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554. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

Au lieu que les mots plus beaux des langues étrangères font obstacle à la pensée en lui imposant, quelle qu’elle soit, leur musique et leur teinte, le mot français, incolore, atone, ne garde qu’un sens net, où l’esprit aperçoit tous les effets, tous les usages dont il est capable ; il prend le relief, l’harmonie, la lumière, la chaleur, que l’idée réclame ; il s’amortit ou éclate, il prête ou emprunte sa flamme, infiniment souple et mobile, élastique et subtil comme le plus léger des gaz, malgré la précision rigoureuse de sa définition, qui, dans aucun emploi, ne s’altère ni ne s’obscurcit.

555. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laforgue, Jules (1860-1887) »

Camille Mauclair Je tends simplement à expliquer que Laforgue attribuait au vers un usage essentiellement spéculatif, subjectif et intime, et réservait à la prose une objectivité plus grande, une intervention plus visible de la composition et des qualités littéraires.

556. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

Il paraît qu’il est d’usage de s’exprimer en termes particuliers quand l’on parle maintenant de cet écrivain.

557. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 23-32

Le Parti Philosophique, dont il est un des Sous-Chefs, a mis ses Eloges de plusieurs Membres de l’Académie des Sciences bien au dessus des Eloges de Fontenelle, parce qu’il est d’usage parmi les Philosophes de ne louer que par comparaison & par intérêt : mais les Littérateurs, que l’esprit de parti n’aveugle point, trouvent que les Eloges du Secrétaire actuel ne sont propres qu’à faire mieux sentir le mérite de ceux de son prédécesseur.

558. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Dans ses Mercuriales sur-tout, il est aisé de reconnoître une suite de tableaux où l’Homme de Loix est forcé de puiser la plus haute idée de sa profession & l’amour de ses devoirs, l’Homme d’Etat, les leçons de la saine politique & les moyens de la rendre utile & respectable ; le Philosophe, le modele de l’usage qu’il doit faire de ses lumieres & de la sagesse qui sait les contenir ; le Littérateur, les finesses de son art & les solides beautés qui peuvent l’embellir ; tous les hommes, le respect des Loix, les regles de la vertu & les charmes qui la font aimer.

559. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

L’usage a, depuis La Fontaine, confirmé leur arrêt.

560. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 31, de la disposition du plan. Qu’il faut diviser l’ordonnance des tableaux en composition poëtique et en composition pittoresque » pp. 266-272

Enfin ses personnages sont habillez de caprice, et comme dans ses autres tableaux, il y contredit ce que nous sçavons positivement des moeurs et des usages du peuple dans lequel il choisit ses acteurs.

561. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 50, de la sculpture, du talent qu’elle demande, et de l’art des bas-reliefs » pp. 492-498

Il est vrai qu’on peut être un bon sculpteur sans avoir autant d’invention qu’il en faut pour être un excellent peintre, mais si la poësie n’est pas si nécessaire au sculpteur, un sculpteur ne laisse pas d’en faire un usage qui le met fort au-dessus de ses concurrens.

562. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVII »

. — L’usage des clichés.

563. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Un bon esprit, — et tout esprit est en quelque mesure un bon esprit, — comprend sans se l’expliquer l’harmonie naturelle qui relie les signes arbitraires aux idées générales ; à mesure qu’il prend mieux possession de son entendement, il se complaît davantage dans ce mode d’expression, et il contribue pour sa part à le développer dans la langue commune dont il fait usage. […] Enfin, pour toute entreprise difficile et nouvelle de la pensée, pour celles qui doivent compter dans l’histoire de l’esprit humain ou seulement dans l’histoire économique ou politique des peuples, il faut des idées encore jeunes et vivantes, aux contours saillants, et dont les couleurs n’aient pas été ternies par un trop long usage. […] En résumé : 1° durant la distraction, il y a toujours certains mots qui ont un certain sens ; parfois seulement, il y a, en outre, au même instant, des mots qui n’en ont aucun293; 2° quand un mot, dans la distraction, a un sens, c’est le sien, celui que la convention et l’usage lui ont fixé ; pendant le sommeil seul, on comprend de travers 294. […] Après avoir créé le langage à son usage, l’esprit doit lutter pour la vie contre le langage. […] J’interprète ainsi le témoignage suivant, malheureusement trop concis : « Un sourd-muet qui n’avait été instruit que fort tard m’a dit que, avant d’être instruit », — c’est-à-dire avant d’avoir appris l’usage d’un langage régulier et conventionnel, — « il pensait toujours par images. « (Romanes, L’intelligence des animaux, dans la Revue scientifique, 4 janvier 1879, p. 628.)

564. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Je saurai me garantir de toute allusion maligne à la vie privée des auteurs dont j’attaque la gloire ; ces armes avilies sont à l’usage des faibles. […] Notre jeunesse, si libérale lorsqu’elle parle de Charte, de jury, d’élections, etc., en un mot, du pouvoir qu’elle n’a pas, et de l’usage qu’elle en ferait, devient aussi ridiculement despote que quelque petit ministre que ce soit, dès qu’elle a elle-même quelque pouvoir à exercer. […] Jouy ne sont pas à mon usage ; mais aussi je n’ai pas Sylla à défendre ! […] Le rire est une plante exotique importée d’Europe à grands frais, et qui n’est à l’usage que des plus riches (voyage de l’acteur Mathews). […] Le rire n’est qu’une consolation à l’usage des sujets de la monarchie.

565. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

. — Hallucinations qui suivent l’usage prolongé du microscope. — Observations de M.  […] « Une irritation directe, dit Griesinger, peut bien, dans la rétine, déterminer des taches lumineuses, des globes de feu, des images colorées, etc., mais non des formes compliquées, un homme, une maison, un arbre ; elle peut bien, dans l’oreille, déterminer des bourdonnements, des sons élevés ou bas, mais non pas des mots formés ou des mélodies. » — La distinction se marque mieux encore dans les hallucinations qui suivent l’usage du microscope ; j’en donne le détail d’après une lettre que m’écrit un des plus illustres micrographes, M.  […] L’anatomie, comparée fait déjà pressentir leur usage en montrant que, dans la série animale, leur volume s’accroît en même temps que l’intelligence ; on verra d’ailleurs que leur partie la plus importante est leur écorce, composée de substance grise ; et justement, par une rencontre non moins significative, à mesure que l’on monte l’échelle zoologique, cette surface augmente beaucoup plus encore que ce volume, par les renflements et les anfractuosités très nombreuses qui la plissent et qu’on nomme circonvolutions124. […] Un castor enfermé dans un enclos du Jardin des Plantes, et qui ramasse des morceaux de bois et du mortier pour construire la digue dont il n’a pas besoin à Paris et dont il a besoin en Amérique, est un animal en qui se développe un système spontané d’images ; de même un oiseau qui au printemps fait son nid ; à l’aspect de la paille, de la bourre, du duvet, les notions de leurs attaches et de leurs usages naissent en lui sans expérience préalable, sans tâtonnements, dans un ordre tout fait, par une sagesse qui n’est pas acquise. […] Quatre cents millions de lettres font mille volumes, chacun de quatre cent mille lettres ; si un cerveau humain contient quatre cents millions de clichés mentaux, cela lui fait une riche bibliothèque de réserve, et il lui reste encore cent millions de cellules pour les usages courants.

566. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Il en résulte que souvent, soit à son insu, soit avec intention, mais toujours en suivant la pente tracée par l’usage de la langue, « l’esprit grec exprima par ce mot les rapports intimes du langage avec la pensée et la conscience qu’il en avait9 ». […] Deux circonstances favorables, les usages de la religion chrétienne, et l’existence, désormais inoubliable, de la théorie nominaliste, nous paraissent expliquer cette clairvoyance plus grande des philosophes modernes. […] 41 » Il repousse cette conséquence, pourtant inévitable, de son système, que l’esprit serait l’esclave de la mémoire verbale ; celle-ci « offre ses expressions », mais « l’esprit les demande, les cherche, la raison les examine… ; l’esprit fait plus : il les crée lorsque la mémoire… ne lui en présente que d’insuffisantes… ; la mémoire n’est qu’un dictionnaire à l’usage de l’esprit…, un dépôt d’expressions où chaque esprit choisit celles qui peuvent le mieux rendre sa pensée » ; c’est pourquoi « chaque écrivain a son style, expression de son esprit »42. […] Développé et perfectionné pour l’usage des sourds-muets, il s’efforce en vain de remplacer, pour l’évocation de toutes les idées, comme fait extérieur la parole audible, comme succession d’images la parole intérieure. […] Lemoine dans l’article Hallucination du Dictionnaire des sciences philosophiques (2e éd.) : l’usage presque constant des images vocales, au détriment des images visuelles, explique pourquoi les hallucinations de l’ouïe sont plus fréquentes que celles de la vue.

567. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Créer est un mot impropre ; il n’est donné à personne de créer l’idiome d’une nation : c’est le travail et la gloire de tous ; mais il est vrai de dire que c’est le moment où les grands poètes et les grands écrivains façonnent la langue, lui donnent le pli, la forme, la flexibilité, la sonorité, la couleur, et l’approprient aux usages intellectuels auxquels cette langue est prédestinée par cette providence qui assigne leur mission aux peuples. […] L’Église, qui maintenait l’usage du latin, l’avait remplie de latinité. […] Les jésuites appropriaient, avec un art consommé, la religion au temps, au pays, aux usages, aux vices même tolérés du prince et du peuple ; ils négociaient, comme des diplomates accrédités à la fois au ciel et sur la terre, entre le Christ et le monde. […] Songez-y bien : ce Dieu ne vous a pas choisie Pour être un vain spectacle aux peuples de l’Asie, Ni pour charmer les yeux des profanes humains : Pour un plus noble usage il réserve ses saints.

568. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Le grand développement, transmissible par héritage, des mamelles des Vaches et des Chèvres, en comparaison de l’état de ces organes en d’autres contrées, est encore un exemple des effets de l’usage. […] Mais si l’on compare le Cheval de trait et le Cheval de course, le Dromadaire et le Chameau, les diverses races de Moutons, adaptées, soit aux plaines cultivées, soit aux pâturages de montagnes, avec une laine propre à différents usages selon les races, puis les nombreuses races de Chiens, dont chacune est utile à l’homme d’une manière différente ; si l’on compare le Coq de combat (game Cock), si obstiné à la bataille, avec d’autres espèces si peu querelleuses, avec les pondeuses perpétuelles (everlasting layers) qui ne demandent jamais à couver, ou avec le Coq Bantam, si petit et si élégant ; si enfin l’on considère les hordes de nos plantes fleuristes et culinaires ou les arbres fruitiers de nos jardins, de nos vergers et de nos champs, tous utiles à l’homme en différentes saisons et pour divers usages, ou seulement agréables à ses yeux, il faut bien y voir quelque chose de plus qu’un simple effet de la variabilité. […] On peut attribuer quelque part à l’action directe des conditions de vie et quelque chose à l’usage ou au défaut d’exercice des organes : le résultat final devient ainsi très complexe.

569. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Mais Jouffroy, le vrai Jouffroy et non celui de l’Académie, ne s’en tint pas là : rompant avec son passé et avec ses croyances, il résolut de se reconstituer à son usage une méthode et une science qui pussent lui rendre avec certitude les résultats essentiels qu’il avait dus à la foi chrétienne et qu’il avait perdus. […] Il a eu du Fléchier à l’usage de la Fronde.

570. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Le buste avait été placé pour ce jour en dehors de l’hôtel de ville, dont le caractère primitif a dès longtemps disparu sous les restaurations diverses, mais qui a conservé de son ancien style une espèce de tribune en saillie à deux étages et avec dôme : c’est ce qu’on appelle la Bretèche, terme fort en usage dans les coutumes d’Artois pour désigner « le lieu où se font les cris, publications et proclamations de justice ». […] Mais ma principale confiance est dans votre bonté, dont j’ai déjà ressenti bien des marques personnelles, et dont je m’efforcerai assurément de me rendre digne par l’usage que je ferai désormais de ma plume.

571. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

La meilleure manière, selon moi, de lire les Lettres spirituelles de Fénelon lorsqu’on veut en faire un lent et juste usage, c’est de les lire dans leur suite et leur diversité, telles qu’on les a recueillies et disposées dans la grande édition en onze volumes de la Correspondance (1827). […] Depuis que la nature physique est plus connue et que la science en observe et en expose successivement les lois, il serait à craindre que la pensée de Dieu, même auprès de ceux qui ne cessent de l’admettre et de s’incliner devant elle, ne reculât en quelque sorte aux confins de l’univers et ne s’éloignât trop de l’homme, jusqu’à ne plus être à son usage et à sa portée ; il serait à craindre que ce Dieu, tel qu’on a reproché à Bolingbroke de le vouloir établir, Dieu plus puissant que bon, plus souverainement imposant que présent et que juste, Dieu qu’on admet en un mot, mais qu’on n’adore point et qu’on ne prie point, il serait à craindre que ce Dieu-là ne prît place, et seulement pour la forme, dans les esprits, si la pensée chrétienne ne veillait tout à côté, si le Dieu du Pater ne cessait d’être présent matin et soir à chaque cœur, et si la prière ne maintenait cette communication invisible et continuelle de notre esprit borné avec l’Esprit qui régit tout.

572. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Il est d’usage pendant dix ans de saigner dans une maladie ; ensuite on prend une autre méthode. […] On n’a besoin que d’une certaine activité nécessaire pour une prompte expédition, que d’embrasser des détails familiers par l’habitude, d’avoir présent à l’esprit le texte de quelques règlements, des formes prescrites, des usages qui ont force de loi.

573. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Mais, à la porte, un sage enchanteur, sous la forme d’un vieillard respectable, l’arrête : c’est Franklin (on mettait alors Franklin à toute espèce d’usage et d’emploi). […] Il devrait en être de même de l’enseignement ; et cependant, d’un bout de l’Europe à l’autre, notre enfance est gouvernée par de vieux usages, par des lois surannées qui ont été faites pour d’autres hommes et pour un autre siècle.

574. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

C’est à Fénelon qu’il en faut venir pour posséder l’esprit familier et adouci d’Homère, tout ce qui pouvait alors se naturaliser de lui en France et y être à l’usage de chacun dans une prose suave et persuasive. […] Ainsi, par exemple, Henri IV, qui n’était rien moins que savant, eut un précepteur qui lui apprit un peu de latin ; il en eut même un, La Gaucherie, qui essaya de lui apprendre du grec par forme d’usage, sans grammaire, et qui lui faisait réciter par cœur quelques sentences ou maximes.

575. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Il n’étudia point, ne sut point le latin, mais apprit les langues vivantes par l’usage et par les livres à la mode. […] Lié avec tous les beaux esprits de l’époque, Saint-Amant fut un des premiers membres nommés par l’Académie française : il demanda et obtint d’être exempté de la harangue d’usage, « à la charge qu’il ferait, comme il s’y était offert lui-même, la partie comique du dictionnaire, et qu’il recueillerait les termes grotesques, c’est-à-dire, comme nous parlerions aujourd’hui, burlesques. » C’est Pellisson qui parle.

576. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Mme de Montglat avait en Bussy un homme d’esprit à elle, et elle voulait l’occuper à son usage. […] Il en est un peu de cet art d’esprit comme de la toilette des personnages, desquels Bussy remarque volontiers qu’ils ont bien de la propreté ou qu’ils sont malpropres, ce qui ne veut pas toujours dire qu’ils se mettent bien ou mal ; cela veut dire qu’ils se soignent ou ne se soignent pas, et suppose qu’il y avait une certaine moyenne de propreté qui n’était pas alors en usage et de rigueur.

577. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Sa forme de génie n’acceptait pas ces sortes de consolations à l’usage des faibles. […] Sa philosophie, à lui, restait toute pratique, non critique, non ironique, nullement pessimiste, mais toute en vue de l’usage qu’on peut faire, du parti qu’on peut tirer de ce merveilleux instrument qui s’appelle l’homme, dans une société, dans une nation.

578. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

C’est l’offrande d’étrennes de cette année : Perrault l’année dernière et ses Contes de Fées illustrés par Doré ; cette fois Longus et sa pastorale à l’usage, non plus des enfants, mais des adolescents, — des adolescents un peu avancés, — et de tous ceux qui, las du présent, ennuyés des vulgarités ou des énormités de chaque jour, aiment à se reposer, de loin en loin, sur des images riantes. […] C’est en effet toute une éducation du goût, dans ces matières de l’art antique, qu’il avait fallu se faire et se donner depuis Huet jusqu’à Goethe, on passant par Lessing, Winckelmann et autres initiateurs : les impressions des diverses branches de l’art se complètent ainsi et s’achèvent, mais ce n’est pas l’affaire d’un jour. — Eckermann, selon son usage, reprenant la pensée de Goethe au point où elle s’arrêtait, et la lui renvoyant avec de légères variantes, lui répondit (toujours pendant ce même dîner) : « La mesure dans laquelle se renferme l’œuvre entière m’a paru excellente ; c’est à peine si on rencontre une allusion à des objets étrangers qui nous feraient sortir de cet heureux cercle.

579. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Depuis ce temps-là nous avons dérogé successivement, parce que ce n’était que par routine que l’on avait appris : de là vient la confusion des usages où chacun a augmenté ou retranché… Il n’y a plus que des usages dont les principes nous sont inconnus… » Cela n’empêchait pas les raisonnements à perte de vue ; le chevalier de Folard ne s’en privait pas ; il y avait dans ses écrits fatras et mélange.

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