De nouveaux noms de poètes se lèvent et scintillent sur bien des points, un peu confusément et au hasard, sans prééminence d’aucun ; il serait prématuré et téméraire d’entreprendre de les classer ; mais, en première ligne désormais, le dernier et le plus jeune d’entre les anciens, se détache et brille un rare talent, une muse charmante, capricieuse, colorée de tous les tons, philosophique aussi à sa manière, et qui n’a pas encore reçu les couronnes qui lui sont dues : tous ceux qui aiment l’art et qui apprécient le style ont nommé Théophile Gautier. […] … À chaque rappel d’un souvenir, il lui dit comme Juliette à Roméo : « Ne pars pas ; non, ce n’est pas l’aurore… » Et dans une suite de couplets, réitérant sa supplication tendre, il lui nomme tour à tour, en manière de refrain, les constellations qui tiennent encore leur place nocturne dans le ciel : « Non, ce n’est, pas l’aurore, l’étoile de Vénus est encore loin. — Non, ce n’est pas l’aurore, près du Cygne rayonne encore Jupiter. — Non, ce n’est pas l’aurore, la constellation de la Lyre est encore au zénith. » Tout ce motif est poétique et charmant.
Revenu à Paris et comptant sur une classe de troisième en province (ce qui n’était certes pas une ambition bien excessive), il se vit nommé chargé de cours de sixième à Besançon. […] Ainsi vous nommez, à propos de la Princesse de Clèves, un roman de Balzac, le Lys dans la vallée, et vous convenez qu’on le trouve « grossier et médical » auprès de l’autre.
Bref (puisqu’il faut articuler le mot fatal), le jeune Siècle, ou du moins ce qui se nommait le jeune Siècle encore il y a dix ans, a aujourd’hui, l’un portant l’autre, quarante ans à peu près : grand âge climatérique pour les tempéraments littéraires comme pour les autres. […] M. de Chateaubriand, qu’il faut toujours nommer d’abord (ab Jove principium), non-seulement comme le premier en date et en rang, mais aussi comme le plus durable, comme l’aïeul debout qui a vu naître, passer et choir bien des fils et petits-fils devant lui ; M. de Chateaubriand, après s’être dégagé avec honneur de la politique et s’être voué uniquement à sa grande composition finale, aux vastes bas-reliefs de son monument, a eu cela de remarquable et de progressif de s’établir dans une existence plus calme, plus sereine et véritablement bienséante à tant de gloire.
Les autres poètes antérieurs à Cicéron, ou méritent à peine d’être nommés, ou, comme Lucrèce, ont mis en vers des idées philosophiques22. […] J’ai dit que les poètes qui avaient précédé Cicéron et Lucrèce, méritaient à peine d’être nommés.
Nous voyons l’envers et les dessous de ces imposantes machines qu’on nomme ministère, administration, gouvernement, les égoïsmes éhontés, la basse corruption, les intérêts sordides, qui sont les ressorts des grandes affaires. […] Restif de la Bretonne504 délaye les idées du maître dans des œuvres aussi vulgaires que nombreuses ; il n’appartient presque plus à la littérature, et je ne le nommerais pas sans le réalisme intime et sérieux de quelques parties de Monsieur Nicolas.
De quelle hauteur tombe le dédain sur ces négateurs de l’âme, qui ne sont ni nommés ni même indiqués par allusion, et qui, au dépit de se voir réfutés, ont à ajouter le dépit de se voir omis ! […] De même Dieu est nommé par d’autres écrivains du dix-huitième siècle, toutes les fois que leur instinct se rend plus fort que leurs préjugés.
Droz, revenu à Besançon, s’engagea comme volontaire dans le bataillon du Doubs, et, pour débuter, il fut nommé capitaine par ses camarades. […] Lors de la création de l’école centrale de Besançon, Droz, nommé professeur de belles-lettres, et qui eut entre autres élèves Nodier, commença à se faire connaître par quelques discours imprimés, par un Essai sur l’art oratoire (1799), dans lequel il fait preuve d’instruction, de justesse, et où déjà ses inclinations et son tour d’esprit se déclarent.
Nommé membre du Corps législatif en 95, il fut appelé par son âge à faire partie du Conseil des Anciens, et il appartient désormais à toute la France. […] Dès les premiers jours, la plupart des Conventionnels restés dans les Conseils regardaient ouvertement les nouveaux nommés comme des intrus et des ennemis ; ils semaient autour d’eux les soupçons et les calomnies pour les décréditer du moins, ne pouvant les éliminer : « Ceci débute mal, dit tout haut Portalis présent à ces scènes : si les Jacobins ont le pouvoir de nous chasser d’ici, nous n’y resterons pas longtemps. » Il y resta assez, durant deux années, pour y fonder sa réputation d’orateur social, fidèle à tous les principes de modération et d’humanité.
Portalis avait, pour ainsi dire, une mémoire d’aveugle : Je fus nommé secrétaire (du Conseil des Anciens) lorsque mon ami Portalis fut appelé à la présidence, a dit le général Mathieu Dumas, et j’eus de fréquentes occasions d’admirer son beau talent et sa prodigieuse mémoire. […] Le débarquement de Bonaparte en octobre, et le 18 Brumaire (9 novembre), vinrent répondre comme à point nommé à cet appel du sage qui traduisait le sentiment social de la majorité de la France.
Dans l’histoire d’Espagne, il s’est attaqué au règne et au caractère de don Pèdre dit le Cruel, et qui serait plus justement nommé le Justicier (1848). […] Il laissait deux fils ; l’aîné qui lui succéda, Fédor, débile de corps et d’esprit, incapable de régner par lui-même, prit pour Premier ministre ou régent de l’empire un boyard son beau-frère, nommé Boris Godounof, homme ambitieux, habile, et né pour commander.
Et c’était encore un maigre garçon, aux longs cheveux gras, nommé Eggis, qui en voulait personnellement à l’Académie ; et c’était Delaage, l’Ubiquité faite homme et la Banalité faite poignée de main, un garçon pâteux, poisseux, gluant, et qui semblait un glaire bienveillant ; et c’était l’ami Forgues, un Méridional congelé, ayant quelque chose d’une glace frite de la cuisine chinoise, et qui apportait, d’un air diplomatique, des articles artistiquement pointus ; et c’était Louis Énault, orné de ses manchettes et de sa tournure contournée et gracieusée de chanteur de romances de salon ; enfin Beauvoir, se répandait souvent dans les bureaux comme une mousse de champagne, pétillant et débordant, et parlant de tuer les avoués de sa femme, et jetant en l’air de vagues invitations à des dîners chimériques. […] — Non, Monseigneur. » Le duc se tournant vers un officier : « Cet homme-là a de l’esprit, il faudrait en faire quelque chose, le nommer caporal. — Monseigneur, je ne suis pas ambitieux !
Je veux parler de ces genres qu’on a nommés protéiques ou polymorphes. […] Mais lorsque nous en viendrons à discuter le principe que j’ai nommé de la divergence des caractères, nous verrons comment on peut l’expliquer, et comment les moindres différences qui distinguent les variétés tendent à s’accroître pour former les différences plus profondes qui séparent les espèces.
Mais, comme il y a du Lord Byron dans Childe Harold, il y a dans Fervaques un homme dont je ne dirai pas le nom, puisqu’il le tait, mais qui, grâce au talent qu’il a, sera bientôt une personne que tout le monde pourra nommer de son vrai nom. […] Ces êtres, que nous nommons nos moitiés, n’existent point par elles-mêmes.
ne peut pas même nommer ; car ce nom de l’Amour est une imposture. […] Si le xixe siècle ne devine pas comment il se nomme, dans ce livre de l’Amour qui n’est pas l’amour, nous ne nous chargeons pas de le lui apprendre.
Je nommerai tout d’abord le groupe glorieux des peintres français, mal nommé Impressionnistes, les Claude Monet, les Sisley, les Pissarro et les Renoir, presque aussi méconnus dans leur pays que mal connus au dehors, et qui sont cependant l’honneur de cet art nouveau.
Je ne vois plus de fluide, de monade, de mystère, mais seulement deux ordres de faits : un fait principal, le mouvement de destruction et de rénovation qu’on nomme vie ; des faits subordonnés, les fonctions et la structure qui rend ces fonctions possibles ; un rapport, la nécessité qui attache ces faits subordonnés au fait principal. […] On étudie par la chimie la nature nouvelle de ce liquide ; on trouve que tout aliment composé de matières neutres azotées s’est transformé en une substance définie, nommée albuminose, laquelle peut être assimilée, c’est-à-dire réparer les pertes du corps.
Elle lui donne une fille, qu’il nomme Amélie (retenez ce point). […] Ma mère m’a faite chrétienne ; je me nomme Atala, fille de Simaghan aux bracelets d’or et chef des guerriers de cette troupe. […] Il est nommé « commandant de l’Armorique ». […] (Quand Chateaubriand vient à nommer Épaminondas et Philopœmen, il les appelle « ces grands hommes ». […] Il fut nommé au second tour et par treize voix.
Et cette femme fut nommée Pandore… » C’est un passage d’une radieuse poésie. […] La divine Portia, — c’était ainsi qu’il la nommait, — se rendit à son appel. […] Elle se nommait Emilia Viviani. […] Il a nommé Homère « l’énorme poète enfant ». Je le nommerais volontiers, lui, Hugo, « l’énorme poète adolescent ».
Il en porte la destinée, et on lui saura gré de l’excellente influence qu’il a prise sur ses disciples et dont je tiens à nommer au moins M.
On appelait ponge, à la cour du grand roi, ce que nous nommons grog.
Il mêle quelquefois à l’homme, il heurte à l’âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l’homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l’équilibre vertigineux de la création.
Nous avions auparavant un Dictionnaire historique françois, par un nommé Juigné en un vol.
Sa Majesté Impériale assistera à ces exercices ou y nommera des députés qui seront les hommes du sénat les plus capables de la représenter.
Mme Vien. à nommer à la place de Mlle Basse-Porte au jardin du roi.
La bague aux souhaits (Peuhl) Au pays de Sahel, il y avait un chasseur maure, nommé Ahmed, qui possédait pour tout bien un chien et un chat.
Sans les partis vaincus, comme les a nommés la critique, avec cette sentimentalité bête qui n’a jamais manqué son effet sur le peuple français ; sans les cléricaux, qui sont le sujet de la courageuse comédie d’Émile Augier, et sans Veuillot-Déodat, le Fils de Giboyer ne serait un chef-d’œuvre qu’entre cabotins intéressés à la chose ; mais, entre gens littéraires, on n’en parlerait déjà plus !