Verlaine ne connaîtra pas les hallucinations terribles des chastes, ce supplice du saint ermite qui voit surgir à l’horizon du désert : Les seins nus et pourprés de ses tentations. […] Byron, impuissant à contenir les battements de son cœur trop vaste, ne tient plus en place et s’exile en quête d’une cause sainte où s’immoler en sacrifice. […] C’est « l’Éros aux formes frêles et saintes d’androgyne divin » qui hante les nuits de Tinan ; le Parsifal qu’escorte le bruit triomphal des trompettes de Wagner.
Le bonheur n’est pas quelque chose d’assez saint pour qu’il ne faille l’accepter que d’une parfaite raison. […] Je pris pour mon partage cette vérité qui est le Dieu caché ; je me consacrai à sa recherche, renonçant pour elle à tout ce qui n’est que profane, à tout ce qui peut éloigner l’homme de la fin sainte et divine à laquelle l’appelle sa nature. […] Alors seulement elles me seront un reproche quand, prostituant ma pensée à des soins vulgaires, je donnerai a ma vie un de ces mobiles grossiers qui suffisent aux hommes profanes, et préférerai les jouissances inférieures à la sainte poursuite du beau et du vrai.
Aussi ne connaîtrait-il pas de but plus élevé, plus saint, plus auguste que celui-là : concourir à l’abolition de la peine de mort. […] Si jamais, par impossible, leur échafaud eût été dressé un jour en Grève, nous ne doutons pas, et si c’est une illusion nous voulons la conserver, nous ne doutons pas qu’il n’y eût eu une émeute pour le renverser, et celui qui écrit ces lignes eût été de cette sainte émeute. […] alors, votre séance eût été vraiment digne, grande, sainte, majestueuse, vénérable.
On voit avec surprise dans le Tasse la Messe, la Confession, les Litanies des Saints & des morceaux de sorcellerie, confondus ensemble & formant le plus grotesque assemblage. […] Parmi les traductions de cette Pastorale, celle qu’on préfére est la version que du Bois de St. […] Le seul Dom Pedro Calderon de la Barca a imprimé neuf volumes de Comédies, & six de ses Drames saints que l’on représente en certains tems de l’année, & particuliérement à la Fête-Dieu.
Sous un tel maître, la scène tragique devait rester majestueuse et sainte. […] « Sainte déesse, auguste race de Jupiter, salut, salut encore, ô fille de, Latone et de Jupiter ! […] « Vierges chargées d’orages, allons, sur la terre fertile de Pallas, voir cette contrée de Cécrops, virile et pleine de charme, où sont célébrés les mystères ineffables, où la demeure sacrée s’ouvre, au milieu des cérémonies saintes, et où les offrandes des dieux, les temples, les statues, les processions à l’honneur des immortels, les victimes couronnées de fleurs et l’allégresse des festins se succèdent, à toutes les heures, et, au printemps, la joie de Bacchus, les inspirations bruyantes des chœurs et l’harmonie grave des flûtes !
Un soir de samedi saint, il lui était arrivé des huîtres toutes fraîches : dans sa joie il courut vers la grande-duchesse pour la convier à en manger : elle venait de se mettre au lit, harassée des exercices de dévotion de la semaine sainte, et ayant à être debout à minuit pour les matines de Pâques.
Ledieu fait des phrases sur Homère et Démosthène ; pour couper court à ces assertions vagues qui tendraient à faire du lévite et du prêtre par vocation un nourrisson des neuf Muses, on peut recourir à Bossuet lui-même dans une note qu’il a tracée de ses études jusqu’à l’âge de quarante-deux ans environ : à cette première époque, et avant d’entrer dans cette seconde carrière de précepteur du Dauphin qui le ramena heureusement par devoir aux lettres et aux lectures profanes, il était sobre dans ses choix de ce côté, sobre et même exclusif : Virgile, Cicéron, un peu Homère, un peu Démosthène, … mais les choses avant tout, c’est-à-dire les saintes Écritures anciennes et nouvelles, l’Ancien et le Nouveau Testament, médité, remédité sans cesse dans toutes ses parties ; ce fut du premier jour sa principale, sa perpétuelle lecture, celle sur laquelle il aspirera à vieillir et à mourir : Certe in his consenescere, his immori, summa votorum est , disait-il. […] J’en ai eu la preuve, notamment sur le premier Sermon pour la Fête de tous les Saints, que lui-même a donné précisément comme échantillon.
Pourquoi mon sein palpite et bat d’un saint effroi ? […] Ils traversent la terre et sa boue et ses ombres D’un pied désormais sûr et d’un œil familier ; Du passé paternel ils foulent les décombres Comme une poudre sainte au sol de l’atelier.
La gypsie est la personnification de la nature, de la poésie, de la liberté, de l’amour aventureux, de la sainte bohème. Le fou qui la suivrait, dit le poète, serait pauvre, honni des bourgeois, et se damnerait. « Il perdrait la sainte chimère de l’hyménée éternel mais il n’aurait pas de belle-mère !
Si j’étais Russe, du moins si j’étais un saint et un prophète russe, je sens qu’après avoir lu Sagesse je dirais au pauvre poète aujourd’hui couché dans un lit d’hôpital : « Tu as failli, mais tu as confessé ta faute. […] Les effrois, les cris d’une sainte Thérèse d’Avila, les adorations d’un
Malgré l’église féodale, des sectes, des ordres religieux, de saints personnages continuèrent de protester, au nom de l’Évangile, contre l’iniquité du monde. […] Dans Daniel aussi, le règne des Saints ne viendra qu’après que la désolation aura été à son comble (VII, 25 et suiv. ; VIII, 23 et suiv. ; IX, 26-27 ; XII, 1).
Enfin, toujours, toujours, elle approchait la grâce si près de la vertu, que son ami Mathieu de Montmorency, qui était un saint, lui, ne cessait de lui répéter : « Ah ! vous avez si peu à faire pour être une sainte !
Sa peinture des grossiers essais de formation échappés aux seules forces de la nature était le démenti d’une semblable origine pour l’homme ; et on peut supposer que c’est contre une telle erreur qu’il proteste dans un des plus poétiques débris qui nous restent de ses vers : « Mais, ô dieux92, écartez de ma langue la folie de ces hommes, et faites sortir pour moi de quelques bouches saintes des eaux salutaires. […] Quant aux Vers dorés en eux-mêmes, saint Jérôme s’accuse d’en avoir confondu quelques passages avec des versets de l’Écriture sainte.
Phidias comme la Cavale, colère sainte aux accents d’airain comme l’Imprécation biblique.
Ose répandre encor sur ces vérités saintes, Les voiles enchanteurs de tes images feintes ; La noble fiction, en flattant les Esprits, Charme & conduit au vrai par des chemins fleuris, Orne la vérité des attraits de la Fable, Et l’offre à nos regards plus belle & plus aimable.
Avec quelle respectable et sainte habileté, le vieillard d’Ilion n’amène-t-il pas ensuite le superbe Achille jusqu’à écouter paisiblement l’éloge même d’Hector !
Caché dans le souterrain de l’église de Saint-Jean-Baptiste, le Religieux peignit avec ses doigts mutilés le grand saint dont il était le suppliant128, digne sans doute de devenir le patron des peintres et d’être reconnu de cette famille sublime que le souffle de l’esprit ravit au-dessus des hommes.
Avec quel goût merveilleux les saints docteurs ne réfléchissent-ils point sur les vanités du monde !
Nibelle, comme inspiration et comme forme, a goûté à cette candide coupe de lait écumant dans laquelle buvait Yorick… Lorsque la visée commune est la force, soit dans l’expression des caractères ou des passions, soit dans les situations dramatiques, à une époque de corruption et de décadence où l’on a transporté dans le langage, cette forme rationnelle de la pensée, la couleur torrentielle des peintres les plus éclatants, il faut savoir bon gré à un jeune homme d’avoir, dans ses premiers récits, été sobre et simple comme s’il avait eu l’expérience, et de ne s’être adressé qu’aux saintes naïvetés du cœur pour plaire et pour intéresser.
Heures saintes de la Marne !
Il a besoin de l’enfer pour encourager ses saintes. […] Le 22 janvier 1833, le don des langues se manifesta pour la première fois parmi les saints. […] Toutes les saintes de l’Utah que M. […] Les saints polygames nous ont, presque sans exception, offert l’image de bons pères et de bons époux ». […] Toutes sont saintes, et la griffe intérieure du scrupule est là pour les imprimer dans la conscience terrifiée.
« Ce fut un saint et un joyeux. […] Il avait concilié la vie de ce monde avec celle du ciel, il avait su être un joyeux et être un saint. […] On y devine un texte entr’aperçu : inscription en ufite, bleu qui prie, banderole qui chante, comme ces phylactères, dans les triptyques, aux lèvres des saints et des saintes. […] Il avait beau chercher, il ne pouvait arriver à se rappeler le verset du saint livre. […] Une sainte même n’y serait pas insensible.
A quoi donc servent les saints ? […] Il écrit pour les sages, qui, en l’écoutant, finiraient toujours par devenir des saints. […] Mais ce furent des saints tout de même. […] Ce ne seront que des hommes excellents, d’une rare distinction d’esprit, presque des saints. […] Elle le serait sans doute s’il y avait beaucoup de saints (non pas selon M.
Jacques Madeleine réclame gentiment « un brin du grand laurier »….Un brin, non, mais tout un vert rameau des arbres saints qui, dans la poudreuse Attique, triomphent toujours près de l’Ilissos desséché ou qui s’inclinent, les soirs de printemps, vers les femmes de Mégare dansant au crépuscule, sinueuses, aimables et fières comme leurs aïeules du temps d’Hélène et comme les libres strophes de M.
Telle autrefois la Cité sainte Vit le plus sage des Mortels.
Ce Poëte a fait encore des Hymnes & des Cantates, qui prouvent que l’Ecriture Sainte, d’où elles sont tirées, n’a pas été mieux traitée que l’Iliade, & sont de nouveaux motifs pour nous confirmer dans l’idée que le génie de la Mothe n’étoit pas propre à la Poésie sublime.