Commençons par ses quatre tableaux de même grandeur, représentant les quatre états, le peuple, le clergé, la robe et l’épée.
Et c’est bien là l’impression particulière que nous éprouvions tout à l’heure sans pouvoir encore nous l’expliquer, quand il nous semblait que dans ce peuple de statues aux gestes fixes, dans ces figures au relief incertain il y avait quelque chose d’étrange et d’irréel. […] Tandis que les hommes armés qui vont le glaive haut d’un si bel élan représentent par exemple typique le départ pour la frontière, la figure volante qui plane au-dessus d’eux représente en le personnifiant l’appel aux armes, le cri de guerre, le chant héroïque qui entraîne tout un peuple au combat. […] Un personnage historique, une ville, un peuple sera figuré par ses armoiries, Louis XII sera représenté par son porc-épic, Anne de Bretagne par son hermine, François Ier par sa salamandre, Louis XIV par son soleil, Napoléon par son aigle, Venise par son lion ailé, l’Angleterre par son léopard. […] Suivant la légende, saint Romain de Rouen aurait enchaîné la gargouille qui désolait la Normandie ; saint Marcel de Paris avait mis en fuite un horrible serpent qui habitait dans un cimetière… Toutes ces victoires sur des monstres expriment des victoires sur l’idolâtrie… Ainsi une simple métaphore est devenue un récit vivant en passant par le cerveau créateur du peuple. » Le décorateur reviendra volontiers à ces symboles traditionnels et les rajeunira en leur donnant un sens nouveau.
Par contre, cette langue du peuple est demeurée supérieure dans la galéjade, le conte, les récits de Roumanille, la Sinso, etc. […] On signala l’arrivée des filles de Maillane ayant Mistral à leur tête, et ce fut un spectacle inoubliable, par un beau ciel d’Avril découpant les Arènes, lorsque, devant la foule assemblée au théâtre antique, Mistral se leva et prit la parole pour conjurer les filles du peuple de garder leur jolie robe Arlésienne, qui date d’ailieurs du 19e siècle. […] Il ne faut pas se le dissimuler, d’ailleurs, l’institution du Félibrige n’eut jamais rien de commun avec le peuple. […] Au fond, ce mouvement d’idées et de production est toujours resté complètement étranger au vrai peuple provençal.
Telle est la recrue fixe des réceptions royales ; c’est le trait distinctif de ce régime que les serviteurs y sont des hôtes, et que l’antichambre y peuple le salon.
La querelle des deux coquins découvre leurs impostures, et le maître, le valet, avec les trois héritiers futurs, sont envoyés aux galères, à la prison, au pilori, « où le peuple leur crèvera les yeux à coups d’œufs pourris, de poissons infects et de fruits gâtés153. » On n’a point écrit de comédie plus vengeresse, plus obstinément acharnée à faire souffrir le vice, à le démasquer, à l’insulter et à le supplicier.
On voit par ces trois définitions du ministre chinois, de Pythagore et de Leibniz, que, pour les trois peuples représentés par ces trois grands hommes, la musique est d’origine purement divine, et qu’il faut demander ses lois à l’instinct et non à la science.
Elle était ornée de petites figures à demi-relief ; et quoiqu’elle me fût mal payée, l’honneur que me fit cet ouvrage fut au-dessus du prix de sa façon. » VI Le dominicain Savonarola, ennemi des Médicis, et cherchant la faveur du peuple, le fit condamner et bannir de nouveau pour une rixe où il avait joué du poignard contre une bande de jeunes Florentins.
Par exemple, je récite de mémoire le début de Rolla : Regrettez-vous Io temps où le ciel sur la terre Marchait et respirait clans un peuple de dieux ?
Il nous est permis d’admettre que nos animaux domestiques ont été originairement choisis par des peuples sans aucune civilisation, parce qu’ils pouvaient leur être de quelque utilité immédiate, et qu’ils se reproduisaient volontiers en réclusion.
Il ne doit point faire écrire des phrases de ce calibre, facile à reconnaître, en parlant de la Reine Élisabeth : « Cette marquise de Rambouillet qui avait pour ruelle l’alcôve impériale, cette femme savante ayant pour canif le glaive et le globe pour serre-papier, régnant non sur des cuisines, mais sur un empire, dirigeant non un ménage, mais une société, et donnant des ordres non pas à Martine, mais à tout un peuple.
Si grandes qu’elles soient, ces merveilles, dans lesquelles la main de Dieu évidemment soutint la main des hommes pour les accomplir à travers tant de difficultés, tant d’obstacles, tant de malheurs, il en est, pour moi, de plus grandes, et ce sont les guerres séculaires qui vinrent, comme une succession de tempêtes, battre les murs de ce monastère consacré, et se heurter vainement contre l’autel élevé au porte-épée de Dieu, dressé du sein des flots comme un bloc aimanté pour attirer, des quatre points de l’horizon, les pèlerinages des rois et des peuples, — et pour attirer aussi les armées et les batailles auxquelles il a toujours résisté.
Tout cela est fait à la française ; mais aussi longtemps que nos auteurs dramatiques ne sauront pas peindre les mœurs des personnages qu’ils mettent sur la scène, ni l’esprit des peuples et des siècles dont ils empruntent leurs sujets, je regarderai leurs pièces comme des ouvrages faits pour amuser ou épouvanter des enfants ; mais jamais je ne les croirai dignes de servir d’instruction et de leçon aux souverains et aux nations ; c’est pourtant là le véritable but de la tragédie. » Il nous est impossible aujourd’hui, — à moi du moins, — de nous former une idée nette de ces pièces, surtout des tragédies d’alors, ni d’y saisir quelque différence à la lecture ; elles me semblent à peu près toutes pareillement insipides et d’un ennui uniforme.
Telle est notre situation, que ce qui exposerait d’autres peuples nous rassure : nous attendons comme une garantie ce qu’ils ambitionneraient comme une conquête ; l’esprit de conservation sollicite chez nous ce que réclame ailleurs l’esprit de nouveauté.
Le bonheur de la mangeaille chez les Anglais, a quelque chose de matériellement dégoûtant, qu’on ne trouve chez aucun autre peuple civilisé.
C’est que le poète avait entrevu les horizons où, vibrante de foi, d’enthousiasme et de virilité, s’achemine la jeunesse actuelle… C’est que son souffle puissant et créateur avait déjà mis l’étincelle de vie au front de la Cité future… Et voilà justement où Hugo m’apparaît sublimement grand : c’est que tout en s’élevant à des sommets inaccessibles dans la sphère de l’Infini, il fut celui qui, s’attelant au char du Progrès, fit faire aux peuples un pas gigantesque dans la voie de l’émancipation.
Sans la France, , sans la voix de la France, ce clairon du matin qui éveille les peuples, sans la langue française et sans madame de Staël, qui la parlait si bien, Gœthe n’aurait fait que son bruit allemand, — un glouglou dans une bouteille d’encre !
Mais on ne s’étonnera pas que cette approximation suffise au sens commun, si l’on songe à la facilité avec laquelle les enfants et les peuples primitifs acceptent l’idée d’une nature inconstante, où le caprice joue un rôle non moins important que la nécessité.
À un Dieu qui tranchait sans doute sur tous les autres par sa justice en même temps que par sa puissance, mais dont la puissance s’exerçait en faveur de son peuple et dont la justice concernait avant tout ses sujets, succéda un Dieu d’amour, et qui aimait l’humanité entière.
Tous les peuples latins sont frères et il me serait doux de voir la France extirpant le dernier vestige de… dans le pays en question. […] La ressemblance est frappante depuis la condition épouvantable du peuple, jusqu’à l’aveuglement stupide des grands.
Nous nous révélons dans nos manières, que l’on connaît à nos paroles encore bien plus qu’à nos gestes ; une race ou un peuple se trahissent dans le caractère de la langue qu’ils parlent ; et une époque, enfin, se peint dans le choix de ses mots et dans le tour de ses phrases. […] Et quand le traité d’Aix-la-Chapelle, après quelques mois de campagne, couronnait l’œuvre des Pyrénées et de Westphalie, s’il n’y avait pas de cour plus brillante que celle de Louis XIV, il n’y avait pas non plus de prince mieux obéi de ses peuples, plus admiré, plus redouté ni plus envié de ses rivaux que ce souverain de vingt-neuf ans ! […] 3º L’Influence immédiate de l’Académie. — Elle a substitué d’abord l’autorité d’un centre littéraire à la dispersion des coteries ; — et ainsi les efforts individuels ont commencé par elle et en elle de converger vers un but commun. — Inconvénients et avantages de la centralisation littéraire. — L’institution de l’Académie a enfoncé dans les esprits cette idée que la gloire des lettres fait partie intégrante et nécessaire de la grandeur d’un peuple [Cf.
Les gens du peuple, les cerveaux dociles, les anciens militaires, les artisans, les sujets habitués à l’obéissance passive sont, selon MM.
C’est l’âme d’un peuple incomplet ; il meurt dans notre civilisation active, les yeux toujours sur son rêve. […] peuple de gobeurs que nous sommes !
En d’autres termes il peuple instinctivement de forces cachées le règne qu’il étudie ; il croit que la conscience est traversée, est dirigée par des courants moraux ; les voies où l’engage son caractère, il croit y être poussé par d’invisibles puissances, extérieures sinon à lui-même, du moins à sa nature, émanant de sa volonté. […] J’avais suivi dans son existence une marche inverse de celle des peuples qui ne se servent de l’écriture phonétique qu’après avoir considéré les caractères comme une suite de symboles : moi qui pendant tant d’années n’avais cherché la vie et la pensée réelles des gens que dans l’énoncé direct qu’ils m’en fournissaient volontairement, par leur faute j’en étais arrivé à ne plus attacher au contraire d’importance qu’aux témoignages qui ne sont pas une expression rationnelle et analytique de la vérité ; les paroles elles-mêmes ne me renseignaient qu’à la condition d’être interprétées à la façon d’un afflux de sang à la figure d’une personne qui se trouble, à la façon encore d’un silence subit.
Ici, j’ai les saluts d’un peuple qui m’adore Et les soins de valets dont tout l’habit se dore, Mais mon cœur est resté là-bas parmi les fleurs ! […] Ce vote plural qui semble au premier abord un peu chinois comme raffinement, l’est aussi littéralement, chinois comme sagesse, puisque décidément les Chinois sont le plus sage de tous les peuples.
Ici arrive l’historien : il prend un peuple à un moment donné.
Quelque constitution qu’il choisisse, un peuple est toujours à demi malheureux ; quelque génie qu’il ait, un écrivain est toujours à demi impuissant.