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856. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Le Chesterfield que nous aimons surtout à étudier est donc l’homme d’esprit et d’expérience qui n’a passé par les affaires et n’a essayé tous les rôles de la vie politique et publique que pour en savoir les moindres ressorts, et nous en dire le dernier mot ; c’est celui qui, dès sa jeunesse, fut l’ami de Pope et de Bolingbroke, l’introducteur en Angleterre de Montesquieu et de Voltaire, le correspondant de Fontenelle et de Mme de Tencin, celui que l’Académie des inscriptions adopta parmi ses membres, qui unissait l’esprit des deux nations, et qui, dans plus d’un essai spirituel, mais particulièrement dans ses Lettres à son fils, se montre à nous moraliste aimable autant que consommé, et l’un des maîtres de la vie. […] Le jeune homme est logé à l’Académie, chez M. de La Guérinière ; le matin il y fait ses exercices, et le reste du temps il doit le consacrer au monde.

857. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Nommé en 1739 intendant du Jardin du roi, et associé de l’Académie des sciences en cette même année, Buffon n’était encore connu que par l’une des traductions dont j’ai parlé et par quelques mémoires sur des sujets assez particuliers. […] Buffon s’amusait fort de cette statue incolore et glacée, et quand Condillac vint lui demander sa voix pour l’Académie française, on raconte qu’il l’accueillit gaiement, lui promit ce qu’il voulait, et lui dit en l’embrassant : « Vous avez fait parler une statue, et moi l’homme, je vous embrasse parce que vous avez encore de la chaleur, mais, mon cher abbé, votre statue n’en a point. » Le quatrième volume de l’Histoire naturelle parut en 1753.

858. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Il n’est pas moins vrai que Villemain, au milieu de toutes les grâces brillantes et mondaines dont il a su recouvrir sa nature première, reste foncièrement un esprit universitaire, une fleur et une lumière de rhétorique et d’académie.

859. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

En un mot, madame des Ursins est le parfait contraste de madame de Maintenon ; jamais parallèle historique n’a prêté autant que celui de ces deux dames à cette heureuse ou malheureuse symétrie, si conforme aux règles de l’Académie et de la rhétorique.

860. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Le pape Pie XI annoncera par une suprême encyclique (Gaudeamus, fratres) à ce qui restera du monde chrétien qu’il remet ses pouvoirs aux mains de l’Académie des sciences de Berlin.

861. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

., une quarantaine environ de toutous d’élite, juste de quoi composer une reluisante Académie.

862. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Tressan, [Louis-Elisabeth de Lavergne Comte de] Lieutenant-Général des Armées du Roi, de l’Académie Françoise, de celles des Sciences de Paris, de Londres, de Berlin, d’Edimbourg, & des Sociétés Royales & Littéraires de Montpellier, de Nancy, de Caen & de Rouen, né dans le Diocese de Montpellier en 1706.

863. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109

L’académie, établie uniquement dans la vue de donner à la langue toute la perfection dont elle est susceptible, ne s’oublia pas dans cette occasion.

864. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Il y a telles de vos notes qui sollicitent une place dans les savants recueils de notre Académie des inscriptions : d’autres montrent de la finesse, du goût, de la philosophie, de la hardiesse ; toutes annoncent l’ami des hommes, l’ennemi des méchants, et l’admirateur du génie.

865. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

En attendant les miracles de son tombeau, nécessaires à la canonisation dont Rome, dit-on, s’occupe en ce moment, Wallon a posé le miracle, visible et tangible, des apparitions de l’héroïque Mystique qui a sauvé la France, et c’est ainsi qu’il aidera pour sa part à cette canonisation désirée… C’est, je crois, la première fois qu’un membre de l’Académie des Inscriptions ose, sur le sujet le plus contesté et le plus en proie aux fascinantes explications des imaginations hostiles, confirmer nettement la réalité du surnaturalisme dans l’Histoire, quand la tendance générale et presque universelle est de l’en chasser.

866. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Il a été démontré que l’honorable professeur (M. le docteur Broca), mis en cause pour avoir fait l’apologie de la doctrine de Malthus, n’avait point fait l’apologie de Malthus et n’avait pas prononcé la phrase telle qu’on l’a construite et arrangée, en rapprochant arbitrairement deux passages d’un discours qui, d’ailleurs, n’avait point été tenu à l’École de médecine, mais à l’Académie de médecine. […] Là-dessus le professeur, mandé par-devant le vice-recteur de l’Académie de Paris, eut à se défendre et à se justifier sur deux points : 1° comme accusé de n’avoir pas fait observer la discipline à son cours ; 2° comme ayant donné une définition de la fièvre qui, apparemment, n’était pas orthodoxe (ceci devient d’un haut comique), ni conforme à ce qu’on doit enseigner dans une chaire. […] Tantôt, au sein de l’institut, au seuil de l’Académie française, si un savant modeste, profond, exercé, un honnête homme modèle, déjà membre d’une autre classe de l’Institut, se présente, c’est un pétulant adversaire, un prélat zélé et plus que zélé (je voudrais rendre ma pensée en évitant toute qualification blessante), qui le dénonce aux pères de famille, qui le dénonce aux confrères eux-mêmes déjà prêts à l’élire, et par des considérations tout à fait extra-académiques qui ne laissent pas d’avoir action sur les timides et tes tièdes, l’écarte, l’exclut et l’empêche d’arriver.

867. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

La langueur finit par amortir le sentiment même de cette liberté ; la perversité morale du roi détacha le poëte ; les vices honteux de cet Alcibiade de caserne scandalisèrent même la tolérance de l’homme de goût ; le despotisme du roi admiré de loin, mais pesant de près jusque dans son Académie de Berlin, la jalousie du président de cette Académie Maupertuis, des querelles d’abord sourdes, puis éclatantes, des factions dans cette intimité, le climat rude, la santé atteinte, la monotonie, pédantisme allemand, désenchantèrent trop tard Voltaire. […] Le peuple, sans le comprendre tout à fait, voyait dans ce vieillard le précurseur d’on ne sait quel inconnu, dans les idées et dans les choses, qui devait être la Révolution française ; les hommes de lettres saluaient en lui leur roi, l’Académie le maître de la langue, les comédiens français le maître de la scène pendant soixante ans de triomphe ; la cour venait adorer en lui la mode, cette seconde royauté de la France.

868. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Vers le même temps, Louis Reybaud étudie les nouvelles doctrines dans un livre superficiel, mais d’allure grave, que l’Académie couronne et que presque personne ne lit ; puis il les parodie dans un roman satirique qui ajoute un type à la série des êtres créés par les écrivains, êtres qui n’ont jamais vécu et qui sont cependant pour nous aussi vivants, aussi réels que les personnages de l’histoire : c’est Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale. […] N’est-ce pas vers le même temps que Charles IX, dans le premier essai d’Académie qu’ait vu la France, exige, en dépit de l’étiquette, que tous les membres demeurent assis en sa présence ? […] L’État impersonnel prend la place du monarque ; des institutions permanentes, comme nos diverses Académies, distribuent des prix qui ne sont pas toujours des faveurs ou des aumônes déguisées ; enfin et surtout l’écrivain s’habitue à tirer un profit régulier de ce qu’il publie ; lecteurs, spectateurs, auditeurs lui apportent chacun leur tribut modeste qui, multiplié par dizaines et centaines de mille, dépasse les largesses les plus princières.

869. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Mardi 21 mars La toute-puissance de l’Académie sur l’esprit de la France, n’a jamais été plus complètement exprimée que par le mot d’un gendarme à Renan. […] Dans un moment où ils étaient seuls, le gendarme, étendant la main vers les reliures en bois et les reliures en peau de truie des antiques manuscrits des vieux siècles, dit à Renan : « Monsieur, tous ces ouvrages, je pense, sont les livres couronnés par l’Académie ?  […] 3 juillet J’étais, ces jours-ci, avec Sophie Arnould et la Saint-Huberty ; j’étais avec la famille des jolis dessinateurs qui s’appellent les Saint-Aubin ; je travaillais dans les archives et le papier galant de l’ancienne Académie de musique ; je tournais et retournais dans mes cartons et ceux de Destailleurs ; ces dessins de grâce qu’on a plus refaits ; je me sentais heureux, et je me trouvais dans le temps et avec les gens que j’aime… mais je me suis juré de reprendre mon roman en juillet.

870. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Quand on expirait, c’était sur une phrase limée, en style d’académie ; si l’on était grand homme, on appelait ses proches et on leur disait : Dans cet embrassement dont la douceur me flatte, Venez et recevez l’âme de Mithridate. […] Tout en restant grand seigneur, il est peuple ; sa superbe unit tout ; que les bourgeois épurent leur style, prudemment, en gens soumis à l’Académie, il traîne le sien dans le ruisseau en homme qui méprise son habit et se croit au-dessus des taches. […] On voyait un homme hors de soi, qui s’extorquait une surface unie, et qui y succombait. » Ce genre d’esprit s’est déployé en Saint-Simon seul et sans frein ; de là son style, « emporté par la matière, peu attentif à la manière de la rendre, sinon pour la bien expliquer. » Il n’était point homme d’Académie, discoureur régulier, ayant son renom de docte écrivain à défendre.

871. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Il se taisait comme Lysidas, candidat à l’Académie, par politique, ou comme Montfleury, gros homme qui aime ses aises, par égoïsme nonchalant. […] Ni dans les lettres, ni dans les sciences, ni dans les arts, on ne devient une célébrité française provinciale, et il est ridicule d’être membre d’une académie de province. […] Je suppose qu’aujourd’hui l’Académie, des sciences analyse le chocolat de M.  […] Je veux faire le Cid, et vaincre les poètes jaloux, les critiques pédants, l’Académie française et un grand ministre ligués contre moi. […] La fixité relative de la langue française, qui, depuis le xviie  siècle, ne varie plus qu’avec lenteur, est due principalement à l’institution de l’Académie.

872. (1774) Correspondance générale

Vous avez déjà un sculpteur à Pétersbourg, et même de notre Académie. […] Les autres membres de l’Académie honoreraient leur titre, je serais très-honoré du mien. L’Académie serait vaine de vous posséder tous, moi je serais vain de lui appartenir. […] Luneau, l’Académie répète les objets d’un art à un autre, et fait bien. […] Sa nomination de membre de l’Académie de Berlin.

873. (1925) Proses datées

Il était à cette époque beau cavalier et galant homme et devait un jour succéder à l’Académie au fauteuil de Leconte de Lisle. […] Outre ces soirées du samedi, on trouvait souvent Leconte de Lisle chez lui le jeudi, vers 5 heures, après la séance de l’Académie. […] Candidat à l’Académie, il venait faire sa visite. […] Maurice Donnay voulut rendre publiquement témoignage lorsque, dans son discours de réception à l’Académie, il adressa un souvenir ému à l’ami disparu. […] Ils vous coûtèrent un siège à l’Académie Française.

874. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

En présence des faits si nets que nous avions reproduits devant une commission de l’Académie des sciences, devant un grand nombre de savants français et étrangers, que vous avez pu voir vous-mêmes, puisque nous avons refait les expériences devant vous pour prouver le rôle du foie comme producteur de sucre, on avait pu croire que l’ancienne théorie qui considérait la matière sucrée comme venant toujours du dehors ne trouverait plus de défenseurs. […] Dans la séance de l’Académie des sciences, du 29 janvier dernier, on a lu le résumé d’un Mémoire, qui a été reproduit depuis dans la Gazette hebdomadaire du 2 février, que nous avons sous les yeux et dans lequel on revient encore sur cette idée : Que le sucre qu’on rencontre dans l’organisme provient exclusivement des végétaux. […] Un autre travail a été lu à l’Académie des sciences le 5 février, et reproduit dans le numéro du 9 février de la Gazette hebdomadaire.

875. (1903) La pensée et le mouvant

Ce fut votre Académie qui la lui montra. […] Cousin en fit dans son rapport et le prix que l’Académie lui décerna. […] Bientôt, sans doute, votre Académie lui eût ouvert ses portes. […] Avec son coup d’œil habituel, il avait vu ce que le mémoire présenté à l’Académie contenait de promesses. […] Il fut élu membre de cette Académie en 1849, en remplacement de Letronne.

876. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Bernis avait de plus l’honneur d’être son confrère à l’Académie française, où, chose singulière ! […] Un jour Voltaire lui envoie le Jules César de Shakespeare et l’Héraclius de Calderon, à titre de farces ou de folies, pour le divertir et le mettre en belle humeur ; et Bernis répond par une lettre pleine de grâce et de sens : Notre secrétaire (celui de l’Académie) m’a envoyé l’Héraclius de Calderon, mon cher confrère, et je viens de lire le Jules César de Shakespeare : ces deux pièces m’ont fait grand plaisir comme servant à l’histoire de l’esprit humain et du goût particulier des nations.

877. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Elle s’intéresse à son succès dans le monde ou auprès des journaux, et le voudrait voir à l’Académie. […] Là on voyait rassemblés les ministres passés, présents et futurs ; là étaient distribuées les places à l’Académie, et préparées les intrigues qui devaient élever un homme au ministère et en faire descendre un autre ; là, le maréchal de Beauvau, qui depuis le ministère de M. de Choiseul ne pouvait renoncer à la jouissance d’un grand crédit, était une des personnes qui avaient le plus d’empire dans le monde.

878. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

[NdA] Il m’est impossible, en réimprimant cet article, de ne pas avoir présente une séance intérieure de l’Académie française (14 mai 1857) dans laquelle, à propos du prix Gobert qu’on avait à décerner, des jugements et opinions détaillés ont été donnés par chaque membre sur les deux ouvrages qui étaient en concurrence, l’Histoire de France de M.  […] Le procès-verbal de cette séance de l’Académie, sous la plume de son secrétaire perpétuel, sera une page à consulter un jour.

879. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Pour décorer la société, il a été résolu de faire celui-ci de l’Académie française… On a exigé de Mme de Pompadour qu’elle remit la nomination de Piron à une autre fois, et la marquise a conduit ceci avec beaucoup de finesse, ne se tenant que derrière le rideau, ce qui a pleinement réussi jeudi. M. de Bissv a été élu tout d’une voix pour remplacer l’abbé Terrasson à l’Académie française.

880. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

La dernière exposition de l’Académie de peinture en 1791 avait offert les trois grandes productions classiques de David, les Horaces, Brutus, et la Mort de Socrate, avec le dessin du Serment du Jeu de Paume. […] Faugère de lire le Discours, resté inédit jusqu’ici, qu’elle composa à vingt-trois ans pour répondre à la question proposée par l’Académie de Besançon : Comment l’éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs ?

881. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Ce fut sur son initiative que l’on créa l’Académie militaire. […] L’Académie a placé le portrait du général Jomini dans une des salles de l’établissement, comme l’un de ses fondateurs.

882. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Traduire en vers un poète de plus, c’était censé une conquête, c’était s’ouvrir à soi-même les portes de l’Académie. […] Je relis le titre III de sa Lettre à l’Académie française, où il se plaint de la gêne et de l’appauvrissement que notre langue a subis depuis cent ans environ, et où il ose proposer le remède : c’est à croire, en vérité, qu’en écrivant ce chapitre, Fénelon se ressouvenait, sans le dire, de celui de Du Bellay dans l’Illustration.

883. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Procédant d’Amyot en style bien plus que Seyssel, le délicieux écrivain François de Sales, né au château de son nom, résidait à Annecy ; avec son ami le président Antoine Favre, jurisconsulte célèbre et père de l’académicien Vaugelas, il fondait, trente ans juste avant l’Académie française, une académie dite Florimontane, où la théologie, les sciences et aussi les lettres étaient représentées : leur voisin Honoré d’Urfé en faisait partie28.

884. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Une pièce de lui sur le Bonheur de l’Étude eut un accessit à l’Académie française ; il la publia avec d’autres poésies en 1817. […] Ses Préludes poétiques, publiés en 1827 comme le ballon d’essai d’une Académie provinciale qui protestait contre la centralisation de Paris, n’attirèrent que très-peu l’attention et ne pouvaient la fixer.

885. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Mais que ces lents et difficiles travaux, que les arcanes de l’Académie des inscriptions elle-même et les exercices philologiques du Journal des Savants n’éloignent jamais M. […] Sa pièce de vers sur les derniers moments de Bayard eut un accessit à l’Académie en 1815.

886. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Il ne paraît pas soupçonner combien ce jeune Anacharsis, qu’il appelle un Scythe glacé , dut paraître agréable à son début ; et quand il fait de celui qui conçut cet ingénieux ouvrage un vieil abbé, membre de l’Académie des Inscriptions, il méconnaît l’hôte spirituel de Chanteloup, le savant supérieur qui, entre autres choses, savait vivre, savait écrire et causer. […] Portai était membre de l’Académie des sciences et professeur au Collège de France dès 1770.

887. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Mlle de Scudéry cabala pour fermer l’Académie au railleur de Cyrus. […] En 1683, il entre à l’Académie.

888. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Voltaire s’effare, écrit à tous ses amis, à l’Académie française : mais rien ne menace même son repos, il se rassure ; et cette alerte lui fait comprendre tous les avantages de la position. […] Il arriva le 10 février 1778, et logea chez le marquis de Villette : les députations de l’Académie, de la Comédie-Française, nombre de grands seigneurs, des princes du sang vinrent lui rendre hommage.

889. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Il publia ses Caractères en 1688, fut reçu de l’Académie en 1693, et mourut trois ans après en 1696. […] Préface de son discours de réception à l’Académie française.

890. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Elle a transformé certaines maisons mondaines en bureaux d’esprit, en antichambres ou en succursales de l’Académie, et, du nombre des amateurs, qui l’appréciaient comme un jeu, elle a fait sortir parfois de grands écrivains. […] A côté d’eux existent, sans parler des assemblées qui ont, comme les Académies et les cénacles, un but spécialement littéraire, d’autres lieux de réunions sérieuses ou joyeuses qui méritent d’arrêter l’historien.

891. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il ne veut pas être de l’Académie française ; il résiste à Danchet son ami, qui veut l’y attirer, et il se refuse absolument aux sollicitations qui étaient de rigueur alors pour réunir les suffrages. […] Malitourne, qui ont partagé le prix de l’Académie française en 1822.

892. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Distinguée et couronnée par l’Académie française en 1822 pour avoir chanté le dévouement des sœurs de Sainte-Camille pendant la peste de Barcelone, Mlle Gay ne cessa de célébrer depuis en vers tous les événements publics importants, les solennités monarchiques ou patriotiques, la mort du général Foy, le sacre de Charles X, l’insurrection de la Grèce, tous les beaux thèmes du moment. […] Dans un voyage qu’elle fit à Rome en 1827, elle fut reçue au Capitole membre de l’Académie du Tibre ; elle fit ensuite, comme Corinne toujours, le pèlerinage du cap Misène.

893. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Abbé tonsuré dès l’enfance, mais surtout voué à la cornette et aux chiffons, coquette comme une nonne de Vert-Vert et libertin comme un perroquet, tour à tour comtesse de Sancy dans la paroisse Saint-Médard, et comtesse des Barres en Berry, puis pénitent, mais toujours léger, une manière d’apôtre à Siam converti et convertisseur sans tristesse, écrivain agréable et même délicat, finalement historien de l’Église, et doyen de l’Académie française, sa carrière, qui dura quatre-vingts ans, compose une mascarade complète, et, dans chacun de ses rôles, il fut au naturel, au sérieux, avec sincérité, et à la fois avec un air d’amusement et de badinage. […] L’Académie française nomma Choisy au nombre de ses membres en 1687 ; M. 

894. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Lebrun, l’auteur de Marie Stuart, et notre confrère à l’Académie, n’est pas né à Provins, mais il en est depuis de longues années par les habitudes et par les liens de famille. […] Lebrun, toujours à l’occasion du même volume de vers (Les Deux Anges, 1844), le proposa et le fit agréer à l’Académie française pour le prix fondé par M. de Maillé-La Tour-Landry.

895. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Le roman de d’Urfé, les lettres de Balzac, le grand succès des pièces de théâtre, de celles de Corneille et des autres auteurs en vogue, la protection un peu pédantesque, mais réelle et efficace, du cardinal de Richelieu, la fondation de l’Académie française, toutes ces causes avaient développé une grande curiosité, surtout chez les femmes, qui sentaient que le moment pour elles de mettre la société à leur niveau était venu. […] L’Académie française décerna en 1671, pour la première fois, le prix d’éloquence, fondé par Balzac.

896. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

En perdant le privilège du Mercure, Marmontel ressentit ce coup d’aiguillon qui de temps en temps nous est bon et nécessaire ; il retrouva sa liberté et son temps pour les longs ouvrages, et il se rapprocha de l’Académie. […] Membre de l’Académie française depuis 1763 et secrétaire perpétuel depuis 1783, historiographe de France, historiographe des Bâtiments, ayant droit à des logements au Louvre et à Versailles, ayant des pensions sur le Mercure et encore ailleurs, il jouissait, dans les années qui précédèrent la Révolution, de l’existence d’homme de lettres la plus complète qu’on pût souhaiter.

897. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Le lundi 26 juillet 1830, il était le matin à Saint-Cloud, où il avait couché comme major général de service ; il se disposait à venir à Paris pour aller à l’Institut (il était membre libre de l’Académie des sciences depuis 1816), lorsqu’un de ses aides de camp le prévint qu’on disait que Le Moniteur renfermait de graves ordonnances. […] [NdA] Avec deux de ses confrères de l’Académie des sciences, MM. 

898. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

N’est-il pas vrai que si ces artistes sont bons, s’ils sont les premiers de l’académie, ils méritent des égards ? […] Cela est dans l’ordre… eh bien, gens de l’académie, c’est donc pour vous une belle chose que ce tableau ?

899. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Le prix des billets devait être employé à occuper les pinceaux de notre académie. […] C’eût été bien dommage qu’une canne à pomme d’or égarée dans sa maison eût privé l’académie d’un aussi grand artiste, cependant peu s’en est fallu.

900. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Il a voulu avoir du goût, comme on l’entend à l’Académie. […] Sainte-Beuve a planté son fauteuil d’Académie sur son « coteau modéré » pour s’y chauffer au petit soleil de trois heures et demie, comme on se chauffe à la petite Provence, quand, dans la vie, ou est à six heures du soir !

901. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Quel éclatant essor, depuis les premiers vers notés avec admiration, dans un concours d’Académie, par M.  […] Triomphante sur la scène, admirée dans les académies, entourée d’hommages dans les réunions qu’animait sa voix, exposée peut-être aux médisantes jalousies du monde et aux calomnies des partis, la belle Gomez de Avellaneda ne donnait place dans ses vers qu’aux sentiments de patrie, de vertu, de gloire.

902. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Ainsi nous avons fait pour Lamartine dans ce discours de réception à l’Académie en 1830 ; ainsi nous faisons pour Victor Hugo en retrouvant par hasard et en détachant cette lettre intime de 1832 qui tranche par le ton sur toutes les autres.

903. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « AUGUSTE BARBIER, Il Pianto, poëme, 2e édition » pp. 235-242

— Or, voilà que depuis peu, à trente-cinq ans d’intervalle, ses amis se sont avisés, un matin, de réveiller son nom comme celui d’un poëte candidat naturel à l’Académie : il a certes pour cela les titres suffisants ; c’est un général qui, au début de sa carrière, a remporté une victoire : comme Jourdan devenu bonhomme en vieillissant, il a eu sa journée de Fleurus.

904. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Le docteur Reuchlin dans son ouvrage sur Port-Royal, l’Académie française en proposant l’Éloge de l’auteur des Pensées, M. 

905. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

La Muse française a donc fini d’exister à titre d’école, et l’Académie, comme si elle avait peur des revenants, a pris soin de la décimer.

906. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Quant à l’observation que plusieurs amateurs d’oreille délicate lui ont soumise touchant la rudesse sauvage de ses noms norvégiens, il la trouve tout à fait fondée ; aussi se propose-t-il, dès qu’il sera nommé membre de la société royale de Stockholm ou de l’académie de Berghen, d’inviter messieurs les norvégiens à changer de langue, attendu que le vilain jargon dont ils ont la bizarrerie de se servir blesse le tympan de nos parisiennes, et que leurs noms biscornus, aussi raboteux que leurs rochers, produisent sur la langue sensible qui les prononce l’effet que ferait sans doute leur huile d’ours et leur pain d’écorce sur les houppes nerveuses et sensitives de notre palais.

907. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

L’académie de Sédan fut supprimée en 1681.

908. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353

Nos deux illustres académies se contentent donc de vérifier les faits et de les insérer dans leurs regîtres, persuadées qu’elles sont que rien n’est plus facile au raisonnement, que de trébucher dès qu’il veut faire deux pas au-delà du terme où l’expérience l’a conduit.

909. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Dans le petit livre d’About, qui est un livre de réaction contre la Grèce et peut-être contre la position de l’auteur, — lequel se venge comme il peut de la terrible nécessité d’envoyer, comme élève de l’École d’Athènes, une dissertation, officielle à l’Académie des Inscriptions ; — dans ce livre, tout de parti pris, le voyageur, qui n’a pas d’enthousiasme pour deux drachmes, n’a non plus ni humour ni humeur.

910. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Procédé grossier et barbare, diront les académies, mais loyal et le seul que rechercheront toujours les artistes profonds, les vrais connaisseurs, qui savent reconstituer une poésie avec les mots qui l’ont exprimée, comme on imagine l’effet d’ensemble du collier dont on tient les perles défilées dans sa main.

911. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Aussi, quand d’un autre côté le somnambulisme et le magnétisme, quelles que soient la sûreté et la certitude de leurs résultats, sont assez puissants, comme expériences et comme recherches, pour forcer à compter avec eux la science dédaigneuse des académies, quand la gloire d’Edgar Poe, de ce poète inouï, de ce visionnaire sans classement connu et appréciable parmi les hommes livrés à la contemplation intuitive des choses occultes, commence à poindre et à se lever, quelle heure serait plus favorable pour écrire l’histoire de la sorcellerie, du phénomène qui a le plus attiré et épouvanté l’imagination des hommes, et qui, s’il ne l’épouvante plus, l’attire toujours ?

912. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Dans cet esprit encore, je fus heureux d’un fauteuil à l’Académie.

913. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Desèze, frère du défenseur de Louis XVI, fut recteur d’académie à Bordeaux. […] On était en 1778 ; deux beaux-esprits qui voulaient percer, M. d’Oigny et M. de Murville, concouraient pour le prix de vers à l’Académie française. […] On ajoute que les passages des deux pièces, que cita avec éloge l’Académie, tombèrent juste aux vers de Fontanes. […] Lors du fameux discours de réception que M. de Chateaubriand ne put prononcer à l’Académie, la contenance de Fontanes fut d’un ami ferme et fidèle. […] Esménard, qui avait eu, disait-on, de graves torts envers Fontanes, visait à l’Académie.

914. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Henry Meilhac est entré à l’Académie, non parce que M.  […] Il se présente à l’Académie Française ; il obtient deux voix. […] Caro avait été désigné, par l’Académie, pour prononcer un discours, au nom de cette Académie qui venait d’élire M.  […] L’Académie peut-être, où il ferait très bonne figure et où il entrera très certainement. […] Mais l’Académie, prudente en ses mépris, ne l’eût peut-être pas tolérée.

915. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

L’hiver, il se fiait à sa pèlerine que ses longs bras agitaient ; et il allait à l’Institut, fidèle aux séances de son académie, exact. […] Certes, il aimait la France, qu’il avait choisie pour son pays d’élection ; mais, quand on lui offrit de renoncera sa terre natale pour entrer à l’Académie, il ne put s’y résoudre. […] Il appartient à quelque trois douzaines d’académies, voire à l’Académie française. […] À l’Académie des sciences, peu de mois après la mort de Pierre Curie, il prononça l’éloge de ce savant. […] Prédécesseur de Mgr Duchesne à l’Académie, le cardinal Mathieu commandait la déférence et incitait à la bonne humeur.

916. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

De retour à Genève, sous-maître dans un pensionnat d’abord, puis à la tête d’un pensionnat de sa propre création, père de famille, finalement appelé à occuper la chaire de Belles-Lettres dans l’Académie, c’est du sein d’une vie heureuse et comblée, et comme unie en calme à son Léman, que se sont échappés successivement et sans prétention les écrits divers, tous anonymes, dont plus d’un nous a charmés. […] Cellérier, aujourd’hui courbé sous les ans et les travaux, le père du recteur actuel de l’Académie, et dont les sermons, plusieurs fois réimprimés, sont bien connus des protestants. […] Il me semble pourtant, dût la proposition d’abord étonner un peu, que, maintenant que l’Académie française entreprend un Dictionnaire historique de la langue, ce dépôt de vieux parler cantonal, rassemblé dans le Presbytère, pourrait devenir un des fonds à consulter ; on en tirerait à coup sûr des remarques utiles sur la fortune et les aventures de certains mots. — Parmi les observations plus ou moins sérieuses que Charles transmet à Louise à travers l’effusion de ses sentiments, il en est qui touchent à des personnages historiques, célèbres dans le pays ; je noterai le dîner chez M.

917. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Une académie avait été fondée à Bordeaux ; on ne s’y occupait que de musique et de littérature ; Montesquieu y était naturellement entré ; mais, quoiqu’il fût sensible à tous les agréments de l’esprit et des arts, et qu’il dût le prouver plus tard avec éclat par la publication des Lettres persanes, il ne jugea pas l’académie de Bordeaux assez sérieuse, et secondé par le duc de la Force, il la transforma peu à peu en une sorte d’académie des sciences. […] Bonne fortune, en effet, car elles le conduisirent à l’Académie française, en dépit de leur légèreté qui leur valut tout d’abord les résistances du cardinal Fleury.

918. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Octave Feuillet (1821-1890) : ce romancier et dramaturge très prolifique, surnommé à cause de sa série dramatique « Scènes et proverbes » le « Musset des familles », très en faveur à la cour de Napoléon III, fut élu à l’Académie en 1862. […] Il sera élu à l’Académie en 1884. […] Ce portraitiste et peintre d’histoire sera directeur de l’Académie de France à Rome pendant la Troisième République.

919. (1895) Hommes et livres

Les laïques, les athées de l’Académie des Inscriptions continueront ces publications, sans qu’un changement de plan, de méthode ou de ton décèle la qualité nouvelle des rédacteurs. […] Mais Boileau ne connaît pas le Père Mabillon, son confrère pourtant à l’Académie des Inscriptions, et les lettres de nos pieux Bénédictins nous parlent plus de Crébillon fils que de Racine. […] Songeons que de L’Antiquité expliquée de Montfaucon sortira d’un côté l’archéologie, et de l’autre l’histoire de l’art, et que ce laborieux antiquaire a déterminé le mouvement qui, développé par Caylus, par les savants de l’Académie des Inscriptions et les artistes de l’Académie de peinture, aboutira en art à David, en littérature au Voyage d’Anacharsis, et, ce qui vaut mieux, à la poésie de Chénier, puis à la prose de Courier. […] Un demi-siècle plus tôt, Vadius et Trissotin en restaient aux injures ; tout au plus se jetait-on quelques dictionnaires à la tête, comme firent à l’Académie l’abbé Tallemant et Charpentier. […] Quelle idée de l’homme et de la vie nous donneront tous ces littérateurs de salon ou d’académie ?

920. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

C’est depuis ces cinq années seulement, et dans son loisir très-animé, qu’il a publié les ouvrages préparés ou composés auparavant : 1° ses Essais de philosophie (1842) ; 2° Abélard (1845) ; 3° un Rapport lu à l’Académie des sciences morales sur la philosophie allemande , qui forme tout un volume (1845) ; 4° enfin les mélanges sous le titre de Passé et présent (1847). […] C’est ainsi que se formèrent ses deux volumes d’Essais, qui, souvent repris ou quittés, selon le mouvement des affaires publiques, parurent enfin dans l’hiver de 1842, et ouvrirent à l’auteur les portes de l’Académie des sciences morales en remplacement de Jouffroy. […] Le Rapport lu à l’Académie des sciences morales sur la philosophie allemande, et qui forme tout un volume, sort de notre compétence. […] Il est temps d’arriver au succès public le plus brillant, au jour de triomphe et de soleil de M. de Rémusat ; je veux parler de son discours de réception à l’Académie française.

921. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit  Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.

922. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Remy de Gourmont Mistral à l’Académie. — Pourquoi pas aussi Etchegaray et Carducci ?

923. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Boileau, Bossuet, l’Académie, l’entourage de Louis XIV m’offrent dans des domaines divers le spectacle d’un pareil respect de l’autorité.

924. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Voltaire a dit avec justice de Balzac, que la langue française lui avait de grandes obligations : « Homme éloquent, dit-il, qui donna le premier du nombre et de l’harmonie à la prose. » Chapelain était un mauvais poète, mais il était homme d’honneur et de probité ; il possédait une érudition profonde et judicieuse ; il eut, le premier, l’idée du Dictionnaire de l’Académie française.

925. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

« Le style de Lafontaine, dit celui de ses Panégyristes que l’Académie de Marseille a couronné, est peut-être ce que l’Histoire littéraire de tous les siecles offre de plus étonnant.

926. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

Les Préfaces qu’on a de lui, ses Discours à l’Académie, ses Fragmens historiques, tout ce qui est sorti de sa plume porte le caractere du Génie.

927. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Il le fut à l’égard de l’académie françoise.

928. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

On jugera de ce qu’il sçavoit faire en ce genre, par ce couplet contre Fontenelle, à sa réception à l’académie Françoise : Quand le novice académique Eut salué fort humblement, D’une Normande rhétorique, Il commença son compliment,                 Où sottement, De sa noblesse poëtique, Il fit un long dénombrement.

929. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Il parut des libèles contre lui en 1743, lorsqu’au grand étonnement de la France & de toute l’Europe, il n’obtint pas une place vacante à l’académie Françoise.

930. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Après l’avoir fait prince de l’académie de saint Luc, ils parlent encore avec éloge de son mérite, en appuïant un peu trop néanmoins sur la foiblesse du coloris de ce grand poëte, quoiqu’il vaille mieux que celui de bien des grands maîtres de l’école romaine.

931. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

I Il est beaucoup de gens qui, sur le titre, renverraient probablement un tel livre au Journal des Savants ou à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

932. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Bohèmes, malgré tout, cependant, ces derniers, malgré leur attitude de Staters et d’olympiens, leur importance, leur influence, leur situation dans tous les mondes, officiels ou non officiels, leurs chaires quand ils sont professeurs, leurs bibliothèques quand ils sont bibliothécaires, leurs palmes d’académiciens quand ils sont de l’Académie : — le signe essentiel, caractéristique, du bohème, n’étant pas de n’avoir point d’habit, mais de n’avoir point de principes, de manquer de l’asile sacré d’une morale fixe autour de la tête et du cœur, de vagabonder dans ses écrits à tout vent de doctrine, et, comme déjà nous l’avons dit, de vivre, enfant de la balle politique ou littéraire venu ou trouvé sous le chou de la circonstance, sans feu ni lieu intellectuel, — c’est-à-dire sans une religion ou sans une philosophie.

933. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Le style romantique a dès le consulat Ouvert l’académie et le conseil d’État.

934. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ce ne fut qu’au sortir de la révolution qu’un genre de curiosité purement intellectuelle, le besoin de savoir ce qui se pensait et s’écrivait au dehors, vient s’emparer de quelques esprits studieux, bien isolés dans le principe et se tenant tout à fait à l’écart de la littérature en vogue et des académies. […] On assure qu’il ne cessa de concourir incognito pour les prix de poésie de l’Académie française jusqu’à l’époque où il en fut. […] Il faut savoir qu’Ampère, qui était déjà de l’Académie des Inscriptions depuis 1842, venait d’être nommé membre de l’Académie française en remplacement de M.  […] Ampère avait eu une envie extrême d’être de l’Académie française, où il était si bien à sa place, et pendant dix-huit ans la politique, si vivement qu’il la conçût, ne mit jamais de son côté une entrave ni un retard à la poursuite de ses sollicitations, toutes littéraires d’ailleurs, et de ses continuels désirs.

935. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

La Jeune Parque d’abord, le Cimetière marin et l’élection à l’Académie Française ensuite ne lui ont-ils pas fait atteindre cette renommée qui, loin d’abriter celui qui en est l’objet, l’expose à une curiosité morbide et à une vénalité accrue ? […] Henri-Robert, de l’Académie Française,Ancien Bâtonnier. […] Avec le produit de ces droits, une caisse de secours serait créée en faveur des écrivains pauvres, de leurs veuves ou des orphelins, différents Prix seraient institués, la publication de grands ouvrages savants pourrait être subventionnée, toutes ces initiatives étant prises par le gouvernement sous le contrôle éventuel de commissaires d’Académie ou de Sociétés de Gens de Lettres. […] Ainsi l’auteur ou ses successeurs peuvent toucher une fois par an leurs droits chez l’éditeur, tandis que le manuscrit lui-même, le livre, peut être la propriété d’une bibliothèque ou d’une Académie. […] L’Académie Goncourt, chargée, par testament, de publier l’intégralité du manuscrit, proposera encore dans les années Trente et Cinquante des éditions tronquées.

936. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Un artiste musculeux flétrit, en un langage imagé, les « poncifs » de l’Institut et les nobles académies de l’École des beaux-arts. […] C’est dans ces tristes marais du bas Poitou, que le jeune docteur en théologie, frais émoulu des écoles et des académies, se trouva, pour la première fois, en face des difficultés de la vie et des responsabilités du gouvernement. […] Quand un monsieur est de l’Académie, on ne peut plus le lire en parfaite sécurité. […] Voilà ce que démontre, sans emphase, par la simple vertu des faits bien groupés et des raisons loyalement ordonnées, l’écrivain sur qui l’Académie française vient de fixer son choix. […] Ils détournaient la tête pour ne point voir, sur les bas-reliefs de l’époque impériale, le poncif d’académie, le pompier casqué, encore cher à notre École des beaux-arts. « Bah !

937. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il n’était pas tel que nous le voyons aujourd’hui lorsqu’à pas lents, un peu voûté et comme affaissé, il s’achemine tous les jours régulièrement par les quais jusque chez Crozet et Techener, ou devers l’Académie les jours de séance, afin que cela l’amuse, comme dirait La Fontaine. « Vous l’avez rencontré cent fois, vous l’avez coudoyé, dit un spirituel critique, qui en cette occasion est peintre168, et sans savoir pourquoi vous avez remarqué sa figure anguleuse et grave, son pas incertain et aventureux, son œil vif et las, sa démarche fantasque et pensive. » Prenez garde pourtant, attendez : il y a de la vigueur encore sommeillante sous cette immense lassitude, il survient de singuliers réveils dans cette langueur. […] En 1834, l’Académie française, réparant de trop longs délais, le choisit à l’unanimité en remplacement de M.  […] Mérimée, successeur de Nodier à l’Académie, et qui, ayant à prononcer son Éloge, s’en est acquitté un peu ironiquement, a dit en parlant de cette époque de sa vie où il était peut-être moins persécuté qu’il ne se l’imaginait : « Il croyait fuir les gendarmes et poursuivait les papillons. » 179.

938. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Duclos54, secrétaire de l’Académie française. […] Il serait important de se procurer les meilleures éditions des auteurs anciens et de les réimprimer dans l’empire ; une société de savants consacrés à ce travail serait bien moins dispendieuse et beaucoup plus nécessaire qu’une Académie, car c’est ainsi que peu à peu on ferait naître l’art de, l’imprimerie et le commerce de la librairie. […] Le Reau, ancien professeur dans l’Université, ci-devant secrétaire de l’Académie des Inscriptions, est un de nos premiers littérateurs.

939. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Il l’envoyait chercher souvent ; il lui fit part tout d’abord de son dessein d’établir dans sa maison une petite Académie qui s’assemblerait au moins une fois par semaine. Cette Académie de belle littérature se fonda en effet ; on s’y rendait tous les lundis.

940. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Cette vie si pleine, où, sur un grand fonds d’étude, s’ajoutaient les tracas littéraires, les visites à la cour, l’Académie à partir de 1673, et peut-être aussi, comme on l’en a soupçonné, quelques tendres faiblesses au théâtre, cette confusion de dégoûts, de plaisirs et de gloire, retint Racine jusqu’à l’âge de trente-huit ans, c’est-à-dire jusqu’en 1677, époque où il s’en dégagea pour se marier chrétiennement et se convertir. […] Il écrivait l’histoire de Port-Royal, celle des campagnes du roi, prononçait deux ou trois discours d’académie, et s’exerçait à traduire quelques hymnes d’église.

941. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

L’Académie, ici, ne se compare ; ses desseins, statuts. […] L’usage n’est pas si étranger à l’Académie, dans le premier cas, du moins, que cette assemblée ne semble désignée pour l’étendre au second.

942. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Virgile parle « des larmes des choses. » Antoine et Cléopâtre fondent, à Alexandrie, l’académie de « ceux qui veulent mourir ensemble, après avoir vidé le fond des plaisirs ». […] Il nous est impossible, malgré le succès, la vogue et les dix mille francs de l’Académie, d’admirer cette comédie à cravate blanche et en lunettes d’or, qui met en vers la prose de la vie, et professe l’enthousiasme de la médiocrité.

943. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Puis, à propos de l’Académie, qualifiée la plus ancienne, Louis-Philippe dit que ce n’était pas elle, mais l’Académie della Crusca, et donna la date de sa fondation.

944. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

L’Académie française, dans le désir d’exciter les fortes études de lettres et la hardiesse sévère du goût, avait proposé, il y a quelques années, un prix extraordinaire pour la meilleure traduction en prose ou en vers de Pindare. […] Ainsi, le savant abbé Massieu, d’une pureté attique dans le langage de sa dissertation, veut-il, devant l’Académie des inscriptions et belles-lettres, représenter fidèlement la poésie de Pindare, il a soin de la traduire dans une prose si bien paraphrasée qu’il n’y reste pas le moindre souffle lyrique ; et il ne manque pas cependant de s’excuser des témérités qu’il croit y voir encore, et d’en demander grâce pour l’original.

945. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

J’y trouvai (c’est Duclos qui parle) Maupertuis, Saurin, Nicole, tous trois de l’Académie des sciences, Melon, auteur du premier traité sur le commerce, et beaucoup d’autres qui cultivaient ou aimaient les lettres.

946. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

La stagnation c’est la mort, quoi qu’on en pense de par les Instituts et Académies.

947. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Pourtant la maison est inscrite parmi les quarante plus considérables de la place de Paris et le patron siège comme un autre au tribunal de commerce littéraire que nous appelons Académie française.

948. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155

L’Ouvrage par lequel Rousseau s’est annoncé, est le fameux Discours couronné à l’Académie de Dijon, où il soutient que les Lettres ont plus contribué à corrompre les mœurs qu’à les épurer.

949. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Madame la duchesse du Maine, occupée d’idées plus ambitieuses, lui disait : Vous apprendrez au premier moment que M. le duc d’Orléans est le maître du royaume, et vous de l’académie française.

950. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

Pour lui, Villemain est un colosse ; Castille une haute autorité ; et il s’abrite, en se courbant presque jusqu’à terre, sous cette grande parole d’About, — sans inconvénient pour cette fois : — « Les beaux ouvrages sont soumis à la Critique. » Enfin, ce lauréat de l’Académie d’Arras (c’est de M. 

951. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Nous connaissons assez le temps dans lequel nous avons le bonheur de vivre pour lui jurer… qu’il n’a pas sauvé la littérature, mais qu’il ne l’a pas exposée non plus… et qu’un jour ou l’autre il montera tout comme un autre à son petit Capitole d’Académie.

952. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Paul Bourget ne faisait pas partie de cette troupe de descriptifs, qui, même quand ils ont du talent, se ressemblent tous au point de faire croire qu’ils ne sont qu’un, comme autrefois les députés de Vaugirard, et quoiqu’ils soient bien quarante, comme à l’Académie… M. 

953. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Les amis de Molière veulent le faire renoncer au théâtre, lui offrant à ce prix une place à l’Académie ; motifs de son refus. […] Prétendue convention entre Molière et l’Académie. […] On doit également fixer aux premières années de cette période assez peu connue de sa carrière les représentations que la Vie de Boissat, de l’Académie française, écrite en latin par Nicolas Chorier, nous apprend que Molière et ses camarades donnèrent à Lyon, où ils devaient revenir plus tard, et à Vienne, en Dauphiné. […] « Quatre amis, dont la connaissance avait commencé par le Parnasse, tinrent une espèce de société que j’appellerais Académie si leur nombre eût été plus grand et qu’ils eussent autant regardé les Muses que le plaisir. […] Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie française, dit : « Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent, et que je n’ai garde de lui pardonner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Nul doute que Fénelon ne lui ait adressé ce reproche au sujet du Misanthrope ; ce n’est que le rôle d’Alceste mal saisi qui a pu lui faire prendre le change.

954. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Un horloger célèbre du temps, Lepaute, lui contesta sa découverte ; Beaumarchais porta le procès devant l’Académie des sciences et le gagna. […] Autran, de l’Académie française, termine par un vœu stérile la préface de son volume de Sonnets capricieux : « Hélas ! […] Victor de Laprade, de l’Académie française, un beau volume illustré de vingt-sept gravures, n’est pas précisément un livre nouveau ; mais depuis quatre ou cinq ans, chaque renouvellement de l’année le remet à l’ordre du jour pour les étrennes. […] Ernest Legouvé, de l’Académie française : « Monsieur Legouvé, pourquoi donc dit-on qu’un homme est la coqueluche des dames ?  […] La critique littéraire peut avec confiance faire comme l’Académie, et penser favorablement de l’ouvrage entier sur la foi du premier volume.

955. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Recevant à l’Académie M.  […] Cet incident, on l’a deviné, c’est le vote de huit membres de notre Académie des sciences pour M.  […] Sa communication à l’Académie n’a pas d’autre but : émouvoir l’opinion sur cette lacune de notre hygiène sociale. […] Des académies ? […] Le ci-devant marquis, ancien secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, membre autrefois de l’Académie française, n’a plus un livre sous la main.

956. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ce n’est plus le style des Gens de Lettres, c’est mieux, c’est le leur ; il attache, il fait rêver ; on se demande comment on est ému par un homme qui n’a point de réputation, qui n’est d’aucune Académie, qui ne se sert ni des mots ni des tours de phrase usités. […] Encore un peu de tems, & la révolution heureuse qui s’est faite parmi nous dans la musique, s’opérera dans la Littérature : & malgré les phrâses des Journalistes, les cris aigus & plaintifs des Gens de goût, & les arrêts des Académies, la Philosophie qui a détruit tant d’opinions fausses, qui retardoient le progrès des Sciences & des Arts, établira sur notre théâtre une innovation salutaire, qui tournera au profit de la vérité, du génie, des mœurs & des plaisirs de la Nation. […] Nous dirons qu’on a fait en France tout le contraire de ce qu’il falloit faire ; que le théâtre est à rebâtir au moral comme au physique ; & que ce ne sont plus les livres & les Académies qu’il faut consulter, mais la Nature & les hommes. […] Il se récria fortement, moins sur la violence commise contre sa personne, que sur l’injustice horrible, abominable, qu’on faisoit à son ouvrage tragique, admiré de toute une Académie. […] Voyez le Discours de M. de Buffon, lors de la réception de M. le Maréchal Duc de Duras à l’Académie Françoise : tous les visages Grecs ont pâli de surprise, ont frémi de ses idees Philosophiques ; mais comme on n’ôse pas tout-à-fait l’appeler un insensé, on garde cette ingénieuse épithète pour quelqu’un qui a produit, il y a longtems, les mêmes pensées, mais qui n’a point la même réputation.

957. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

» — Godailler est français, il est dans le dictionnaire de l’Académie. » — Il est dans le dictionnaire, mais on ne le dit pas à l’Académie, ni dans les salons de l’Académie. […] Eugène Guillaume, directeur de l’Académie de France, à Rome, n’est pas, on le sait depuis longtemps, seulement un de nos plus éminents statuaires, mais de plus un écrivain distingué, un orateur qui a obtenu de beaux succès comme professeur d’esthétique et d’histoire de l’art au Collège de France. […] Croyez-le : ceux qui ont fondé l’Académie de France à Rome ont voulu donner aux artistes l’occasion de perfectionner leurs goûts ; mais ils ont surtout prétendu les mettre à même de tirer tout le parti possible de leur génie. […] L’Académie des sciences organisa en l’honneur du grand-duc une séance solennelle.

958. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Dans la même année il embarrassera ses revenus de délégations, il perdra sa place de professeur au collège royal, il s’excluera de l’académie, et achèvera sa ruine par la construction d’une machine à cribler le sable et n’en séparera pas une paillette d’or ; il s’en reviendra pauvre, déshonoré, en s’en revenant il passera sur une planche étroite, il tombera et se cassera une jambe. […] Si j’avais la raison à peindre, je la montrerais arrachant les plumes à Pégase et le pliant aux allures de l’académie. […] De là vient la rapidité de la conversation où tout s’expédie par formules, comme à l’académie ou comme à la halle où l’on n’attache les yeux sur une pièce que quand on en suspecte la valeur, cas rares de choses inouïes, non vues, rarement apperçues, rapports subtils d’idées, images singulières et neuves. […] Allez à l’académie, et proposez-y seulement ce sujet tout simple qu’il est : demandez qu’on vous montre l’amour volant au-dessus du globe pendant la nuit, tenant, secouant son flambeau, et fesant pleuvoir sur la terre, à travers le nuage qui le porte, une rosée de gouttes de feu entremêlées de flèches.

959. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Il appartenait, s’il eût continué dans cette voie, à l’Académie de ce temps-là.

960. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Athènes enfin n’est pas si anéantie qu’on s’en vante là-bas : elle existe, je ne dis pas à l’Académie tous les jours, ni dans le gros des journaux ; mais, bien qu’éparse, c’est un plaisir de plus de la savoir là et de la retrouver.

961. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

On fulmine à la fois contre l’Académie et le Patronat, contre Sarcey et Constans2.

962. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Voltaire fut des premiers à écrire par ai les imparfaits comme on les prononçait depuis longtemps déjà à Paris ; et, quand, en 1835, l’Académie se décida à adopter cette réforme, certaines maisons religieuses se refusèrent à suivre l’orthographe nouvelle, qui devait avoir quelque chose de satanique, puisqu’elle avait été préconisée par Voltaire.

963. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Un ton imposant, des maximes éblouissantes, des sentimens hyperboliques, des sentences miraculeuses exaltoient les têtes, donnoient des convulsions philosophiques, & faisoient retentir le nom de Philosophe, des Académies jusque dans les Coches.

964. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Nous n’avons pas lu son livre dans sa langue, mais dans la traduction élégante et pure que Porchat nous en a donnée, et même dans cette traduction écrite avec soin, nous n’avons jamais vu, sur un sujet plus opulent et plus ample, livre plus pauvre et plus étriqué que cette histoire, — bien moins une histoire qu’une dissertation historique comme on doit en lire beaucoup par année à l’Académie de Berlin.

965. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Arthur Desjardins, vice-président de cet Institut, a récemment donné communication à l’Académie des sciences morales et politiques d’une notice sur sa genèse, son organisation et ses travaux, d’où il ressort que la pensée de se fondation est due à M. 

966. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Avant la fondation des académies en Europe, il y eut quelques exemples d’éloges funèbres prononcés en l’honneur des gens de lettres.

967. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Ils sont nombreux, ils sont puissants ; et, sans compter qu’ils tiennent alors presque tous les journaux, en attendant qu’ils remplissent les Académies reconstituées et réorganisées, ils ne manquent ni de mérite ni de talent. […] Jules Simon, Une académie sous le Directoire, Paris, 1884]. […] 2º L’Homme et l’Écrivain ; — et qu’il mérite qu’on ne l’oublie point, pour la seule originalité de sa physionomie ; — comme ayant passé sa vie de soldat à déserter son poste ; — sa vie publique à jouer au « paysan » en traduisant du grec dans le français d’Amyot ; — et comme ayant réuni dans ses meilleurs écrits le sentiment le plus délicat du style à une rare grossièreté de pensées. — Quelles raisons il a eues de se ranger dans l’opposition libérale sous la Restauration ; — et si la principale n’en a pas été son échec à l’Académie des inscriptions, 1818 ? […] Odes et Ballades : Mon enfance ; — Les Rayons et les Ombres : Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813 ; Les Contemplations : Aux Feuillantines] ; — et que les lacunes de cette éducation ambulante s’apercevront dans l’œuvre du poète. — Débuts littéraires de Victor Hugo ; — ses succès de concours : à l’Académie française, 1817, 1819 ; — et aux Jeux Floraux, 1819, 1820. — Caractères de ces premières pièces ; — et que, si Le Bonheur de l’étude et les Avantages de l’enseignement mutuel ressemblent beaucoup à du Delille […] 1º Œuvres d’érudition pure ; ce sont : Averroès et l’averroïsme, [Thèse de doctorat], 1852 ; — Histoire générale et comparée des langues sémitiques, 1857 ; — Essai sur l’origine du langage, 1858 ; — ses Mémoires dans le Journal asiatique ou dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions [sur Sanchoniathon, sur l’Agriculture nabatienne, sur les Lysanias d’Abylène, etc.] ; — et ses articles dans l’Histoire littéraire de la France, t. 

968. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Il nous dit les hontes de l’Académie abaissée, le tripotage des voix et des coteries, les manigances de Guizot. […] » Au fond j’aurais préféré l’Académie pour lui à une larme de l’Empereur, de l’Empereur qui a causé une partie de la soirée avec Ricord sur la culture des ananas, tandis que l’Impératrice causait avec Dumas fils, sur ses Madeleleines repenties. 30 avril En ce moment, chose bouffonne, Claude Bernard tarde à être reçu à l’Académie, parce que Patin ne peut pas lui répondre.

969. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Il était chevalier de la Légion d’honneur, de Saint-Grégoire, de Saint-Maurice, commandeur de Saint-Sylvestre et du Saint-Sépulcre, membre de l’Académie Tibérine ; une médaille d’or de grand module lui avait été adressée par le roi Charles-Albert. Quoiqu’il fût de l’Académie de Lyon, on peut dire que les pays étrangers lui avaient été meilleurs que son pays. […] S’il avait continué et poussé dans cette voie, il eût pu, les visites aidant, entrer comme un autre à l’Académie française ; mais il aima mieux produire dix volumes de travaux immenses, où le talent égale l’abondance des notions.

970. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

On les nomma tous officiers d’académie, et il fut convenu que le patriotisme nuisait à la littérature. […] C’était un membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, assyriologue. […] « C’était la statistique faite homme… La géographie et la statistique étaient ses sciences favorites : il en avait la passion ; il les représentait l’une et l’autre à l’Institut, comme membre de deux Académies, l’Académie des sciences et l’Académie des sciences morales et politiques. […] Bourget est arrivé à la gloire et à l’Académie sans autre secours que le mérite de ses livres, et par la seule vertu de son talent. […] Ils aimaient les récitations publiques, les séances des académies, les cours et les conférences.

971. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Jules Richard : « L’Académie des sciences morales et politiques a fait samedi un choix qui est un acte, dans ce moment où une Chambre française a songé sérieusement à priver des droits politiques les écrivains condamnés par la police correctionnelle. L’Académie des sciences morales et politiques a choisi pour membre, en remplacement de M. 

972. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Avec de l’argent et de l’esprit, un parvenu se dégourdit vite, et son fils, sinon lui, sera initié : quelques années d’exercices à l’académie, un maître de danse, une des quatre mille charges qui confèrent la noblesse lui donneront les dehors qui lui manquent. […] Ils tâchent de faire représenter leurs pièces, ils subissent le jugement préalable des comédiens, ils sollicitent un mot d’éloge au Mercure, ils lisent des fables aux séances de l’Académie.

973. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie  siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161. […] L’Académie française, dans le choix qu’elle fit de quelques écrivains pour servir de modèles de la langue, ne se montra que juste en y joignant saint François de Sales à Malherbe.

974. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Ces deux noms ont été fort retentissants au commencement du dix-septième siècle, celui de Coeffeteau surtout, un des auteurs modèles de la naissante Académie française. […] Richelieu le suggérait à Louis XIII, dans ses lettres patentes pour la fondation de l’Académie française.

975. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

L’Académie est une dame qui n’aime pas ces choses-là. […] ce misérable ferrailleur a acheté, l’année dernière, la bibliothèque d’un portier dont il a tiré 12 000 francs ; et c’est dans cette vente, faite obscurément, que Lefèvre a acquis le manuscrit des Conférences de l’Académie royale de peinture, où nous avons retrouvé la vie inédite de Watteau, du comte de Caylus, que tout le monde croyait perdue.

976. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

La Vierge a la chaise sera toujours l’Académie de la divinité de la femme. […] Le monde de l’art, au contraire, contient les nobles âmes, les âmes mélancoliques, les âmes désespérées, les âmes fières et gouailleuses, comme Watteau qui échappe aux amitiés des grands, et parle de l’hôpital ainsi que d’un refuge ; comme Lemoyne qui se suicide, comme Gabriel de Saint-Aubin qui boude l’officiel, les académies, et suit son génie dans la rue, comme Le Bas qui met son honneur d’artiste sous la garde de la blague moderne.

977. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Ailleurs il nous le dira encore, et avec la même grâce, et avec plus de grâce encore, car ce que je vais vous lire, c’est le passage le plus charmant de ce discours à Mme de La Sablière que La Fontaine a prononcé dans sa séance de réception à l’Académie française. […] il se fait tard, je vais à l’Académie  Mais non, il n’est pas l’heure, vous avez encore une heure devant vous  Je prendrai par le plus long ! 

978. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Ainsi que le dit fort bien le programme allemand, le rire exige réellement, pour être connu, une dissertation de 150 pages, et encore faut-il que cette dissertation soit plutôt écrite en style de chimie, qu’en style d’académie.

979. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Lettre à l’Académie française, lue en séance publique le 25 août 1776.

980. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

On dit qu’ils imitent les préraphaélites, parce qu’ils se sont attardés à quelques figures et à quelques académies décharnées (exercice sur lequel des médiocres se sont rués).

981. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Mademoiselle de Rambouillet et Voiture eurent plusieurs conversations, et s’écrivirent deux lettres assez longues sur le mot car, dont plusieurs membres de l’Académie demandaient la suppression et la radiation dans le Dictionnaire.

982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Thomas dans son Discours prononcé à l'Académie Françoise, le jour de sa Réception.

983. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

Elles étaient précédées d’une histoire de M. le Comte de Falloux, de l’Académie française, qui nous y apprenait ce que c’était que Mme Swetchine, dont le nom, avant sa mort, avait parfois frappé le public français, écrit souvent dans des livres où c’était un honneur pour un nom de briller, en passant sous le rayon d’une bienveillante épithète.

984. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

Elle a, je crois, et sauf erreur, débuté dans la Revue des Deux-Mondes, cette portière qui n’ouvre pas sa porte, mais toutes les portes de la publicité, et même celle de l’Académie et de la Revue des Deux-Mondes, Mme Gréville est allée… où elle a voulu, et elle s’est mise à écrire comme une femme qui s’est tue longtemps, se met à parler, sous l’impulsion d’une effroyable indigestion de paroles accumulées.

985. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Pensez, par exemple, au succès toujours subsistant, toujours verdissant, toujours florissant, des séances de l’Académie, et à celui de la Revue des Deux Mondes.

986. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Il fut universitaire, lauréat d’Académie et rédacteur du Journal des Débats… J’ai raconté comme il entra dans ce journal, dont l’incroyable influence survit à tout ce qui fit autrefois le mérite incontesté de sa puissance, et qui vous prend le premier venu et, avec deux lignes de rédaction qu’il lui confie, le sacre comme homme de talent aux yeux des sots traditionnels.

987. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.

988. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.

989. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Trop fin pour être fort, cet homme de bonne compagnie, ce lettré pâle et blond, a finassé avec l’expression de ses haines ou de ses ressentiments politiques, et il a raté le pamphlet, — le pamphlet, qui n’est ni une affaire de réticence ni un zézaiement de salon ou d’académie !

990. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Ils ont loué enfin cet amour des lettres et des arts, qui, au milieu des agitations de l’Europe qu’il ébranlait, lui fit fonder l’Académie française, dont il fut le chef ; amour des lettres qu’il avait par goût, et qu’il fit naître, dit-on, par politique, qui substitua, chez les Français, l’ambition des talents à celle des cabales, et une activité plus douce, à cette activité féroce, nourrie de factions et de crimes.

991. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

L’Université et les Jésuites tiennent encore son parti contre la Cour et contre l’Académie. […] C’est pour la défense de ses théories que Baïf a fondé son Académie de musique et de poésie, première ébauche en quelque sorte de l’Académie française et du Conservatoire. […] C’est ainsi que Baïf eut l’idée de former son Académie. […] Pendant les troubles qui suivirent la mort du Roi, l’Académie fut dissoute, et l’Institution sur beau vélin eut un sort bizarre. […] Il avait auparavant consulté là-dessus l’Académie.

992. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Les séances de l’Académie française lui semblaient trop dénuées de philologie. […] Lamé, de l’Académie des sciences ; M.  […] Lebas, de l’Académie des inscriptions ; M.  […] Ils facilitent ainsi l’évolution, tandis que nous en retardons la marche en faisant des académies. […] Il s’est vanté, en pleine Académie, de n’avoir jamais lu les œuvres de ses confrères.

993. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

L’état de décadence dans lequel se trouve aujourd’hui l’Académie royale de Musique est le résultat nécessaire de cet entêtement. […] L’Académie ne fut d’abord qu’une espèce de commission établie pour juger ceux qui entreprendraient d’avoir plus d’esprit et de talent que lui. […] L’Académie est très sévère, mais pas plus que l’auteur ne l’est pour lui-même. On retrouve dans l’examen du Cid, par Corneille, presque toutes les observations de l’Académie : Corneille est seulement un peu trop indulgent pour Chimène ; mais il faut convenir que l’Académie est aussi trop rigoureuse, et sa rigueur va jusqu’à l’injustice. […] Il savait aussi bien que l’Académie que Chimène choquait la bienséance en souffrant la visite de Rodrigue ; mais il savait mieux que l’Académie ce qui devait plaire au public.

994. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Zola fût entré tout droit, dès le premier coup, à l’Académie, et l’on ne s’expliquerait pas non plus maintenant qu’il n’y entrât pas. […] L’Académie a pu se passer de Descartes et de Pascal. […] Admirons par quel jeu sûr, par quel mécanisme ingénieux, l’Académie française communique a quelques-uns de ses membres l’importance qu’elle reçoit des autres. […] Une des parties maîtresses de ce livre est certainement celle qui est consacrée à l’Académie des Beaux-Arts et aux anciens académiciens. […] Il s’agit en effet du livre si richement documenté, si plein de vues élevées sur l’art, que M. le comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, a publié l’an dernier, et qui résume l’histoire de cette Académie, depuis la fondation de l’Institut.

995. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Le second s’ouvre avec Perrault, qui rallume la guerre en lisant à l’Académie française son poème du Siècle de Louis le Grand, composé tout à la glorification de l’âge présent et au détriment de l’Antiquité (1687).

996. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

Même dans le discours de réception de Lamartine à l’Académie, en 1830, on trouve un grand parallèle établi entre la poésie et l’action, entre la vie du littérateur en temps régulier et cette même existence dans les siècles d’orage, en « ces époques funestes au monde, glorieuses pour l’individu. » Dans les temps calmes, chacun est classé, chacun suit sa voie ; avec plus ou moins de distinction, selon nos forces ou nos faiblesses, « nous arrivons au terme.

997. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Nolhac, membre associé de l’Académie de Lyon, qui avait lu dès lors dans une séance publique un chapitre détaché de son ouvrage.

998. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Et cet exercice conservé et transmis dans les scolastiques et dans les Sorbonnes, dans les académies de province et autres jeux floraux, voilà que, malgré le débordement de journaux et de revues à qui toutes les idées se pourraient si sûrement confier, voilà qu’au siècle de M. 

999. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Ce fut Chapelain qui attira sur Racine les premiers bienfaits de Louis XIV, rédigea la critique du Cid, conçut le plan du Dictionnaire de l’Académie.

1000. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Le scrupule des anciens là-dessus est inconcevable ; et ce panégyrique si vanté de l’abbé Séguy, ce morceau qui lui a ouvert la porte de notre académie, aurait fait fuir tout un auditoire de romains ou d’athéniens.

1001. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Ceux qui avoient vû le Cid avant que la critique de l’académie françoise parut, avoient senti des défauts dans ce poeme, même sans pouvoir dire distinctement en quoi consistoient ces défauts.

1002. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

je ne crains pas que le petit nombre de bons poètes soit offensé d’un dégoût si légitime ; mais je m’attends bien qu’il soulèvera contre moi tout le bas Parnasse, des auteurs de pièces sifflées, des rimailleurs qui ont manqué le prix de l’Académie Française, et qui le manqueraient pendant cent ans, quoique les juges n’y soient pas toujours difficiles ; en un mot, qui défendent leur art aussi mal qu’ils l’exercent ; voilà mes redoutables adversaires.

1003. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

………………………………………………… Si on peut pardonner l’essor d’un mauvais livre Ce n’est qu’au malheureux qui travaille pour vivre, Quant aux malheureuses, s’il y en a, l’Académie, ne le sait-on pas ?

1004. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Il n’y a qu’un bas-bleu, à là plume ou à la bouche païenne, qui puisse regretter que la Vierge n’ait pas de prêtresses et qui demande un Clergé de femmes comme d’autres bas-bleus demandent des Académies | Si ledit bas-bleu entend par prêtresses des femmes consacrées au culte de la sainte Vierge, ledit bas-bleu dit une ânerie ; car il est des femmes, dans l’Église, qui ont pour fonction d’honorer particulièrement la sainte Vierge et de l’implorer.

1005. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Quant à l’historien de saint Dominique, le faux romancier de Marie-Madeleine, et l’écrivain, — partout ailleurs que dans ces Conférences d’une si étonnante médiocrité, — ils ont trouvé tous les trois la gloire qui leur convenait eu entrant à l’Académie.

1006. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Lacordaire, le dominicain démocrate, en avait prononcé l’oraison funèbre en pleine Académie ; les oraisons funèbres promettent l’immortalité, mais ne la donnent pas.

1007. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Je n’ai point à m’occuper ici de ses Œuvres, que tout le monde dévore parce que tout le monde a ôté dévoré par elles… Quel serait l’académicien, n’ayant pas voulu voter pour Balzac quand il fut question de le mettre à l’Académie, qui oserait présentement nier son génie ?

1008. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

Madame de Créqui Lettres inédites de la marquise de Créqui à Sénac de Meilhan (1782-1789), mises en ordre et annotées par Édouard Fournier, précédées d’une Introduction par Sainte-Beuve, de l’Académie française.

1009. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

I C’est en 1814 que le cardinal de Bausset publia cette Vie de Bossuet qui le conduisit à l’Académie.

1010. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).

1011. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

L’Académie, cette éructatrice de discours, fut obligée de s’y taire et de s’en revenir avec les siens sur l’estomac.

1012. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

C’est le nom d’un des plus vaillants poètes romantiques, qui n’a pas, lui, rendu son épée a l’Académie française, comme tant d’autres, et qui est toujours l’homme de la première heure, le clairon d’or pur que rien n’a faussé, et qui joue maintenant, dans cette misérable défaite littéraire dont nous sommes les témoins, les airs à outrance du cor de Roland à Roncevaux.

1013. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

On trouvera ce mérite dans l’oraison funèbre de la feue reine, prononcée à l’Académie française par M. l’abbé de Boismont.

1014. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

C’était le rêve de Fourier, l’illustre secrétaire de l’Académie des sciences.

1015. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Plus d’Académies, plus de Salons, plus de « Société ». […] Il y avait là une tentative d’alliance ou de fusion entre la République française et la République des Lettres, sous l’égide des salons qui reparaissaient et de l’Institut qui remplaçait les Académies. […] Le livre de Sismondi est (avec les remaniements d’usage) un cours professé d’abord à l’Académie de Genève. […] Les odes à Wasp, à Guillemardet, l’hommage À l’Académie de Marseille, Gethsémani ouvrent aux nappes politiques la maison idéalisée de la famille et des parents. […] « Enfin, disait en 1885, le poète qui allait lui succéder à l’Académie, il a désencombré l’horizon ! 

1016. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

En 1883, François Coppée se présentait à l’Académie. […] C’était à l’Académie française. […] Un membre de l’Académie française, qui n’était autre que M. le maréchal Pétain, recevait M.  […] Salomon Reinach a fait connaître à ses confrères de l’Académie des Inscriptions, vient d’être émise par deux savants étrangers dont les sérieux travaux sont généralement appréciés, le docteur R. […] Dans quel sens la Revue des Deux Mondes l’a-t-elle servi, ce génie français, dont notre Académie est une des gardiennes ?

1017. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Peut-être comme érudit m’est-il arrivé de jouer sur les mots ; les évêques me l’ont reproché ; mais c’était sur des mots syriaques, avec mes confrères de l’Académie des inscriptions… Je suis sûr d’avoir fait une bonne tâche et durable, puisque mon contemporain Sainte-Beuve m’a aimé, et puisque vous-même, monsieur, d’une génération qui pour moi est déjà l’avenir, vous m’inventeriez plutôt que de vous passer de me connaître. […] Pour être admis à recevoir le viatique, La Fontaine dut prononcer, dans sa chambre de malade, en présence d’une foule pieuse et de délégués de l’Académie française, une amende honorable pour ses écarts passés et notamment pour son « livre de contes infâmes ». […] Enfin, quoique plus jeune de quinze ans, Boileau se présenta contre La Fontaine à l’Académie et refusa de retirer sa candidature, malgré la demande que lui en fit naïvement La Fontaine. […] Faguet lui-même, si La Fontaine tenait tant à être académicien, s’il s’obstina à le devenir et à le rester, malgré les affronts de l’Académie (qui le blackboula une première fois, puis le fit morigéner en séance de réception par un sot, nommé La Chambre) et malgré ceux du roi (qui patronnait Boileau et refusa d’approuver l’élection de La Fontaine, jusqu’à ce que son candidat fût élu), c’est tout bonnement à cause des jetons de présence qui constituaient un petit revenu enviable pour cet homme de génie plus que sexagénaire. […] Elle lui a valu la malveillance implacable de Colbert, qui l’a exclu de toutes les grâces et dont il a dû attendre la mort pour pouvoir être élu à l’Académie ; un peu aussi celle du roi, qui plus tard a été indisposé contre lui par Mme de Maintenon.

1018. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

L’académie commençait déjà à se peupler de sophistes et de beaux-esprits, contempteurs de l’antiquité : l’auteur de l’Art poétique n’entrait plus qu’à regret dans ce sanctuaire du génie, profané par d’orgueilleux raisonneurs brouillés avec la raison. […] Boileau, en effet, désolé de voir l’Académie en proie à des novateurs, avait composé une épigramme assez vive contre cette compagnie, laquelle n’avait pas rougi d’accueillir des blasphèmes littéraires dont elle aurait dû faire justice : Où peut-on avoir dit une telle infamie ? […] Non ; c’est au Louvre, en pleine Académie. […] Qu’eût-il dit s’il eût pu entendre, quatre-vingts ans après, les blasphèmes moraux et politiques dont retentissait cette même Académie, qui, du mépris des anciens auteurs, avait passé au mépris des anciennes institutions civiles et religieuses ? […] On les accusait d’exercer dans l’Académie un despotisme insupportable : tous les beaux-esprits, tous les auteurs médiocres, ayant à leur tête Fontenelle et Lamotte, conspiraient contre ces deux tyrans du Parnasse.

1019. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Cette même année, il fut nommé de l’Académie française. […] En 1830, il fut élu de l’Académie française et publia les Harmonies politiques et religieuses. […] Il entra à l’Académie française en 1842. […] En 1841 il avait été élu de l’Académie française, après un premier échec. […] On la trouve dans ses préfaces des Odes, dans sa préface de Littérature et philosophie mêlées, dans son Discours à l’Académie française, dans « Fonctions de poète » (Rayons et Ombres), partout.

1020. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

On a quelque témoignage de cette veine de réflexions philosophiques et morales dans un Eloge de Vauvenargues, sujet qu’avait proposé l’Académie d’Aix, et pour lequel M. […] A la vivacité avec laquelle M. d’Arlatan défendit au sein de l’Académie le discours anonyme, mais qui n’était pas un secret pour lui, les adversaires politiques devinèrent qu’il s’agissait de M. […] Le célèbre poëte, après une longue absence, était revenu se fixer à Paris au commencement de 1830 ; il publiait ses Harmonies poétiques et obtenait place enfin à l’Académie française.

1021. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Elle l’accueillit comme sa propre gloire et voulut le venger des critiques jalouses des Toscans et des Romains, exprimés avec mépris dans un jugement de l’Académie florentine de la Crusca, contre la Jérusalem. […] Une véritable mascarade épique, où les guerriers des deux races et des deux cultes se confondent dans une galanterie commune, où les femmes elles-mêmes, les femmes cloîtrées et invisibles de l’Orient, Clorinde, Armide, Herminie, travesties tantôt en bergères de pastorales, tantôt en amazones de théâtres, tantôt en sorcières de sabbat, soupirent des amours de bergerie, livrent des combats d’Hercule, opèrent des enchantements et des sortiléges, transforment des héros en bêtes, en poissons, en monstres bizarres, sortent tout à coup de leur tente ou de leur armure de fer, vêtues en nymphes d’opéra ou en princesses de cour, pour parler le langage affecté et langoureux d’héroïnes de roman ou de muses d’académie. […] La Toscane entière, jalouse de Ferrare, de Naples et de Rome, sembla s’étudier à faire oublier au Tasse les envieux dénigrements de l’Académie de la Crusca.

1022. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

L’Académie de Fourvière, espèce de société de gens doctes et considérables, d’érudits et même d’artistes, dans le goût des académies d’Italie, et qui devançait la plupart des fondations de ce genre, date du commencement du xvie  siècle.

1023. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Cette génération dont l’âge actuel est environ quarante ans, et dont la presque totalité lutta, sous la Restauration, contre l’ancien régime politique et religieux, occupe aujourd’hui les affaires, les Chambres, les Académies, les sommités du pouvoir ou de la science. […] Dans toutes les langues, et surtout dans les plus belles, les mots qui n’ont été employés d’abord qu’avec des régimes s’en séparent ensuite et conservent un sens très-précis, très-clair, même en restant tout seuls. » — Nous recommandons humblement cette note au Dictionnaire de l’Académie française.

1024. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Les plus virulentes invectives contre Bonaparte se rencontrèrent sur sa poitrine avec les phrases les plus enthousiastes qu’il avait brodées deux ans plus tôt pour les faire retentir dans son discours à l’Académie française. […] Il renonça à ces deux postes par des motifs purement humains ; mais, peu de temps après, il chanta, dans son discours à l’Académie, un hymne à son prince et une malédiction à la Révolution, pour se faire pardonner la malédiction à la chose par l’hymne à l’empereur.

1025. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

M. de Goncourt, qui ne fut durant son existence qu’un collectionneur, voulut être un homme de lettres après sa mort et fonda une académie. Cette fondation a quelque chose d’aussi bizarre que le Journal, une académie a pour but de maintenir certaines traditions, de conserver, de développer, par une action commune, un art déterminé.

1026. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

A l’Académie des sciences, Fontenelle, auteur de tragédies et de pastorales, débite avec compétence des éloges de savants. […] A l’Académie française, d’Alembert, géomètre et mathématicien, lit des Éloges de littérateurs ; Buffon y prononce son fameux discours sur le style.

1027. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

On pourra se reporter également à la communication de Jacques De Decker, Wagner chez les Belges [http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications.html], Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2011. Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

1028. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Noël et Chapsal, mais lui paraissant apporter de la vie à sa phrase, continuera à ne pas rejeter un vocable comblant un trou parmi les rares mots15 admis à monter dans les carrosses de l’Académie, commettra enfin, mon Dieu, oui ! […] La langue française, d’après le dictionnaire de l’Académie, est peut-être, de toutes les langues des peuples civilisés du monde, la langue possédant le plus petit nombre de mots.

1029. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Daudet nous tâte Zola et moi pour savoir s’il doit se présenter à l’Académie. […] fait il. » Mais son fils sorti, après Ebner, il me dit : « Oui, j’envoie deux témoins à Delpit, qui dans un article à propos de l’Académie… vous savez, c’est toujours la même chose… la continuation de la légende qui s’est faite sur moi… j’ai trahi tous mes amis… et personne n’est plus habile que moi, pour envelopper une perfidie dans de belles phrases… enfin ce mot carthaginois commence à m’agacer… je lui demande une rétractation, en lui adressant des amis, de vieux amis, qui, je crois, peuvent témoigner que je ne les ai pas trahis. » Entre Mme Daudet.

1030. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

La fondation de l’Académie des sciences, 1666, y aidait ; et le progrès des sciences physiques et mathématiques ; et l’influence de quelques hommes, au premier rang desquels il faut nommer Fontenelle2 ; et enfin et peut-être surtout l’agitation que soulevait dans le monde littéraire et intellectuel, aux environs de 1695, la querelle des Anciens et des Modernes. […] L’Académie française a mis récemment au concours, pour le prix d’Éloquence à décerner en 1904, l’Éloge de Fontenelle ; et de ce concours nous espérons voir sortir le livre que nous n’avons pas, qu’il nous faudrait sur Fontenelle, et un livre dont l’intérêt, nous osons en répondre, passerait de beaucoup l’intérêt de ceux que nos docteurs consacrent aux Favart ou aux La Chaussée.

1031. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Avec une arrière-pensée certaine, c’est que sa femme ferait lire ses lettres à la petite société de Château-Thierry, à son Académie où elle était une sorte de présidente, à sa petite académie de Château-Thierry   avec une arrière-pensée probable, probable seulement, celle, précisément, de donner un jour ces lettres au public.

1032. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Gaberel, inséré en 1858, dans la Bibliothèque universelle de Genève, une communication faite par lui vers le même temps à l’Académie des sciences morales et politiques, et dont M. 

1033. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Je vois d’ici, j’entends un de mes éloquents confrères à l’Académie s’écrier en levant les bras au ciel et d’un air de désolation : « Oh !

1034. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

L’Académie française a mis au concours l’Éloge de Chateaubriand, et elle a bien fait : c’est le plus grand sujet littéraire du xixe  siècle, et la mort l’a fixé et refroidi depuis un temps suffisant.

1035. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Même avant la publication des Mémoires sur les Grands-Jours, il suffisait d’avoir lu le délicieux et complaisant portrait pour bien saisir dans son vrai jour cet Atticus de l’épiscopat français sous Louis XIV, élégant, disert, d’un silence encore plus ingénieux parfois que ses discours, qui n’est ni pour les jésuites, ni pour les jansénistes, ni contre ; qui n’est ni une créature de la Cour, ni trop dissipé au monde, ni voué à la pénitence ; honnête homme avant tout, excellent chrétien pourtant, tolérant prélat, résidant et exemplaire, charitable aux protestants persécutés, modérant sur leur tête les rigueurs de Bâville, et trouvant encore des intervalles de loisir pour les divertissements floraux de son Académie de Nîmes ; doux produit du Comtat, chez qui tout est d’accord, même son nom (il s’appelait Esprit Fléchier) ; un Balzac en style, mais un Balzac châtié, mesuré et spirituel, un Godeau plus jeune, mais avec une galanterie plus décente, une tête plus saine et sans engagement de parti ; une sorte de Fontenelle non égoïste et encore chrétien ; enfin un bel-esprit tout à fait sage, aimable et sensible, déjà un peu rêveur.

1036. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Remarquons toutefois qu’au xive  siècle, du temps de Pétrarque et de Boccace, à cette époque de grande et sérieuse renaissance, lorsqu’il s’agissait tout ensemble de retrouver l’antiquité et de fonder le moderne avenir littéraire, le but des rapprochements était haut, varié, le moyen indispensable, et le résultat heureux, tandis qu’au xvie  siècle il n’était plus question que d’une flatteuse récréation du cœur et de l’esprit, propice sans doute encore au développement de certaines imaginations tendres et malades, comme celle du Tasse, mais touchant déjà de bien près aux abus des académies pédantes, à la corruption des Guarini et des Marini.

1037. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

« L’Assemblée (constituante) abolit toutes les distinctions honorifiques, toutes les armoiries, jusqu’aux titres insignifiante de monsieur et de madame, locutions de pure courtoisie, si l’on veut, mais qui, réunies à d’autres semblables, rendent plus douces les relations ordinaires de la vie, et entretiennent cette urbanité de mœurs que les Français désignaient par l’expression heureuse de petite morale. » Notez ce mot en passant, MM. de l’Académie ; et vous tous qui étudiez l’histoire, n’oubliez pas que l’Assemblée constituante abolit les titres de monsieur et de madame.

1038. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Notre législature ne représente pas plus l’opinion vivante et active, que l’Académie française ne représente la littérature féconde.

1039. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

21 Une cour magnifique, des bâtiments somptueux, des académies, un superbe appareil d’armées, de vaisseaux, de routes, une administration toute-puissante, une petite élite de gens parés et polis ; par-dessous, un amas de paysans hâves qui grattent la terre infatigablement, qu’on recrute de force et par des chasses, qui mangent du pain de fougère, qui s’accrochent aux voitures des étrangers pour mendier un morceau de véritable pain ; par-dessous les fêtes et les broderies de Versailles, une populace d’affamés et de déguenillés.

1040. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Je crois avoir assez bien défini le nouveau candidat à l’Académie française, celui-là même qui disait tantôt, avec autant d’élégance que d’exactitude : « J’ai divisé mes visites en trois groupes. » ..................A les bien prendre, nos jeunes poètes sont des mystiques.

1041. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Autrefois, avant l’Académie, les paysages de Loti encadraient des légendes agréables, parfois troublantes.

1042. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Dans ses excellents rapports annuels à l’Académie, les bons juges qui savent tout saisir ne trouvent rien à désirer ; eu égard à ceux qui ne sont pas juges et au public, on voudrait plus de relief dans les jugements.

1043. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

Adieu, ô mes père et mère, adieu tous mes amis, je m’en vais au ciel. » Une telle ballade ne provient ni des latins, ni des grecs, ni des poètes d’académie, ni d’aucune littérature écrite ; l’art en est très spécial, si spécial que nul poète, même un poète allemand, n’en pourrait faire un pastiche acceptable .

1044. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Fouillée, dont l’Académie des sciences morales vient de couronner un mémoire sur la philosophie de Platon, aussi remarquable par la pensée que par la science.

1045. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Mais des documents inconnus sur le Céleste-Empire, et des considérations supérieures à celles que deux siècles d’incertitudes et de travaux poursuivis plus ou moins à tâtons par les Quinze-Vingts de nos Académies des sciences ont mis en circulation dans le monde savant européen, nous en avons vainement cherché la trace.

1046. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Et, d’ailleurs, ces questions, — des bobines sur lesquelles les Académies peuvent dévider leur fil pendant l’éternité !

1047. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

I La maison Garnier a publié, dans ces derniers temps, une singulière traduction d’Horace qui n’a pas moins que vingt-deux traducteurs, — la moitié d’une académie !

1048. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Fontanos, le racinien, qui, grand-maître alors de l’Université, trouva plaisant de faire de cette âme en peine dans un corps un inspecteur d’académie ; c’étaient Molé, Chênedollé, l’abbé de Vitry et trois femmes charmantes : Mme de Châtenay, Mme de Vintimille et Mme Pauline de Beaumont.

1049. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Un homme instruit des faits, et seulement des faits, — les saurait-il, d’ailleurs, comme dix académies des Inscriptions à lui tout seul, — ne serait pas même un peintre d’un degré quelconque.

1050. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Il aurait pu nous endormir et nous plomber de ce sommeil-Rousset qu’on débite avec le brevet d’invention délivré par l’Académie.

1051. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il n’y a pas d’Académie des Inscriptions, pas de bureau de renseignements, pas de notes à la fin d’un volume, pas de discussion sur le moindre fait.

1052. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

Mignet et Amédée Pichot ne sont pour rien, ces deux ouvrages écrits d’un style fort différent, — l’un, avec la tenue froide d’un membre de l’Académie, l’autre, avec l’égoïste flânerie d’un chroniqueur qui aurait dû oublier sa personnalité davantage, — ont cependant pour nous un intérêt très animé et très réel.

1053. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Le malheureux et oublié Vitet a fait autrefois des Scènes historiques, Rémusat, son digne collègue à l’Académie et dans l’oubli, en a fait aussi.

1054. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

— telles qu’elles sont, ces lettres, elles ont un mordant et un naturel que les autres écrits d’Alexandre de Humboldt n’ont jamais, drapés qu’ils sont et mouchetés de fleurs poétiques, par respectueuse coquetterie pour les Académies, l’Univers et la Postérité !

1055. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

— telles qu’elles sont, ces lettres, elles ont un mordant et un naturel que les autres écrits d’Alexandre de Humboldt n’ont jamais, drapés qu’ils sont et mouchetés de fleurs poétiques, par respectueuse coquetterie pour les Académies, l’Univers et la Postérité !

1056. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Qu’est-ce que cela nous fait, à nous, qu’il sût du grec comme Trissotin et qu’il pût entrer à l’Académie des Inscriptions ?

1057. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Nous nous faisons l’effet d’un homme habitué à dessiner d’après la figure de cire, auquel serait tout à coup révélée l’académie vivante — ou plutôt la vie même avec ses entrailles toutes chaudes et sa tripe palpitante. […] Il y a eu des boîtes de dragées lilliputiennes, et pour l’inscription des noms du baptisé, on a ouvert au hasard, dans un immense volume du Musée de Florence, à une page où se trouvait une académie d’homme. […] » Nous remontons avec Hébert qui nous parle de Rome, de l’Académie, des lignes de la campagne de là-bas avec une voix amoureuse et émue d’un homme qui y aurait là, la patrie de son talent, de ses goûts, de ses bonheurs. […] Après dîner, Sainte-Beuve parle de ses grandes colères à l’Académie — le jeudi — quand il avait les nerfs montés et toutes les susceptibilités hérissées par l’excitation de son article du Constitutionnel.

1058. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Si l’Académie, en 1740, a maintenu heur, c’est sans doute que dans l’intervalle de cinquante ou soixante ans la prononciation ur s’était restituée en heur. On peut reprocher au Dictionnaire de l’Académie d’avoir presque toujours été en retard sur l’usage, mais jamais de l’avoir contrecarré. […] L’Académie a donc voulu, en 1740, non point réformer l’orthographe, mais seulement sanctionner un usage très ancien. […] L’Académie française, d’ailleurs, est saisie du rapport de M.  […] Gaston Paris a entendu à l’Académie prononcer : postequam, poste-tonique.

1059. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Sait-il et savez-vous que les baladins de l’Académie et des théâtres font des parades sur nous ? […] On lit dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions que Boivin l’aîné, savant original, disputeur et processif, avait dans sa jeunesse la fureur des vers français ; il en montra un jour à Chapelain, qui, de meilleur goùt dans ses jugements que dans ses œuvres, lui conseilla de les mettre au cabinet.

1060. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

La malechance d’Horace, c’est d’avoir été, pour quelques chansons bachiques et quelques développements de philosophie bourgeoise, accaparé par les chansonniers et par les vieux messieurs des académies provinciales de jadis. […] La Révolution l’accueillit au Panthéon ; Saint Louis et le moyen âge à Notre-Dame et à la Sainte-Chapelle ; Louis XIV et Napoléon aux Invalides ; Molière chez lui ; Richelieu, Corneille et Racine à l’Académie.

1061. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

J’avais toujours eu l’intention de proposer à mes confrères de l’Académie des inscriptions et belles-letres de le nommer membre libre de notre compagnie. […] Nous étions en chape tous les deux, lui comme curé, moi comme directeur de l’Académie ; nous ne pûmes causer.

1062. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Il a encore employé ce mot dans une petite préface qu’il lit en 1670, au-devant des œuvres posthumes de Gilles Boileau son fière, de l’Académie française. « La traduction du quatrième livre de l’Énéide », dit-il, « a déjà charmé une partie de la cour, par la lecture que l’auteur, de son vivant, a été comme forcé d’en faire en plusieurs réduits célèbres. […] Leclerc, de l’académie française), elles se mirent à dire qu’il fallait faire une nouvelle orthographe, afin que les femmes pussent écrire aussi assurément et aussi correctement que les hommes.

1063. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

L’orateur le plus spirituel et le plus facile de nos grandes assemblées15 disait un jour de lui par une ironie légère : « Quand je considère intuitivement, comme dirait M. de Tocqueville… » Voilà pour le dehors ; mais de près, dans un cercle moindre, devant un comité, dans une Académie, il reprenait tous ses avantages, toutes ses distinctions, netteté, finesse, nuance, une expression ferme et décisive, une pensée continue, un accent ému et vibrant donnant la note de l’âme.

1064. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Mais que dirait Rancé de voir que nous songions au Dictionnaire de l’Académie en le lisant ?

1065. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

L’esprit gaulois Je voudrais, pour parler de La Fontaine, faire comme lui quand il allait à l’Académie, « prendre le plus long ».

1066. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Documents littéraires : œuvres des prédécesseurs, contemporains et successeurs, mémoires, lettres, satires, journaux du XVIIIe siècle ; documents non littéraires : papiers d’état civil, archives de la Comédie-Française, archives de la Comédie-Italienne au Nouvel Opéra, registres (alors inédits) de l’Académie Française, rien ne fut négligé dans cette investigation immense et minutieuse.

1067. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Par quel prodige, au milieu de ce siècle de critique et tout en subissant comme un autre les misères de ce siècle, dans ce pays de censure et d’académie, un homme de ce temps et de ce lieu a-t-il pu se ressouvenir de la vraie, pure, originelle et joyeuse nature humaine se dresser contre le flot de la routine implacable et non pas écrire ou parler, mais « chanter » comme un de ces bardes qui accompagnèrent au siège de Troie l’armée grecque pour l’exciter avant le combat et ensuite la reposer, — toutefois, en chantant, ne point sembler (pour ne blesser personne) faire autre chose qu’écrire ou parler comme tout le monde, et, avec une langue composée de vocables caducs, usés comme de vieilles médailles, sous des doigts immobiles depuis deux siècles, donner l’illusion bienfaisante d’un intarissable fleuve de pierreries nouvelles ?

1068. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Un mémoire sur l’Étude du grec au Moyen Âge, que j’avais commencé pour répondre à une question de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, absorbait toutes mes pensées.

1069. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Gombault fut l’un des académiciens qui, dans la période suivante, fut chargé de revoir le jugement de l’Académie sur Le Cid ; jugement dont Voltaire a confirmé la justesse et loué la décence.

1070. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Il faudrait seulement que les gouvernements, quels qu’ils fussent, que les grands corps littéraires, les Académies elles-mêmes, en revinssent à l’idée qu’une littérature se peut jusqu’à un certain point contenir et diriger.

1071. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Les deux mots jordonner et métail manquent au Dictionnaire de l’Académie, et, selon nous, le Dictionnaire a tort.

1072. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Nous nous rappelons avoir entendu dire en pleine académie, à un académicien mort aujourd’hui, qu’on n’avait parlé français en France qu’au dix-septième siècle, et cela pendant douze années ; nous ne savons plus lesquelles.

1073. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Nous avons, contre l’usage, adopté le sentiment de l’académie pour l’orthographe de ce mot, appuyés aussi sur son origine, eremus, désert.

1074. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Mais nous ne savons pas ce que va faire naître l’établissement d’une académie à Athènes, d’un collège grec dans l’ancienne Tauride, du mouvement imprimé aux îles Ioniennes, et de tant de circonstances nouvelles dont nous ne pouvons prévoir tous les résultats.

1075. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Bien avant ce moment, on y verra des académies, et même des gens de beaucoup de talent et à leur manière des écrivains, mais cela ne suffit pas pour une littérature.

1076. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

En France, à part ceux-là, malheureusement nombreux, qui entrent au séminaire comme dans le réfectoire de toute leur vie, les vocations, si elles ne sont pas surnaturelles, s’égarent et flottent avant de se préciser, tandis qu’en Italie une forte éducation ecclésiastique vous prend dans son étau et ne vous lâche plus… Joachim Pecci sortit des Jésuites pour entrer à l’Académie des Nobles ecclésiastiques, et Grégoire, alors régnant, l’y distingua.

1077. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Même un volume imprimé chez Lemerre, même un prix de l’Académie (à qui l’on a présenté l’an dernier plus de deux cents volumes de vers) n’avancent pas beaucoup les affaires du malheureux débutant. […] En tout cas, il dut à sa franchise de n’entrer à l’Académie qu’en 1684, à quarante-huit ans, et encore il y fallut l’intervention du roi. […] Il va entrer à l’Académie. […] L’Académie avait critiqué le Cid, mais courtoisement ; d’ailleurs, le caractère solennel et officiel de cette critique la faisait honorable pour celui qui en était l’objet. […] Valincour (Histoire de l’Académie française) dit avoir vu alors Racine au désespoir.

1078. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

L’Académie ne risque rien à ressembler au ciel où l’on arrive par diverses voies. […] Ce n’est point un paradoxe d’affirmer que les mauvais choix sont nécessaires à l’existence de l’Académie française. […] Ce livre a été couronné par l’Académie des sciences morales. […] Ravaisson à cette Académie. […] Il faut lui ouvrir à deux battants les salons littéraires et l’Académie française.

1079. (1887) Essais sur l’école romantique

Victor Hugo ne se présenterait-il pas à l’Académie des Belles-Lettres ? […] Victor Hugo à l’Académie française. […] Victor Hugo débuta dans les lettres par le pire des apprentissages, celui des prix d’Académie. […] Victor Hugo, à peine âgé de quinze ans, concourut pour le grand prix de poésie à l’Académie française. […] Victor Hugo était porté aux succès précoces et à la gloire factice des Académies.

1080. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Écrit sur de l’eau, le livre couronné, avait paru dans le Feu, une publication provençale2, et c’est un simple « tiré à part » de cette revue qui avait été envoyé aux membres de l’Académie Goncourt par les imprimeurs de Miomandre. […] L’abbé Henri Bremond,de l’Académie Française C’est prier que de rechercher ardemment dans l’inspiration, le cœur et l’esprit des hommes, quelque trace de la présence et de l’action de Dieu. […] Toulet caressait un projet qui lui était cher : un projet d’Académie (ou plutôt : Cie) de grammaire : « On peut en parler en rêvant à l’après-guerre. Ça ne ferait pas un double emploi avec l’Académie, qui s’est toujours refusée à faire une grammaire. […] René Doumic (1860-1937) était devenu le secrétaire perpétuel de l’Académie française en 1923.

1081. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Cicéron lui-même avait composé le poème de Marius avant d’enseigner à ses compatriotes tout ce qu’il avait appris dans le lycée, l’académie et le portique. […] Il parcourut le premier, avec gloire, la nouvelle carrière que l’Académie française ouvrit aux orateurs, lorsque, pour donner plus d’intérêt à ses concours, elle proposa l’éloge des grands hommes. […] Au sortir d’une de ces solennités douloureuses qui réunissent toutes les espèces d’intérêt, transportez-vous dans la salle d’une académie : on y lit, sans pompe, l’éloge d’un ministre, d’un philosophe, d’un magistral célèbres, longtemps après leur mort, et devant des spectateurs indifférents. — Il n’y a point là de mausolée, d’autel et de tribune ; des amis éperdus, une famille gémissante n’accompagnent point le fatal cortège. […] L’abbé d’Olivet et l’abbé Le Batteux ne voulaient pas, dit-on, qu’on couronnât cet ouvrage ; ils en trouvaient le style plein d’enflure, et les détails plus propres à l’Académie des sciences qu’à l’Académie française. […] Puissent-elles, mes chers collègues, en formant de bons écrivains qui le remplacent, donner un nouvel éclat à cette Académie française qu’illustrèrent tant de noms fameux depuis cent cinquante ans, et que vient de rétablir un grand homme, si supérieur à celui qui l’a fondée !

1082. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

L’Académie française, dans la critique que Richelieu lui commanda de faire du Cid, et qu’elle fit plus modérée qu’il n’eût voulu, crut de bon goût de prendre le parti du devoir contre la passion. […] Une Chimène comme l’eût voulue le rédacteur fort habile du jugement de l’Académie, Chapelain, eût ennuyé tout des premiers Richelieu et son Tristan littéraire, Chapelain.

1083. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Cauchy fut à la fois un mathématicien de premier ordre et un fidèle des plus dociles ; de la même manière que l’Académie des sciences possède encore aujourd’hui dans son sein un grand nombre de croyants. […] Je crains fort que nos écrits de précision de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, destinés à donner quelque exactitude à l’histoire, ne pourrissent avant d’avoir été lus.

1084. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Elle a reçu pour Attente le prix de l’Académie française. […] Camille Mayran, petite-nièce de Taine, a obtenu à l’occasion de ce premier roman le Grand Prix du roman de l’Académie française.

1085. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

. — « Nous aimons beaucoup M.de La Harpe, disait l’abbé de Boismont à l’Académie, mais c’est désagréable de le voir nous revenir toujours avec l’oreille déchirée. » Dans ces luttes personnelles, même lorsqu’on a d’abord la raison pour soi, l’autorité du critique s’abaisse et périt bientôt avec la dignité de l’homme.

1086. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

En 1763, Le Brun, âgé de trente-quatre ans, adressait à l’Académie de La Rochelle un discours sur Tibulle, où on lit ce passage : « Peut-être qu’au moment où j’écris, tel auteur, vraiment animé du désir de la gloire et dédaignant de se prêter à des succès frivoles, compose dans le silence de son cabinet un de ces ouvrages qui deviennent immortels, parce qu’ils ne sont pas assez ridiculement jolis pour faire le charme des toilettes et des alcôves, et dont tout l’avenir parlera, parce que les grands du jour n’en diront rien à leurs petits soupers. » André Chénier fut cet homme ; il était né en 1762, un an précisément avant la prédiction de Le Brun.

1087. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Son courage, plus fort que ses misères, tenait bon, et ses collègues de l’Académie le virent jusqu’au terme des cours se traîner à son devoir271.

1088. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

Cependant toutes les choses utiles exécutées par son ordre ou développées sous son patronage, routes, ports, canaux, asiles, universités, académies, établissements de piété, de refuge, d’éducation, de science, d’industrie et de commerce, portent sa marque et le proclament bienfaiteur public. — De tels services appellent une récompense proportionnée : on admet que, de père en fils, il contracte mariage avec la France, qu’elle n’agit que par lui, qu’il n’agit que pour elle, et tous les souvenirs anciens, tous les intérêts présents viennent autoriser cette union.

1089. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Sous Henri III, il fut de cette Académie du Palais que le roi tenta d’établir : mais le poète de la cour est Desportes ; la gloire de Ronsard ne pâlit pas cependant, et reste entière dans les provinces et à l’étranger.

1090. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Il ne put entrer à l’Académie : le roi ne voulut pas de lui.

1091. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Georges Rodenbach Chaque fois qu’il a pris parole : soit sur la page blanche où tombaient ses poèmes spontanés ; soit à la tribune ; dans les rues, les jours de révolution ; à l’Académie, où son discours de réception souleva d’un élan toutes les questions du temps et de l’éternité, chaque fois, ce fut vraiment « un concert », une voix pins qu’humaine, une vaste musique rebelle aux subtilités, mais qui enveloppait toutes les âmes dans ses grands plis.

1092. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

J’ai parlé de mon mieux de Heredia, avant l’Académie.

1093. (1890) L’avenir de la science « XXI »

» et l’on reconnaît qu’une révolution de trois jours fait plus pour le progrès de l’esprit humain qu’une génération de l’Académie des inscriptions.

1094. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Il s’appelle La Harpe, il s’appelle Delandine, il s’appelle Auger ; il est, fut ou sera de l’Académie.

1095. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

J’emprunte à la Gazette Nationale de Berlin un fragment d’un article publié il y a près de vingt ans, en réponse au discours de réception de Renan à l’Académie Française.

1096. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Célébrée comme la mère des sciences, désignée chez les Grecs par le nom de πόλις, la ville par excellence, elle vit son Musée aussi célèbre que l’avaient été à Athènes l’académie, le lycée et le portique.

1097. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Est-ce à dire que nous devions céder la place et nous retirer, vieillard de vingt-huit à trente ans, sous les arcades discrètes et silencieuses de quelque académie nouvelle qu’on fondera tout exprès pour nous servir d’invalides et d’hôpital ? […] tu commenceras comme finit Charles Nodier ; tu seras de l’Institut, et encore de l’Académie des inscriptions, à côté de M.  […] Mais, si la pièce de vers mène droit au journal, en revanche le journal mène droit aux prix d’académie. […] En ce temps-là, notre Académie française n’avait pas encore imaginé de donner un grand prix, tous les ans, à la même femme auteure, et voilà pourquoi sans doute mademoiselle Mercœur n’obtint, dans son académie de province, qu’un premier accessit. […] Puis, une fois que vous êtes reçu membre de deux ou trois académies, qu’arrive-t-il ?

1098. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Les rhapsodies d’un Vrain-Lucas furent favorablement accueillies de l’Académie des sciences sous les noms de Pascal et de Descartes. […] Pierre Lebrun, de l’Académie française. […] Cuaignet, Recteur honoraire de l’Académie de Poitiers, correspondant de l’Institut. […] Il a pour confrères à l’Académie deux grands directeurs de consciences. […] Et dans le même temps que paraissait le livre du secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, M. 

1099. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Au terme de sa vie agitée, parfois si brillante et toujours douloureuse, il demanda un fauteuil à l’Académie ; l’Académie le lui refusa et, pour aggraver son refus, elle donna ce fauteuil à M.  […] Leconte de Lisle prononcera jeudi prochain à l’Académie française. […] Son discours à l’Académie sera plein de certitude et d’infaillibilité. […] Il m’aborde et me dit, en homme qui a lu son journal du matin : — Vous venez de l’Académie. […] Elle étudia avec ardeur dans l’académie de Julian, dont elle devint bientôt une des meilleures élèves.

1100. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Richelieu avait fait une Académie. […] Comme il n’avait pas pu, je ne sais plus pour quel méfait, être de l’Académie française, il fonda l’académie Aubignac. […] L’académie Aubignac fut une très belle académie. […] Cela eût rendu l’académie charmante, féconde, et peut-être héréditaire. […] Il s’était présenté plusieurs fois à l’Académie française et toujours sans succès.

1101. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il a publié, pour le moins, une dizaine de recueils de vers, qui, presque tous, furent couronnés par l’Académie. […] Si jamais l’Académie lui ouvrait ses portes, il serait déshonoré. […] Le peintre entrevoit dans ses rêves un petit hôtel, le poète un ruban rouge et l’Académie, le médecin une clientèle mondaine. […] Désiré Nisard, de l’Académie française, n’eût pas tenu un autre langage ! […] Ses nombreux protecteurs lui ont meublé un hôtel somptueux rue Chantereine, et sa voix fait les délices de l’Académie royale de musique.

1102. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Je souhaite pour le progrès des sciences, pour l’honneur des académies, pour le bonheur de ses amis et pour l’intérêt du malheureux, qu’il nous fasse attendre le sien longtemps. […] N’aurait-il pas été regretté par Voltaire et mis au nombre des expressions que cet homme de goût se proposait de restituer au Vocabulaire de l’Académie ? […] Après sa mort, l’Académie française a placé son buste à côté de celui de Molière, dans le lieu de ses assemblées  ; ensuite elle a proposé son éloge pour sujet de son prix.

1103. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Là-dessous le Thabor, une colline ronde comme un dessus de pâté, où sont aplatis, et comme désossés, trois apôtres-marionnettes, de vraies caricatures de l’ahurissement ; puis en bas une incompréhensible mêlée d’académies, de têtes d’expression à copier dans les collèges, de bras aux brandissements tels qu’on les voit dans les tragédies de Saint-Charlemagne, d’yeux, où un professeur bien appliqué semble avoir mis le trait de force dans le point visuel. […] Dans toute cette richesse, rien qui soit de l’art que le plafond de Baudry, un semis de divinités un peu délié, un Olympe disjoint, mais d’une distinction de coloris délicieuse, et au milieu duquel se lève une Vénus hanchant sur sa belle cuisse gauche qui est, dans une riante apothéose de chair véronésienne, une adorable académie. […] Le corps de sa « Femme au perroquet » est aussi loin du vrai du nu, que n’importe quelle académie du xviiie  siècle.

1104. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Dans cette flagrante discussion qui met aux prises les théâtres et l’école, le public et les académies, on n’entendra peut-être pas sans quelque intérêt la voix d’un solitaire apprentif de nature et de vérité, qui s’est de bonne heure retiré du monde littéraire par amour des lettres, et qui apporte de la bonne foi à défaut de bon goût, de la conviction à défaut de talent, des études à défaut de science. […] Corneille, ajoute-t-il, tesmoigne bien en ses Responses qu’il est aussi loing de la modération que du mérite de cet excellent avthevr. » Le jeune homme si justement et si doucement censuré ose résister ; alors Scudéry revient à la charge ; il appelle à son secours l’Académie Éminente : « Prononcez, ô mes Ivges, un arrest digne de vous, et qui face sçavoir à toute l’Europe que le Cid n’est point le chef-d’œuure du plus grand homme de Frâce, mais ouy bien la moins iudicieuse pièce de M.  […] Les premiers arguments s’adressaient à l’académie, le dernier allait au cardinal.

1105. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Ce n’est point cela ; ils ont seulement usé du droit commun à tous les membres, ils ont dit ce qu’ils pensoient ; et c’est au public, juge de l’académie même, à prononcer. […] Elle dit tout ce qu’elle peut pour soulever l’académie contre moi, et elle s’arrête après avoir tout dit, parce que la charité lui défend de me nuire. […] J’avertis ici Me D qu’elle a une idée fausse de l’académie françoise. […] C’est alors que je fis mes odes qui me valurent quelque approbation du public, et enfin le gage le plus flatteur de cette approbation, par l’honneur que me fit l’académie françoise de me recevoir dans son corps. […] De ces huit livres j’en ai récité sept aux assemblées publiques de l’académie ; car les quatre prémiers, quoique versifiez avec autant de soin, ne m’ont jamais paru assez vifs pour attirer l’attention nécessaire.

1106. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Qu’il était instruit que l’Académie française l’avait fort approuvé ; qu’elle l’avait trouvé digne de celui qui l’avait conçu, plus digne encore de ceux qui se proposaient de l’exécuter. […] Vatelet, l’un des membres de cette même Académie, s’était offert de suppléer à la dépense de ce monument, si les fonds sur lesquels on devait compter n’étaient pas suffisants. […] Cependant la recette du mercredi ne fut pas considérable ; les gens du bel air n’y vinrent point ; il s’agissait d’élever une statue à un homme de théâtre, à un écrivain que l’Académie française avait admis seulement en effigie et après sa mort. […] Ici, c’est un évêque intolérant qui secoue la poussière de ses sandales sur une Académie, parce que la compagnie littéraire accueille chez elle un philosophe convaincu dont toute la vie fut vouée aux lettres, à l’étude et à la recherche de la justice. […] L’heure se fit attendre où Molière devait être loué, non pas seulement sur ce ton hyperbolique, demi-sérieux, demi-badin, par un bel esprit qui l’aimait à moitié, mais encore par le pays, par l’Académie, par la nation tout entière.

1107. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Les très-nombreuses notices biographiques consacrées au poëte, notamment celle de M. de Jouy, son successeur à l’Académie, de M. […] Quant à Garat, son discours dura trois quarts d’heure, ce qui semblait alors très-long pour un discours d’académie ; il parla de beaucoup de choses, et, lorsqu’il en vint à prononcer le mot de Guerre des Dieux, l’auditoire, qui l’attendait là et qui commençait à se décourager, redoubla de silence ; ce fut en vain : l’orateur sophiste échappa à la difficulté par un vrai tour de passe-passe assez comparable à celui par lequel il avait traversé toute la révolution, en n’étant ni pour les Girondins ni pour les Jacobins, mais entre tous.

1108. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Venaient avec eux les ministres d’État en grand uniforme, l’état-major général, les fonctionnaires de la cour, les conseillers privés, bien des étrangers de distinction, entre autres, l’ambassadeur de Turquie ; après eux suivaient les membres des deux assemblées des États, les hauts fonctionnaires publics, les officiers de l’état-major, les membres de l’Académie des sciences dont Humboldt était le doyen, les professeurs de l’Université conduits par le recteur Dove et le doyen en costume officiel, les membres de l’Académie des beaux-arts, l’ensemble du corps enseignant des écoles de Berlin, les magistrats et les conseillers municipaux, conduits par le premier bourgmestre Krausnick, le bourgmestre Raunyn, le commissaire Esse et le prince Radziwil, pour rendre les derniers honneurs au citoyen adoptif de la ville.

1109. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Mais, au fond, ce que n’admettent pas La Bruyère, Fénelon et Vauvenargues, c’est que Molière n’emploie pas le langage des honnêtes gens, le langage épuré des précieuses et de l’Académie, qu’on parle dans les salons et qu’on écrit dans les livres. […] Molière se moque des Précieuses, et n’épargne même pas l’Académie ni son Vaugelas.

1110. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Bossuet ne se révoltera pas contre le bel usage et contre l’Académie : il en suivra de son mieux les décisions, il se retranchera dans son âge mûr certaines familiarités, certaines trivialités ; il éclaircira et francisera quelque peu sa construction. […] Il mourut en 1638. — Olivier Patru, né en 1604, mort en 1681, fut de l’Académie en 1640.

1111. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

L’homme, le français surtout, est atteint de deux manies bien opposées le « débinage » ou l’« aplatventrisme » (deux mots qu’on cherchera inutilement dans le dictionnaire de l’Académie) ; il les pratique également toutes deux, fût-ce à ses dépens. […] « Voici comment ces bruits ont pris naissance : un jour, à l’Académie, je crois, je déclarais devant M. 

1112. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Il parle des ennuis, que lui a donnés la publicité du Gaulois, d’un complot de l’Académie, qui avait obtenu de Jules Simon l’engagement de faire arrêter, du jour au lendemain, la publication de Pot-Bouille, dans le journal. […] Oui, huit mois pendant lesquels il faut soulever tout un monde… puis au bout de cela, ne pas savoir, si ça y est ou si ça n’y est pas… Ne pas le savoir pendant bien longtemps… car il faut cinq ou six ans, pour avoir la certitude que le volume sorti de vous, prend décidément sa place dans votre œuvre. » Mercredi 19 avril Ce soir, au fumoir de la princesse, Augier raconte ceci : Il se trouvait à l’Académie, à côté de Villemain, son ennemi personnel.

1113. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ce curieux voyage est le sujet d’un volume publié en 1789, sous le privilège, comme on disait, de l’Académie des sciences, et sous le titre d’Observations faites dans les Pyrénées, pour servir de suite à celles que l’auteur avait déjà faites sur les Alpes dix années auparavant.

1114. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Toute sa vie, on peut dire qu’il le suivit de près et le côtoya : également attaché à l’éducation de jeunes princes, plus tard reçu sous ses auspices à l’Académie française, il le retrouvait à Versailles, il le visitait fréquemment à Meaux et à Germigny.

1115. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Sous ses airs de naïveté et de bonhomie, ne le jugez pas trop modeste : il avait une haute idée de sa supériorité ; il ne pardonna jamais à l’Académie française de l’avoir fait attendre.

1116. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Veuillot s’est montré le plus injuste, M. de Rémusat, me disait un jour, à propos de l’élection de l’abbé Lacordaire à l’Académie, sur laquelle je le poussais : « Que voulez-vous ?

1117. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

. — Ceci fait allusion à un incident de la polémique qui s’était engagée au sujet des élections de l’Académie.

1118. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Les académies, les chaires oratoires sont plutôt destinées à montrer la société et la littérature par les côtés spécieux et par l’endroit ; il n’est pas indispensable ni peut-être même très-utile que ceux qui ont pour fonction de déployer et de faire valoir éloquemment les belles tentures et les tapisseries, les regardent et les connaissent trop par le dessous et par l’envers : cela les gênerait.

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