/ 1918
377. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

C’est ainsi que Molière met tous les termes de la mysticité dans la bouche de Tartuffe. […] Il fallait un terme plus général, celui de provisions, par exemple.

378. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Il paraîtrait que c’est une loi : les réalistes, comme les ours, viendraient mieux et seraient plus forts vers les pôles… Cette locution d’Âmes mortes, qu’on pense tout d’abord être une manière de dire poétique et funèbre, toute pleine d’attirants mystères, n’est qu’un terme usuel en Russie, un terme vulgaire et légal.

379. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

En se limitant dans l’ordre des choses naturelles, la science de Dieu n’existe pas, à proprement parler ; car, pour qu’une science soit, il faut en connaître tous les termes, et Dieu, c’est le terme infini ; mais la croyance en Dieu scientifiquement doit être, parce que, si cette croyance n’était pas, aucune explication ne serait possible, et que rien de ce qui ne serait pas Dieu ne s’entendrait.

380. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Le pédantisme italien (je me sers de ce terme à défaut d’un terme absent) a trouvé son expression dans les caricatures de Léonard de Vinci et dans les scènes de mœurs de Pinelli.

381. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Breton, Jules (1827-1906) »

Daudet À une époque où les littérateurs se préoccupent tellement de l’art de peindre qu’ils lui empruntent des procédés, des termes particuliers, il est curieux de voir les peintres entrer dans le domaine de la poésie avec cet éternel souci de la couleur qui peut leur devenir en littérature une qualité ou un écueil.

382. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Magre, Maurice (1877-1941) »

Maurice Magre, ce serait plutôt de ne pas se soucier toujours de la précision des termes, faute d’observation directe et parce que son art est d’ordre surtout décoratif, comme en cette strophe peu respectueuse de la flore littorale : Appareillons pour l’archipel aux îles blanches, Où de brunes cités, le long des vagues, penchent Leurs jardins clairs, fleuris d’algues et de goémons.

383. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Popelin, Claudius (1825-1892) »

Le vrai poète est avant tout un grammairien (un philologue) ; le lexique est sa lyre : il doit en connaître toutes les ressources et n’ignorer même ni le terme le plus nouveau ni le plus désuet.

384. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre premier. Le problème des antinomies » pp. 1-3

Tels sont les deux termes en présence.

385. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

Comme dans les maladies on cherche à en connoître la cause, les progrès, & le terme : de même en ce qui concerne la marche des esprits, on auroit un moyen sûr, selon les diverses circonstances, d’employer les remedes, & de prédire ou de prévenir la révolution.

386. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Mystères. » pp. 35-37

Mystères : terme consacré aux farces pieuses jouées autrefois sur nos théâtres ; en voici l’origine.

387. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Ils font leurs prières et leurs purifications aux temps marqués, et dans la dévotion la plus apparente: ils tiennent les plus sages discours et les plus pieux qu’il se puisse, parlant continuellement de la gloire et de la grandeur de Dieu dans les plus excellents termes, et avec tout l’extérieur de la foi la plus ardente. […] Pabous est le terme persan qui signifie baiser les pieds. […] On appelle le vin en Perse, cherab, terme qui dénote en son étymologie toute sorte de liqueurs. Le nom de sorbet et celui de sirop viennent de ce terme de cherab, que les mahométans religieux ont en telle horreur, à cause que le vin enivre, qu’il est impoli de le proférer seulement en leur présence. […] Le marché fait, elle m’envoya dire qu’étant du voyage du roi, elle avait besoin de son argent comptant, mais qu’elle me donnait le choix de prendre une assignation à deux mois de terme, ou de l’or en plat.

388. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Dorénavant, tout écrivain à la mode s’appliquerait à tout réduire aux termes de matière organique et de matière inorganique. […] De toute cette efflorescence réaliste, naturaliste, ― c’est ce dernier terme qui prévaut, ― l’éclosion la plus osée est assurément de M.  […] Evénements, révolutions, restaurations, privilèges, spoliations, tout se déduit comme les termes d’un syllogisme. […] Jadis les Pères de l’Eglise et les anachorètes prêchaient, à leurs contemporains, que le corps n’est qu’ordure et pourriture, et cela en termes imagés ; mais s’éloignant avec dégoût de ce spectacle nauséabond, ils célébraient les beautés de l’âme, idéal indestructible. […] Chez Rabelais, tout jaillit de la verve et de l’entrain le terme cynique n’est que l’expression de la gaieté et de la gausserie gauloise.

389. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

Un autre défaut qu’on peut lui reprocher, est trop de timidité dans le récit, & trop peu de cette abondance historique, si nous pouvons nous servir de ce terme, qui facilité la marche de l’Historien & lui donne de la rapidité.

390. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

C’est dans ces morceaux que le Traducteur, si on peut se servir de ce terme, déploie les richesses de notre Poésie, & fait de vrais Originaux de ses imitations.

391. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

La Piece peut être mal imaginée, mal exécutée, mal écrite ; mais cela ne s'appellera jamais une infame Brochure par quelqu'un qui sait le François, à moins que quelque passion ne lui fasse outrer la signification des termes ».

392. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Le corps, composé de matières, n’est pas libre ; l’âme est coupable parce qu’elle est libre. » Quel traité de Fénelon ou de Nicole traite de morale en termes plus chrétiens ? […] « Mais, continua mon père, pour que tu sentes redoubler ton ardeur à défendre l’État, sache que ceux qui ont sauvé, secouru, agrandi leur patrie, ont dans le ciel un lieu préparé d’avance, où ils jouiront d’une félicité sans terme : car le Dieu suprême qui gouverne l’immense univers ne trouve rien sur la terre qui soit plus agréable à ses yeux que ces réunions d’hommes assemblés sous la garantie des lois, et que l’on nomme des cités. […] « Enfin la vieillesse ne doit pas s’effrayer de la mort, qu’elle contemple de plus près, et qui lui paraît, lorsqu’elle sait bien la juger, le terme d’un long et pénible voyage, le port longtemps souhaité. […] Tout n’arrive-t-il pas au terme, et n’est-ce pas bien finir quand la satiété est venue ? […] XXI Voilà Cicéron écrivain, moraliste, philosophe, politique, approchant du terme de ses jours, mais non des bornes de son génie.

393. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Elle est interdite, et voici en quels termes Napoléon motive cette mesure : « L’auteur a fait d’Henri IV un vrai Philinte et du duc de Guise un Figaro : ce qui est par trop choquant. […] Un des reproches qu’on a faits à Mirabeau, c’est d’avoir introduit dans la langue des termes nouveaux. Peu lui importait, j’imagine, qu’un terme fût jeune ou vieux, pourvu qu’il arrivât à son adresse. […] C’est l’intrusion de l’argot des rues, du parler gras de l’atelier ou du cabaret là où ils n’ont que faire ; c’est le puéril plaisir pris par certains à choquer par bravade la bégueulerie des raffinés ; c’est la crudité des termes recherchée par esprit de contradiction  ; c’est le mot propre apprécié surtout quand il a le mérite d’être malpropre. […] Nos précepteurs ressemblaient à des hérauts d’armes, nos salles d’études à des casernes, nos récréations à des manœuvres et nos examens à des revues. » A considérer sous une autre face cette prédominance des préoccupations belliqueuses, guerre et centralisation sont deux termes corrélatifs.

394. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Mais le voici qui parle ; ses termes sont recherchés et vagues, un soudain sourire de confiance amicale et fate éclaircit son visage ; il fait un geste solennel de la main, prononce quelques phrases sonores, s’en va majestueusement en fredonnant un air et l’homme est posé pour tout le reste du livre. […] Tantôt presque entièrement dialogués à la façon de scènes de comédies, tantôt contés mais avec toute l’ardeur de parti pris que Dickens met dans ses récits, tantôt encore esquissés en termes si vagues qu’on a peine à comprendre et que le mystère du sujet se double du mystère de la manière, les chapitres divers de l’œuvre du romancier ne contribuent guère au progrès du récit, s’y rattachent plutôt qu’ils ne le constituent, sont enfin outré et poussés à bout, développés sans mesure, et cependant vrais de la vérité particulière de la charge. […] Ses enfants sont tous de monstrueux hydrocéphales, ses portières et ses gardes-malades d’effrayantes mégères ; ses gardes nationaux, ses avocats, ses hommes politiques oscillent entre la stupidité et la coquinerie, et quand ces personnages s’abouchent, ils le font en des termes et avec des attitudes qui ne peuvent aboutir qu’à des horions ou à de réciproques et dangereuses stupéfactions. […] Ses peintures de passion ne décrivent l’amour qu’en termes tout à fait vagues et, bien que son livre de notes, publié dans la Vie de J. […] Pas un billet qu’il écrive pour proposer une promenade en commun, pour inviter à dîner, pour expliquer une affaire, qui ne soit conçu en termes rapides, d’un style concité, frémissant de passion, de vitalité, d’exubérante bonne humeur ; il y narre à ses correspondants les petits faits qui arrivent chez lui, avec autant de drôlerie et de vivacité qu’il en met dans ses livres ; ses pages les plus célèbres ne sont ni meilleures ni autres que la lettre dans laquelle il raconte au pied levé, avec tout l’humour des grandes occasions, le lamentable trépas d’un corbeau familier qu’il tenait à sa villa.

395. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Que la vie renaisse de la mort, cela est certain ; mais la mort est un terme après lequel les conditions d’existence sont changées. […] et regardez-vous comme le dernier terme des lumières et de la raison de réduire trente-deux millions d’hommes à une existence purement phénoménale ? […] C’est qu’il y a un troisième terme, fraternité, qui pourrait servir de lien aux deux autres, si tous les trois étaient réunis dans une pensée qui a nom religion. […] Donc l’apostrophe à Dieu disparaîtra ; le terme de Seigneur sera éliminé de la formule. […] Or, cet idéal, cette lumière, ce point d’appui, ce terme de comparaison nécessaire, manque aujourd’hui à l’homme ; l’homme ne sait plus ce que c’est que la vertu, la vérité, le devoir : donc la liberté morale n’existe plus pour lui.

396. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

cet endroit fait rire par ces termes graves et pathétiques de témérité, de licence, de désordres, d’attentat injurieux et d’indignation, appliquez à une matiere si frivole ; mais il fait peine aussi par le tour extraordinaire qui y regne. […] Mais nous avons des poëmes épiques, à prendre ce terme dans toute sa rigueur. […] Despreaux s’est servi des propres termes d’égayer sa matiere aux dépens des dieux, et de leur faire joüer la comédie. […] Me D abuse ici du terme générique de fable, et elle en confond les différentes especes. […] Il parla en ces termes, qui faisoient connoître sa grande prudence.

397. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Et si proche du terme votre illustre inconstance est-elle encore si ferme, que ce reste de feu que j’avois crû si fort puisse dans quatre jours se promettre ma mort ? […] Il y a pourtant bien des occasions où la langue n’est qu’une entre les grands et le peuple ; et alors ce n’est pas pécher contre la noblesse que d’employer les termes ordinaires. […] Plus il est parti de loin, plus le chemin qu’il a fait lui persuade aisément qu’il a atteint au terme. […] Autrement ce seroit jetter le langage dans une étrange confusion ; et dès qu’il y a des idées distinctes et constantes attachées aux termes, disputer des termes, c’est disputer des idées mêmes. […] Ce que je sais cependant, c’est que la rime et la mesure entraînent bien des impropriétés de termes, et de mauvais arrangemens d’idées.

398. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IX. Du rapport des mots et des choses. — Ses conséquences pour l’invention »

L’impossibilité est plus grande encore pour les termes purement abstraits, et non généraux ni collectifs, qui expriment des qualités, des manières d’être, tous les accidents possibles de la substance.

399. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XII. Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit »

Et pour l’expression, quelque attention qu’on ait donnée à choisir les termes propres, expressifs, simples, il restera toujours quelque chose à rhabiller, a éclaircir, à préciser, à détendre, à fortifier, à raccourcir.

400. (1891) [Textes sur l’école romane] (Le Figaro)

Jean Moréas, le fondateur de la nouvelle École dont nous annoncions hier l’apparition, adresse la lettre suivante au Figaro : Monsieur le Rédacteur, Le Figaro de ce matin m’attribue au sujet de l’École romane française une conversation dont je ne saurais assumer les termes violents.

401. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 472-474

Les termes les plus bas sont sortis en foule de sa bouche sacrée ; en sorte que jamais Divinité ne fit entendre un pareil langage.

402. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Ils ont en eux des conséquences si profondes ou si hautes, qu’elles passent les termes communs des définitions, et qu’elles se sentent mieux qu’elles ne se démontrent. […] c’est de la foule de rapports qu’elle exprime en quelques termes. […] Ces figures ne sont rendues plus vives elles-mêmes que par des termes figurés. […] Ce sont ses termes ; et à qui s’adressait-on ? […] Cette libre comédie, à qui nous devons la vieille et bonne pièce de l’Avocat patelin, a donc, comme les autres, son terme de perfection.

/ 1918