tenant les chevaux par la bride comme un valet de pied à la porte d’un théâtre ; — puis encore acteur, et souffrant d’être acteur comme il devait souffrir de tout, cet homme plus haut que sa vie et qui aurait été encore plus haut qu’elle quand il eût été le premier patricien d’Angleterre : car Shakespeare ne pouvait trouver son niveau que dans le rêve de Shakespeare !
Est-ce la faute du moraliste, plus occupé de l’action des sentiments individuels des hommes sur le théâtre de la conscience que des sentiments généraux à l’aide desquels on peut les gouverner ?
Ampère sur son propre théâtre, à lui, Gœthe, qu’un tel critique devait être un homme dans la maturité de la vie, ayant toutes les expériences, et Eckermann ajoutait sa sagacité à celle de Gœthe pour conclure, bien entendu, comme Gœthe.
Je vous jure, moi, que c’est là toujours le Humboldt que nous connaissons, le Humboldt du Kosmos et de l’Atlas, et que la seule différence qu’il y ait entre cet ogre de faits, aux bottes de sept lieues, entre cet enjambeur de continents, et ce nonagénaire qui trottine de Berlin à Postdam et de Postdam à Berlin, n’est pas une différence de nature mais une différence de théâtre et un changement de contemplation !
Il faisait une tragédie monstrueuse, qu’auraient vomie tous les théâtres.
Gogol a travaillé pour le théâtre.
Je vous jure, moi, que c’est là toujours le Humboldt que nous connaissons, le Humboldt du Kosmos et de l’Atlas, et que la seule différence qu’il y ait entre cet ogre de faits, aux bottes de sept lieues, entre cet enjambeur de continents et ce nonagénaire qui trottine de Berlin à Postdam et de Postdam à Berlin, n’est pas une différence de nature, mais une différence de théâtre et un changement de contemplation !
IV C’est du haut de ce théâtre grec, indiqué dans le livre de M.
Tout le drame d’un cœur vierge qu’il nous retrace a pour théâtre l’étroit espace que nous avons mesuré tous, entre notre berceau, couronné des visages aimés qui s’y penchèrent, et la disparition de ces chers visages, les astres et les étoiles de notre vie, descendus derrière l’horizon quand il nous faut achever si longtemps de vivre sans les avoir là pour nous orienter !
Presque à partir de cette époque, il avait montré ces facultés dangereusement faciles, souples, variées et résonnantes, qui s’attestèrent par des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des voyages et des conversations pour lesquelles, hélas !
C’était Alexandre Dumas, le plus grand prestidigitateur qu’aient eu le théâtre, le roman et la causerie, dont de Saint-Maur a gardé comme un éblouissement.
Le roman d’Albéric Second est l’histoire d’un amour né dans les circonstances les plus inattendues et les moins propres, semble-t-il, à faire naître l’amour dans une âme… Il faut être, en effet, un écrivain très sûr et très maître de soi pour avoir osé la circonstance, et l’état mental et physique, et l’immonde costume dans lequel, dès les premières pages de son livre, l’auteur fait apparaître son héros, attaqué de folie, fuyant son cabanon, se présentant, effaré, aux yeux de tout Paris, en plein théâtre Italien, dans la loge de la comtesse Alice.
On exploitait une situation, comme au théâtre ; mais en la creusant davantage.
Dans Aimée, où il essaya de faire autre chose que de l’aventure, dans Le Drame de la Jeunesse, plus réussi, et où il révéla ce qu’il pourrait être, s’il voulait énergiquement remonter vers les hautes et profondes régions du roman ; dans Le Drame de la Jeunesse, où il reprit l’idée d’Aimée — l’influence des livres et du théâtre sur la pensée et la moralité modernes, l’altération du naturel par les réminiscences littéraires, la pose, la comédie éternelle jouée entre nous et Dieu, et qui nous empêche d’avoir l’originalité même de nos vices et de nos douleurs, — il poussa au comble du suraigu cette ironie15 qui est le caractère de son esprit et le symptôme de sa force, et qui pourrait faire de M.
Là, au sein de ce théâtre abominable, a lieu une bataille acharnée entre deux sorcières suspendues au milieu des airs.
Cet art, outre une imagination très vive et prompte à s’enflammer, supposait encore en eux des études très longues ; il supposait une étude raisonnée de la langue et de tous ses signes, l’étude approfondie de tous les écrivains, et surtout de ceux qui avaient dans le style, le plus de fécondité et de souplesse ; la lecture assidue des poètes, parce que les poètes ébranlent plus fortement l’imagination, et qu’ils pouvaient servir à couvrir le petit nombre des idées par l’éclat des images ; le choix particulier de quelque grand orateur avec qui leur talent et leur âme avaient quelque rapport ; une mémoire prompte, et qui avait la disposition rapide de toutes ses richesses pour servir leur imagination ; l’exercice habituel de la parole, d’où devait naître l’habitude de lier rapidement des idées ; des méditations profondes sur tous les genres de sentiments et de passions ; beaucoup d’idées générales sur les vertus et les vices, et peut-être des morceaux d’éclat et prémédités, une étude réfléchie de l’histoire et de tous les grands événements, que l’éloquence pouvait ramener ; des formules d’exorde toutes prêtes et convenables aux lieux, aux temps, à l’âge de l’orateur ; peut-être un art technique de classer leurs idées sur tous les objets, pour les retrouver à chaque instant et sur le premier ordre ; peut-être un art de méditer et de prévoir d’avance tous les sujets possibles, par des divisions générales ou de situations, ou de passions, ou d’objets politiques, ou d’objets de morale, ou d’objets religieux, ou d’objets d’éloge et de censure ; peut-être enfin la facilité d’exciter en eux, par l’habitude, une espèce de sensibilité factice et rapide, en prononçant avec action des mots qui leur rappelaient des sentiments déjà éprouvés, à peu près comme les grands acteurs qui, hors du théâtre, froids et tranquilles, en prononçant certains sons, peuvent tout à coup frémir, s’indigner, s’attendrir, verser et arracher des larmes : et ne sait-on pas que l’action même et le progrès du discours entraîne l’orateur, l’échauffe, le pousse, et, par un mécanisme involontaire, lui communique une sensibilité qu’il n’avait point d’abord.
Mascaron fut, dans ce genre, ce que Rotrou fut sur le théâtre.
Ce nom continua de vivre dans la mémoire poétique de la Grèce, souvent blâmé par les philosophes, mais cité, chanté dans toutes les fêtes : et, lorsque la Grèce libre et parlant à la tribune et sur le théâtre eut cessé, lorsque sa langue et son génie ne furent plus qu’un luxe de cour et une étude de cabinet dans Alexandrie et les villes grecques d’Asie, nul monument de l’art antique ne fut plus imité, plus commenté que le hardi génie d’Archiloque.
Au théâtre, ils décident ; c’est un cordonnier qui, à Madrid » mène les sifflets ou les applaudissements, et l’auteur vient d’avance dans sa boutique le consulter sur ses pièces. […] Quand saint Antoine dit son chapelet sur le théâtre, toute l’assistance raccompagne à haute voix en se frappant la poitrine. […] Au soir, le boulevard fourmillant et lumineux, les théâtres étincelants et malsains, partout le luxe, le plaisir et l’esprit outres aboutissent à la sensation excessive et apprêtée. […] Nos appartements sont ridicules, nos mœurs artificielles et nos théâtres étouffants. […] On voit par la Chronique de Charles IX, par les Débuts d’un aventurier, par le Théâtre de Clara Gazul, que tel est son procédé involontaire.
Voici comment ce jeune mulâtre fit ses débuts dans le monde : Il se trouvait, un jour, au théâtre de la Montansier, dans la loge d’une jolie femme, qui était, comme lui, native de Saint-Domingue. […] Henry Fouquier, parce qu’ils ont rendu compte eux-mêmes, dans le Journal des Débats et dans le Figaro, des pièces qu’ils font représenter sur les théâtres de Paris. […] Le théâtre leur a été obstinément fermé par l’inflexible rigueur de nos moralistes. […] Nous vîmes Dougga, Aïn-Tounga, Zanfour, des temples, des théâtres, des bains, des citernes, des pressoirs à huile, des tombeaux. […] Leur théologie, leur morale, leur esthétique, leur discrétion, leur pudeur, tout les écartait du bois sacré des Muses, du harem d’Agamemnon, de la palestre aimée des éphèbes et du théâtre cher à Dionysos.
« Le roman et le théâtre », s’écrie M. […] Le roman n’est plus dans les livres, et la comédie n’est plus au théâtre. […] Jules Sandeau l’a découpé en scènes de comédie, sans se soucier des conditions littéraires du théâtre, qui ne sont pas les mêmes que celles du livre. […] Léon est ce qu’on appelle au théâtre un jeune premier, sans physionomie, sans caractère, figure indécise et effacée, éclairée seulement par un rayon de jeunesse. […] Octave Feuillet, défaut qui le suit au théâtre ; il recherche trop l’exceptionnel, l’excessif, le chimérique, en un mot les caractères et les situations à outrance.
Au lieu de cela, nos compatriotes la dénigrent tant qu’ils peuvent, et ce sont les étrangers qui sont forcés de nous dire à chaque instant : « Ne croyez pas tout le mal que vous dites de vous. » Et pour prouver leur dire, ils nous traduisent dans toutes les langues, ils nous représentent sur tous leurs théâtres, avec ou sans droits d’auteurs, ils nous adaptent, ils nous imitent, ils nous pillent, ils nous volent. […] Je n’ai pas la prétention d’en indiquer le scénario, mais je suis persuadé que mise en œuvre soit par Scholl lui-même, soit par un habile du théâtre, l’idée, contenue dans : Demoiselles à marier pourrait donner à la scène une bonne pièce de plus ; une idée, mais c’est la chose rare pourtant, et la disette s’en fait particulièrement sentir au théâtre ; nos auteurs sont devenus timides, et n’osent presque plus produire depuis qu’on leur a affirmé qu’il n’y avait plus de salut que pour les pièces de provenance suédoise, norvégienne ou. danoise. […] Paul Hervieu nous a dit au théâtre que les Paroles restent, il nous prouve aujourd’hui, dans son livre Peints par eux-mêmes, que les écrits sont comme les paroles, et ne volent, hélas ! […] C’était un coup de théâtre qu’il avait préparé. […] J’arrive à la partie la plus intéressante pour moi de ce livre substantiel, aux études théâtrales aux chapitres si justes consacrés aux domestiques de théâtre, aux ficelles dramatiques, pages écrites avec autant d’expérience que de finesse de tact.
Presque tout le théâtre a disparu. […] Molière, qui détestait Racine et avait jadis prêté son théâtre à une parodie d’Andromaque, eût sans doute favorisé Pradon. […] Assurément, le public des théâtres était, en 1677, bien supérieur comme intelligence, instruction et goût, au public moyen d’aujourd’hui ; et cependant on le voit s’éprendre de pièces décidément médiocres et dédaigner les plus belles. C’est que le succès, et surtout pour les œuvres de théâtre, peut naître spontanément d’un hasard, de l’agréable visage d´une actrice, d’un beau geste, d’un applaudissement bien placé, du caprice ou de l’émotion d’un petit groupe de spectateurs. […] Ils traitent des plus minimes questions, de celles que dédaignent les moralistes abstraits, de celles qui suggèrent aujourd’hui tant de chroniques et de petites pièces de théâtre.
. — DUCIS, ou l’initiation au théâtre étranger. […] (Pièces de théâtre inédites de sa jeunesse et du temps de la Révolution ; lettres autographes.)
On n’a pas eu, dans ce recueil, à s’occuper du théâtre et de la poésie dramatique, sans quoi c’eût été, au XVe siècle, la branche de poésie à laquelle il eût fallu le plus emprunter. […] Le Franc-Archer de Bagnolet, une autre perle de ces petits théâtres, une parade très-spirituelle à un seul personnage, a été attribué à Villon.
Considérez, par exemple, deux moments d’une littérature ou d’un art, la tragédie française sous Corneille et sous Voltaire, le théâtre grec sous Eschyle et sous Euripide, la poésie latine sous Lucrèce et sous Claudien, la peinture italienne sous Vinci et sous le Guide. […] C’est cette contrariété secrète des forces créatrices qui a produit la littérature incomplète, la comédie scandaleuse, le théâtre avorté sous Dryden et Wycherley, les mauvaises importations grecques, les tâtonnements, les fabrications, les petites beautés partielles sous Ronsard et la Pléiade.