Maurice Le Corbeiller avait écrit, pour la circonstance, une scène élégante, en prose et en vers, intitulée : La Nuit de juin… Dans ces vers, inspirés de Musset, à travers l’expression un peu flottante, quelque chose a passé de la grâce et de la tendresse du cher poète… M.
[Galerie des poètes vivants (1847).]
Son Ovide en belle humeur ne trouve plus des gens d’assez mauvais goût pour le lire ; aussi ce Poëte, si on peut l’appeler ainsi, avoit-il choisi le plus pitoyable de tous les genres, sans avoir les mêmes talens que Scarron, pour se le faire pardonner.
Il est vraisemblable qu’avec plus de travail & de correction, ce Poëte eût enrichi la Scene de Pieces excellentes.
Ce prestige dura jusqu’à ce que le Poëte hermaphrodite eût repris son véritable sexe ; alors il redevint ce qu’il étoit, un homme médiocre.
Virgile attendroit aussi un Traducteur, si nous n’avions de ce Poëte d’autre Traduction que celle de cet Oratorien, plus médiocre encore que la Traduction de Martignac.
Poëte agréable, ingénieux, délicat, dont les Pastorales & les Ballets font un des principaux ornemens de notre Théatre lyrique.
MEZIRIAC, [Claude-Gaspard Bachet, Seigneur de] de l’Académie Françoise, né à Bourg-en-Bresse en 1581, mort en 1638 ; mauvais Poëte, mauvais Historien, mauvais Traducteur, mauvais Mathématicien, qui, selon M. l’Abbé d’Olivet, ne laissoit pas d’être un bon Académicien.
MONTFLEURY, [Antoine-Jacob] né à Paris en 1640, mort en 1685 ; Poëte comique, de qui nous avons plusieurs Pieces, écrites assez facilement, mais souvent déparées par des pensées & des expressions trop licencieuses.
Quoique l’Eleve de ce fameux Poëte, ses Vers sont justement oubliés.
Le genre auquel il s'est le plus particuliérement attaché, est la Poésie lyrique ; & par le feu, la verve, la noblesse qui regnent dans ses Odes, on voit qu'il est né Poëte.
L'élégance & la noblesse de l'expression n'ont pu sauver de l'oubli ses Poésies Latines, qui manquent d'imagination & de verve, qualités absolument nécessaires à un Poëte pour vivre dans la posterité.
La lutte continuera, et les politiques bâtiront, comme a dit un poète, sur l’incertain du sable . […] Les philosophes ont engendré le doute ; les poètes en ont senti l’amertume fermenter dans leur cœur, et ils chantent le désespoir. […] C’est Shakespearee qui conduit le chœur des poètes, Shakespeare qui conçut le doute dans son sein bien avant la philosophie. […] L’Angleterre a entendu, autour de ses lacs, bourdonner, comme des ombres plaintives, un essaim de poètes abîmés dans une mystique contemplation. […] [NdE] Orthographié poëte.
Théocrite, François Ier poète, le Chevalier de Mébé, l’abbé Prévost, Mademoiselle Aïssé, Madame de Krudner, Madame de Staal-Delaunay, Benjamin Constant, M.
Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple : Je reste vigneron et paysan dans l’âme, écrit-il encore plus tard.
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1888).]
Quoique M. l’Abbé Arnaud ne soit pas Poëte, on dit qu’il s’amuse quelquefois à faire des vers.
Ce Poëte n’étoit cependant pas sans talens ; mais il n’est que les talens perfectionnés par le goût, qui puissent garantir de l’oubli.
Il est fâcheux pour sa gloire, que la plus belle de toutes [les Moutons] soit à présent reconnue pour appartenir à Coutel, Poëte qui lui étoit antérieur, comme on peut le voir à son Article.
Son excellente Traduction de Juvenal, précédée d’un Discours sur les Satires de ce Poëte, Discours aussi bien pensé que bien écrit, lui donne plus de droit à une place distinguée dans la Littérature que les Productions médiocres n’en donnent aux petits Auteurs qui travaillent de leur propre fonds.
[Galerie des poètes vivants (1847).]
Nous ignorons fort souvent le nom de tel de nos Poëtes, dont les chansons, que nous savons par cœur, valent autant, & peut-être mieux que celles du Poëte Grec.
Ces divers Ouvrages offrent cependant des traits qui laissent entrevoir que ce Poëte auroit pu beaucoup mieux faire, s’il se fût moins livré à sa facilité.
GESSÉE ou JESSÉE, [Jean de la] Secrétaire du Duc d’Anjou, depuis Henri III, né à Mauvaisin, dans la Gascogne, en 1551, mort vers 1593, Poëte aussi médiocre que fécond.
Et un Auteur de son temps n'a-t-il pas eu raison de dire de ce Poëte : magis fami quàm famæ inserviebat ?
La versification en est douce, harmonieuse & facile, le style pur, débarrassé de ces fadeurs amoureuses qu'on prodigue si maladroitement & jusqu'à la satiété sur le Théatre de l'Opéra : la pompe & le merveilleux y sont amenés par le sujet même, & sans le secours de la Mythologie, mérite qui n'a pas été assez senti, mais qui n'en fait pas moins honneur au talent du Poëte.