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1918. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Toute cette partie du poème de M. de Lamartine, depuis l’entrée de Laurence dans la vallée, est véritablement une grande idylle, à prendre le sens exact du mot. […] C’est à cette partie de sa vie que se rapportent les admirables enseignements, si appropriés à l’esprit de son troupeau, la parabole du Nil, des Deux Frères, la leçon d’astronomie aux enfants du village, terminée par le dialogue de l’Aigle et du Soleil. […] On sent dans ce magnifique sonnet ce qu’il en coûte à la noble muse druidique des bois, à la muse des contemplations et des superstitions solitaires, pour saluer ainsi ce qui ravage déjà son empire et la doit en partie détrôner ; c’est presque une abdication auguste : je m’en attendris comme quand Moïse a sacré Josué et salué le nouvel élu du Tout-Puissant, comme quand Énée, par ordre du Destin, s’arrache à la Didon aimée, pour fonder la Ville inconnue.

1919. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

La partie la plus riche et la plus originale des manuscrits porte sur les poèmes inachevés : Suzanne, Hermès, l’Amérique. […] Il n’en distingue pas même le nom de celui de la superstition pure, et ce qui se rapporte à cette partie du poème, dans ses papiers, est volontiers marqué en marge du mot flétrissant ([Greek : deisidaimonia] ). […] Ainsi, dans le chaos des poëtes chaque germe, chaque élément est seul et n’obéit qu’à son poids ; mais quand tout cela est arrangé, chacun est un tout à part, et en même temps une partie du grand tout.

1920. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Une partie va s’avilir dans la servitude de cour ; l’autre se mélange à la canaille plumière qui change en encre le sang des sujets du roi ; l’autre périt étouffée par de viles robes, ignobles atomes de la poussière de cabinet qu’une charge tire de la crasse » ; et tout cela, parvenus d’ancienne ou de nouvelle race, fait une bande qui est la cour. — « La cour ! […] « Subdélégués, officiers d’élections, directeurs, receveurs et contrôleurs des vingtièmes, commissaires et collecteurs des tailles, officiers des gabelles, voituriers-buralistes, huissiers, piqueurs des corvées, commis aux aides, au contrôle, aux droits réservés, tous ces hommes de l’impôt, chacun selon son caractère, assujettissent à leur petite autorité et enveloppent de leur science fiscale des contribuables ignorants et inhabiles à reconnaître si on les trompe128. » Une centralisation grossière, sans contrôle, sans publicité, sans uniformité, installe sur tout le territoire une armée de petits pachas qui décident comme juges les contestations qu’ils ont comme parties, règnent par délégation, et, pour autoriser leurs grappillages ou leurs insolences, ont toujours à la bouche le nom du roi, qui est obligé de les laisser faire. — En effet, par sa complication, son irrégularité et sa grandeur, la machine échappe à ses prises. Un Frédéric II levé à quatre heures du matin, un Napoléon qui dicte une partie de la nuit dans son bain et travaille dix-huit heures par jour, y suffiraient à peine.

1921. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Je passais une partie des jours à côté de lui, à la cuisine, à écouter les vieilles légendes de la famille, qu’il se plaisait lui-même à me raconter. […] À midi, quand j’eus accompli ce funèbre devoir, et déposé avec le cercueil, la meilleure partie de ma vie dans le caveau de la chapelle de famille, entre l’église rustique et le jardin du château de Saint-Point, je rentrai dans cette maison vide pendant l’hiver, et mille fois plus vide depuis que celle qui l’animait de son sourire dormait les premiers jours de son éternel sommeil. […] Les gardes nationales, les fédérés, les sociétés populaires, les enfants, les femmes, toute cette partie des populations qui vit des émotions de la rue et qui court à tous les spectacles publics, volaient à la rencontre des Marseillais.

1922. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

Machiavel (3e partie) I Nous supposons donc que Machiavel, mort, hélas ! […] Telle ou telle partie de l’Italie peut être monarchique comme la Savoie et Turin ; telle, aristocratique comme Venise ; telle, démocratique comme Gênes ; telle, helvétique comme Milan ; telle, ecclésiastique comme Rome ; telle, constitutionnelle et féodale comme la Sicile ; telle, muratiste ou bourbonienne comme Naples ; telle, ducale ou républicaine comme Florence. […] L’Italie, fût-elle toute construite de monarchies et de papautés dans ses parties, est républicaine dans son ensemble ; une république de rois, de pontifes, de nations, voilà la nature, voilà l’histoire, voilà la forme de la Péninsule.

1923. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) I Je veux défendre la société, chose sacrée et nécessaire quoique imparfaite, contre un ami, chose délicate, qui laisse emporter son génie aux fautes de Platon dans le style de Platon, et qui, en accusant la société, résumé de l’homme, fait de l’homme imaginaire l’antagoniste et la victime de la société. […] Il disait un jour (on m’a rapporté son mot) : « J’ai un avantage sur Lamartine : c’est que je le comprends tout entier, et qu’il ne comprend pas la partie dramatique de mon talent. » C’était juste et c’était vrai. […] Un jour, la jeune fille laisse par inadvertance ses chèvres et ses chevreaux s’échapper pour aller marauder un brin d’herbe dans la partie du domaine qu’ils avaient l’habitude de paître.

1924. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

C’est donc à l’étude des grands écrivains de l’antiquité et de nos jours, que seront consacrées en partie nos Matinées littéraires. […] Nous chercherons ensuite si cette fable est bien conduite, et si toutes les parties qui la composent se lient entre elles avec vraisemblance ; puis nous verrons si les caractères sont bien pris dans la nature, si les sentiments sont en rapport avec les caractères, et si le style est en harmonie avec les sentiments. […] Eh bien, l’attention de l’auditoire était si muette et si immobile, que ce professeur sans voix parvenait, grâce à la netteté, à la précision, à la pureté de sa diction, à se faire entendre parfaitement jusque dans les parties les plus éloignées de la salle.

1925. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

En effet, la partie des littératures anciennes qui a ce caractère, et qui est ou particulière à certaines époques, ou exclusivement locale, nous est dérobée par tant d’obscurités historiques ou de philologie, que, loin d’y être attirés par l’imagination, c’est ordinairement la pâture de l’érudition la plus froide et la plus patiente. […] Chaque poëte se jeta sur une partie de ce noble héritage, et s’affubla de quelque dépouille de Rome ou d’Athènes. […] « L’illustre Ronsard, dit Pasquier dans ses Recherches, a porté la poésie française à sa perfection, ou jamais elle n’y parviendra. » Montaigne d’un sens si juste, ne le trouve guère éloigné de la perfection ancienne, « aux parties en quoy il excelle87. » Exemple éclatant de l’illusion où sont toujours les contemporains, fût-ce des esprits excellents sur le mérite d’un auteur.

1926. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Comme historien, à quelle partie de la science historique n’a-t-il pas touché, guerre, administration, gouvernement, sous toutes les formes de société appliquées chez les anciens, depuis le, pouvoir absolu de l’Orient jusqu’à l’extrême démocratie ? […] Toujours sobre, attaché à son objet, châtié et contenu, même à l’époque où cette ivresse emportait les meilleurs esprits préservé par son caractère, par son rôle, par la sévérité de sa matière, des écarts de l’enthousiasme littéraire, il n’avait reproduit de l’antiquité que la simplicité de sa méthode ; du reste, ainsi que je l’ai remarqué, trop théologien pour ne pas négliger la plus grande partie des trésors de la sagesse profane. […] Comme Sénèque, comme Tacite, qui, à cet égard, fait plus illusion, à cause de sa gravité constante et de son accent pathétique, Montaigne poursuit les idées pour elles-mêmes, non comme prémisses d’un raisonnement ou parties d’une vérité.

1927. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Il fut le centre religieux de toute la partie de la péninsule qui s’avance vers le Nord. […] De là vient en partie mon inaptitude à laisser ma pensée se gouverner par la rime, inaptitude que j’ai depuis bien vivement regrettée ; car souvent le mouvement et le rythme me viennent en vers, mais une invincible association d’idées me fait écarter l’assonance, que l’on m’avait habitué à regarder comme un défaut et pour laquelle mes maîtres m’inspiraient une sorte de crainte. […] Je me souviendrai toujours du bon fou Brian qui s’imaginait être prêtre, passait une partie du jour à l’église, imitant les cérémonies de la messe.

1928. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Émile Augier a fait de meilleures pièces que Maître Guérin, il n’a jamais montré plus de force comique et d’observation savante que dans quelques parties de cette comédie d’une conception défectueuse. […] Il lui signifie qu’il épouse mademoiselle Francine Desroncerets, et qu’il a racheté le château de Valtaneuse, en contractant des engagements dont il devra remplir une partie. […] Mais, la jeune femme n’ayant pour lui qu’un goût modéré, ses chances sont nulles et absurdes ; il joue une partie perdue d’avance, avec des cartes dont on voit le dessous pipé.

1929. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

mon jeune ami, vous jouez là une partie d’échecs trop forte pour vous ! […] Il vous émeut sans vous effrayer, comme une de ces parties de beaux joueurs où les sourires et les propos de la courtoisie mondaine dissimulent l’importance de la somme engagée. […] L’art de couper trois mille livres de revenu en trois cent soixante-cinq parties égales pratiqué avec tant de résignation et de minutie !

1930. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Rappelons-nous encore à ce propos les paroles de Pascal : « Les parties du monde ont un tel enchaînement l’une avec l’autre que je crois impossible de connaître l’une sans l’autre et sans le tout. » Il précise plus loin sa pensée : « La flamme ne subsiste point sans l’air : donc, pour connaître l’une il faut connaître l’autre. » La théorie moderne de l’unité des forces physiques, ou, dans l’ordre des sciences naturelles, les progrès de l’anatomie et de la physiologie comparées sont de belles « illustrations » de cette liaison, de cette connexité, de cette solidarité et de cette « relativité » de nos connaissances. […] Ce n’est pas non plus en nous, ni seulement pour nos sens ou relativement à la constitution de notre mentalité que, de tant de parties de salpêtre rapprochées, secundum artem, de tant de parties de charbon, il se forme un mélange détonant.

1931. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Dussent les murailles parler encore2, il faut pourtant que je dise aussi ma pensée sur les Chansons des rues et des bois, antérieures de plusieurs années à cette seconde partie de La Légende des Siècles. […] Le moment était venu de jouer sa dernière carte pour Hugo et de gagner la partie. […] Il s’est dit un matin, l’aimable homme : « Quel coup de partie, si, sans que nous y touchions, elle pouvait nous débarrasser d’elle ! 

1932. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Cette méthode les a menés à des conclusions curieuses, en partie vraies, en partie fausses et contradictoires au propre témoignage de la conscience. […] Tout changement a une cause ; le tout est plus grand que la partie ; ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît, etc. ; etc. ; etc. ; à quelque opération de l’esprit, synthèse ou analyse, qu’on attribue ces jugements nécessaires et universels, toujours est-il qu’on ne peut voir dans cette liaison toute logique entre deux termes un simple fait d’expérience tournée en habitude.

1933. (1925) Portraits et souvenirs

Les vers de Gérard de Nerval ne constituent pas, il faut le reconnaître, la partie la plus importante et la plus originale de son œuvre. […] Toute une partie de son œuvre, et non la moins précieuse, nous conte ses promenades et ses voyages. […] Quel ouvrage de littérature, et surtout de poésie, n’est point, en quelque partie, autobiographique ? […] Ne lui devons-nous pas toute la partie la plus récente de l’œuvre de M.  […] Il s’agit là d’une partie du plus large Recueil de rapports sur les progrès des lettres et des sciences en France.

1934. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Si donc nous admettons le corps et l’âme (sans chercher à les définir), et leur complexité en un tout naturel, avec une parfaite et nécessaire communication entre les parties, il résulte de cette complexité et de cette intime communication que le corps doit avoir son influence jusque dans les ouvrages de l’esprit. […] Les provinces de France sont ainsi, en quelque manière, les membres et les organes par lesquels ce grand corps atteint toutes les parties de l’horizon et saisit les objets et les formes qu’il veut s’assimiler. […] la belle partie pour l’Église ! […] Peut-être même qu’à prendre pour flambeau cette définition du docteur Halley, « l’homme est la partie musculaire de l’humanité, la femme en est la partie nerveuse », il y aurait lieu, qui sait ? […] Le peintre, nous restons en dehors de son œuvre ; mais celle du musicien se mêle à nous, et, en l’écoutant, nous y prenons part, nous y faisons intérieurement notre partie, et chaque auditeur, sur la même musique, brode un poème différent.

1935. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Mais Chapelain faisait alors partie de l’ambassade de M. de Noailles à Rome. […] Le secours que Boileau reçut de la partie saine du public fut très puissant. […] Mais cette condition, loin de borner le vrai, n’en fait-elle pas elle-même partie ? […] Les entretiens roulaient sur toutes les parties de l’art. […] J’en admire avec tout le monde les belles parties.

1936. (1933) De mon temps…

Paul Hervieu mettait à tout ce qu’il faisait une perfection subtilement surveillée, aussi avait-il adopté pour cette partie de campagne la tenue exacte qu’il fallait. […] La société lui semblait un cloaque où grouillaient toutes les bassesses et toutes les turpitudes et l’humanité lui paraissait composée en majeure partie de forbans et de maniaques. […] A cette époque, il avait déjà publié une grande partie de son œuvre historique et rassemblé les innombrables pièces de ses collections napoléoniennes. […] Une partie de l’histoire du Symbolisme est liée à cet antique immeuble d’où sortirent les premiers volumes qui portèrent sur leur couverture jaune l’empreinte du caducée. […] Il y avait en Goncourt des égoïsmes de vieux garçon et des vanités de vieil homme de lettres, mais il était assez facile de le détourner de ces parties les moins attrayantes de lui-même en éveillant en lui le collectionneur avisé et l’amateur passionné.

1937. (1925) Dissociations

Mais précisément parce qu’elle est vaste et diverse en ses parties, on ne voit pas bien ce qui pourrait la gâter. […] La partie récente du boulevard Raspail n’est tolérable que par ses longues palissades couvertes d’affiches illustrées. […] Les boulevards, en leur partie la plus brillante, étaient petitement éclairés et surtout par les boutiques, où l’on veillait tard. […] Pourtant il faut bien reconnaître qu’elles ont plus de vanité encore que de fierté et que leur force est en partie faite de feintise. […] C’est que je crois bien qu’il n’y a qu’un seul homme capable de surveiller la construction d’une usine, c’est l’usinier qui a intérêt à ce que de toutes ses parties résulte un fonctionnement harmonieux.

1938. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

M. de Vigny eut de ce côté de grandes ambitions ; il ne les réalisa qu’en partie. […] Il nous donnait par là tout loisir de l’observer, et souvent un peu plus qu’on ne l’aurait désiré ; j’ai retenu plus d’un trait qui achèverait de le peindre, en amenant sur les lèvres le sourire ; mais un sentiment supérieur l’emporte sur cette vérité de détail qui ne s’adresse qu’à des défauts ou des faiblesses désormais évanouies, et, puisque nous avons été reportés par ce dernier recueil aux sommets mêmes de son esprit, aux meilleures et aux plus durables parties de son talent, je m’en tiendrai, en finissant, à la réflexion la plus naturelle qui s’offre à son sujet et qui devient aussi la plus juste et la plus digne des conclusions. […] Cet article, qui ne fait point partie de la série des Lundis, a paru d’abord dans la Revue des Deux Mondes, à la date du 15 avril 1834 : c’est un portrait proprement dit, comme j’en composais autrefois. […] La lettre est longue ; j’en citerai quelques parties « Monsieur, vous trouverez sans doute bien extraordinaire que quelqu’un qui n’est nullement connu de vous, vous prie de lui rendre un service ; mais, si je vous suis inconnu, vous ne me l’êtes point.

1939. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Elle a sa place dans la seconde partie des Confessions, dans ce dixième livre où il raconte son installation et sa vie à Montmorency après sa sortie de l’Ermitage ; elle n’y est qu’à moitié travestie et défigurée ; le passage où il est question d’elle et de son mari est des plus piquants d’ailleurs, et l’on sent que Rousseau s’y égayé plus vivement qu’il ne le ferait s’il croyait avoir affaire à une ennemie masquée. […] » Voilà une lettre excellente de tout point, qui serait des meilleures et des plus remarquées dans la dernière partie de la Nouvelle Hèloïse ; voilà la morale du bon sens, de l’honnêteté sans subtilité et sans mysticisme. […] La première partie nous rend fidèlement la disposition où Rousseau était alors. […] À partir de ce voyage de Jean-Jacques en Angleterre et depuis son retour en France, la Correspondance que Mme de Verdelin essaye de soutenir décline et perd en intérêt : la confiance entière n’existe plus ; cette aimable et douce amie est enveloppée par lui dans le sombre voile qui lui dérobe une partie du présent et presque tout le passé.

1940. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

La musique de Mozart (2e partie) I Le malheur du musicien, c’est de ne pouvoir parler sa langue seul ; il lui faut emprunter, pour se faire entendre (au théâtre surtout et dans les temples) une foule d’instruments et de voix, les unes pour le chant, les autres pour l’accompagnement. […] Il refoula dans son cœur la flamme qui le tourmentait depuis un an, et reporta la partie indécise de son affection sur Constance Weber, la plus jeune des sœurs d’Aloïse. […] Le lendemain, à sept heures du soir, un peu avant le lever du rideau, les copistes n’avaient pas encore fini de transcrire les parties d’orchestre. […] Il disparaît ainsi sous la terre, qui s’entrouvre pour l’engloutir. » Le génie de Mozart, on peut le comprendre maintenant, réunit les dons les plus rares, et c’est l’alliance même de facultés si diverses qui prépare merveilleusement l’auteur de Don Juan à opérer une conciliation féconde entre toutes les parties de l’art.

1941. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

« Quand j’étais alors en partie un autre homme de l’homme que je suis aujourd’hui ; « De ces vers dans lesquels je pleure ou je médite tour à tour parmi les vaines espérances et les vains regrets, j’espère qu’on m’accordera, sinon mon pardon, du moins pitié. […] Une partie de l’Italie s’émut à sa voix et crut renaître à ses beaux siècles ; les Visconti de Milan, l’empereur, le roi de Hongrie, lui envoyèrent des ambassadeurs pour le reconnaître et l’encourager dans ses entreprises. […] « Le nouveau tribun, dit-il, que je regarde comme votre troisième libérateur, réunit en lui seul la gloire des deux autres, ayant fait mourir une partie de vos tyrans et mis en fuite le reste… « Homme courageux, continue Pétrarque, qui portez tout le fardeau de la république, que l’image de l’ancien Brutus vous soit toujours présente ! […] La pensée me souleva dans cette partie du ciel où vit celle que je cherche et que je ne retrouve plus sur la terre.

1942. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) I Les grands hommes sont comme les grands monuments ; on ne les voit pas d’un coup d’œil, on ne les juge pas d’un seul mot. […] Il ne créait plus, — je n’appelle pas création cette seconde et éternelle partie de Faust, — mais il revenait sur lui-même, il revoyait ses écrits, préparait ses Œuvres complètes, et, dans son retour réfléchi sur son passé qui ne l’empêchait pas d’être attentif à tout ce qui se faisait de remarquable autour de lui et dans les contrées voisines, il épanchait en confidences journalières les trésors de son expérience et de sa sagesse. […] Le jour suivant, mon maître fit part à la cour de ses observations, et une dame dit à l’oreille de sa voisine : “Goethe extravague” ; mais le duc et les autres messieurs ont cru Goethe, et on apprit bientôt qu’il avait vu juste, car quelques semaines plus tard arriva la nouvelle que, cette même nuit, une partie de Messine avait été détruite par un tremblement de terre. » * * * Lundi, 17 novembre 1823. […] « Il est remarquable que la partie la plus intéressante, la plus détaillée des Mémoires écrits sur eux-mêmes par les personnages célèbres, soit toujours la première.

1943. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Elle croit que toutes les compositions des grands maîtres sont traduisibles, que telle combinaison de sons correspond naturellement à telle image ou à telle idée, et, chose curieuse, en application de cette théorie, Liszt dans ses concerts inaugure l’usage de distribuer aux auditeurs des programmes où les différentes parties d’une symphonie ou d’un concerto sont, comme il disait, « expliquées en langue vulgaire ». […] Il n’a guère montré son originalité, vrai siècle de commerce et d’industrie, que dans des ponts, des gares, des viaducs, des palais d’Exposition, constructions souvent énormes où le fer et le verre remplacent en partie les antiques matériaux et inaugurent peut-être un art nouveau, capable d’une hardiesse et d’une puissance plus grandes. […] L’architecture ainsi a peut-être aidé parfois les littérateurs à concevoir leur œuvre comme un ensemble touffu, complexe et ordonné quand même, dont les différentes parties s’agencent en vue d’un effet harmonieux. […] Au début du xive  siècle, la littérature, représentée surtout par la seconde partie du Roman de la Rose, est hardie, sensuelle, en pleine révolte contre l’Eglise, contre la morale chrétienne, contre la chasteté.

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