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2213. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Il a étudié la médecine, et s’en sert pour occuper les fossoyeurs, « pour fournir à leurs bras des tombes à creuser, et des glas de morts à mettre en branle. » Il s’est donné la joie « de remplir en un an les prisons de banqueroutiers, de combler d’orphelins les hôpitaux, et, à chaque lune, de rendre fou quelqu’un, ou de pousser un homme au suicide. » Toutes ces cruautés, il les étale, il s’en applaudit, comme un démon qui se réjouit d’être un bon bourreau, et d’enfoncer les patients dans la dernière extrémité de l’angoisse. […] Parfois même l’idylle naît complète et pure, et le théâtre tout entier est occupé par une sorte d’opéra sentimental et poétique.

2214. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

On les prenait à gages, la mode ayant remplacé les fous par les beaux esprits, et ils faisaient des vers misérables, des épigrammes, des sonnets, des chansons galantes, pour égayer des gens de grande maison, occupés d’intrigues politiques. […] Si, au contraire, Boileau occupe dans cette histoire une place à part, où l’ont affermi successivement tous les retours de goût qui la lui ont disputée, c’est qu’il a, du même coup, porté à sa perfection l’art d’écrire en vers et donné des modèles dans tous les genres qu’il a traités.

2215. (1900) La culture des idées

Nous laisserons de côté toutes les images encore vivantes pour ne nous occuper que des idées, c’est-à-dire de ces ombres tenaces et fugaces qui s’agitent éternellement effarées dans les cerveaux des hommes. […] Figurez-vous un noyer tout plein de belles noix vertes et que le fermier soit occupé loin de là à sarcler ses betteraves ou à battre son blé : il vous suffit d’une gaule ou d’un bâton court, ou même d’un caillou, pour faire pleuvoir à vos pieds les belles noix vertes. […] De ceux qui vivent sur le Parnasse en solitaires ou en libres vagabonds, je ne m’occupe pas ; vous n’êtes pas exposé à les rencontrer dans le monde où vous devez évoluer ; c’est toute une littérature, l’Autre Littérature, dont il est malséant même de parler. […] À peine à mi-chemin de la montée, les bras occupés de pioches et de haches, tout au labeur, ils n’auront ni le temps ni le souci, peut-être, de se défendre ; les voix ne sont bien entendues que du sommet ; s’ils crient leurs cris mourront dans les broussailles : vous pouvez donc opérer avec une heureuse sécurité.

2216. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XXXVII On n’a qu’à lire sa description scientifique du Parthénon, ce Sinaï de l’art, qui occupe un de ses volumes.

2217. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Une académie avait été fondée à Bordeaux ; on ne s’y occupait que de musique et de littérature ; Montesquieu y était naturellement entré ; mais, quoiqu’il fût sensible à tous les agréments de l’esprit et des arts, et qu’il dût le prouver plus tard avec éclat par la publication des Lettres persanes, il ne jugea pas l’académie de Bordeaux assez sérieuse, et secondé par le duc de la Force, il la transforma peu à peu en une sorte d’académie des sciences.

2218. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Il multipliait sa pensée par une invention verbale à l’aide de laquelle son immense personnalité occupait toutes les avenues de la littérature.

2219. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

On a dit avec raison que la psychologie est la seule science qui, en accomplissant sa tache, finisse par s’occuper (à sa manière propre) de la matière même de toutes les autres sciences.

2220. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

De nos jours, les psychologues commencent aussi à s’occuper de l’écriture comme expression du caractère : la graphologie est encore à l’état nébuleux, mais il est certain que l’écriture même a une physionomie et peut révéler certains traits de la physionomie morale.

2221. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Mais le rêveur, au lieu de faire appel à tous ses souvenirs pour interpréter ce que ses sens perçoivent, se sert au contraire de ce qu’il perçoit pour donner un corps au souvenir préféré : le même bruit de vent soufflant dans la cheminée deviendra alors, selon l’état d’âme du rêveur, selon l’idée qui occupe son imagination, hurlement de bêtes fauves ou chant mélodieux.

2222. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Par exemple, pour ne point sortir d’Homere, quand il me peint Achille occupé à préparer lui-même le repas qu’il veut donner aux ambassadeurs d’Agamemnon ; quand il me le représente dans les fonctions d’un cuisinier, je suis blessé du desagrément de l’image, sans sçavoir gré d’ailleurs au poëte d’une imitation aisée, qui ne consiste que dans la propriété des termes ; au lieu que le tableau d’Achille en cet état, tout ridicule qu’il seroit pour le choix, pourroit néanmoins être admirable, par la vérité du dessein et des couleurs, où il est si difficile et si rare que les peintres atteignent. […] Après le carnage opiniâtre qu’Achille a fait des troyens sur les bords du Xante, tout ce qui peut en échaper, se sauve dans Ilion ; Hector lui seul hors des murailles, attend son ennemi avec toute l’assurance d’un héros : c’est en vain que Priam et qu’Hecube le conjurent de rentrer, par tout ce que l’amour paternel peut imaginer de plus touchant ; il demeure inflexible, et il n’est occupé que de l’impatience d’en venir aux mains.

2223. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Le chevalier Herbert Croft, baronnet anglais, prisonnier de guerre à Amiens, où il s’occupait de travaux importants sur les classiques grecs, latins et français, eut besoin d’un secrétaire et d’un collaborateur : Nodier lui fut indiqué et fut agréé ; il obtint l’autorisation d’aller près de lui.

2224. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

Mais le nombre de ces sensations, de ces actions et de ces systèmes de mouvements qui se succèdent en une seconde est énorme, et la sensation totale d’odeur ou de saveur, comme la sensation totale de Couleur, n’est que la somme de toutes les sensations élémentaires successives dont la suite occupe un certain temps94.

2225. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

152 Il regarde ses animaux marcher et s’occupe de ce qu’ils ont en tête, « même quand ils vont par pays, gravement, sans songer à rien. »153 Il s’inquiète de leur dîner, veut savoir s’il est de leur goût.

2226. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Il s’attache à la fortune et à la personne de cette charmante protectrice ; elle l’emmène avec elle à Chambéry dans la retraite délicieusement occupée des Charmettes ; elle y achève l’éducation littéraire de son protégé.

2227. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Et ce n’est point les pensées exprimées en les vers de Schiller qui nous occupent surtout, mais ce son familier du chant choral dans lequel nous mêmes nous sentons invités à chanter notre partie, pour nous mêler à la communion du service divin idéal, comme le faisaient, réellement, les fidèles pour la grande musique de la Passion de Sébastien Bach, à l’entrée du Choral.

2228. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Une sensation, en effet, ne peut pas à elle seule occuper tout le champ de la conscience : 1° elle est toujours une modification partielle d’un état général de conscience ; et, 2° quand une sensation nouvelle se produit, la conscience n’y est point tout entière passée et absorbée ; il reste sous la sensation nouvelle, quelque chose de l’état antérieur.

2229. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

* * * — Mme Sichel racontait, ce soir, que sa famille, après la Révolution, avait vécu du brûlement d’un meuble, en bois doré, que dans le petit appartement occupé par elle, on brûlait par petits morceaux, dans un petit poêle en fonte.

2230. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Ce dernier se rattache, par trop de côtés, à cette pléiade de poètes qui, à l’école des Théophile Gautier, visent à être impeccables et se font gloire d’être insensibles, tout occupés qu’ils sont à polir froidement et à parfaire des vers de forme achevée.

2231. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Les passions qu’il étudie sont des passions de second ordre et il ne lui est pas venu le désir de s’occuper des grands intérêts et des grands instincts de l’homme.

2232. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Mais le dieu de l’abîme, son époux, la rend chaque année pour un temps aux lamentations de sa mère ; elle y reparaît en été au temps des moissons, saison où les âmes des morts s’occupent particulièrement des vivants, en leur assurant le blé ou le riz, leur nourriture sur la terre.

2233. (1739) Vie de Molière

L’Isabelle de Molière occupe presque toujours la scène avec esprit et avec grâce, et mêle quelquefois de la bienséance, même dans les tours qu’elle joue à son tuteur.

2234. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Peut-être ne nous fourniront-elles, sur le sujet qui nous occupe, qu’un petit nombre d’observations rigoureuses, scientifiquement établies. […] La tendance à la rêverie devra être réduite au minimum chez les hommes très occupés, très affairés, chez ceux en qui domine la raison pratique, chez les hommes d’action dont toute l’énergie est tournée vers le dehors. […] C’est un mouvement de pensée lent et paisible, qui sans effort nous porte d’une image à l’autre, occupe notre esprit sans lui donner de fatigue, et nous distrait assez de notre contemplation pour que nous puissions la prolonger indéfiniment sans ennui.

2235. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Obligé de s’occuper trop souvent d’œuvres sans valeur et sans portée, il déployait, à propos des sujets les plus ingrats, de merveilleuses ressources d’imagination : il avait à un rare degré le talent de la mise en scène. […] Chargé par une confiance qui m’honore de remplir ici une place vide depuis quelques mois, mais occupée longtemps avec éclat, et étant donné le dernier ouvrage de M.  […] Janin dans son très bel appartement de la rue de Tournon, qu’il n’occupait pas seul. […] c’eût été intervenir dans une affaire dont Dieu s’occupait.

2236. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Pendant tout ce temps, la belle suivante restait avec sa mère dans la chambre voisine, occupée, soit à la lecture, soit à la broderie, soit au travail de l’aiguille, afin d’être toujours prête à venir au premier coup de sonnette.

2237. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

XIV Le troisième chant s’ouvre par une description à la fois biblique, homérique et virgilienne d’une assemblée de matrones arlésiennes dans une magnanerie, occupées, tout en jasant, à faire monter les vers à soie réveillés sur les brindilles de mûriers pour y filer leurs berceaux transparents.

2238. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

La patrie, qui est notre mère commune, te hait : elle te craint ; depuis longtemps elle a jugé les desseins parricides qui t’occupent tout entier.

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