Sans doute il ne faut pas attendre que la comparaison jaillisse pour ainsi dire toute droite et dans sa forme parfaite, comme Minerve est sortie du cerveau de Jupiter.
il était trop parfait, et quand on est arrivé à ce degré extrême de désintéressement, la terre ne vous retient plus assez ; on est trop prêt, au moindre signe, à la quitter.
Cet ouvrage écrit en français est d’un style pur et d’une limpidité parfaite.
Quand nous aurons, sur un sujet chrétien, un ouvrage aussi parfait dans son genre que les ouvrages d’Homère, nous pourrons nous décider en faveur du merveilleux de la fable, ou du merveilleux de notre religion ; jusque alors il sera permis de douter de la vérité de ce précepte de Boileau : De la foi d’un chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles.
Si chacun peut en dire autant de soi, cela ira bien pour tous. » Vous voyez comment il faudrait très légèrement transformer la phrase pour qu’un de ces grands individus, que Taine traite de fous furieux, la reprît : « Nous ne pouvons pas tous servir l’humanité de la même façon… Marc-Aurèle, Spinoza, Gœthe, c’est très bien… accepter les lois de la nature, c’est parfait… Mais contrarier la nature, l’exalter, c’est un magnifique dressage… » Les grands hommes que je viens de citer sont des forces conservatrices ; elles s’efforcent de maintenir ; elles pourraient enrayer le mouvement vers l’inconnu, qui est la vie même.
Nous mettons la piété dans la décence, dans la correction, dans la régularité permanente et parfaite. […] Donne-moi l’empire sur mes penchants, et une parfaite haine du péché, et un amour de toi au-dessus de tous les désirs de ce monde. […] Et tous les habitants de la cité les appelaient les saints, les rachetés du Seigneur. — Et s’approchant de la cité, ils en eurent une vue encore plus parfaite. […] Là, disaient-ils, est le mont Sion, la Jérusalem céleste et l’innombrable assemblée des anges et des esprits des hommes justes devenus parfaits. […] L’idée du Dieu parfait, juge rigide. 2.
… Quelle vive et gracieuse introduction des plus parfaites pensées ! […] Il faut qu’il reste d’elle (la femme alors morte du narrateur) en ta mémoire une image aussi parfaite que possible. […] L’élaboration de cette vérité remonte à si loin dans son esprit qu’il existe entre elle et lui, au moment où il l’énonce, une extériorité réciproque, une indépendance parfaite. […] C’est un aveu si sévère qu’il accuse et laisse blessé… Vers si parfaits, si mesurés, que d’abord on hésite à leur donner tout leur sens ; un espoir veille quelques instants, un doute sur leur profondeur. […] Voici Ingres : « Le dessin d’Ingres est fait de quelques lignes parfaites.
Mais, son livre fait, et parfait, soudainement ce fut bel et bien fini. […] Elle est charmante, elle est aimable et parfaite. […] Claudel pour un écrivain parfait, de prendre le langage de M. […] Et le moraliste n’a rien à faire avec le poète Rustique, trop parfait, ni avec les apaches de M. […] On tirerait de son œuvre tout un manuel du parfait conservateur.
» Vaugelas avait fort bien remarqué que, dès qu’on adressait à quelqu’un une semblable question, il hésitait à l’instant, se creusait la tête, entrait en doute de son propre sentiment, raisonnait et ne répondait plus avec cette parfaite aisance et naïveté qui est la grâce en même temps que l’âme de l’usage. […] « La netteté, on l’a dit depuis, est le vernis des maîtres. » Aristote donnait, entre autres éloges, cette louange à Homère ; il lui reconnaît une qualité entre mille autres, qu’il définit très-bien par le mot ένάργεια, lequel signifie une peinture toute distincte, toute pleine d’évidence, de lumière et de clarté : blancheur, éclat parfait, comme venant άργός, d’où argentum. — Il y a quelque chose de cela dans la parfaite netteté pour la prose.
Quand je m’interroge sur les articles les plus importants et le plus définitivement acquis de mon symbole scientifique, je mets au premier rang mes idées sur la constitution et le mode de gouvernement de l’univers, sur l’essence de la vie, son développement et sa nature phénoménale, sur le fond substantiel de toute chose et son éternelle délimitation dans des formes passagères, sur l’apparition de l’humanité, les faits primitifs de son histoire, les lois de sa marche, son but et sa fin ; sur le sens et la valeur des choses esthétiques et morales, sur le droit de tous les êtres à la lumière et au parfait, sur l’éternelle beauté de la nature humaine s’épanouissant à tous les points de l’espace et de la durée en poèmes immortels (religions, art, temples, mythes, vertus, science, philosophie, etc.), enfin sur la part de divin qui est en toute chose, qui fait le droit à être, et qui convenablement mise en jour constitue la beauté. […] Haase, dans le Journal d’Iéna, critique vivement l’emploi d’une acception aussi vaste (Neue jenaische Literatur-Zeitung, 1845, nos 35-37) L’école de Heyne et de Wolf entendait par philologie la connaissance approfondie du monde antique (grec et romain) sous toutes ses faces, en tant qu’elle est nécessaire à la parfaite intelligence de ces deux littératures. […] Il consacre la troisième partie de l’Opus majus à l’utilité de l’étude des langues anciennes (grec, arabe, hébreu) et porte en ce sujet délicat la plus parfaite justesse de vues.
s’emmêleront, infiniment affinées, toutes les anciennes formes de l’expression artistique ; il a compris, et il a osé ; il nous a montré la définition et l’exemple de l’Art totalbp, parfait, vers lequel, isolément et obscurément, nous marchons, de si loin ; son œuvre est un signal pour les générations futures, — pour des époques si distantes, que Wagner est, plutôt que le Précurseur à l’Art de l’avenir, son Prophète. […] Et maintenant, quand je classe et compare mes souvenirs, celui qui me semble le plus complet, le plus parfait, le plus inoubliable, c’est celui de ce voyage à Schwerin. […] Donc, ce sera le théâtre avec ses musiciens, ses acteurs, ses décors, et toutes les scéneries. — Mais, aussi, ce sera le spécial théâtre, très différent aux vulgaires et brutales salles de spectacle modernes, le théâtre que le Maître, bienfaisamment, nous a cherché et nous a trouvé, aussi libre des conventions, aussi idéalisé, aussi suggestif, et aussi parfait que possible, Bayreuth, le théâtre de bois et de briques, précédant que nous ayons gagné le théâtre spirituel du Livre, — la Jérusalem Terrestre, précurseur de l’autre.
Mais, comme dit Gavarni : on n’est pas parfait. […] … Le joli causeur à la malice amusante que ce Banville, et tout ce qu’il raconte sur le théâtre qu’on ne lit pas, avec des aperçus si philosophiquement blagueurs, et les portraits si bien mordus à l’eau-forte qu’il enlève des comédiens et des comédiennes, et le délicieux comique et le parfait acteur qu’il est pour jouer ce monde des planches, et l’art unique qu’il a, avec son ironie flûtée et poignardante, d’exposer les dessous infâmes ou ironiques des choses des coulisses… Et les paradoxes charmants, énormes, stupéfiants, les paradoxes de lettré, où au fond de l’exagération hyperbolique, existe toujours un grain infinitésimal de vérité ou de bon sens, et qui sortent de sa bouche à tout moment. […] Un farniente sans remords, une flâne majestueuse et déridée, un lundi du pinceau, des rires, de l’esprit abracadabrant, des blagues énormes et pouffantes, et des enfantillages, et des coups de pied au cul, et la gaminerie et la clownerie parisiennes dansant autour des couleurs et des tubes enchantés tenant le soleil et la chair ; enfin, des heures molles, inertes, avachies, et le Temps s’endormant sur le divan, où ces joyeux pitres le bercent avec de la farce, des pantomimes drolatiques, des ironies, des riens, et le complet oubli et la parfaite insouciance du proverbe anglais : Time is money .
Tandis que la patience, le don de voir et de composer suffisent pour animer d’une vie parfaite un gentilhomme ou un bourgeois, il est besoin ici d’autre chose, et c’est de la foi, ou tout au moins de l’intelligence de la foi. […] Mais l’expression avait partout une parenté émouvante, et c’était la jeunesse, une joie enfantine, facile et pleine, qui déborde comme les fontaines en attendant qu’on y puise, et c’était une limpidité de regard qui disait la parfaite virginité des âmes. […] À un moment, ils sont parfaits, de la perfection relative que chaque esprit peut leur donner.
L’automate le plus parfait possède en réalité moins de vie qu’une statue de marbre ; aux yeux de la foule il est animé. […] En même temps, il sait maîtriser les images pour les approprier à son but et leur faire recevoir et exprimer le vrai absolu d’une manière parfaite. […] Chacune de ses créations est plus ou moins parfaite, selon qu’elle possède une plus ou moins grande somme de substance, de forme et de vie. […] La poésie ne se montre à l’état parfait qu’à certains endroits d’une œuvre où l’image et le rythme sont incorporés indissolublement l’un à l’autre. […] Mais toute poésie, le genre comique comme les autres, suppose une langue plus ou moins parfaite.
L’attention est au service et sous la dépendance du besoin ; toujours liée au sens le plus parfait ; tactile, visuelle, auditive, olfactive, suivant l’espèce. […] Stricker, dans son livre sur la parole et la musique, en a décrit, d’après sa propre expérience, un type parfait : ce sont les moteurs par excellence. […] Ils ne mettent en jeu dans l’organisme que les éléments nécessaires à leur exécution, et leur adaptation est parfaite. […] « Bien des martyrs ont souffert la torture avec une parfaite sérénité, qu’ils n’avaient, de leur propre aveu, aucune difficulté à maintenir. […] C’est l’expression de la parfaite unité dans l’intuition.
Une définition parfaite ne s’applique qu’à une réalité faite . […] Pour que l’individualité fût parfaite, il faudrait qu’aucune partie détachée de l’organisme ne pût vivre séparément. […] Aussi les savants qui ont cru à l’universalité et à la parfaite objectivité des explications mécaniques ont-ils fait, consciemment ou inconsciemment, une hypothèse de ce genre. […] N’y remarque-t-on pas une admirable division du travail, une merveilleuse solidarité entre les parties, l’ordre parfait dans la complication infinie ? […] Mais cette harmonie est loin d’être aussi parfaite qu’on l’a dit.
Elle n’est plus seule avec elle-même, elle ne forme plus un monde parfait, circulaire et exact comme l’horizon. […] Un monde obscur s’est maintenant creusé dans un intérieur, au lieu de cet objet lumineux qui ne formait qu’une sphère parfaite. […] Comme las de son pur spectacle Dieu lui-même a rompu l’obstacle De sa parfaite éternité. […] Dans Palme trouve conscience de lui le monde construit par le poète, œuvre de sa technique propre, ou plutôt équilibre parfait entre la vie et la technique. […] Cette poésie pure, cette pointe de diamant de la langue, cette capacité d’une centaine de vers parfaits, en lesquels un parler de dix siècles donne sa fleur absolue, Valéry, après Mallarmé, après Baudelaire, en témoigne.
De Maistre les a entendues, les a retenues et les a transcrites en un langage d’une parfaite clarté. […] Après avoir paru légèrement satirique, le portrait de Chateaubriand par Sainte-Beuve a fini par atteindre à son tour la ressemblance parfaite. […] Sa méthode était parfaite, il n’admettait d’abord que les faits bien contrôlés, réservant pour plus tard les considérations générales. […] Elle avait selon eux tout disposé avec tant d’adresse que nous devons en elle toujours trouver tout parfait. […] Riehet), une opération intellectuelle d’autant plus parfaite que l’intelligence est plus développée.
Mais cette parfaite identité ne se montre pour ainsi dire qu’au plus haut degré de l’échelle. […] Encore de nos jours, ce qui soutient dans leur tâche les derniers poètes, c’est l’illusion du parfait, de l’absolu, que ne peut donner la prose la plus limée. […] D’abord la consonance des dernières syllabes du vers doit être parfaite : loups, jaloux, devise, divise, etc. […] Certains hiatus, comme il y a, sont harmonieux à cause de la parfaite fusion des voyelles l’une dans l’autre. […] Voici par exemple une strophe des Contemplations où aucune consonance n’est parfaite, la consonne d’appui manquant (resse, paisse, etc.)
Sans doute, si le désespoir décidait toujours à se donner la mort, le cours de l’existence ainsi fixé, pourrait se combiner avec plus de hardiesse, l’homme pourrait se risquer, sans crainte, à la poursuite de ce qu’il croit le bonheur parfait ; mais qui peut braver le malheur, ne l’a jamais éprouvé !
Souvent il arrive que le plan le meilleur dans la circonstance n’est pas le meilleur absolument : un plan idéal, d’une régularité, d’une exactitude, d’une proportion parfaites, ne servirait souvent qu’à accuser les lacunes de notre pensée et les faiblesses de notre science.
Il est probable que, dans une anthologie des poètes depuis 1885, des morceaux comme la Complainte des nostalgies préhistoriques, la Complainte de la Lune en province, celle du Pauvre Corps humain, celle de l’Oubli des morts, tels lieds de l’Imitation de Notre-Dame la Lune, ou la pièce ix des Derniers vers, apparaîtraient comme de passionnés et poignants chefs-d’œuvre pour porter avec un parfait honneur le nom de Jules Laforgue.
Si l’art est l’expression parfaite, l’écho religieux de cet entretien, M.
Ses autres Pieces, quoique moins parfaites, seroient capables de faire un nom à quiconque eût eu assez de génie pour en être l’Auteur.
On peut donc dire que les anciens n’avoient point l’art des bas-reliefs, aussi parfait que nous l’avons aujourd’hui, quoiqu’on voïe des figures admirables dans des bas-reliefs antiques.
Mais nonobstant tous les moïens que nos experts peuvent avoir pour discerner nos écritures, leur art est encore si fautif, que les nations plus jalouses de proteger l’innocence que de punir le crime, défendent à leurs tribunaux d’admettre la preuve par comparaison des écritures dans les procez criminels ; et dans les païs où cette preuve est reçûë, les juges en dernier ressort la regardent plûtôt comme un indice que comme une preuve parfaite.