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274. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Sur le comte Dandolo. (Article Marmont, p. 51.) » p. 514

Napoléon, rencontrant son nom à l’occasion des événements qui amenèrent la chute de l’antique république de Venise, a dit de lui dans ses Mémoires (t. 

275. (1874) Premiers lundis. Tome II « Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. »

A l’occasion de cet article, nous croyons utile de reproduire une lettre ancienne de M. de Tocqueville, bien qu’elle ait été déjà publiée par M.  […] Je ne puis m’empêcher de croire qu’il existe pour nous beaucoup de points de contact et qu’une sorte d’intimité intellectuelle et morale ne tarderait pas à régner entre vous et moi, si nous avions l’occasion de nous mieux connaître.

276. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Il était en cela conséquent avec son principe : « Si ta main ou ton pied t’est une occasion de péché, coupe-les, et jette-les loin de toi ; car il vaut mieux que tu entres boiteux ou manchot dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux pieds et tes deux mains dans la géhenne. Si ton œil t’est une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il vaut mieux entrer borgne dans la vie éternelle que d’avoir ses deux yeux, et d’être jeté dans la géhenne 874. » La cessation de la génération fut souvent considérée comme le signe et la condition du royaume de Dieu 875.

277. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Jourdain ; qu’ils ne ressemblent qu’à eux-mêmes ; que nous puissions en toute occasion les reconnaître, et, pour ainsi parler, mettre leur nom sur leur visage. […] De la psychologie de Phèdre, et, à cette occasion, définition de la « psychologie » au théâtre et dans le roman. — III. […] Je veux parler de celle de Quinault, ce même Quinault dont nous avons eu l’occasion de prononcer le nom.  […] Permettez-moi à cette occasion de vous rappeler un chœur de son Atys. […] Il n’en extrait pas moins soigneusement tout ce qu’il y a trouvé d’occasions de monologues, de discours outrageux, de fureurs déclamatoires.

278. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 362-363

Nous ne laisserons jamais passer l’occasion de rendre de semblables témoignages, & par-là nous croirons remplir notre but.

279. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Dans quelle circonstance et à quelle occasion ? […] Je viens d’en recevoir une lettre : vous y avez donné occasion, et je vous en remercie. […] Tenant de Latour, père de notre ami le poète Antoine de Latour : jeune, à l’occasion du portrait, il eut une longue conversation sur Mlle Aïssé avec Mme de Calignon, qui s’y prêta d’elle-même. […] Je l’avois fait imprimer, et j’en ai encore chez moi les feuilles, que je n’ai supprimées que depuis que j’ai su l’outrage qu’on faisoit, à l’occasion de cet ouvrage, aux deux personnes du monde que j’honore le plus. […] Cela a donné occasion à cet officier de faire ou faire faire un petit mémoire que l’on a trouvé parfaitement écrit, et qui a été répandu dans tout Paris… Dans le mémoire susdit, l’officier parle de la noblesse de la mère : on demanderait à propos de quoi.

280. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

En ambition militaire, l’occasion m’a manqué ; j’ai vécu dans un temps de paix ; il n’y avait guerre que d’idées. […] La fête mémorable que le duc d’Orléans donna à cette même époque au roi de Naples fut une autre occasion de rapprochement. […] Je compris que la France perdait étourdiment la seule et peut-être la dernière occasion de réconcilier le passé monarchique et l’avenir libéral dans une maison royale dont un membre pouvait errer, mais dont la dynastie, innocente d’une erreur sénile, et respectée dans un enfant légitime de la France, pouvait imprimer à la fois à nos destinées nationales et politiques la solidité des traditions et la vigueur des nouveautés. […] J’aurais dû rester en silence, sur cette hauteur, attendant les occasions s’il en survenait ; j’aurais mieux fait mille fois ; mais le caractère prévaut toujours sur la raison dans les natures actives. […] À plaire et à déplaire tour à tour à tous les partis, à conquérir peu à peu l’estime froide et la confiance éventuelle du pays, à donner de temps en temps quelque preuve de résolution et de talent dans les assemblées, puis à rentrer applaudi dans son silence et dans son inaction, comme un soldat assis qui fourbit son arme, afin que le pays se dise : J’ai un bon combattant de plus dans l’occasion, j’ai un nom en réserve dans ma mémoire.

281. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 504

Il s’étoit sans doute trop familiarisé avec le style romanesque, en écrivant sa propre Histoire, sous le nom de la Comtesse des Barres, pour éviter ce défaut dans des occasions plus importantes.

282. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du xviie  siècle ou dans leur biographie.

283. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 91

Gaston, Duc d’Orléans, disoit plaisamment, à l’occasion du mariage d’un Auteur pauvre avec une Demoiselle qui n’étoit pas riche, que la faim & la soif se marioient ensemble.

284. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

La Fare cite à ce sujet un mot de M. de La Rochefoucauld qui avait été l’un des principaux acteurs de cette dernière guerre civile, et qui lui disait : « Il est impossible qu’un homme qui en a tâté comme moi veuille jamais s’y remettre. » La Fare en conclut que l’histoire est un va-et-vient, un jeu de bascule perpétuel ; que l’abus qu’on fait d’un des éléments pousse à l’élément contraire, jusqu’à ce qu’on en abuse comme on avait fait du premier ; que « l’idée des peines et des maux venant à s’effacer peu à peu de la mémoire des hommes, et frappant peu l’esprit de ceux qui ne les ont point éprouvés, les mêmes passions et les mêmes occasions rengagent les hommes dans les mêmes inconvénients ». Il prédit donc, sous Louis XIV, qu’un jour viendra où, à la première occasion, l’excès de cette autorité amènera de nouveaux désordres, et il anticipe de loin par la vue sur le xviiie  siècle. […] Il est bien certain que si La Fare s’est retiré pour un passe-droit comme il arriva vingt-cinq ans plus tard à Saint-Simon, ce n’a pas été avec la même arrière-pensée que lui : il n’écrit ses mémoires que par occasion et au hasard, non avec suite.

285. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Quelques jours après cette mésaventure de M. de Noyon (21 décembre), le roi le désignait pour faire la harangue de clôture de la prochaine assemblée du Clergé : « C’est d’ordinaire, nous dit Dangeau, le président (de l’assemblée) qui nomme l’évêque qui doit haranguer le roi ; ainsi M. l’archevêque de Paris qui présidera aurait pu nommer qui il lui aurait plu ; mais il a consulté le roi, qui a accordé cette grâce-là à M. de Noyon qui l’a demandée. » M. de Noyon brûlait de se relever par quelque harangue de sa disgrâce académique, et Louis XIV dans sa bienveillance lui en procurait l’occasion. […] Il y apprécie le procédé de l’abbé de Caumartin avec la même sévérité et du même point de vue qu’avait fait Louis XIV : Nous nous croyons obligé de dire (ce sont les paroles de d’Alembert) que, si le directeur eut dessein en cette occasion d’immoler bénignement le récipiendaire à la risée publique, il eut un tort très grave, et à l’égard de son confrère et à l’égard de son corps. […] On y suppose que l’Académie française, en apprenant la mort du célèbre poète latin, manifesta son deuil et ses regrets, et cela devient une occasion de tracer un léger crayon de chaque académicien.

286. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Un sang-froid goguenard que m’a donné le ciel et que je n’ai pas mal employé dans l’occasion, déjoua la burlesque importance du procureur, et je le civilisai très passablement. » Ainsi il a trouvé moyen de persifler même Bourdon (de l’Oise) ; il joua du fleuret, même avec ceux qui allaient tenir la hache. […] Besenval avait pour le comte d’Artois un faible qui se déclare en toute occasion, et qui tenait plus peut-être aux gracieux défauts qu’aux qualités du jeune prince. […] La reine, à cette occasion, me dit : « Il est doux d’avoir des amis ; mais, dans ma position, il est difficile que les amis de nos amis nous conviennent autant. » — Besenval ne fut point disgracié pour cela, et il ne laissa pas d’être toujours des Trianon.

287. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Tout à coup une occasion de tourner la difficulté se présente : l’Électeur de Cologne avait des prétentions sur la ville de Cologne, qui, pour y échapper et pour maintenir les franchises qu’elle s’arrogeait » se jette dans les bras de la Hollande. […] Aussitôt après le passage du Rhin, le prince d’Orange se retire et n’estime pas de la prudence d’attendre dans ses retranchements de l’Yssel Louis XIV qui comptait se porter à sa rencontre : « Cette nouvelle de la retraite prompte du prince d’Orange, quoique avantageuse pour le bien de mon service, me donna d’abord quelque mortification pour ce qui regardait ma propre gloire, parce que, s’il fût resté sur l’Yssel, j’espérais le combattre et peut-être défaire entièrement son armée ; mais, ayant toujours préféré l’intérêt de l’État à celui de ma réputation, je ne songeai qu’à profiter des avantages que la retraite des ennemis me fournissait. » Ce ne fut pas la seule fois que Louis XIV regretta d’avoir manqué l’occasion de se mesurer avec le prince d’Orange : une autre fois, dans la suite de cette guerre (1676), il la manqua encore, proche de Valenciennes, mais par sa faute ce jour-là et par trop de prudence : il ne tenait qu’à lui d’attaquer. […] Rousset ne devait avoir une suite qui donnera occasion d’y revenir, je me reprocherais d’en avoir trop peu indiqué les résultats historiques, particulièrement en ce qui concerne la principale figure.

288. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

La Grèce était naturellement romancière et menteuse, et elle ne devait laisser échapper aucune occasion de le prouver. […] La voilà, cette occasion tant souhaitée, tes vœux constants se réalisent ; tu vas te rassasier le cœur de tous ces récits merveilleux. […] L’auteur ne perd aucune occasion ni aucun prétexte d’insérer une historiette, une tragédie domestique, une jolie nouvelle.

289. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Autre chose est d’envoyer les troupes à l’ennemi, ou de les mener soi-même bien fièrement, et le premier. » Un de ses talents comme chef était donc de connaître son monde, et, dans l’occasion, de l’électriser. […] Villars, en se montrant toujours très-jaloux de livrer une bataille rangée, dont il crut même avoir trouvé l’occasion dans les plaines de Lens, n’eut pas ordre de l’engager et n’en fut peut-être pas très-fâché au fond : il prit sa revanche, selon sa coutume, en tentant de petites actions. […] Mais tout, à la guerre, dépend de l’occasion et du moment.

290. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

comment ne pas être tenté à tout instant et en chaque occasion de retomber, même quand on aurait cru dans un temps, et sous une influence bienfaisante, trouver la guérison morale et le bonheur ? […] L’instant d’après, l’occasion lui venant jeter sous la main Lisette, la fille du jardinier, il propose à la petite un rendez-vous dans le parc pour minuit. […] Pourquoi, puisqu’il y a dans l’homme et sur le chemin de la vie des relais de passions, ne pas en profiter pour s’éloigner tant qu’on peut de la plus dangereuse, dès que l’occasion s’en présente ?

291. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Dans tous les autres cas, s’il ne peut obtenir l’amitié des sauvages par les bons traitements, il cherchera à les contenir par la crainte et les menaces, mais il ne recourra aux armes qu’à la dernière extrémité, seulement pour sa défense et dans les occasions où tout ménagement compromettrait décidément la sûreté des bâtiments et la vie des Français dont la conservation lui est confiée. […] Il fait tout aussi bien de ne pas me consulter ; je suis plus embarrassée que lui, et je suis déterminée à suivre le conseil de notre bonne maman, c’est-à-dire d’aller tout droit devant mon chemin et de profiter de toutes les occasions de faire bien. » Ce que la reine disait là de son inaptitude aux affaires et de son peu de goût d’y entrer était très véritable. […] Il y a eu toute une dispute à cette occasion, dits et contredits, attaque, apologie, défense61.

292. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Une fois, dans ses courses du Jura et autour de son lac de Neufchâtel, Mme de Gasparin avec sa bande a l’occasion de visiter un couvent, celui des dominicaines d’Estavayer ; il est curieux pour nous de voir comme elle parle de ce qui fait l’idéal du bonheur selon Eugénie : ce lui est à elle et aux siens un épouvantail et un monstre. […] Un colloque insignifiant s’engage à l’occasion des petits objets à acheter ; laissons Mme de Gasparin continuer son récit, où la protestante tient absolument à planter son drapeau devant le camp catholique : « Que faire, se disent les visiteuses, d’escargots et de saintes ? […] Je ne me flatte pas d’avoir tenu la balance parfaitement égale dans la comparaison que j’ai essayé d’établir ; mais si je n’ai pas été tout à fait aussi juste que je l’aurais voulu, je ferai réparation en donnant ici la lettre à la fois gracieuse et véridique que m’a écrite à cette occasion la personne distinguée, ainsi prise à partie par moi sans plus de façon et mise en antagonisme avec Eugénie de Guérin : « Monsieur, « Je reçois le Constitutionnel, et je viens vous remercier d’un cœur sincère.

293. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Là est le crime de Noailles envers Saint-Simon, et il s’ensuivit la colère, l’animosité, l’impitoyable vengeance de l’ami aliéné et ulcéré, devenu ennemi jusqu’à la mort ; il n’y eut jamais entre eux qu’un faux raccommodement et pour la forme, après bien des années, à l’occasion d’un mariage de famille. […] On sait qu’à l’occasion d’une tabatière donnée par le duc de Noailles à la duchesse de Bourgogne, le matin du jour où elle tomba malade, et qui ne s’est plus retrouvée depuis, il s’est laissé aller à des soupçons diaboliques. […] Saint-Simon qui l’avait pris un jour la main dans le sac et en flagrant délit de machination, pour perdre au début d’un règne quelqu’un dont il pouvait redouter la rivalité ou la contradiction, savait à quoi s’en tenir sur sa qualité morale, sur sa fibre de cœur : il suffit d’une seule occasion pareille pour avoir son jugement fixé sur la valeur morale foncière d’un homme qui peut, d’ailleurs, éblouir son monde et jeter de la poudre aux yeux des autres70.

294. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Une âme sensible est celle qui comprend les occasions où elle doit sentir, et qui produit avec le plus de vivacité possible toutes les actions extérieures qui répondent à ces occasions de sentir. […] L’humanité, la nature, tous les rapports sociaux, toutes les actions sociales deviennent pour les âmes des occasions de vibrer avec intensité, ou de s’amollir délicieusement.

295. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Voltaire, l’en félicitant, lui écrivait à cette occasion (août 1774) : « Il me semble qu’il se forme enfin un siècle, et, pour peu que Monsieur s’en mêle, le bon goût subsistera en France. » On voit combien Voltaire faisait volontiers tout dépendre des grands et des princes. […] Il se complaît à les poursuivre, à les découvrir ; loin de s’en irriter, il s’en applaudit surtout comme d’une occasion d’adresse. […] Dans l’état d’études plus avancées où l’on est aujourd’hui sur le xviie  siècle, on est amené à reconnaître que cette fatale révocation, dont la dévotion finale de Louis XIV fut le moyen et l’occasion, préexistait depuis longtemps, ou du moins flottait dans l’esprit de ce prince à l’état de projet politique, et qu’il ne fit en dernier lieu que réaliser un vœu ancien, dans lequel il fut insensiblement assisté et comme encouragé par une complicité presque universelle.

296. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Au retour de la reine dans la capitale, trouvant ces dames absentes et dispersées, on pensa que l’occasion était bonne pour faire une économie ; on avait plus besoin de soldats que de suivantes d’une fidélité douteuse. […] Mais ce sont là de ces conjectures qu’il est trop aisé de former à l’occasion d’un cœur de femme et trop impossible de vérifier. […] Elle est d’avis que les chefs de ce parti ressentent les marques du mécontentement du roi avant qu’on ait eu le temps de recevoir des réponses de France, afin qu’il paraisse bien que c’est une résolution prise par le roi d’Espagne et non suggérée d’ailleurs : Ne vous épouvantez point, je vous supplie, madame, de ces résolutions : il est heureux que les grands nous aient donné une si juste occasion de les mortifier.

297. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Après l’avoir vue mourir, il se retira quelque temps à Bellegarde ; puis, ayant paru à la Cour, il reçut, à cette occasion, de Louis XIV, des témoignages qui le rengagèrent, à l’instant, de plus belle : « Je reçus en arrivant beaucoup d’honnêtetés du roi, elles me parurent sincères. […] D’Antin y insiste ; il ne perd aucune occasion de se représenter dans les vicissitudes de ces années (1712-1715) la misère des espérances mortelles ; la chute de Mme des Ursins lui rafraîchit cette amère leçon : « Je regarde comme une gorge-chaude, dit-il avec plus d’énergie qu’à lui n’appartient, toutes les occasions où je peux me convaincre de la légèreté et de la bizarrerie de la fortune. » Quand le chancelier, M. de Pontchartrain, se retire et va méditer sur une vie meilleure, il y voit un bel exemple et qu’il voudrait avoir le courage d’imiter : « Heureux ces prédestinés, s’écrie-t-il, qui savent se couper dans le vif et mettre une distance raisonnable entre la vie et la mort ! 

298. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Commandant d’artillerie, il ne croit pas à son métier ni à son art ; et quand il entrevoit, en s’arrêtant un moment dans une bibliothèque, l’occasion de publier et de traduire quelque ancien, il se moque encore de cette gloire-là ; mais il est évident, à la manière dont il en parle, qu’il y croit plus qu’à l’autre. […] Il renouvelle en toute occasion, à cette heure splendide, ce blasphème contre l’histoire qu’il a trop vue du fond du cul-de-sac sanglant de la Calabre : Oui, monsieur, écrivait-il à M.  […] En traduisant dès lors le fragment inédit, en l’assortissant et en le joignant à la version d’Amyot qu’il publia après l’avoir corrigée en beaucoup de points (Florence, 1810), Courier entrait comme par occasion dans cet essai de style un peu vieilli, à la gauloise, qu’il s’appropriera désormais, qu’il appliquera à d’autres traductions et même à des sujets tout modernes, et qu’il fera plus tard servir à son personnage politique de paysan tourangeau.

299. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

La reine Marie-Antoinette, étant à dîner chez Mme de Polignac, citait l’ouvrage des Études, « à l’occasion des oiseaux des Indes dont quelques-uns ont des poitrines rouges dans la saison des amours, comme si c’étaient des habits de parade prêtés par la nature seulement pour le temps des noces ». […] Villemain, à cette occasion, ne me paraissent point avoir été très nettes ni très pures, je serai d’autant plus net à mon tour. […] Je n’ai rien retenu de la dernière partie du discours qu’une longue nomenclature de noms et de personnages qu’on ne s’attendait point à voir paraître en cette occasion.

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