certainement, on savait cela avant que l’abbé Maynard se donnât tant de peine pour le prouver, et, d’un autre côté, on ne l’aurait pas su, qu’il fallait nous l’apprendre avec moins de pesanteur, de traîneries, d’épluchettes, et c’était aisé, — et il y aurait eu dans cette biographie plus de noblesse et peut-être plus de clarté ! […] Ce chouan manqué, qui n’avait pu l’être comme il l’aurait été du temps de Charette, avait le génie de l’action et la lestesse d’exécution des chouans militaires, et il le prouva dans deux occasions, dans deux aventures de police rapportées par son biographe.
Pour le prouver, M. […] Saint-Bonnet a prouvé à quelle race d’esprits il appartenait, en donnant pour base à une question de réforme dans l’éducation publique cette histoire de l’affaiblissement de la raison en Europe, qui serait la plus sûre prophétie de notre prochaine décadence, si le livre où elle est annoncée ne renfermait pas les meilleurs moyens de l’éviter !
Et quand on est sorti de la Genèse, le roman continue ou du moins une histoire que rien n’affermit ni ne prouve ; qui, lorsqu’elle n’est pas entièrement fausse, quand les faits et les textes ne la démentent pas, n’a pour elle que des inductions et des analogies, assez peut-être pour, donner le doute, pas assez pour donner la foi ! […] Pour prouver aux hommes, même les plus perméables aux influences de la philosophie panthéistique de notre époque, que la solution du problème de l’humanité, c’est son progrès incessant, éternel, sans point d’arrêt et sans défaillance, il faut plus que la conviction éloquemment enflammée du plus brillant des sectaires, ou l’enthousiasme ivre d’un Thériaki.
» M. de Rémusat, plus ou moins hégélien, avait pu lire dans Hegel : « Anselme, dans son célèbre argument de l’existence de Dieu, montra, le premier, la pensée dans son opposition à l’être, et chercha à en prouver l’identité. » Après un pareil hommage rendu par le grand théoricien de l’identité de la pensée et de l’être, qui semblait reconnaître dans le Saint métaphysicien une paternité éloignée, comment ne pas se préoccuper de cet homme qui, quoique saint, avait été philosophe, et qui, par Descartes, touchait à Hegel ? […] Or, quand un homme personnifie en lui cette physique du catholicisme, l’instrumentum regni par lequel il s’est constitué et a gouverné, n’étudier dans cet homme que le travail de son esprit appliqué aux stériles contemplations de la métaphysique, c’est prouver assurément qu’on est un métaphysicien, mais c’est aussi découvrir en soi la pente fatale à ne voir que les petites choses, quand il y a les grandes à côté.
Funck Brentano… Peut-être qu’au fond de sa pensée il conclut que tout système philosophique a droit au respect ou à l’admiration des hommes, non pour la vérité qu’il prouve, mais pour le génie qu’il a prouvé !
Ce fut Eugène IV qui, par la date et la durée de son pontificat, fut le plus spécialement chargé de cette besogne ; mais, comme tous les restaurateurs, qui ne restaurent guères en définitive, comme tous les réparateurs des maux commis, qui sont presque toujours irréparables, il se crut obligé à des habiletés et à des concessions qui restent sur sa mémoire, malgré les efforts de l’abbé Christophe pour les en ôter… C’est du concile de Bâle, en effet, que date l’établissement dans l’opinion ecclésiastique de ces prétentions démocratiques, si contraires, quoi qu’on en ait dit, au gouvernement de l’Église, laquelle est une monarchie mixte, d’un ordre spécial, comme l’a très bien prouvé l’abbé Christophe. […] Ni le Hussitisme et ses guerres d’un fanatisme si sauvage, ni le Condottierisme qui déchire et se partage l’Italie, ni les exploits de Huniade et de Scanderbeg contre les Turcs, inspirés par l’héroïque mais mourant esprit des Croisades, n’ont la gravité désastreuse de ce concile de Bâle où la Révolution, comme les temps modernes l’ont vue depuis, sophistique, bavarde, ergoteuse, n’ayant à la bouche que cet insolent et menaçant mot de réforme qui a fini par titrer le protestantisme, est entrée dans l’Église pour descendre de cette cime du monde et s’étendre dans le monde entier, et de religieuse se faire politique sans pour cela cesser d’être religieuse, — les communards et les athées de ce temps ne le prouvent-ils pas ?
Que n’ai-je pas cité plus haut pour prouver sa philosophie ? […] En regard et en contraste, d’un autre côté, je pourrais citer, avant tout, pour prouver ce que j’ose appeler le catholicisme inné des facultés de Dargaud, cette sereine figure du curé et celle plus divine encore de la vieille tante Berthe, deux anges captifs dans des corps de vieillards, deux adorables têtes de saints comme le catholicisme seul en peut produire et le sentiment deviné du catholicisme en peut seul exprimer !
Sa méthode, nous dit-il, est au fond de toutes les grandes philosophies, et il le prouve en nous donnant de chacune d’elles une empreinte chaude, lumineuse, éclairée à l’intérieur et rendue translucide, comme seuls en savent lever les maîtres. […] L’avenir le prouvera… Mais, pour nous, il est temps de nous résumer.
Je demande pardon de rappeler Sylla à propos d’un faiseur de livres, mais qui prouve le plus, prouve le moins.
Quinton-a prouvé l’antériorité de l’homme sur la plupart des mammifères est hors de cause, étant inattaquable. […] L’absence de preuves, en ces matières, ne prouve rien. […] Il faut prouver que je n’invente rien. […] Revault ne s’y est pas trompé, et cela fait le plus grand honneur à son jugement : la folie ne prouve pas contre le génie. […] Ils prouvent que la quantité de calories que l’on paie un franc en hareng, il faut, en sole, la payer quinze francs.
Gazier a prouvé péremptoirement que ce n’était point Mlle de Roannez7. […] Nourrisson est de cette école, quand il s’évertue laborieusement à nous prouver que Pascal n’est pas « un ennemi de la philosophie » ; et M. […] La question n’est plus aujourd’hui de prouver l’inexistence d’un Gil Blas espagnol, ce qui ne laissait pas d’être assez difficile (car comment prouver le néant ?) […] C’est probable ; les biographes le disent, et, s’ils ne le prouvent pas, il suffit qu’à défaut de raisons démonstratives nous en ayons la certitude morale. […] Bien de tout cela n’est impossible, mais rien de tout cela n’est prouvé.
On prouve déjà son droit à les rejeter par ce bon sens qui a empêché de les commettre.
Claudius Popelin n’avait pas sur les signes une bien décisive autorité, mais il était poète ; seul, il prouverait le beau sonnet d’une si pure forme classique : La très sévère loi du flux et du reflux S’impose inéluctable, et le lierre s’enroule Aux colonnes…..
Le sentiment vient à l’appui de son systême, & lui fournit des observations pour prouver que le goût, dans les Arts, ne sauroit subsister sans l’imitation, dont il n’est lui-même qu’une conséquence.
Ceux qui l’ont entendu ont donc raison de le regarder comme un Orateur dont la maniere n’appartient qu’à lui seul, qui, laissant aux autres le soin de prouver les dogmes de la Religion, se borne à un objet non moins estimable, & plus utile peut-être, celui d’en développer la morale, d’en faire aimer les devoirs & respecter l’autorité.
Bergier, avec un style simple & naturel, est parvenu à réduire en poudre cet amas d’objections, qui ne prouvent que la mauvaise foi de ceux qui les enfantent ; de détruire ces systêmes captieux, qui n’ont rien d’évident que la foiblesse des fondemens ruineux qui les appuient ; de donner aux dogmes de la Religion cette force & cette consistance qui les met à l’épreuve de la critique, & décide les hommages de la Raison, lorsqu’elle n’est pas tout-à-fait corrompue.
Le succès de sa Tragédie de Pharamond, & de sa Comédie de Zénéide, ne prouve autre chose, qu’un de ces momens de séduction, où le Public approuve ce qu’il est forcé de condamner ensuite, quand la réflexion vient l’éclairer.
On se trouve à la fin de l’Ouvrage, sans avoir été instruit du fond de la question, & sans que les propositions accessoires vous aient dédommagé : ce qui prouve combien la démangeaison de discuter est dangereuse.
On a aussi de lui des Lettres critiques, sur les Mémoires du Chevalier d’Arvieux, publiées sous le nom d’un Secrétaire de Mehemet Effendi, qui prouvent qu’il étoit très-digne de le remplacer ; avantage peu ordinaire aux enfans, qui n’ont pas toujours le bonheur d’hériter des talens de leur pere.
Le succès de Béwerley ne prouve autre chose que la corruption des idées, du goût, & des mœurs du Siecle.
Ce zele, qui prouve son bon esprit, autant que son discernement, l'a privé, selon toute apparence, des éloges qu'on lui eût prodigués, comme à tant d'autres, s'il se fût enrôlé sous les étendards de la Philosophie ; mais ces louanges, aussi suspectes qu'éphémeres, sont peu propres à exciter les regrets d'une ame honnête.
Nous ne ferons point l’analyse des ouvrages de ces publicistes, dont il nous suffit de rappeler les noms pour prouver que tous les genres de gloire littéraire appartiennent au christianisme ; nous montrerons ailleurs ce que la liberté du genre humain doit à cette même religion, qu’on accuse de prêcher l’esclavage.
Quand le portrait énergique qu’il y trace des prétendus Philosophes de nos jours, & la sublime Prosopopée où il représente le Dauphin s’adressant à la Religion, ne justifieroient pas notre jugement, les persécutions qu’il a essuyées en entrant dans la carriere de la part des ennemis que lui a suscités la jalousie, ces persécutions suffiroient pour prouver sa supériorité ; & véritablement peu d’hommes ont débuté avec plus d’éclat dans l’art de l’Eloquence, & y ont acquis, plus jeunes, des titres à l’admiration.
Depuis la derniere, il a publié différentes Pieces de Poésie, qui prouvent que ses talens ont fait des progrès sensibles vers la perfection.
Des vûes excellentes, une grande connoissance dans la Littérature ancienne & moderne, étrangere & nationale, dans la Morale & la Politique, prouvent que cet Auteur a bien su choisir la matiere de ses lectures, qu’il les a bien digérées & en a tiré parti.
Le succès dont jouissent Heureusement, & la Matinée à la mode, ne prouve autre chose, sinon que la fureur de l'épigramme & des petites gentillesses absorbe tout, & qu'aujourd'hui l'esprit & quelques saillies tiennent lieu de talent.