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505. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 25, du jugement des gens du métier » pp. 366-374

Son sentiment a été émoussé par l’obligation de s’occuper de vers et de peinture, d’autant plus qu’il aura été souvent obligé à écrire ou bien à peindre comme malgré lui, dans des momens où il ne sentoit aucun attrait pour son travail. […] D’ailleurs, les peintres et les poëtes s’occupent des imitations comme d’un travail, au lieu que les autres hommes ne les regardent que comme des objets interessans.

506. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

 » C’est pourquoi l’État sait mieux qu’eux ce qui leur convient ; il a donc le droit et le devoir, non seulement d’inspecter et de protéger leur travail, mais encore de le diriger ou même de le faire, à tout le moins d’y intervenir, d’opérer par des excitations et des répressions systématiques, sur les tendances qui accolent et ordonnent en tissus vivants les cellules individuelles.‌  » A ces tissus, il impose une forme et prescrit une œuvre ; par suite, sur chaque organe, il applique du dehors et d’en haut ses ligatures, ses appareils mécaniques de direction et de compression, de beaux cadres systématiques et rigides ; tous ces cadres prohibitifs et préventifs, il les maintient en place ; partant, sous prétexte de conduire le travail organique, il le dévie ou l’enraye ; à force d’ingérence, de refoulements et de tiraillements, il parvient à fabriquer des organes artificiels et médiocres qui tiennent la place des bons et empêchent les bons de repousser.‌

507. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

— Il n’est pas un homme de quelque mérite qui ne préférât, près de Bonaparte, l’emploi qui occupe sous ses yeux à la grandeur qui en éloigne, et qui, pour prix d’un long et pénible travail, ne se sentît mieux récompensé par un travail nouveau que par le plus honorable loisir.  […] Il peut passer dix-huit heures de suite au travail, à un même travail, à des travaux divers.

508. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Étudions donc ici d’abord ces quarante années à peu près de travail littéraire, qui sont en même temps les « années d’apprentissage » de Voltaire (1715-1755). […] Mais il ne devint pas, il n’a jamais été véritablement homme de science, en dépit de ses essais et de ses travaux. […] Après, il se repose, contenu par Mme du Châtelet, diverti par ses travaux littéraires ou par ses ambitions de politique et de courtisan. […] Il y a en lui un bourgeois très positif : ce bourgeois-là s’intéresse au commerce, à l’industrie ; il est partisan d’une administration exacte, qui donne au travail de la sécurité, et qui accroisse le bien-être général. […] Après avoir achevé son Siècle de Louis XIV, Voltaire avait repris ses esquisses d’histoire universelle, et poussé vigoureusement son travail pendant l’année 1752.

509. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Rica, visitant la grande bibliothèque d’un couvent de dervis, y remarque les historiens et surtout les historiens de la décadence romaine ; c’est Montesquieu lui-même qui prend date, et par d’admirables réflexions sur la chute de l’empire romain révèle une pensée en travail, et met la main sur le sujet, du droit du premier occupant. […] Une grande dame d’alors qui l’y voyait, Mme de Chaulnes, disait de lui, ne croyant pas le louer : « Cet homme venait faire son livre dans la société ; il retenait tout ce qui s’y rapportait ; il ne parlait qu’aux étrangers dont il croyait tirer quelque chose. » Son travail est à la fois un labeur de bénédictin et un plaisir d’épicurien. […] Il s’y fatigua pourtant ; sa vue s’y altéra ; ses jours s’y abrégèrent ; il n’est pas de volupté qui ne se paye cher, même celle du travail. […] La lumière qui venait chaque matin éclairer sur sa table de travail les pages commencées, était cette lumière d’une grande époque qui de toutes parts rayonne vers un grand esprit, et qui s’y réfléchit en s’épurant. […] Les Lettres persanes, et plus tard les Considérations avaient persuadé aux lecteurs qu’on peut sans travail s’instruire des choses les plus délicates de la politique et de l’histoire, et devenir profond en s’amusant.

510. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Or le bien des démocraties, quand elles sont sages et honnêtes, c’est qu’il y a un plus grand nombre d’hommes protégés dans leur honneur, dans leur conscience, dans leurs familles, dans leur travail. […] qui voudra le faire taire doit lui remplir la bouche 7 » ; lorsque Richelieu, ennemi des grands, mais né parmi eux, écrivait de son côté : « Si les peuples étaient trop à leur aise, il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir… il faut les comparer aux mulets, qui, étant accoutumés à la charge, se gâtent par un long repos plus que par le travail », lorsque ces écrivains laissaient échapper ces outrageantes paroles, ne trahissaient-ils pas par là les sentiments secrets de leur caste ? […] Ici, à la vérité, je me rencontre précisément sur le terrain où M. de Tocqueville croit sentir le plus clairement la main toute-puissante de l’État. — Le progrès de l’industrie, dit-il, amène le développement de la puissance publique de trois manières : d’abord l’industrie, en réunissant un grand nombre d’hommes dans des cités populeuses, appelle des lois de police, une surveillance compliquée et coûteuse, la crainte des révolutions et par conséquent l’augmentation de la force publique ; en second lieu, un pays où l’industrie prospère a besoin de routes, de ponts, de ports, de canaux : de là un immense déploiement des travaux publics, et par suite de la puissance de l’État. […] C’est ce qu’attestent les plus fervents défenseurs de la liberté du travail, les plus énergiques adversaires de l’intervention de l’État dans l’industrie10. […] Dunoyer, Liberté du travail, 1.

511. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

On ne s’expliquerait pas l’attachement de tel ou tel philosophe à une méthode aussi étrange si elle n’avait le triple avantage de flatter son amour-propre, de faciliter son travail, et de lui donner l’illusion de la connaissance définitive. […] Seulement, à mesure que le corps vivant se complique et se perfectionne, le travail se divise ; aux fonctions diverses sont affectés des organes différents ; et la faculté de digérer se localise dans l’estomac et plus généralement dans un appareil digestif qui s’en acquitte mieux, n’ayant que cela à faire. […] Mais, qu’on l’envisage au début ou au terme de son évolution, toujours la vie dans son ensemble est un double travail d’accumulation graduelle et de dépense brusque : il s’agit pour elle d’obtenir que la matière, par une opération lente et difficile, emmagasine une énergie de puissance qui deviendra tout d’un coup énergie de mouvement. […] Elle opère par deux méthodes complémentaires — d’un côté par une action explosive qui libère en un instant, dans la direction choisie, une énergie que la matière a accumulée pendant longtemps ; de l’autre, par un travail de contraction qui ramasse en cet instant unique le nombre incalculable de petits événements que la matière accomplit, et qui résume d’un mot l’immensité d’une histoire. […] Mais là se fût arrêtée la matière si elle avait été laissée à elle-même ; et là s’arrêtera aussi, sans doute, le travail de fabrication de nos laboratoires.

512. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Dire que l’absence d’une division du travail social entre groupes spécialisés est le signe distinctif des sociétés archaïques, c’est reconnaître que les individus qui les composent ne sauraient appartenir simultanément à des groupements divers. Il est vrai que là où la division du travail commence, nous ne voyons pas l’égalitarisme apparaître ; au contraire. […] Et il est vrai que les exigences de notre organisation économique, fondée sur la division du travail, et, parquant, trop souvent, l’homme dans la profession, empêchent la dissolution de la « conscience de classe ». […] Né de l’excès même de la division du travail, le « cumul des fonctions » accompagne souvent ainsi, comme pour en neutraliser certains effets, leur spécialisation. […] Jullian commentant des renseignements fournis par le Comité des travaux historiques et scientifiques (Ministère de l’Instruction, publique) sur l’accroissement du nombre des Sociétés savantes, apporte à notre thèse cette confirmation : « C’est en effet, dans ce siècle et dans notre pays, le phénomène social le plus net et le plus général que les progrès ininterrompus des associations libres.

513. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Cette affiche étale sous les yeux de tous, la peine de mort, les travaux forcés, la détention, la réclusion, tout le barbare code pénal qui sert aux démocrates à fonder la liberté. […] Un travail du même genre se fait à la naissance de la rue Castiglione, où les sacs de terre, à mesure qu’on les emplit, s’entassent sous les arcades. […] Alors le travail de l’imagination dans le noir. […] On cause de la triste actualité, et on ne voit de résurrection pour la France, que grâce à cette admirable faculté de travail qu’elle possède, cette faculté de travail diurne et nocturne, que n’ont pas les autres pays, que n’a pas l’Angleterre, où il est presque impossible d’obtenir un travail de nuit : une faculté peut-être due à la supériorité de la force nerveuse des Français, attestée par les travaux de Dumont d’Urville. […] Il parle du besoin pour le travail de l’homme, de la science de la cuisine, de la séparation et de la division des aliments, sans quoi l’homme se nourrissant comme les animaux de viandes crues, sa digestion serait aussi longue que la leur, et il ne lui resterait pas de temps pour le travail.

514. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

ces ruptures-là sont irrévocables, — elle se trouva absolument isolée, avec l’habitude du travail de moins et le goût du plaisir de plus. […] Il s’avoua qu’il avait commis une action extrême et blâmable ; qu’on ne lui eût peut-être pas refusé ce pain, s’il l’avait demandé ; que dans tous les cas il eût mieux valu l’attendre, soit de la pitié, soit du travail ; que ce n’est pas tout à fait une raison sans réplique de dire : Peut-on attendre quand on a faim ? […] « Il se demanda si la société humaine pouvait avoir le droit de faire également subir à ses membres, dans un cas son imprévoyance déraisonnable, et dans l’autre cas sa prévoyance impitoyable ; et de saisir à jamais un pauvre homme entre un défaut et un excès, défaut de travail, excès de châtiment ; « S’il n’était pas exorbitant que la société traitât ainsi précisément ses membres les plus mal dotés dans la répartition des biens que fait le hasard, et par conséquent les plus dignes de ménagements. […] Les tentatives d’évasion de Jean Valjean, successives et obstinées, suffiraient à prouver cet étrange travail fait par la loi sur l’âme humaine. […] XI « Par moments, au milieu de son travail du bagne, il s’arrêtait.

515. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Avec quel serrement de cœur il dut voir qu’une correspondance obligée de plus de 2 000 lettres par an ne lui laissait plus le temps de se livrer à son travail particulier ! […] Au milieu du laboratoire de ses pensées et de ses écrits, dans ce cabinet de travail que le tableau de Hildebrandt avait fait partout connaître, se trouvait une simple bière renfermant la dépouille mortelle. […] La plus grande partie des contrastes dont on était si frappé jadis s’est évanouie devant le travail approfondi de Tiedemann sur le cerveau des Nègres et des Européens, devant les recherches anatomiques de Vrolik et de Weber sur la configuration du bassin. […] Le soleil paraît, ils se rassemblent et se réfugient dans leurs cavernes, tandis que l’homme se rend à son travail et fait sa journée jusqu’au soir.” […] À la vie confuse des éléments est opposée l’existence calme et laborieuse de l’homme, depuis le lever du soleil jusqu’au moment où le soir met fin à ses travaux.

516. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Mais il n’est pas douteux qu’à l’âge de vingt-quatre ans, Pascal ne dût être occupé des travaux et de la méthode de Descartes, et qu’il n’en eût senti l’influence. […] Je ne m’étonne donc pas qu’il ait vu sitôt les bornes du prodigieux travail de Descartes, et qu’il ait cherché la vérité ailleurs. […] Le sentiment vif et passionné de l’inefficacité de cette philosophie a fait dire à Pascal, par allusion aux travaux de Descartes, « qu’il n’estime pas que la philosophie vaille une heure de peine41 » Pour la science, il y renonça sans la dédaigner. […] Lui-même avait trouvé quelques moyens d’alléger le travail de l’homme ; il y prit intérêt assez longtemps, et, jusque dans la ferveur de sa retraite à Port-Royal, il y revint par intervalles. […] Il avait eu pour contradicteurs, dans ses travaux sur le vide, les jésuites de Montferrand, qui le firent accuser de s’être attribué les découvertes des Italiens.

517. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Parmi les travaux spéciaux, relatifs aux langues sémitiques, je n’en vois aucun de plus urgent dans l’état actuel de la science qu’une publication complète et à laquelle on puisse définitivement se fier des livres de la petite secte gnostique qui s’est conservée à Bassora sous le nom de mendaïtes ou chrétiens de Saint-Jean. […] J’ai commencé et j’aurai, j’espère, le courage d’achever un travail sur l’histoire de l’hellénisme chez les peuples orientaux (Syriens, Arabes, Persans, Arméniens, Géorgiens, etc.). […] Sous ce travail puissant, transformée par cette énergie plastique, la plus laide chenille pourra devenir le plus idéal papillon. Ce travail de la foule est un élément trop négligé dans l’histoire de la philosophie. […] Guizot fait observer avec raison que la vraie littérature du Ve et du VIe siècle, ce ne sont pas les pâles essais des derniers rhéteurs des écoles romaines, c’est le travail populaire de la légende chrétienne.

518. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Mais dès aujourd’hui, mon inquiétude est celle-ci : je me demande si l’espèce d’excitation spirituelle, que donne l’abus du tabac, ne manquera pas à mon inspiration ; puis j’ai même peur, que le mécanisme de mon travail, scandé par ces repos de rêverie, durant une seconde, ne soit plus aussi nerveux. […] Le médecin avait la conviction, que toute la rêvasserie de ces longs dimanches, était un travail d’imagination érotique, à la recherche de tout le possible et l’impossible dans la caresse, que peut rêver une ignorante des choses d’amour. […] Et en dépit des souffrances, une volonté de travail entêtée qui triomphe de tout. […] Vendredi 14 juillet Ayez une idée ; comme cette fondation que je veux faire d’une pension de 6000 francs à dix hommes de lettres, forcés de perdre leur temps et leur talent dans le travail d’un ministère où dans les œuvres basses du journalisme. […] Dimanche 17 décembre Ce temps, il m’est venu l’idée de faire un carton de cent eaux-fortes modernes, pour être l’occupation de mon après déjeuner de mon après-dîner, avant que je me mette au travail, et me tenir lieu de la fumerie d’autrefois.

519. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Parmi les écrits modernes qui m’ont aidé dans ce travail, je dois citer l’Histoire de la société française pendant la Révolution et le Directoire, de Ed. et J.  […] » La fortune lentement amassée par le travail, c’était le vieux jeu, la vieille morale, la vieille routine. La révolution ne les avait pas affranchis pour les asservir au travail. […] Elle s’indigne que « des fortes têtes regardent les travaux de la pensée, les services rendus au genre humain comme seuls dignes de l’estime des hommes… Mais combien d’êtres peuvent se flatter de quelque chose de plus glorieux que d’assurer à soi seul la félicité d’un autre. […] Ce pamphlet, qui n’est pas aussi drolatique que le comporterait son titre, contient un curieux exposé de la division du travail.

520. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

D’une manière générale, le travail humain consiste à créer de l’utilité ; et, tant que le travail n’est pas fait, il n’y a « rien », — rien de ce qu’on voulait obtenir. […] Nous avons déjà essayé d’établir ce point dans un précédent travail. […] C’est que l’image est créée déjà et que, pour l’obtenir, il suffit d’un travail de recomposition et de réarrangement, — travail qu’on peut supposer allant de plus en plus vite, et même infiniment vite au point d’être instantané. […] La durée de son travail fait partie intégrante de son travail. […] Ayant imité le Tout par un travail de mosaïque, il s’imagine en avoir retracé le dessin et fait la genèse.

521. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Elles nous vinrent d’hommes de génie, dont les noms et les autres travaux sont perdus et oubliés. […] Les grands esprits naissent encore, mais leurs travaux ne prennent point leur rang et leurs efforts ne portent plus. […] S’occupant de la hiérarchie des travaux humains, il commence par nier le propre de l’homme et rebute ainsi les mieux disposés. […] C’est la coutume issue des travaux des champs, de leur ordre et de leur méthode. […] Car, depuis dix ans, un sourd travail de délitement s’accomplissait dans les profondeurs du temple.

522. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Ce n’est ni une étude vraie de la vie moderne, ni un recueil de belle écriture, et il n’y a là dedans qu’un travail d’écureuil, et une dépense de fausse imagination autour d’une situation, tirée par les cheveux. […] C’est la guerre, assure-t-il, qui l’a transformé, qui a éveillé au fin fond de lui, l’idée qu’il pouvait mourir, sans avoir rien fait, sans rien laisser de durable… Alors il s’est mis au travail, et avec le travail, est née chez lui l’ambition littéraire. […] La fin du travail est bien un peu écourtée. […] Daudet me parle de ses heureuses soirées, là dedans, avec sa femme, après des journées de travail et de courses désordonnées dans la forêt de Senart. […] » Paul Bert, le ministre de l’instruction publique, dans l’anxieuse inquiétude qu’il a de l’avenir de la République, avoue que dans le moment, il n’a plus sa tête pour son travail.

523. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Et comme on le pousse là-dessus, Bonnetain avoue qu’il a une maladie de cœur, venue à la suite de scènes dont il a été le triste témoin, et qu’aujourd’hui encore, les cris, les chamaillades le mettent dans un tel état nerveux, que dans sa maison, où il y a un ménage qui se dispute fréquemment, quand cela arrive, il se lève de sa table et quitte son travail. […] Et à ce propos, il me conte qu’il est le fondateur de Dinochau, qu’un entrepreneur-décorateur l’ayant employé dans un moment, où il était sans travail et sans commandes, lui avait dit à la fin d’une journée : « Si nous allions prendre une absinthe en face ?  […] Au retour d’une promenade en landau, où nous avons traversé Essonne, ces ouvriers à paniers noirs au bras, avec la fatigue molle de leurs démarches, avec la tristesse qu’emporte au-dehors, l’ouvrier de l’usine, du travail renfermé, avec la pâleur de leur visage dans le crépuscule, nous ont laissés tout mélancoliques. […] Moi. — Allons, êtes-vous bête… Permettez-moi d’être cruel… Mettons les choses au pis… Est-ce que Henri Heine n’a pas conservé sa faculté de travail jusqu’au dernier moment ? […] Le malheureux a une fièvre, dont il ne peut se débarrasser, et qui le prend à six heures du soir et le quitte à une heure du matin, le laissant, tout le jour du lendemain, brisé, incapable de travail.

524. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre cinquième. »

La multitude de ses négligences a confirmé cette opinion ; mais sa négligence n’était que la paresse d’un esprit aimable qui craint le travail de corriger, de changer une mauvaise rime, etc. […] La peinture du travail des servantes, celle de l’instant de leur réveil, sont parfaites.

525. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre viii »

Ce que Karl Marx rêvait, à savoir l’organisation du travail par le pangermanisme, est inintelligible pour des ouvriers français. L’idée d’une organisation du travail dans le monde, qui favoriserait les ouvriers français, qui donnerait aux ouvriers des autres nations des contremaîtres et des ingénieurs français, est aussi contraire à la pensée de nos socialistes que le régime capitaliste.‌

526. (1886) Le naturalisme

Dans le cas opposé, il ne s’agissait pas de suspendre le travail commencé, ni, pour une vérification de renseignements, de renoncer au secours de l’imagination. […] Quand le plus jeune se brise les deux jambes dans une chute, Gianni, l’aîné, renonce à des travaux qu’il ne peut plus partager avec son cher Nello. […] Au lieu de dépenser dans un gai et poétique far niente le capital acquis, il se mit au travail avec plus d’ardeur que jamais. […] Comme lui, il fait un travail solide et durable. […] Zola est-il blâmable de baser ses travaux artistiques sur la science moderne et de les consacrer à la démontrer ?

527. (1925) Portraits et souvenirs

Je ne me charge point de leur travail. […] Lucien Muhlfeld eut l’amour du travail. […] Nous sommes aussi sensible, je le répète, que quiconque au travail de surveillance, de pondération auquel M.  […] Je trouvai l’illustre auteur des Poèmes Barbares dans son cabinet de travail du boulevard Saint-Michel. […] En attendant, tenons-nous sur la réserve et réduisons l’équerre à de plus humbles travaux de plaisance et d’utilité !

528. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Ses commencements ont été pénibles, il doit tout au travail. […] Dans Monsieur de Boisdhyver on sent le travail, la recherche, le plan mûri. […] Ce travail m’attriste. […] Mais que de travaux, que d’insomnies pendant cette période de seize à trente ans ! […] La surexcitation de ce travail incessant, les veilles, le café, devaient lui dire : Assez !

529. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Son mutisme donnait à son infatigable travail une sorte de gravité solennelle. […] Dès son enfance, il avait été habitué à la vie et aux travaux de la campagne. […] Elle n’avait qu’un souci, c’était de faire dans le délai prescrit le travail qui lui était imposé. […] D’abord elle pleura, puis elle essuya ses larmes et se remit à son travail habituel. […] Il a conservé sa force et son ardeur pour le travail, son caractère grave et réservé.

530. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

De l’influence personnelle de Louis XIV sur le génie et les travaux de Bossuet. — § IX. […] « Il se plut à y tyranniser la nature » : où donc est la beauté du travail de l’homme, si ce n’est dans sa lutte avec la nature ? […] De l’influence personnelle de Louis XIV sur le génie et les travaux de Bossuet. […] Il se servit de son caractère et de ses grandes lumières pour diriger les travaux de rassemblée de 1682 ; il se servit de sa main pour tracer les prérogatives de l’Eglise gallicane. […] Tous ces travaux furent entrepris après l’éducation du dauphin par Bossuet, devenu évêque de Meaux.

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