C’est possible. […] Ce n’est pas possible de croire Anatole France emballé là-dessus ! […] C’est possible. […] Et cet art, pour qu’il traduise la vie en ses plus extrêmes complications, nous le voulons aussi analytique que possible et aussi peu que possible abstrait. […] — Une réaction spiritualiste, la croyez-vous possible, du moins ?
On y parvint à très peu près, dans toute la mesure du possible. […] Il est possible et même probable qu’il y eût autre chose encore dans la pensée ou dans l’arrière-pensée du gouvernement d’alors. […] Il est possible. […] On lit aujourd’hui dans certains journaux qu’il n’est pas possible de laisser l’Église continuer à élever la jeunesse française dans l’erreur ; j’ai même lu « qu’il n’était pas possible d’admettre la liberté de l’erreur ». […] C’est ce que, selon le parti dont on est, il est possible, d’après cette loi, ou d’espérer ou de craindre.
Sur-le-champ le cardinal envoya cet ordre avant que Pier Luigi le sût, car il s’y serait opposé ; et deux de ses principaux gentilshommes me tirèrent de ma prison, à quatre heures de la nuit, et me conduisirent dans son palais, où je fus accueilli avec toute la bonté possible. […] M’étant approché de lui, il causa beaucoup avec moi, et me dit qu’il aurait envie d’une belle salière, cassette qui contenait le sel et les serviettes destinées au roi, pour accompagner les vases que M. le cardinal lui avait donnés, et que j’en fisse le dessin le plus tôt possible. […] Je les lui expliquai le plus clairement qu’il me fut possible, et je les passerai ici sous silence, pour n’être pas trop long. […] Après mon dîner, je reçus la visite de tous mes ouvriers, qui m’avouèrent que je leur avais fait voir des choses qu’ils n’auraient jamais crues possibles, ce qui ne laissait pas que d’enfler un peu ma vanité. […] Je pris le plan, et je retournai à Florence le plus vite possible ; et, sans m’arrêter, je courus au palais.
Cette lettre est possible, mais peu vraisemblable. […] Mais il n’est guère possible d’accorder les écrivains entre eux sur plusieurs détails relatifs à cet événement. […] ou le doute sera-t-il encore possible ? […] L’excellence de la loi peut du reste s’entendre de deux façons : la loi est, ou la meilleure possible relativement aux circonstances, ou la meilleure possible d’une manière générale et absolue. […] Il faut créer en plus grand nombre de nouvelles phratries ; il faut substituer aux sacrifices particuliers des fêtes religieuses, peu fréquentes, mais publiques ; il faut confondre autant que possible les relations des citoyens entre eux, en ayant soin de rompre toutes les associations antérieures.
Les œuvres qu’on tentait étaient monstrueuses, au lieu d’être parfaites ; et elles valaient moins encore, s’il est possible, que le système hautain et vide qui prétendait les inspirer. […] On ne peut pas croire, sans faire d’exagération sacrilège, que la Poétique, si le génie d’Aristote avait pu l’achever, aurait en son genre valu l’Iliade, et que le critique se serait élevé au niveau du poète ; mais on peut affirmer que les ruines informes qui sont arrivées jusqu’à nous sont encore si précieuses et si éclatantes que leur gloire efface tant d’autres monuments plus complets, mais moins beaux, qui n’ont été possibles après elles qu’à la condition de les imiter en les perfectionnant. […] « L’Iliade même et l’Odyssée ont certaines parties qui, à elles seules, ont un grand développement ; cependant ces épopées sont aussi parfaites que possible dans leur composition, et l’on ne saurait pousser plus loin l’imitation d’une action unique. […] Certainement, sans la chaleur, la nutrition n’est pas possible ; et voilà pourquoi tous les êtres vivants sont pourvus d’une certaine chaleur. […] Le dialogue platonicien ne serait désormais possible qu’à la condition d’un nouveau personnage aussi merveilleux, et peut-être même à la condition d’une catastrophe aussi lamentable.
Villemain, à la différence de Victorin Fabre, se rattachait au xviiie siècle littéraire et philosophique aussi peu qu’il était possible à un jeune homme de son temps. […] Villemain toutes les critiques possibles, parce qu’en effet plus tard, bientôt, sa manière parfaite et achevée va échapper au jugement pour ne laisser que le charme. […] l’exception est toujours possible, et il y a raison de plus, aux esprits qui ont le sentiment éveillé, de se garantir près des sources, et de combattre, non en prêchant, mais en pratiquant. […] Je répéterai ici ce que j’ai déjà dit ailleurs : ces Portraits n’étaient point précisément des biographies ; je tâchais d’être exact autant que possible sur les points biographiques et bibliographiques que je rencontrais sur ma route ; mais il faut se souvenir qu’on n’avait point alors sous la main tous les instruments qu’on a eus depuis, le Quérard achevé, le Vapereau, etc.
D’autre part, les admirateurs de Louise la comparaient pour ce fait de jeunesse à Sémiramis ; elle-même a dit moins pompeusement et en rendant au vrai la couleur romanesque : Qui m’eût vu lors en armes fière aller, Porter la lance et bois faire voler, Le devoir faire en l’estour furieux, Piquer, volter le cheval glorieux, Pour Bradamante, ou la haute Marphise, Sœur de Roger, il m’eût, possible, prise. […] Il n’est pas possible, à un certain endroit, de méconnaître le rapport de la situation décrite avec ce qu’exprimeront tout à côté les sonnets de Louise : « En somme, dit-elle ici par la bouche de Mercure, quand cette affection est imprimée en un cœur généreux d’une Dame, elle y est si forte qu’à peine se peut-elle effacer ; mais le mal est que le plus souvent elles rencontrent si mal, que plus aiment et moins sont aimées. […] Il nous serait possible de glaner encore dans les vingt-quatre sonnets de Louise Labé, de relever quelques traits, quelques vers : Comme du lierre est l’arbre encercelé… J’allois resvant comme fais maintefois, Sans y penser…….. […] Que si l’on nous pressait trop sur cette théorie des Lyonnaises que nous ne croyons que vraie, il serait possible de citer à l’appui, aujourd’hui encore, celui des noms célèbres de femmes qui résume le mieux la grâce elle-même14.
Le public, qui aime à faire le moins de frais possible en renommée, et qui est dur à accepter des noms nouveaux, voyant le Globe surgir, tenta d’en expliquer le succès, et presque le talent, par l’influence invisible et suprême de quelques personnages souvent cités. […] Les prétendus patrons hantaient si peu ce lieu-là, qu’il a été possible à l’un des rédacteurs assidus de n’avoir pas, une seule fois durant les six ans, l’honneur d’y rencontrer leur visage. […] Dubois, à une controverse, excentrique si l’on veut, et par trop chevaleresque pour le moment, mais du moins aussi peu doctrinaire que possible. […] Jouffroy ; il souffre évidemment et retarde le plus possible de s’y emprisonner ; il la déborde toujours.
En la paix dont jouys, c’est possible, ah ! […] Possible, alors que t’appelle tremblante, Qu’en terre estrange ez chargé de liens ! Possible atout que, sur l’amaz des tiens, Entre les morts… ta despouille sanglante… Arreste ! […] que vous rende les armes, « Beaulx yeux, tandiz qu’estes d’ombres couverts, « Ainsy fermés, se ne tiens à vos charmes, « Que feriez donc s’estiez possible ouverts ?
Il y a dans la conscience un conflit de représentations possibles dont chacune fait effort pour survivre ou revivre. […] Au point de vue mécanique, l’habitude qui rend possible la répétition des images en l’absence même des objets peut s’expliquer de trois manières principales, entre lesquelles les physiologistes se divisent : 1° comme un mouvement persistant dans le cerveau ; 2° comme une trace persistante dans le cerveau ou résidu ; 3° comme une disposition persistante dans le cerveau. […] Le mouvement le plus simple, qui suppose une répétition de soi-même au moins pendant deux instants consécutifs, est déjà une mémoire ; bref, la conservation de la force et, comme conséquence, du mouvement avec une intensité, une direction et une forme déterminées, la somme des produits restant constante malgré la variation possible des facteurs, voilà le fond de l’habitude et aussi de la mémoire, quand on n’en considère par abstraction que le coté extérieur et mécanique. […] L’idée nous semble précisément le compte rendu qu’on se fait de tel état mental en rapport avec tel objet : pour être une idée réelle et non pas seulement possible, elle implique une aperception à quelque degré, et cette aperception, à son tour, implique toujours un processus appétitif dont elle est la conscience finale.
On pouvait affirmer, car le monstrueux a sa manière d’être complet, que tout lui était possible, même s’émouvoir. […] Née d’une accumulation de phrases synonymiques qu’elle couronnait et résumait, prise comme un substitut de représentations directes possibles mais ternes, employée à la tâche de plus en plus difficile et de moins en moins réussie de figurer matériellement des idées plus obscures parce que plus creuses, elle finit par devenir le vêtement de purs fantômes intellectuels, à qui elle prête seule une existence apparente. […] Le mouchoir autour du cou fait oublier les diamants possibles. […] Cette explication psychologique, devrait, en bonne méthode être suivie d’une explication physiologique, qui semble possible, pour le cas de M.
Dieu ne manquera pas de me l’indiquer à son heure ; ma responsabilité sera d’y être alors préparé le mieux possible. […] Que chacun l’établisse dans sa sphère, là où son influence est possible et non autre part, qu’il ait mission céleste ou mission terrestre, que ce soit par la parole, ou la plume, s’il a reçu le don du Saint-Esprit, et simplement par sa vie, ce qui est toujours possible. […] Il me faut relever, au centre des champs égaux et par dessus les toits rustiques trop semblables, la « Tour du Meilleur », ce toit pointu qui veut pour lui seul la foudre des orages, afin d’en sauver les autres ; ce haut mur qui porte le faible lierre agrippé à ses pierres ; ce signe permanent de la hiérarchie désirable, qui rappelle aux fous qui l’oublient que nul homme ne s’élève sans degrés inégaux ; ce pignon, qui est détestable s’il n’est que celui de l’orgueil, mais divin dans sa mission, s’il ouvre ainsi qu’un grenier ou chacun peut puiser, suivant ses besoins, l’exemple, le conseil, le refuge ou l’aumône… … Il ne faut pas aller au peuple en descendant, mais faire monter le peuple jusqu’à soi, et se mettre haut, sans morgue et simplement… … Ma race est arrivée jusqu’à moi, sans tache et sans vulgarité ; ainsi dois-je la transmettre à l’avenir, dans la même intégrité, vêtue de même noblesse, dirigée dans le même sens de perfection… Voilà des pensées, n’est-ce pas, qu’il n’était pas possible de laisser en dehors du concert des familles spirituelles, que des catholiques aux socialistes, nous avons entendues.
Mais voici d’autres caractères sur lesquels l’équivoque n’est même pas possible. […] Néanmoins, de ce que cette origine est possible, on ne saurait conclure qu’elle est véritablement celle des phénomènes dont nous venons de parler, à moins toutefois qu’elle ne puisse être expérimentalement démontrée16. » S’agit-il d’expliquer la notion de cause et le principe de causalité ? […] Ainsi, qu’il soit possible d’expliquer autrement que ne le fait l’école rationaliste les caractères de nécessité et d’universalité que présente toute une classe de nos jugements, c’est ce que l’analyse semble avoir démontré ; mais rien n’est moins évident que l’explication du lien qui unit les termes de ces jugements par l’association des idées convertie en habitude. […] L’expérience démontre, ainsi que le remarquent Stuart Mill et Littré, qu’il règne une telle constance, un tel ordre dans la succession de certains phénomènes moraux, qu’il est possible d’en prévoir le retour, sinon avec l’absolue certitude qui s’attache aux prévisions de l’ordre scientifique, du moins avec une très-grande probabilité.
Jules Lacroix de nous avoir rendu possible, on les transportant au théâtre, les belles scènes du Roi Lear.
M. l’Abbé de Gourcy a publié depuis un Essai sur le bonheur, qui mérite d’être lu par les personnes qui désirent de tirer le plus grand parti possible des avantages & des inconvéniens attachés à la vie de ce bas monde.
C’est un beau rêve qu’il serait dangereux de continuer, mais qu’il sera peut-être possible de reprendre un jour avec de meilleurs acteurs et des plans militaires mieux combinés… Plus j’ai été chargé immédiatement de cette grande alliance, plus on doit m’en croire quand je conseille la paix. […] Il n’est pas possible, même après un siècle, de lire une certaine lettre de Bernis à Choiseul du 31 mars sans rougeur. […] Ce n’est plus un ministre ni un homme d’État, c’est un malade qui écrit et qui nous énumère les symptômes dont il est atteint : coliques d’estomac qui durent dix heures, étourdissements fréquents et qui augmentent, insomnies opiniâtres : « Mon visage est quelquefois comme celui d’un lépreux, parce que la bile arrêtée s’est portée à la peau. » Son cri perpétuel est qu’il n’en peut plus, et que son moral même est ébranlé : Je vous en avertis, ma tête est malade (septembre 1758) : avec du repos et l’espérance de ne me pas déshonorer, je me rétablirai ; sans cela, je tomberai dans un état où il ne me sera plus possible de faire aucun travail… Mais qu’on me sauve du déshonneur si on veut conserver ma tête et ma vie !
Il simplifie le plus qu’il peut la grammaire ; il fait passer le plus tôt possible son élève à la lecture graduée des auteurs, à l’explication ; il se garde bien de commencer, comme on faisait, par la composition ou le thème. […] Différent d’opinion avec elle sur un point délicat qui touche à la réputation de l’antique Lesbienne, il s’exprime avec une politesse et une galanterie inusitées chez les commentateurs : « Mlle Le Fèvre, dit-il, a eu sans doute ses raisons pour n’être pas de ce sentiment, et il faut avouer qu’elle a donné au sien toute la couleur qu’il était possible de lui donner. » Enfin, de même que deux jeunes cœurs se font des signes d’une fenêtre à l’autre ou à travers le feuillage des charmilles, Mlle Le Fèvre et M. […] Il ne m’est donc pas possible de me remettre si promptement à un ouvrage qui m’est devenu si triste : il faut attendre qu’il ait plu à Dieu de me donner la force de surmonter ma douleur et de m’accoutumer à une privation si cruelle.
J’ai pris sur moi de le dissiper le plus qu’il m’a été possible, en me livrant à des occupations de devoir et de nécessité ; mais, mon cher frère, il est bien difficile d’effacer les profondes impressions du cœur. […] Il est touchant de voir combien Frédéric prend de précautions pour que l’État périclite le moins possible après lui, comme il multiplie les mesures pour parer aux divers conflits, particulièrement du côté de Joseph II, « quoiqu’il sache très bien, dit-il philosophiquement, qu’aucun homme ne peut prévoir ce qui se fera quinze jours après son trépas ». […] Dans des occasions comme celle-ci, il faut s’oublier soi-même et ne penser qu’au bien de la patrie, et ne se point flatter de choses qui ne sont plus possibles, comme de la paix. (30 mars.)
Ennuyé pourtant de voir prendre tant de places sous ses yeux sans qu’il lui fût permis ou possible d’agir, il revint d’assez bonne heure de l’armée, sous prétexte ou à cause de sa blessure. […] … Je sais les raisonnements des courtisans : presque tous veulent que je me retire à Blois, et que je n’attende pas que l’armée ennemie s’approche de Paris ; ce qui lui serait possible si la mienne était battue. […] La mort de l’empereur Joseph et quelques indices avant-coureurs de la disgrâce de Marlborough firent croire à une paix possible ;
Il s’est étonné plus tard que, lorsqu’il fut possible et convenable de reparler en public de la littérature proprement dite, c’est-à-dire à la fin de 1849, quelques critiques et moi-même tout le premier, nous ayons paru oublier cette Révolution de Février si voisine, et que nous ne nous soyons pas mis à cheval sur les grands principes pour combattre à tout bout de champ, dès le lendemain, cette affreuse ennemie déjà en retraite, et presque en déroute. […] est-elle possible ? […] Je crois, au contraire, que, quand on le peut, et quand le modèle a posé suffisamment devant vous, il faut faire les portraits le plus ressemblants possible, le plus étudiés et réellement vivants, y mettre les verrues, les signes au visage, tout ce qui caractérise une physionomie au naturel, et faire partout sentir le nu et les chairs sous les draperies, sous le pli même et le faste du manteau.
Il ne m’est plus possible que de lire les ouvrages de notre ami, qui a laissé beaucoup de manuscrits pour l’impression. […] Il ne voulait, depuis six mois, quasi plus manger pour n’avoir pas la digestion pénible, et il s’était tant affaibli les entrailles, que, la goutte s’y étant portée, il n’a plus été possible de l’en tirer. […] Est-il possible maintenant de venir épiloguer sur de pareils témoignages et de peser jusqu’à quel point Mme d’Albany était sincère en exprimant un tel deuil pour son grand ami disparu ?
Catinat, il faut le dire, ne vit dans cette guerre si mauvaise qu’il allait faire à de pauvres montagnards pour leur religion, et dans la part principale qu’il y devait prendre, qu’une marque nouvelle de la confiance du roi et une occasion d’avancement : il était militaire avant tout, et chargé en chef, pour la première fois, d’une expédition difficile, il eut un mouvement de joie ; il ne raisonna point sur la légitimité de l’entreprise, il ne s’occupa que de prendre ses mesures pour la conduire le mieux possible et le plus vivement. […] On envoya à la découverte trois hommes dévoués, déguisés en marchands, pour explorer le pays, les hautes crêtes et les cols des Alpes, et savoir ce qui était possible. […] Je sais que, toutes les fois qu’on parle de Catinat, il est de mode de dire beaucoup de mal de Feuquières ; Catinat n’eut pas à se louer de lui en deux circonstances, et il est plus que possible que Feuquières, en effet, par son caractère, et dans la pratique, ait eu quelques-uns des inconvénients qu’on lui a reprochés ; il faut bien croire, puisque tous l’ont dit, qu’il avait des vices de cœur : il n’en est pas moins vrai que, comme écrivain militaire, Feuquières est un esprit supérieur, et que la lecture de ses Mémoires ne soit un des livres qui donnent le plus à réfléchir.
Rien n’est cependant plus du sien, et Sa Majesté est persuadée qu’il convient tout à fait à son service, de faire entrer son armée en Piémont la campagne prochaine… Vous devez avoir reçu une lettre de Sa Majesté par laquelle elle vous marque que, voulant absolument que son armée entre en Piémont la campagne prochaine, elle ne vous rendra en aucune façon responsable des événements de la campagne, et c’est ce qu’elle m’a encore ordonné de vous confirmer… Comme je crois que vous voulez bien me compter au nombre de vos amis, j’ai cru ne pouvoir vous donner une plus grande marque que j’en suis que de vous avertir pour vous seul, s’il vous plaît, que Sa Majesté est persuadée que, si votre goût n’était point aheurté à une guerre défensive, il ne se trouverait peut-être pas tant de difficultés à en faire une offensive cette année : ainsi, quoique je ne sois pas capable de vous donner des conseils, cependant je crois devoir vous donner celui de renouveler de soins et d’attentions pour essayer de rendre facile, par l’avancement de la voiture (du voiturage) des farines, une chose que le roi désire aussi ardemment. » Catinat répondait en remerciant Barbezieux de cet avis amical, et il protestait que la défensive n’était point chez lui un parti pris et que son goût n’était point aheurté à ce genre de guerre ; qu’elle lui tenait, au contraire, l’esprit dans une continuelle inquiétude dont il aimerait mieux se décharger en agissant ; il ajoutait : « Le roi me demande des mémoires sur les dispositions de l’offensive : je ne puis que me donner l’honneur de les lui envoyer aussi détaillés qu’il m’est possible avec les difficultés qui se rencontrent dans leur exécution, afin qu’il lui plaise de donner ses ordres pour les surmonter. » Louis XIV se rendait en dernier ressort aux raisons et démonstrations de Catinat ; mais il se formait de lui peu à peu une idée qui n’était plus aussi avantageuse qu’auparavant, ni aussi brillante. […] Je vous avoue que tout cela ne tente pas un général à hasarder l’honneur des armes du roi, et que, pour peu que l’on soit naturellement précautionné, les réflexions et difficultés viennent en foule. » Catinat n’avait plus Louvois ; il se méfiait de Versailles ; il commençait, à tout ce qu’on proposait d’un peu hardi, par se mettre en garde et par faire toutes les difficultés « que la prévoyance et la pratique de l’algèbre lui pouvaient fournir. » Après cela, il était autant et plus que personne en état, comme disait Tessé, de « faire le possible » ; car il n’était pas de la race de ceux qui font l’impossible. […] … Catinat n’allait plus à la Cour, et le moins possible à Paris.
Le plan de Malouet consistait, d’abord, à en avoir un, à ne pas affronter cette grande crise « sans aucun préparatif de défense, sans aucune combinaison ; à savoir bien nettement ce qu’on voulait concéder, jusqu’où l’on voulait porter les réformes, à le dire, à le déclarer hautement, de manière à retrouver le tout en substance dans le texte des cahiers de bailliages, ce qui, selon l’état de l’opinion en province, lui semblait alors fort possible ; à ne pas s’en remettre pour ces points essentiels à une réunion de douze cents législateurs tirés de toutes les classes, la plupart sans expérience, sans habitude de discussion et de méditation sur ces graves matières, exposés à tous les souffles de l’opinion extérieure, et livrés au flux et reflux des grandes assemblées. Et lui-même il proposait à l’avance au ministre ces cahiers tels qu’il les entendait et tels qu’il était à peu près sûr de les obtenir, en faisant aux communes la plus large part possible, mais en limitant, en taillant, pour ainsi dire, à l’avance les sujets futurs proposés à la discussion. […] Je lui dis que je ne doutais pas de la bonne foi et des bonnes intentions du roi et des ministres ; que tout ce qu’il y avait de raisonnable et de possible en améliorations, on principes et moyens d’un gouvernement libre, était dans leurs vues. — « Eh bien !
Si tel écrivain habile a, par places, le style vide, enflé, intarissable, chargé tout d’un coup de grandes expressions néologiques ou scientifiques venues on ne sait d’où, c’est qu’il s’est accoutumé de bonne heure à battre sa phrase, à la tripler et quadrupler (pro nummis), en y mettant le moins de pensée possible : on a beau se surveiller ensuite, il en reste toujours quelque chose. […] En attendant, jalouse d’entamer du moins ce qui est possible immédiatement, la critique n’a qu’à s’appliquer de plus près et avec plus de rigueur à ce qui est, pour en tirer enseignement et lumière. […] Il faudrait souvent s’oublier soi-même et sa part d’illusions d’autrefois ; ne pas en vouloir aux autres d’avoir, en mainte occasion, déçu nos rêves, desquels, après tout, ils ne répondaient pas ; tâcher de les considérer, non plus avec un rayon de soleil dans le regard, non pas tout à fait avec le sourcil trop gris d’un Johnson ; ne jamais substituer l’humeur au coloris ; voir enfin, s’il est possible, les œuvres et les hommes sous le jour où nous les offre ce moment présent, déjà prolongé.
Thiers a connu, et qui lui a permis d’offrir du général Dupont la seule réhabilitation possible, celle qui concerne son honneur militaire. […] Génie si positif pourtant dans le détail, son idéal, pour dernier terme, sortait hors du possible. […] Il se porte avec son plus aimable sourire (un sourire plus fin que Louis XIV n’en eut jamais) au-devant de son fidèle allié, Alexandre, toujours séduit et fasciné ; il veut acheter de lui la liberté de ses mouvements en Espagne par quelque concession (la moindre possible) en Orient.