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287. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Déjà ils avaient enlevé une foule de statues des villes d’Étrurie, de la grande Grèce et de la Macédoine ; ils avaient pillé Corinthe et Athènes ; ils avaient ravi et transporté à Rome tous les trésors des arts que la religion, le génie et l’avarice avaient entassés à Delphes pendant six cents ans, et cependant il n’était né aucun artiste romain. […] La grandeur de cet empire, qui s’étend sans cesse ; cette ville qui engloutissait tout, qui appelait tous les rois, tous les peuples ; ces généraux et ces soldats qui allaient conquérir ou gouverner les provinces, et parcouraient sans cesse l’Asie, l’Europe et l’Afrique ; tout cela était autant d’obstacles à ce que la langue romaine prît ou conservât une certaine unité de caractère ; peut-être même la facilité qu’eurent les Romains de puiser chez les Grecs tout ce qui manquait au système de leur langue ou de leurs idées, retarda leur industrie, et contribua à n’en faire qu’un peuple imitateur : ils traitèrent la langue et les arts comme un objet de conquête, usurpant tout sans rien créer. […] Ce combat littéraire partagea Rome ; chacun prenait parti pour ou contre, et les vertus de Caton, le plus grand homme de son siècle, n’étaient plus qu’un vain sujet de conversation dans une ville corrompue et esclave.

288. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

Il ne s’agit pas de faire double emploi avec la Bibliothèque de la ville et avec les Archives départementales, mais de faire lien. […] Ce que je vais dire n’est pas un conte : je sais telle grande ville de province, siège de Facultés, dont la Bibliothèque possède un manuscrit d’Alfieri ; un jeune homme demande à le consulter : le bibliothécaire, gardien du trésor, s’effraie à cette seule demande : « Je puis bien vous le montrer, répond-il ; prenez le chiffre du format, le nombre de pages, si vous le voulez ; parcourez-le même, mais je ne puis vous en laisser copier une ligne. » Et pendant tout le temps que le manuscrit était en main, le malheureux homme en peine était là tournant, rôdant autour du pauvre curieux qui se sentait lui-même sur les épines de se voir ainsi épié.

289. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Son œuvre entière m’apparaît comme un vaste morceau de campagne, avec des rivières entre des pentes boisées, des forêts de sapins, des vergers, des fermes, des villages et les ruelles montantes de quelque vieille petite ville… Et je me dis : « Qu’il y fait bon !  […] » — Je sais que nul romancier, pas même George Sand, n’a su mêler aussi étroitement la vie des hommes et la vie de la terre sans absorber l’une dans l’autre ; ni mieux entrelacer l’histoire fugitive des passions humaines et l’éternelle histoire des saisons et des travaux rustiques  Je sais aussi que rien n’est plus charmant que ses jeunes filles ; car, tandis que la campagne les fait simples et saines, la solitude les fait un peu rêveuses et capables de sentiments profonds  La solitude, soit aux champs, soit dans les petites villes silencieuses, nul n’a mieux vu que M. 

290. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

  L’abbé Roux ne s’ennuie plus ; l’abbé Roux est chanoine ; l’abbé Roux habite en ville, à Tulle. […] Mais lui, le malheureux, tient absolument à être « auteur » et à l’avoir toujours été : « J’aurais écrit partout, reprend-il fièrement, et mieux à la ville que dans un fond de campagne.

291. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

« Au siècle passé, dit l’abbé Galiani, il y avait dans Acerra, ville de la Campanie Heureuse, une troupe de comédiens qui parcourait la province pour gagner quelque chose. […] « Finalement, le campagnard eut le dessus, et les comédiens, honteux, prirent le parti de s’en aller et revinrent en ville émerveillés.

292. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VI, première guerre médique »

Elle dit que les Perses n’eurent qu’à joindre les mains autour de la ville, pour envelopper tous les habitants comme dans les toiles d’un filet. […] Contre l’avis des autres stratèges, qui voulaient retrancher la défense au cœur de la ville, la circonscrire au rocher sacré, il soutint que le salut était dans l’attaque, qu’il fallait marcher sur l’ennemi au lieu de l’attendre, le frapper sur le rivage même de la mer, au seuil bruyant de la patrie grecque.

293. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Cette ville, l’exemple des autres, l’asyle des beaux arts, des sciences & des vertus, alloit tomber sous un conquérant ambitieux. […] On accourt en foule dans la ville d’Athènes.

294. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Ronsard, et Saint-Gelais. » pp. 120-129

Sa muse, d’abord reçue avec enthousiasme à la ville, fut bientôt connue à la cour. […] La ville de Toulouse, pour le remercier d’avoir bien voulu mettre aux jeux floraux, dont il remporta le premier prix, ne jugeant pas la récompense ordinaire proportionnée à tant de mérite, fit faire une Minerve d’argent massif, & d’un prix considérable, qu’elle lui envoya.

295. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

C’est un des hommes illustres de la ville d’Amiens. […] La ville & la cour furent également partagées.

296. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

De là sont nées les extravagances de tant d’amans dont la plûpart n’étoient point amoureux ; les uns se sont fait assommer en écrivant le nom des belles qu’ils pensoient aimer sur les murailles des villes assiegées ; d’autres sont allez de vie à trepas pour avoir voulu rompre dans les portes d’une ville ennemie leur lance enrichie des livrées d’une maîtresse qu’ils n’aimoient point, ou qu’ils n’aimoient gueres.

297. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 3, de la musique organique ou instrumentale » pp. 42-53

Annibal aïant surpris la ville de Tarente sur les romains, il usa d’un stratagême pour empêcher la garnison de se jetter dans la forteresse de la place et pour la faire prisonniere de guerre. Comme il avoit découvert que le quartier d’assemblée des romains, en cas d’allarme imprevûë, étoit le théatre de la ville, il y fit sonner le même air que les romains faisoient sonner pour s’assembler : mais les soldats de la garnison reconnurent bien-tôt à la mauvaise maniere avec laquelle la trompette étoit embouchée, que ce n’étoit pas un romain qui en sonnoit, et se doutant bien de la ruse de l’ennemi, ils se refugierent dans la forteresse, au lieu de se rendre sur la place d’armes.

298. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Francisque, priez le sergent de ville qui est toujours à lire les affiches sous le portique — d’interrompre sa lecture et de monter ici, tout de suite. […] Un sergent de ville ?

299. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Dieu, irrité des crimes qui se commettent à Sodome et à Gomorrhe, se décide à lancer le feu du ciel sur ces deux villes. […] La ville de Béziers, assiégée il y a plusieurs siècles, avait été délivrée le jour de l’Ascension. […] C’est ainsi qu’en 1678, parut Psyché, composée pour Louis XIV, et fort peu appréciée, comme on disait alors, de la Cour et de la ville. […] Toute la ville voulut jouir de ce spectacle extraordinaire à tant de titres, et l’on applaudit beaucoup l’enfant-poëte et sa petite troupe. […] Il s’embarqua à Bilbao pour Amsterdam, où il obtint d’être reçu comme bourgeois de la ville.

300. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Presque tous ces poèmes pourraient porter le titre d’une section des Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, tableaux pittoresques, mais surtout tableaux intérieurs, mise à nu d’une âme dans une grande ville, mise à nu de l’âme d’une grande ville. […] Bien plus, nous voyons, aux grandes époques de la vie urbaine, la poésie repoussée d’autant plus violemment hors de la ville que la ville fournit davantage au poète et à l’homme leur vie intellectuelle et morale. […] Et Baudelaire met à l’horizon de la ville et de la vie parisiennes les mêmes lignes de nostalgie. […] Ils ne pourraient absolument naître, ni être sentis, dans une vie de village ou de petite ville. […] Cette ville, comme l’âme du poète, elle est une durée, une forme invétérée de la vie, une mémoire.

301. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Quoique située dans l’enceinte de la ville, elle est cependant assez éloignée du centre pour qu’il soit permis de l’appeler campagne, et même solitude ; car il s’en faut de beaucoup que toute cette enceinte soit occupée par les bâtiments, et, quoique les vides qui se trouvent dans la partie habitée se remplissent à vue d’œil, il n’est pas possible de prévoir encore si les habitations doivent un jour s’avancer jusqu’aux limites tracées par le doigt hardi de Pierre Ier. […] La Néva coule à pleins bords au sein d’une cité magnifique ; ses eaux limpides touchent le gazon des îles qu’elle embrasse, et dans toute l’étendue de la ville elle est contenue par deux quais de granit alignés à perte de vue, espèce de magnificence répétée dans les trois grands canaux qui parcourent la capitale, et dont il n’est pas possible de trouver ailleurs le modèle ni l’imitation. […] « À mesure que notre chaloupe s’éloignait, le chant des bateliers et le bruit confus de la ville s’éteignaient insensiblement. […] Voici l’hymne du Tyrtée chrétien : « Ô Ville éternelle, tout ce qui devait t’anéantir s’est réuni contre toi, et tu es debout ! […] La Terreur raisonnait-elle autrement en France en promenant de ville en ville l’instrument du supplice sur les ruines des temples dont elle immolait les ministres ?

302. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Sa petite ville natale, exposée à un tiède soleil d’Orient, était couchée sur une pente tachetée d’oliviers, de cyprès et de myrtes. […] À mes habits, aux esclaves qui me suivaient en traversant la ville, on eût cru qu’un riche patrimoine fournissait à tant de dépenses. […] Athènes était alors pour les jeunes Romains la ville universitaire du monde latin, ce qu’Oxford ou Cambridge sont aujourd’hui pour l’Angleterre. […] Cette résidence à Athènes, ville de luxe, de plaisir, de folie, était très onéreuse aux parents. […] Horace avait vingt-deux ans et le feu de cet âge ; il se distingua dans les premières campagnes de Brutus et de Cassius contre les villes de Macédoine qui regrettaient le joug de César.

303. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Carl Heckel, de Mannheim, avait réuni, dans sa ville, une société de Wagnéristes, qui s’appela « Wagner-Verein », et fut le premier cercle Wagnérien. […] Munich, dès 1871, et, en 1872, Mayence, Dresde, Buda-Pesth, Bruxelles, Bayreuth, Cologne, Darmstadt, Ratisbonne, New-York, Prague, Vienne, Berlin eurent leurs cercles Wagnériens ; puis, successivement, toutes les principales villes, et jusque des bourgades. Quelques villes, même, comme Vienne et Berlin, en eurent plusieurs, des Sociétés Académiques Wagner, des Unions Wagnériennes. […] C’est encore aux cercles Wagnériens, qui existent toujours, isolément, dans leurs villes, qu’on dut, en 1883, l’établissement définitif de l’Association Wagnérienne Universelle. […] En Décembre 1884, après un an et demi d’existence, l’Association Wagnérienne était représentée dans quatre cents villes, et avait, environ, cinq mille membres disséminés par toutes les parties de la terre.

304. (1739) Vie de Molière

Quelques farceurs allaient, comme en Italie, de ville en ville. […] Il y avait dans cette ville une troupe de comédiens de campagne, qui fut abandonnée dès que celle de Molière parut. […] Mais il se trouva depuis, que l’ouvrage pouvait corriger et la cour et la ville. […] Louis XIV, qui avait un goût naturel et l’esprit très juste, sans l’avoir cultivé, ramena souvent, par son approbation, la cour et la ville aux pièces de Molière. […] Elle fut reçue d’abord assez froidement ; mais les connaisseurs rendirent bientôt à Molière les suffrages de la ville ; et un mot du roi, lui donna ceux de la cour.

305. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Il ne se trame pas un complot dans la ville que je ne sonne aussitôt l’alarme. […] Au centre de cette ville, le pouvoir exécutif est représenté par une préfecture qu’institua jadis le Premier Consul. […] Les professeurs de province, sauf dans certaines villes ingénieuses et hospitalières (Nîmes, Nancy), fréquentent peu les provinciaux. […] Finies les promenades en ville et les escapades vers les faubourgs, le long du canal, sous les platanes du cours. […] c’est une belle ville, et gaie avec ça !

306. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Dans toutes les grandes villes d’Angleterre, il y a des hommes appelés undertakers (entrepreneurs) qui se chargent des pompes funèbres. […] Le noble vient habiter les villes qui s’agrandissent ; le prêtre quitte en même temps la solitude. […] La religion, persécutée dans les villes, trouve à son tour un asile dans les forêts, bien qu’elle y ait aussi perdu ses autels et ses temples. […] Nos églises donnent à nos hameaux et à nos villes un caractère singulièrement moral. […] À la première apparition de cette race puissante, les Romains déclarèrent qu’elle était née pour la ruine des villes et la destruction du genre humain.

307. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

À Lyon où elle habitait alors, elle était à la source des douleurs et des misères, — Lyon « la ville flagellée », comme elle l’appelait ; elle lui en représentait vivement le tableau : « Lyon, 7 février 1837. […] Cet honnête homme modeste, de santé chétive, qui trouva protection en haut lieu et autour de lui, Théodore Lebreton, devint sous-bibliothécaire à la Bibliothèque de la ville, à Rouen. […] Dans une lettre à son fils, l’année d’après, Mme Valmore dépeignait cette même vie provinciale et rurale à sa manière : « (Octobre 1852)… Hier avec Langlais, nous avons fait le tour de la ville (je crois qu’ils disent la ville). […] Entendez-vous les partisans de Louis-Philippe, ils disent que ce ramas de révoltés était composé de vagabonds, de forçats libérés, engeance dont cette ville abonde.

308. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Je sais une personne née dans une petite ville de province qui peut raconter avec la dernière exactitude toutes les circonstances d’une visite de l’impératrice Marie-Louise en 1811, dire sa toilette, les toilettes des dames et des jeunes filles chargées de la recevoir, entendre intérieurement le son de sa voix, revoir ses gestes, sa physionomie, les attitudes des personnes chargées de la complimenter, et bien d’autres choses. — Ce qui rend ces résurrections plus remarquables encore, c’est que souvent elles se font sans que jamais dans tout l’intervalle l’image ait reparu. […] Maury, et je ne savais pour quel motif, trois noms propres accompagnés chacun d’un nom d’une ville de France. […] À la feuille des annonces, je vois l’indication d’un dépôt d’eaux minérales, avec les noms des pharmaciens qui les vendaient dans les principales villes de France. Mes trois noms inconnus étaient inscrits là, en face des trois villes dont le souvenir s’était associé à eux. […] Quand des Tuileries je veux aller au Panthéon, ou de mon cabinet à la salle à manger, je prévois à chaque tournant les formes colorées qui vont se présenter à ma vue ; au contraire, s’il s’agit d’une maison où j’ai passé deux heures, et d’une ville où j’ai passé trois jours, au bout de dix ans les images seront vagues, pleines de lacunes, parfois nulles, et je tâtonnerai ou je me perdrai. — Cette nouvelle propriété des images dérive aussi de la première.

309. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Sa grande force en navires et en soldats était italienne, ou plutôt italienne et grecque ; car c’est un fait aujourd’hui vérifié, qu’à part les douze galères du pape, les galères de Savoie, de Gènes, et de quelques villes ou même de quelques généreux citoyens d’Italie, les Vénitiens avaient seuls cent quatre galères, et, sur cette escadre, un grand nombre de Grecs, soit réfugiés de Morée, soit recrutés de Candie, de Corfou et des îles où flottait encore le pavillon de Saint-Marc. […] Dès le milieu du seizième siècle, dans la ville de Tubinge en Allemagne, un cours public attirait de nombreux élèves pour entendre expliquer les hymnes du chantre thébain ; et le professeur allemand, élève des réfugiés de Byzance, célébrait lui-même dans des strophes grecques la belle poésie qu’il interprétait. […] Ajoutons-le : dans cette inégale mais forte civilisation du seizième siècle, où la vie était partout et s’accroissait par la division même, une ville de province, justement citée aujourd’hui pour son École de cavalerie, avait alors son éditeur de Pindare, Jean Benoist, docteur en médecine, professeur de langue grecque à l’Académie royale de Saumur. Un docte volume sorti par ses soins des presses de cette ville, en 1570, nous donne, avec une paraphrase et une métaphrase, un texte déjà correct, entouré de notes précieuses. […] « Le divin Alexandre, ayant incendié la ville de Cadmus, épargna tout à fait la maison de Pindare.

310. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Les villes de Padoue, de Pise & de Venise furent les principaux théâtres de sa gloire. […] Leur sortie de la ville manqua d’y exciter une révolte en leur faveur. […] La ville de Beziers fut témoin d’une scène qui amusa tout le royaume. […] Tous les corps de la ville pensoient de même. […] Il étoit fils d’un trésorier de France de cette ville.

311. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

J’y trouvai, ainsi qu’en d’autres endroits de la ville, des antiques que j’allais copier dans mes heures de loisir ; et mon maître, qui venait souvent me visiter dans ma chambre, prenait tant de plaisir à voir que mon temps était bien employé, qu’il me regardait comme son propre fils. […] « La peste avait cessé dans Rome, et tous ceux qu’elle avait épargnés se félicitaient, s’embrassaient ; ce qui fut l’origine d’une société d’artistes les plus renommés de la ville, dont Michel-Ange fut le fondateur. […] Le connétable de Bourbon était déjà aux portes de la ville. « Nous nous portons, dit Benvenuto, au Campo Santo (cimetière), et de là nous vîmes l’armée du connétable qui faisait ses efforts pour pénétrer dans la ville de ce côté-là. […] « La nuit venue, et les ennemis entrés dans Rome, moi, qui ai toujours aimé les choses nouvelles, je me plaisais à considérer le désordre d’une ville prise d’assaut, ce que je voyais du point où j’étais, beaucoup mieux que ceux qui étaient dans le château.

312. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Je suis heureux d’avoir obtenu, pour les idées que j’aime, l’assentiment d’un public nombreux et grave dans cette ville d’intelligence et de liberté. […] Aujourd’hui Rome est une ville américaine comme toutes les autres, avec une sorte de vaste musée des antiques dont les conquérants et les voyageurs ont emporté çà et là de précieux fragments. […] Si Paris et New-York sont deux villes plus semblables entre elles que n’étaient Athènes et Sparte, c’est qu’Athènes et Sparte étaient en réalité plus distantes l’une de l’autre que ne sont Paris et New-York. Et les individualités qui habitent ces villes modernes identiques ont entre elles aussi subi cette grande uniformisation. […] Sous de spécieux prétextes d’hygiène, d’ordre et de confort, surtout de célérité, nos villes au cordeau sont devenues de monotones habitacles.

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