialoguées, promènent le lecteur un peu partout, et sont chacune des sortes de comédies réduites ; car M. […] M. de Talleyrand, en effet, grand premier rôle dans la comédie de son temps, évocateur autorisé des principaux événements de toute une époque, avait le droit, en prenant la plume, de s’adresser à l’univers entier ; et il a réussi tout juste à n’intéresser personne.
Il n’omet pas un détail ; il décrit jusqu’à leur costume ; de chacun de ces souvenirs de jeunesse, il tire une comédie, une idylle, un drame en règle avec exposition, lutte de caractères, catastrophes, dénouement. […] Freytag, et c’est celui qui est peint des couleurs les plus vives : là est la comédie, là est le drame. […] Je suppose qu’il aura beaucoup admiré dans sa jeunesse les Jeux de l’Amour et du Hasard et qu’il n’est point fâché de renouveler chez lui la comédie. […] Nous fîmes des romans et des comédies. […] Dans une comédie en un acte « mêlée d’ariettes », il ne faut pas s’attendre à trouver de suicide.
Et la comédie académique est assurément une des plus drôles. […] Pierre J’y vois la preuve que tout est dans Shakespeare, même la comédie rosse.
L’ouverture des Noces de Figaro me fit apparaître d’avance toutes ces scènes badines, gaies, rieuses, amoureuses, semi-sérieuses, intriguées, nouées et dénouées comme des fils d’or et de soie qui s’entrecroisent, qu’on trouve, qu’on perd et qu’on retrouve dans la trame de la comédie de Beaumarchais. […] En causant un jour avec lui, il me demanda si je pourrais aisément réduire en drame la comédie de Beaumarchais intitulée les Noces de Figaro.
Est-ce que, depuis le psaume jusqu’à la chanson, depuis l’épopée jusqu’à l’épigramme, depuis l’ode jusqu’à l’élégie, depuis la tragédie jusqu’à la comédie, depuis le discours politique jusqu’à l’entretien familier, chacun de ces artistes de la main n’a pas son parallèle dans un des grands artistes de l’esprit, auquel on le compare involontairement dès qu’on le nomme ? […] Je dirais encore que la peinture est une illusion du pinceau, une comédie sur la toile, qui vous montre des saillies où tout est plat, des formes où il n’y a que des ombres, tandis que la musique est une réalité.
D’ailleurs je n’étais pas tout à fait à mon aise, et il me semblait qu’il me valait mieux aller voir une comédie gaie que de me rendre en aussi belle compagnie. — Le soir, une heure avant le théâtre, je me rendis chez Goethe. […] Thiers, à propos du drame imité de Shakespeare, « qui mêle la tragédie à la comédie, le terrible au burlesque », il dit à Goethe : « — Je suis étonné qu’un grand esprit comme vous n’aime pas les genres tranchés. » « On affirme que les Mémoires de M. de Talleyrand donneront encore des détails sur cette entrevue historique. » 14.
A Paris, Rousseau apportait quinze louis, une comédie de Narcisse, et un système nouveau de notation musicale qui devait lui donner gloire et fortune. […] Et avec les livres des grands esprits, c’étaient les idées de tout le monde, les lieux communs de l’esprit public qui pouvaient instruire Rousseau ; depuis longtemps, depuis Montaigne même, flottaient dans les esprits, circulaient dans les livres, l’antithèse du civilisé et du sauvage, et le paradoxe qui met du côté de celui-ci la supériorité de raison et de vertu : ces idées ne s’étaient-elles pas produites jusque sur la scène de la Comédie Italienne, avec l’Arlequin sauvage de Delisle, et l’âne de son Timon ?
Lesage usa des auteurs espagnols comme Molière avait usé des auteurs de comédies : il y prit son bien. […] Le disciple de Molière n’a pas eu sa haute comédie, il s’est arrêté à son École des femmes.
Jadis, même dans la plus vaste de nos œuvres, dans L’Éducation sentimentale, si l’on ne conçoit, en effet, comme un tout La Comédie humaine ou Les Rougon-Macquart, un homme ne s’est ainsi attaqué à la tâche de donner une image adéquate et compacte de la vie, avec une pareille et si forte ardeur à saisir tout l’existant d’un coup, à le transcrire et le consigner perçu dans son extension matérielle et idéale, de temps et d’espace, de beauté, de grâce, d’énergie, de violence, de pathétique, de pensée. […] La grandeur du mal, la beauté artistique des vices, tous ces actes coupables, passionnés et calculés qui souillent d’ombres vigoureuses le monde et dont l’âpre analyse fait la gloire de La Comédie humaine, est ignorée, et quand l’écrivain russe s’attaque dans Anna Karénine à la liaison adultère de deux amants, éperdument épris pourtant, c’est avec de singuliers ménagements et en négligeant de décrire les transports de félicité qui eussent dû compenser les infortunes finales.
Cependant les lettrés du xviie siècle annonçaient que l’Adone effacerait à jamais le Roland furieux, la Divine Comédie et l’Iliade d, et des foules en délire promenaient des bannières, où l’on proclamait que l’illustre Marin était « l’âme de la poésie, l’esprit des lyres, la règle des poètes… le miracle des génies… celui dont la plume glorieuse donne au poème sa vraie valeur, aux discours ses couleurs naturelles, au vers son harmonie véritable, à la prose son artifice parfait… admiré des docteurs, honoré des rois, objet des acclamations du monde, célébré par l’envie elle-même, etc., etc. ». […] À sa mort il a laissé une liste de manuscrits : La Duchesse d’Alba, le Tambour Robin, l’Hermite du lac, l’Épée de Brennus, Perrine ou la Nouvelle Nina, l’Intrigue de cour, comédie en trois actes, la Permission, Joseph ou l’Enfant trouvé, etc., ces ouvrages sont perdus ou égarés.
Tristan Bernard avec ses comédies et les merveilleuses et émerveillantes histoires de ses Amants et Voleurs, un Mari pacifique, Les Mémoires d’un jeune homme rangé, M. […] Or, il a publié Eva Tumarche, La Demoiselle de Comédie, Le Tigre et Coquelicot, Pantins et Ficelles, des romans réalistes et ironiques qui apportaient du nouveau.
Les partis qui allaient consommer l’odieux attentat de 1830 et qui l’avaient préparé par une comédie de quinze ans, ne trouvaient pas assez leur compte au livre d’Audin pour en faire grand état ou grand bruit. […] On a dit que dans sa jeunesse Audin s’essaya aux comédies ; mais il se détourna bien vite de ces amusettes, la grande affaire des peuples qui meurent dans un ennui affreux.
Mais je vois bien où vous en voulez venir en faisant ainsi le niais et l’ignorant, c’est en intention de me la faire nommer, et je le ferai. » Et il nomme sa maîtresse Gabrielle comme réunissant évidemment les trois conditions : « Non que pour cela, ajoute-t-il un peu honteusement et en faisant retraite à demi, non que je veuille dire que j’aie pensé à l’épouser, mais seulement pour savoir ce que vous en diriez, si, faute d’autre, cela me venait quelque jour en fantaisie. » On voit quelle vive et vraie conversation il s’est tenu entre le roi et Sully dans ce jardin à Rennes ; il n’y a manqué pour faire une excellente scène de comédie historique que d’avoir été racontée par les secrétaires un peu plus légèrement.
[NdA] N’est-ce pas ici, au sérieux, la leçon pratique que Molière a mise partout en action dans ses comédies ?
Le mouvement de l’amour-propre nous est si naturel, que le plus souvent nous ne le sentons pas, et que nous croyons agir par d’autres principes. » La Rochefoucauld, de même, a dit avec plus de grandeur : « L’orgueil, comme lassé de ses artifices et de ses différentes métamorphoses, après avoir joué tout seul tous les personnages de la comédie humaine, se montre avec un visage naturel, et se découvre par sa fierté ; de sorte qu’à proprement parler, la fierté est l’éclat et la déclaration de l’orgueil. » Un des hommes qui ont le mieux connu les hommes et qui ont su le mieux démêler leur fibre secrète pour les gouverner, Napoléon, a fait un jour de La Rochefoucauld un vif et effrayant commentaire.
C’est bien un livre à lire en sortant d’entendre le dialogue net et acéré d’une comédie d’Alexandre Dumas fils, ou d’applaudir Les Faux Bonshommes, entre deux articles de Taine.
Qu’aurait-il été sans ce jour inattendu qui lui fut ouvert sur le plus grand monde, sans cette place de coin qu’il occupa dans une première loge au grand spectacle de la vie humaine et de la haute comédie de son temps ?
Il a le mérite, qui devient rare, d’écrire des comédies en vers, et dans une versification svelte, vive, limpide, élégante.
Plaute n’y cherchait pas tant de malice lorsque, parlant d’une de ses comédies empruntées de Philémon et traduites du grec en latin, il disait : « Plaute l’a traduite en barbare (Plautus vortit barbare) », entendant simplement par là tout ce qui n’était pas grec.
Molière, sans songer précisément à la politique, en avait sans doute tiré des jours profonds pour la peinture morale de l’espèce, pour sa comédie dont le rire inextinguible ne saurait faire oublier les sanglantes morsures et les perpétuelles insultes à la guenille humaine.
Le théâtre français, dans sa partie sérieuse, émouvante et pathétique, dans ce qui n’est pas la comédie, a déjà eu une double existence bien distincte et qu’on peut dire accomplie.
Il a dans la pensée un type de théâtre à lui, une scène idéale de magnificence et d’éclat, de poésie en vers, de style orné et rehaussé d’images, de passion et de fantaisie luxuriante, d’enchantement perpétuel et de féerie ; il y admet la convention, le masque, le chant, la cadence et la déclamation quand ce sont des vers, la décoration fréquente et renouvelée, un mélange brillant, grandiose, capricieux et animé, qui est le contraire de la réalité et de la prose : et le voilà obligé de juger des tragédies modernes qui ne ressemblent plus au Cid et qui se ressemblent toutes, des comédies applaudies du public, et qui ne lui semblent, à lui, que « des opéras-comiques en cinq actes, sans couplets et sans airs » ; ou bien de vrais opéras-comiques en vogue, « d’une musique agréable et légère, mais qui lui semble tourner trop au quadrille. » Il n’est pas de l’avis du public, et il est obligé dans ses jugements de compter avec le public.
C’est dans des Notes (comme il les intitule), mises en tête de sa petite comédie en vers, Corneille à la bulle Saint-Roch (Dentu, 1802).
Qu’Alfred de Musset laisse courir ces charmantes comédies qui ont déridé même les classiques sévères, que Quinet écrive sur Strauss avec une imagination tempérée par les faits, tout le monde applaudit.
Je parlerai dans un autre chapitre de la gaieté des comédies, de celle qui tient à la connaissance du cœur humain ; mais il me paraît vraisemblable que les Français ne seront plus cités pour cet esprit aimable, élégant et gai qui faisait le charme de la cour.
Avec une prodigieuse puissance, il nous donne les âmes et les corps, les actes avec les puissances : et, mieux que la farce, il prépare l’éclosion de la comédie de Molière.
On a là une scène de comédie qui rappelle celle du Tartuffe, quand Elmire, pour convaincre son mari, l’a caché sous la table.
Depuis le 13 Vendémiaire (jour de la victoire de la Convention par le canon de Bonaparte), le découragement est général : ce qui n’empêche pas le beau monde d’aller à la Comédie en passant sur les pavés encore teints du sang de leurs parents ou voisins tués par la mitraille de Barras.
Mais au premier rang dans l’ordre de la beauté, il faut placer ces grandes fables morales Le Berger et le Roi, Le Paysan du Danube, où il entre un sentiment éloquent de l’histoire et presque de la politique ; puis ces autres fables qui, dans leur ensemble, sont un tableau complet, d’un tour plus terminé, et pleines également de philosophie, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes, Le Savetier et le Financier, cette dernière parfaite en soi comme une grande scène, comme une comédie resserrée de Molière.
Nous englobons, sous le nom de « comédies », des œuvres très dissemblables ; par exemple, des tableaux de mœurs, des revues, qui n’ont de dramatique que la forme dialoguée, mais qui sont sans action et sans caractères.
Tout le temps du dîner, Gautier semble jouer une comédie italienne avec les bonnes de la maison, en les menaçant de les estrangouiller au sujet d’une assiette mal essuyée, ou d’une sauce tournée, pendant que la plus jeune des deux filles se pose sur la joue, une mouche faite de je ne sais quoi de noir, en se servant, pour miroir, du manche de sa fourchette Samedi 6 mai Ce matin, très matin, on a sonné. […] Le diplomate, presque ecclésiastique qu’il y a en lui, laisse percer de ces comédies une sourde colère. […] Il m’a semblé que tous les vieux portraits de ce foyer sévère, les ancêtres de la Tragédie noble et de la Comédie grave, les Orosmanes à turbans et les reines à poignard, fronçaient le sourcil devant le lutin du carnaval de l’Opéra.
Ce serait un ouvrage bien intéressant que l’histoire des variations de la critique sur une des œuvres dont l’humanité s’est le plus occupée, Hamlet, la Divine Comédie ou l’Iliade. […] Aujourd’hui, ainsi que le gentilhomme de la comédie, nous voulons que nos livres favoris, nos romans, parlent d’amour. […] Mais le reste n’a plus la moindre ressemblance avec la comédie de Molière. […] Mais qu’il ait songé aux jansénistes, en faisant sa comédie, c’est ce que je suis bien tenté de croire, et chaque jour davantage. […] Il se comparait lui-même complaisamment au bourru de la comédie.
Cros ne connut que peu de mes vers libres (de ce temps-là) et nous passâmes à des projets de collaboration, drames, comédies et surtout traductions poétiques d’œuvres purement musicales. […] Ceci dit, pour réduire à ses proportions exactes la responsabilité de Georges Vanor dans la comédie des erreurs qui se joua toujours, en ces temps lointains, à propos de nous. […] Verlaine a surtout regardé les Watteau, il a considéré les personnages des bergeries et de la Comédie Italienne comme des types immortels, pouvant contenir toute fantaisie ; et si vous voulez qu’il y ait symbole, ce serait dans les Fêtes Galantes, toutes les gaietés et les petits pas du début se terminant par le si triste colloque sentimental. […] Des drames qui sont plutôt des comédies d’intrigues revêtues d’une phraséologie large et munis d’une fin terrifiante. […] Truffier, une farce rajeunie, la farce du Mari refondu, qui est bien médiocre et une petite comédie, Fleurs d’Avril, où les jolis couplets abondent, et dont le scénario fin et naïf est bien de sa veine.
En 1828 il écrit Marion de Lorme, drame en vers, qui est interdit par la censure, en 1849 les Orientales, en 1830 Hernani, joué à la Comédie française, acclamé par la jeunesse littéraire du temps, peu goûté du public.
Souvent il riait d’un rire silencieux, pareil à celui de Chingachgook, le Mohican, aux comédies qui se jouaient dans sa cervelle, et, quand il parlait, on croyait voir apparaître une procession de figures fatales, faisant, des grimaces et des culbutes, s’esclaffant de rire, vous tirant la langue en disparaissant subitement comme des ombres chinoises. […] Nous ignorons ce que cette comédie qui avait été reçue à l’Odéon, si nos souvenirs ne nous trompent, peut-être devenue. […] La pièce qui portait ce sous-titre Hernani ou l’Honneur castillan, a pour fatalité el pundonor, cette ananké de tant de comédies espagnoles ; Jean d’Aragon y obéit, mais ce n’est pas sans regret ; la vie lui est si douce quand sonne le rappel du serment oublié, et il suit doña Sol dans la mort plutôt qu’il ne tient sa promesse. […] On nous demandera sans doute si d’origine l’exécution de la pièce était supérieure à celle d’aujourd’hui ; à l’exception du vieux Joanny, les acteurs qui créèrent les rôles étaient peu sympathiques au nouveau genre, et jouaient loyalement à coup sûr, mais sans grande conviction ; Firmin donnait à Hernani cette trépidation fiévreuse qui chez lui simulait la chaleur ; Michelot était un don Carlos assez médiocre, dont les coupes du vers moderne embarrassaient la diction ; mademoiselle Mars ne pouvait prêter à la fièvre et passionnée doña Sol qu’un talent sobre et fin, préoccupé des convenances, plus fait d’ailleurs pour la comédie que pour le drame. […] Leurs faces débonnaires, aux traits presque humains, ressemblent à des masques de pères nobles dans la vieille comédie ; leur corps flasque, arrondi, sans os, sans nerf et comme bourré de son, n’a ni souplesse ni vigueur, et leur patte soulevée s’appuie sur une boule : geste peu léonin, il faut l’avouer.
. — Tout ce qui a touché au romantisme, du temps des belles ardeurs, doit lui savoir gré de la manière dont il remet au pas une de ses plus vieilles connaissances, un classique maussade et saugrenu, à qui l’envie était venue un peu tard d’entrer en lice, satire ou comédie en main, et de pulvériser les modernes.
Andrieux, dont on vient de publier les Œuvres, est un élève de Voltaire, ingénieux, spirituel et sans force ; tel il s’est toujours montré dans ses comédies, dont une seule est restée au théâtre, les Étourdis et dans ses poésies légères.
De ce que Vaugelas est nomme jusqu’à cinq fois dans cette comédie, Auger conclut qu’il était en grande recommandation et qu’il passait pour « le législateur du langage. » Lui-même pourtant, Vaugelas, eût récusé ce dernier titre trop magnifique.
En attendant, elle assiste à ces horreurs ou à ces tumultes comme à une étrange comédie, qui n’a ni raison ni sens.
L’autre jour, à cette jolie comédie de M.
À Rome, Cicéron et Virgile ont marqué « le point de perfection de la langue » par leurs écrits : mais plus d’un siècle avant eux, la comédie avait trouvé assez de ressources dans cette langue encore imparfaite pour atteindre sa perfection propre, et depuis elle ne faisait que décroître, quoique l’idiome latin et la littérature générale fussent en progrès.
L’écrivain — j’entends celui qui par vocation observe les hommes et transcrit ses observations — peut se jouer à lui-même la comédie de la passion.
Balzac, du moins, ne s’est jamais interdit les sujets immédiatement contemporains et n’a découvert qu’après coup et sur le tard le plan de la Comédie humaine.
On le sent tout d’abord chez Hoffman, le journaliste se souvient de l’auteur dramatique ; il introduit dans la critique un peu de comédie, de la mise en scène, des dialogues : ce critique sait manier et faire jouer les personnages.
Elle va à l’Opéra, à la Comédie, aux soupers et à Versailles ; elle donne à souper deux fois la semaine ; elle se fait lire toutes les nouveautés ; elle fait de nouvelles chansons et des épigrammes, en vérité admirables, et se ressouvient de tout ce qu’on a fait en ce genre depuis quatre-vingts ans22.
Est-ce un homme de bonne foi, revenu de tout, un acteur retiré de la scène, qui cause et de lui et des autres, qui dit le bien et le mal, et nous découvre le secret de la comédie ?
[NdA] Passe pour Crispin, qui, dans la jolie comédie de Lesage (Crispin rival de son maître), dit, en voyant Mme Oronte et sa fille : « Malepeste !
Un jour qu’on devait jouer le Bon Père (c’est-à-dire Arlequin encore, mais Arlequin respectable, en habit de velours, veste de drap d’or, perruque à trois marteaux) pour la fête du prince, comme celui-ci par dévotion s’y opposait, Florian s’avança sous le masque d’Arlequin et dit avec regret à la compagnie, en parodiant en bonne part le mot de Molière : « Nous espérions vous donner aujourd’hui la comédie du Bon Père, mais M. le duc de Penthièvre ne veut pas qu’on le joue. » M.
À la France, aucun, — si l’on excepte le jour où elle demanda à Racine une comédie sacrée pour Saint-Cyr ; à Louis XIV en particulier, elle rendit le service de le retirer des amours que l’âge eût pu rendre déshonorants ; elle coopéra tant qu’elle put à ce qu’elle considérait religieusement comme son salut.
C’était une scène de comédie du plus haut comique.
montrez-nous les textes des Évangiles que vous invoquez, et ne nous jouez plus cette comédie trop facile qui consiste à citer les numéros des versets de l’Évangile où vous savez bien que le lecteur pressé n’ira pas voir !
Des docteurs en sincérité se sont établis carrément dans la conscience du poète Richepin pour mieux savoir que lui ce qui s’y passe, et ils ont déclaré que son impiété n’était qu’une comédie.
Il a été, assurément, l’un des héros de comédie d’après lesquels s’est faite et s’est transmise la physionomie littéraire du provincial.
. — Il y aurait un joli sujet de comédie : Don Juan blanc. […] On se moquera de moi là-dessus et l’on me demandera comment je voudrais que des comédies et farces fussent empreintes de sentiment religieux et révélassent des préoccupations religieuses chez leur auteur. […] On ne se moque pas des coquins ; on les dénonce et on les flétrit, et si la comédie se mêlait de poursuivre les coquins, elle deviendrait autre chose que ce qu’elle est. […] Mais la comédie en elle-même, à ne pas sortir de son domaine, de sa définition et de son office, la comédie en elle-même se moque des travers des honnêtes gens pour les corriger. […] Et, tout au fond, vous le savez bien. « Je ne veux pas de la liberté des autres ; je veux être libéral moi-même. » Naïveté ou hypocrisie, c’est un joli mot de comédie, que personne ne prendra un instant au sérieux.
L’auteur de la Comédie humaine a décrit la société de son temps ; et le monde nouveau continue le monde ancien : de sorte que la société de nos contemporains dérive de la société que Balzac eut sous les yeux. […] Paul Bourget compare l’auteur de la Comédie humaine à un médecin, qui ne se contente pas d’examiner la maladie, de la décrire et de formuler un diagnostic ; mais il indique le remède. […] En d’autres termes, — et tout différents — la comédie des Joyeuses Commères de Windsor est « le remerciement d’un chevalier nouveau promu », Or, le sixième comte de Derby reçut la jarretière en 1601 : c’est justement l’année ou l’on crut jadis que fut donnée la comédie des Joyeuses Commères. […] Une tragédie de Corneille ou de Racine, une comédie de Molière, se passent de toutes anecdotes explicatives et garderaient leur clarté, leur signification, leur valeur, si même nous n’avions aucun renseignement sur la personne do Corneille, ou de Racine, ou de Molière. […] Ils le disaient de la comédie et de la tragédie : et disons-le du roman.
Pas de vers, pas de roman, pas de comédie. […] Bourget ait mis de la pitié dans ce cri de haute comédie. […] Fondez le rôle d’épouse outragée confié à Mme Granier avec celui de la Nora d’Ibsen ; attribuez de printanières amours à la conciliante douairière figurée par Mme Marie Magnier ; remplacez enfin l’amiable et optimiste dénouement de la comédie par des décisions redoutables, d’irrévocables ruptures ; et mêlez au tout beaucoup de procédure, le commentaire et la critique des articles 229 et suivants du Code civil (livre I, titre sixième, du Divorce). […] La satire du Palais et de son monde, sans être aussi âpre que l’ont déclaré des intéressés, contient des effets justes et d’excellents traits de comédie. […] Un vieux raisonneur de comédie, qui paraît dans ce livre, l’expose précisément ainsi : « Des personnes dont se pare le sujet principal.
Qu’est-ce qui fait le charme des comédies pastorales de Shakespeare ? […] C’est donc une chose très passagère et jusqu’à un certain point factice qui fait le charme des comédies pastorales de Shakespeare ; le poète n’y a peint rien d’éternel ; au contraire, il a donné l’immortalité aux choses les plus fugitives qui existent, les modes de l’imagination. […] Pour Dante, le fait n’a pas besoin d’être prouvé ; on n’a presque qu’à couper au hasard dans la Divine Comédie ; ses tercets sont des prières toutes formées. […] Nous ne pouvons juger par ses œuvres que son intelligence et son imagination, tandis que par la Divine Comédie nous pouvons juger de Dante tout entier : esprit, âme et cœur. […] Jamais homme, depuis le philosophe de Pascal, ne s’est montré acteur si docile et n’a joué avec plus de scrupule le personnage que les dieux lui avaient confié dans la vaste comédie dont ils s’amusent.
Voilà la comédie qui commence par un drame et finit par une entente cordiale sous conditions cependant. […] Ce qui arrive devait arriver, la comédienne, comme Psyché, est la victime de sa curiosité, et la pièce qu’elle a voulu jouer devient sa vie réelle ; belle et douce comédie dont un dénouement tragique, hélas ! […] l’infidèle, jouant la comédie ! […] On connaît déjà de lui l’Art et la Comédie ; cette fois, c’est de l’art du comédien qu’il s’agit, et c’est plaisir de le suivre dans ses analyses. […] mot dont la traduction se trouve dans le titre d’une comédie de Molière, et cela parce que nos femmes ne restent pas enfermées.
La toile se lève sur une comédie tragique. […] Voilà qui doit rassurer les cœurs sensibles sur la pérennité de la comédie humaine, écrite par le Bon Dieu avant celle de Balzac. […] Encore beaucoup de critiques continuent-ils à considérer et traiter ses merveilleuses comédies (quand ils en parlent) à la façon de gracieux badinages. […] La conception était ambitieuse ; mais elle manquait de cet à-pic, de cette énergie déflagrante, de cette atmosphère miraculeuse, qui emporta Dante, quand il conçut la Divine Comédie. […] J’ai assisté trop souvent à cette comédie pour n’en avoir pas noté, avec les amusantes phases, les traits principaux.
Qu’importait aux yeux des hommes religieux de l’Église établie que Martin fût un peu moins ridicule que Pierre et que Jacques, lorsque les croyances communes de Pierre, de Jacques et de Martin étaient avilies sous les plus indignes images, lorsque leurs débats, où leur dignité commune était engagée, devenaient une comédie grossière, lorsqu’enfin le surnaturel, ce fond commun et indispensable de toutes les sectes religieuses, n’apparaissait plus dans leur histoire que sous la forme des inventions indescriptibles de Pierre et des repoussantes aberrations de Jacques. […] La verve de Swift s’épanche encore dans cette brillante satire, écrite sur sa propre mort55 ; amer développement de cette maxime de La Rochefoucauld : « Dans l’adversité de nos meilleurs amis, nous trouvons toujours quelque chose qui ne nous déplaît pas. » Il met en scène, avec une vivacité admirable, ses amis, ses ennemis, les indifférents parlant sur sa mort, et jamais comédie n’eut plus de vraisemblance ni une plus sombre gaîté.
On y trouve l’opinion reproduite depuis par Monti, que l’auteur de la Divine Comédie est plus admirable encore dans le purgatoire et le paradis que dans cet enfer si exclusivement admiré. — 1730. […] Vico présente, par ce double caractère, une analogie remarquable avec l’auteur de la Divine comédie.
Ses Bergeries, publiées pour la première fois en 1625, ne sont qu’une espèce de comédie pastorale en cinq actes, assez mal cousus ensemble, où les personnages ne parlent qu’un langage de convention, qui n’est ni celui de la Cour ni celui du village, mais dont le mélange dut plaire, en effet, aux ruelles de ce temps-là, où régnaient les bergers de L’Astrée.
C’est dans ces années d’essai, de premier essor et, d’apprentissage de Saint-Cyr, que Mme de Maintenon demanda à Racine de lui composer des comédies sacrées, et qu’eurent lieu les représentations d’Esther.
Il avait fait une comédie en trois actes et en vers, Ninon de Lenclos ; Creuzé en avait fait une également, qui avait pris les devants et qu’on représentait au théâtre des Troubadours : elle ne semblait pas la meilleure à ceux qui connaissaient les deux.
Littérairement, il a parlé de Fontenelle avec étendue et prédilection ; de La Motte, il a dit à merveille : Il a traité de presque tous les genres de belles-lettres, tragédie, comédie, églogue, poème, fable, chanson, dissertation critique, etc.
Il semble qu’on ait tout dit à l’honneur des lettres et pour célébrer la douceur dont elles sont dans les différentes circonstances et aux différents âges de la vie ; il y a longtemps qu’on ne fait plus que paraphraser le passage si connu de Cicéron plaidant pour le poète Archias : « Haec studia adolescentiam alunt, senectutem oblectant… », Frédéric nous offre une variante piquante à cet éloge universel des lettres et de l’étude ; il va jusqu’à prétendre, sans trop de raffinement et d’invraisemblance, que toutes les passions (une fois qu’elles ont jeté leur premier feu) trouvent leur compte dans l’étude et peuvent, en s’y détournant, se donner le change par les livres : Les lettres, écrit-il au prince Henri (31 octobre 1767), sont sans doute la plus douce consolation des esprits raisonnables, car elles rassemblent toutes les passions et les contentent innocemment : — un avare, au lieu de remplir un sac d’argent, remplit sa mémoire de tous les faits qu’il peut entasser ; — un ambitieux fait des conquêtes sur l’erreur, et s’applaudit de dominer par son raisonnement sur les autres ; — un voluptueux trouve dans divers ouvrages de poésie de quoi charmer ses sens et lui inspirer une douce mélancolie ; — un homme haineux et vindicatif se nourrit des injures que les savants se disent dans leurs ouvrages polémiques ; — le paresseux lit des romans et des comédies qui l’amusent sans le fatiguer ; — le politique parcourt les livres d’histoire, où il trouve des hommes de tous les temps aussi fousaf, aussi vains et aussi trompés dans leurs misérables conjectures que les hommes d’à présent : — ainsi, mon cher frère, le goût de la lecture une fois enraciné, chacun y trouve son compte ; mais les plus sages sont ceux qui lisent pour se corriger de leurs défauts, que les moralistes, les philosophes et les historiens leur présentent comme dans un miroir.
On rajusta tant bien que mal un semblant de biographie ; Crispin en marquise fit tous ses grands airs, et la comédie a réussi.
Mirabeau faisait alors des vers, des tragédies ou des comédies ; il cultivait, comme il dit, Melpomène ; il commençait à s’occuper d’économie politique et rurale ; il avait des maîtresses, des passions de rechange, toutes les sortes d’ambition ; enfin il était (ce qu’il sera souvent) dans un état volcanique.
Frédéric envoie une comédie de sa façon à Maupertuis, en l’accompagnant d’une lettre dans laquelle il en fait bon marché.
M. de Pontmartin, qui s’est chargé plus d’une fois de venger marquis et marquises contre les railleries et les trivialités des auteurs modernes de romans et de comédies, serait fort embarrassé des grossièretés de style de ce marquis-là.
Le rôle de spectateur désintéressé était évidemment le meilleur ; c’était celui de l’abbé Legendre : « Tant que dura, dit-il, cette comédie dont je connaissais les acteurs, le plaisir que j’avais les après-dîners d’en apprendre les scènes nouvelles aidait à me délasser du travail sérieux du matin. » Quelques années après, lors de la querelle des Anciens et des Modernes, qui s’émut à l’occasion du poème du Siècle de Louis le Grand, lu par Perrault à l’Académie, en 1687, M. de Harlay ne pensa plus à rétablir la paix et l’union parmi ses confrères ; mais il s’amusa à faire traiter devant lui la question ; il fit plaider le pour et le contre par deux avocats d’office qu’il désigna : Martignac, ancien précepteur de son neveu, et l’abbé de La Vau.
Il s’est tué à force de travailler, et sa dernière entreprise de six comédies était au-dessus de ses forces.
Après ses premiers succès à l’Opéra-Comique, des difficultés matérielles et l’intérêt de son père la contraignirent à sacrifier l’avenir au présent et à accepter un engagement pour Bruxelles, où elle tint l’emploi des jeunes premières dans la comédie, et des jeunes Dugazons dans l’opéra.
Les poèmes de Baudelaire et les comédies de M.
Cette rencontre en une même compagnie de toutes les opinions et de tous les genres d’esprit vous plaira : ici le rire charmant de la comédie, le roman pur et tendre, la poésie au puissant coup d’aile ou au rythme harmonieux ; là, toute la finesse de l’observation morale, l’analyse la plus exquise des ouvrages de l’esprit, le sens profond de l’histoire.
Il essaya dans un temps, me dit-on, du genre de comédie à la Gresset ; il aurait trouvé sans doute d’heureux vers, peut-être une scène ; mais la veine comique n’était pas son fait.
On assiste, et en étouffant par moments, à cette comédie perpétuelle et qui ne cesse pas.
On raconte que, dès ce temps-là, il recherchait les productions littéraires nouvelles, et qu’il s’essayait même à la composition ; il avait une finesse singulière pour saisir certains travers de société, et il avait fait quelques petites comédies qui sont restées en portefeuille.
Il s’est surtout fait une solitude très animée, très conversante et selon ses goûts, à son château de Rheinsberg ou Remusberg qui est près de là : « Nous sommes une quinzaine d’amis retirés ici, qui goûtons les plaisirs de l’amitié et la douceur du repos. » Les occupations y sont de deux sortes, les agréables et les utiles : Je compte au rang des utiles l’étude de la philosophie, de l’histoire et des langues ; les agréables sont la musique, les tragédies et les comédies que nous représentons, les mascarades et les cadeaux que nous donnons.
Chapelain, Conrart et tant d’autres oubliés auraient provoqué et dirigé les comédies de Molière et les tragédies de Racine ?
Les secrétaires de congrégations, les cardinaux, tous les protagonistes et tous les comparses de la comédie ecclésiastique jouent de lui comme d’un volant, se le renvoient l’un à l’autre avec des caresses, des flatteries et des paroles vagues. […] Cette comédie assez mal réglée : le procès du Collier ne la place pas dans un beau jour ni les faveurs accordées successivement ou simultanément à Coigny, à la Lamballe, à la Polignac et à Fersen. […] Jullien a voulu dire que la forme même du vers suffisait à dénuer de vie une œuvre d’art, il devra tenir pour inférieures non seulement les tragédies de Racine et beaucoup de comédies de Molière mais encore presque tout la théâtre de Shakespeare, Plaute et Térence chez les latins, Aristophane et les tragiques grecs — bien d’autres. […] Il ne reste donc guère actuellement à goûter, dans le théâtre en vers, que telles comédies de Banville et les Érinnyes de Leconte de Lisle — et il y a lieu de rire du Pour la Couronne de M. […] — — Très bien, répondent ceux de la Gouvernance, nous allons chercher noise à nos voisins afin de leur imposer nos produits. » Puis la comédie commence.
J’ai fait une comédie dans un genre assez particulier et qui ne peut être jouée en France, parce que le protestantisme en est la base, et que c’est proprement la tolérance mise en action. […] Quelle est la morale de sa comédie ? […] J’ai travaillé comme un forçat ; Barthe m’a envoyé sa comédie de la Femme jalouse ; tout en la lisant pour l’auteur, j’en ai fait une petite analyse pour vous. […] Le 29 mars 1767, il le prévient qu’il attend sa réponse aux deux lettres qu’il lui a écrites et au sujet de la comédie jointe à la première. […] Comédie de Palissot, en trois actes et en vers, et dont le premier titre est le Satirique.
Cela dispense de conclure soi-même ; parce que cela fait une petite comédie qui satisfait le lecteur par un dénouement, non par des conclusions, et qui l’éloigne du désir devoir conclure. […] Mais, en somme, ma loi, la loi de mon art, je la connais : la Comédie, par ce seul fait qu’elle peint des hommes et des hommes en tant qu’ils pensent et qu’ils sentent, tombe sous l’empire de la moralité et a à compter avec elle. […] Il y a un autre biais : c’est de traiter la comédie comme on traite le conte ; c’est de prendre les hommes pour de simples marionnettes ; c’est d’écrire des farces. […] Ici l’on démontrerait, ce qui serait assez facile, que l’artiste, quand il cherche à introduire dans son œuvre un élément moral, a une préoccupation étrangère à son art et qui peut être funeste à l’art. — Il y aurait les arts où le beau moral peut entrer pour quelque chose, pour plus ou moins ; d’où, du reste, il peut être absent : musique, danse, poésie descriptive, comédie, conte, roman. […] D’abord, peut-être, parce que cet homme a le sentiment de la distinction des genres et, s’il n’aime pas une comédie mêlée de drame, un poème épique mêlé de burlesque et un roman mêlé de dissertations, aime moins encore une tragédie qui est un traité de morale et veut chaque chose en son lieu et à sa place ; et c’est un sentiment qui n’est pas d’une grande profondeur ; mais qui est estimable : le sens de la distinction des genres et l’horreur de la confusion des genres est la marque d’un esprit droit.
Le « Poil-de-Carotte, tu fermeras les poules tous les soirs » est égal en vérité burlesque aux mots les plus fameux des comédies célèbres, et il en est à la fois le Cyrano et le Molière, et cette galère ne lui sera pas volée. […] Qu’elles essaient leurs grâces dans la perversité ou dans la candeur, les femmes réussiront mieux à vivre qu’à jouer leur comédie ; elles sont faites pour la vie, pour la chair, pour la matérialité, — et leurs rêves les plus romantiques, elles les réaliseraient avec joie si elles ne se trouvaient arrêtées par l’indifférence de l’homme dont les nerfs, plus sensibles, souffrent de vibrer dans le vide. […] La Femme vertueuse, Paris, 1835. — Ce titre a disparu dans la Comédie Humaine.
Roederer, lorsqu’il fit plus tard ses comédies historiques sur la Ligue et autres sujets, d’après le président Hénault, et avant M.
Il me fait bien comprendre par tout ceci, d’une part le succès du Méchant, cette comédie de Gresset, aujourd’hui si peu sentie et qui vint si à propos alors (1747) pour traduire aux yeux de tous le vice régnant, la méchanceté par vanité 21, et aussi cet autre succès, bien autrement fécond et durable, de Jean-Jacques Rousseau venant apporter au siècle précisément ce dont il manquait le plus, un flot de vrai sentiment.
. — Non, j’ai été à la Comédie. — Molé a-t-il joué ?
Plus d’un laboureur dut se dire comme le vieillard de la comédie grecque, chez cet antique Philémon dont on n’a que des fragments : Les philosophes cherchent, à ce qu’on m’a dit, et ils perdent à cela beaucoup de temps, quel est le souverain bien, et pas un n’a encore trouvé ce que c’est.
Les soldats faisaient aussi de la politique par leur contenance ; rentrés au quartier, ils riaient de cette comédie.
L’esprit passe sur le visage, l’efface, et le transfigure ; il y palpite, il y tressaille, il y respire ; et mettant en jeu toutes ces fibres invisibles qui le transforment par l’expression, l’assouplissant jusqu’à la manière, lui donnant les mille nuances du caprice, le faisant passer par les modulations les plus fines, lui attribuant toutes sortes de délicatesses, l’esprit du xviiie siècle modèle la figure de la femme sur le masque de la comédie de Marivaux, si mobile, si nuancé, si délicat et si joliment animé par toutes les coquetteries du cœur, de la grâce et du goût !
Avant lui le carnaval jetait et restait presque uniquement composé des types de l’ancienne Comédie Italienne, Pierrot, Arlequin, etc.
La Comédie, de la Mort, qui parut en 1838, nous montre de plus en plus développée dans le poète à qui le préjugé n’accorde guère que la palme de la description, une pensée intime et amère d’ennui, de dégoût consommé, la réflexion désespérée et fixe d’un néant final universel.
Si les rois et les pouvoirs publics s’y prêtaient, il aimerait à voir tenter derechef la comédie et la tragédie, à l’exclusion des farces et moralités qui occupent et usurpent les tréteaux.
« Voltaire l’avait, les anciens ne l’avaient pas. » Le style de son temps, du xviiie siècle, ne lui paraît pas l’unique dans la vraie beauté française : « Aujourd’hui le style a plus de fermeté, mais il a moins de grâce ; on s’exprime plus nettement et moins agréablement ; on articule trop distinctement, pour ainsi dire. » Il se souvient du xvie , du xviie siècle et de la Grèce ; il ajoute avec un sentiment attique des idiotismes : « Il y a, dans la langue française, de petits mots dont presque personne ne sait rien faire. » Ce Gil Blas, que Fontanes lui citait, n’était son fait qu’à demi : « On peut dire des romans de Le Sage, qu’ils ont l’air d’avoir été écrits dans un café, par un joueur de dominos, en sortant de la comédie. » Il disait de La Harpe : « La facilité et l’abondance avec lesquelles La Harpe parle le langage de la critique lui donnent l’air habile, mais il l’est peu. » Il disait d’Anacharsis : « Anacharsis donne l’idée d’un beau livre et ne l’est pas. » Maintenant on voit, ce me semble, apparaître, se dresser dans sa hauteur et son peu d’alignement cette rare et originale nature.
Car toutes les branches de la famille des Rougon-Macquart poussent de tous côtés, à toutes hauteurs, et la série ne me donne pas même cette impression générale que produit la Comédie humaine de Balzac : les récits divergents ne concourent pas à former en moi l’idée d’un vaste ensemble social, où les diverses parties se tiennent et se raccordent.
On ne voit guère, de la grande comédie, que des fragments arrangés.
C’est encore sa personne, mais sur un théâtre, ou plutôt du haut de cette chaire bâtarde près de laquelle il n’y a point d’autel, et où l’on se croit par moments à la comédie.
Pilier de la Comédie humaine, que de témoignages ne nous a-t-il pas fournis de sa science à s’y divertir prodigieusement.
Mais Molière est mort et l’Église, qui depuis la Réforme traite le théâtre, son fils légitime, mais émancipé, en véritable marâtre, poursuit la comédie de ses anathèmes.
Mais laissons ce triste sujet… Ce n’est pas notre faute, hélas, si, dans de telles catastrophes, la comédie se mêle trop souvent au drame ; parfois, du reste, on rit de certaines choses, crainte d’avoir à s’en indigner.
L’éloquence de la chaire va s’élever à la plus grande hauteur, devenir la partie éminente de la littérature ; la satire, la comédie se tairont ou baisseront le ton devant elle.
Ces tragédies et ces comédies mortes errent et reviennent à l’état spectral, dans les écrits de la basse époque, évoquées par la citation d’un scholiaste ou d’un grammairien.
Son enfance, d’ailleurs, et sa première jeunesse se passèrent dans les frivolités, dans une vie toute de cérémonial et de divertissement, dans les bals, les comédies, les collations, sans que personne fût là pour l’avertir qu’il y avait au monde quelque chose de plus sérieux.
En juin 1757 (il avait vingt ans), il rencontra pour la première fois Mlle Suzanne Curchod que toute la ville de Lausanne n’appelait que la belle Curchod, et qui ne pouvait paraître dans une assemblée ni à une comédie sans être entourée d’un cercle d’adorateurs.
C’est bien là la libéralité d’un avare, prise sur le fait ; le trait est de la meilleure comédie.
Alphonse Daudet est un si attachant causeur, un si fin mime des comédies qu’il raconte, qu’au moment, où je me lève pour demander s’il est onze heures, j’entends sonner une heure du matin.
Aucune époque ne fut aussi pauvre en romans et en comédie de mœurs.
Le critique qui, par définition doit être un esprit clair, méthodique, ami des dissociations d’idées, partisan de la différenciation, oublie, tout comme les autres, les limites propres au genre qu’il a choisi : 2º Accablé par la quantité d’œuvres qu’il doit examiner, il n’a plus la lucidité nécessaire, le temps et la place de développer ses idées, d’examiner l’ensemble d’un roman ou d’une comédie.
La Tragédie et la Comédie personnifiées.
On sçait que le ridicule utile que son Dictionnaire néologique a jetté sur certains ouvrages modernes, remplis d’expressions vicieuses & de phrases vuides & alambiquées, a produit en partie le même effet sur le Parnasse, que la comédie des Précieuses ridicules produisit autrefois à la Cour.
Leurs fades déclamations doivent paraître encore au-dessous des pieuses comédies de nos missionnaires, où les gens du monde vont rire, et d’où le peuple sort en pleurant.
Il a finassé avec la Muse, cette franche fille à la fière candeur et à la violence adorable ; et ce jour-là, moins vrai d’inspiration et moins vrai d’expression, car la sincérité pénètre tout comme la lumière, il est sorti des méfiances et des désespoirs, tragiquement réels, de Joseph Delorme, pour entrer dans la comédie des Consolations !
— se démènent les trépassés), qui vont plus tard se prononcer, et s’élargir, et devenir ce grotesque grandiose que la Divine Comédie n’a pas repoussé.
Henri Meilhac, à des opérettes gaies et à des comédies légères ; il conte gentiment, sans prétention, mais aussi sans éclat, presque banalement. […] Bourges n’a jamais mis les pieds dans les coulisses d’un théâtre, qu’il ne connaît ni un acteur, ni un secrétaire, ni un directeur, ni un librettiste, qu’il n’a fait la cour à aucune étoile d’opérette, de drame ou de comédie, et qu’il dédaigne d’apparaître aux banquets de la critique, ces banquets que préside M. […] Il aurait beau s’élever par une œuvre pleine de souffle, jusqu’aux sommets de l’art ; il pourrait aujourd’hui nous donner un roman éclatant de force, une comédie sublime, il ne sera jamais qu’un conteur. […] Le comique de ces choses est vraiment souverain et, s’il laisse, au fond, une impression de grande tristesse et de mystification suprême, il ne faut s’en prendre qu’à nous-mêmes, qui avons donné au public cette comédie, bien humaine celle-là, et bien littéraire, surtout, oh oui bien littéraire, la salope. […] En quoi ce charmant et trop modeste écrivain, ce précieux artiste, cet ami fidèle, ce spectateur curieux des comédies de la vie, est-il un trouble, un empêchement à la digestion de M.
J’abrège : la fille galante meurt d’une soirée de plaisir, et celui qui nous raconte ce drame ou cette comédie veut arracher l’enfant au gouffre où elle va forcément glisser. […] L’idée est charmante et développée sous forme, de comédie, fournirait certes une pièce intéressante. […] … » Le chapitre intitulé : Réminiscences, dans lequel on voit la jeune duchesse sortir pure d’un rendez-vous parce que le séducteur procède trop comme jadis son mari, est charmant aussi ; ce serait une exquise scène de comédie. […] Cherchant une autre voie, Chaptal vient à Paris, il tombe dans la société de Roucher, Berquin, Delille, etc., écrit des comédies que, par bonheur, on ne lui joue pas, devient chimiste et s’établit à Montpellier où commence sa réputation de savant ; il y découvre le secret de teindre l’andrinople ; la politique l’entraîne, mais, arrêté pour crime de fédéralisme, il est enfermé ; mis en liberté, il fabrique du salpêtre pour la République, devient professeur à l’École polytechnique, fait courageusement l’apologie de Lavoisier, est nommé membre de l’Institut, puis appelé au Conseil d’État, est remarqué par le premier consul, et enfin appelé au Ministère de l’intérieur. […] C’est la partie historique du livre ; la seconde moitié nous initie à la vie privée de l’Impératrice, nous en présente le portrait moral et physique, nous fait assister aux drames et comédies qui se jouent, mais de l’autre coté de la toile.
Et le Christianisme, ainsi méconnu par les survivants de l’école voltairienne, avait pourtant, sans parler de pages éparses chez nous au moyen âge, suscité chez les autres peuples un grand nombre de belles œuvres, le lyrisme des Minnesinger, le poème du Saint Graal, la Divine Comédie de Dante, les « chapitres » de Pétrarque, les sonnets de Michel-Ange, le théâtre de Calderon, le poème biblique de Milton, l’évangélique épopée de Klopstock. […] C’est ainsi qu’il a fait aussi de son œuvre, La comédie aux cent actes divers. Il a réellement fait passer, introduit, installé la comédie dans la chanson. […] L’Albertus, la Comédie de la Mort, de Théophile Gautier, n’avaient été accueillis qu’avec force restrictions même par les connaisseurs : un article de Sainte-Beuve, en 1838, porte le témoignage de cette résistance à un talent dont on ne paraissait pas soupçonner la superbe nouveauté. […] Ce beau volume des Poèmes Civiques, dans la partie où la satire confine à la comédie, a été complété par les Tribuns et Courtisans du même poète.
On devine un de ces êtres indéterminés, un de ces riches types, une de ces « fortes créations », à l’origine de la comédie attique et même de la comédie romaine. […] Le roman de Flaubert n’est pas une « comédie humaine », comme l’est souvent celui de Balzac, mais du roman pur. […] Il s’agit de poser un décor vrai, non pour la comédie humaine, mais pour la comédie de la bêtise humaine, de la misère humaine, et Flaubert s’en acquitte avec une minutie tranquille et impitoyable : la maison du notaire, l’église, la mairie, et, en face de l’hôtel du Lion-d’Or, la pharmacie de M. […] La lamentation des Muses sonne dans cette comédie (au sens dantesque) comme une parabase, apostrophe de l’auteur au public et à son temps. […] Voici cet aspect d’automatisme que prennent dans le passé comme dans le rêve les figures anciennes après avoir joué la pauvre comédie de la vie.
Il écrivit le chapitre le plus vaste, le plus divers et le plus véridique de sa Comédie humaine, les Parents pauvres. […] Parcourez ces cent volumes de ses œuvres jetés avec profusion de sa main jamais lasse, et concluez avec moi qu’un seul homme en France était capable d’exécuter ce qu’il avait conçu, la Comédie humaine, ce poème épique de la vérité !
Nous serons, tour à tour, chacun de nous trois, Job sur son fumier avec ses amis. » Et puis à propos de Psyché, dont il a donné l’idée de la reprise chez Jeanne Destourbet, dans une causerie avec le prince Napoléon, reprise qu’il voulait tourner vers la résurrection du côté inconnu de Molière, maître de ballets, arrangeur de divertissements, Gautier se met à rejuger Le Misanthrope, une comédie de collège de Jésuites, pour la rentrée des classes : « Ah ! […] Là-dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d’Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d’Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d’enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, lui-même faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l’échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d’où, des lobes du cerveau, de l’épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé.
Si Molière eût avoué que sa comédie était une attaque directe contre la religion, que son Tartufe était le type même du dévot véritable, il eût risqué de finir ses jours à la Bastille ; mais en le donnant pour le faux dévot, il se posait même en défenseur de l’intégrité religieuse, et tout le monde y a été pris et on s’y laisse encore prendre. […] De la sorte, la plupart des correspondances ressemblent à des dialogues où l’on aurait effacé les répliques d’un des discoureurs, à une scène de comédie réduite à un seul rôle.
Mais on l’entraînait vers une pièce où deux personnages de comédie faisaient beaucoup de bruit et de fumée. « Enfin ! […] Son domaine est celui des faits. » Voilà un jugement un peu court et imprudent que vient démentir la dernière comédie dramatique de M. […] Quant au cabinet du président du Conseil, le canapé vert et les fauteuils qui s’y trouvent feraient beaucoup mieux à la Comédie Française : j’y vois mieux Mlle Sorel, à moins que M. […] Comédie dramatique en 3 actes et 5 tableaux, présentée au Théâtre du Gymnase le 12 octobre 1922.
tant de préjugés ou de superstitions contre lesquels, trente ans durant, il a livré de si beaux combats, l’amusent plutôt qu’ils ne l’irritent, et, du fond de sa retraite, le monde — comme ces marionnettes que l’on conte qu’il aimait à se donner en spectacle, entre deux articles de son Dictionnaire — n’est qu’une comédie ou une farce pour lui. […] Vers ou prose, roman ou théâtre, comédie, tragédie, madrigal, épopée, critique ou théologie même, il travaillait dans tous les genres ; et cette remarquable variété d’aptitudes lui avait valu d’être choisi par Richelieu pour l’un de ses auteurs à gages. Si d’ailleurs son roman d’Ariane ou son poème de Clovis sont aujourd’hui parfaitement illisibles, sa comédie des Visionnaires a passé pour « inimitable » pendant un quart de siècle, et, sans parler des emprunts que Molière y a faits, la lecture en est intéressante encore, — pour les curieux. […] À qui encore Bossuet en a-t-il, dans ses Maximes sur la comédie, qui sont de 1693, ou Boileau, dans sa Satire des Femmes, qui est de 1694 ? Je ne veux invoquer ici ni les comédies de Dancourt, ni les romans de Le Sage, ni les sermons de Massillon.
C’est dans une comédie intitulée Amants, et représentée un grand nombre de fois sur la scène de la Renaissance. […] Donnay nous racontait, dans cette comédie vraiment délicieuse, les amours d’abord perverses, ensuite ingénues, d’une cocotte et d’un clubman. […] On voit très bien cette historiette transposée en une comédie légère que joueraient, dans un décor Pompadour, des personnages appelés Dorante, Ergaste, Araminte, Orgon, Silvia, Lucidor… M. […] Crier en tête d’un journal que Balzac est désormais enfoncé et que la Comédie humaine n’est plus bonne qu’à envelopper des pains de sucre, c’est, je crois, s’exposer au sourire de M. […] Il résolut de consacrer aux grands singes dont les naïves grimaces ont précédé nos comédies savantes, le premier volume d’une collection qui s’intitule (sans doute par respect pour l’Égypte immémoriale) la Collection Papyrus.
Celui-ci, sortant de la question, va faire jouer la comédie. […] Il y a dans l’histoire des aventures bouffonnes, des événements de cuisine, des scènes d’abattoir et de cabanon, des comédies, des farces, des odes, des drames, des tragédies. […] Rien de plus curieux dans le genre grave que la comédie sérieuse par laquelle Cromwell demande et refuse la couronne. […] Vous sentez, à chaque instant, que l’Angleterre vous revient ou vous échappe, et vous n’êtes point disposé à écrire un drame, ni une comédie, ni un roman. […] Michelet rencontre la comédie à chaque pas.
Corneille, illustre faiseur de comédies ».
Saint-Simon, à qui il n’a pas tenu de faire de Villars un personnage burlesque et de comédie, nous a mis au courant de tous ces propos de la malveillance.
Son rôle (je crois l’avoir dit déjà) est celui que, dans la haute comédie, appelle le rôle raisonneur, celui des Ariste, des Cléante, un rôle qui honore et ennoblit la pièce, mais qui n’intéresse pas l’action.
Lui, il a fait ses premières armes et ses preuves d’érudit philologue sur deux comédies de Plaute, la Cassette (Cistellaria) et le Cordage (Rudens).
— Quand l’heure de la comédie fut venue, elle se mit en négligé, avec une de ses amies, qui prit des billets ; elle se cacha tout de son mieux sous une grande coiffe de taffetas et au lieu d’entrer par la grande porte du théâtre comme elle avoit accoutumé de faire, elle entra par la porte des loges, et s’alla placer au fond des secondes loges, car toutes les autres étoient remplies.
Un régulier lui disputa ce prieuré ; un procès s’ensuivit, auquel personne n’entendit rien ; et Racine ennuyé se désista, en se vengeant des juges par la comédie des Plaideurs qu’on dirait écrite par Molière, admirable farce dont la manière décèle un coin inaperçu du poëte, et fait ressouvenir qu’il lisait Rabelais, Marot, même Scarron, et tenait sa place au cabaret entre Chapelle et La Fontaine.
La littérature anglaise y est jugée fort au long dans la personne des plus célèbres écrivains ; on y lit des notices détaillées sur Roscommon, Rochester, Dennys, Wicherley, Savage ; des analyses intelligentes et copieuses de Shakspeare ; une traduction du Marc-Antoine de Dryden, et d’une comédie de Steele.
Chrétien de Troyes a esquissé parfois la charmante comédie de l’amour aux prises avec la vanité, et s’il n’entend rien à la passion, il sait envelopper délicatement le sentiment sincère de naturelle coquetterie.
Nous apprenons ainsi (je vous fais grâce de ses ascendants) qu’il était né à onze mois, fut mis en nourrice au village, apprit le latin avant le français, était éveillé en son enfance au son des instruments, reçut les verges deux fois, joua des comédies latines au collège de Guyenne ; qu’il était de taille au-dessus de la moyenne, assez peu porté aux exercices du corps et à tous les jeux qui demandent de l’application physique, qu’il avait la voix haute et forte, un bon estomac, de bonnes dents, dont il perdit une passé cinquante ans, qu’il aimait le poisson, les viandes salées, le rôti peu cuit, le vin rouge ou blanc indifféremment, et trempé d’eau ; qu’il était sujet au mal de mer, et ne pouvait aller ni en voiture, ni en litière sans être malade, mais en revanche faisait de longues traites à cheval, même en pleine crise de coliques néphrétiques ; qu’il ne prenait pas de remèdes, sauf des eaux minérales, et qu’il gémissait sans brailler, quand la gravelle le tenait.
Ses Lettres nous sont une image merveilleusement fidèle de la vie noble au xviie siècle, dans tous ses aspects et ses emplois, à la cour, en province, aux champs, à la comédie, au sermon, dans l’intimité domestique, dans les relations sociales, dans la représentation des grandes charges : les impressions journalières de Mme de Sévigné font un des documents d’histoire les plus sincères qu’on puisse consulter.
À bon escient, que prendre, pour notre distraction si ce n’est la comédie amusante jusqu’au quiproquo, des malentendus ?
Shakespeare emprunta aux traditions du peuple, aux contes de nourrices, mille traits de ses drames et le sujet d’un grand nombre de comédies.
L’esclave des comédies antiques est crapuleux et infâme ; il n’a que la bassesse pour se consoler ; il n’est pas susceptible de vertu.
Il y a, je le sais, un rire philosophique, qui ne saurait être banni sans porter atteinte à la nature humaine ; c’est le rire des Grecs, qui aimaient à pleurer et à rire sur le même sujet, à voir la comédie après la tragédie, et souvent la parodie de la pièce même à laquelle ils venaient d’assister.
Condorcet, attribue judicieusement les morceaux de notre Ouvrage sur la Comédie * & contre les Drames bourgeois, à M.
Et nous nous demandons ce qu’il peut y avoir derrière cette voûte, ce que signifie cette comédie : la vie ; ce que c’est que ce Dieu, qui est loin de nous apparaître avec les attributs de la bonté, ce Dieu qui préside à la loi du dévorement des créatures ; ce Dieu de cette nature, seulement préoccupée de la conservation des espèces et si férocement dédaigneuse des individus… Et puis Dieu, se le figure-t-on occupé à fabriquer la cervelle de M.
Vous jouiez une comédie.
Sans doute, pour rendre ce que nous disons ici sensible par les faits, il est utile qu’un homme puissant ait marqué le temps d’arrêt entre l’écroulement du monde latin et l’éclosion du monde gothique ; il est utile qu’un autre homme puissant, venant après le premier comme l’habileté après l’audace, ait ébauché sous forme de monarchie catholique le futur groupe universel des nations, et les salutaires empiétements de l’Europe sur l’Afrique, l’Asie et l’Amérique ; mais il est plus utile encore d’avoir fait la Divine Comédie et Hamlet ; aucune mauvaise action n’est mêlée à ces chefs-d’œuvre ; il n’y a point là, à porter à la charge du civilisateur, un passif de peuples écrasés ; et, étant donnée, comme résultante, l’augmentation de l’esprit humain, Dante importe plus que Charlemagne, et Shakespeare importe plus que Charles-Quint.
Croit-on que le style épistolaire doive être le même que celui de la comédie ?
Je suis sûr que les artistes qui vivaient au moyen âge, Dante quand il écrivait sa Divine Comédie, les auteurs de nos poèmes nationaux et de ceux des nations voisines, les bâtisseurs d’églises, d’hôtels de ville, de maisons corporatives, les sculpteurs, les peintres, les musiciens, avaient présente à l’esprit cette idée fraternelle, et dédiaient en secret leur œuvre à tout le peuple chrétien.
Adolphe ne sut pas, comme René, son illustre contemporain, feindre avec lui-même et se donner le spectacle d’une éclatante comédie ; il n’eut point le génie prestigieux, le lyrisme de l’auteur d’Atala et des Natchez ; mais son goût fut plus sûr, son sens plus net, sa conscience plus sincère. […] Est-ce trop s’aventurer que de lui supposer un regret et une rancune pour l’autodafé de sa comédie, sinon pour l’humiliation publique ? […] Il lui dit, sans raison : « Je ne vous aime pas, monsieur », et il lui reproche de corrompre sa patrie, sous prétexte que Voltaire avait voulu se donner le divertissement de la comédie sur le territoire genevois. […] On discute encore sur la signification d’Hamlet et du Misanthrope, de Faust et de la Divine Comédie. […] Émile Henriot a joué le rôle d’un spirituel compère de revue, et ses personnages nous donnent agréablement la comédie.
Molière a épuisé la comédie pour quarante ans, au moins ; Racine la tragédie pour un siècle ; La Fontaine la fable pour toujours. […] Molière rend Alceste ridicule ; Alceste est un honnête homme ; donc Molière est un coquin, et Le Misanthrope une mauvaise comédie. […] Je ne vois pas Kant, Schopenhauer ou Taine faire une comédie. […] Il ne faut jamais dire d’un homme, avant notre mort, qu’il est stupide. » Ce qu’il y a de meilleur encore dans ce volume, ce sont les scènes de comédie. […] Il est admirable dans son entrevue avec le ministre, et dans son entrevue avec le Nonce, qui elle aussi, avec le contraste entre l’abbé Guitrel et l’abbé Lantaigne et l’art délicieux du Nonce à parler pour ne rien dire, est une merveilleuse scène de comédie.
Ben-Johnson n’est plus connu aujourd’hui que par sa comédie du Fox et par celle de L’Alchimiste. […] Les drames de Shakspeare ne sont point (dans le sens d’une critique rigoureuse) des comédies ou des tragédies, mais des compositions particulières, qui peignent l’état réel de ce monde sublunaire.
Lisez la Comédie de l’amour. […] On sait que les mimes étaient de brèves saynètes, des embryons de comédie où les Grecs joignaient, sur un étroit espace, quelques aspects de la vie réelle. […] Ces conclusions me plaisent ; j’ai toujours détesté la comédie où Molière ridiculise les Précieuses. […] Cette autre enfin tressaille de drames et de comédies. […] Nordau ne range pas dans les dégénérés l’auteur de Faust et celui de la Divine Comédie.
Cent trente volumes de romans, de contes et de nouvelles, trois vaudevilles, deux tragédies, quarante drames, quatorze comédies, deux opéras comiques, dix volumes de Mémoires, sans compter une bibliothèque de « scènes et d’études historiques », d’« impressions de voyages » et même de critique, voilà son héritage. […] Je n’hésite pas à dire que l’âpre flagellant des Morticoles a rendu service au public, en reprenant un sujet que la comédie de Molière n’avait pas épuisé. […] Dans l’intimité, elle joue, avec passion, des comédies morales. […] Se demander si les comédies de Molière ne « côtoient » pas, en quelque sorte, la tragédie ? […] Leur chapitre sur Aristophane n’a pas été écrit pour les collégiens et les vieux messieurs qui connaissent l’Acropole par le Voyage de Suzette et la comédie ancienne par les tuniques transparentes que « tout-Paris » alla voir aux représentations de Lysistrata.
Quelquefois la jolie veine devient si abondante qu’elle fournit toute une comédie, grivoise si l’on veut, mais combien franche et vive ! […] Aujourd’hui il étudie la machine compliquée du cœur, découvre les suites de l’éducation primitive ou de l’habitude dominante, et trouve la comédie de mœurs ; demain il ne prendra plaisir qu’aux événements curieux, aux gentilles allégories, aux dissertations amoureuses imitées des Français, aux doctes moralités tirées des anciens.
Il peut écrire la comédie et l’oraison funèbre, le roman et l’histoire, l’épître et la tragédie, le couplet et le discours politique. […] toute cette comédie est jouée : j’en commence une autre avec moi-même. — Il faut, à cette heure, que ma volonté soit assez forte pour saisir mon âme, et l’emporter tour à tour dans le cadavre ressuscité des personnages que j’évoque, et dans le fantôme de ceux que j’invente !
Auteur d’une comédie de château, ce n’est encore qu’un bel esprit de second ordre. […] Un cœur précocement fané, un esprit désabusé et averti, s’il en fut, cherchant dans les convulsions un équivalent de la passion, dévoré du scrupule de son cynisme, y mêlant une naïveté, comme une fleur qui s’enrage à vivre dans ce dessèchement total, n’est-ce pas là le thème perpétuel de la comédie douloureuse à laquelle on assiste, sur quelque point qu’on lève le voile, de l’existence intime de Benjamin Constant, aujourd’hui d’ailleurs livrée à tous les yeux et bien étrangement applaudie de nos générations. […] Dépouillez-les de leur fantasmagorie, percez-en la comédie. […] Un certain aveuglement général de l’intelligence, joint à une surexcitation stérile de la sensibilité, fit que, sans jouer précisément la comédie, on attachât le pathétique le plus exagéré, les plus grandes images, les dires les plus exaltés, aux idées parfois les plus vides de substance, les plus dépourvues de sérieux. […] L’emphase au théatre Si nous avons défini avec exactitude la composition des caractères dans le drame romantique, ce drame ne peut être que de la basse comédie ou du mélodrame déguisés.
On veut que cet écrivain, non moins rempli de philosophie, que versé dans les belles-lettres, ne soit, dans son Essai sur le mérite & la vertu, dans sa Lettre sur les sourds & muets, dans son Interprétation de la nature, dans ses comédies morales, qu’un vil & ridicule plagiaire : mais n’enchérit-il jamais sur les originaux dont on le dit copiste ? […] Mais, de tous les moyens employés pour rendre odieuse une société d’écrivains, le plus violent est la comédie des Philosophes. […] Tout a paru surprenant dans cette comédie, l’idée de la pièce, l’exécution, le stile nerveux & correct, le ton satyrique, le succès prodigieux, le nombre des représentations, l’affluence des spectateurs. […] Peut-être que, sans la comédie des Philosophes, celle de l’Écossoise n’eût pas été donnée. […] Les changemens continuels de Santeuil furent pour le public une vraie comédie.
Voltaire, à son retour de Prusse et avant de s’établir à Ferney, passa trois hivers à Lausanne (1756-1758) ; il s’y plut beaucoup, en goûta les habitants, y joua la comédie, c’était dix ans avant la naissance de Benjamin Constant ; il y connut particulièrement cette famille. […] Nous autres Lausannais qui jouons la comédie, nous sommes du pays roman et point Suisses. […] Mme de Charrière faisait souvent représenter chez elle de petites comédies de sa composition.
Dans ses relations de l’ordre princier (car elle en eut), il en était une toute de comédie et de sourire, et qu’on ne saurait compter : je veux parler de la familiarité du prince Florestan de Monaco, celui qui régnait en ce temps-là, homme excellent et faible, grand ami du théâtre et des comédiens, flatté de l’incognito, qui exigeait quand il venait chez elle qu’on l’appelât M.
Le chirurgien-dentiste, habile dans son art, le docteur Toirac, qui faisait d’agréables contes en vers, est resté fidèle à ses goûts et a comme voulu les ennoblir et les consacrer en fondant un prix de 4,800 francs par an pour l’auteur de la meilleure comédie en vers ou en prose qui aura été jouée au Théâtre-Français dans le courant de l’année. — M.
Que le lecteur s’observe lui-même lorsqu’il voit une comédie nouvelle de Dumas fils ; vingt fois par acte, nous avons une ou deux minutes d’illusion complète ; il y a telle phrase vraie, imprévue, qui, soutenue par le geste, l’accent, les alentours appropriés, nous y conduit.
Je répugne à croire que tout ce que Rabelais a donné durant sa vie aux devoirs de sa profession religieuse ait été de pure comédie, et que le bon curé de Meudon, qui, dans sa vieillesse bienfaisante, dit-on, et honorée, apprenait le plain-chant aux enfants de sa paroisse et la lecture aux pauvres gens, n’ait été qu’un incrédule enseignant une superstition.
C’est de la comédie, quoique d’un ordre inférieur à celle qui démasque les personnages par le soin même qu’ils mettent à se cacher.
C’est là un fait si général et si frappant que toute une bonne part de nos comédies et de nos romans, et surtout de nos tragédies, repose sur lui.
Œuvres détachées : une comédie allemande (R.
Dans ce siècle où les faiseurs de règles, où les législateurs du Parnasse, où les régularistes, si vous voulez les dénommer ainsi, ont été utiles jusqu’à un certain point ils ne sont pas absolument inutiles mais ont été surtout insupportables, à savoir rigoureux, pointilleux sur tous les détails, insistant sur des infiniment petits, et faisant de leur fantaisie souvent, ou de leurs souvenirs poétiques des règles inéluctables, en ce temps-là tous les genres étaient comme soumis aux faiseurs de règles et dominés par eux ; la tragédie plus que tout autre genre ; la comédie presque autant que tout autre genre, le poème épique d’une façon déplorable, abusive et du reste erronée, car c’est sur quoi les faiseurs de règles se sont le plus trompés.
Et guenille de païen, ne l’est-il pas encore, quand il affirme que la régénération d’un peuple est attachée impérieusement à l’imitation du théâtre des glorieuses Sociétés antiques, et que, pour remoraliser la France, il faut que nous nous mettions tous à jouer la comédie ?
En un mot, nous demandons aux écrivains la comédie totale, corps et âmes.
Sans doute, le va-et-vient des acteurs, leurs gestes et leurs attitudes, ont leur raison d’être dans la pièce qu’ils jouent ; et si nous connaissons le texte, nous pouvons prévoir à peu près le geste ; mais la réciproque n’est pas vraie, et la connaissance des gestes ne nous renseigne que fort peu sur la pièce, parce qu’il y a beaucoup plus dans une fine comédie que les mouvements par lesquels on la scande.
Le drame et la comédie sont partout : partout où il y a des hommes ils aiment, ils sentent, ils souffrent.
Moi, Théocrite, qui écrivis ces vers, je suis du peuple de Syracuse, fils de Proxagoras et de l’illustre Philine ; et je n’ai jamais détourné vers moi la gloire d’une muse étrangère. » Né sous le règne de Hiéron jeune, au temps du déclin de la Grèce, devant la fortune croissante de Rome, il trouvait dans Syracuse de grands souvenirs des lettres, l’hospitalité donnée à Pindare, à Platon, la comédie d’Épicharme ; et il se sentit de bonne heure sans doute appelé à renouveler, sous une autre forme, cette gloire poétique.
Les contes de La Vieillesse d’Hélène sont arrangés à la façon de comédies. […] C’est le caractère de cette comédie : les plus remuants personnages n’y ont pas d’efficacité. Le défaut de cette comédie ? […] La comédie, extrêmement gaie, se termine en terrible drame. […] C’est pour cela qu’il n’y a pas beaucoup d’action dans ses comédies.
Dans ses Réflexions sur les Femmes, si pénétrantes et d’une si belle langue, Mme de Lambert dit que cette comédie, d’ailleurs odieuse, fut cause que l’instruction chez les filles parut comme une inconvenance, une impudeur, une sorte d’obscénité : d’où la folie de plaisirs purement sensuels où les femmes inclinèrent, n’ayant plus d’autres ressources que la chère et l’amour. […] Pascal, et quoique janséniste, a mis les cas de conscience en comédie ; de Genève on voyait cela tel qu’un drame de douleur et de scandale. […] Dès douze ans elle faisait des vers ; elle jouait la comédie, et très futée. […] L’humanité prête beaucoup à rire et surtout ses conducteurs, qui sont de véritables personnages de comédie. […] On en voit passer quelques-unes dans les comédies, les romans, les mémoires ; mais leur caractère se distingue mal de celui des jeunes femmes.
Oui, tout ce monde, devant ces lithographies avant la lettre, devant cette merveilleuse « Comédie humaine » au crayon, réalisée avec un procédé, à l’heure actuelle complètement perdu, tout ce monde semble avoir une taie sur l’œil. […] Il me dit au bout de quelques minutes, où il peut parler : « Oui, ça va mieux, mais je ne puis dîner à table, ça me fatigue… puis quand plusieurs personnes parlent autour de moi, je continue à éprouver un singulier phénomène : des battements dans une oreille, avec une inquiétude à l’épigastre… Et le beau de cela, mon cher, c’est la comédie avec les médecins : l’un me dit que j’ai un cœur, comme il n’en a jamais rencontré ; les autres ce sont les poumons, et le reste qu’ils trouvent admirables… Enfin, j’espère me remettre avec du repos, de petites promenades, un séjour à Arcachon. » Dimanche 2 septembre Mes nuits sont si pleines de cauchemars, si anxieuses, qu’elles me font presque redouter le sommeil.
La seule psychologie vraie et vivante de la critique serait une biographie psychologique de l’homme qui a vécu dans leurs tournants singuliers la comédie et la tragédie du métier critique : Sainte-Beuve. […] Tragédie et comédie faites pour s’entendre. » Quel critique de profession penserait et dirait mieux ? […] Le terme de caractère était d’ailleurs pris au livre de Théophraste, toutes les variétés de sens de mot français se retrouvant dans celles du mot grec, et le livre de Théophraste se tenant, avec la comédie nouvelle, dans un rapport assez analogue à celui du livre de La Bruyère avec le théâtre de son temps. […] Et c’est ce que connaît admirablement un Molière, lequel ne construit jamais un personnage important avec une faculté maîtresse, mais avec deux facultés, mises sur le même pied, et qui, précisément parce qu’elles impliqueraient deux plans de logiques différentes, se jouent de mauvais tours, se contrecarrent, ce qui est la comédie, ce qui est la vie.
Byvanck, à qui suffit la comédie humaine, ne va guère entendre des drames. […] ce sont de vraies scènes de comédie, ces lettres ! […] Mais le sens qu’il attribue à cette petite comédie héroïque a été faussé par l’attitude que le monde, je veux dire sa famille, a prise envers lui : tous l’ont poussé vers l’obscurité et le danger, lorsqu’il a eu peur ; personne ne l’a remarqué, lorsqu’il a donné la preuve suprême de son courage. […] N’y a-t-il pas quelque part, dans une comédie ancienne, une scène où deux personnages quêtent la faveur du Peuple, Démos ? […] Puis, et pour finir, elle me paraît être un motif supérieur de comédie pour le théâtre de l’avenir !
Mais la leçon, s’il en est une à ces comédies du monde où ne manquent jamais ni les Aristes ni les Philintes, quelle était-elle donc ?
En ce faisant, j’ai cru accomplir un grand acte de sagesse, me préparer de grands éloges de la part de la prudence humaine, et, l’événement arrivé, il se trouve que je n’ai fait qu’une grosse sottise… Enfin me voilà à deux mille lieues de mon pays, sans ressources, sans occupation, forcé de recourir à la pitié des autres, en leur présentant pour titre à leur confiance une histoire qui ressemble à un roman très-invraisemblable ; — et, pour terminer peut-être ma peine et cette plate comédie, un duel qui m’arrive pour demain avec un mauvais sujet, reconnu tel de tout le monde, qui m’a insulté grossièrement en public, sans que je lui en eusse donné le moindre motif ; — convaincu que le duel, et surtout avec un tel être, est une absurdité, et ne pouvant m’y soustraire ; — ne sachant, si je suis blessé, où trouver mille reis pour me faire traiter, ayant ainsi en perspective la misère extrême, et peut-être la mort ou l’hôpital ; — et cependant, content et aimé des Dieux. — Je dois avouer pourtant que je ne sais comment ils (les Dieux) prendront cette dernière folie.
Il avait un goût marqué pour les comédies, et essaya même d’en composer.
Le genre humain est autre chose qu’une comédie et qu’un conte.
Il a su faire converger l’esprit de la comédie et de la satire à l’inspiration de la Marseillaise ; et il a composé de ce mélange la chanson politique, la chanson nationale.
Andrieux, qui nous a laissé d’élégantes comédies et des contes charmants, y professait la littérature.
A côté de lui, et par son impulsion, Baïf et Jodelle s’essayaient dans la tragédie et dans la comédie.
Une comédie de Sardou, une lettre de Mérimée nous donnent plus la vision de l’époque que ces neuf volumes de fatras.
Ils devaient sans doute s’opposer dans une opposition définitive pour se pouvoir enfin regarder plus librement, au-delà de la comédie politique, pour se regarder jusqu’à ce qu’ils se soient reconnus frères d’une même maison.
Dans les villes d’Allemagne, un seul et unique théâtre est forcé de cultiver tous les genres, opéra, tragédie, comédie, opérette, etc. ; la quantité remplace la qualité.
… Le grand homme de La Comédie humaine a créé et fait souvent parler, pour le besoin de ses romans, des Auvergnats, des Allemands, des portiers ; mais sans, pour cela, devenir Auvergnat, Allemand ou portier.
L’auteur de la Comédie humaine disait : « J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la religion et la monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament, et vers lesquelles tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays. » Ce sont presque les mêmes termes dont se servait le philosophe de la Réforme sociale : « L’étude méthodique des sociétés européennes m’a appris que le bonheur et la prospérité publics y sont en proportion de l’énergie et de la pureté des convictions religieuses. » Et Taine, comparant le christianisme à une grande paire d’ailes indispensable à l’âme humaine : « Toujours et partout, depuis dix-huit cents ans, sitôt que ces ailes défaillent ou qu’on les casse, les mœurs publiques et privées se dégradent. […] Les poèmes de Baudelaire et les comédies de Dumas m’ont été un prétexte pour analyser plusieurs nuances de l’amour moderne, et pour indiquer les perversions ou les impuissances de cet amour, sous la pression de l’esprit d’analyse. […] Balzac avait déjà écrit, dans la préface générale de la Comédie humaine : « Si la pensée est l’élément social, elle est aussi l’élément destructeur… » L’auteur de Madame Bovary n’a presque fait que commenter cette phrase profonde, mais le commentaire devient capital et vaut qu’on en examine la valeur contemporaine. […] Il n’a fait qu’exagérer jusqu’à la bouffonnerie une vérité féconde, posée par Balzac dans la préface générale de la Comédie humaine, à savoir : « que l’homme, par une loi qui est à rechercher, tend à représenter ses mœurs, sa pensée et sa vie dans tout ce qu’il approprie à ses besoins… » C’est dire du même coup qu’aucune manifestation, si menue soit-elle, n’est absolument insignifiante et négligeable.
Du côté comique, c’est le cas Triple-patte, la comédie de, l’indécision, et singulièrement de l’indécision en ce qui concerne la question de Panurge ! […] Son penchant et des triomphes oratoires ont fait tourner le pur philosophe que fut d’abord le jeune Cousin en un Pantalon de la Comédie italienne. […] Amiel vivra ses dix dernières années entre deux ombres d’épouse : l’une de confort, d’attentions, de bons soins, de foulards brodés, de cuisine de régime et de thé bien fait, qui est Berthe Vadier ; l’autre d’élévation, de direction, de réflexion, qui est Fanny Mercier ; entre les deux, bien entendu, les rivalités que l’on devine, les petites comédies du harem spirituel ; toutes deux à quelques pas l’une de l’autre, derrière la cathédrale, dans la partie petite-bourgeoise du haut de Genève, rues Verdaine et Bourg-de-Four, le coin exact qui sied à l’horlogerie minutieuse et infinitésimale du Journal.
Je crois que j’aimerais tout à fait — si elle les essayait aujourd’hui, avec son talent formel, assoupli et fortifié — de courtes proses où elle chanterait « tout le cynisme naïf de sa nature de poète » ; où elle dirait « de quelles haines se forme l’amour » ; où tout serait « lourd, violent, et cependant d’une merveilleuse perversité de tons » ; où parfois elle courberait « au-dessus de la complication des odeurs artificielles et des gestes de comédie, l’exquise simplicité d’une branche de mimosa ». […] Un jour, fatigué de cette comédie, il avoue tout à sa blonde maîtresse : la merveilleuse brune qui passait pour sa femme et dont la beauté attisa de si atroces jalousies, est sa sœur. […] Mais il y eut visiblement, lorsque commença le baiser, de l’effort, de la comédie, et, pour parler une langue aussi respectueuse que la sienne, du chiqué. […] Parfois cependant sourit, telle une violette blanche, la grâce simple d’une idyllette ou rit comme une cascatelle une page de comédie un peu trop longuement bavarde.
. — En 1849 elle fit jouer sa comédie pastorale de François le Champi. […] Nous avons cependant assisté à des reprises récentes de quelques-unes de ses pièces, un peu trop vite abandonnées autrefois, et qui ont été très bien accueillies par un public nouveau ; nous venons d’applaudir4 à cette jolie comédie romanesque les Beaux Messieurs de Bois-Doré et à ce drame sentimental Claudie, qui a réussi malgré le ton de prédication suranné du père Remy. […] Cette première excuse une fois admise, on voudra bien considérer qu’il y a en elle plus de la nature du poète que de celle du législateur, qu’elle ne se sent pas la force d’être un réformateur ; qu’il lui est arrivé souvent d’écrire lois sociales à la place des vrais mots, qui eussent été les abus, les ridicules, les préjugés et les vices du temps, lesquels lui semblent appartenir de plein droit à la juridiction du roman, tout aussi bien qu’à celle de la comédie. […] « Tu me demandes, dit-elle à un de ces amis réels ou imaginaires qui sont les confidents commodes du Voyageur, si c’est une comédie que ce livre (Lélia), que tu as lu si sérieusement. — Je te répondrai que oui et que non, selon les jours.
Aujourd’hui, il est absolument nécessaire d’être un croyant pour être un grand hypocrite, parce que nous avons une épouvantable expérience, et que l’habitude du mensonge a dévoré tout ce qui n’était pas l’essence même des choses ; parce que nous avons un enragé besoin de nous tromper nous-mêmes, et que nous ne savons pas échapper à l’affreuse nécessité d’être en même temps les Tartuffes et les Orgons de la comédie lamentable qui se joue au fond de nos cœurs. […] Certes, je ne crois pas que je doive jamais être emporté vers Molière par une extraordinaire ferveur d’admiration et la comédie du Tartuffe est une vieille machine de guerre trop à la main des gens du Charivari pour qu’il soit précisément honorable de s’en servir. […] Seulement, la gorge de Dorine ne fait venir « de coupables pensées » qu’au scélérat de la comédie, lequel est un gros homme fort ridicule. […] Mais j’ai lu passablement de comédies ou de drames et j’ai toujours vu par la pensée les mêmes fantoches dramatiques s’agitant dans la même demi-douzaine de situations à effet certain, tandis qu’au-delà de l’absurde coupe transversale, dans la buée de l’amphithéâtre, l’innombrable bétail humain mugissait au diapason.
Il y a même de la mauvaise foi à isoler la Charogne de la Comédie de la Mort et de l’Épopée du Ver et à crier raca sur ce seul poème, qui a au moins le mérite d’être plus sobre que les longs développements oratoires de Gautier et de Hugo. […] à reconstruire les Fleurs du Mal sur le modèle de la Divine Comédie. […] Augier lui lit une comédie en vers qu’il vient d’écrire, la Ciguë. […] Poussés à leurs extrémités logiques, l’intelligence et le jugement s’excluent : une critique à forme spinoziste par laquelle tout serait compris comme naturel et nécessaire ne jugerait jamais, et une critique qui ne s’attacherait qu’à rendre des arrêts jouerait dans le monde des grandes œuvres et des grands hommes le rôle d’un Dandin de comédie.
Zola, dont le génie d’observation n’est d’ailleurs pas inférieur à celui du romancier de la Comédie humaine, revendiqua le même titre. […] Aux spectacles qu’il fréquente par obligation professionnelle, en observant les héros de tragédie, de comédie et de drame qui se sont succédé de Shakespeare et Molière à M. […] Enfin, pour ne pas multiplier les exemples, dans l’analyse du Renato de l’Infidèle, la ravissante et profonde comédie de M. de Porto-Riche (feuilleton du 28 avril 1890), M. […] Ici, c’est son éclectisme qu’il constate et qu’il éprouve le besoin de justifier : « Il m’est arrivé de scandaliser les gens en leur disant que je m’arrange de l’hiver comme de l’été, que je goûte également la solitude et la société de mes amis et que je trouve mon plaisir dans Racine aussi bien que dans Shakespeare, sans même éprouver le besoin d’instituer entre eux une comparaison. » Quelques lignes plus loin, dans cette préface du huitième volume des Études qui est son testament littéraire et philosophique, il ne se hasardera à mettre en doute le sens de certains mots consacrés qu’après avoir exagéré, pour les prévenir, les reproches qu’il encourra de ce fait : « Avisez-vous, par exemple, de demander ce que c’est que le progrès ou d’insinuer que l’humanité pourrait bien n’être qu’une abstraction, et vous verrez si l’on ne vous tient pas pour une ganache ou un pervers. » Ailleurs encore, dans un article où il osait s’attaquer à un absolu plus spécial, si l’on peut dire, mais qui recrute aussi ses fanatiques parmi les bons esprits : « Allez insinuer que la comédie est après tout un art limité et qui laisse de côté les choses les plus profondes et les plus élevées de la nature humaine, allez faire entendre que Molière n’est pas toujours égal à lui-même, qu’obligé de travailler vite il improvise trop souvent, qu’il a des négligences, des vices de diction : 0n vous regardera avec étonnement ou dédain, comme un esprit chagrin ou un faiseur de paradoxes… » N’êtes-vous pas frappé par la disproportion entre l’idée indiquée et la préoccupation de l’effet désastreux qu’elle ne manquera pas de produire ? […] Chaque soir, en quelque coin de la terre, la nuit tombe sur un drame qu’il faudrait applaudir à genoux. » Dans sa pensée, il s’agit d’un de ccs drames publics dont les nations sont les protagonistes : c’est le drame interminable — mêlé parfois d’un peu de comédie — qui, depuis plus de mille ans, se joue à Rome, aux pieds du trône pontifical ; c’est celui qui a fixé l’attention du monde sur la double agonie des deux premiers empereurs d’Allemagne ; ou, celui qui ballotte à travers ses péripéties les destinées de l’Asie ou celles de l’Afrique ; et d’autres encore, qui rappellent d’illustres scènes du passé, qui évoquent de grandioses ou tragiques figures.
» — « Je vais de ce pas moi-même défendre à la Comédie de les jouer.
Il laissera Buffon composer une tragédie sur la cruauté, et fera une comédie sur la sottise.
Quand je lui dis que je n’y avais été que trois ou quatre fois, elle se récria, me promit que nous irions souvent ensemble à la comédie, ajoutant qu’au retour il faudrait écrire le sujet des pièces et ce qui nous aurait frappées, que c’était son habitude… Ensuite, me dit-elle encore, nous nous écrirons tous les matins.
Il abhorre Paris ; rien ne pourra le changer. » Ou bien : « Valmore m’a avoué qu’il préférait toutes les chances désastreuses que nous éprouvons de faillite en faillite et de voyage en voyage, à rentrer jamais à la Comédie française qu’il abhorre. » Ou bien : « Valmore est tout à fait réveillé de ses beaux rêves d’artiste… Il veut nous emmener dans quelque cour étrangère ou essayer une direction théâtrale à Paris… » Ou encore : « Mon mari qui t’aime de toujours incline jusqu’à tes genoux toutes ses fiertés d’homme… » (Cela, c’est tout à fait l’accent « Delobelle », ou, mieux, le style « Delmar » : vous vous rappelez l’étonnant cabot-pontife de l’Éducation sentimentale ?)
Si j’ai le regret de voir Mithridate user d’une supercherie de comédie pour savoir le secret de Xipharès et de Monime, au moins je le retrouve, dans ses discours contre Rome, tel qu’il est, grand comme l’objet de sa haine ; et mon imagination est satisfaite.
Je suis sûr que Beauvilliers prenait un plaisir très délicat aux tragédies de Racine, peut-être même aux comédies de Molière ; et pourtant il est bien certain qu’en y assistant il ne pensait pas faire une œuvre religieuse, peut-être même croyait-il faire un péché.
À ce moment, par un changement de ton que je n’ai vu remarqué nulle part, la tragédie tourne subitement à la comédie ou tout au moins au drame satirique.
Dante, qui est de sa race, l’ignorait sans doute ; sans quoi il se serait ménagé quelque illustre rencontre avec sa grande Ombre, au tournant d’un cercle de la Divine Comédie.
Le rôle de ces parasites du vice à table est, à la fois, celui des soubrettes du vieux répertoire et des duègnes de la comédie espagnole.
Sa comédie des plaideurs obtint le suffrage de Molière, et en était digne.
Il s’est essayé à traduire une comédie de Térence en vers français.
Il les a eus autant que le grand Balzac, le créateur de Bixiou, de Mistigris, et de Matifat, et de Camusot, et de Crevel, et de tant d’autres bourgeois, sublimes à la renverse, dont La Comédie humaine foisonne et regorge.
Assurément, il y avait là l’étoffe d’un fier personnage de comédie : le Falstaff de l’argent ; mais Daudet a mieux aimé en faire le héros pathétique d’un drame.
Roman, drame ou comédie, rien ne réussit encore aujourd’hui, que ces études de mœurs dépravées, ces corruptions mises à nu. — On assure que c’est pour mieux nous guérir, qu’on étale ainsi nos maladies secrètes. — À ce compte, pourquoi ne pas rendre public aussi ce musée Dupuytren, où la science a rassemblé les effrayantes images des plaies les plus hideuses de l’humanité ? […] M. de Balzac reproduit la même thèse : « Courtisane trompeuse, Esther eût joué la comédie : mais, redevenue innocente et vraie, elle pouvait mourir118. » — « Ce n’était plus une courtisane, mais un ange qui se relevait d’une chute 119. » Un drame et un roman, dus tous deux à la même plume et portant le même titre (La Dame aux camélias), ont donné récemment à cette thèse morale un éclat nouveau de popularité, ou pour mieux dire de scandale. […] Ici, demi-ivre, demi-rêvant, le héros de cette comédie fait des quolibets sur la vie, la mort et le tombeau ; là, il raille les sentiments de la famille, la paternité, le mariage ; partout il tourne en dérision l’honnêteté, la probité la plus vulgaire.
Si l’on y ajoute l’influence de Scribe, aisément reconnaissable dans une petite comédie : Péril en la demeure, qu’on ne croirait jamais qui fût de l’auteur de Sibylle et de Monsieur de Camors, on aura dit, je pense, tout ce que Feuillet dut à ses prédécesseurs, — et on peut commencer de l’étudier dans la partie vraiment originale et vraiment personnelle de son œuvre. […] Autre mérite, à nos yeux, et mérite qu’on chercherait en vain dans les proverbes de Musset ou dans les comédies mêmes de Marivaux, — car que signifie Arlequin poli par l’amour et à quoi dirons-nous bien que riment les Caprices de Marianne ? […] Puisque nous ne voyons pas, en effet, que l’on reproche à une comédie d’être trop « comique », d’où vient que l’on blâme un roman d’être trop « romanesque » ? […] Sous ce rapport, aux romans de Balzac, les romans de Feuillet sont à peu près ce que sont les tragédies de Corneille aux comédies de Molière : ils sont aux romans de George Sand, — qui finissent presque toujours trop bien, par quelque bon mariage ou par quelque adultère confortable, — ce que la tragédie de Racine est aux comédies de Marivaux. […] La différence est justement celle de la tragédie à la comédie de la vie.
Si cette comédie intéresse l’observateur psychologue, elle attristera toujours celui que préoccupe sincèrement l’avenir de notre littérature. […] En n’admettant en art que de l’esprit comme dans le Barbier et le Mariage de Figaro, on peut créer les courtisanes de la Contagion ou les spirituelles mondaines de nos comédies, mais on ne crée pas des chefs-d’œuvre comme l’Avare, Tartufe, Athalie, Phèdre et le Misanthrope. […] Molière, ce prodigieux génie qui confondait Gœthe d’étonnement, Molière est un auteur comique parfois si grave, que ses comédies déconcertent et qu’on doute parfois si elles ne sont pas des drames. […] Au lieu de l’amour qui finit bien, comme dans les comédies, au lieu de l’amour qui amuse ou qu’on dramatise, comme dans le gros roman, Loti nous a donné l’amour qui ne finit pas ou qui finit mal, comme dans la vie. […] Résidant à Paris à l’époque où Chateaubriand partit pour l’Amérique (janvier 1791), nous la voyons promener son éternelle tristesse dans les salons de M. de Malesherbes, où l’on jouait des comédies en attendant les tragédies de 93.
Il écrivit Jean Baudry qui est une belle comédie ; il fut le compagnon de Victor Hugo ; il mangea le pain amer de l’exil. […] On insinuait timidement que la comédie nouvelle manquait un peu de clarté, qu’elle était trop touffue, que l’éminent écrivain y avait voulu mettre trop de choses, et l’on concluait en demandant une reprise de Tragaldabas ! […] Après avoir avalé vingt études et autant de comédies sur l’adultère, la corruption, le jeu, la coquetterie et autres vices mondains, prenez le volume de M.
43 Or, en 87, les deux Maîtres de demain du Vers-libre, Gustave Kahn et Francis Viélé-Griffin se trouvent premièrement en présence : Viélé-Griffin en tête de son volume marque sa volonté de délivrance du Vers et paraît partir de Banville, en qui il a vu le Briseur d’entraves qui se réalise surtout en telles de ses Comédies. […] Joua-t-on d’intimidation, ou simplement la comédie de la providence qui sauve la Société occultement menacée ! […] Perdrait-il, quoique construit avec des matériaux donnés par la science expérimentale et le transformisme, toute valeur de réalité, comme les songeries platoniciennes et la Divine Comédie, il demeurerait haut une délicieuse spéculation d’envolée superbe et d’imaginatif rationalisme, un troublant concept de Kosmos qui n’a d’égal en la littérature contemporaine que le poème « Euréka » du divin Edgar Poe.
La bonne comédie ! C’est la comédie éternelle, et il n’y a pas un sentiment qui ne lui fournisse un acte : l’amour d’abord.
On s’attend à quelque chose d’immense, à une réconciliation suprême, à un universel pardon, peut-être à une vision de l’éternité pareille à celle de la Divine Comédie. — Eh bien, il s’agit simplement de damner Pie IX, coupable surtout d’avoir béni Napoléon III ! […] Passion maudite, Mères pour rire et les Comédies de Vénus sont des pamphlets pour le moins autant que des romans ; et ce n’est pas seulement contre le peintre peut-être trop hardi de mœurs très vives que le public se souleva, c’est surtout contre le contempteur de la société établie et des idées reçues. […] Dossi, comme ses congénères français et étrangers, trouve que la société est inepte, odieuse ou ridicule, que le monde est une comédie grotesque qui livre la scène à de méprisables appétits, et il n’écrit guère que pour mettre en relief les travers de l’espèce humaine. […] Il a pris sa part des kermesses, il est entré dans un club d’Alkmaar, il a causé avec un paysan qui lui a répété en italien le premier vers de la Divine Comédie, il s’est extasié sur les casques d’or des servantes frisonnes, il a visité le marché de Groningue.
Mahaffy se répand de nouveau en bruyantes lamentations sur ce qu’il regarde comme des tendances sociales superficielles de la Comédie Nouvelle. […] L’appréciation de la Comédie Nouvelle nous paraît également assez pédantesque. Le but de la comédie sociale, chez Ménandre, non moins que chez Sheridan, est de refléter les mœurs de son temps et non point de les réformer, et la censure du Puritain, qu’elle soit sincère ou affectée, est toujours déplacée dans la critique littéraire, et prouve qu’on est dépourvu du sentiment de la différence essentielle entre l’art et la vie. […] Parmi elles nous trouvons Lady Mary Wortley Montague, qui a tout le caprice de Cléopatre, et dont les lettres sont charmantes à lire, Mistress Centlivre, qui écrivit une brillante comédie, Lady Anne Barnard dont Le Vieux Robin Gray a été décrit par Sir Walter Scott comme valant « tous les dialogues qu’ont jamais eus ensemble Corydon et Phyllis, depuis Théocrite jusqu’à nos jours » et qui est certainement une très belle et très touchante poésie, Esther Vanhomrigh, et Hester Johnson, la Vanessa et la Stella de la vie du Doyen Swift ; Mistress Thrale, l’amie du grand lexicographe ; la digne Mistress Barbauld ; la laborieuse Joanna Baillie ; l’admirable Mistress Chapone, dont l’Ode à la Solitude fait toujours naître en moi une ardente passion pour la société, et qui restera dans la mémoire au moins comme directrice de l’établissement dans lequel fut élevée Becky Sharp, Miss Anna Seward, qui fut appelée « le Cygne de Lichfield » la pauvre L.
Ma mère sentit l’affectation de ce refus et en fut piquée : « J’irai pourtant, en dépit d’eux, dit-elle, et je verrai la première représentation. » Quand l’heure de la comédie fut venue, elle se mit en négligé avec une de ses amies qui prit des billets.
Les deux volumes, intitulés Conseils de Morale, ont été presque en entier formés de pages extraites çà et là dans ses articles, de débuts piquants et originaux de feuilletons à propos de quelque comédie du temps oubliée ; mais on a laissé en dehors ses jugements sur les auteurs.
La rédaction des paroles d’excuse fut débattue et arrêtée dans le petit cabinet du Louvre, en présence de la reine ; on les écrivit sur les tablettes mêmes du cardinal, qui faisait son jeu sous cette comédie.
Ils ne sont qu’une flatterie publique des passions régnantes. « Plus la comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste », et le théâtre, même chez Molière, est une école de mauvaises mœurs, « puisqu’il excite les âmes perfides à punir, sous le nom de sottise, la candeur des honnêtes gens ».
Il sera ici demain, quelle comédie jouera-t-il au début ?
Cette comédie ne trompa personne, mais sauva à Marie Stuart la honte d’épouser par choix l’assassin de son mari.
Voltaire disait encore qu’il estimerait moins les Provinciales si elles avaient été écrites après les comédies de Molière : on comprendra ce jugement paradoxal, si l’on regarde avec quelle puissance expressive, quel sens du comique, et quel sûr instinct de la vie, sont dessinées les physionomies des personnages que Pascal introduit ; deux pères jésuites surtout, subtils et naïfs, celui dont l’ample figure occupe la scène de la 5e à la 10e lettre, et celui dont la vive esquisse illumine la 4e Provinciale.
Pourquoi donc la Comédie humaine, qui castigat ridendo mores , excepterait-elle une puissance, quand la Presse parisienne n’en excepte aucune ?
Il serait puéril d’ôter à Gassendi, pour la donner à Descartes, la gloire des premières impressions que reçut le génie de Molière ; mais il est vrai de dire que tous les deux y ont eu part, Gassendi par son attachement même pour les vérités d’expérience, qui sont le fond de la comédie ; Descartes par sa méthode, qui donnait, pour tous les genres d’ouvrages, les règles de l’art, c’est-à-dire de l’expression durable.
J’essayerai enfin de montrer comment l’étude directe du christianisme, entreprise dans l’esprit le plus sérieux, ne me laissa plus assez de foi pour être un prêtre sincère, et m’inspira, d’un autre côté, trop de respect pour que je pusse me résigner à jouer avec les croyances les plus respectables une odieuse comédie.
Rousseau, dans la Tragédie, la Comédie, l'Opéra, la Poésie lyrique ; M. de Voltaire, dis-je, ne sera jamais placé au rang des Hommes de génie, que par l'enthousiasme ou la mauvaise foi.
Comos le suit, éclatant de rire jusqu’aux oreilles, comme le Masque ébauché de la comédie, qu’il essaye de temps en temps à son front hardi.
Tout comme le colossal auteur de la Comédie humaine, les plus puissamment musclés d’entre nos écrivains d’imagination ont voulu se mettre eux-mêmes tout entiers dans une œuvre de trame continue ; rassembler de nombreux personnages et poursuivre leurs destinées à travers des compositions successives, les montrer en action, et observer leurs mobiles ou le jeu de leur énergie au milieu des aventures les plus diverses.
Aujourd’hui on met de tout dans l’examen d’un livre ou d’une comédie ; on y glisse des anecdotes, des souvenirs personnels, des citations de Tibulle, de Virgile : peut-être bientôt, par amour de la nouveauté, y mettra-t-on même de la critique.
— Personnage de la Comédie italienne.
Mais, de sentiment, il l’est malgré lui, comme le médecin de la comédie, et il n’a pas reçu de coups de bâton pour cela.
Assurément, La Faustin n’inclinera pas beaucoup les cœurs vers les femmes de théâtre, mais, malgré l’exécration du dénouement qui brusque trop tôt un livre qu’il aurait fallu développer et creuser davantage, le roman de la comédienne — à elle seule plus dangereuse peut-être que tout ce que Bossuet et Rousseau ont dit de la comédie tout entière !
De là cette peinture de la cour après la mort de Monseigneur, tableau d’agonie physique, sorte de comédie horrible, farce funèbre, où nous contemplons en face la grimace de la Vérité et de la Mort.
Pourquoi cette inclination à appeler le train du monde un « grand bal », une « comédie », une parade divertissante ? […] Entre temps, Thomas Graindorge se réinstallait, avec Balzac, dans la société contemporaine, et, en cherchant les courants de sève qui ont nourri les racines de la Comédie humaine, il racontait, avec une joie puissante, comment avait poussé « cette fleur maladive, étrange et splendide » ; sous le fouillis de l’œuvre, il retrouvait l’ouvrier qui l’avait faite, l’homme, avec les caprices, les excès, l’énergie de son humeur, avec les tracas, les misères, les douleurs et les triomphes de sa vie ; puis, autour du personnage, il montrait, on sait avec quelle force, le terreau où avait poussé ce bizarre génie, la noire fourmilière de la démocratie active, la concurrence des ambitions enflammées, les élans et les fièvres de la volonté surexcitée, tout ce Paris bourgeois, commerçant et magnifique, où il faut parvenir coûte que coûte, et où l’effort de la banque, de la chicane, de l’industrie, de l’art aboutit, par des voies diverses, à cette apothéose de l’Argent, qui a été le mirage et la folie de Balzac.
Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes ; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d’œuvre ; le drame promené à travers toutes les provinces de l’histoire, de l’imagination et de la fantaisie, élargi jusqu’à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve ; jusqu’à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l’invention humaine ; jusqu’à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale ; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l’intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et sa forme, de recevoir et de garder l’empreinte exacte du siècle et de la nation1. […] Ma conscience me la fera plus honnête que le palais du pape, et plus paisible que ton âme, quoique tu sois un cardinal. » — Contre son amant furieux qui l’accuse d’infidélité, elle est aussi forte que contre ses juges ; elle lui tient tête, elle lui jette à la face la mort de sa duchesse, elle le force à demander pardon, à l’épouser ; elle jouera la comédie jusqu’au bout sous le pistolet, avec une effronterie et un courage de courtisane et d’impératrice81 ; prise au piége à la fin, elle restera sous le poignard aussi brave et encore plus insultante. « Je ne crains rien, je recevrai la mort comme un prince reçoit les grands ambassadeurs.
On convient aujourd’hui, assez généralement, que ces tragédies sont une perte de temps pour les écoliers et pour les maîtres : c’est pis encore, quand on les multiplie au point d’en représenter plusieurs pendant l’année, et quand on y joint d’autres appendices encore plus ridicules, comme des explications d’énigmes, des ballets, et des comédies tristement ou ridiculement plaisantes. […] Térence, qui passe pour un auteur de la bonne latinité, ayant écrit des comédies, a dû, ou du moins, a pu souvent employer des mots qui n’étaient d’usage que dans la conversation, et qu’on ne devrait pas employer dans le discours oratoire ; c’est ce qu’un auteur de dictionnaire doit faire observer, d’autant que plusieurs de nos humanistes modernes sont quelquefois tombés en faute sur cet article.
Quand je m’aperçus de sa ruse, je supprimai bien entendu le sucre d’orge, mais il ne se découragea pas : il commençait par m’implorer de ses yeux suppliants ; puis il voyait que ses prières étaient inutiles, il s’asseyait sur son séant, et courbé en deux, une main posée sur son ventre, il toussait de toutes ses forces, sa face se colorait, les veines de son front se distendaient, les larmes coulaient de ses yeux, et il finissait par suffoquer, non plus en jouant la comédie, mais pour tout de bon. […] …… Dans chacune des comédies qu’on y joue il y a un mannequin, et le mannequin d’Il y a seize ans est précipité du célèbre pont cassé, haut de douze pieds.
On voyait aussi rue Balzac l’explorateur Foa, le tueur de panthères, qui nous a laissé de beaux récits de chasse en Afrique, l’homme le plus doux qu’on pût rêver, avec ses lunettes d’or, sa petite voix tranquille, sa bonne figure de tout repos ; le mélancolique Pierre Louys, qui venait de publier Aphrodite et qui accueillait avec modestie l’ouragan de gloire déchaîné par l’article de Coppée ; Emile Pouvillon, charmant conteur, qui se plaignait de ne pouvoir retrouver la verve de ses premiers romans, l’Innocent et Jean de Jeanne ; Henri Mazel, qui débutait et fondait l’Ermitage en 1890, avec Laurent Tailhade et Bernard Lazare ; Le Vicomte de Guerne, auteur des Siècles morts, espèces de Légendes des Siècles écrites en vers majestueusement parnassiens ; M. d’Avenel, dont on connaît les précieux volumes de documents historiques ; Léon Baracand, qui a publié de délicats romans ; Marcel Schwob, le classique prosateur ; Maxime Formont, plus tard secrétaire de la Revue de Paris et évocateur d’archéologie amoureuse ; Alfred Poizat, roulant déjà dans sa tête les projets de traductions qui devaient le conduire à la Comédie Française ; Rémy de Saint-Maurice, qui eût de si beaux débuts à la Revue des Deux-Mondes ; le glorieux général Dodds, si simple d’accueil et de manières ; le vieux peintre Jules Breton, ami personnel d’Heredia ; Porto Riche, l’Auteur d’amoureuse, dont on nous vantait l’imagination passionnelle ; le docteur Mardrus, dont Heredia disait : « Comment ! […] Je l’ai vu offrir le bras aux dames comme s’il jouait la comédie. […] Mme Adam a présidé à Gif des réunions aussi brillantes que celles du Boulevard Malesherbes, qui furent célèbres et où il y avait un théâtre pour donner des conférences et jouer la comédie. […] Il enchantait Mounet-Sully lui-même, quand ils étudiaient ensemble le rôle d’Othello, dans la parfaite traduction que Jean Aicard fit jouer à la Comédie Française. […] Il y eut aussi de curieuses scènes de déclamation quand Novelli vint à Paris jouer en italien le Père Lebonnard, la pièce que Sylvain devait bientôt imposer à la Comédie Française.
Ses drames et ses comédies se donneraient dans l’azur, qu’ils n’auraient ni plus ni moins de consistance. […] Les Bêtises vraies, Les Petites Comédies du vice, Les Petits Drames de la vertu, etc. […] On connaît, par ailleurs, l’admirable poète de la Chanson des roses et de Toute la comédie.
Il ne visait pas d’abord à être auteur ; maître chéri et familier de ses élèves, c’étaient d’abord de petites comédies qu’il écrivait pour leur divertissement.
La fine élégance est devenue débauche ignoble ; le doute délicat s’est tourné en athéisme brutal ; la tragédie avorte, et n’est qu’une déclamation ; la comédie est effrontée et n’est qu’une école de vices ; de cette littérature, il ne subsiste que des études de raisonnement serré et de bon style ; elle-même est chassée de la scène publique presque en même temps que les Stuarts au commencement du dix-huitième siècle, et les maximes libérales et morales reprennent l’ascendant qu’elles ne perdront plus.
La vraie psychologie, c’est la poésie, le roman, la comédie.
Louis de Romain, après un compte-rendu de la représentation du Chevalier Jean, à Cologne, publiait un article où, distinguant la question artistique de toutes autres, il adressait aux artistes l’appel que voici : … Il appartient à la presse musicale, à nos compositeurs dont les œuvres reçoivent de l’autre côté du Rhin une large hospitalité, aux Gounod, aux Saint-Saëns, Massenet, Joncières à tous ceux enfin qui par leur situation, leur autorité, leur talent, ont une influence sur le public de faire cesser une comédie dont le résultat ne peut être que de nous rendre ridicules aux yeux du monde civilisé … C’est à ces lignes que M.
Par exemple, dans la comédie de la douleur, l’expression est presque toujours exagérée et hors de proportion avec les causes : le visage n’est point pâle, la peau conserve sa couleur normale, il n’y a pas d’harmonie dans la mimique, certaines contractions ou certains relâchements des muscles font défaut ; le pouls, tâté par le médecin, trahit le secret ; une surprise imprévue, une distraction subite fait disparaître tout d’un coup la mimique de la douleur ; enfin et surtout, l’expression est presque toujours centrifuge, elle manque presque absolument de ces formes concentriques qui accompagnent la douleur sincère : tout, comme on dit, reste en dehors.
La comédie est coupée par l’histoire d’un M.
. — Mais, à chaque instant, des vues lumineuses et de haute politique générale sillonnent le sujet et élargissent les horizons : « Il est bon, dit le publiciste, en tout ceci purement judicieux, qu’une quantité considérable de nobles se jette dans toutes les carrières en concurrence avec le second ordre ; non-seulement la noblesse illustre les emplois qu’elle occupe, mais par sa présence elle unit tous les états, et par son influence elle empêche tous les corps dont elle fait partie de se cantonner… C’est ainsi qu’en Angleterre la portion de la noblesse qui entre dans la Chambre des communes tempère l’âcreté délétère du principe démocratique qui doit essentiellement y résider, et qui brûlerait infailliblement la Constitution sans cet amalgame précieux. » Et plus loin : « Observez en passant qu’un des grands avantages de la noblesse, c’est qu’il y ait dans l’État quelque chose de plus précieux que l’or187. » Il raille de ce bon rire, qui s’essaye d’abord comme en famille, ses compatriotes devenus les citoyens tricolores, et se moque des raisonnements sur les assignats : « Lorsque je lis des raisonnements de cette force, je suis tenté de pardonner à Juvénal d’avoir dit en parlant d’un sot de son temps : Ciceronem Allobroga dixit 188 ; et à Thomas Corneille d’avoir dit dans une comédie en parlant d’un autre sot : Il est pis qu’Allobroge. » Mais déjà il passe à tout moment la frontière et ne se retient pas sur le compte de la grande nation : « Quand on voit ces prétendus législateurs de la France prendre des institutions anglaises sur leur sol natal et les transporter brusquement chez eux, on ne peut s’empêcher de songer à ce général romain qui fit enlever un cadran solaire à Syracuse et vint le placer à Rome, sans s’inquiéter le moins du monde de la latitude. […] Il s’agit de profiter du nouveau bail réclamé par la France au sujet de la Constitution de l’an III, pour réveiller l’opinion royaliste dans le pays et pour pousser à une Restauration : « … Nous avons tous sur le cœur cette triste comédie de 1792, lorsqu’une poignée de vauriens, qui se faisaient appeler la nation, écrivirent à Paris que nous voulions être Français.
Les commentateurs admirent ces histoires diffuses dans la bouche des vieillards d’Homere, parce qu’en effet le défaut de la vieillesse est d’aimer trop à conter : mais ils ne songent pas que les vieillards d’Homere, sont des héros, et de plus, des sages ; qu’ainsi, c’étoit assez au poëte de faire sentir dans leurs discours l’inclination de l’âge, sans l’outrer, comme si c’étoit des personnages de comédie, qu’on eût choisis exprès pour tourner la vieillesse en ridicule. […] Manque-t-elle de dignité dans les tragédies de Corneille et de Racine, ou de jeux et de badinage dans les comédies de Moliere ?
La bonne scène de comédie ecclésiastique que la scène du pendu ! […] Il disait d’Alfred : « La muse de la comédie l’a baisé sur les lèvres et la muse de la tragédie sur le cœur. » Quand on aime un homme à ce point, ce n’est pas, en général, qu’on le trouve très différent de soi. […] Ce pourrait devenir une délicieuse comédie sentimentale. […] Premier acte : Alyette (mariée, mari insignifiant), amie d’Emmeline (mariée, mari irascible et brutal) et de Bertrand (jeune flirteur très machiavélique), ne se doute pas qu’elle joue le même rôle entre eux que Fortunio entre Jacqueline et Clavaroche dans la comédie de Musset : Le Chandelier. […] Vous voyez la comédie.
Voyons donc la comédie juridique.
Voici une autorité qui ressemble fort peu aux précédentes, mais qui a bien son prix cependant : c’est celle de Molière, qui a fait une comédie intitulée les Femmes savantes.
L’histoire ici touche à la comédie d’intrigue, et Beaumarchais y serait plus convenable que Tacite.
La comédie n’a rien de plus plaisant que les tours perfides joués à Griffon par sa maîtresse, et par son lâche mais spirituel rival, à Damas.
Plus d’une pièce d’alors intitulée comédie n’est qu’une farce affublée d’un nom antique et qui fait piètre figure à côté de la farce immortelle de l’Avocat Pathelin.
À cette époque, Tristan et Isolde, la Tétralogie de l’Anneau nu Nibelung, étaient achevés, au moins en esquisses, et, déjà, Parsîfal était commencé : tous ces drames et, aussi, les Maîtres Chanteurs, — une comédie fantaisiste et de divertissement, — étaient écrits pour un théâtre différent des théâtres actuels.
XVI Nous savons bien, nous le répétons encore, qu’en dehors de cette supériorité ou de cette infériorité relative des genres dans la poésie, il y a la supériorité ou l’infériorité des poètes, qui dément souvent cette classification par la souveraine exception du talent ; que tel poète épique, comme Homère, par exemple, est égal ou supérieur à tel poète lyrique, comme Orphée ; que tel poète dramatique, comme Shakespeare, par exemple, dépasse tous les poètes épiques des temps modernes, et contient, dans son océan personnel de facultés poétiques, l’hymne, l’ode, le récit, le drame, la tragédie, la comédie, l’élégie, tout ce qui vibre, tout ce qui pense, tout ce qui chante, tout ce qui agit, tout ce qui pleure, tout ce qui rit dans le cœur de l’homme aux prises avec la nature.
Il y a vingt romans de mœurs, trente comédies et cinquante mariages de Figaro dans cet opuscule.
Il traitera de l’invention, de l’élocution ou du style, du style historique, du style oratoire, du style didactique, du style épistolaire ; des différentes parties de l’oraison, l’exorde, l’exposition, la démonstration, la réfutation, la péroraison ; du récit, du pathétique, de l’action, ou des différentes parties de la déclamation, le geste et la voix ; de la poésie dramatique, du dialogue, de la tragédie, de la comédie, du poème lyrique et du poëme pastoral, de l’élégie, de l’ode, de l’idylle, de l’épître, de la satire, de la fable, du madrigal, de la chanson ou vaudeville et de l’épigramme.
Mon ami, si l’on vous présente un canevas de comédie ou de tragédie, faites quelques tours autour de l’homme et dites-lui, comme la fille de joie au président De Brosses : cela est beau, sans contredit, mais où est le cu ?
J’ai ri, me voilà désarmée, dit la Comédie.
Quelle charmante scène de comédie dans ces deux pages. […] Mais, à la fin, Maxime devine la comédie, et tout serait perdu si le docteur Livournet ne constatait une grossesse de quatre mois, alors qu’il n’y en a que trois du fait que tout le monde devra toujours ignorer. […] — Et moi, Monsieur, m’a dit brusquement l’évêque en me jetant un de ses regards les plus furieux, est-ce que vous croyez que je joue la comédie dans ma cathédrale ?
Si Moliére n’avoit pas étudié lui-même les observations détaillées de l’art de parler et d’écrire, ses pièces n’auroient été que des pièces informes, où le génie, à la vérité, auroit paru quelquefois : mais qu’on auroit renvoyées à l’enfance de la comédie : ses talens ont été perfectionés par les observations, et c’est l’art même qui lui a apris à saisir le ridicule d’un art déplacé. […] Dans les comédies grèques, ou tirées du grec, la vile astu veut dire Athènes : (…) ? […] Dans une autre comédie de Térence, Clitiphon dit que quand sa maitresse lui demande de l’argent, il se tire d’afaire en lui répondant (…), c’est-à-dire, en lui donant de belles espèrances : car, dit-il, je n’oserois lui avouer que je n’ai rien ; le mot de rien est un mot funeste.
Bouchor nous montre le vieux Lear en présence de ses trois filles, d’une part Regane et Goneril, jouant la comédie de la tendresse, d’autre part Cordelia, dont la pudeur de sentiment silencieuse paraît au roi sécheresse et froideur. […] Il faut connaître lancheneige et Rosevermeille, une délicieuse comédie dont un conte des frères Grimm a fourni le canevas, et Dans le Jardin, une féerie, à la façon des contes délicats d’Hégésippe Moreau, mais où passerait par instants le souffle shakespearien. […] Dès 1838, le maître artiste avait tout indiqué, sinon tout dit, dans trois petites pièces de la Comédie de la Mort : Rocaille, Pastel, Watteau.
Le chat et le lion guettent une boule, bondissent et la roulent sous leurs griffes : c’est la comédie de l’attaque. […] Les jeux des enfants, celui de la poupée et celui de la guerre, sont la comédie des occupations humaines. […] La comédie ne vaut pas la vie. […] Selon M. de Banville, le calembour, qui n’est jamais déplacé dans la poésie sérieuse, est l’avenir même de la comédie.
J’y distingue, à propos de traductions nouvelles de la Divine Comédie, trois articles sur Dante, où il y a force, gravité, beauté et même de jolies choses.
Celui dès deux qui n’était pas homme de lettres est volontiers sacrifié dorénavant par ceux qui sont du métier et qui prennent parti selon leurs préventions, sans savoir ni le premier ni le dernier mot de la comédie.
— Il nous manque, pour savoir en quoi consistaient précisément les altérations que le peuple romain lui-même faisait subir à la langue de Cicéron, et pour nous faire une juste idée du latin vernaculaire, de posséder quelques-unes de ces petites comédies populaires que l’on désignait sous le nom d’Atellanes ; mais ce qu’on peut affirmer, c’est que, là comme partout, la multitude tronquait, altérait les formes des mots, les désinences caractéristiques destinées à en nuancer la valeur grammaticale17 ; ou plutôt elle continuait de faire comme avaient fait ses pères, elle suivait les habitudes commodes et la voie large de l’idiome vulgaire, lequel était probablement antérieur à la création du latin savant, qui s’était plus ou moins modelé sur le grec.