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376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 252

Il a encore un mérite qui le distingue bien avantageusement de ses Confreres : plus occupé de la Morale chrétienne, que du Dogme & de la Controverse, il ne s'est jamais permis, contre le Pape & l'Eglise, aucune de ces déclamations puériles & indécentes, dont les Temples Protestans ont si souvent retenti.

377. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 511

Il paroît plus s’occuper de la maniere de dire les choses, que du soin de les faire comprendre, de leur donner de la netteté, de la suite, du poids.

378. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 218-219

On jugera toujours par ses Vies des Solitaires d’Orient, ses Lettres spirituelles, la Comédienne convertie, la parfaite Religieuse, la Vierge chrétienne, &c. en un mot par tous ses Ouvrages, qu’il eût été capable de donner plus d’exactitude & plus de perfection à son style, s’il se fût autant occupé de sa réputation littéraire, que du désir de faire servir sa pieuse industrie à inspirer l’horreur du vice, l’amour de la Religion & de la vertu.

379. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

On est si occupé à me regarder, qu’on ne se donne pas la peine de me répondre. […] — On raconte qu’un jour, une nuit, peu de temps avant la publication de l’ouvrage, quelqu’un rencontrant Benjamin Constant dans une maison de jeu, lui demanda de quoi il s’occupait pour le moment : « Je ne m’occupe plus que de religion », répondit-il. […] Aussi faut-il avouer qu’il est bien sot à moi de tant vous en occuper. […] Je ne songe qu’à m’occuper de vous, et de moi avec vous. […] Je m’occupe à présent à lire et à réfuter le livre de Burke contre les levellers français.

380. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Alphonse Brot a ici un second titre littéraire que nous ne connaissons pas ; il s’occupe avec succès de pièces de théâtre. […] Foucher, qui s’occupe presqu’exclusivement de théâtre. […] Je l’ai vu au théâtre de la Porte Saint-Martin ; il occupait une loge avec M.  […] Junot a mal fini, comme vous savez, mon cher Monsieur, et n’a pu s’occuper de la position matérielle de sa famille, ni de l’avenir de ses enfants. […] Je ne m’occuperai pas de M. 

381. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

, Goethe docteur en droit, beau, noble, aimable, après de fortes et libres études commencées à Leipzig, continuées à Strasbourg, et ayant su résister dans cette dernière ville à l’attraction vers la France, est rappelé à Francfort sa cité natale, et de là il est envoyé par son père à Wetzlar en Hesse pour se perfectionner dans le droit et y étudier la procédure du tribunal de l’Empire ; mais en réalité, et sans négliger absolument cette application secondaire, il est surtout occupé de lire Homère, Shakespeare, ou de se porter vers tout autre sujet « selon que son imagination et son cœur le lui inspireront ». […] Après les premiers ennuis de l’installation et un premier coup d’œil peu favorable donné à la ville, il cherche à se distraire par des promenades solitaires dans la charmante vallée de la Lahn ; il emporte avec lui son Homère, L’Odyssée qu’il lisait beaucoup alors, tout occupé de revenir à la nature, et il croit voir des tableaux approchants et des idylles dans ce qu’il observe à chaque pas. […] La vraie conclusion de Werther pour les artistes (car Werther est un artiste ou veut l’être), ce serait la conclusion qu’a choisie Goethe lui-même, s’occuper, produire, se guérir en s’appliquant ne fût-ce qu’à se peindre ; et si tous, dans cette tâche, n’atteignaient pas aussi haut qu’un Goethe le peut faire, ils y gagneraient du moins de sortir de leur mal, de le traverser, et de se rattacher bientôt derechef aux attraits puissants de la vie. […] L’ordre, la précision et la promptitude sont des qualités dont je tâche tous les jours d’acquérir un peu. » Au milieu de cela, des voyages en Suisse, en Italie, l’étude dans toutes les directions, la comparaison étendue dans toutes les branches des beaux-arts et des littératures ; bientôt les sciences naturelles qui vont s’y joindre ; une vie noble, assise, bien distribuée et ordonnée, occupée et non affairée, à la fois pratique et à demi contemplative (« Je demeure hors de la ville, dans une très belle vallée où le printemps crée dans ce moment son chef-d’œuvre ») ; tout ce qui, enfin, devait faire de cette riche organisation de Goethe le modèle et le type vivant de la critique intelligente et universelle.

382. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Ce n’est pas qu’elle portât une bien grande chaleur dans les divers sujets et dans les idées qui l’occupaient, ni aucune vue ou espérance d’avenir ; elle avait fait dès longtemps sa retraite dans la lecture et dans la pensée, n’y cherchant que le plaisir d’une réflexion solitaire. […] La place qu’ils occupent à l’Institut leur fait croire qu’ils sont au pinacle, et ils considèrent les livres qu’on leur envoie comme un hommage qu’on leur doit, et qui ne les engage à rien. » Il a souvent l’occasion de rencontrer Chateaubriand chez Mme de Duras ou chez Mme de Vintimille ; il l’entend causer, et il revient, à son sujet, de quelques-unes des préventions que lui avaient inspirées les livres brillants, mais de parti pris, de l’illustre écrivain. […] Nature chaleureuse, prompte à l’espérance, plus occupée des principes que des personnes, il prit feu à l’idée d’un réveil de la France, d’une conversion de l’Empire à la liberté, et se fit fort de défendre dans le Moniteur l’efficacité des garanties accordées aux citoyens français par l’Acte additionnel. […] Il est très-possible qu’autrefois il ait été plus réellement amoureux qu’il ne se peint dans son livre, mais, quand je l’ai connu, il était tel qu’Adolphe ; et, avec tout aussi peu d’amour, non moins orageux, non moins amer, non moins occupé de flatter ensuite et de tromper de nouveau par un sentiment de bonté celle qu’il avait déchirée.

383. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Le détail des champs, la couleur des vignes et des noyers, les sueurs des vignerons, la récolte, la basse-cour, les réserves de fruits secs, les poires tapées, l’occupent et la passionnent : « J’asine à force, » écrit-elle à Bosc dans une petite lettre richement et admirablement rustique, foisonnante pour ainsi dire83, qui aurait assez mal sonné, je crois, sous les ombrages majestueux de Coppet84, mais telle que notre pseudonyme George Sand en écrirait du fond de son Berry en ses meilleurs jours. […] Aujourd’hui occupé par M. […] Il est certain aujourd’hui que c’était Buzot qui eut l’honneur d’occuper ainsi l’âme de Mme Roland. […] Saturæ sordida rura casæ, dit Martial. « J’asine à force et m’occupe de tous les petits soins de la vie cochonne de la campagne. » (Lettre du 12 octobre 1785.)

384. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Boileau et Racine avaient à peu près terminé leur œuvre à cette date de 1687 ; ils étaient tout occupés de leurs fonctions d’historiographes. […] On pencherait plutôt pour cette supposition moindre, en voyant la forme de l’édition dans laquelle parurent d’abord les Caractères, et combien Théophraste y occupe une grande place. […] La pensée du difficile, du mûr et du parfait l’occupe visiblement, et atteste avec gravité, dans chacune de ses paroles, l’heure solennelle du siècle où il écrit. […] Ceux qui, par une certaine disposition trop rare de l’esprit et du cœur, sont en état, comme il dit, de se livrer au plaisir que donne la perfection d’un ouvrage, ceux-là éprouvent une émotion, d’eux seuls concevable, en ouvrant la petite édition in-12, d’un seul volume, année 1688, de trois cent soixante pages, en fort gros caractères, desquelles Théophraste, avec le discours préliminaire, occupe cent quarante-neuf, et en songeant que, sauf les perfectionnements réels et nombreux que reçurent les éditions suivantes, tout La Bruyère est déjà là.

385. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Les rangs n’y sont pas confondus pourtant, les grandes notabilités occupent les loges ; les marchands le parterre, et les communs remplissent les galeries. […] Que d’Anglais déjà disent avec Blair, « que Shakespeare est un génie sauvage, qui manque d’un goût pur et qui est privé à la fois des secours du savoir et de l’art2» ; avec Johnson., « qu’occupé de plaire bien plus que d’instruire, Shakespeare semble écrire sans aucun but moral3 ». […] Emporté dans ses désirs, violent dans ses projets, implacable dans ses haines, il régit tous les sentiments du cœur qu’il possède, en occupe tous les replis et n’y laisse aucun vide. […] Schlegel ne s’arrête pas non plus à nous offrir cette instruction, occupé qu’il est de faire le procès à Racine et à Voltaire ; madame de Staël nous enseigne au moins qu’il y a deux littératures, celle du nord et celle du midi ; la première créée par le génie d’Odin, d’Ossian, des Scaldes et des Bardes ; la seconde qui ne saurait offrir d’autres chefs-d’œuvre que ceux d’Homère, de Virgile, des Italiens du seizième siècle, et des Français du dix-septième.

386. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Presque tous ceux qui s’occupent aujourd’hui de Wagner, le considèrent comme un artiste puissant, inventeur de nouveaux procédés qui rendent ses drames meilleurs que ceux des auteurs précédents. […] A qui pourra-t-on faire croire que, lorsque Wagner s’occupe de la perception de l’œil ou de l’oreille, il ne s’intéresse et ne veut parler que de l’ouïe et de la vue allemandes ? […] Il n’y a d’illusion possible ni sur la scène, ni sur le proscénium qui la prolonge, ni dans l’espace occupé par les spectateurs en avant de nous ; l’illusion est produite grâce à la forme convexe du toit de l’orchestre qui présente un développement plus grand que n’offrirait un couvercle plat à trace rectiligne, recouvrant cependant un même espace17. […] La Société s’occupe aussi de fonder un journal wagnérien qui doit paraître tous les trois mois seulement, car, quoique la Revue Wagnérienne soit bien connue en Angleterre il nous manque un journal anglais qui soit à nous.

387. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

De grands talens, & l’abus de ces talens porté aux derniers exès : des traits dignes d’admiration, une licence monstrueuse : des lumieres capables d’honorer son Siecle, des travers qui en sont la honte : des sentimens qui ennoblissent l’humanité, des foiblesses qui la degradent : tous les charmes de l’esprit, & toutes les petitesses des passions : l’imagination la plus brillante, le langage le plus cynique & le plus révoltant : de la philosophie, & de l’absurdité : la variété de l’érudition, & les bévues de l’ignorance : une poésie riche, & des plagiats manifestes : de beaux Ouvrages, & des Productions odieuses : de la hardiesse, & une basse adulation : des leçons de vertu, & l’apologie du vice : des anathêmes contre l’envie, & l’envie avec tous ses accès : des protestations de zele pour la vérité, & tous les artifices de la mauvaise foi : l’enthousiasme de la tolérance, & les emportemens de la persécution : des hommages à la Religion, & des blasphêmes : des marques publiques de repentir, & une mort scandaleuse ; telles sont les étonnantes contrariétés, qui, dans un Siecle moins conséquent que le nôtre, décideront du rang que cet Homme unique doit occuper dans l’ordre des talens & dans celui de la Société. […] Quand on ignoreroit que le choix des représentations dépend des Comédiens, & non du Public, on seroit encore en droit de leur répondre, que les Pieces de Corneille & de Racine ne paroissent si rarement, que parce qu'elles ont occupé la Scene pendant près d'un Siecle, qu'il est peu de personnes qui ne les sache par cœur, & que l'amour de la nouveauté fait souvent courir après des beautés frivoles, sans affoiblir le tribut d'admiration qu'on doit aux beautés solides. On pourroit leur répondre encore, que M. de Voltaire étant devenu le Poëte à la mode, le goût du Siecle, corrompu par ce Poëte lui-même, ne doit pas servir de regle, quand il s'attache uniquement à lui ; qu'il paroît assez que ce goût ne s'occupe que de ce qui peut l'amuser ; qu'il s'inquiete peu s'il est d'accord avec les vrais principes ; & qu'enfin, indépendamment des dispositions de la multitude pour son Poëte favori, les ressorts de la Cabale qui le préconise, contribuent, plus que tout le reste, à le rendre Possesseur exclusif du Théatre. […] Que pouvoient produire ceux d'un Ecrivain, qui, d'un côté, tantôt philantrope, tantôt ennemi du Genre-humain, toujours occupé de ses intérêts, ne s'est guere attaché qu'à entretenir le Public de lui-même, à le faire confident de ses actions, de ses services, de ses libéralités, de ses aumônes ; qui, de l'autre, s'est fait un jeu d'attaquer les principes, de corrompre les sources, de franchir les bornes, de renverser les Loix, d'aveugler les Esprits.

388. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Détachez un instant Madame Bovary du milieu où elle s’est produite, détachez-la de cette littérature d’imagination où, à part quelques exceptions éclatantes, on voit la nullité prétentieuse occupée à se battre les flancs, vous verrez quelles défaillances dans cette prétendue force et quelles taches dans ce soleil. […] Flaubert avait bien le droit de placer la peinture des passions humaines au milieu des horreurs d’une guerre sauvage ; mais non, une autre pensée l’occupait : au lieu d’accepter le large cadre de Polybe pour y déployer son roman, il n’inventait son roman que pour corriger l’œuvre de Polybe — je dis pour la corriger et la refaire. […] Une tranquillité singulière l’occupait. […] Ce voyant, quelqu’un de ses amis lui demanda quelle cause le mouvait à tourmenter ainsi son tonneau, auquel répondit le philosophe que, à autre office n’étant par la république employé, il tempêtait son tonneau en cette façon pour, entre ce peuple tant fervent et occupé, n’être pas seul cessateur et oisif. » Le réalisme, qui s’inquiète si peu des idées, fait souvent comme Diogène : plus l’activité humaine se multiplie dans tous les champs de la pensée, plus il tourmente son tonneau vide.

389. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Ils y trouvent une telle jouissance, qu’ils s’occupent beaucoup plus de ce qu’ils éprouvent que de l’effet qu’ils produisent. […] Il n’est occupé que de sa passion : il parle, après son parricide, de son innocence qui lui pèse ; et si, lorsqu’il a tué Pyrrhus, il est poursuivi par les furies, c’est que Racine a trouvé, dans la tradition mythologique, l’occasion d’une scène superbe, mais qui ne tient point à son sujet, tel qu’il l’a traité. […] Il y a de la vérité dans ces deux manières de voir ; mais suivant qu’on adopte l’une ou l’autre, l’amour doit occuper, dans la poésie comme dans la morale, une place différente. […] On prévoit même que s’il la refuse elle ne se croira pas coupable de lui résister : son amour l’occupe et l’absorbe tout entière ; elle n’existe que pour le sentiment qui remplit toute son âme.

390. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Sans médire des poumons de l’enfant, on peut bien ajouter qu’il occuperait moins nos oreilles sans le concours que lui prête le trombone puissant et infatigable de monsieur son père. […] J’aime à voir cet apôtre, occupé du matin au soir de sa mission, appliqué sans relâche à secouer les indifférents, à ranimer les tièdes, à convaincre les incrédules. […] Le souverain actuel a nom : sa majesté le suffrage universel, et le suffrage universel est peuple surtout ; c’est donc du peuple surtout que doit s’occuper une littérature démocratique. […] Ils seront des naturalistes au sens vrai du mot, des observateurs de la réalité, mais occupés d’autre chose que de décrire les verrues des visages ou d’observer complaisamment de vilains cas pathologiques.

391. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Les exploits d’un conquérant peuvent occuper notre esprit, mais ils touchent très peu notre ame. […] Les amants de Pénélope ne sont que de vils parasites, plus occupés du soin de vivre aux dépens d’Ulysse, que du soin de le remplacer. […] Nourries dans l’intérieur de leur ville, occupées de soins peu laborieux, nées sans doute avec cette souplesse d’esprit qui semble avoir toujours été le partage de leur sexe, elles avoient bien de l’avantage sur des hommes qui ne savoient que se battre ou cultiver la terre. […] On a peint le Prothée des anciens occupé à prendre mille formes différentes pour échapper à ceux qui le poursuivoient ; la raison n’est que trop souvent réduite à ces métamorphoses, pour s’approcher de ceux qui la fuient.

392. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Dans ce faubourg de Bruchium, où, loin du bruit des deux ports de la cité marchande, s’étendaient les galeries du Muséum, dans ce quartier paisible que surmontait sous un ciel si pur la haute tour de l’Observatoire, entre ces philosophes antiquaires ou mystiques, ces grammairiens, ces critiques occupés de recherches sur toutes les formes de l’imagination et de la poésie grecque, il devait se produire, selon l’esprit du temps, un effort nouveau de la veine poétique et s’ouvrir une mine inexplorée. […] Ces grandes difficultés, qui devaient, quelques siècles plus tard, tant occuper le génie d’Augustin, n’apparaissent pas à la méditation rêveuse du poëte, encore occupé des souvenirs de la philosophie grecque, devant les menaces des prophètes hébreux. […] Et cependant les peuples en paix sont occupés de leurs travaux.

393. (1802) Études sur Molière pp. -355

Occupons-nous d’abord de la pièce qui ne mourra jamais. […] Rien que ce que Molière nous a fait voir ; un juge occupé des choses les plus frivoles, quand on l’entretient des affaires les plus sérieuses. […] Les principaux détails empruntés de Plaute, seront cités lorsque nous nous occuperons de l’imitation. […] Quittons Plaute, quelques instants, pour nous occuper de ce que Molière doit aux Italiens, à Boisrobert, etc. […] Pourquoi, dans ses disputes avec Boileau, osa-t-il mêler un homme qui l’avait toujours assez dédaigné pour ne pas s’occuper de lui ?

394. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 482-483

Une chose qui doit étonner, c’est que Charpentier, occupé toute sa vie à traduire les Auteurs Grecs & Latins, se soit rangé au nombre de leurs détracteurs.

395. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 199

Il n’est point de Bibliotheque où son Glossaire de la basse Latinité, & son Glossaire de la Langue Grecque, ne doivent occuper une place.

396. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 359-360

Nous parlerons toujours avec estime de ceux qui, comme lui, se sont occupés avec succès de l’instruction de la Jeunesse.

397. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chansons des rues et des bois » (1865) »

À un certain moment de la vie, si occupé qu’on soit de l’avenir, la pente à regarder en arrière est irrésistible.

398. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

« On se moquait à la cour, dit madame de Caylus, de ces sociétés de gens oisifs, uniquement occupés à développer un sentiment et à juger d’un ouvrage d’esprit. […] Cependant, on voit par une multitude de lettres adressées par le duc de La Rochefoucauld à madame de Sablé, dans le temps qu’il complétait, corrigeait, soumettait à la critique les Maximes qu’il a publiées en 1665, que madame de Sablé les jugeait, et les modifiait très judicieusement ; on voit de plus qu’elle les soumettait au jugement d’autres femmes célèbres, de ses amies, notamment à la maréchale de Schomberg, Marie d’Hautefort, alors âgée d’environ 49 ans, anciennement l’objet de cette passion religieuse de Louis XIII, qui a été tant célébrée, et à son amie la comtesse de Maure ; qu’elle rédigeait elle-même des maximes, ou, pour parler plus exactement, des observations sur la société et sur le cœur humain, observations dont il paraît que le recueil de La Rochefoucauld renferme quelques-unes ; et enfin que cette dame avait de la fortune, une bonne maison, une excellente table, citée alors pour son élégante propreté ; qu’elle donnait des dîners dans la maison qu’elle occupait à Auteuil ; et que le duc de La Rochefoucauld allait souvent l’y voir.

399. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Il se plaint de la place que ce grand diplomate occupe devant la Postérité. […] Si l’on n’est pas un grand historien, on peut être plus facilement un bon commis… Je ne demande pas mieux que de voir l’auteur du Hugues de Lionne en devenir un, agrémenté de tous les ornements de cette fonction publique ; mais je ne veux pas qu’on nous donne, à nous qui nous occupons de la valeur des livres et de leur beauté, comme preuve de talent, un volume d’une confection aussi facile et de si peu de signifiance.

400. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

La philologie s’occupe des signes et de l’anatomie du langage. […] Puisque non seulement il s’occupe et se préoccupe de proverbes, mais de locutions proverbiales, pourquoi affiche-t-il un si vertueux mépris pour l’argot cette langue populaire, sinistre et masquée, aux effroyables beautés, mais aux beautés réelles, qui a déjà versé dans la langue du xixe  siècle, sous la plume de quelques maîtres, des mots que le génie purifiera et qui y resteront comme des forces de plus ?

401. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

C’est en regard du Pape idéal, mendiant, vagabond et besacier, qu’il convenait de montrer les Papes réels… Quand cette histoire de M. de L’Épinois parut, il y a quelques années, peu de critiques s’en occupèrent, et peut-être parce qu’elle répondait trop bien aux malheureuses idées contemporaines ! […] et il n’a pas menti à sa devise ; c’est surtout des choses qu’il s’occupe.

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