Elle réussit quelquefois dans la famille, et toujours au théâtre. […] Parmi les pièces représentées sur un autre théâtre que le Théâtre-Français, la commission, même après un premier choix, avait à en examiner plusieurs de mérite inégal et de genre fort divers ; mais elle ne pouvait ne point se préoccuper, avant tout, d’un ouvrage qui lui était désigné par le plus brillant succès, par la jeunesse et la maturité du talent, et qui est, sans contredit, la plus remarquable des pièces représentées pendant l’année. […] Reprenant alors le texte même de l’arrêté du 12 octobre 1851, on n’a eu qu’à relire l’article 4, ainsi conçu : “Une prime de cinq mille francs pourra être accordée chaque année à l’auteur d’un ouvrage en cinq ou en quatre actes, en vers ou en prose, représenté avec succès à Paris, pendant le cours de l’année, sur tout autre théâtre que le Théâtre-Français…, et qui serait de nature à servir et à l’enseignement des classes laborieuses par la propagation d’idées saines et le spectacle de bons exemples.
Bayreuth (histoire du théâtre de Richard Wagner à Bayreuth), par Édouard Dujardin avec la vue intérieure du théâtre de Bayreuth.
Le théâtre et le roman, qui ne diffère du théâtre que par le développement de l’action concentrée sur la scène intérieure. […] Sur deux sujets surtout, elle aimait à causer : la vie de famille et le théâtre. […] Mais le théâtre était vide et démeublé. […] Je n’y échappai, ce jour-là, que grâce à l’absence des principaux personnages de l’illustre théâtre. […] Encore un souvenir dramatisé du Théâtre de Nohant.
La prose est-elle, au théâtre, comme on l’a dit, un moyen de serrer la réalité de plus près ? […] Tel est, comme on l’a dit bien souvent, le cas du théâtre espagnol, et tel est surtout le cas du roman picaresque. […] On sait qu’il n’en va pas autrement au théâtre. […] Maugras ne veut pas qu’il fût permis de penser sur le théâtre autrement que l’auteur de Zaïre. […] Même au théâtre, à peine connaissait-on cette fièvre d’enthousiasme et ce délire d’admiration.
La tragédie du temps n’en diffère presque pas, sauf en ceci qu’elle a toujours l’air solennel et ne se joue qu’au théâtre ; l’autre prend toutes les physionomies et se trouve partout, puisque la conversation est partout. […] En effet, dans ce cas, il est comme au théâtre ; or au théâtre on veut s’amuser, et d’abord ne pas être gêné. […] Les spectateurs de la pièce se disent entre eux, non seulement que la pièce est mauvaise, mais que le théâtre est mal construit, incommode, étouffant, étriqué, à tel point que, pour être à l’aise, il faudra le démolir et le rebâtir depuis les caves jusqu’aux greniers. […] L’abbé de Lattaignant, chanoine de Reims, auteur de poésies légères et de chansons de soupers, « vient de faire pour le théâtre de Nicolet une parade où l’intrigue est soutenue de beaucoup de saillies polissonnes très à la mode aujourd’hui. Les courtisans qui donnent le ton à ce théâtre trouvent le chanoine de Reims délicieux. » (Bachaumont, IV, 174, novembre 1768.)
Son génie ambitieux de tous les succès le porta au théâtre, il fit représenter Œdipe, sa première tragédie. […] Voltaire, à dater de ce poëme, fut sans rival au théâtre. […] De temps en temps, il s’échappait de sa retraite pour aller à Paris apporter un nouveau chef-d’œuvre au théâtre. […] Quelque chose de la grâce et des vices d’Alcibiade lui était resté de sa jeunesse, de la cour, de la société, du théâtre. […] Le jour de la représentation d’Irène, il se rendit au théâtre à travers les flots d’un peuple ivre de son nom.
Une couple de fois, il parut vouloir tenter une scène plus haute : en 1806, il donna seul le Mari intrigué, comédie en trois actes et en vers, très-faible, qui fut jouée au théâtre de l’Impératrice, autrement dit théâtre Louvois ; en 1820, il atteignit aux cinq actes, également en vers, et fit jouer à l’Odéon, une comédie, l’Homme aux précautions, dont je n’ai rien absolument à dire. […] On remonterait bien au delà, si l’on voulait rechercher tous les dîners périodiques un peu célèbres, égayés de chant, de même que, dans l’histoire de notre théâtre, on remonte bien au delà de l’établissement des Confrères de la Passion. […] — Le soir, en rentrant du théâtre, à minuit, il se mettait à lire les pièces présentées, avant de les faire lire au comité. […] vi) nous montrent Désaugiers chef d’orchestre au petit théâtre dit des Victoires nationales, rue du Bac, vers l’année 1799. […] ii) que c’était le rôle d’Arlequin cadet, joué d’ordinaire par Monrose, dans l’Un après l’Autre (théâtre Montansier, 1804).
. — Poèmes sérieux, théâtre, histoire, romans. — Conception écourtée de l’homme et de la vie humaine. […] Il n’y en a pas d’autres au théâtre ni ailleurs, depuis Corneille et Racine jusqu’à Marivaux et Beaumarchais. […] Rien qu’un contour, une esquisse générale que la diction correcte remplit de sa grisaille unie. — Même dans la comédie, qui, de parti pris, peint les mœurs environnantes, même chez Molière si franc et si hardi, le modelé est incomplet, la singularité individuelle est supprimée, le visage devient par instants un masque de théâtre, et le personnage, surtout lorsqu’il parle en vers, cesse quelquefois de vivre, pour n’être plus que le porte-voix d’une tirade ou d’une dissertation372. […] Les ouvrages en vers qui sont le plus à la mode en France sont les pièces de théâtre ; ces pièces doivent être écrites dans un style naturel qui approche de la conversation. » 370. […] Voir, au Cabinet des Estampes, les costumes peints des principaux personnages du théâtre au milieu du dix-huitième siècle. — Rien de plus contraire à l’esprit du théâtre classique que de jouer, comme on le fait aujourd’hui, Britannicus, Esther, avec des costumes et un décor exact, tirés des dernières fouilles de Pompéi et de Ninive.
Je choisis ce lieu commun du roman et du théâtre, la lutte de l’amour et du devoir conjugal dans un cœur féminin, et je vais tâcher de montrer comment les solutions différentes que donnent à ce conflit Corneille, Racine et Voltaire correspondent à l’état moral de la société où ils ont vécu112. […] Rousseau même ne posera-t-il pas en dogme absolu l’infaillibilité de la passion, quand il écrira : « Tout est bien sortant des mains de l’auteur des choses. » Est-il malaisé de deviner dès lors ce qui va dominer dans les personnages du théâtre de Voltaire ? […] Cherchez-vous quel est au théâtre le chef-d’œuvre du temps ? […] Les registres des loueurs de livres, des éditeurs, des théâtres fournissent aussi des renseignements sur ce qui plaisait le plus au grand nombre et servent de guides dans la recherche des points sur lesquels la vie a pu imiter la représentation de la vie. […] Les puritains qui réprouvent en bloc le roman et le théâtre allèguent qu’il s’y glisse presque toujours des tableaux capiteux et ils proscrivent comme contagieuse et grisante la description seule des mouvements de l’amour.
Il a le pire des caractères qu’on puisse montrer au théâtre, celui qui consiste à n’en pas avoir. […] L’esprit y est, par instants, très vif et très net, quelquefois aussi entaché de blague et sentant l’argot des petits théâtres. […] Le sujet a été vingt fois traité et répété au théâtre : c’est la question du divorce, l’adultère tourné à la bigamie, la femme placée entre le mari indigne qui revendique son droit conjugal, et l’amant qui a pris sur elle, par la durée et le dévouement d’une liaison fidèle, le droit d’un époux. […] Pour émouvoir vivement, au théâtre, l’adultère a besoin d’une sorte de flagrant délit. […] Nous avons vu bien des reconnaissances au théâtre, il nous en a rarement montré de plus pathétique et de plus poignante.
Les besoins de mon théâtre (Picard était alors directeur du théâtre Louvois) ne me permettent pas encore de faire mes essais en vers. […] Daru était de ceux qui conseillaient à Picard les vers, estimant que cette forme était la seule qui consacrât tout à fait une renommée au théâtre et qui pût lui imprimer un cachet littéraire durable : mais il ne suffisait pas de mettre en rimes après coup ce qu’on avait d’abord écrit et conçu en prose. […] Devenu directeur de l’Opéra après l’avoir été du théâtre Louvois, il concevait encore le vague espoir de faire quelque œuvre considérable avant la fatigue et le déclin du talent : J’ai dans la tête, écrivait-il en septembre 1812 à M. […] que je regrette mon petit théâtre !
Le chevalier de Florian se distingua tout d’abord par d’aimables productions qui sont encore ce qu’il a fait peut-être de plus original et de plus vrai, par son Théâtre. Ce Théâtre de Florian est bien à lui, et il offre des nuances de gaieté, de fraîcheur et de sentiment, qui assurent à l’auteur une place à part, à la suite des Marivaux, des Sedaine. Florian ressuscita, au Théâtre italien, le genre des arlequinades, qui semblait passé de mode ; mais son Arlequin ne ressembla point aux autres. […] Une charmante actrice du Théâtre italien et de Favart, que plus d’un de nos contemporains a pu voir vieille et encore excellente dans le rôle de Ma tante Aurore, Mme Gonthier, alors très aimée de Florian (et même parfois un peu battue, dit-on), se disait qu’elle avait tout droit sur Estelle. […] Mais c’est à ses Fables seulement que je veux m’attacher, car c’est par là uniquement, et par son Théâtre, que son nom mérite aujourd’hui de vivre.
Comment, me dira-t-on, est-ce que le Père Goriot, Ursule Mirouët, le Lys dans la Vallée, les Chouans et dix autres romans de Balzac, est-ce que Madame Bovary, Bouvard et Pécuchet de Flaubert, est-ce que la grande majorité des nouvelles de Maupassant n’ont pas pour théâtre la Touraine, l’Anjou, la Bretagne, la Normandie, la province enfin, qu’ils devaient connaître, puisqu’ils en ont écrit ? […] Certaines gens naissent et grandissent avec une cervelle si pauvre, qu’ils ne peuvent vivre sans tapage et bavardage, sans poussière à respirer, sans un théâtre ou un salon pour passer la soirée. […] Ils pensent encore que le calme, la possession plus complète de soi-même, la vue prochaine et facile des campagnes véritables, non enjolivées, et non bâties, ne sont pas des compensations sans valeur à l’éloignement des théâtres et des sources immédiates de l’information politique ou mondaine. […] Il ne serait point inutile de prouver à d’innombrables étrangers, et même à quelques Français, que le fameux boulevard est un lieu trop étroit pour loger trois millions d’habitants, que l’immense majorité de ceux-ci vivent péniblement et bravement, grâce à une activité qui dérouterait plus d’un provincial ; que les Parisiens n’entrent que pour un quart dans le succès d’une pièce de théâtre, même scandaleuse, et que la province fait les trois autres quarts ; que les ménages de Paris ne ressemblent pas tous, il s’en faut, à ceux de nos pièces de théâtre et de nos romans dits « parisiens » ; et qu’au surplus rien n’est si commun que des concitoyens qui s’ignorent réciproquement.
Parce qu’il rendait compte des pièces de théâtre au tout-puissant Journal des Débats, il semblait faire de la critique aux yeux superficiels, et même, à cause de l’endroit où il écrivait, de très grande critique aux yeux des imbéciles ; mais il n’en faisait que comme tout le monde en fait (sans être un écrivain ad hoc) : avec des impressions personnelles. […] Cette imagination fut, du reste, la cause de son succès si instantané, si rapide au Journal des Débats, où on l’avait pris pour rendre compte des pièces de théâtre et continuer les traditions dogmatiques de la Critique d’alors, dans la rectitude de son enseignement. […] On se rappelle ce large gilet blanc croisé (son seul luxe), qui signalait la présence du feuilletoniste des Débats à toutes les avant-scènes des théâtres où il étalait sa personne, — non point comme le gentilhomme des Fâcheux : Qui de son large dos morguait les spectateurs… Jamais Janin n’a morgué personne ! […] Il les aimait à travers Horace, qu’il a trop aimé et qui ne les aimait pas, et il se plaisait à en rapporter dans les théâtres de Paris la modeste fleur étonnée !
Je parle surtout du théâtre, plus asservi que tous les genres proprement littéraires à toutes les modes, à tous les états passagers de l’opinion. […] Muret, l’Histoire par le théâtre, 3 vol. in-12, 1865 (t. […] Welschinger, le Théâtre de la Révolution, Paris, 1881, in-12 ; la Censure sous l’Empire, 1886, in-8.
Les sujets, les entrelacements, les rimes, tous les secrets de la métrique, il les possède ; aussi son œuvre fourmille-t-elle de bons vers, de ces vers tout d’une venue et qui sont bons partout, dans le Lutrin comme dans les Châtiments… On m’objectera que toutes ces qualités sont perdues à la scène, bref, qu’il « n’entendait pas le théâtre ! […] [Impressions de théâtre (1893).]
Cette piécette est à peu près la même que celle du théâtre de Guignol, Le Déménagement. J’aimerais mieux la voir jouer dans la même baraque, par les mêmes acteurs à la tête vermillonnée, avec le seau, la pendule, l’armoire à glace, le lit, tout le mobilier habituel de ce théâtre.
[Impressions de théâtre (1888).] […] [Le Théâtre contemporain (1888).]
. — L« Dernière Idole, théâtre de l’Odéon (1862). — L’Œillet blanc, Comédie-Française (1865). — Les Absents, opéra-comique (1865). — Le Frère aîné, drame en un acte (1868). — Le Petit Chose, roman (1868). — Le Sacrifice, comédie en trois actes (1869). — Les Lettres de mon moulin (1869). — Les Lettres à un absent (1871). — Lise Tavernier, drame en un acte (1872) […] Elzéar (1880). — Théâtre, recueil (1880). — Jack, pièce (1881). — L’Évangéliste (1883). — Les Cigognes, légende rhénane (1883). — Sapho (1884). — Les Femmes d’artistes (1885). — Sapho, pièce, avec Ad.
. — Le Théâtre d’Auguste Vacquerie (1879). — Formosa, drame en quatre actes et en vers (1888). — Jalousie, drame en quatre actes (1888) […] [Impressions de théâtre (1888).]
Son entrée chez moi fut un coup de théâtre ; il crut voir mon père, et moi ma mère. […] Il commença pauvrement, fut copiste chez le chevalier de Belle-Isle, puis auteur pour le théâtre de la Foire. […] Tout est relatif : Le Sage, Fuzelier, Dorneval et Piron furent les premiers, nous dit Favart, qui tentèrent d’ennoblir ce théâtre ; ils n’y parvinrent que fort incomplètement. […] Cette pièce eut beaucoup de succès ; elle est même restée au théâtre, et on la joue de temps en temps. […] De plus, le comte de Carvoisin, qui voyait les lettres de Piron, aurait pu trouver le calembour mauvais et lui jeter des pommes, comme on fait aux mauvais acteurs dans les petits théâtres.
Des paysans de théâtre, qui sont des conjurés, font la fenaison au bord de la Seine. […] Paméla en a quelques-uns, mais surtout des mots de théâtre, comme lorsqu’elle convie les femmes « au 14 juillet des mères ». […] Ce n’est plus la fille-mère geignarde et un peu hypocrite du théâtre d’autrefois. […] Et Dieu l’en récompense immédiatement, parce que nous sommes au théâtre. […] Pierre Berton et Charles Simon. — Au Théâtre Antoine : l’Épidémie, un acte de M.
— de grandes fautes sur un grand théâtre ! […] Gautier m’accroche le bras sur le boulevard, s’appuie lourdement dessus, et nous fumons en causant : « Voilà comme j’aime le théâtre… dehors. […] Il fait repeindre un décor rouge en bleu ou un décor bleu en rouge ; il introduit un truc, des danseuses anglaises… Tenez, pour tout, au théâtre, il faudrait que ce soit comme ça… Il ne devrait y avoir qu’un vaudeville, on y ferait quelque petit changement de loin en loin… C’est un art si grossier, si abject, le théâtre… Ne trouvez-vous pas ce temps-ci assommant ? […] Sur la porte, au-dessus de laquelle se détire, en une pose anacréontique, une femme nue, est collée l’affiche : Théâtre de Neuilly. […] Dans les entractes du théâtre, il s’en va chez un grand pharmacien qui est à côté.
Il prend Dieu pour un bourgeois qui a payé sa place au théâtre et il veut l’étonner. […] Bourges professe pour le théâtre d’aujourd’hui le plus souverain mépris. […] On est allé recueillir précieusement l’opinion des directeurs de théâtre, et c’est à M. […] Léon Hennique a passé par le théâtre qui fait les renommées rapides et universelles. […] Maurice Maeterlinck n’emploie aucun des moyens en usage dans le théâtre.
Dernièrement nommé à l’Académie, Augier est entré là comme il est entré au théâtre, comme il est entré dans la faveur de l’opinion. […] Le théâtre est le pays des illusions ; on a celle de la perspective ; on a le magique truchement de l’acteur quand il sait bien dire ; on aie métier, les rubriques du métier, qu’on y prend si souvent pour du talent et de l’invention, car on ne sait pas assez de quels trucs et de quelles vieilles surprises connues, et faisant toujours le même effet sur l’infatigable public, se composent la plupart des œuvres qu’on y applaudit. […] … Sa Madame de Montarcy, qu’il n’est pas plus dans nos attributions de juger que le théâtre d’Augier, est une imitation de la manière dramatique de Victor Hugo, comme son poème de Melænis 19 une imitation de Musset (encore Musset !)
C’est cette école qui, pour faire plus spectacle, a mis la poésie lyrique sur le théâtre et le théâtre dans la poésie lyrique, et a développé depuis vingt-cinq ans en nous tous, gens de vieille société ennuyée, cet amour que les peuples de civilisation excessive, à la veille de leurs décadences, ont toujours eu pour leurs histrions. Ce qu’en effet, depuis ces dernières vingt-cinq années, le théâtre a fait peser sur nos mœurs, sur les habitudes de notre pensée, sur toutes ses formes et tous ses langages, ne peut être dit en quelques mots.