C’était alors un beau, aux cheveux noirs, tel qu’on se représente le fougueux pasteur de l’Oaristys d’André Chénier.
Quel que soit le temps auquel on appartienne, quelle que soit la grandeur des événements qu’on représente dans les mille facettes d’une polémique qui n’a souci, le plus souvent, que de les briser, — et ce n’était pas le cas pour Armand Carrel, homme de petite époque, vulgaire et abaissée, — le journalisme, qui fait litière pour l’histoire, n’est jamais de l’histoire, et voilà pourquoi, quand elle commence, lui n’est déjà plus.
Gabriel Puaux me dit : « Dans votre pays de Lorraine, le protestantisme est surtout représenté par les luthériens d’Alsace.
S’il lui manque de ces expressions originales, et dont quelquefois une seule représente une masse d’idées, il a ce coloris toujours égal, qui donne de la valeur aux petites choses, et qui ne dépare point les grandes ; il n’étonne presque jamais l’imagination, mais il la fixe : il emprunte quelquefois de la poésie, comme Bossuet ; mais il en emprunte plus d’images, et Bossuet plus de mouvements.
Et pourquoi le souverain lui-même, le souverain qui représente la patrie, et qui partage avec elle la reconnaissance du sang qu’on a versé pour elle, n’assisterait-il pas à cette cérémonie auguste ?
Les Philosophes français représentent, dans la vie de M. […] Cette sympathie est celle du savant qui apprécie dans un végétal ou un animal la fidélité et l’énergie avec lesquelles il représente le type auquel il se rattache. […] Jamais personne n’a représenté avec plus de vigueur l’esprit scientifique ; il en était comme une énergique incarnation. […] La poésie, le théâtre, le roman, la peinture ne représentaient plus que seigneurs féodaux, vieux donjons, châtelaines amoureuses de leurs pages ; et la sublimité des cathédrales gothiques faisait oublier la perfection des temples de la Grèce. […] La Grâce représentait à ses yeux le libre arbitre en opposition à la loi qui était la fatalité.
Ne cédons pas à cette puérile prévention, qui nous représente le travail littéraire comme plus précieux qu’aucun autre, enveloppé qu’il est de je ne sais quel réseau d’illusion. […] Il a assisté au bal d’étudiants d’Upsal, et il nous a représenté ce qu’il y admira : la jeunesse de la Suède, dans les costumes anciens, dansant les vieilles danses. […] Oui, ceux qui ont vu Brunetière tout jeune regretteront peut-être que son très pénétrant critique ne se soit pas préoccupé de le représenter tel qu’il était avant la gloire, avant l’heure du puissant crédit. […] Les émeutes d’étudiants, les scènes de famine, le mysticisme religieux, le réalisme de l’art russe nous sont représentés aussi avec une vivacité de notation qui conserve son intérêt, sinon son actualité. […] Il l’a représenté tel qu’il était, depuis qu’une congestion l’avait terrassé jeune encore, et lui avait laissé presque un côté du corps inhabile, invalide, paralysé.
La société polie, autrefois liée par tant d’affinités heureuses et de gracieux échanges avec le monde des lettrés, s’en est retirée peu à peu, justement froissée de ces peintures qui la représentaient à elle-même sous des traits calomnieux et mensongers, lasse d’être sacrifiée sans cesse à je ne sais quel idéal où toute passion, tout bonheur, tout génie, toute grandeur, étaient autant d’insultes à ses croyances et à ses lois. […] Ou bien, si l’on essaye de les ramener en des voies plus chrétiennes et plus austères, doit-on dès lors renoncer au suffrage des gens de goût, se résigner à perdre ou à affadir tout ce qui fait vivre les ouvrages de l’esprit, et se contenter d’écrire pour une petite église qui ne représente en rien le mouvement intellectuel d’une époque ou d’un pays ? […] Nous devons ajouter que le coup d’essai fut un coup de maître : dans cet ouvrage, que l’on représente comme un des chefs-d’œuvre de l’auteur et du genre, le sentiment paternel, la plus auguste et la plus sainte des affections humaines, l’image terrestre de l’amour de Dieu pour ses créatures, est réduit à l’état bestial. […] Lorsqu’il nous représente, par exemple, son de Marsay poussé aux affaires et devenant ministre à la suite de la Révolution de 1850, nous savons très bien qu’aucun des ministres d’alors ne ressembla, même de loin, à ce dandy aux mains de femme, chantant comme Rubini. […] Il représenta, sinon avec grandeur, au moins avec éclat, ce type qui allait disparaître, qui avait fait son temps, et qui déjà n’avait plus sa raison d’être entre Richelieu et Louis XIV.
On créait des écoles, des contre-écoles, des schismes dont un petit torchon d’imprimerie représentait l’éphémère drapeau. […] Henri Lavedan dans : Leur cœur (chez Kolb) continue la galerie de tableaux délicatement touchés qui représentent les mœurs, plus encore, la morale de notre temps. […] Là, il rencontre « L’Esprit humain » ; c’est à lui qu’il s’adresse et celui-ci lui répond par toutes ses Voix ; l’une d’elles, qui représente le bon sens, lui dit : Et d’abord de quel Dieu veux-tu parler ? […] Le gouvernement français conserve des relations amicales avec le Saint-Siège ; celui-ci n’est pas représenté à la Cour de Saint-James. […] Les manières des individus représentent toujours un idéal quelconque ; en Angleterre, c’est la dignité ; en France, c’est la grâce qui est l’objectif. » Voilà qui est précieux à recueillir de la bouche d’un Anglais.
Tout auprès, un tableau, peint avec du noir et du blanc, représente un groupe de moines violâtres, les plus étranges qu’on puisse imaginer… Sont-ce des moines ? […] C’est un paysagiste qui s’en va par la campagne avec son parapluie et sa boîte à couleurs, et qui représente ce qui est devant lui, devant son œil physique. […] les lauriers-roses de Colone y étaient représentés par nos pupitres, et la chaire, toute creusée de noms, y figurait Thèbes aux cent portes ! […] Les pièces de théâtre sont faites pour être représentées — et vous pour les entendre… Vous n’avez donc pas la moindre notion de perspective ? […] En avoir peint une seule, c’est les avoir toutes représentées.
La « femme d’intrigue » est représentée par la Frosine de l’Avare. […] Il résume et représente, avec beaucoup d’exactitude, l’espèce particulière de poésie et de rêve qui plaisait à la jeunesse il y a vingt ans, à l’époque du romantisme finissant. […] Ce que vous représentez, c’est l’idéal populaire de cinquante années de poésie. […] Cette fidélité de la vieille terre écossaise, nous l’incarnerons d’abord dans un vieillard d’allure épique, dans un mendiant-prophète, qui formera le plus violent contraste avec le joli petit roi, puis dans une jeune fille qui représentera la foi naïve du peuple, et dans un vieux seigneur qui représentera le loyalisme de la noblesse. […] Mais non, j’ai la berlue… Voyons, ne nous laissons pas monter le coup, etc… » Je suis sûr qu’il essayait de se représenter l’Exposition universelle.
Car dans l’intervalle tous les instincts imaginables auraient eu le temps de se représenter et de commenter le fait divers. […] Elle est faite pour une élite qui seule représente l’humanité, qui seule est véritablement l’humanité, et qui doit gouverner l’humanité et mépriser profondément la masse, son tempérament, sa complexion, ses mœurs et ses préjugés. […] Ceci est de peu de valeur et ne représente pas même un acte caractéristique. […] Mais dès que le peuple a besoin qu’on lui représente matériellement ses héros et ses légendes, c’est qu’il imagine et pense et se représente les choses beaucoup moins énergiquement : « Lorsque l’imagination d’un peuple se relâche, un penchant naît en lui de se faire représenter ses légendes sur la scène ; il supporte, il peut supporter les grossiers remplaçants de l’imagination ; mais à l’époque à laquelle appartient le rhapsode épique, le théâtre et le comédien déguisé en héros seraient une entrave au lieu d’une aide de l’imagination ; ils sont trop près, trop définis, trop lourds, trop peu rêve et vol d’oiseau. » — Ceci est absolument juste à mon avis, et explique que les littératures, je ne dirai point finissent par le théâtre, mais ont comme leur point culminant dans le théâtre. […] » — Mais, s’il vous plaît, cette idée est tout à fait olympienne et assez dionysiaque et excellemment faite pour le cerveau des Grecs tels que vous les avez toujours compris et représentées ; et c’est excellemment aussi une idée nietzschéenne, et c’est l’idée nietzschéenne elle-même.
Représentez-vous la naissance de la société ; voyez ces hommes, las du pouvoir de tout faire, réunis en foule autour des autels sacrés de la patrie qui vient de naître, tous abdiquent volontairement une partie de leur liberté ; tous consentent à faire courber les volontés particulières sous le sceptre de la volonté générale ; la hiérarchie sociale va se former ; chaque place impose des devoirs ; mais ne vous semble-t-il pas, messieurs, qu’on demande davantage à ceux qui doivent influer plus particulièrement sur le sort de leurs semblables, qu’on exige d’eux un serment particulier, et qu’on ne leur confie qu’en tremblant le pouvoir de faire de grands maux ? […] M. de Maistre, en ses Considérations et ailleurs, est, de tous les écrivains religieux, celui peut-être qui nous oblige à nous représenter de la manière la plus concevable, la plus présente et la plus terrible, le Jugement dernier ; il donne à penser là-dessus, même aux sceptiques blasés de nos jours, parce qu’il fait concevoir l’inévitable fin et le coup de filet du réseau universel, d’une manière ordonnée, toute spirituelle, tout appropriée aux intelligences sévères. […] Ses fonctions diplomatiques d’ailleurs ne lui prenaient que peu de temps ; il représentait son souverain, alors si appauvri, honorifiquement et, autant dire, gratuitement. […] « Il y a des jours où l’esprit s’éveille au matin, l’épée hors du fourreau, et voudrait tout saccager. » On est tenté parfois d’appliquer cette pensée à ce pur esprit, si aiguisé, si militant ; on se le représente, sentinelle comme perdue en cette lointaine Russie, s’éveillant le matin tout en flamme, en fureur de vérité, dans son cabinet solitaire, ne sachant où frapper d’abord, mais voulant tout saccager de ce qu’il croit l’erreur, tout reconquérir et venger comme avec le glaive de l’Archange. […] C’est de lui surtout qu’il serait exact de dire ce qu’il a dit lui-même de tout écrivain, d’après Platon, que la parole écrite ne représente pas toute la parole vive et vraie de l’homme, car son père n’est plus là pour la défendre.
Aucun écrivain, au dix-septième siècle, n’a plus complètement que Bossuet représenté l’union des deux antiquités et de l’esprit moderne. […] Animé de cet esprit, Bossuet ne craint pas de le représenter dans sa grandeur, comme pour entretenir en lui l’émulation des grandes choses. […] Tandis que d’autres écrivains de la chaire, par des traits trop timides ou des couleurs trop sombres, ont l’air de n’oser nous les montrer, ou de vouloir nous en faire des peurs d’enfant, Bossuet ne craint pas de se servir contre nos passions de l’intérêt même que nous prenons à les voir représentées au vrai. […] Il était donc d’un grand intérêt que tous ces schismes, y compris celui-là même qui tira tant d’autorité de la vertu incommode mais irréprochable de ses défenseurs, le jansénisme, fussent vaincus par le véritable esprit de la nation, représenté plus ou moins bien et défendu plus ou moins innocemment par la puissance publique. […] Aux subtilités de l’esprit d’examen, il opposa l’antique consentement de l’Eglise représentée par la suite des conciles ; à cette recherche laborieuse d’une certitude nouvelle, l’autorité de l’antique certitude ; à la prétention de déclarer le concile de Trente suspensif, l’irrésistible logique, qui, une fois ce concile mis à bas, pousserait les esprits hardis à remonter aux conciles antérieurs, et de proche en proche, à infirmer la tradition jusqu’aux sources mêmes de la foi.
Teste représente une sorte d’hyperbole qui est au Léonard de l’Introduction ce que la géométrie de l’espace à n dimensions est à celle d’Euclide, Mais, au contraire de la géométrie méta-euclidienne, c’est une hyperbole peut-être trop commode. […] Cet ordre par lui-même, cette relation seule, constitue parfois une nature de vérité formelle plus vraie que ne l’est la nature de vérité réelle représentée par la matière des choses qui sont dites. […] Par le rythme, la beauté, la conscience, ils représentent un plus, et ce plus, comme en algèbre, est aussi réel que les éléments avec lesquels il forme binôme. […] Et il en sort en effet ceci : inspiration qui se chante elle-même, qui se prend pour matière poétique, et qui, parce qu’elle représente le génie artistique à sa plus haute température, dans sa plus formidable tension, coïncide spontanément avec cet élan créateur du monde dont le génie nous donne probablement la clef. […] Dans la mesure assez restreinte où le Parnasse représente une unité, comporte une doctrine homogène, on peut dire qu’il a restauré ou dégagé en poésie l’idée de métier.
Quoi qu’il en soit, tous les deux y représentent, comme deux chefs, les deux grands instincts et les deux principaux courants de ce siècle, duquel on a pu dire tour à tour qu’il est un siècle d’action et un âge de rêverie ; une époque vague, sceptique, et une époque positive. […] Il y a telle page de Jouffroy où il nous représente aussi le pâtre mélancolique et taciturne au haut de sa montagne ; mais ici, chez M. […] On ne nous saura pas mauvais gré de représenter ici la noble page tout entière : « Jours à jamais célèbres et à jamais regrettables pour nous !
Il y eut, vers ce temps, des hommes qui nous représentent et qui réalisent en eux l’idée de l’honnête homme, comme on l’entendait alors, bien mieux que le chevalier de Méré ne le sut faire dans sa personne, et lui-même, parmi les gens de sa connaissance, il nous en cite qu’il propose pour d’accomplis modèles. […] Toutes ces belles qualités me furent un jour représentées par notre excellent ami monsieur de Balzac avec toute la pompe de son éloquence. » Cette pompe ne déplaisait pas au chevalier ; il en tenait lui-même, et, sous ses airs d’homme du monde, il avait du collet-monté , comme disait de lui Mme de Sévigné. […] Même il y en eut une qui, pour l’apaiser, lui représenta que son mari ne lui vouloit faire autre mal que de nous montrer qu’elle avoit la peau belle, qu’on n’en usoit pas autrement parmi les dames de conséquence et d’une excellente beauté, surtout un jour de réjouissance comme celui du carnaval.
Il en a toujours été ainsi dans ce pays : quand ils représentent la vie du monde, c’est avec une complaisance extérieure et officielle ; au fond de leur admiration, il y a du mépris. […] Pope ne fustige pas les sots, il les assomme ; son poëme est vraiment dur et méchant ; il l’est tant qu’il en est maladroit ; pour ajouter au supplice des imbéciles, il remonte au déluge, il écrit des tirades d’histoire, il représente tout au long le règne passé, présent et futur de la sottise, la bibliothèque d’Alexandrie brûlée par Omar, les lettres éteintes par l’invasion des barbares et par la superstition du moyen âge, l’empire de la niaiserie qui s’étend et va envahir l’Angleterre. […] Il représente bien, on le comprend sans difficulté, il est dépourvu d’efficacité, il est l’œuvre de la froide raison raisonnante, et laisse fort tranquilles les gens qui s’occupent de lui ; à tous ces titres il est parent de l’alexandrin.
Le Directoire, qui représentait confusément cette résipiscence après le délire, avait besoin de noms, autour de lui, qui rappelassent 89 au lieu de 93. […] Ce ministre, plus philosophe et plus libéral qu’on ne le peint généralement aux préjugés populaires de la France, négociait encore secrètement en Hollande avec Danton pour atermoyer la rupture à mort entre les deux peuples modernes qui représentaient la liberté européenne. […] Sans doute, il devait lui en coûter de paraître apostasier son principe, la légitimité, pour aller représenter le principe de l’illégitimité dynastique à Londres ; mais peu lui importait cette inconséquence apparente, pourvu qu’il sauvât son principe supérieur, la paix.
Méphistophélès représente l’esprit critique et, par ainsi, le Faust fut la première en date et reste la plus poignante des œuvres poétiques vraiment modernes. […] Nous représentons, peut-on dire, des prémisses qui se cherchent ; ces prémisses sont nos facultés qu’il faut développer, conduire à leur perfection — cela pour chacun des individus qui composent une société et, en conséquence, pour l’individu universel qui se concerte de toutes ces unités et qui ne se comporte pas autrement, dans sa destinée immense, que chacune de ces unités dans leur courte vie. […] Des esprits éminents se sont accordés sur le principe d’une humanité divine telle que la représente la sublime figure de Jésus, dégagée des oiseuses disputes sur le point de savoir s’il fut Dieu.
Granier de Cassagnac reçut toute sa vie en pleine poitrine — qu’ils ne mordaient pas — tous les outrages des partis qu’il avait blessés, mais il avait l’héroïsme imperturbable, et rien ne l’arrêta jamais dans la défense d’un gouvernement qui représentait pour lui, vaille que vaille, mais qui représentait comme il le pouvait, le principe sacré de tous les gouvernements. […] C’était un autoritaire par amour de l’ordre, absolument nécessaire aux sociétés humaines, et c’était un monarchiste qui n’ignorait pas que les dynasties ne représentent pas seulement leurs augustes personnes, mais la propriété héréditaire du pouvoir.
Doué des qualités que je caractériserai tout à l’heure et qui ne manquent ni d’élévation ni de force, il s’est particulièrement, presque exclusivement, consacré à ce genre de roman, qui représente dans l’art le matérialisme et la démocratie, et qui ferait le tour du monde, comme le drapeau de la Révolution, si la Critique, qui ne veut pas que les grandes notions littéraires périssent, ne lui barrait pas le chemin ! […] Or, un livre qui est tout cela est ce qui doit faire le plus horreur à ces quarante Empaillés dans leur immortalité, à ces hauts Figés dans l’ennui, et qui le représentent dans sa solennité et dans la leur, cet ennui qui vous faisait jeter à la porte de toutes les maisons autrefois et par lequel on fait maintenant son chemin en France. […] Quand c’était fait, son œuvre était faite… Né pestiféré dans un siècle pestiféré, et malade de toutes les maladies de son temps, représentées par tous les systèmes, il guérit de toutes par le miracle de cette Grâce, qui opéra en lui par des voies secrètes ; car il ne fut le Féval de personne.
Ne pouvant expliquer les origines de la société, et ne se résignant point à les ignorer, on s’est représenté la barbarie antique d’après la civilisation moderne. […] c’est que des chapelles y servaient d’asiles. — L’âge muet des premiers temps du monde se représenta, les vainqueurs et les vaincus ne s’entendaient point ; nulle écriture en langue vulgaire. […] Il y propose le problème suivant : Ne pourrait-on pas animer d’un même esprit tout le savoir divin et humain, de sorte que les sciences se donnassent la main, pour ainsi dire, et qu’une université d’aujourd’hui représentât un Platon ou un Aristote, avec tout le savoir que nous avons de plus que les anciens ?
C’est ainsi seulement qu’ils ont chance de vivre pour ceux qui ne les ont pas connus et qui ne peuvent se les représenter que si l’on donne au portrait toute sa précision. […] Le premier volume, le seul qu’il ait donné de ces Origines, ne représente que la moindre partie de ses travaux dans cette branche intéressante ; il se hâta de le publier pour justifier de ses titres à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, où il fut nommé aussitôt après, en 1838.
Il y a à dire que l’intelligence, si fidèle qu’elle soit, ne donne pas tout, que son miroir le plus étendu ne représente pas suffisamment certains points de la réalité, même dans la sphère de l’esprit. […] Le mot distingué, qui revient fréquemment dans cet article et qui s’applique si bien à la génération qu’on y représente, a commencé d’être pris dans le sens où on l’emploie aujourd’hui, à partir de la fin du xviie siècle.
En effet elle représente juste, et sans un sou de trop : en premier lieu, l’intérêt du capital primitif qu’il a mis dans son exploitation, bestiaux, meubles, outils, instruments aratoires ; en second lieu, l’entretien annuel de ce même capital, qui dépérit par la durée et par l’usage ; en troisième lieu, les avances qu’il a faites dans l’année courante, semences, salaires des ouvriers, nourriture des animaux et des hommes ; en dernier lieu, la compensation qui lui est due pour ses risques et ses pertes. […] Il faut que l’homme vienne au grenier acheter de l’autre sel, fasse déclaration, rapporte un bulletin et représente ce bulletin à toute visite.